Dans cette zone, je m’étais promis de ne jamais y franchir le pas. Promis de ne jamais laisser ces ombres m’engloutir, pour peu à peu m’envahir et puis m’avilir. Le front qui doucement s’abaisse, l’échine qui servilement s’incline et le dos qui docilement se courbe. Stupide chien docile, que je peux être à mes heures ! J’aurais dû. Je le devrais. Je n’ai pas fait attention à ce qui sournoisement repose dans le crépuscule et voilà maintenant que son obscur clarté m’opprime. Ça m’a laissé les viscères à l’air libre et à la suprématie de mon état d’esprit disloqué dans la brume cafardeuse de cette nuit infernale, voici que revient le règne de ce cœur toujours vertigineux qui en pleine chute libre peine à s’accrocher au vaste abysse en lequel stupidement il sombre. Cette torture décavée qui de ses pestilences lestement sinue et s’entremêle en les biffes d’aiguillages de mes émois aux idées plus très claires, tant et si creux, ce soir, je m’emporte en la tortueuse rivière.
Une ribambelle de mômes déguenillés, aux genoux poussiéreux et abîmés, armés de leurs rieuses mirettes, qui fort probablement passaient par-là avec la discrétion d’un éléphant dans une galerie de porcelaine, nous sert de comité d’accueil. Éblouis par l’ouverture du portail qui de sa pleine lumière irradiante s’ouvre sous leurs paupières batifoles, les enfants un instant arrêtent leur course, l’écho de leurs âneries ingénus s’étouffant dans le carcan de l’ébahissement et les murmures de ces onomatopées de « oooh ! aaaah !» soulignant plus d’admiration que de peur à notre égard. En les gorges citadines du royaume oxydé de l’Obsidian Kingdom, rares sont les occasions de voir apparaître l’arche céleste et spatio-temporelle d’une créature divine déchue du royaume de l’Ether, je présume ? À contre-jour, nos trois silhouettes d’allures spectacles ainsi baignées dans la lumière javellisée et opaline se dessinent et se matérialisent sous les minois ébahies de nos jeunes témoins. Les mains vaillantes et robustes de Bloom enfin quittent le reposoir de nos épaules, ce qui dès lors détériore et désactive l’activité mystique du portail ouvert derrière nous. Plongés dans l’irrespirable chaleur de la nuit obscure, vacillant sur mes jambes aussi molles que cette loque de laine qui telle une pauvresse me couvre des épaules aux chevilles, de plus belles j’agrippe les pans du plaid pour mieux m’y engouffrer dedans alors que mon cul vient lourdement s’écraser sur un baril qui heureusement se trouvait là proche d’un kiosque désaffecté.
- Par tous les Dieux, mais vous voyez ça ?! - J’y crois pas ! - Moi non plus ! - Qui sont-ils ? - Que font-ils ? - Que cherchent-ils ? - Est-ce que la Terre est ronde ? - Pourquoi le ciel est bleu ?
La petite troupe de mômes, à l’écart, nous reluquent et s’enfièvrent dans les cancans. Renfrogné, furax, mes célestes opalines d’instinct plongent dans les ténèbres de mon homme de main, qui sourire énigmatique aux lippes, se contente simplement d’hausser les épaules et de s’approcher de la plèbe pour fort probablement leur expliquer le pourquoi du comment nous sommes atterris ici. Une gamine aux joues rosies de timidité se délie doucement de l’ombre des gamins intrigués qui la bariolent, ses pâles prunelles abaissées vers ses doigts entrelacés qui se triturent alors qu’à petits pas elle se rapproche de l’effroyable sérial castratrice.
- Mon grand-frère, il me l’a dit, mais je ne le croyais pas. Je pensais qu’il me disait des bêtises… il le fait tout le temps. Pour me faire peur. Pour une fois, il disait vrai.
Doucement, elle redresse le nez vers la brune, lui dévoilant un sourire qui ne délie aucune joie, mais semble délivrer sur figure si jeune, une détresse enfouie… profondément enfouie et depuis longtemps.
- Le portail est ouvert de nouveau ? Vous allez nous aider ? Vous allez nous sauver ?! que demande la fillette, prunelles reluisantes et allant agripper de ses petites menottes les mains de la Terrienne.
Toujours inconfortablement installé sur mon tabouret improvisé, j’assiste à la cruauté de cette scène, sans trop savoir quoi dire ou quoi faire, paume tremblotante venant embrasser la carne souple et carmine de mon abdomen qui avec peine se régénère de ses balafres qui cette nuit m’auraient pu être fatales.
Dans cette zone, je m’étais promis de ne jamais y franchir le pas. Promis de ne jamais laisser ces ombres m’engloutir, pour peu à peu m’envahir et puis m’avilir. Le front qui doucement s’abaisse, l’échine qui servilement s’incline et le dos qui docilement se courbe. Stupide chien docile, que je peux être à mes heures ! Mes sentinelles de givre et de nacre osent enfin se perdre dans les périphéries qui nous entourent, pour avec horreur et stupeur mêlée repérer une masure d’allure méduse et gorgone surplombant ainsi de sa lugubre charpente cette rue… cette fichue rue que je reconnais enfin… et ce bâtiment que par-cœur je connais. Bloom, espèce de petit bâtard, t’as pas osé nous téléporter ici ?! Pourquoi ?!
En pleine torpeur, je me lève et clopine vers le fruit de cette sourde furie qui m’enivre, l’air minable dans mon plaid de laine que je lutte pour garder sur mes larges épaules frémissantes et ne pas me retrouver avec le séant à l’air.
- Par tous les Enfers, Bloom, mais qu’est-ce que tu as fait ?! Que je lui grogne et à l’oreille et dans ma barbe, coupant court à la discussion qui se déroulait avec les mioches du quartier.
- Aveugle. Ces œillères que tu portes, Salem, un jour, tu vas devoir les faire tomber. Tu vas devoir regarder ce que tu t’obstines à vouloir ignorer.
- Mais de quoi est-ce que tu parles ? Tu sais que j’ai horreur de tes énigmes. Tu t’es gouré dans ton mystère, mon frère, parce que cette fille… elle n’est pas d’Elvendyr.
- Aveugle. Tellement aveugle. Tu m’exaspères, parfois, Salem !
- Bloom, bordel ! À quoi tu joues ?
- C’est ici que nos chemins se séparent, mon ami. Trop loin. Je t’ai accompagné jusqu’ici et c’est déjà beaucoup trop loin. Je dois rentrer à Alder Lake, c’est Ariana qui est aux commandes.
Bloom veut tirer sa révérence, mais gâté par son foutu mystère, je lui agrippe le poignet de mon étau de fer et m’apprête à lui vomir mon venin à la figure… sauf qu’une fièvre et hâte soudaine s’empare des palpitants des mômes qui je les entends battent à tout rompre dans leurs petites poitrines. La gamine, toujours en compagnie de la sérial castratrice, lance un regard par-dessus son épaule, reluquant de ses prunelles effarées la foutue porte d’entrée qui jusque là je redoutais ne s’ouvre. Fuck ! FUCK !
- La vilaine sorcière du royaume, Elle c’est réveillée ! - Vite, il faut détaler ! - Il ne faut pas qu’elle nous voit ! - Nous sommes cuits, si c’est le cas !
Sur quoi, les mômes prennent la poudre d’escampette et détalent à vive allure à l’embranchement d’une ruelle. Même ce petit enfoiré de Bloom est soudainement pressé de se carapater. Et je ne me demande même pas pourquoi… parce que je sais, pour moi-même redouter l’instant où Elle nous tombera dessus !
- Everything happens for a reason, mon frère. Gardes ça en tête et tout va bien aller, que me murmure Bloom, avant de finalement s’évanouir dans la nuit.
NON ! TOUT NE VA PAS BIEN ALLER ! J’LE SAIS ! JE LE SENS AU FOND DE MES TRIPES ! Mais il est déjà trop tard, car la porte s’ouvre sur nos deux silhouettes…
Sujet: Re: into the unknown. (SILENA & PHOEBE) Ven 18 Sep 2020 - 6:00
Le temps s'effile, lui manque plus tôt qu'elle ne l'escomptait. La plèbe s'embourbe dans un effroi qu'Illyria cultive avec engouement, obstruant avec acharnement toute prétention à l'espoir, à la paix. Et, malgré les armes construites et fournies à l'armée de Layden, Silena questionne sans arrêt leurs chances de victoire, l'utilité de cette bravoure contestataire qui les maintient debout. Ils sont si peu nombreux, face aux démons tapis dans la nuit, face à cette hybridité monstre contre laquelle l'humanité se corrompt, se flétrit. Sans autre remède que celui qu'elle lui promet dans l'ombre, celui qu'elle échoue à façonner malgré ses milles essais. Coudes apposés contre le bois sombre de son bureau, paumes épongeant ses paupières alanguies, elle n'ose plus se perdre entre les lignes du dossier relatant son dernier échec. Encore un. Il n'y a qu'ici, dans cette demeure secondaire acquise pour mener ses recherches en paix, qu'elle permet au courage la déserter, à l'angoisse de n'être pas assez compétente de s'insinuer entre les failles de ses murailles intestines sur lesquelles d'ordinaire doutes et incertitudes se fracassent aveuglément. Et les gosses qui s'agitent dehors, ses défaites les lui rendent plus irritants qu'usuellement. Impossible de travailler, dans ces conditions. Impossible qu'ils comprennent le sens de ce qu'elle s'échine à construire, qu'ils saisissent l'importance que revêt son succès - pour eux, leur famille, et les générations suivantes.
Les piaillements des gamins persistent et Silena, incapable d'en supporter davantage, se redresse et se dirige vers la porte, qu'elle ouvre à la volée. A peine en a t-elle franchi le seuil qu'ils s'esquivent dans une cavalcade affolée, pressés d'éviter la sorcière qu'ils mettent tant d'aplomb à craindre - c'est qu'elle pourrait les maudire, à en croire les rumeurs. Si seulement, elle interdirait aux morveux superstitieux l'accès à sa rue. Son regard excédé glisse naturellement sur deux individus qui se tiennent, fourbus, sur son porche, l'air d'avoir bravé l'apocalypse et d'y avoir échappé de justesse. Il lui faut quelques secondes pour deviner les contours d'une silhouette bien trop familière malgré la patine boueuse qui l'encrasse, mêlée, il lui semble, de sang ? Oh, Salem, what in hell did you do, this time ? Ses mires inquisitrices écorchent la moindre parcelle de sa carcasse esquintée, chancelant sur ses ravages patents pour mieux s'électriser contre les bas-fonds céruléens flanquant son effigie grimaçante. Les nouvelles, s'en doute t-elle, ne seront pas satisfaisantes. « et bien, vu ton allure, j'en déduis que tout s'est passé comme prévu » constate t-elle, aiguisant son mécontentement sur le fil de ses sempiternels sarcasmes. Pourtant, une pointe d'inquiétude tourmente l'indicible indifférence dont elle aimerait faire preuve – c'est elle, après tout, qui l'avait mandé pour chasser un monstre qu'elle savait être redoutable. Responsable de chacune des plaies qu'elle décèle sans s'y attarder, de peur d'y enchaîner sa culpabilité avec trop de flagrance, la fille du feu compose ses apparences avec un soin méticuleux, ingère les sentiments qui l'affligent d'un sourire fallacieux. Elle s'approche, louvoyant vers lui dans une lenteur excessive, son regard scrutateur glissant sur la brunette à ses côtés. « maintenant, arrête moi si je me trompe, mais ça ne ressemble pas vraiment à une chimère » qu'elle siffle, désignant l'inconnue d'un geste de main en la contemplant de toute sa hauteur, les relents d'une méfiance effrontée suintant de tous ses pores. Avant qu'il ne puisse s'expliquer - chose qu'elle attend avec impatience - elle faufile une dextre pressante sur l'avant-bras du loup-garou. « rentrez, vous ne vous fondez pas particulièrement dans la masse, et la dernière chose que je veux, c'est attirer l'attention » coup d’œil appuyé en direction de Salem. Message silencieux lui signifiant qu'il ferait mieux, à l'avenir, d'étudier le sens du mot discrétion.
Elle les précède et, une fois la porte claquée derrière eux, Silena s'avance, altière, bras croisés sur la poitrine. Elle ignore avec un aplomb déconcertant l'étrangère à la tignasse chocolat pour plonger son regard dans les abîmes polaires de son ancien amant. « well ? »
nothing's gonna change my world
Phoebe Parker
MESSAGES : 810 BARGE DEPUIS : 13/01/2020 ROYAUME : Obsidian Kingdom, San Phoenix
Sujet: Re: into the unknown. (SILENA & PHOEBE) Lun 21 Sep 2020 - 17:23
Salem, Silena & Phoebe
« When you're falling in a forest and there's nobody around, do you ever really crash, or even make a sound ? » Dear Evan Hansen
-C’est quoi ça un teen wolf ?! Je n'ai jamais eu le temps de lui répondre. La seconde suivante, un dénommé Bloom surgissait de nulle part, maudissant Salem et nous téléportant ici. Non, ce n'est pas une blague. Ce type nous a téléporté. Je n'ai pas davantage le temps de me pencher sur la question. A peine arrivés dans ce nouveau décor aux relents de désespoirs que déjà j'éprouve des difficultés à respirer. Je peux littéralement sentir mon énergie vitale être aspirée hors de moi, j'ai l'impression de me dessécher de l'intérieur. Il fait trop chaud pour moi, mais pire que tout, trop sec. Ce n'est pas seulement que je n'ai pas ma place ici : cet endroit me rejette... ou essaye de me tuer, je n'ai pas encore déterminé. Il faut que je dégage d'ici. Il faut... Le souffle saccadé, je lâche Salem et ais tout juste le réflexe d'utiliser mes mains pour me réceptionner par terre. Je n'ai jamais aimé la chaleur ; les canicules terrestres sont pour moi les pires moment de l'année. J'ai besoin d'air. -Par tous les Dieux, mais vous voyez ça ?! -J’y crois pas ! -Moi non plus ! -Qui sont-ils ? -Que font-ils ? -Que cherchent-ils ? -Est-ce que la Terre est ronde ? -Pourquoi le ciel est bleu ? Super, manquait plus que ça. Un troupeau de gamins qui s'apparenteraient davantage à des zombies en quête de chair fraîche. Je n'ai jamais regardé un seul film d'horreur de ma vie, mais je suis prête à parier que c'est à ça que ressemble l'Exorciste. Je déteste les mioches. Une gamine, un peu plus grande que les autres, se détacha du groupe et marcha droit vers moi. -Mon grand-frère, il me l’a dit, mais je ne le croyais pas. Je pensais qu’il me disait des bêtises… il le fait tout le temps. Pour me faire peur. Pour une fois, il disait vrai. La petite releva son visage et planta ses yeux dans les miens. Un regard plein de détermination, de force. Un regard plein de souffrances également. Elle n'est plus une enfant depuis bien longtemps, la Vie se charge de la faire grandir plus rapidement qu'elle ne devrait normalement le faire. La petite s'approcha davantage encore, jusqu'à venir glisser ses mains entre les miennes. Ce genre d'emmerdes, c'est toujours pour ma pomme, c'est incroyable. C'est quoi la suite ? Le clodo du quartier qui vient me prendre dans ses bras ? -Le portail est ouvert de nouveau ? Vous allez nous aider ? Vous allez nous sauver ?! -Comment tu t'appelles ? Ma voix est rauque, presque caverneuse. J'ai la gorge sèche. J'ai besoin d'eau. -Ruth. -Ruth. Ne compte jamais sur quelqu'un d'autre pour te sauver. C'est ta vie, ta responsabilité. Tu ne peux pas déléguer quelque chose d'aussi important à quelqu'un d'autre, encore moins à un inconnu. Deviens ta propre sauveuse. Ce n'est pas la réponse qu'elle voulait entendre. Mais c'est celle dont elle a besoin. Et de toute façon, qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Que je l'adopte ? A quelques mètres de moi se déroulait une scène étrange entre Wolverine et le dénommé Bloom, l'enflure qui aura probablement ma peau sans même avoir à lever le petit doigt. Désespérée, j'essayai de créer autour de moi un parterre de glace, quelque chose qui me permette de me sentir mieux. Peine perdue. Ce qui habituellement se serait produit sous le coup d'une simple pensée ne parvenait même pas à se former. Le peu de glace produit par mes doigts se transforma en eau, engloutie en une demi seconde par un sol aride aussi désespéré en humidité que moi. Et, alors que la situation semblait ne pas pouvoir être plus merdique, un murmure de panique s'éleva chez les enfants zombies, créant chez eux autant d'agitation que si le Croque-Mitaines s'apprêtait à bondir de dessous leur lit. -La vilaine sorcière du royaume, Elle c’est réveillée ! -Vite, il faut détaler ! -Il ne faut pas qu’elle nous voit ! -Nous sommes cuits, si c’est le cas ! La vilaine sorcière du royaume, bah voyons. The Evil Queen dans toute sa splendeur. Nous voilà en plein épisode de Once Upon A Time... C'est avec une allure certainement pas royale mais en tout cas autoritaire qu'apparu une jeune femme brune. L'air hautaine, le regard acéré, le genre à qui dire « non » peut s'avérer fatal. Elle me plairait presque. Mon instinct en revanche, ne l'apprécie pas du tout. -Et bien, vu ton allure, j'en déduis que tout s'est passé comme prévu. Maintenant, arrête moi si je me trompe, mais ça ne ressemble pas vraiment à une chimère. Ça t'aurait volontiers empalée avec un pic de glace si elle avait encore eut la pleine maîtrise de ses pouvoirs. Ça va rassembler jusqu'à ses dernières forces vitale pour te remettre à ta place. Ça va se faire un plaisir de te péter la gueule. -Votre chimère est morte. Et elle a bien f... -Rentrez, vous ne vous fondez pas particulièrement dans la masse, et la dernière chose que je veux, c'est attirer l'attention. Je peux déjà imaginer la sensation de son visage faisant la connaissance de mon genou en un craquement sonore. La colère et l'agacement me redonnent de la force. Je ne peux définitivement pas blairer cette fille. Restant près de Salem pour l'aider à avancer, nous suivîmes donc Ursula à l'intérieur. Toujours aussi hautaine, en parfaite petite cheffaillonne des lieux, elle ne daigna accorder son intérêt qu'à Salem. Je n'étais clairement qu'un moucheron insignifiant sur le pare-brise de son existence et elle n'attendait d'explications que de son employé. Qui n'avait vraisemblablement pas accompli la tâche qu'elle lui avait confié. -Well ? -Votre bestiole est morte. Salem en revanche est toujours bien vivant, ce qui très sincèrement tient du miracle compte tenu des blessures que votre chimère adorée lui avait infligé. Et au cas où votre égocentrisme ne l'aurait pas encore remarqué, il est toujours en train de s'en remettre. Vous attendez qu'il s'écroule ou vous nous conduisez jusqu'à un canapé ? Oh, elle doit jubiler intérieurement. Il n'a pas accompli sa mission, n'a pas fait ce qu'elle attendait de lui, en conséquence le voir en position de faiblesse doit lui être délectable. Elle le laisserait volontiers crever là. A tous les coups, elle n'aurait qu'à claquer des doigts pour qu'une tierce personne le débarrasse de son entrée. D'ailleurs à ce rythme, on va finir par s'écrouler tous les deux.
fiche by disturbed
Dernière édition par Phoebe Parker le Mer 24 Mar 2021 - 11:56, édité 1 fois
nothing's gonna change my world
Salem
MESSAGES : 1053 BARGE DEPUIS : 14/05/2019 ROYAUME : Alder Lake, Emerald Kingdom, Elvendyr.
Sujet: Re: into the unknown. (SILENA & PHOEBE) Mer 23 Sep 2020 - 6:04
Non. Tout ne va pas bien aller. Je le sais. Je le sens au fond de mes tripes. Ô, plaît-il ?! Quelles tripes ? Celles-ci même qui présentement, tout en-dessous de mon plaid, cherchent à vouloir me sortir du bid’, comme cherche à vouloir s’échapper une colonie d’asticots grouillant et proliférant sur la carcasse d’un animal décédé !? L’image est gore, j’en conviens, mais que voulez-vous, chers amis lecteurs ? C’est pas comme si l’on venait de me faxer à moitié mort et comme un malpropre sur le paillasson greffé « hellcome home » de mon ex amante, le tout couronné d’un petit cadeau souvenir pour le moins unique et inusité de la planète terre ! Comment justifier la présence de ce boulet de démolition humain qui parle avec la délicatesse d'une savate et se présente avec la douceur d’un coup d’enclume sur le coin de la gueule ? Comment lui expliquer un tel bordel ? « Oh ! Chérie, je suis si désolé. J’suis passé à la boutique souvenir, mais ils n’avaient plus de t-shirt iheartRD. En revanche, je te ramène cette humaine à don. Si, si… à don ! Elle fait de la glace avec ses mains. Tu vas voir. C’est fun et divertissant ! » Fucking Hell ! Cette crétine de chimère aurait dû m’achever dans ce parc, ainsi j’aurais l’air moins tarte et con ! J’en suis où, avec tout ça, moi ? Oh, ouais, mes viscères et boyaux. Et eux, ils sont où ? Shit, me dites pas que je les ais perdu ? Non ? Si ? Eh, bah, non, sorry, ils sont sous le tapis « hellcome home » de mon ex amante. Quel interlude ! Faut croire qu’après cette nuit pourrie, j’ai les facultés intellectuelles un rien bousillées. Bref, la porte s’ouvre, les mioches détalent, l’Auteure du génocide de mes futurs loupiots à mes côtés fêlées, la tête dans le cul, emmitouflé dans mon cocon de laine… et Ses lucarnes d’un onyx ancien s’ouvrent sur mes opalines qui si vite sombrent en le marasme utopique. Plus un bruit, pas le moindre son ; toute vie semble s’éteindre. Il n’y a qu’Elle. Elle et Ses sombres mirettes qui nous observent, tous les deux, auscultent le bordel innommable que je suis et tentent à comprendre de quel genre d’exutoire tentaculaire et cauchemardesque me suis-je donc extirpé. Si je lui parle de boutique souvenir, pénurie de t-shirt, cadeau de substituons, vous croyez qu’Elle mordra à l’hameçon ? À en juger par le flegme de moine tibétain qui l’habite, j’en conclus que ouais, moi non plus. Je suis dans la merde. Elle est dans la merde. Et la Terrienne aussi est dans la merde. C’est vraiment un shitty de sketch. Merci, Bloom. Merci beaucoup !
Malgré ma salle gueule, malgré le champ de patates aguicheuses qui présentement me réclament à venir m’évanouir dedans, je ne peux m’empêcher d’hausser bien haut le sourcil, l’air, en-dessous de l’hémoglobine et la crasse, caustique et chafouin. Certains La décrivent morne, austère et de givre sont Ses yeux qui sur nous tombent et cruelles peuvent se vouloir toutes ces fantastiques lueurs qui la drapent. Un bel écran de fumé, oui. Éternellement liés et entredéchirés en la spirale infernale de nos destins croisés, de notre histoire fucked-up as hell, j’ai appris. J’ai compris. Sors-moi ton sarcasme autant que tu veux, ronchonnasse, au fond, je sais que tu te sens aussi glorieuse que moi en ce moment. La seule qui véritablement possède une certaine dignité, est notre iceberg humaine qui pour l’amour du ciel semble nous caricaturer un présage fort bien sinistre du réchauffement climatique et la fonte de la calotte glaciaire. Elle est littéralement en train de se liquéfier sur place, oh you poor thing ! Ça c’est pour mes burnes que tu as atomisé et ooohhh t’oses pas regarder Silena de ces yeux méchants là !?
Parler business et foutoir sur le perron de notre hôte inespérée qui au bout de sa vie nous jaugent de ses fielleuses diaphanes, ce n’est pas l’endroit le plus propice et à en juger par les tronches que tirent les brunes, j’en conclus que nos grands esprits se rencontrent ! Mû par la logique des choses, moi aussi au bout de ma vie et de mes viscères qui vous passent le bonjour, je me laisse escorter par la main moulée à mon avant-bras frémissant et guider par le salutaire soutiens de l’humaine. Une fois la porte refermée sur le monde déjanté et vaurien, voici venu l’ultime et tant redoutée collision de nos âmes comètes qui dans ce foudroyant blanc des yeux se guettent.
« well ? »
Musique western. Boule de foin qui roule entre nous deux. La tension monte. J’avale ma salive. Avale de travers, même, cette salive. Boutique souvenir ? Pénurie de t-shirt ? Non ? Ça ne le fait toujours pas ?! Fuck !
-Votre bestiole est morte. Salem en revanche est toujours bien vivant, ce qui très sincèrement tient du miracle compte tenu des blessures que votre chimère adorée lui avait infligé. Et au cas où votre égocentrisme ne l'aurait pas encore remarqué, il est toujours en train de s'en remettre. Vous attendez qu'il s'écroule ou vous nous conduisez jusqu'à un canapé ?
Rondes comme des balles sont mes mirettes qui toutes grandes s’ouvrent et de livide lavabo à blanc comme le cul de la lune deviennent mes pommettes enfiévrées. L’on vient de balancer un énorme baril d’huile sur des braises encore fumantes et ardentes…
- La Chimère a traversé le portail, Silena. Chose qui en théorie relève de l’impossible. Elle a tuée deux humains. Ce qui en soi n’est vraiment pas une perte, que je marmonne enfin de cette voix enrouée qui donne l’impression que je me suis gargarisé la gueule avec de la gravelle et un soupçon de sel… pour le goût, of course. Malgré les insidieuses infâmes qui me balafrent la charpente et si bas me réclament, je parviens à tenir debout, me détache doucement de l’emprise visuelle de la sulfureuse ténébreuse, tapote mollement l’épaule de la terrienne pour subtilement lui faire comprendre qu’elle doit prendre ça cool et relax… pour ensuite traîner mes plaies, ma boue, mon sang séché et mon plaid aux lustres des premières éprouvettes que je croise. Mes cobalt anesthésiés zieutant les composés chimiques, dans l’espoir d’y trouver un petit quelque chose de médicinale et de psychotrope à ingurgiter… ou voire même me shooter dans les veines.
- Je ne pouvais plus te la ramener. On allait y passer. Elle a fait ce qu’il y avait à faire, parce que c’est moi qui l’a exigé. Et Bloom est arrivé.
Petit con ! Terrassé, toujours en voie de guérison, avec la lourdeur d’une stèle je viens écraser mon cul sur un plan de travail, minable dans ma guenille, mais fourbe lorsque j’attrape à la volée un petit flacon non identifié et au fluide douteux.
- Pourquoi il l’a emmené avec moi ? Je l’ignore. Pourquoi il m’a balancé ici ? J’sais pas. Tu le connais aussi bien que moi, Silena. Dis, ça se fume c’machin poisseux et gluant ?
Et t’aurais pas un verre d’eau pour la miss déshydratée qui ce croit en pleine croisade dans les Enfers, ô ma diablesse d’impératrice ?
Sujet: Re: into the unknown. (SILENA & PHOEBE) Jeu 4 Mar 2021 - 13:00
Le dégueulis d'insulte que lui dispense vigoureusement la petite brune déguenillée n'aura eu pour seul effet que de lui faire hausser un sourcil contempteur. Autant pour l'hospitalité. Quoique ses reproches n'en soient pas moins fondés, Silena préfère en ignorer les cinglantes vérités - trop cuisantes, celles-là. Il est plus facile de se draper dans l'orgueil qui lui sied si bien, à conserver cette hauteur altière aux cimes de laquelle elle réfugie ses incertitudes. « vous êtes toujours en vie et vous trouvez le moyen de vous en plaindre ? si vous cessiez de gaspiller votre énergie en lamentations et que vous vous rendiez utile pendant que les grandes personnes s'expliquent ? A moins que pour vous débarrasser de toute cette crasse, vous n'ayez aussi besoin que je vous tende la main ? » rétorque t-elle, son calme olympien rompu seulement par l'ombre d'un rictus méprisant. Elle n'aime pas qu'on vise là où le mât blesse, Silena ; en tire un venin condescendant qu'elle répand dans l'indifférence, oubliant sous ses replis corrosifs le froissement de ses torts. Si tant est que les plaies à peine dissimulées par la laine recouvrant les larges épaules de son acolyte puissent le lui permettre. Tout en désignant l'évier de la cuisine à l'ingrate furie, ses iris dévient dans les océans lessivés de Salem. Tentent d'esquiver le chemin que peignent les arabesques carmines imbibant ce maudit tissu, les maux qu'elles dessinent à son intention. Le blâme est sien, si tant est qu'elle l'accepte, qu'elle se fende d'un désolée, qui ne lui coûterait au final pas si cher - qu'elle ravale pourtant lorsque le loup-garou explique son épopée. « La Chimère a traversé le portail, Silena. Chose qui en théorie relève de l’impossible. Elle a tuée deux humains. Ce qui en soi n’est vraiment pas une perte » « pas vraiment ... » souffle t-elle, pensive. Ces anomalies, de plus en plus fréquentes, lui font l'effet d'un mauvais présage dont elle ne peut qu'esquisser les sinistres embranchements, redoutant avec cynisme ce qu'ils promettaient de malheurs. Aussi est-elle plus empressée que jamais à cesser ses sempiternels échecs, son entêtement à croire que la solution était là, tout près. Qu'elle l'attendrait, avec juste un peu plus de ce temps qu'elle n'a pas. « Je ne pouvais plus te la ramener. On allait y passer. Elle a fait ce qu’il y avait à faire, parce que c’est moi qui l’a exigé. Et Bloom est arrivé. » Bloom. Toujours là au bon moment, même s'il aurait pu se dispenser de lui ramener une terrienne. Forcément, c'est à elle de s'en occuper ; de gérer les dommages collatéraux que Salem défendait avec bonhomie, s'attribuant le mauvais rôle. Et encore ! Si le boulet était malléable - mais non, il fallait que ce soit une forte tête avec des opinions bien arrêtées et une propension agaçante à exprimer son désagrément. « ce qui est fait est fait. la prochaine fois, tu diras à Bloom qu'il s'occupe lui-même d'héberger ses invités imprévus. » qu'elle grommelle. « Pourquoi il l’a emmené avec moi ? Je l’ignore. Pourquoi il m’a balancé ici ? J’sais pas. Tu le connais aussi bien que moi, Silena. Dis, ça se fume c’machin poisseux et gluant ? » D'un geste vif, elle lui ôte le flacon des mains. Elle aurait cru que son état l'aurait empêché de faire l'imbécile - à croire qu'elle était damnée à être la seule personne sensée dans cette demeure. « à moins de vouloir mourir dans d'atroces souffrances, je te le déconseille vivement. » qu'elle siffle, peu amène à se pencher sur les raisons et motivations de ce cher et mystérieux Bloom. Après tout, ce n'est pas lui qui pisse le sang sur son carrelage, présentement.
Lentement, elle écarte les pans du plaid qui couvre la musculeuse charpente du loup-garou et réprime une grimace. « ... tu ne t'es vraiment pas raté » qu'elle murmure, ses dextres effleurant avec une légèreté méconnaissable les chairs mutilées, dansant au-delà de ce chef d’œuvre qu'était le sien. Car il l'était, quand bien même elle jetterait le blâme sur la chimère, les circonstances, l'incompétence. Et là, valsant sur ses balafres, elle remarque l'infime tremblement de ses doigts, qu'elle s'empresse de dissimuler en jetant à terre le plaid d'un geste preste, lançant à la dérobade ses ordres à la terrienne ; « puisque vous avez l'air de tenir debout, rendez-vous utile et commencez à nettoyer ses plaies. ». Tirant une serviette propre d'un des tiroirs de sa cuisine qu'elle lance à la brunette, la diablesse s'élance d'un pas rapide vers la salle de bain. La fuite, plutôt que l'aveu.
Comme un animal blessé, panser ses plaies à l'abri des regards, quand bien même la discrétion des quatre murs entre lesquels elle s'est si hâtivement réfugiée ne puisse faire céder entièrement les digues qu'elle s'impose avec tant de rigueur. Mais enfin peut-elle respirer ; enfin peut-elle cesser de forcer l'insouciance insatisfaite, le mécontentement cynique. Reconnaître les émois que cet homme auquel elle tient - bien contre son gré - suscite en elle. Cet homme, pourtant réduit à rien d'autre qu'un partenaire, cet homme titubant, trébuchant, capable encore, malgré tout, de tenir debout et lui faire face. Face à elle, ce diable de femme incapable de lui fournir le moindre réconfort ; face à cette neutralité glacée, fissurée par endroits. Elle le voit dans le miroir, dans les reflets torturés de son regard plein de ces brumes coupables ; plein des ravages que balafrent ses doutes, ses remords, qui y dessinent la fresque misérables de ses culpabilités chagrines. Il s'y révèle les enchevêtrements d'une âme que troublent des sentiments inconvenants, malvenus. Il faut être d'acier, pour triompher. Mais de quel acier est-elle faite, pour ainsi trembler ? De quel acier est-elle faite, pour n'oser formuler sienne la responsabilité de ses carnes malmenées ? Pour que ses jointures blanchissent à force de serrer l'évier, comme pour retenir les fils de cette marionnette de femme ébranlée ? Ah, la peur, quelle tenace putain. Qui l'étreint aux entrailles, dérobe leur souffle à ses poumons. « get over it » qu'elle s'intime, ouvrant violemment l'un des tiroirs de la salle de bain pour en sortir des antibiotiques, des bandages, et de quoi recoudre ces chairs blessées. Après tout, il n'est pas mort, pas vrai ? Alors la peur de quoi, hein ?
Sans oser répondre à ses propres questionnements, Silena retourne près de ses invités dans la cuisine, et dépose sa cargaison sur le plan de travail. Sort de sa cave à vin une bouteille de whisky, qu'elle tend à Salem sans cérémonie ; « ça va faire mal ».
nothing's gonna change my world
Phoebe Parker
MESSAGES : 810 BARGE DEPUIS : 13/01/2020 ROYAUME : Obsidian Kingdom, San Phoenix
Sujet: Re: into the unknown. (SILENA & PHOEBE) Mer 24 Mar 2021 - 15:31
Salem, Silena & Phoebe
« When you're falling in a forest and there's nobody around, do you ever really crash, or even make a sound ? » Dear Evan Hansen
-Vous êtes toujours en vie et vous trouvez le moyen de vous en plaindre ? Si vous cessiez de gaspiller votre énergie en lamentations et que vous vous rendiez utile pendant que les grandes personnes s'expliquent ? A moins que pour vous débarrasser de toute cette crasse, vous n'ayez aussi besoin que je vous tende la main ? Si je ne devais pas rassembler jusqu'à mes dernières forces pour à la fois tenir debout, soutenir Salem et garder la tête à claire ( et, accessoirement, respirer ), je lui aurais volontiers fait apparaître un bloc de glace dans la gorge jusqu'à ce qu'elle s'étouffe. Chose que cette peau de vache n'a pas l'air de savoir, c'est qu'elle me rend service en jouant ainsi avec mes nerfs : la colère génère suffisamment d'adrénaline pour que j'arrive à tenir. -Un complexe d'infériorité dès lors que quelqu'un vous tient tête ? Intéressant... Je ne bougeais pas pour autant. L'envie de me ruer vers l'évier qu'elle avait désigné était certes très tentante, mais outre le fait que je n'allais certainement pas lui faire ce plaisir, Salem avait besoin de moi, sans quoi il risquait de s'étaler par terre. Une autre satisfaction que je refusais de donner à cette harpie. -La Chimère a traversé le portail, Silena. Chose qui en théorie relève de l’impossible. Elle a tuée deux humains. Ce qui en soi n’est vraiment pas une perte... Les yeux ronds, je plaquais un regard assassin sur Salem. Alors là, c'est la meilleure ! Je prend sa défense, et lui s'étiole comme une lavette devant elle ! No good deed goes unpunished... Pour toute réponse, ce grand dadais a le culot de me tapoter l'épaule, tout en se détachant de moi. Et bien qu'à cela ne tienne. Étiole toi, mon vieux. Lèche lui les bottes, utilise ton sang pour nettoyer son plancher, après tout c'est toi qui te montre parfaitement pathétique. Les grandes personnes, hm ? Dites plutôt la grande personne et l'ado débile... Levant les yeux au ciel, secouant la tête, je me dirigeais finalement vers l'évier proposé plus tôt, résistant à l'envie de plonger la tête sous le filet d'eau. -Je ne pouvais plus te la ramener. On allait y passer. Elle a fait ce qu’il y avait à faire, parce que c’est moi qui l’a exigé. Et Bloom est arrivé. Je faillis m'étouffer et avaler de travers. Maintenant c'est lui qui prend ma défense en plus ? Mais je suis quoi, moi, une pauvre petite chose fragile ? Je manquais déjà considérablement d'air, cette fois ci, j'en suffoquais presque. L'hypoxie n'est pas bien loin, je vous le dis ! -Oh ça va, la paix ! Rampe devant elle autant que tu le souhaites, mais ne me mêle pas à ça, tu veux ? Je n'ai pas peur d'elle. Qu'elle déchaîne tous les feux de l'Enfer sur moi si ça lui chante, je saurai me défendre toute seule, merci bien ! -Ce qui est fait est fait. La prochaine fois, tu diras à Bloom qu'il s'occupe lui-même d'héberger ses invités imprévus, répliqua Ursula ( oui, ça lui va bien, vous ne trouvez pas ? ) comme si je n'avais jamais pris la parole. Il y a des gens qui ont la capacité de dire des choses affreuses avec une voix si gentille, agréable et de manière tellement naturelle, que le cerveau n'assimile qu'avec un train de retard que l'on a été insulté. Ursula à l'inverse, parvient à transformer une phrase qui n'aurait pas été pure méchanceté dans la bouche de quelqu'un d'autre en un chaudron de condescendance et d'animosité. Pour être honnête, je préfère encore ça à la première option. Retenant un grognement, je fermais le bouchon de l'évier afin d'y retenir de l'eau, et plongeais la main dedans. -Pourquoi il l’a emmené avec moi ? Je l’ignore. Peut-être parce que tu allais t'écrouler par terre et que ton pote a plus de jugeote que de se foutre entre les crocs de cette vipère, mais ne voyait aucun inconvénient à me jeter dans la bouche de l'Enfer ? Pourquoi il m’a balancé ici ? J’sais pas. Tu le connais aussi bien que moi, Silena. Dis, ça se fume c’machin poisseux et gluant ? -A moins de vouloir mourir dans d'atroces souffrances, je te le déconseille vivement, rétorqua Ursula en lui retirant vivement le flacon des mains. Agitant les doigts que ma main sèche, j'essayais de voir si de la glace se formerait. Je pouvais presque la sentir crépiter. Conserver une main dans l'eau aidait un peu, juste assez pour que je ne m'écroule pas, mais ce n'était pas suffisant. C'est comme se heurter à un mur. La chaleur m'écrase et m'étouffe, le contact de l'eau ne fait qu'épargner mon énergie vitale. -... tu ne t'es vraiment pas raté, murmura pendant ce temps la vipère. Je relevais la tête, surprise. Look at that... d'une façon totalement sociopathe et bancale, elle tient à lui. Une mante religieuse attendant son heure... Erk. -Puisque vous avez l'air de tenir debout, rendez-vous utile et commencez à nettoyer ses plaies, décréta-t-elle soudain en lançant une serviette dans ma direction, avant de quitter précipitamment la pièce. Je lançais un regard noir à Salem. D'accord, je ne m'attendais pas spécialement à trouver en lui un allié, je sais par ailleurs à quoi m'en tenir avec les humains. Mais qu'il se rabaisse autant devant elle, comme un petit garçon prit en faute, ça me dépasse. -Ferme la, décrétais-je avant même qu'il n'ouvre la bouche. J'humidifiais la serviette et allais nettoyer sa plaie tel que demandé ( ou plutôt exigé ) par celle qui le fait marcher au doigt et à l'oeil. Et autant vous le dire, si j'avais eus de l'amitié ou de la compassion pour lui lorsque l'on est entré ici, je ne m'embarrassais clairement pas des mêmes sentiments cette fois ci, et ne m'inquiétais certainement pas de savoir si je le faisais souffrir ou pas. Après ce qui parut une éternité, Ursula refit enfin une apparition dans la pièce, équipée de matériel médical et d'une bouteille d'alcool qu'elle ne manqua pas de tendre à Serpillère. Quoi ? A lui aussi ça lui va comme un gant. Et il l'a pas volé ! -Ça va faire mal. Bien décidée à rester indifférente à la douleur de cette chère Serpillère, j'en profitais pour aller boire un nouveau verre d'eau... ou deux, ou dix. J'ai l'impression d'être dans un déshydrateur. Littéralement.
fiche by disturbed
nothing's gonna change my world
Salem
MESSAGES : 1053 BARGE DEPUIS : 14/05/2019 ROYAUME : Alder Lake, Emerald Kingdom, Elvendyr.
Sujet: Re: into the unknown. (SILENA & PHOEBE) Jeu 1 Avr 2021 - 17:10
-Vous êtes toujours en vie et vous trouvez le moyen de vous en plaindre ? Si vous cessiez de gaspiller votre énergie en lamentations et que vous vous rendiez utile pendant que les grandes personnes s'expliquent ? A moins que pour vous débarrasser de toute cette crasse, vous n'ayez aussi besoin que je vous tende la main ? -Un complexe d'infériorité dès lors que quelqu'un vous tient tête ? Intéressant...
Sous chaque Femme forte et indépendante, a un jour dit quelqu’un, se trouve une petite fille brisée qui a dû apprendre à se relever et à ne jamais dépendre de personne. Faisant concurrence à un tas de boudin putréfié qui présentement se décompose en le fin fond d’un évier truffé de vaisselles pas lavés depuis l’époque où le portail entre notre royaume et la Terre s’est ouvert, les muscles de ma mâchoire ne peuvent s’empêcher de se contracter très fort, à mesure qu’un trouble sibyllin s’empare des traits tirés du peu de figure qu’il me reste alors qu’exaspéré mon front perlant de sueurs froides vient passer le b’soir à j’ignore quoi flottant là-haut et suspendu au plafond. Une toile d’araignée ? La cordelette d’un piège sous-tension ? Un filament de ma virilité ? Un threesome de ces quelques trois choses agrémenté d’une tension découpée au couteau ? J’essaie, vraiment, chers amis lecteurs, j’essaie d’entrapercevoir, bien creux claquemuré sous les boobs d’acier chromés, voire peut-être même juste là tapit sous le verni à foison bitchois ; les ruines et réminiscences de deux petites filles brisées et inoffensives qui avant de devenir ces deux intempestives dragonnes ; étaient comme vous et moi des bébés tous roses avides d’amour et de câlins. J’essaie, vraiment, j’essaie, mais elles me rendent pas la tâche facile et j’suis à un iota près de me dire que c’est une cause perdue. Pourquoi ? Why ? Qu’elles doivent toujours se faire la gueule et s’envoyer sur ledit coin de la gueule de telles inepties et bassesses ? C’est toxique, salaud et contre productif. Elles ne peuvent pas, pour une seule foutue de saloperie de fois, se comporter comme des ladies et… j’en sais fichtrement rien, moi ; parler potins tout en allant joyeusement me préparer et servir un verre de fort ?! Ce serait trop demandé ? Pourquoi ? Why ? Le pire cataclysme qu’il a pu nous arriver à nous les Hommes ; c’est d’offrir à ces diablesses de femmes ce sens de la répartie et ces mots fléchés qui mieux qu’une flèche de cupidon sait atteindre le en plein mile tout fragile et crevassé comme une motte trop cuite d’argile. (Cette analogie ne fait aucun sens. My bad. J’suis peut-être aussi coriace qu’un chêne tonight, mais j’ai indubitablement le QI d’un gland…)
-Oh ça va, la paix ! Rampe devant elle autant que tu le souhaites, mais ne me mêle pas à ça, tu veux ? COMMENT ?! Excuse-toi pardon ?! Moi… à Ses pieds… sur le ventre…. j’me traîne ?!?! -Ce qui est fait est fait. La prochaine fois, tu diras à Bloom qu'il s'occupe lui-même d'héberger ses invités imprévus - Dis-le lui toi-même. J’suis pas ta boniche, meuf ! que je crache, mâle, alpha, plein de condescendance, d’attitude, d’arrogance, de suprématie et de panache…. Puisque c’est moi qui porte –et bien haute qui plus est- les bretelles et la satanée culotte léopard dans notre tandem Silem !
Stop. Pause. Hin, quoi ? Cette scène est un fantasme rêvé seulement en les tréfonds lugubres de mon viril esprit ?!?! Et jamais dans cent ans une telle fiction s’ébrouera dans la réalité ? Ugh ! Suck an elf ! Même vous vous n’y croyez plus en mes burnes. C’est bon. Ça y est. Je jette l’éponge. On rembobine cette merde et on révèle une version un plus édulcoré de ce qui s’est réellement dit :
- Je lui passerai le message.
Of course, sweetheart ! Anything you want… you got it, darling. Fool me, fuck me, my bedazzling witch. Bien serrés, mes fins sourcils blonds se tricotent au-dessus de mon front gondolé par ces rides d’homme songeur. Ces fichues ridules qui à l’image d’un caillou lancé en le miroir des eaux paisibles lors d’un minuit enténébré, ondoie et amplifie sur le front endormi l’ovale d’une déclaration qui sans trouble et sans murmure me raconte une tragédie de poème ; je suis apprivoisé. PIRE ! Voici venu la fable du loup solitaire qui labourant de ses griffes de cerbère l’effervescence du monde d’ici-bas s’est pris sur le museau un sacré coup de lune ! Au refuge de nos saturniennes étreintes, je m’en-vertige, où sur mon échine de bête Elle fait régner en lourdeur et douceur nos crépuscules suspendus et consumés en l’âtre fuligineux de nos invincibles charmes et les flammes matoises de nos plus radieuses appétences. Ô qu’Elle peut se vouloir létale, ma Reine, ma Vénus, sur ce crâne, ces carnes et tout l’intérieur de ce corps qui justement frisonne et s’émeut. Je suis apprivoisé. Elle m’a dompté. Mon échine est courbée et sur le ventre à Ses pieds je me traîne. Quand ? Comment ? C’est arrivé, ça ?! Bouillant d’orgueil, incrédule, l’acier suranné de mes diaphanes vient avec sentence débouler et s’agglutiner sur la nuque de miss la Calotte Glacière qui pour un jour recouvrer sa cinglante froideur de Sibérie se la coule douce vers l’évier : ça fait à peine 5 minutes qu’on est déboulé ici et ELLE a tout compris cela ?! Ça fait une vie que j’ai et la truffe et le myocarde d’emmitouflés en tout ce grandiloquent bordel et c’est à peine si je m’en rends compte. C’est moi qui manque de subtilité ou elle qui possède un œil de lynx tout-à-cul très intuitif ?!
-A moins de vouloir mourir dans d'atroces souffrances, je te le déconseille vivement
Affirmatif, je suis aussi coriace qu’un chêne, tonight, mais j’ai indubitablement la jugeote d’un gland. Frileux sous le givre qui soudainement m’endigue, mes azurs s’inclinent vers le flacon qu’Elle m’a arraché des mains. Bien sûr que c’est atroce et mortel, c’machin. Où je nous croyais être ? À la chocolaterie de Charlie, peut-être ? Pourquoi faut-il toujours que je cours le risque de crever la gueule ouverte, lorsque je viens La retrouver ? Parce que trancher et briser ce fil rouge d’Ariane qui du firmament vers les sous-sols de l’enfer joint nos cœurs, là serait le véritable Pur Crime ! Je préfère habiter le spectre de notre histoire bafouée et reniée, que de venir me heurter à une coupole céleste dépouillée de ses moires diamantées. Mes bras ont beau se refermer sur ce vide que désormais Elle ne peut plus combler, reste que je demeure serein en les liesses de cette étreinte utopique. Un peu d’espoir fardé d’innocence, j’imagine, même si tout peut venir à s’écrouler et puis tomber. Le portail en mausolée et le myocarde rafraichi sous le marbre frêle et brusque d’une sépulture tombale.
Sa douceur me transcende de bas en haut, lorsque du bout des doigts Elle éloigne les pans du plaid et ainsi dévoile à Ses ténébreuses limbes velléitaires le nu vitrail horrifique et ensanglanté que je suis devenu. Ses gestes n’ont plus d’emprunt et à quelque part entre les pourtours confondus et perdus de cette folle nuit abominable, je La retrouve comme je persiste en nos ruines et braises. Cette balafre qui d’ordinaire trouverait une sorte de baume, ce soir, asperge de sel une blessure qui je le sais très bien retrouvera son écho. Ne fais pas ça, Silena. Ne porte pas seule et sur ton dos le fardeau de ce cri qui n’en pourra plus de se heurter et de s’abattre contre les myriades de nos interdits… ces mazes aux parois embaumées de crachats et masques. Ce n’est pas ta faute. Tu n’y es pour rien. Mille aveux que je voudrais lui murmurer à l’oreille, ainsi nous claquemurés en les fêlures de cette extrême proximité qui ne semble faire du sens que pour nous ; les anciens amants et heureux idiots maudits.
La chair de poule qui présentement fait glisser sa langue reptilienne sur ma colonne vertébrale est un effet douche froide plus que saisissant, alors que sans aucun préliminaire ou même soupçon de pudeur Elle s’empare de mon blason de laine pour à l’effigie d’un vieux chewing-gum sans saveur le laisser se rétamer au sol. Mille fois, croyez-moi, mille fois j’ai fantasmé d’un moment comme celui-ci ; où incapable de résister à ma carrure despotique et musculeuse Elle me sauterait dessus pour m’arracher de mes vêtements et abuser de moi afin d’assouvir nos folles passions aux ardeurs insensées. Mille fois, croyez-moi, mille fois j’ai fantasmé un moment comme celui-ci… jusque là… ici… maintenant… c’est vraiment pas le moment propice pour ça et que tout inconfortablement vautré en ce costume d’Adam je me sens non seulement vulnérable, mais franchement fragile et délicat. Une rose désarmée de ses épines et pétales. Je ne suis qu’une pauvresse de tige et il n’y a que moi que cela gêne et perturbe ?!?!?! Yeux aussi ronds que des soucoupes, les muscles du ferme séant soudainement bien crispés, tendu comme un « I », de mes immenses paluches de panda je viens dissimuler la vue de mon jardin secret et lance un obèse regard de détresse à l’Autrice de ce déclin exhibé qui l’air mine de rien se carapate diable sait où !
Paniqué à l’idée d’avoir un tête-à-tête avec celle qui est à l’origine du génocide de mes futurs bébés loupiots, en sachant pertinemment bien comment elle sait atomiser dans la stratosphère des burnes, au risque de paraître prude et lopette, à catimini j’essaie d’instaurer une distance entre nous, la carne de mon cul couinant bruyamment sur la matière du plan de travail contre lequel je suis assis et à petits bonds de crapaud dessus me recule. L’abominable El Castrator lève sa main drapée du linge vers mon bid’ mutilé, j’entre-ouvre les lippes, comme pour avaler de grosses goulées d’air, mais sitôt elle me coupe le sifflet.
-Ferme la - MAIS J’AI RIEN DIT ! que je grogne, mauvais, mes mains toujours là en bouclier sur mes bijoux de famille que je préserve et protège comme la prunelle de mes yeux.
Et elle me balance sa serviette humide sur les plaies, aseptise ou plutôt labour le tout avec la délicatesse d’une moissonneuse-batteuse et bien sûr que oui ça fait mal et bien sûr que oui j’ai l’impression de me faire aseptiser les entrailles par une gerbe d’acide ! C’est écœurant comme c’est moche et douloureux. J’ai l’impression qu’un rat me grignote les viscères et si j’hurle pas en ce moment ; c’est pas pour une question de virilité… mais juste que la torture est si fulgurante qu’aucun son ne veut sortir de ma trachée… qu’un goût de fer et d’abîme inonde mon gosier en ce moment. J’vais les tuer. J’vais les étriper. Je les déteste ! Je les hais ! Bloodyyyyy staaaaaaaaain, it hurts ! Écartelé en les affres de ma torture, du coin de l’œil, je vois réapparaitre mon impératrice de diablesse, blindée d’une nonchalance trempé dans du béton armé alors que la bourreau de mes boyaux tordu en profite pour se rafraichir la calotte glacière à grandes lapées de verres d’eau. J’hallucine ! Cette scène est juste un profond badtrip. J’suis pas ici cerné par les filets de ces deux viles créatures !
- Tu m’étonnes que ça va faire mal ! que je chouine, au bout de ma chienne de vie, m’emparant de la bouteille de fort avec la délicatesse d’un gueux manant, capricieux et exhibitionniste de surcroit parce qu’au diable la pudeur rendu là !
Sous chaque Femme forte et indépendante, a un jour dit quelqu’un, se trouve une petite fille brisée qui a dû apprendre à se relever et à ne jamais dépendre de personne. Mon cul, ouais ! Elles sont de vraies malades sanguinaires ! Je trinque à cette constatation alors que je me redresse d’un bond sur les guiboles :
- Donnes-moi c’matériel de couture de l’enfer ! J’vais me suturer moi-même. Ça va les premières minutes, le fantasme de l’infirmière sexy… mais faut pas pousser le blessé dans les cyprès non plus !
Non sans demander mon reste, j’attrape son matériel médical, La contourne et tire ma révérence vers le premier « bunker » que je croise :
- J’veux mon plaid !
Que quelqu’un lui apporte sa doudou, à ce gros con !
- Et si vous pouviez éviter de vous entretuer, ça m’arrangerait beaucoup !