THI IS US @SORAYA MCKENZIE @HUNTER MORROW

J’arrive au lieu de rendez-vous que j’avais fixé à Hunter pour parler de notre petite soirée qui avait généré, selon moi, qui avait été super, selon lui. Il m’avait demandé à ce qu’on se voit pour parler de cette nuit, je savais que les choses avaient changé entre lui et Maj et je me doutais bien qu’il voulait me parler pour cette raison. Si, après notre nuit, il avait eu l’air détaché à l’idée que ma meilleure amie et son ex-petite amie découvre qu’on avait couché ensemble, aujourd’hui, je soupçonnais que ça n’était plus le cas. Lors de notre petit escapade dans les bois pour un séjour que l’on avait gagné et qui s’était révélé être un total fiasco, les choses s’étaient enchaînée et Majandra avait été blessée. Nous avons cru la perdre et franchement, je crois que cela nous a bouleversé, lui et moi. J’avais du mal à croiser ma meilleure amie depuis le temps, j’avais du mal à la voir parce que je culpabilisais. Alors, je l’évitais mais depuis l’accident du chalet, franchement, je n’avais plus envie de l’éviter. J’avais envie de lui dire ce qui se passait, j’avais envie de lui dire que j’étais désolée. Je savais qu’elle m’en voudrait, je ne sais pas à quel point mais j’avais du mal à accepter les conséquences de ce que j’avais fait avec Hunter... Mais, j’avais besoin de la revoir parce que j’avais eu la peur de ma vie lors de ce périple mortel... Bref, je me doute bien qu’il veut me voir pour qu’on discute enfin de ce qui est arrivé. J’avais un peu d’avance et je me dirigeai vers le comptoir pour commander un bon café chaud et une bonne part de moelleux au chocolat. Je savais que ce café serait l’idéal pour s’empiffrer et franchement, en ce moment, je n’avais envie que de ça, m’empiffrer. Ça devait être la cure que je suivais pour arrêter de boire. Bref, une fois servie, je me dirigeai vers une table où je posais mes petites fesses et je pris une première cuillère de mon désert. Je ferme les yeux pour profiter de toutes les saveurs parfaites de ce moelleux.

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Bon, fallait dire que ce n’était pas dans mes habitudes de profiter du calme d’un petit café du centre-ville.. J’étais plutôt le genre de mec à m’empiffrer de fast-food ou à prendre quelque chose au bar pour combler ma faim. Aujourd’hui, c’était différent, parce que c’était Soraya qui m’avait demandé une petite rencontre. Je ne savais pas ce qu’elle allait bien me parler, mais ça semblait sérieux. Je me doutais que notre petite galipette d’il y a quelques temps risquait d’être au centre de notre conversation, à moins que tout ce qui s’était passé aux chalets en septembre dernier la plongeait d’avantage dans le néant… je verrais bien rendu-là. Faut dire que de base, j’étais de loin quelqu’un de ponctuel et je savais qu’aujourd’hui, ça ne changerait pas. Je m’étais levé un peu trop tard parce que j’avais fermé le Devil’s Tail la veille. J’avais profité d’une bonne douche pour me rafraichir et une fois près, j’avais enfilé une chemise à carreau jaune et noir, un vieux jeans et hop, je conduis ma vieille camionnette jusqu’au Coffee Cup de Revealdown. Plongeant mes clés tout en marchant sur le trottoir, je vis la silhouette de Soraya de la baie vitrée à l’avant du commerce. Un léger sourire malaisé se dessinait sur mes lèvres. Je me gratte le nuque et finis par pousser la porte d’entrée. Je me laisse tombe sur la chaise face à elle, comme si de rien était et abuse d’un sourire malsain. « Je pensais que tu m’aurais déjà commandé quelque chose, mais bon…. » J’attrape la fourchette posé à ma place et l’enfonce dans la part de gâteau de mon amie, enfonçant un grand morceau au fond de ma gorge que j’avale d’une traite. « Dammit, c’est bon c’truc ! » Je claque des doigts en l’air, pour me reprendre rapidement une bouchée et sans même l’avoir terminé, je hurle à travers le café. « Une autre part, vite ! » Évidemment, ça ne fonctionnait pas comme dans les restaurants, voir les bars comme le mien… ici, on commandait au comptoir et on se déplaçait ensuite à une table. J’arque ainsi un sourcil face au regard que me lançait la serveuse. Je ne la connaissais pas d’ailleurs – surement une étudiante. « Hého Senorita ! Gateau ? Service ? Hola ? » On entendait maintenant que moi à travers le café. Je la dévisage, échangeant un regard interrogatif avec Sora. « Non, mais c’est quoi ce service de merde… tu sais les choisir tes restos, dit donc… » Soupirais-je.

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A quoi m’attendais-je avec Hunter ? Il fallait toujours qu’il fasse son cirque et ça n’avait pas manqué. Dès qu’il était entré dans le café, il me lança à la volée qu’il avait espéré que je lui commande quelque chose. Toujours aussi goujat celui-là mais ces petites remarques ne me touchaient plus, il fut un temps où je me serais révoltée contre ce genre de phrases mais je m’étais calmée avec l’âge, surtout depuis que j’avais compris qu’il n’attendait que ça, que je me révolte à ce genre de phrases. Je lui souris et réplique sans me départir de mon sourire :

« Bonjour So’ ! Bonjours Hunter ! »

Comme les gens civilisés quoi… Mais je savais qu’Hunter ne l’était pas évidemment, il aimait bien s’afficher et ne pas faire comme tous les autres. Mais, je le connaissais assez pour ne plus m’en offusquer et juste me demander ce qu’il allait encore me sortir par la suite. Je ne fus pas déçue. A peine avais-je ouvert la bouche qu’il s’emparait de la fourchette à sa place pour me piquer un morceau de mon gâteau… J’ouvris la bouche pour hurler mon indignation mais aucun son ne sortit de ma bouche et je restai bouche-bée. Il s’extasie sur le goût de mon morceau et je ferme enfin la bouche et opine du chef :

« Oui, c’était bon ! Tu peux le garder ! »

Dis-je, un peu dégoûtée qu’il ait bouffé dans mon assiette. Mais, encore une fois, il m’interrompit en s’écriant à travers tout le salon de dégustation qu’il voulait une autre part de tarte. J’arquais un sourcil, il était sérieux là ? Franchement, si j’étais presque gênée pour lui ou plutôt pour moi en fait. La serveuse – une étudiante à mon avis – le regardait furieuse et je ne pouvais que compatir à sa douleur, la pauvre. Si j’avais été elle je me serais approchée, lui aurait foutu le morceau de gâteau dans la tronche… Mais heureusement pour moi, je n’ai jamais été serveuse, sinon, je pense que je me serai fait renvoyée de nombreuses fois… Il se tourne vers moi, j’ai le visage complètement neutre, je ne sais pas quoi dire en fait, face à son comportement. Puis, il me dit que le service est nase et que je ne savais pas choisir mes restos, là, un large sourire s’affiche sur mon visage et je réplique :

« Est-ce que ce sont mes restaurants que je ne sais pas choisir ou mes amis ? »

Sur ce, je me lève et m’approche du comptoir. Je m’excuse auprès de la jeune femme pour le comportement d’Hunter – je lui explique un peu le phénomène – et je me recommande un morceau de gâteau que je paie directement. Je me dirige à nouveau vers ma place où m’attend toujours Hunter et je m’assois.

« Comment tu vas ce matin, Hunter ? »

Je fais comme si de rien n’était, ça le calmera peut-être de ses coups de folie si légendaires à présent. Ça avait au moins le mérite de m’avoir fait oublier ce pourquoi je l’avais fait venir, en tout cas, le temps que quelques instants…

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Évidemment, face à ma réaction dès mon arrivé, Soraya ne put s’empêcher de me démontrer mon manque de savoir vivre. Je roule ainsi les yeux en concluant par un léger sourire en coin. Je n’avais pas envie d’ajouter quoi que ce soit à ce sujet, juste que j’avais saisi la petite parenthèse. Je me contentais de continuer à mâcher le morceau de gâteau que je venais de lui piquer. Lorsqu’elle affirma me laisser son assiette, je lève les épaules et attrape vite son assiette pour la poser devant moi et continuer à manger. Après avoir hurlé à la serveuse que je voulais qu’on me serve une autre part et qu’elle daigne m’ignorer, Soraya suggérait qu’elle ne savait pas choisir ses amis. Je pouffe de rire. « Ça tu l’as dit, je n’arrive tout simplement pas à croire que tu peux être copine avec Emily Reddick ! » Je grimace en posant ma fourchette. Je passe une serviette sur ma bouche pour y retirer les quelques grains de chocolat qui recouvrait mes lèvres. So quitte alors la table pour aller repasser sa commande, je tapote mes doigts contre la table en fixant les gens autour. Un sourcil bien arqué et une grimace d’énervement envers le couple qui déjeunait à côté. « Quoi ? Vous voulez ma photo Lois and Clark ? » Leur dis-je brusquement. Surement des touristes, parce que je ne les connaissais pas eux non plus et en tant que propriétaire du bar du coin – et natif de Revealdown, je me voyais avoir un grand cercle sociale. Soraya se posa à nouveau et me questionnait sur moi. Je lui fis un bref sourire. « Ce matin ? Ça va, ça va et toi ? Mais, sérieusement… j’imagine que cette invitation cache une arrière-pensée ? Parce qu’avec nos dernières mésaventures, j’imagine que je ne suis pas le premier à qui tu voudrais partager un morceau de gâteau ? » Il y avait eu notre petite aventure d’un soir où nos souvenirs se voyaient débridés sans oublier ce calvaire que nous venions de vivre dans les chalets de RD. D’ailleurs, je ne pensais pas l’avoir recroisé depuis ce week-end fatidique. C’était assez lourd comme informations, comme ouverture vers un monde si inconnu que je préférais ne pas ébruiter les choses. Voir, ça m’inquiétait considérablement..

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Comment se faisait-il qu’à chaque fois que je voyais Hunter, j’en venais presque à regretter de le connaître ? Je rigole évidemment mais parfois, je me demandais comment j’arrivais à le supporter. Quand il arriva, il ne me salua pas comme tout être humain normal, non, il préférait la jouer cool et décontracté. Il alla jusqu’à se plaindre de l’endroit, ne comprenant pas que les serveuses ne le servent pas quand il les siffle... La féministe qui se cachait en moi fulminait face à ce comportement et heureusement que je le connaissais parce que j’aurais pu lui foutre mon poing sur la tronche si j’avais été la serveuse. Je lui demandais si ça n’était pas mes amis que je ne savais pas choisir, ce à quoi il me parla d’Emily. Je savais combien ces deux-là ne se supportaient pas mais je n’avais aucune idée de ce qu’il s’était passé entre eux.

« Mais bon dieu, qu’est-ce qu’il a bien pu se passer entre vous deux pour que vous vous détestiez à ce point ? C’est un vrai combat de coq quand vous êtes l’un près de l’autre, je n’ai jamais vu ça et pourtant, je viens d’une famille où les disputes sont fréquentes ! »

Dis-je en secouant la tête. Je me souvenais de ce soi-disant voyage plein de repos que nous avions vécu dans les chalets - même si je préférais ne pas m’en souvenir pour être franche vu ce qu’il s’est passé - et ils s’étaient battus comme des chiffonniers. Je me lève pour aller commander une autre part de tarte et pour excuser le comportement de ce macho avant de retourner à ma place quelques minutes après. Je lève encore une fois un sourcil quand je le vois agresser un couple à côté de notre table, je secoue la tête et reprend place à en face de lui.

« Ne l’écoutez pas, il vient de sortir de l’hôpital psychiatrique ! »

Dis-je sur le ton de la confidence mais assez fort pour qu’il l’entende. J’aimais bien le charrier, je le considérais vraiment comme le frère que je n’avais pas eu... En tout cas, l’un des frères que je n’avais pas eu... Je ne pouvais pas dire ça de Henry qui avait toujours été proche de moi mais plutôt de Matthew, ce frère avec qui je n’avais aucun atome crochu. C’était bien le seul membre de ma famille qui ne me manquait pas depuis que j’avais déserté la famille Rosenberg. Je lui demandais comment il allait ce matin et clairement, ça n’était pas naturel... Depuis quand je parlais comme ça ? Il s’en rendit compte - ou en tout cas, j’eus l’impression qu’il s’en rendait compte quand il me demanda comment j’allais mais surtout ce que je cachais derrière cette invitation. Je me dandine sur ma chaise, très mal à l’aise d’un coup.

« Tu sais bien que je veux toujours partager un morceau de gâteau avec toi mais bordel, qu’est-ce qu’il nous a pris de faire ça l’autre soir ! Tu sais que j’ai diné avec Majandra et que ce fut une vraie torture ! Merde quoi, ma meilleure amie, je ne sais même plus la regarder dans les yeux ! Je... ! »

Je m’interromps, je sais que ce que je vais lui dire ne lui plaira pas mais bordel, fallait que je lui dise, on n’était pas habitué tous les deux à jouer les faux-semblants et à se taire. Quand on avait quelque chose à dire à l’autre, on le disait.

« Je crois que je vais lui dire, j’suis désolée, je sais pas si t’as envie de reprendre avec elle ou quoi mais j’me sens pas bien de lui mentir et de faire semblant qu’il ne s’est rien passé entre nous ! Bien sûr que pour nous, ça n’a pas d’incidence mais j’crois pas qu’elle pensera la même chose ! »

J’ai parlé d’un seul souffle, à tel point que je suis essoufflée quand je termine ma phrase.

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Pourquoi détestais-je Emily Reddick ? Pour commencer, elle ne vivait que pour me pourrir la vie. Elle avait ouvert un bar compétiteur au Devil's Tail ; je ne pouvais pas dire où et comment ça avait débuté, mais une chose était certaine, je n'arrivais aucunement à respirer le même air qu'elle. Réfléchissant à la question de mon amie (ou amante ?), je me mis à chercher une réponse convenable à lui fournir, sauf que je ne trouvais rien. "Hum.. pour commencer, elle n'avait seulement qu'à ne pas me pourir l'existence en ouvrant un bar et en me chourant la clientèle ! Sale conne..." Ajoutais-je en soupirant. J'attrape une bouchée de gateau et roule les yeux. La conversation repris vers nos débats de l'autre soir. Évidemment et contrairement à Soraya, je ne me sentais pas mal pour autant. J'étais célibataire lors de notre soirée arrosée et encore moins en couple avec Maja. Rien de bien méchant. Je laissais échapper un petit rire jaune. "Bah quoi.. t'avait eu l'air d'avoir aimé ça pourtant non ? Majandra est peut-être mon ex et ta copine, sauf qu'elle aussi s'envoie en l'air avec des types chelous et je ne dis rien. Je peux bien tremper mon biscuit dans le verre de lait qui me tente .... et de toute façon, on était complètement bourré, on se rappelle de rien, c'est comme si rien ne s'était produit non ?" Dis-je en continuant à manger. Je ne comprenais pas pourquoi elle en faisait continuellement tout un fromage. C'était pas la fin du monde et Maja était une adulte, elle pouvait bien l'accepter. Voir, elle n'avait aucun besoin d'être mise au courant. "Et bien, la prochaine fois que vous jouer à la dinette ensemble, parle lui du beau temps ou du raton laveur que tu as écrasé avec ta bagnole, j'sais pas. Ça ne sert à rien de lui dire. Il y a tellement de sujets autres à aborder..." J'espérais l'avoir convaincu, mais il ne semblerait pas... elle voulait vraiment lui dire. Et merde... J'avale de travers, fâché par ses propos. "Non, mais So' merde ! C'est quoi le problème, ça ne change foutrement rien à ta vie qu'elle sache ou pas. On s'est pas fiancé là, on s'est amusé un putain de soir. Tu exagères..." Je grinçais des dents et serrais la cuillère que j'avais en main sans vraiment le constater.