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 we are a fever. (AILEEN)

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Derek Morrow

nothing's gonna change my world
Derek Morrow

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MessageSujet: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptyJeu 10 Déc 2020 - 12:09


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SUITE DE : she drives me crazy.
Le jour suivant...

- Docteure Davies est toujours en pause. Elle n’est pas là.

Of course, qu’elle n’est pas là, la toubib ! Bien sûr qu’Elle va me faire mariner et poireauter, Aileen ! Elle doit s’en réjouir comme un boucher se plait et complait à attendrir sa tranche de beefsteak à grands coups de marteau attendrisseur ! Oui, ma chouette, dans le contexte, je me retrouve à être ladite tranche de beefsteak…  

- Et ça lui arrive d’être là ? J’veux dire. À chaque fois que j’viens… elle n’est jamais là ou paumée à quelque part et ou encore tout simplement en retard, que j’interroge, sans le moindre artifice de fiel ou le moindre nuage mésosphérique. C’est un constat, que je râle. Pour la forme. Pour ventiler, un peu. Pour crever l’abcès. Une bonne foutue fois. C’est vrai qu’Elle n’est jamais là, la toubib ! Tomber dessus à l’heure convenue et au bon endroit ; c’est phénomène aussi rare que de piquer du nez sur un trèfle à quatre feuilles et ou encore de traverser les douanes avec 10 kilos de cocaïne dans les poches sans se faire choper par un monsieur l’agent à l’air bourru et moustachu. Et ça me fait réaliser que je suis drôlement ponctuel et assidu comme patient. C’est un constat qui trouble et dérange, d’ailleurs. À quoi bon fixer une heure et rendez-vous, si c’est pour à tous les quarante-douze mille de l’an ; faire preuve d’un peu de ponctualité ?

- T’es drôlement ponctuel et assidu comme patient. À quoi bon fixer une heure et rendez-vous, si c’est pour à tous les quarante-douze mille de l’an ; faire preuve d’un peu de ponctualité. N’est-ce pas, Morrow ?!

Oooohhh ! Ça va. On va pas buter sur les détails et droits d’auteur. Je l’avoue. Mon constat en n’était pas un et j’ai simplement piqué la remarque de cette bonne à rien de secrétaire. Je ne suis pas le premier zouave à le faire et certainement pas le dernier.

- J’veux dire. T’es bien le premier zinzin que je vois faire preuve d’autant de discipline et de motivation. Les autres, ils évitent, annulent, reportent et fuient les consultations comme la peste.

Un soupçon de malice et chafouinerie dans son regard. C’est quoi, ça ?! Ça sous-entend QUOI ça ? Et tu veux que je réponde quoi à ça, ma chouette ?! Si quelqu’un a la tirade parfaite, s’il vous plait me la faire parvenir par courriel et direct je lui flanquerai sur le coin caustique de son sibyllin sourire. Faignant l’innocence, j’hausse les larges épaules, la glaise de mes traits se fondant et dégoulinant d’une indolence qui n’a de crédible que le maze de mes pensées troubles où dans les affres, tout se veut si profondément enterrés en les marasmes de ces limbes que catégoriquement je me refuse de ne serait-ce que contempler… de peur d’y sombrer et m’y noyer. Profond soupire intérieur et dilemme cornélien.

- Plus tôt qu’on s’y met. Plus tôt que c’en est finit. Tu ne penses pas ?

Pourquoi je lui réponds ? Pourquoi je me justifie !? C’est personnel et confidentiel. Le tout gardé et protégé par le secret professionnel.

- L’ambiance au Devil’s Tail, hier, était d’enfer. N’est-ce pas ? J’avais misé sur les Patriots. J’suis partie trop tôt. J’sais pas qui a remporté la partie…

Tsé, y’a ces moments dans la vie où l’on se sent comme ce cartoon ingénu qui candidement marche sur le trottoir et se reçoit sur la tronche un piano littéralement déchu des cieux ?! Bah, là, ici, toute de suite ; je me sens comme ce cartoon ingénu. Atomisé, bluffé, je ravale de travers ma salive, fais glisser ma grosse patte de panda sur ma joue grugée par une sombre repousse de barbe et la fait lentement glisser sur mes cervicales devenues tendues comme les cordes dudit piano qu’elle vient de me métaphoriquement balancer en pleine poire. Ça fait des mois qu’elle fout pas grand-chose et là sortie de nulle part elle m’apprend qu’elle sait quelque chose ?! C’est quoi ce bordel !? Et comment j’ai fait pour ne pas repérer sa trogne, au Devil’s Tail ?! Outre ; c’est tout le personnel de l’aile psychiatrique qui était présent hier soir ?! Y’avait un party de bureau et j’étais pas prévenu ?!

- Euh…
- Je crois que personne n’a remporté le match. Du moins… à ce que j’ai pu comprendre…


J’suis pas fou, right ? Y’a truc. C’est caché dans le non-dit et le sous-titre de ce dialogue… Et cette bonne à rien sert enfin à quelque chose ? Reaaaalllyyy ?!  Une infime et riquiqui partie de moi a envie d’outrepasser son comptoir et venir lui faire un câlin. Mais je me dis que l’abandon a ses putains de limites alors je me garde une petite gêne :

- Je vais aller me chercher un truc à boire…
- Fais donc. Fais donc. Oh, au passage, prends ton temps. Docteure Davies, au moment de prendre sa pause, n’était pas seule. Un collègue désirait… parler dossiers… avec elle.


What !?
Le froisseur de tissu est back in the game ?!
How is that even possible ?
Et pourquoi j'ai l'impression que ma vie est en train de devenir un vidéoclip des Backstreet Boys ? De... quit playing games... pour être plus précis sur l'immersion du moment...
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Aileen Davies

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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptyLun 14 Déc 2020 - 6:59


“AND WHEN YOU TOUCH ME BABY, I TURN RED.” & « - Tourne-toi, qu'il souffle, frénétique sur le zippe de son falzar.

Sourcils froissés en une moue incertaine, Aileen n'assimile pas immédiatement ses aspirations, aussi claires qu'elles puissent être. Cela fait pourtant quelques minutes, passive, qu'elle assiste à cette mascarade sans broncher. Elle ne devrait pas être surprise. Dans un sens, leur relation ne se résume qu'à cela: coïts et grivoiseries au détour d'une consultation, d'un rendez-vous manqué. Mais cette fois-ci, elle semble rencontrer son partenaire de fortune pour la première fois.

- Qu'est-ce que..., qu'elle commence sans pour autant achever sa revendication.

Elle en aurait presque occulté son existence. D'ailleurs, elle cherche un instant dans les recoins sinueux de son esprit volubile ce qui l'a poussé à se détourner de lui, du moins à ne pas s'attarder davantage sur ses heures. Evidemment, la vérité ne tarde pas à s'imposer d'elle-même. Néanmoins, Aileen s'obstine à la rejeter loin, très loin dans un tiroir fermé à double tours de son subconscient. Toujours est-il qu'elle n'éprouve pas l'engouement du pauvre bougre qui, l'appareil à l'air, attend patiemment l'absolution. Le ridicule de cette situation ne manque pas de lui sauter aux yeux, tandis qu'elle se fait violence pour ne pas s'abandonner à l'hilarité. Seul un rictus à peine contenu s'en vient étirer ses lippes vermeilles d'une grimace équivoque. Lentement, la dame s'agenouille d'une cambrure docile juste pour s'emparer du tissu froissé aux pieds du malotru. Et de le remonter, suave, jusqu'à ses hanches, non sans agiter sa petite caboche médisante.

- J'ai déjà vu tout ce que j'avais à voir, Dwayne.

Hagard, lui non plus n'appréhende pas tout de suite ce qui se joue sous ses yeux. Elle ne peut pas lui en vouloir cela étant. Faut dire qu'il n'est pas toujours facile de suivre le rythme et la cadence de ses tangos. Alors, lorsqu'il empoigne son biceps pour la contraindre à lui faire face, Aileen ne s'en offusque pas.

- Tu te fiches de moi ? Il y a quelqu'un d'autre, c'est ça ? Hm ?

Voilà qu'elle écarquille les mirettes; la biche prise dans la ronde de deux phares aveuglants. Qui serait suffisamment intéressant pour qu'elle ne s'offre qu'une fois ? Le rouge lui monte aux pommettes. Embarrassée par cette accusation malgré qu'elle ne se rappelle pas avoir signé quoi que ce soit auprès de lui, Aileen s'arrache à son emprise d'un mouvement brusque.

- En quoi ça te regarde ?, qu'elle siffle.
- Oh, tu es une belle salope, Aileen.

Elle ne prend pas la peine de lui répondre. Dans un sens, elle ne lui doit aucune explication. Alors elle quitte leur placard à balais, droite comme un "i", digne malgré cette scène à l'image d'un vieux Vaudeville.

Un rapide coup d'œil à sa montre l'informe qu'elle n'est pas à l'heure une fois de plus. Au loin, il lui semble percevoir le pas de Dwayne. La suivrait-il ? Tandis que le doute trace un chemin entre ses synapses, Aileen s'empresse de traverser les corridors. Ce n'est qu'à l'instant où ses prunelles rencontrent celles de son impotente secrétaire qu'elle se tempère, et s'autorise un souffle. Derek ? Bien sûr ! C'est le jour de Sa séance. Inspirant profondément l'air devenu beaucoup trop rare, Aileen se surprend à grandir sa colonne seulement pour arborer une fois de plus cette prestance qui lui est propre. Le but étant de ne pas dévoiler le pot-aux-roses, la faille qu'Il creuse en elle sans même le savoir. Pourtant, un sourire aimerait voir le jour aux abords du carmin.

- Monsieur Morrow, qu'elle le salue d'un signe de tête entendu.

Non loin d'Eux, une silhouette familière se terre dans l'obscurité. Bien évidemment, cela lui saute aux yeux. Un instant, elle la contemple, du moins la condamne, puis s'engouffre par-delà les remparts confortables de son office. Désormais seule en compagnie de Derek, les mots lui manquent. Le souvenir de la veille lui rappelle qu'elle n'a pas franchement été commode. Mais cela n'a pas sa place ici, pas vrai ? Ses traits recouvrent dès lors l'indifférence de la thérapeute. Et malgré le pincement familier qui s'en vient chaque fois qu'elle se trouve non loin de Lui, Aileen demande machinalement:

- Comment allez-vous depuis... depuis notre dernière séance ? »
 
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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptyMar 15 Déc 2020 - 12:17


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Dans tout le bâtiment, dispersées sur les étages, il y a 65 salles d’entretient et placards à balais. C’est ce que j’étudie, examine et constate à l’instant même où mes célestes azurés observent avec circonspection le plan détaillé de l’hôpital. Oui, ma chouette, ça fait beaucoup de couloirs à parcourir, beaucoup d’escaliers à gravir, beaucoup de portes à ouvrir et beaucoup d’adultères à découvrir ! L’heure du lunch signifie  celle des amants et indubitablement celui du démon de midi. La fornication entre deux collègues et adultes consentants ? C’est une péripétie aussi vielle que les fossiles de l'espèce éteinte et ayant réécrite l’histoire de l’humanité (paix à ton âme, brave Lucy !) Aussi unique et rarissime Elle peut être à mes yeux, la toubib, reste que Sa rocambolesque et éclectique vie sexuelle est d’un commun assez barbant. Dixie le gars qui se retape en live un thriller vénérien digne d’un Basic Instinct bien érotisé et sulfureux. Baiser sa psy, c’est assez clichette merci, mais la Sharon Stone de ma réédition est plus chaudasse et sexy ! Tu peux pas. Test. Ma chouette !

65 salles d’entretient et placards à balais…
Sépulcral soupire intérieur et dépression diluvienne. Le froisseur de tissu aura le temps de la culbuter trois fois, Elle de jouir au moins une fois, avant que je trouve et immerge en les moiteurs de leur nid de pas d’amour. Coi parce que dansottant sur mes desseins mascarets, l’Azur érodé de naufrage, c’est presque de bonne foi que j’essaie de ne pas céder à ma solennelle folie et de sombrer en les enténébrés tumultes de son abîme ! Facile à penser, mais à ce point difficile à ne pas faire. C’est comme essayer de s’étrangler soi-même, y’a comme qui dirait le réflexe de survie qui survient et te donne l’air juste et tout simplement con. Carton de jus d’orange tenu au creux d’un poing qui peu à peu se veut assassin et despotique, mirettes toujours perdues dans le maze du plan, le cœur en croix et la paille bien fichée sur le doux-amer de mes lippes ; je ravale mon fiel comme dégringole en l’incendie de mon œsophage ces quelques généreuses goulées de jus d’agrumes - (J’avais appuyé sur la touche « Coca-Cola », mais la machine m’a chié ce maudit carton !) - l’onomatopée d’un guttural et gargantuesque « SLURP-GLOU-GLOU » se faisant entendre en le silence religieux du blafard couloir après chacune de mes succions accomplie sur la paille. 65 salles d’entretient et placards à balais…  J’étais paré à cacher un cadavre. Pour Elle, ma chouette, penses-tu pas que je serai assez fou pour de fond en comble trifouiller les étages de l’hôpital et enfin lui mettre la main dessus !? Putain de bordel de shit, mais qu’est-ce que je deviens ?!

Je vous vois, Aileen. Mais cela n'a jamais eu aucune importance… Désabusé par l’hier et dont aujourd’hui je m’en gargarise en espérant en vain le boire pour mieux l’exterminer, je m’échappe à mesure que j’ai la sensation d’être en train de La perdre. Bizarre. Tragique. Ce quelque chose d’énigmatique qui éclate là, dans le plexus solaire, alors les traditionnelles balafres de la Faux retracent avec l’encre de mes veines la virulente et tumultueuse mosaïque d’un désespoir grandissant et d’une désolante perplexité. Ce vieux cœur usé qui de toute évidence semble vouloir apprendre un quelque chose de plus, de cette comparse de prédilection ; la Douleur.

À fleur de peau et d’âme, enfin je La voie louvoyer à l’orée de mes diaphanes vitrifiées. Métallisé d’appréhension, je La laisse un instant me posséder et m’aliéner, l’Azur embrassant l’Émeraude… pour finalement épouser les attrayantes courbes Sa fine et noble silhouette que je scrute et analyse sous toutes les coutures : À la recherche d’un bout de tissu froissé. D’une marque. THE marque. À fleur d’âme, je me brûle et m’immole contre les humeurs d’hiver de contre cette diablesse de reine au cœur de glace…

- Docteure Davies…

Que Diable est-il en train de nous arriver ?! Cette question s’appose sur mon front appesanti de torpeur. Hagard, mon pas s’enroule au Sien et nos poussières de mort semblent pour les secondes qui suivent s’accompagner vers les curieuses arabesques prenant vie par l’hymne du Chaos qui nous enduit alors qu’Elle m’écartèle vers l'interdit. Ombre désillusionné et létale qui ne fait qu’errer à la suite de Ses pas, alors qu’en secret, je n’aspire qu’à l’étreindre et laisser nos ténèbres s’ébrouer. ET cette saloperie de bordélique de question qu’à tous les coups Elle me claque sur le coin de la gueule avec la douceur d’une savate !

Comment je vais ?! COMMENT JE VAIS !? Mais je ne vais plus nulle part, toubib ! Enchaîné à vous, Aileen. Claquemuré par je ne sais quel maléfice que vous m’avez jeté ! Vous qui empruntez le visage de cette malédiction qui dès l’opalescence de la lueur diurne me pourchasse jusqu’à la plus pure des désillusions et abat à mal le moindre lambeau de Raison ! Je me rapproche et vous me brisez ! Mais cela vous passe six pieds au-dessus de la tête, car…

- Mais cela n'a jamais eu aucune importance…

N’est-ce pas ?! Sublime et intempestive créature que les fiels du ciel ou le sirupeux de l’Enfer ne peuvent domestiquer. Dire qu’Elle a manqué de douceur et de commodités, hier, est un doux et lassant euphémisme. Elle n’est pas là pour conjurer le Mal ou les démons. Bien au contraire, vous existez que par l’absolution de cette magie noire qui embrase tout le sang de ce feu pernicieux ! Sulfureuse sultane et ensorceleuse pour qui, à fleur d’âme, je me pâme entre les tortueux filets ! La sensation de vous perdre alors que je m’échappe…

Et lorsqu'en Ses yeux se dressent les moires disharmoniques de l’autre soir, c’est le vertige qui encombre l’intérieur alors que l’ivresse de Jade inéluctablement me berce. Comme emmitouflé dans la brume de cette odyssée de l'aube, j’envois bouler par-dessus ma large épaule et mon carton de jus d’orange et ces myriades de bienséances qui de toute évidence me redorent d’aucune prestance. Frémissant de vie, pantelant de mort, fantôme et reliquat de l’hier astreignant, je franchis le pas en le silence du grand vide qui m’obsède et réduis à néant la distance qui à petit feu me tue. À l’orée de Ses ruines, servile, je ploie la nuque et m’empare de Ses vestiges avec la peur sourde qu’ils ne s’égrainent dans les sables du temps. C’est l’Être, la dépouille, l’Hurleur, là, tapit dans l’alvéole des flancs, qui s’écrasent et s’oppressent tout contre Son corps de femme alors qu’écrouant ma lippe inférieure en le verrou carmin ; c’est la dégringolade de nos âmes jumelles que je veux sentir sur mes lèvres qui déjà se consument dans le ballet enflammé de ce baiser dépouilleur de vie et de souffle…

Que Diable est-il en train de nous arriver ?!
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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptyVen 18 Déc 2020 - 1:41


“AND WHEN YOU TOUCH ME BABY, I TURN RED.” & Paraît que parfois le silence est d'or. Mais pas ici. Un long monologue d'aigreurs et de frustrations cumulées l'accable malgré le mutisme sépulcrale des lieux. Ne sachant véritablement où poser ses mirettes, voilà qu'elle jette son dévolu sur le petit filament sauvage qui s'est arraché au reste de la couture d'une manche. Et de le triturer avec ses doigts, espérant naïvement qu'Il ne serait plus là lorsqu'elle relèverait finalement les yeux. Pas qu'elle n'apprécie pas Sa simple présence. Soyons honnêtes, elle s'en gorge, comme un animal affamé depuis des jours qui ne ferait plus preuve de raison. Mais le souvenir de la veille la cloisonne dans un embarras auquel elle ne peut se soustraire. Pour quelles raisons s'était-elle comportée de la sorte ? Ah, la grande question de l'année ! Peut-être est-ce cette visite d'un autre temps, et les émois qu'elle se trimballe depuis ? Ou bien parce qu'elle attend davantage encore de Lui. Mais quoi ? Point d'amour. C'est obscène et écœurant. Puis il ne serait pas rare que le vieil engrenage se soit définitivement disloqué. L'Amour au sens large du terme est une idéologie, un mirage sur lequel elle ne s'attarde plus désormais. Qui plus est, qu'aurait-elle à offrir, elle, la vipère, la chimère à la gueule méphitique ? Un peu de néant, bien entendu, et de décadence, sans nul doute. Absurde ! Alors elle ségrégue ses heures, se pâme de cette froideur qu'elle n'a jamais aimé. Qui l'aurait cru ? Pourtant à l'image de ces lycéennes godiches et stupides, Aileen s'arme d'incohérence, seulement pour attirer les beaux yeux du Quarterback. Depuis quand s'essaye-t-elle à attiser ne serait-ce qu'une œillade chez un homme ?

Depuis que c'est Lui, que lui hurle ses voix intérieurs. Mais tout ceci n'arrange en rien ses affaires. La déontologie. Bien sûr ! Peut-être pourrait-elle transférer Son dossier au chevet d'un autre compère ? Il serait moins inconfortable de le croiser après cela. Après tout, un patient ne devrait pas culbuter sa thérapeute. L'inverse, pourquoi pas. Sans doute que la logique serait plus évidente. On imagine tous très bien la spécialiste usant de son autorité, profitant de la confiance établie pour parvenir à ses fins. Alors que pour eux... les rôles sont sens dessus dessous. Tout comme ce magma d'émois, entre ses lombes, qui se plaisent à lui rappeler qu'elle est une femme et Lui un homme. Ce qu'elle se déteste d'apparaître aussi faible, aussi dépendante de ses mains. Car il ne faut pas se leurrer non plus. Sûrement à Son image, Aileen n'attend qu'une unique chose: Le sentir se perdre encore et encore par-delà les profondeurs de son anatomie de femme. Il ne s'agit pas uniquement de ses rêveries effrontées qui l'emmènent loin, très loin, dans un monde où il n'y aurait probablement qu'Eux ainsi que cette chambre à l'allure d'un mille-et-une-nuits. Mais de ce venin, pernicieux, qui de bas-en-haut dévore le corps et la totalité des sens. Parce qu'elle n'est plus foncièrement elle-même, n'est-ce pas, depuis qu'elle Lui a permis de visiter ses ruines ? Bien sûr que non. Pauvre femme, ne sachant que se pendre au premier bellâtre qui, d'un simple coup de rein, force les serrures de son âme ! C'est pathétique en tous points. Et sa mère ne manquerait pas de le lui rappeler si elle le pouvait. Oh, elle n'a point besoin d'être à ses côtés pour connaître le discours qu'elle lui servirait certainement entre deux détonations lancinantes. Quelle faiblesse de s'abandonner à un homme, seulement parce qu'il est capable de t'arracher quelques éclats de voix lorsqu'il s'enfonce en toi.

« - Aucune imp..., qu'elle répète machinalement, sortant enfin de son songe lointain.

Mais la violence d'hier lui rappelle alors que plus rien ne serait simple désormais. Dieu comme elle souhaiterait faire un pas, poser sa main fraîche contre sa pommette juste pour lui murmurer mille excuses à l'esgourde. Seulement, Aileen n'en fait rien. A vrai dire, elle n'en a pas le temps. D'une fougue à peine contenue, son souffle lui est dérobé. Sulfureux baiser. Nécessaire. Auquel elle s'empresse de répondre avec la hâte d'une louve destituée de ses chaînes. Et de s'agripper à Lui, comme l'on chercherait à harponner l'existence elle-même de peur qu'elle ne nous échappe trop vite. Partout où elle le peut, la dextre flatte et malaxe la chair appétente. Sûr qu'elle voudrait être partout à la fois. Ou bien que Lui le soit ? Car dans cet abandon, cette énième chute qu'ils entament pour le salut de leurs esprits volubiles, une certitude persiste à la déstabiliser: jamais elle ne cesserait de courber l'échine pour Lui.

- Derek...

Si l'espace d'une seconde elle croit faire machine arrière, son corps, lui, n'y compte pas. Faisant volte face pour lover son échine tout contre son poitrail, Aileen se cambre d'indécence à deux doigts de s'affaler sur l'office encombré de choses et d'autres.

- Derek, qu'elle répète.

Car n'est-ce pas cela ce qu'elle veut réellement ? N'être qu'un pantin entre les affres de son désir ? N'être qu'une femme servile, loin de cette façade psycho-rigide qu'elle ne supporte plus.

- Fais tout ce que tu voudras », qu'elle intime, à la fois honteuse et dévastée.

Point de tendresse pour la toute belle, ni même de douceur. C'est la fougue de l'impertinence et ses conséquences qu'elle implore, là, offerte sans être candide. Un brin d'évasion. Et le temps d'un tango, d'une étreinte despotique, ne plus être soi, ni même tangible.
  
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Dernière édition par Aileen Davies le Jeu 28 Jan 2021 - 5:43, édité 1 fois
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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptySam 19 Déc 2020 - 12:00


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Un, deux, trois, suinte et saigne aux quatre veines le flot carmin animé des délires abéliens. Un, deux, trois, résonne et rebondis contre les parois de pierre l’aliénante litanie d’une vie en sursit. Un cœur qui soudain rebat l’impudique symphonie et qui en l’alvéole du poitrail comble les augustes profondeurs atones, en lesquels se prolongent avec paresse et mollesses une mélodie comme extirpée des gouffres les plus sépulcraux de l’Être. Un, deux, trois, avec splendeur et torpeur sa réverbération abime et explose en vestige de poussières clairsemés le mortuaire silence qui jusque-là imbibait de deuil ce cœur malhabile qui n’apprend qu’à se languir des Pestilences de la Misère et les affres du tombeau ouvert. Un, deux, trois, empale et crève le suaire de noirceur, ces lueurs d’outre-univers qui de l’indéfinie resplendissement resurgissent du néant et frappe d’anéantissement l’indomptable criard qui ne sait jamais comment hurler la lancinante fureur et ne peut que s’emplir de noirceur. Un, deux, trois, une rubigineuse pulsation et c’est la chute de Son âme que je sens choir enfin sur mes lippes avides. Un, deux, trois, un battement de cœur et c’est le leitmotiv de Ses ruines qui m’arrache de l’indolence. Un, deux, trois, un martèlement et c’est le désobligeant silence qui s’enterre alors que s’exhume notre hymne décadent qui une fois de plus avec violence se grave entre les sinuosités du temps. Balafré et molesté par les affres et l’étreinte de nos ombres, c’est pourtant la Vie qui s’invite sur le seuil du Trépas alors qu’essoufflé en Sa geôle mirobolante c’est mon âme qui enfin se libère de son carcan de givre et d’hiver. Un, deux, trois, déjà la fièvre s’extirpe de son fragile sommeil et insuffle sur les nerfs fébriles les ferveurs incendiaires qui délicieusement immolent. Déferlante étourdissante et accablante qui agréablement me transporte, pour toujours mieux m’approcher et m’échouer sur les amonts de rivages qu’Elle érige au lustre d’une fougue aussi dévastante que grisante.  

Car là n’est-il pas le fruit de notre Passion ? L’état de sobriété n’est jamais nécessaire, voire qu’un affligeant calvaire alors que s’éboue et s’essouffle ce péan d’outre-cimetière. Une absinthe délirante, exhumée de nos stèles, qui nous aliène au-delà des limites, ces myriades d’obsession, de folie, d’urgence, de désir et d’envie qui dans l’exhalation d’une sourde et nébuleuse détresse assène sur nos échines ployées ses effluences de Vice et d’Indécence. Fantômes d’une autre vie, qui hantent d’une valse macabre les existences châtrées. Aveuglé par le feu létal qui en ma sempiternelle nuit reluit et consume d’attente et de folie. Vicieuse et merveilleuse chimère qui dans la promiscuité de l’irradiante lumière s’évapore au loin et capture mon âme vers le plus ensevelissant des vertiges. S’enivrer d’Elle, de Sa dérive, de Ses ombres et Éclats, Sa fêlure, Sa prohibition de tout Éden confondus, Son besoin d’exile, pour crouler vers les plus sépulcraux abîmes et vriller au travers  des Dieux les plus despotiques. S’abreuver de Ses ténèbres et s’asservir de leurs ivresses. Un, deux, trois, suinte et saigne aux quatre veines le flot carmin animé des délires abéliens. Les gourmandes qui vivement se délivrent du verrou carmin, les opalines, déjà enténébrées de Désir, qui se heurtent à la concise contemplation de Ses mordorées floutées alors que le souffle à nouveau m’est arraché du poitrail lorsque Son échine tout contre mon cœur emballé se compresse. Mes paumes inassouvies et phalanges adulatrices qui lors de la furtive torsade s’égarent sur Ses courbes mirifiques, pressant et massant les flancs au cœur d’un étau aussi indissociable que dévorant. Un, deux, trois, résonne et rebondis contre les parois de pierre l’aliénante litanie d’une vie en sursit. L’échine de la belle et sublime reine qui se ploie vers le meuble, mendie le Jugement, afin d’assourdir les palabres hurlantes et conjurer le maléfice qui se veut si vaste dans l’errance de nos existences. Coi d’étrangeté et de confusion, doucement le crâne se penche vers la gauche, faisant rouler les cervicales sous le duvet de la nuque délicieusement hérissé alors que malgré l’éloquence de la conjoncture vers laquelle nous sommes sur le point de voyager pour mieux nous perdre, la fibre équivoque vient pixéliser l’Azur comme aimanté sur les vertèbres métallisées de la colonne. Là où un infini de licencieuses images  se pâment à mesure que je La laisse prendre Ses aises et sur la surface encombrée du bureau et dans l’irréversible révérence, la main gauche qui avec appétence remonte sur les côtes, l’échine succombée, le centre des omoplates, pour d’une poigne repue de passion venir se suspendre sur le dessus de l’épaule et se nicher vers le creux de la nuque, balayant au passage l’ondoyant rideau de chevelure. La jumelle, elle dégringole des côtes, pour se frayer un lent et sinueux chemin sur le flanc, butant sur les charmantes ondulations de la hanche, s’y attarder un instant en se pressant la paume et doigts dessus et poursuivre la chute vers l’extérieure de la cuisse qu’elle caresse ou masse avec avidité. Les phalanges qui redécouvrent et savourent les succulentes saveurs de la carne, une fois remontées et passées la barrière de tissu, lorsqu’elles soulignent avec délectation les moindre courbes de l’intérieure de la cuisse, appuyant parfois avec insistance sur la peau comme pour activer la fièvre et desseller quelques points faibles, histoire de l’essouffler de bien-être. Fiévreusement, les caresses et massages grugent l’écart et exterminent les moindres lambeaux de pudeur. Un cœur qui soudain rebat l’impudique symphonie et qui en l’alvéole du poitrail comble les augustes profondeurs atones, en lesquels se prolongent avec paresse et mollesses une mélodie comme extirpée des gouffres les plus sépulcraux de l’Être. Le zéphire bouillant venant d’ailleurs Lui érafler et échauder les chairs de la nuque, la main suspendue sur le dessus de l’épaule s’ayant un instant moulée contre la gorge pour lui intimer de redresser de quelque peu l’échine comme la mienne s’évertue elle-même à la vertigineuse courbette et dangereusement nous laisser contaminer par la grivoise proximité. La dextre enfin trouve l’âtre éminant de la chaleur, exacerbant l’intimité d’une finesse et ménagement tout simplement inexistantes, les phalanges naviguant sur les eaux, au rythme intempestif de ce torrent de flammes qui lèchent les lombes et enflamment nos pauvres carcasse fragilisées. Je n’ai d’yeux et d’oreilles que pour Elle et le sournois supplice qui l’Accable.

Un, deux, trois, suinte et saigne aux quatre veines le flot carmin animé des délires abéliens. Fantômes d’une autre vie, qui hantent d’une valse macabre les existences châtrées…


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MessageSujet: Re: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptyJeu 28 Jan 2021 - 7:04


“AND WHEN YOU TOUCH ME BABY, I TURN RED.” & Et l'agneau déguisé s'étend alors sur l'autel du sacrifice. Louve revêt dès lors la blancheur des immaculées. Qu'Il s'abandonne enfin à l'hérésie qui l'abîme lorsqu'Il se retrouve auprès d'elle ! Qu'Il froisse et chiffonne ce masque impeccable, cette grandiloquente mascarade ! Aileen n'est plus. Elle ne veut plus être. Si ce n'est cette fureur dévastatrice qui se plaît à cogner encore et encore les plaies béantes de Ses baisers. Point d'accalmie pour les deux électrons qui ne cessent de s'attirer, qui ne cessent de se heurter et de se promettre une mort certaine. Car il ne peut y avoir qu'un lendemain funeste pour Eux. Rien d'autre qu'une agonie latente, imminente. Alors elle en oublie l'autour, du moins les circonstances de leurs retrouvailles. Par delà le rempart de leur pudeur se dresse l'oreille d'une menace à venir. Mais serait-ce suffisamment important pour les inciter à jeter un peu d'eau sur ce brasier omnipotent ? Bien sûr que non. Le monde pourrait bien s'effriter, s'effilocher autour d'Eux. L'univers se morceler. Sûr qu'Ils ne relèveraient pas même mirettes pour en contempler les ruines. Ils ne reconnaissent que les débris de leur vieux colisée. Et marchent ensemble sur les éclats de porcelaine, sur les derniers vestiges de raison, s'immergeant dans le rouge passion d'une haine détraquée. C'est la grande folie qui régit les exclamations éberluées. Elle qui Les condamne irrémédiablement à s'écraser contre les parois d'une conscience apathique.  

Il est partout. Là où Il ne devrait pas être. Là où elle meurt de Le savoir. Et c'est le trépas qui s'en vient avec Lui, sous chacune de Ses caresses. Comme elle se sent partir, du moins glisser loin, très loin, hors d'elle, dans un ailleurs nébuleux. Plus rien ne Lui résiste, pas même la moindre cellule. C'est le glas, qu'elle s'alanguit d'entendre dans le lointain, entre deux souffles éternels. Car mourir serait une fin tout-à-fait louable, là, tandis que les flammes de Leur Enfer s'ébrouent de ravager un peu plus ses heures. Sûr que menottes ne cherchent pas à ralentir les Siennes. Bien au contraire. Elles les incitent, les pressent à rencontrer ses eaux, à la noyer davantage. A l'image d'une suicidaire, Aileen ne lutte plus. Elle se laisse corrompre par les caprices de son corps de femme. Serait-ce cela, finalement, le Paradis ? Cette transe métaphysique, ce grand tremblement qui survient malgré soi, avalant la carcasse des pieds à la tête sans même prévenir l'ennui ? Point de Madone, désormais, pour tromper une fois encore les apparences. Cette fois, la fracture ne se claquemure pas derrière quelques simagrées incongrues. Non Aileen expose la fêlure, la présente à Ses lèvres, prie pour qu'Il en lèche les pourtours. Animal aux abois. Le but étant qu'Il s'imprègne d'elle. Qu'Il se repait d'elle sans sourciller. C'est l'oubli qu'elle quémande dans tout ce pêle-mêle insensé. Un peu d'allégeance fardée d'indécence et de dépendance. S'est-elle déjà sentie si vivante si proche du danger ? Rien est moins sûr.  

Derek, la ressens-tu, toi aussi, cette fin délirante qui nous assiège chaque fois que nous nous épousons ? Eprouves-tu le poids du monde comme je le supporte ? Car c'est le néant qui nous invite à lâcher prise, qui nous incite à rendre les armes. Je crois que la fatigue me gagne, Derek. Et je ne veux plus lutter. Regarde, regarde comme je courbe l'échine. C'est entière que je viens m'offrir à tes heures, docile sur l'autel de nos maux. Dévaste-moi, puisqu'il doit en être ainsi. Dépouille-moi.

 « - Je... » 

Mille aveux qu'elle souhaiterait lui compter. De soupirs éplorés en murmures débauchés. Mais c'est l'effroi, une nouvelle fois, qui la surprend et l'ébranle. Que reste-t-il d'elle désormais ? Seulement des miettes de Lui. Seulement des lambeaux de Ses chairs. Dans sa posture réductrice la Sangsue s'anime tant bien que mal à flatter, elle aussi, les muscles saillants. Tout se disloque entre ses côtes. Le myocarde ne s'ébat plus que pour Eux, que pour ce pincement vivifiant, nécessaire sous le nombril. Et elle aspire à davantage encore.  

Dévaste-moi, puisqu'il doit en être ainsi. Dépouille-moi.
  
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MessageSujet: Re: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptySam 30 Jan 2021 - 14:58


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La fin du monde. La fin de tout un monde. Amants damnés et maudits qui naviguent sur la soie hérissée des aspirations désespérées, s’en abreuvant sans œsophage et s’indifférant des nuances d’Apocalypse qui non loin les appréhendent. Immolés en l’émergence d’un Ailleurs diffusé, là où dans l’au-delà des géométries astrales, les titans révoltés, pluie de météores et les foudres pourfendant l’éther se démènent et sans fin se disputent le droit de régner.  Conflits et guerres aussi vieux que l’écho des hier alors qu’aujourd’hui nous n’existons plus. Dévastés et châtrés en myriades de poussières ou perséides filtrant la promiscuité des Ombres rubigineuses et s’étiolant sur le linceul azuré des apparences. Le ciel peut bien finir par s’écrouler sur nos landes frémissantes, elles cependant s’évertuer à en tressaillir encore, par-delà ces outre-mondes et réminiscences de cendres encore fumantes ; à nos fronts blafards de tendre léthargie et de délicieuse indolence se grave le sceau du Condamné. Bercés par les intarissables tourments, enveloppes de chairs s’abordant dans la palabre du régiment des lombes, le Feux despotiques à toujours remontant et léchant nos corps appesantis de ces sourdes prières et serments qu’à l’angle du Sacrifice nous nous livrons alors que sur le mouroir de la fièvre l’on se pâme incurablement. La fin du monde. La fin de tout un monde. La peur, la pudeur, ne parvenant plus à museler la gueule et emmurer le myocarde qui fout d’Elle n’attendent et ne dépendent que de Elle. Pour vivre. Pour mourir. Pour s’expirer. Pour s’éteindre. Pour s’oublier. S’abandonner. Souffrir. Et agonir. Sur le seuil de cette latente Apocalypse qui depuis les neuf cercles de l’Enfer nous quémande, tout comme moi en sursit je me surprends à l’Invoquer pour mieux cette hantise encore me possède, c’est la Mort qui dissimulée derrière l’arche de son sardonique sourire se joue de nous et de nos âmes.  

Et la Vie. Dans le comble de ce désastre, qui bave et vomit ses houles insensées d’écumes et de brumes sur les pics miséreux du crâne, comme assiégé par la tempête alors que sur les plaines nacrées du cœur c’est l’effusion voltaïque qui ravage et incendie le manteau de neige.  Là où dans les confins du lit de givre sommeille l’horrible et lamentable dessein faisant palpiter les quelques lambeaux putréfiés de l’invincible hurleur. Même si tapit dans le gouffre du portail, de la tête jusque dans l’hémoglobine, je peux sentir la menace de cette onde pleine de flux, de rumeur, d’agitation et de vie. Il n’y a qu’Elle, pour à ce point de me griser et saisir de ces fureurs vagues et troubles affectifs. Voire irrationnels. Car malade est ce besoin et désir de vouloir La conquérir pour mieux La voir s’abolir. L’écho des hier alors qu’aujourd’hui nous n’existons plus. À demain les fureurs et les destructions. À jamais nous ne verrons le couchant sur nos horizons, ensemble, nous et nos âmes vagabondes découvrons ces visions d’autels délabrés, de trônes en décombre et masures d’ouvre-vie que nos heures vicieuses désagrègent ou corrodent pour nous ouvrir les yeux sur un tout autre monde. Émergence de cet Ailleurs qui nous appartient et qui se veut berceau de nos plus aveugles instincts. Un surcroit de démence, peut-être, alors que s’érigent les frontières du rêve et que croulent les murs de la réalité. Le jardin de Ses paumes et doigts qui sur la soie-rasoir de mes affliges caressantes vient sans surprise farder le cimetière de mes mains, me laissant guider là où Elle me veut bien alors que les oscillations et arabesques des phalanges épousent les plus intimes caresses  et exhument la fièvre aliénante sur nos carcasses liées et aussi bouillantes que l’atmosphère elle-même. Inhumé dans la violence de l’instant, la brutalité avec laquelle le cœur qui hors d’attente ou d’haleine peut rompre sa rumeur de tambour, asservi au silence et dévoué à Ses quelques soupirs exaltés que je veux entendre pour mieux me griser de ce délicieux et abrutissant vertige. Enivré, du gouffre des entrailles jusqu’au magma des reins. Grisé, dans la fibre des os et jusque dans le flot carmin des veines. C’est avec l’abandon du naufragé en pleine mer que mes lippes, assoiffées, étanchées, viennent sans crier gare s’emparer ou davantage gober Ses délicieuses lèvres carmines et pleines. Consumé dans les travers de ce baiser insensé, dans le ballet dissolu et impudique de nos lippes, c’est la langue qui glisse sur le seuil poisseux, caresse la supérieure, cherche une brèche pour langoureusement venir trouver la Sienne.

Nos déluges et écroulements sont iniques, Aileen. Qu’en pensent les cieux et que songent les astres ?! Une giclée de chaos en l’essaim du néant. Pieuse victime éreintée, ne vois-tu pas ce que je suis venu véritablement te chercher et quémander ?!    

À la fureté d’un coup d’épée déchirant le voile d’une nuit d’encre, l’Azur assassin contemple l’échine ployée avec un abandon d’absolument tout, les caresses  se dévouant toujours à Lui faire redoutablement franchir le pas vers ce fameux céleste escalier que tout le monde rêve et convoite… repoussant les frontières jusqu’à les transgresser, à la fois brutalement et doucement, minutieux et circonspect sur ce long chemin de perdition qu’avec disgrâce nous effleurons comme dangereusement les signes de plaisirs se veulent de plus en plus… palpables en ces eaux délicieusement étourdissant.  

- Tu quoi, Aileen ?

La sournoiserie échappe la barrière de mes lippes à l’éphémère d’un doux et tendre murmure, avec juste assez de fiel dans le souffle, pour qu’Elle comprenne que je me veux plein de bassesses et afflictions. Libre dans les liens de Ses chairs exacerbées et fragilisées, le sinueux voyage s’achève brusquement, comme je sens pulser contre mes tempes les affres de mon propre myocarde et serpenter sur mes nerfs à vifs le magma voltaique de mon propre désir qui par delà le tissu se veut désormais sans aucune équivoque. Le temps ne cède aucunement sa place à la moindre réponse, le silence glisse dans la pièce comme s’ébrouent nos âmes et tout comme vient de s’arrêter de battre le pouls même de cette ville de merde. La fin du monde.

Les dextres affublées de mouvements flous et empressés qui se hâtent à abolir les barrières de tissus, hissant le voilage jusqu’à la cambrure de Ses reins alors mes propres barrières ne sont désormais que de vains et insignifiants simulacres, laissant courir un instant mes mains sur le satin de Sa peau, mes propres carnes se délectant des saveurs comme s’il s’agissait de la première fois, goûtant la torture de tous Ses méfaits et consternes alors que d’une force véhiculé par cette même charmante supplique mes poings se broient et resserrent sur les sinueuses de Ses hanches, froissant, abîmant et malmenant les haillons de Sa jupe au passage. Avalé dans les coffins de cette spirale que je pressens dans mes viscères infernale, c’est avec une voracité ô grand jamais explorée ou exprimée que résonne sans vergogne et dans les moiteurs de nos flous esprits les premiers coups du glas. J’épouse Son corps avec cette rage de vivre et cette peur de mourir, cette violence me prenant au creux de la gorge et me gaussant jusqu’au tréfonds des tripes, me coupant le souffle comme s’arrache brutalement de ma gorge ce profond et réconfortant soupir qui dans le silence de l’office s’expire comme un zéphire. Les coups de reins sont aussi électrisants que grisants, d’une avidité tamisée et d’une urgence aussi viscérale que bestiale, les opalines tantôt rivées sur l’échine docile qui se cambre et que j’oppresse de ma carcasse et tantôt immuables sur cette ténébreuse cascade de chevelure que je veux empoigner pour davantage La garder prisonnière de moi qui présentement se perd en Elle et ce moment comme hors de temps et qui explose comme nulle part.

Nos déluges et écroulements sont iniques, Aileen. Qu’en pensent les cieux et que songent les astres ?!
Une giclée de chaos en l’essaim du néant.


Dernière édition par Derek Morrow le Dim 7 Fév 2021 - 8:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptyMar 2 Fév 2021 - 11:16


“AND WHEN YOU TOUCH ME BABY, I TURN RED.” & « Tu quoi, Aileen ? » Oui, elle quoi au juste ? Mais que pourrait-elle bien rétorquer à cela, à cette perfidie néanmoins justifiée ? Rien. Si ce n'est cet essoufflement intrépide qu'elle ne peut contenir. Comme elle souhaiterait claquemurer la fusion lui mordant les sens dans une boîte qui n'appartiendrait qu'à elle. Seulement le linoléum se dérobe sous ses guiboles malhabiles. Et chaque fois, elle croit effleurer un peu d'Enfer. Ou de Paradis, à méditer. Toujours est-il qu'elle ne parvient pas à maîtriser l'élan fallacieux de son être. Puisque c'est le monde, finalement, qui ouvre grand son bec dans l'espoir de l'engloutir. Que c'est étourdissant ! Ô délicieux vertige dont les bras invisibles s'empressent de prendre le corps tel un courant d'air ! Point de hargne suffisamment tenace pour lutter contre cette invasion délétère. Faut dire que ses forces l'ont quitté depuis bien longtemps maintenant. Peut-être lorsqu'Il s'est précipité entre les ruines de son vieux mausolée ? Sait-Il, cependant, les risques, les dangers à braver pour conquérir ne serait-ce qu'un battement désolé de son pauvre palpitant ? Sûr que non. Il ne serait pas ici sans cela. Elle en admire Son hardiesse et Sa fougue juvénile alors. Sa nécessité ainsi que Ses trémolos impétueux. Ce n'est pas l'Eden qui s'ouvre à Eux malgré l'évidence. Non. Seulement des abîmes sans lendemain. Ni plus qu'une étendue de roses fanées, gangrénées par quelques pluies acides, mortifères. Promesse tacite d'un coup de grâce, d'une révérence prochaine.

La fièvre grignote chaque songe, chaque sursaut de raison. Sûr qu'elle s'enlise. Et spectatrice, du moins juge, elle contemple les vestiges de Leur existence morcelée. Quel chaos ! Ici, la Vie se retire d'elle-même, fuyant cette danse mortelle de deux grands fauves faméliques. Un seul remportera cette valse luciférienne. Et ça ne sera pas elle. Aileen le sait. Elle le sent chaque fois qu'Il s'enfonce en elle. Mais que cherche-t-Il finalement ? La déchéance. Un peu d'abandon. Une courbette tout au plus. A laquelle elle ne se défile pas. Car poupée de chiffon entre Ses menottes avides, La Femme se meurt, se mouve en une immonde Créature. Pour cause, ses mirettes ne se reconnaissant guère lorsqu'elles se croisent par-delà l'éclat d'un miroir suspendu. Qui est-elle ? Qu'est-ce donc cette Chimère à la gueule béante ? Un morceau de géhenne. Voilà qu'Ils s'ouvrent sur un autre monde. Et d'univers en dimensions tumultueuses, c'est un voyage sans fin qu'Ils entreprennent. Point de billets de retour. Juste un exil. Une fatalité cuisante. Car dans ses litanies ubuesques, seul Son nom ne détonne encore et encore, scellant alors ses vaines espérances qu'à travers Ses heures. Sûr qu'elle pourrait mourir de l'éprouver une fois de plus entre ses chairs. N'est-ce pas cela, d'une certaine manière, le but de tout ceci ? Trépasser enfin de se savoir Ensemble ? Comme deux enfants terribles que l'on ne pourrait séparer malgré les sermons et les sévices.

Sûr qu'Ils pourraient s'entretuer. Qu'Ils pourraient se dévorer. Inlassablement. Du moins se nuire jusqu'à ce que ne vienne l'écœurement. Et c'est douloureux. Surtout quand la fin trémule de s'alanguir enfin. Dans sa névrose, ce sont les étoiles du monde qui s'entremêlent en une ronde prophétique. Présage de Leur chute. S'Ils ne peuvent que s'échouer sur cette stèle promise, alors qu'Ils se gavent l'un et l'autre ! Au Diable la bienséance, n'est-ce pas ? De toute évidence, elle ne s'en soucie plus. C'est son corps qui s'éjouit de l'avilir un peu plus. Et de lui arracher cette lueur dégoûtante qu'elle s'efforce pourtant de quémander. Si elle choit, sûr qu'Il succombera à Son tour. Puisqu'il n'est pas question de sombrer sans Lui, pas vrai ? Peu importe les dégâts. C'est main dans la main, ou rien.

Le brasier se cabre encore et toujours. Et elle, elle en occulte le royaume qu'elle gouverne. Pourtant, derrière Leurs remparts de fortune, quelques esgourdes s'impatientent de Les imaginer repus. Le temps d'assister au bouquet final qui s'étrangle dans les tréfonds de son gosier de femme rassasiée. Troublée par la violence d'une apothéose féroce et vertigineuse. Alors affalée sur l'office, le cœur étalée, offert à la vue de tous, Aileen s'efforce d'appréhender une seconde de plus l'ouragan. Peut-être pourrait-Il rester là, entre ses reins, jusqu'à ce que douleur s'en vienne les rebuter ?

Derek, pourrais-tu ne jamais te lasser ? Si je te l'intimais, sommeillerais-tu là, dans les tréfonds de mon être, à me tapisser un peu plus de toi ? Car je ne reconnais plus que cela, je crois. Cette appartenance tacite mais bien présente. Pieds et poings liés. A toi. Jusque dans mes expirations éplorées. 

Ô délicieux vertige dont les bras invisibles s'empressent de prendre le corps tel un courant d'air ! Ne cesse jamais ton joug même si l'on te somme le contraire.
  
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MessageSujet: Re: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptyDim 7 Fév 2021 - 12:27


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Alcôves de chairs fiévreuses en lesquels l’éclat rubigineux et foudroyant oxyde tout comme diabolise le flou vertigineux de ces deux âmes en pleine commotion. Un moment comme hors de temps et qui explose comme nulle part. Un entre-deux univers où se mêle à la douceur, la brutalité d’une question de vie ou de mort. Alcôves de chairs fiévreuses inexorablement emportées en les flots tumultueux de leur fragilité, qui s’immolent d’une agonie aussi rapide que vive, face à si grand et ardent éclat de lumière. Un aliénant mariage entre fureur et dévastation, libérant les flots ébroués d’une indolence pateline et d’une bonne conduite qui ne se peut plus. Qui n’existe plus. En cet instant où la norme des choses se démène et s’écartèle dans le tourbillon de nos vies, c’est l’heure funèbre qui vient briser ses houles intempestives sur les rives de nos existences châtrés sur les sables de l’adversité. Corps de glaise à l’esprit mutin, dont la plus sombre et désolante hérésie sculpte, à travers la mièvre et la sève de la divine ardeur, la carcasse de plaisirs interdits. Âpreur de mon malheur, je m’asservie du moindre strass de Laideur, broyant toutes les douleurs de mon âme, dans les travers de cette macabre lutte contre l’adversité. Particules d’étoiles ou poussières des ruines, c’est la mort instantanée que je choisis, pour qu’ensemble ou sinon rien, l’on renaît de feu et de sang en ce vaurien du monde. Pauvres criminels, ô malheureux assassins, qui se traquent comme des fauves et s’amourachent comme des fous. Tu me cherches jusque dans l’abîme et vers l’Ombre dissimulée je te retrouve, Aileen. Je veux que tu sois mienne, pour mieux renaître et me redessiner sous tes Émeraudes. Pour moi ce n’est plus un jeu, je peux La choisir comme je le veux, mais je La sollicite telle que la Vie l’a forgée et façonnée. Alcôves de chairs fiévreuses en lesquels nos diablesses d’âmes, origines de nos plus insidieuses aspirations, mères de tous nos maux, s’épousent alors que nos corps, avec voracité l’un à l’autre enchainé, se fondent et se perdent à l’Ébène de nos assassinats. N’est-elle pas inéluctable, cette fin ? Cette valse insensée que nous menons et qui avec impudence nous guide, cercle après cercle, vers les galets brûlants et brasiers incandescent de l’Enfer ?

À jamais que cela ne cesse ! Peu m’importe le dénouement, peu m’importe de quelle manière, mais à jamais que cela ne cesse ! La dégringole vers le monde ici-bas, ou la débandade vers les septièmes cieux, que mon corps s’engorge de l’armoise grisante, dans la slave de mes délirants soupirs, c’est Son nom que je scande et Elle que j’appelle. L'instant d'un aveu et Son céleste mirage plein les yeux, c’est Elle que je veux et c’est la Mort qui nous choisie ! Mais à jamais que cela ne cesse ! Quand la nuit retombe, quand la fièvre cède au froid, lorsqu’à petit feu l’âme s’endort, lorsque survient le soubresaut et prélude de nos adieux ; c’est l’éternité que j’acclame, Aileen. Où je peux bien être, lorsqu’Elle part ? Quelles sont les profanes et infâmes qui grondent, lorsque dans la ronde du monde l’on immerge à nouveau et se fêle ? Aucun sens, si Elle n’est pas là. Alors nos alcôves de chairs désormais bouillantes et frémissantes se confondent et scellent en ces intarissables houles faisant naître la faim qui du plus profond de nous gronde sa bestiale litanie. L’une des deux folles dextres remontant sur l’échine de la Chimère avec la peur que celle-ci ne s’étiole, allant saisir avec force cette nuque succombée, enserrant d’abord les cervicales, pour ensuite muée vers les ondulations d’ébène qui dégringolent en cascade sur Son dos servile que j’observe toujours et qui s’agite dans l’harmonie parfaite de nos arabesques qui bientôt à l’apogée de ce tumultueux voyage nous unifient l’un à l’autre.

L’éclat sirupeux et sulfureux inonde l’Azur, submerge la matière grise, engorge le myocarde aux abois et violemment jette le crâne vers l’arrière. Notre Ailleurs qui explose et l’univers qui s’efface. Une jetée d’étoiles plein les yeux et autour de la tête, oscillant dans la promiscuité du vertige comme nos âmes se plaisent et réconfortent dans les noirceurs d’une nuit d’encre. Fleuve de feu parcourant les veines, les reins suppliciant les dernières secousses de cette heure devenue comme onirique. Issu et coup de grâce d’un corps qui se perd, seulement pour Lui plaire et qui déjà ne pouvant plus se passer du mélange avec le Sien encore l’espère.

À jamais que cela ne cesse ! Alors la main doucement libère la chevelure, retombe paresseusement sur la nuque et se moule tout contre Son cou pour doucement lui intimer de redresser l’échine vers mon poitrail brûlant et pantelant. La jumelle, drapée d’une pudeur factice, s’accapare de replacer les bouts de tissus froissés et de remettre les barrières là où elles doivent malheureusement être.

- Viens avec moi, Aileen. Ne restes pas ici. Consacres-moi ton après-midi, que je lui murmure au creux de l’oreille, la voix toujours hantées par mes soupires dérisoires et l’extase enivrant.

Supplique d’une âme qui ne veut pas si vite se rendormir, qui ne souhaite pas reconnaître le froid et rencontrer le soubresaut des adieux. À jamais que cela ne cesse. Alors je l’enlace Ses ruines au cœur de mes bras captatifs, la figure enfiévrée toujours nichée dans le creux de sa nuque, c’est toi que je choisis et je te prends comme la vie t’a façonnée et puis forgée.

- Viens avec moi, Aileen.
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Aileen Davies

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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: we are a fever. (AILEEN) we are a fever. (AILEEN) EmptyLun 8 Fév 2021 - 5:59


“AND WHEN YOU TOUCH ME BABY, I TURN RED.” & Que le sol ne s'ouvre sous ses guiboles, qu'il se repaît de son être tout entier. Que la mort ne s'en vienne ! Peu importe. C'est la vie-même qui s'est immiscée par delà les failles de son système. Et groggy par cet élan détonnant, Aileen n'aspire plus qu'à l'éprouver encore et encore. Qui l'aurait cru, n'est-ce pas ? Quand sous ses airs de madone, elle s'étend finalement sur l'autel de la débauche et de l'abandon. Mais la symphonie de Ses bourrasques éperdues est un concert céleste qui résonne jusque dans les tréfonds de ses sinuosités. Sûr qu'elle ne serait plus la même, désormais. Elle le sait. Lui aussi, bien qu'Il n'en dise rien. Alors l'espace d'un moment, d'un instant fugace et fragile, Aileen occulte les stèles désolées qui pèsent sa tour d'ivoire. Il y aurait-il un cœur derrière le masque patibulaire de ses douves ? Une vieille éponge déchenillée qui ne cesse de se tordre d'éprouver ces flots effroyables. De passion consumée en tendresse éplorée. Point de balustrade pour contenir l'avalanche de ses émois claquemurés. Que lui reste-t-il dès lors ? Si ce n'est cette fameuse perspective qu'elle s'efforce de dégueuler inlassablement. A croire qu'une palpitation suffirait à l'annihiler complètement. Et de disparaître dans la nébuleuse, veloute d'inconstance. Car il est terrifiant de s'offrir à l'Autre, d'ouvrir au monde des fenêtres de plaies, quand on souhaiterait s'enfoncer plus loin dans le néant. Pourtant cette fois-ci, Aileen ne se défile pas. Pas l'ombre d'une course folle lorsqu'elle se voit contrainte de quitter la rusticité de leur berceau. Un souffle, tout au plus, s'échappe d'entre ses lèvres rouges d'une fièvre lointaine.

Derek, que deviendrons-nous si je ne m'ébats pas contre ces coups de canif qui ne cessent de me cingler le myocarde ? Vivrons-nous pleinement heureux, Monsieur et Madame, tapissés sur la toile d'une banalité effarante ? Ne serait-ce pas plus judicieux de se heurter, au moins de se supplicier plutôt que de rêver une chimère inabordable ?

Et de se blottir contre sa musculature, l'échine lovée comme le ferait une midinette avec son daddy. Emprisonné, l'oiseau-carnage, Sous ses égides massives. Cela pourrait l'offusquer, du moins suffoquer ses inspirations assassines. Mais non. Aileen savoure l'accalmie, la seconde hors-du-temps où ils peuvent ne pas être eux. Alors elle s'imagine mille femmes, quelques scénarios improbables qui justifieraient cette étreinte pourtant stupéfiante. Car elle ne veut plus se nommer Aileen, ni même songer à Derek. C'est cette abdication; incertaine mais tacite. Et ce grand fauve qui ne s'essaye plus à gonfler le thorax. Serait-il amadoué, lui aussi ? Autant vivre d'ignorance, la vérité n'est pas assez douce. Une voix d'outre-tombe tremble entre ses côtes. Elle la reconnaît. Si elle ne l'écoute pas, peut-être disparaitra-t-elle ?

Un souffle profondément las lui prend le gosier. Tout ceci a-t-il un sens finalement ? Veuve chagrinée dans les bras d'un jeunot, d'un patient, d'un homme qu'elle n'aimera probablement pas autant qu'elle se le devrait, ou davantage encore ? Voilà qu'elle agite caboche, s'efforçant d'abandonner ces rêveries futiles, de femmes morcelées par l'existence. D'une pirouette malhabile, Aileen se dresse sous Ses mordorés encore rouges d'une ivresse partagée. Du bout de son index, trace les sillons délicats de son minois, comme l'on cartographie les courbes d'une silhouette adorée.

« - Tu étais mon dernier rendez-vous, qu'elle articule enfin, visiblement troublée par cette contiguïté nouvelle, et je suis en weekend.

Non pas qu'elle lui propose plus encore. Peut-être ? Mieux vaut ne pas y réfléchir davantage.

- Rejoint-moi... chez moi, j'imagine que vous-que tu n'auras pas de difficulté à en retrouver le chemin. Dans une heure. Je dois d'abord... régler quelques affaires ici.

L'ombre d'un rictus s'étiole sur ses lèvres, mais elle le chasse bien vite, détournant ses mirettes incertaines des Siennes.

- Et... pense à te... enfin ta fermeture éclair, elle... », qu'elle se racle gorge, regagnant la porte, un brin de badinage sur son minois habituellement hermétique.

  
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