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 animal impulses. (AILEEN)

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Salem

nothing's gonna change my world
Salem

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MessageSujet: animal impulses. (AILEEN) animal impulses. (AILEEN) EmptyLun 2 Nov 2020 - 13:02


There's a cold breeze blowing over my soul.
♫♪♫
(C) CSS + Crossover by Disturbed.


Peu de temps après : SEND MY (...)
Peu de temps avant : THE GLITCH MOB

Quel que chose de laid est sur le point d’arriver. Tu peux la sentir frémir sous tes doigts qui de mieux en mieux savent désormais redessiner dans l’Enfer ces quelques éclisses de pestilences qui de la terre doucement s’écument vers les airs. Il y a de cela fort longtemps que nous ne marchons plus dans la vallée des rois, Salem. Petit diablotin vaurien et mutin qui se perd à l’ombre d’une humanité châtrée de ses propres mains. Pour avoir passé ta vie à un rêve alors qu’imbécile et inconscient tu t’amouraches ou drape de cauchemar. Comprends qu’en les entrailles malades et abîmées de ta matière grise, tu restes en les confins de ta mémoire qu’un malheureux et triste reflet carmin. Tu n’es rien. Absolument rien. Humain ?!

Ah ! Quelle bonne blague ! Fais-moi un peu rire, tandis que peu à peu je me noie dans la sueur de ton esprit tiède et fétide qui ne fait que sans relâche suinter ma splendide Laideur. De quoi tu as peur ? Saltimbanque enflure qui sur la terre répugnante et dégoutante répand la meurtrissure comme une veuve éplorée se complait de ses fêlures et aime propager dans la pénombre du monde toute la grandiloquence de ses pleurs ! Tu es si faible, avec ta rivière de larmes et ton estime pour ses larves abjectes qui serviles s’entortillent pour mieux te barioler et moi me museler. Seulement c’est terminé. Je ne veux plus t’épargner. Moi, majestueux cerbère qui se niche et love en le néant tombale de ton ornière ! De ma salive âcre et rance j’inonde tes lacunes et carences. Rentres dans cette saloperie de danse et mets un terme à cette décadence ! Tu as profané alors tu ne peux plus m’échapper.


- Salem ?

Et je sursaute, tremblant de chaud et de froid. Dans mes diaphanes étrangement profanes, se mêlent et s’amalgament le couchant et l’aurore alors que l’écho se veut plus fort.

- Salem. Lâches-moi. Tu m’étouffes.

Je cligne des yeux, hébété à mesure que me revient la Réalité. Éblouissante et aveuglante, elle se veut ainsi apparue à la lucarne de mon âme qui se fêle entre l’Infernal et le Céleste. L’étau de mon poing que je découvre moulé contre les carnes et tendons d’une gorge qui peu à peu s’écrase eu sein du cruel écrin. Spectre lové aux confins de la nuit, dont la preste éminence me transcende de vertige alors que d’un leste bond je me recule de sa carcasse et le libère de mon emprise :

- Bloom. Je te demande pardon. Je ne voulais pas.

Il y a de cela fort longtemps que nous ne marchons plus dans la vallée des rois, Salem. Petit diablotin vaurien et mutin qui se perd à l’ombre d’une humanité châtrée de ses propres mains.
Ta gueule ! Je ne veux plus t’entendre. Par tous les Enfers, mais tais-toi !

Alors je me confonds de désastre et de préface. Et Bloom, impassible, se complait de me voir perdre la face alors que survient en l’ébène de mon esprit les moires du sourire narquois de la Bête qui comme une bougie morte peut-être s’éteint, mais laisse planer dans l’espace les fragrances entêtantes de la cire brûlée. Monstre ignoble, terrifiant et géant, je ne sais plus où j’en suis et mieux je me fuis…

- Tu te maudiras plus tard, Salem. Il y a quelque chose que tu dois voir. Ou plutôt quelqu’un que tu dois rencontrer. Elle est juste de l’autre côté.

Hum. Une surprise ? Un cadeau ? Voilà chose inattendue. Je m’en délecte et pourlèche déjà les babines. N’es-tu pas curieux, Salem, de découvrir que ce les Enfers ont laissé resurgir et croupir sur le seuil de notre délicieuse démence ? Endors, pour ce soir, les chagrins et les malheurs. Plus tard, ces larcins seront toujours là pour te combler d’ignobles fadeurs !

Et tu penses m’avoir avec ces rimes stupides ? T’as toujours été putride et fétide avec ces embellis cupides. Alors ta gueule et laisses moi gérer ! Idée d’étouffer le chafouin cerbère qui se réjouit un peu trop de ma folie, je me fiche une clope entre les lippes et précède l’ombre de mon homme de main qui solennel et noble ouvre la marche jusque dans la moiteur du Skull and Bones.

Regardes les s’enivrer pour un rien et se griser d’absolument tout. Mous, engourdis, puants, nauséabonds, sourire goguenard et hilare alors que comme des porcs ils s’avachissent sur les tables et le désordre du zinc. Une ribambelle de trolls bécasses et pintés qui se fauchent dans la débauche et les excès. Tu as toujours détesté amèrement les euphories de cette flopée d’ivrognes. Mais comme moi tu reconnais que les cœurs sont bizarrement un peu trop à la fête, en ce début de crépuscule et tu demandes ce qui peut bien les rendre aussi funambules !

Des bribes d’exclamations et grossières prières qui se frayent un chemin jusque dans les conduits auditifs de ma fine ouïe.

- Heeeeyyyy, ma jolie ! Qu’est-ce que tu fabriques ici ?  
- Par tous les Dieux ! Mais c’est une brebis égarée ?
- Roooohhh ! Ne te biles pas, ma grande et viens donc t’asseoir sur les genoux de tonton Madieus ! J’mords pas ! Bawawawawawawawawaa !


Et je me rapproche de l’amas de charognes qui comme des brutes pantelantes se précipitent et s’élancent au lustre de cette mystérieuse attraction, avec le zèle d’un moribond qui se pâme dans son lit de mort. Une forme humaine, parmi les dégaines inhumaines, se crayonne péniblement entre les échines voutées et épaules secouées. Et je soupire devant autant de manque de savoir-vivre alors qu’avec la délicatesse d’un éléphant dans une galerie de porcelaine je m’encastre dans le tas et abats ces enfants de la nuit comme des quilles.

- Bandes de pervers boostés au viagra et OGM ! Des fils de putes, tous autant que vous êtes !
- HEY ! Ma mère n’est pas une catin !
- Oh ! Si elle l’est ! Sans quoi, tu ne traiterai pas les femmes comme de simples jouets sexuels !  Sors de là et fais-toi oublier pour le reste de la soirée !
que je grogne, mauvais, finissant d’envoyer valser l’ultime badaud en rut sur une table de pool alors que mes fielleuses diaphanes avec tout l’écœurement du monde se braquent sur l’étrange visiteuse : Toi. Tu viens avec moi.

Empruntant le geste aux paroles, je me voûte au-dessus d’elle et l’agrippe sans aucun ménagement par l’avant-bras pour non l’inviter à se redresser, mais littéralement la rétablir sur ses longues guiboles et la traîner vers les arcanes de mon office. Et c’est sans artifices et grandes manières que je la libère… ou plutôt la rétame bien comme il se doit sur le cuir d’un banc qui heureusement se retrouvait là dans le sillage de sa preste dégringolade.

- Qu’est-ce que tu fous ici, Humaine !?


Dernière édition par Salem le Mar 10 Nov 2020 - 8:45, édité 1 fois
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Aileen Davies

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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: animal impulses. (AILEEN) animal impulses. (AILEEN) EmptyJeu 5 Nov 2020 - 6:21



❝ But I get so high when I'm inside you ❞
Salem ✤ Aileen Davies



99y2.gifDans le lointain, des sirènes affolées beuglent quelques tragédies routinières, un gros matou belliqueux crache son dédain, tandis qu'une poignée de rires semble s'élever du néant. Par delà la lucarne entrouverte, Aileen s'abandonne à la cohue de ce monde qui ne cesse jamais sa ronde. La brise, par moment, s'amuse à lui dérober un ou deux hoquets transis. Mais elle ne s'en offusque pas. Au contraire, l'étrange carcasse se gorge de ce givre familier, s'en repaît comme le ferait un animal frénétique. Alors les paupières se ferment un instant. Et dans ses rêveries éperdues, c'est une symphonie de complaintes qui détonne dans l'au-delà. Derek. C'est Lui qu'elle perçoit chaque fois qu'elle en oublie son latin. A croire qu'Il est partout. Sous la couenne. Entre les côtes. Poison venimeux qui ne peut que gangréner, encore et encore, l'encéphale et ses impulsions. Et elle n'en a jamais assez. Camée jusque dans ses aspirations les plus sinueuses. Point de logique à tout ceci. Aileen n'assimile toujours pas l'intempestif brouhaha qui fanfaronne chaque fois que ses mirettes s'en viennent épouser les Siennes. Elle qui n'a comme époux que le silence !... Une fois de plus, elle en occulte le dossier éventré sous son nez, les minutes sauvages dont la course est arbitraire. Secouant alors caboche dans l'espoir d'accomplir finalement sa besogne, Aileen se fait violence. Car l'existence ne s'interrompt pas, n'est-ce pas, lorsqu'Il n'est pas à ses côtés ? Ou bien parce qu'elle n'a toujours eu besoin que d'elle-même pour se diriger jusqu'au lendemain ? Dans sa confusion latente, la Toubib n'entend pas immédiatement le pas nonchalant qui se précipite en sa direction. Ce n'est qu'au grincement de la chambranle qu'elle s'arrache tout-à-fait à son mirage.

« - Encore là, Psy' ?
- Oui, j'avais encore quelques dossiers à compléter.
- Wouaw, c'que vous êtes studieuse ! Vous d'vriez penser à vous... détendre parfois. Vous amuser. Rencontrer quelqu'un. Vous...
- Je sais très bien me détendre !
- Ooooook ! Good night, Psy'.


Quel horrible personnage ! La remplacer, oui, elle y songerait dès demain.

Un battement de cil.
Un souffle las.

Plus ici.
Ni même .

***


Il lui faut quelques minutes pour se rassembler. Pour avoir pleinement conscience d'elle-même. Il lui semble que l'univers s'est entortillée autour de ses guiboles. Alors chancelante, elle palpe le vide jusqu'à cramponner de toutes ses forces la première ancre qui lui est offerte. Et de s'y suspendre furieusement, comme à la dérive, perdue en eaux troubles. La bile lui monte aux lippes, l'incitant à se voûter un peu plus pour ne pas définitivement choir dans l'obscurité de son délire. Que s'est-il passé ? Elle n'en est pas sûre. A dire vrai, elle n'en sait foutrement rien. Sans doute est-ce la fatigue ? Oui, cela ne peut se justifier autrement. Pourtant, lorsqu'elle regarde plus sérieusement autour d'elle, c'est le monde qui s'écartèle pour mieux l'avaler. Où est-elle ? Tout y est étranger. Et artères et les avenues.

Folle.
Elle devient folle.

Au fil de son errance, Aileen s'égare plus encore dans le pêle-mêle de ses tourments. Aucun détail ne vient éclairer son chemin, cet interminable tunnel. Rien. Si ce n'est lui confirmer l'horreur qui crépite en son sein: aliénée, elle l'est. Les larmes lui brûlent la rétine. Tandis que son esprit volubile s'affaire à lui chercher une explication cohérente. Mais en vain. Tout ceci n'a aucun sens !

Quelques éclats impétueux l'interpellent dans son agitation. A défaut d'appréhender cette réalité défaillante, peut-être pourrait-elle demander son chemin ? Mais lorsqu'elle passe le seuil de l'ignoble taverne, ce sont de larges mirettes appétées qui s'empressent de la toiser. Bousculée, asticotée par d'imposantes carrures, Aileen peine à contrôler son équilibre. D'ailleurs, sa tête lui tourne. Tout autour d'elle se gausse de l'apercevoir en ces lieux; farouche et esseulée.

Point d'issu à ce cauchemar.

Alors, une poigne péremptoire s'en vient l'extirper à son calvaire sans douceur aucune. Si l'espace d'une seconde elle croit déceler une lueur dans ses ténèbres, cet espoir s'en voit balayé aussi sec. Devant elle, une paire d'yeux la dévisage de bas en haut. Et Aileen ne comprend pas immédiatement l'interrogation qui lui est adressée.

Humaine ?

- Je...

Ses sourcils se froncent en une grimace contrariée.

- Je ne comprends pas. Où sommes-nous ?, qu'elle siffle, impatiente, et je peux savoir ce qui vous donne le droit de me parler sur ce ton ? »


Dernière édition par Aileen Davies le Ven 4 Déc 2020 - 6:47, édité 2 fois
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Salem

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MessageSujet: Re: animal impulses. (AILEEN) animal impulses. (AILEEN) EmptyMar 10 Nov 2020 - 13:19


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Et le souvenir de l’antre grisé et terrorisé par le passage de la créature bestiale sitôt s’étiole comme volute de fumée épars vers l’évanouissement. Oubli salvateur. Distraction salutaire. Ces myriades enivrés d’êtres intermédiaires n’est jamais que piètres et usuelles attractions entre les quatre murs maudits de cette taverne asservie à l’ivrognerie et autres confiseries légèrement plus sanglantes. Le théâtre qui présentement se gausse et s’insurge sous mes huileuses diaphanes est sujet à moult énigmes et égarements.

Le droit ?
Elle émaille ses railleries et contrariétés d’un fatras de noblesses pâmées sur des ressemblasses plutôt étroites avec une figure de haute royauté quelconque et dont je m’en tourmente comme la tombée de ma première dent de lait. L’affolement farcesque qui présentement l’habille, sordidement métallise mon sens de l’humour, alors que le rire sépulcral roule des entrailles jusqu’à venir ici entrouvrir mes lippes courroucées comme les bords d’une lésion incurable et purulente d’insolence. Oh, forgive me, Precious ! Next time then, je molesterai avec un peu plus de « welcome », dulcifierai le tout d’un « please, madam », pontifierai le point final d’un aimable « thank you » et ouvrirai une parenthèse sur un modeste « who the hell are you ? » Et pendant que l’on s’égare et s’envase dans les fioritures et captivantes déblatérations à comprendre pourquoi diantre nos vies sont à ce point mouchetées d’imprévisibilités, j’enverrai Bloom nous cuisiner de succulents gâteaux artisanaux alors que moi je m’acaperai les pattes à nous servir le thé. Avec le petit doigt levé et la bouche pincée en moue de cul de poule de circonstance. S’il vous plaît ! Et, oh, plait-elle ? Elle m’avait dit deux sucres et une larme de jus de citron ? Inattentif, tête folle, j’ai versé deux larmes et un sucre. Quelle déplorable bourde ! Maybe it's because I'm a fucking werewolf asservi depuis quelques temps à ce vieux et illustre ;  il était une fois deux loups émoussés en la jungle de nos entrailles qui à la mort mènent cette irrépressible bataille entre ce qui est Bien et ce qui est Mal.

- Et je peux savoir ce qui te donne le droit de répondre à ma question par une autre ?

Rebelote, Salem. Elle t’en a même demandé deux, la duchesse !
Ta gueule !
Et je peux savoir d’où tu nous a sortis c’délire de thé et de lippes pincées en cul de poule ?
Ugh !
Idem. Salem. Idem. Tu m’épuises et m’essouffles.
Alors à la niche ou coucouche panier, bordel !
Roooohhh ! C’est bas, ça. Très bas !
Et puisque m’auto-balancer un pain dans la gueule me donnerai des allures vraiment tartes sous l’œil opalescent de notre jouvencelle apeurée et séquestrée, je me contente de goulument ravaler mon fiel en venant lourdement laisser choir mes stèles sur le reposoir cuivré de mon bon et vieux fauteuil. Cervicales et échine détendues sur le moelleux dossier, je souffle un brin et essaie de rapiécer ce bordel innommable en foutoir presque compréhensible.

Humaine, à n’en point douter. À mes tympans résonne le courant furtif de la liqueur carmine, que le myocarde froissé de peur presse, compresse, essor et recrache dans le flux des artères violenté sous les carnes frémissantes. Entêtante litanie mortelle qui durant quelques instants me berce alors que mes froides diaphanes dévisagent les plus fines sinuosités de ce minois de jaspe qui m’opprime comme m’écœure. Mortelle. Humaine. Terrienne. Vulgaire enveloppe de chairs et de sang  qui me laisse imaginer le pire alors qu’en mes prunelles sibyllines moult vicieuses damnées reluisent. Et dans l’œil ambré de la bête famélique, brille et virevolte ce simulacre d’appât, lorsque les cruelles machinations autour d’elle l’enveloppent de ces desseins exhibés en la pénombre du tourment qui me ronge les lombes et viscères.

- Elvendyr. T’es paumée au royaume d’Elvendyr. Réalité alternative. Dimension parallèle. Multiverse. Univers automne. Appelles ça comme tu veux. J’suis plus à jour avec vos termes compliqués et présumés branchés. Notre monde est relié au vôtre par le biais d’un portail spatiotemporel. Ou une faille temporelle ?! J’sais pas.

Pourquoi c’est toujours moi qui se farcie les grandiloquentes explications et introductions ?

- Bien que nos deux époques soient temporellement éloignées, la magie et l’essence même qui circule d’une brèche à l’autre demeure identique. Et non, for Heaven's sake, c’est pas ici que se cache Elvis ! J’ignore qui c’est ce King, mais j’en ai ras le bol de répondre à cette question ! En revanche, pour ce qui est sujet de ce bon et cher Walter Elias Disney ; d’où penses-tu qu’il a puisé ses recherches et trouvé ses muses ?  

Pour prouver mes dires, fier, très fier, même, j’extirpe de mon tiroir un portrait encadré, que sans aucun ménagement je balance sur les guiboles de mon interlocutrice. À sa grande surprise, elle me retrouvera en train de prendre la pause en compagnie de mister Disney lui-même !

- In-cro-ya-ble. Non ? Maintenant. À toi de répondre à ma question. Qu'est-ce que tu fous ici ?
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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: animal impulses. (AILEEN) animal impulses. (AILEEN) EmptyMar 24 Nov 2020 - 7:19



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99y2.gifQuelle amabilité ! Aileen en est chamboulée, là, jetée vulgairement sur cette banquette - à n'en point douter - louche. Tandis qu'une grimace s'en vient animer son faciès d'une expression répugnée, elle s'efforce de se redresser, prenant soin de ne pas poser un seul doigt sur le cuir gras. Tout ceci n'a aucun sens. Et, son esprit n'est pas certain, finalement, de ne pas perdre la boule. Sûr qu'elle finirait son existence ainsi; à l'image de ces patients qu'elle croise jour après jour. Il y aurait-il quelqu'un pour lui rendre visite lorsque l'encéphale s'enlisera une bonne fois pour toute ? Bien sûr que non. C'est la solitude qui l'accompagne depuis toutes ces années. Et c'est elle qui l'enlacera quand ses souffles se feront précieux. Derek, peut-être ? Ce n'est pas cela qu'elle espère pour ses heures. Pas cela qu'elle lui souhaite, la nuit, à l'abris des regards inquisiteurs. Aileen inspire profondément, détourne mirettes un instant, puis se perd par delà le vitrage d'une ancienne lucarne. Serait-ce ici les remparts étriqués de son imagination ? Du moins, une prison qu'elle se serait esquissée, juste pour elle, pour se claquemurer dans on ne sait quel schéma névrotique ? Alors l'effroi lui tenaille l'abdomen, affole son vieux myocarde rouillé. Oh, voilà qu'il se souvient de quelle manière s'ébranler ! L'amertume lui dérobe un rictus contrit. Et Lui, cet homme, qui s'agite sous ses prunelles hagardes ? Qui est-il ? Que représente-t-il au cœur de ce pêle-mêle insensé ? Ce qui gît entre les côtes, certainement. Ce qui murmure entre les tempes. Ce qui chuinte dans l'obscurité latente. L'Araignée dantesque, qui de ses trop nombreuses pinces, abîme raison.

Aileen n'assimile pas véritablement les explications qui lui sont crachées au visage. D'ailleurs, elle se fait violence pour ne pas rires aux éclats. Royaume. Elvendyr. Réalité alternative. Faille. Visiblement, c'est de la bonne ! Ou bien, cette fois c'est une certitude, la camisole n'attend plus qu'elle. Mais elle ne peut pas s'y résoudre. Elle s'y refuse. Alors elle fait mine d'écouter son laïus, d'appréhender son discours grotesque, parsemant le tout de quelques hochements de tête. Et de se pincer l'épiderme, discrètement, sous la table, dans l'espoir fou de s'arracher à cette folie. Mais en vain. La peau rougit. Le picotement l'agite. Seulement, rien ne se passe. Une pensée pour sa génitrice l'asticote après cela. Faut dire qu'elle sait choisir ses apparitions, elle aussi ! Pourtant, le songe persiste. Cela fait longtemps qu'elle n'a pas été lui rendre visite, là-bas, dans son paradis artificiel, de pilules en comas nécessaires. Peut-être est-ce héréditaire ? Aileen passe une main sur ses traits déconfits, chasse l'hypothèse, l'éternel murmure qui ne cesse de la piquer encore et encore. Ce n'est pas le moment. Au contraire ?

Mais l'impact d'un objet sur ses cuisses la tire définitivement vers l'instant T. Abasourdie par ses élucubrations intimes, par la silhouette amicale qui pose sur le papier glacé, il lui faut quelques secondes de plus afin de coordonner ses méninges. A dire vrai, cette photographie ne l'aide pas à rendre l'autour moins invraisemblable. Au moins, c'est un élément familier auquel se raccrocher. L'Emeraude s'enroule dès lors autour de lui, scrute jusqu'aux moindres tressaillements d'impatience. Et cette seule vision suffit à faire naître quelques impétueux émois, dans le carcan de femme-humaine. Un ancien mécanisme de défense.

« - Faites attention, il me semble que l'amabilité va vous étouffer.

Très intelligent. Elle ignore quel taré lui fait front mais elle ne peut s'empêcher de jouer les Madones. Peut-être que le malaise réside là-dedans finalement; dans ce je-m'en-foutiste cuisant.

- Je n'ai pas compris la moitié des choses que vous venez de déblatérer. Je ne sais pas à quoi vous tournez, mais visiblement, il serait temps d'arrêter.

Mais l'Inanimé qui s'éveille d'un éternel sommeil lui revient en mémoire. Serait-il possible que... ?

- Je n'en sais rien, qu'elle soupire, j'étais au bureau et... je suis arrivée ici, d'un coup, en un battement de cils.

Et de se prendre la tête entre les mains, seulement pour poser la redoutable, l'impitoyable:

- Est-ce que... suis-je folle ? »


Dernière édition par Aileen Davies le Ven 4 Déc 2020 - 6:47, édité 2 fois
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Salem

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MessageSujet: Re: animal impulses. (AILEEN) animal impulses. (AILEEN) EmptyVen 27 Nov 2020 - 12:48


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Et le sourire se tanne. Se fane. Les lucarnes de l’âme comme hantées de cauchemar plein de choses inconnues et à la fois si familières. Des révérences et péans que l’on pourrait faire cuire au cœur des songes et sabbats. En l’antre, contre les cloisons osseuses du crâne, passent comme un murmure étouffé le cri vibrant et assourdissant. Un écho d’outre-monde, qui passe, repasse, piétine et écrase les lambeaux de la matière grise. Étrange fanfare. Curieuse parade. Sibyllin cortège funéraire. Réminiscence en cavale, sur les cervicales, l’échine et l’erratique défaillant, il dévale. Le sanglot et rubigineux écho qui roule parmi les houles et s’échoue sur les rivages de l’esprit moussé. Ça dérange. Ça démange. Sous la chair. Les serres, affilées, rutilantes, sanglantes, grattent et creusent, les viscères. L’ébène du pelage qui s’hérisse à peine, sur la robuste et implacable colonne vertébrale. Les babines, courroucées d’une sorte de demi-sourire fauve. Les ambrées qui rutilent à l’idée d’entendre l’enjeu véritable enfin ronronner alors l’amusement galvanise de part en part.  

Un intervalle et l’écho toujours en cavale. Une question regardée comme par mille sentinelles. Une question extirpée comme d’un porte-voix et qui sait se faire entendre. Un feu de joie comme allumé dans le Centre de millier de citadelles. Un cri du cœur qui rappelle celui d’un chasseur oublié et évanoui dans la profondeur des grands bois. Un appel à l’aide. Là, dans l’inéluctable détresse. Ce constat qui m’empli d’ivresse et te plombe de bassesses. Je me réjouis de tes grands flots de fureur et me love en les blessures de cette mystérieuse écorchée vive.  Sur mon cœur de cerbère un divin opium, mais sur ta cervelle de punisseur un vain sérum fallacieux ! L’est-elle, folle, Salem ? L’est-elle ? Que connais-tu de son aliénante symphonie ?! Tu ne vois du Mal qui te ronge, que ce leurre étrange de balançoire qui monte, redescend, va et revient, d’avant en arrière se balance, en les confins néantisés de ton être fêlé ! Seulement ce n’est jamais un jeu d’enfant et tu le sais. Et je continue de vous sourire à belles dents.  Je hume à travers tes propres voies nasales le parfum illicite d’un doux-amer qui d’une seconde à l’autre risque de vous engloutir. Tu ne la laisseras pas partir. Pas saine. Ou sauve. Tu le sais. Je le sais. Alors profane !

- Oui. Tu l’es. Et nous le sommes tous.

Escapade tortueuse, que se veut la sainteté de l’Esprit. Ce chemin aux multiples visages et dédalles, qui parfois se prolonge vers un long et périlleux voyage. Qu’importe que l’on sème des cailloux et miettes de pain derrière nous ? La Folie a l’appétence jamais rassasié et se gave de ces vains points de repère que l’on abandonne sur le sentier oscillant entre Paradis et Enfer. Les symptômes, trop aguicheuses pour lui résister. Sa prestance, trop solennelle, pour oser gouverner sur. Son mystère, trop grand, trop vaste, pour ne pas en être curieux. La beauté de son trouble, trop séduisante, pour ne pas en être charmé. Ah, ce qu’elle est belle, la Folie !

Je perds mon temps.
Elle gaspille le sien.
L’Ambre, l’Azur, agonisant au bord de ce saugrenu échange, s’ouvrent et s’affinent sur le mordoré de l’instant. À moi de me lever, patibulaire dans la transe et fauve dans l’errance. Une sorte de carence, qui mord la couenne alors que les questions restent et résident. Son ignorance m’aliène.  Ma paume, mes phalanges, palpitant déjà d’un effroi à en devenir, venant lisser la repousse de barbe avec ostentation alors que l’arcade gauche imperceptiblement se hausse.

Fou, mais pas chimérique. Fou, mais pas illuminé !
Nous existons. Nous subissons !
Leur déni. Leur ignorance. Leur esprit trop faible et corruptible.
Petits êtres rampants, insignifiants, vains, charognards, destructeurs, incrédules et cupides !
Humains. Le cancer de leur Terre. Les maux de tous les univers !
Et ça se prétend vouloir conquérir la lune.

D’une foulée aussi superbe que fatale, je me rapproche de l’écorchée vive, subissant le courroux diurne, la dextre sans aucun ménagement vient saisir le rempart d’un avant-bras, le broyant au creux d’un étau affecté entre calomnie et barbarie inutile :

- Un délire psychotrope ? Une utopie ? Une invention de mon propre imaginaire ? C’est ça qui te sécurise et te réconforte ?! C’est ça ton excuse ?! que je lui claque à la figure alors que ma prise se resserre, la hisse sans aucune douceur sur les guiboles : Tu privilégies la Folie au lieu de la Réalité ? Le Faux pour le Vrai ? Une illusion de Beau alors que tout n’est que Laideur ?!

Le broyeur de mon autre main se referme contre sa nuque, les cervicales, alors qu’à grandes foulées je nous fais traverser la pièce et nous fige devant le carreau d’une lucarne s’ouvrant sur les torts et travers de la taverne. Imperméable, fou furieux, je lui écrase presque le nez contre la façade de verre et lui ouvre les yeux. Vampires. Démons. Loups. Sirènes. Un véritable banquet des horreurs, disgrâces, hideurs et difformités.

- Regardes ! Regardes comme elle est douce et mythique, la Folie !

Qu’elle regarde les rebus de malédictions, de blasphèmes, de plaintes, de cris, de pleurs, de rires, de dépravations qui se perdent dans le labyrinthique univers des esprits démoniaques et se recrachent ici ! Dans ma belle folie !
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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: animal impulses. (AILEEN) animal impulses. (AILEEN) EmptyVen 4 Déc 2020 - 6:46



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99y2.gifMais la démence est-elle à préférer plutôt que la possibilité d'un ailleurs méphitique ? Que cela impliquerait-il pour elle, pour le monde qu'elle croit fouler depuis toujours ? Alors l'effroi la gagne, un instant, dévorant ses excès de zèle et son insolence. Malgré les accolades réconfortantes, les enfants auraient-ils raison de craindre ce qui se dissimule dans l'ombre ? Finalement, c'est un pan de son existence qui s'étiole, là, tranquillement, sous les mirettes inquisitrices d'un inconnu qui semble ne pas vouloir défroisser ses ressentiments. Cela étant, cette possible vérité lui offre LA grande réponse aux interrogations qui concernent sa faculté: elle aussi, elle est un monstre, du moins une erreur de la nature, un parjure. Est-elle mortelle néanmoins ? Et de gratter la chair, mutiler encore et encore le derme pour être certaine de ne pas apercevoir d'écaille. Mille-et-une questions l'assaillent. La bile lui monte aux lippes. Qui est-elle ? Le sol se dérobe sous ses pas. Même assise, elle éprouve l'attraction terrestre, la gravité céleste. Elle va vomir. Seulement, elle redoute d'être contrainte à ravaler ses glaires. Alors elle se fait violence comme toujours, revêt ce masque impeccable, cette prestance qui ne trompe pas dans le fond. Tout ceci n'a aucun sens. Et elle se le répète; litanie mortifère, le marmonne encore et toujours malgré la menace qui gronde au loin. Ce n'est qu'un étranger; amer et belliqueux. Pourquoi serait-il paroles d'Evangiles ? Et elle glousse, l'imbécile, se tord d'un rire insensé. Elle en mal à l'abdomen. Sûr que c'est la folie qui s'éprend de son âme. Sûr que ça ne peut en être autrement. Comme sa mère, elle finirait comme sa mère. L'hystérie l'ébranle de bas en haut. Aileen s'égare.

« - Oh et vous n'imaginez pas à quel point, qu'elle peine à articuler, encore agiter par son hilarité grandiloquente.

Mais la rage s'en vient la percuter à nouveau. Secouée sans ménagement, poupée de chiffon soumise à la poigne suzeraine de son interlocuteur, Aileen ne peut que subir les assauts impétueux de ses humeurs. Dans son supplice, elle tente de desserrer en vain l'étau, martelant de ses serres le poing crispé, douloureux sur son membre endolori. Seulement le bougon n'a visiblement que faire de son agitation. A croire que cela l'affole plus encore. Puisqu'il s'aventure à cramponner sa nuque dans une étreinte de fer. Une complainte se meurt une fois de plus sur ses lèvres grimaçantes. Un émoi pernicieux se diffuse comme une traînée de poudre entre les battements erratiques de son myocarde bouleversé. Un frémissement imperceptible. Immuable. La peur du trépas. Paradoxalement, Aileen se sent revivre, du moins habitée par une fougue inédite. Et ça lui pince les lombes, éveille une étincelle qu'elle n'appréhende habituellement qu'auprès de Derek. Alors elle cesse de lutter enfin, s'abandonne au néant impitoyable de ses mains.

Le minois broyé contre la vieille lucarne, Aileen ne peut que regarder un peu plus l'univers qui l'entoure. Voilà que cette fois le doute lui échappe. Devant ses prunelles hagardes, quelques gueules cassées lui présentent une brochette atypique, tout droit sortie d'un mauvais film d'épouvante. Sûr qu'elle assimile finalement l'impensable, et que certains mystères prennent sens. L'Inanimé ne l'est pas resté pour une simple et bonne raison: ... elle n'en a aucune idée. Ou bien préfère-t-elle jouer l'autruche, la tête dans l'obscurité et les paupières closes. Comme lorsqu'elle était plus jeune: si elle ferme les yeux, alors les monstres ne pourront pas la voir, et tout ceci ne sera donc jamais vraisemblable ?

Sans doute la lâche-t-il enfin après cela. Ou peut-être se débat-elle trop. Toujours est-il qu'elle s'empresse de lui tenir tête, plongeant l'Emeraude assombri par delà ses mordorés, pinçant sa pommette d'un revers inattendu.

- C'est... grotesque.

Tout ceci n'est qu'une mascarade, qu'un leurre. Et Aileen ne peut pas admettre ce qui s'ébroue sous son nez. Elle ne le veut pas.

- C’est le moment où vous allez me dire que vous êtes le pire de tous, mon pire cauchemar, je présume ?

Faisant un pas en sa direction, voilà qu'elle brave le danger qu'elle devine malgré le déni dans lequel elle se pâme.

- Alors, vous allez me jeter un sort, peut-être boire mon sang ? », qu’elle raille, un rictus pourtant incertain au coin des lippes.
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MessageSujet: Re: animal impulses. (AILEEN) animal impulses. (AILEEN) EmptySam 12 Déc 2020 - 10:21


There's a cold breeze blowing over my soul.
♫♪♫
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Amont de cendres et talus de débris. Dunes oxydés et chutes moirés. Désert cuisant où la nuit, noble héritière de la Discorde, s’invite sans pousser le moindre cri. Un souffle d’agonie, tout au plus ? Je m’emmure au beau milieu de nulle part, je me love à ces ruines et paysages d’autrefois. Amont de cendres et talus de débris. Les vestiges de l’esprit si vite s’enduisent de suie, parfumant la mémoire de ces relents et zéphyrs d’outre-monde. D’outre-vie ! Ah, ce quelle est belle, ma folie ! Veinures charognards qui serpentent sur la matière grise, mosaïque de vipères frémissantes qui obséquieuses s’invitent contre les cloisons osseuses du crâne et remplie d'échos ou de torpeurs les ruines croupissantes. L’état d’esprit, qui si vite et trop facilement peut emprunter des allures de citadelle fantôme et oubliée vers les sables du temps. Amont de centre et talus de débris. Dunes oxydés et chutes moirés. Désert cuisant où la nuit, noble héritière de la Discorde, s’invite sans pousser le moindre cri. Un souffle d’agonie, tout au plus ?

Le revers d’une dextre qu’avec tous les amers du monde siffle dans l’air et vient s’ébrouer sur le feu de ma joue. L’écho tonitruant qui d’une sordide et rageuse litanie résonne encore en les dédales et ensorcèle les vestiges d’une bien sombre symphonie. Mâchoire qui se crispe, les crocs qui entre elles grincent et la figure de l’homme qui ne peut s’empêcher de suivre l’écart de la gifle et se détourne alors que le minois du cerbère demeure immuable. Rivé sur l’écorchée vive. La morsure des jointures en les replis visqueux de la carne, c’est à peine si le venin s’y répand et mêle. Amont de cendres et talus de débris. Les vestiges de l’esprit si vite s’enduisent de suie, parfumant la mémoire de ces relents et zéphyrs d’outre-monde. D’outre-vie ! Ah, ce quelle est belle, ma folie ! La citadelle fantôme brûle, les tisons incandescents venant pixéliser le suaire de l’Azur et immoler ces monticules d’arrogance qui la nappent. Le cerveau éclaté et libère le cerbère rêveur et fou !  

Et tu la regardes, elle et son air suffisant. Et tu contemples et discernes ses amonts de charognes. Humaine, que par la liqueur carmine qui afflux en ses veines. En vrai, maintenant, tu le vois ; ce n’est jamais qu’une grotesque et ridicule façade ! Tu peux la voir perler en ses moires de jade, ces quelques éclisses de ténèbres, dans la vaine fioriture divine. Tu devines, la dépouille du moindre lambeau de fragilité et ne fait qu’exhausser ce qu’elle a eu le toupet de te réclamer. Ô que tu la sens vibrer, son irrésistible envie  de déviation et dégradation ! Le sourire goguenard qui présentement lacère tes lippes n’est que le reflet miroir de ses disharmonies du soir ! Et dire qu’elle nous a presque laissé y croire !

- Si seulement, que je déblatère, à mesure que la voix se fêle dans la meurtrissure et ne parvient plus à embaumer l’inévitable fissure. Leste, carnassier, je gobe la distance. Un battement de cils, et c’est quatre jointures blêmies par la crispation d’un poing despotique… d’un poing de sale bête… qui fend l’air et vient abattre l’albâtre de sa pommette. Pantin de porcelaine que je ne crains plus de broyer au creux de mes indolentes mains !

Le crâne aussi creux qu’une fosse moite et humide. L’Homme se décompose en le ruisseau du perpétuel suintement. L’Azur se ratatine, déserte l’orbite, alvéoles d’une âme fêlée et qui ne peuvent s’empêcher de se consumer de ces lueurs ambrées. Prélude d’une horrible nécrose. Le sourire qui n’est plus du monde, qu’une esquisse d’ulcères chancreux et prolongation de l’Immonde. L’échine qui se broie, craque, sous la carne, le cerbère qui laboure et creuse les viscères. Je le confine en l’ornière, déliant les nerfs noués en roulant une épaule après l’autre vers l’arrière et laissant claquer mes cervicales lorsque nonchalant et pantelant je dodeline mollement de la tête :

- Qu'il est doux et divertissant pour un prédateur de se sentir presque dominé et menacé par une proie qu’il jugeait facile de s’emparer pour mieux dévorer. Je vois que je t’ai sous-estimé et tu m’auras presque dupé.

À la légèreté d’un éphémère, j’oscille entre les ombres et ténèbres de l’office. Hideux carrousel au péan tragique et ornement repoussant. Ni homme. Ni cerbère. Ni bête. Ni mortel.      

Le pire de tous ?
Le pire cauchemar ?
Son sang ? Sa chair ? Lui jeter un mauvais sort ?
Si seulement… je ne pourrai m’arrêter qu’à ça !
Comme un écoulement de boue et de glaise, enfin, je fonce et fonds sur l’écorchée vive. Je suis le Chaos qui se pâme et prolonge sur un sol sans défense. La main qui fouette l’air, s’engouffre dans les sombres ondulations échevelées, emmêle les phalanges en le rideau des mèches  et empoigne la racine du cuir chevelu avec la douceur d’une guillotine. Je suis la douleur qui pulse entre ces tempes et je suis les larmes dans ses yeux ! Je suis celui qu’elle ne pourra plus oublier. Je suis une erreur de la nature que l’homme ne peut incontestablement plus effacer.  Je suis les écorchures et ecchymoses qui présentement laquent ses chairs d’opale alors que sur les lattes du bois et comme un vulgaire boulet je la traîne dernière mes talons. Je suis un songe qu’elle ne pourra jamais tuer, lorsque le médaillon de lune viendra effleurer et épouser ses propres dunes. Je suis la funèbre fanfare, qui s’ébroue sans le moindre égard pour assourdir la bêtise humaine.

Qu’elle regarde. Qu’elle regarde combien elle est douce et mythique la folie !
J’ouvre la porte de mon bureau à grande volée. D’une horrible salve, la livre en pâture au cœur des damnés, dont l’appétence se veut aussi gargantuesque que la sienne. Je suis partout autour d’elle, je suis leurs rires ignobles et leurs sourires pervers. Je suis les entrailles de cette terre malade et souillée. Je suis ces myriades de visages qu’elle voit autour d’elle défiler et s’approcher. Je suis la tempête cosmique, dans la débilité et médiocrité de sa vie ! Je suis le nid de vipère qui lui noue et lacère les viscères. Je suis le porteur de leurs lumières. Et comme un phare dans la nuit, je les guide et approche vers le dessein maudit :

- Elle est à vous. Faites-en ce que vous voulez.

Condamnée, parmi les damnés.
Je suis l’épée de Damoclès qui vient tout juste de s’abattre sur elle.
Incrédule petite chose, qui ne peut plus rien contre la Nécrose.
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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: animal impulses. (AILEEN) animal impulses. (AILEEN) EmptyLun 14 Déc 2020 - 7:27



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99y2.gifPar-delà le cloître de son poitrail, myocarde s’enlise, se brise mille fois d’éprouver ce ramdam sans queue ni tête. Point de sens à toute cette mascarade ! Alors spectatrice de ce qu’elle croit être son déclin, Aileen cherche en vain une porte de sortie, n’importe quelle issue pourvue qu’elle puisse l’emmener loin d’ici. Sûr qu'il s'agit de cette folie; vile arachnide au velours mortifère. Et dans sa caboche, le méli-mélo de pattes dansent d'une même valse bordélique. Serait-ce là l'esquisse de ses lendemains ? Sans nul doute. De toute évidence, il lui est impossible de penser autrement. C'est l'hérésie parfaite dans le creux de ses reins, sous sa langue qu'elle sent poindre d'impatience. Et comme sa génitrice avant elle, Aileen s'abandonne au chevet de ses névroses éternelles. Car elles n'ont jamais été que dans l'ombre, n'est-ce pas, à attendre l'instant décisive où elles pourraient éteindre leur joug ? Le cœur au bord du billot, elle peine à maintenir sa carcasse à flots. Autour d'elle l'univers semble se recroqueviller un peu plus, l'étouffant ainsi dans un étau luciférien auquel elle ne peut se soustraire. De sa dextre - et comme pour illustrer ceci - elle s'en vient masser les pourtours de son gosier. Sans doute espère-t-elle dénouer ce nœud de vipères qui se plaît à la priver d'air un peu plus. L'Enfer ressemblerait-il à cela finalement ? Serait-ce un avant-goût ? La gueule zélée se flétrit aussi sec. Voilà qu'elle paraît bien moins intrépide, la Jouvencelle, malgré le rictus goguenard persistant encore au coin des lippes. Grimace branlante qui, après réflexion, ressemblerait davantage à de l'effroi maculé.

Car sous ses mirettes effarées, l'Homme se fracture un peu plus. L'instinct de conservation la pousse à reculer, du moins à imposer une distance convenable entre lui et elle. Aileen n'assimile pas véritablement les noirceurs qui ne cessent de le tendre. Néanmoins, c'est un écho familier qu'elle croit déceler dans l'océan tempétueux de ses pupilles. C'est cette fouge indomptable, ce brasier éperdu. Un peu de frénésie et de fureur mêlées. Une cohue démentielle, qu'elle ne pourra décemment pas arrêter. Alors elle n'est pas surprise lorsque les phalanges s'en viennent lui broyer l'os. Seulement un peu déboussolée par la puissance de l'impact qui, sans trop de peine, la cloue au sol. Papillonnant des cils pour chasser les points lumineux au devant de ses prunelles ahuries, Aileen se ramasse sur elle-même comme le ferait un animal aux abois. La douleur lui cingle l'encéphale. Et, elle ne sait plus bien quel est son propre prénom. Ses doigts grincent sur le vieux parquet, tandis qu'elle s'essaye à traîner sa dépouille en direction de l'unique sortie. Vaine tentative. Puisque le bourreau s'empresse de s'emmêler dans le désordre de sa tignasse tel l'enfant qui s'emparerait sans ménagement d'une simple poupée de chiffon. L'aigreur de l'hémoglobine lui flanque des haut-le-cœur, tandis qu'elle se mord l'intérieur de la bouche pour ne pas beugler ses malheurs. Seulement quelques complaintes se hasardent à vrombir par-delà le rempart de ses lèvres.

Serait-ce la fin ?

Alors jetée en pâture, Aileen croit d'abord se perdre dans les méandres indicibles d'un cauchemar. Cà-et-là des myriades de prunelles lorgnent sur ses chairs, aspirent à la dévêtir et s'en repaître. Un sursaut de vie l'incite à s'animer d'une véhémence pathétiquement mortelle. Mais très vite, l'élan se résigne et elle lâche les armes. Curieuse est la femme qui ne cherche pas à s'extirper des griffes de la nuit ! Faut dire qu'elle y règne en maître dans son monde; reine des damnés, golem aux aspirations vénéneuses. D'où les ténèbres s'en viennent-ils finalement ? Sûr qu'elle y a sa place dans le classement. Pantin démantelé, poupon écartelé, Aileen s'offre aux paluches effrénées qui désirent la posséder jusqu'aux tréfonds de ses entrailles. Que le Diable l'emporte ! De toute évidence, elle n'y montrera aucune résistance.

Si elle pense toucher le fond, l'étrangeté de tout ceci l'entraîne plus encore dans la nébuleuse. Car lorsqu'elle ouvre finalement les yeux, c'est au milieu de son office qu'elle gît. Hagarde, Aileen ne sait d'abord où poser son regard. C'est chaque recoins qu'elle inspecte avant de se hisser sur ses guibolles. Se serait-elle endormie ? Alors l'hilarité hésite à la gagner. Cependant, l'ecchymose qu'elle se distingue par-delà la psyché la réduit bien vite au silence. Du bout des doigts, Aileen effleure les vestiges violacés de son errance, non sans grimacer d'une affliction bien réelle.

Folle.
Elle devient folle.
Comme sa mère avant elle.
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