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 it's my right to be hellish. (SILENA)

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Salem

nothing's gonna change my world
Salem

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MessageSujet: it's my right to be hellish. (SILENA) it's my right to be hellish. (SILENA) EmptyDim 19 Mai 2019 - 18:05


I still get jealous.
♫♪♫
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L’enveloppe corporelle est vouée aux vestiges. Les veines sont consacrées à drainer la peur et à inhaler la rage. Le cœur n’existe que pour encaisser les coups, versant une larme de chagrin à chacune de ses colossales pulsations cardiaques. La cervelle doit aspirer et se souvenir de chaque miséreuse image. L’Être doit se briser, s’anéantir, se perdre et se laisser périr. Car il n’y a que dans la violence et les véhémences assassines que l’esprit s’apaise et se soumet. Car il n’y a que dans la destruction et les sinistres déboires que la peur rend grâce au respect. Il n’y a que dans la dévastation et les déliquescentes moires que les règles sont entendues. Dans la douceur et les velours reluisants, le message reste ignoré et les desseins que vains simulacres. Le poing que forme ma main droite daigne enfin se détendre, le sang commençant à circuler de nouveau dans mes veines et colorant de rose mes jointures dangereusement blêmies par la crispation ancienne. Un souffle salutaire emplit mes poumons, aspirant par de grandes houles les goulées d’air de l’espace fiévreux, à mesure que mes nerfs retrouvent leurs usuelles démesures et ne cessent de se lamenter comme les cordes d’un violon affligé.  

- Le Skull and Bones est un territoire neutre. Une règle. Une putain de règle à respecter et vous parvenez à l’oublier. Soir après soir. Nuit après nuit. Et jour après jour, ma voix n’est qu’un écho bestial rugissant de la pénombre de mes entrailles et laissant entrevoir les carmines éclisses d’une fatalité précise qui les font désormais tressaillir tant je ne cesse de les assaillir : Vous avez une « affaire » à régler, vous le faite hors de mon terrain et surtout pas entre ces murs !

À ses paroles désespérées, je laisse retomber la queue de billard pour, de mes deux mains engourdies et moites par les efforts survenus, attraper la carcasse ankylosée par le col de sa chemise, la ganse de son jean et le balancer sans aucun ménagement hors de ma table de pool. Le vampire, inconscient, vient s’échouer sur le sol, aux pieds du reste de sa petite clic qui me dévisagent de leurs gros yeux globuleux de surprises et frayeurs. J’imagine que la figure de ce croc-blanc, devenue gibelottes de chairs carmines et nez fracturé sous la pluie battante de mes jointures désormais écorchées, est pour infime cause dans de pareilles expressions…

- Natifs, lycans, vampires ou peu importe la saloperie démoniaque que vous êtes : On. Ne. Se. Bagarre. Pas. Ici. Si vos foutues mères ne vous ont pas enseignées les foutues bonnes manières, c’est pas mon foutu problème !

Des gamins. Je gère des putains de gamins. Il est pratiquement hallucinant de se dire que je fais affaires avec des hommes de puissances et des criminels de hauts rangs avec des âneries et enfantillages aussi stupides ! La dernière chose dont j’ai besoin, c’est que les guerres de territoires/clans ne viennent salir mes affaires avec les fiels de leurs infectes et nauséabondes bavures ! Je contourne la table de billard, les dos de mes doigts effleurant d’une manière presque pernicieuse le rugueux et verdoyant tissu qui tapisse la camuse surface, désalignant au passage l’alignement d’une partie inachevée des boules aux multiples couleurs et m’emparant de la numéro huit que je lance et rattrape au creux de ma paluche d’une dextérité qui m’est infernalement propre. Un moyen pour me calmer et tempérer.

À la longue, avec les enfants des ombres et les simulacres de la nuit, on apprend à se gérer et gérer les autres. La créature lupine, qui sommeil au fond de moi, je la sens qui s’éveille et s’arrache du monde horrifique de ses plus sombres cauchemars. Elle voudrait sortir de la cage de chair et d’os que je suis et la damne par grands efforts d’y croupir.

- Bloom. Sors-moi ça d’ici. Quant à vous, les albinos à canines, accordez-vous ou je vous enfonce si creux cette balle dans la gueule, qu’elle firina par vous sortir par le cul ! Est-ce que je me suis fais comprendre et entendre ?!

Le petit groupe hoche docilement la tête et retourne piteusement écraser leurs fessiers opalins sur les tabourets ornant le zinc. Pour ma part, je soupire de lassitude, lâche la boule numéro huit et retourne dans l’antre emboucanée de mon sombre bureau. Où une bouteille de rhum à peine entamée m’attend, accompagnée d’un stylo à plume et contrat de la prochaine « commande » qui est censée être livrée entre les frontières d’Alder Lake et Crimson Dale.

Le « client » veut des nouvelles conditions et revoir les termes de notre entente. Ce qui est le présage d’une bonne prise de tête…

Ugh !


Dernière édition par Salem le Lun 20 Mai 2019 - 20:46, édité 1 fois
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Silena

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MessageSujet: Re: it's my right to be hellish. (SILENA) it's my right to be hellish. (SILENA) EmptyLun 20 Mai 2019 - 13:05

it won't kill ya
I know as the night goes on You might end up with someone, So why do I bite my tongue? Ooh, I wanna know ya. oh, dance with me, it won't kill ya - And one for the road, Dance with me, it won't kill ya.


L'appréhension pèse contre ses côtes, craquelant son usuelle confiance de failles que même son indicible fierté peine à colmater. S'il y avait quelqu'un d'autre à appeler, elle l'aurait fait ; mais il n'y a que son nom qu'elle puisse invoquer à travers les méandres d'une foi puisée dans l'assurance de sa loyauté, forgée dans les feux d'une passion dont le souvenir, s'il est infiniment plaisant, n'en reste pas moins, aujourd'hui, pénible à ses affaires. Noctambules qui se sont trouvés au crépuscule et se sont quittés à l'aube, ils ont été quelque chose de beau et d'éphémère, d'indocile et de sincère ; idylle-comète qui fait de ses amours des poussières d'étoiles qui lui collent au coeur et à l'âme lors même qu'est scellé autour de son annulaire la promesse d'une éternité qui n'est pas la leur. Ça n'a rien d'une trahison. Ça n'a rien d'un abandon. Ils n'ont jamais juré à leurs étreintes la dévotion de deux vies mêlées ; n'ont jamais professé dans leurs valses sensuelles un désir autre que celui qui brûlait au creux de leurs reins. Il n'y a pas de rêves assassinés dans leurs draps, pas d'avenir dessiné dans l'ivresse de l'après. Alors pourquoi cette putain d'appréhension pèse contre ses côtes ?

Pourquoi, lorsqu'elle franchit le seuil de cet asile dont le nom laisse présager l'atmosphère qui y règne, dansent encore sur sa langue les cendres douces-amères d'un quelque chose qu'elle est en train de brûler ?

Camouflée sous une longue cape qui préserve son anonymat, elle parcourt l'intérieur d'un regard inquisiteur, y quête une crinière blonde qu'elle a juste le temps de voir disparaître derrière une porte. Ayant fait une certitude du fait que tous ceux ayant vent de sa venue à Emerald Kingdom la croient enfermée dans une chambre d'hôtel ostensiblement réservée, selon son désir, afin que nul doute ne soit permis sur sa présence en ces murs, elle juge son véritable dessein suffisamment préservé pour pouvoir rester ici le temps qu'il faudra. Mais n'en reste pas moins qu'il suffirait d'une imprudence pour bouleverser ses projets, et il n'y aura qu'un homme ce soir pour lequel elle s'extirpera de ces ombres salvatrices qui la préservent, elle et tous ses secrets, des monstres qui rôdent la nuit tombée. Sans contempler plus longtemps l'amas d'êtres singuliers et meurtriers peuplant cet endroit, elle traverse discrètement la salle pour se retrouver devant la fameuse porte qu'elle ouvre et referme derrière elle en une fraction de secondes.

Un sourire fend ses lippes lorsqu'elle pénètre en son antre et le découvre, lui, ses iris céruléens fixés sur ce qui s'apparente probablement à de la paperasse bien assommante. Sans prendre la peine de s'annoncer, elle laisse choir son sac à main sur le bureau de son comparse, en plein sur le dossier qu'il s'apprêtait sûrement à remplir, et fait tomber sa capuche pour révéler son visage. « quoi que tu fasses, laisse tomber. j'ai besoin de toi et de toute ton attention » qu'elle commence, s'installant en face de lui. Tyran plein de malice, elle croise ses coudes sur son bureau pour mieux plonger son regard d'un brun chaleureux dans le sien. Ne pas lui laisser voir le trouble qui fait tempête ; espérer qu'il n'y voit que du feu, qu'on passera le deal sans que la question ne soit soulevée, appelant sa fatidique réponse. « étant donné que j'ai traversé tout le continent et bravé la masse d'imbéciles qui te sers de clientèle pour venir te voir, je préfère te prévenir que je n'accepterais qu'une réponse favorable » femme d'affaire qui ressurgit au travers d'une plaisanterie qui n'en est une qu'à moitié ; volonté de fer brandie avec l'assurance comédienne d'une femme qui n'a jamais vraiment su domestiquer ses faiblesses autrement qu'à grand coup d'audace.

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Salem

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MessageSujet: Re: it's my right to be hellish. (SILENA) it's my right to be hellish. (SILENA) EmptyLun 20 Mai 2019 - 20:34


I still get jealous.
♫♪♫
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Espoirs vespérales qui s’arrachent de l’Obscur, s’extirpent des infinis pensées et viennent caresser mon âme vautrée dans la langueur qui la prolonge et la précède. Si bien elle chasse l’orage et les gris nuages. Se révélant toujours comme un astre préservateur qui brille à travers les ténèbres et embrase les patibulaires. Déesse mirifique, aux moires divines, qui assiège les badines et défie sans artifice le vain néant qui docilement se prosterne à ses pieds et qu’elle comble de son lustre endiamanté d’une clarté qui ne rend grâce qu’au funéraire flambeau. Tel un cygne noir qui vogue plein de grâce et d’ensorcellement sur le miroir placide des eaux apaisés et troubles, mes diaphanes céruléennes s’élèvent et s’accrochent à cette créature qui si bien me consume et m’envoute.

Silena.
Ce nom que j’ai combien de fois soufflé, dans l’ardeur de mes soupires où se mêlent les voluptés mémoires et les enténébrés moments fragiles la rendant toutefois si belle, tant ils étaient éphémères et à la fois éternels, avant les aubes argentées et les réalités installées au levé du jour. Silena. Impératrice des infortunés mortels. Silena. Reine qui règne sur les vols précipités des jours qui m’arrachent cruellement à elle. Silena. Cette pensée viscérale qui me rend fou et hante mes soirs vespérales. Je suis de ces rois esseulés dans leurs châteaux, qui sont prêts à risquer grand, à risquer tout, pour la gloire de voir son corps s’asseoir et se mouvoir près d’eux. Son approche qui me rapproche des ombres du tombeau. Silena. Sa silhouette comme illustre autel, au sein des autres qui ne m’apparaissent comme vulgaires blasphèmes. Les émois déchaînés dans mes flancs, comme une ardente nuée de guêpes mouvées, à mesure que le souvenir de ses chairs contre les miennes refont surface et me remettent dans la face l’agréable et cendreux amalgame de nos corps entrelacés dans la plus combustible des étreintes. Et le loup, docile, au creux de mes entrailles, qui se vautre dans les velours de la luxure et le désir, qu’elle sait si bien éveiller…

- Tu me préserves d’une cuisante et anesthésiante migraine, une affirmation révélée au travers du sourire ironique de mes trente-deux dents, reluquant avec grande lassitude le contrat qui croupille minablement sous le sac à main et commençant à faire vaciller en de curieuses arabesque le stylo à plume qui repose entre mon majeur et index. Dans la pénombre du vallon de son agréable et surprenante visite, je m’épanouie, la regardant prendre place sur le siège avant et me noyer dans la clarté mordorée de ses sombres prunelles en lesquelles je plonge si facilement. Trop facilement. Peut-être.

Ç’aurait été une autre personne qui vient me déranger, cul par-dessus tête, ladite autre personne aurait virevolté hors de mon antre. Pour l’heure, je m’orne de patience et écoute la clémence sollicité.  Les paroles trouvent le chemin à mon conduit auditif, le feu langoureux qui réchauffe l’intérieur et allume les cierges de l’indicible souvenir lointain. Je lui réponds que d’un simple doux sourire, déposant le stylo sur la surface en chêne de mon bureau, pour me relever de mon siège, contourner mon aire de travail et marcher vers la porte pour avec précaution m’assurer par deux fois qu’elle est verrouillée.

- Favorable, c’est bien faible. Considérant les risques que tu as traversé, pour obtenir ce que tu es venue chercher. Funambule aveuglé de désir qui marche sur le fil rasoir qui me guide à elle, oubliant nos destins cruels et laissant jaillir les sentiments astraux alors que pour la nuit l’on dupe les trajectoires de nos étoiles contraires.    

À son niveau, je presse mes paumes sur le dossier de sa chaise, use d’une force presque paresseuse, pour tirer dessus et faire grincer les quatre pattes de son trône de fortune pour la faire pivoter face à moi et laisser doucement incliner mon visage de cerbère vers le sien.  


L’instant d’amour chimère, avant l’éclipse du jour. Nos lèvres qui langoureusement et comme des damnées s’effleurent, laissant filtrer la caresse de mon souffle accéléré sur ses chairs divines à se damner et que je rêve de goûter pour la mille et unième fois au travers d’un baiser qui se heurtera bientôt à sa bouche.

Son élan téméraire et les risques points secondaires sont exempts de tout refus de ma part.
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MessageSujet: Re: it's my right to be hellish. (SILENA) it's my right to be hellish. (SILENA) EmptyMar 21 Mai 2019 - 19:43

it won't kill ya
I know as the night goes on You might end up with someone, So why do I bite my tongue? Ooh, I wanna know ya. oh, dance with me, it won't kill ya - And one for the road, Dance with me, it won't kill ya.



Leurs sourires qui se répondent, tendresse espiègle qu'ils font si bien reluire dans l'intime, comme si le temps s'était arrêté juste pour reprendre son cours dans les retrouvailles de leurs regards qui s'embrassent joyeusement. Son absence n'est jamais plus brûlante que lorsqu'il est là, devant elle ; lorsque l'homme et la bête se confondent en cet ami qui devient mirage lorsque la forêt cède au désert et les passions nuiteuses aux amours diurnes. Qu'il soit caprice d'un cœur frivole qui aime à s'attacher ce qu'il ne peut posséder ou phare diffusant à l'orée de ses occultes solitudes l’infatigable nitescence d'une âme qui veut bien donner asile à la sienne, il ne lui a pas appris à oublier — à l'oublier. Quelque chose en lui qui marque, qui laisse sa trace, qui se dresse contre la tombe d'éphémère qu'on lui avait creusé, déchire ce linceul de mélancolie dont on voulait napper son souvenir. Alors, quand elle le regarde, quand il affirme son assentiment, elle se dit que ce quelque chose, ça peut bien être le destin, le hasard, ou le dessein d'une volonté supérieure ; qu'au final, ça importe peu tant qu'ils sont là. Lui et elle. Elle et lui. Quelque part dans ce monde, face à face, sourire contre sourire, dans un moment de vie qu'ils volent sans crier gare.

Peut-être que, ce soir, elle n'aura pas à éteindre ce feu de camp qu'ils ont si savamment nourri, qui a si longtemps brillé au fin fond de leurs interminables nuits. Peut-être que, ce soir, elle peut espérer s'en aller sans le laisser partir. Lorsqu'il se lève, elle ne prête pas garde au cliquetis de la clé qui tourne dans la serrure. Jusqu'à ce qu'elle le sente, là, dans son dos, occulte présage qu'elle devine trop tard, lorsque les pieds de sa chaise grincent et qu'elle fasse face. A lui. A eux. A ce secret qu'elle scelle mais qu'elle doit révéler. A ce qu'il croit raviver, et ce qu'elle doit fusiller. Elle comprend. Ce qu'il attend et qu'elle ne peut lui offrir, ce qu'il offre et ce qu'elle ne sait éconduire ; la tentation qui serpente dans cette silhouette massive que ses facétieuses voluptés ont su dompter, l'électricité d'une passion sans avenir et ses frissons qui courent sur sa nuque lors que son cœur désapprend sa cadence bien huilée.

Figée sur son siège, piégée entre ses bras.
Perdue dans les tréfonds hivernaux de ce regard qui l'ensorcelle à chaque fois.

Dammit, Salem.

Leurs lèvres se frôlent et se cherchent, amantes éperdues d'une tentation qu'elles apprivoisent seulement lorsqu'elles s'unissent et s'entremêlent. Il l'appelle. Dans  ces chairs jumelles qui se reconnaissent et se manquent lorsque la vie destine à des rivages contraires ces dermes qui n'ont pour se souvenir que la mémoire de ces caresses qui disaient "nous sommes vivants". Il l'appelle. Leurs souffles se confondent dans ce silence où parlent ces désirs incertains qui soulèvent sa poitrine de bises versatiles et tourmentées. Il faudrait résister. Il faudrait esquisser la retraite, exprimer par un mot ou par un geste que ces belles chimères qu'ils faisaient danser à l'ombre de leurs fièvres nocturnes ne renaîtront pas cette fois-ci. Il faudrait dire : c'est fini. Mais l'ardeur qu'on éteint est cruelle et se pâme de ces regrets qui pèsent au delà de nos têtes ; seules ses lippes reluisent de ce poison d'amertume qu'elle, désastreusement humaine, partage en les scellant à leurs jumelles. Juste une dernière fois. Et ça a, pour elle, un goût de nostalgie et de sel.

C'est un au-revoir.
Un baiser qu'elle brise un peu trop tôt.
Un peu trop vite.
Peut-être parce que continuer, ça voulait dire ne plus s'arrêter.

« je suis fiancée » qu'elle avoue finalement, baissant la tête. Lippes pincées, paumes qui s'arrêtent contre son torse comme pour empêcher son corps d'exercer son foutu magnétisme sur le sien. « je suis fiancée » répète t-elle, doucement, dans un murmure qui s'étiole entre eux, dans cet espace qui lui semble devenir fossé que creusent des mots qu'elle aurait préféré ne pas prononcer. Il y a un vide qu'elle ne sait pas comment combler, un mutisme qu'elle ne sait pas comment briser. Des mots, elle en aurait des milliers s'ils ne brûlaient pas contre ses lippes qui se consument encore du feu qu'il y a délaissé. Alors elle se racle la gorge. Recule sa chaise et s'y extirpe pour mieux respirer, se soustraire à cette tension que la proximité de leurs corps instaure dangereusement. Silencieuse, elle se réfugie près du bureau, laisse courir ses doigts sur l'un de ses angles avant de se retourner. « je ne suis pas venue là pour ... » elle suspend sa phrase, l'accompagne d'un vague geste de la main. Il n'y a pas de bonne manière de formuler ça. « ... tu sais. »
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Salem

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MessageSujet: Re: it's my right to be hellish. (SILENA) it's my right to be hellish. (SILENA) EmptyJeu 23 Mai 2019 - 9:47


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L’effleurement qui rencontre avec douceur la caresse et nos lèvres qui se scellent. Les serments éternels qui m’écartèlent sur le long voyage du sacrifice alors que vient l’heure des âmes jointes. Là-bas. Haut et loin là-bas. Par-delà les lisières des impossibles, où les rivages ne sont plus et les récifs d’acier que vains simulacres d’un paysage oublié, je lui confie les derniers anthuriums de ce jour passé et laisse l’ivresse m’envelopper, à l’heure des âmes jointes… à l’heure de la lune pieuse. Ancestrale, astrale, du fond des gouffres ténébreux ou du haut de l’azur oxydé, le besoin reste vital et l’émoi capitale. Son souffle de vie. La valse lente et prude ne nos lèvres qui s’apprivoisent et s’entremêlent dans la langueur irisée ou je sens nos âmes miroirs, nos âmes jumelles, se diviser, mais que la faiblesse de mon corps ne peut réaliser et désirer désespérément profiter. Bénéficier de ce tendre et doux baiser qui m’apporte la vie. Qui m’apporte la mort. La chérir est paradoxal. La redécouvrir peut m’être fatal. L’acquérir reste bancal. L’attendrir renferme ce petit quelque chose d’animal. À l’heure de nos âmes jointes, le besoin d’Elle reste vital et l’émoi capitale. Ô, enfer et damnation, que puis-je faire pour assouvir ce mal trivial ?  

Le murmure est soufflé. Le murmure se fait entendre. Seulement je veux l’ignorer, quitte à en avoir des lèvres de pierres, car tout ce que j’attends et espère, c’est de prolonger la valse lente nos lèvres entrelacées et ainsi fondre les fêlures de mon âme à la sienne. Mais ce tendre et doux baiser effleure les tendresses des déchirures et les caresses des meurtrissures. Tendre et doux baiser pour me dire adieux et enterrer six pieds sous terre le psaume de nos passions crépusculaires et nos chimères vibrantes dans la démesure de l’harmonie de nos ombres célestes. À l’heure de nos âmes jointes, elle ose avec souffrance condamner mon être à l’indicible carence alors que les mains tendrement despotes se pressent sur mon torse puissant et explose par cette simple distance mon cœur devenu myriade de verre cisaillant le tombeau que je deviens. Le murmure qui revient à la charge et ramène les rivages plus trop lointain. Le long voyage du sacrifice qui vient réclamer la potence alors que brille la dissidence d’une révélation assassine. Je la regarde se lever et puis s’éloigner.

La confession fatale qui répand son mal et se noue dans l’air vicié d’une bien triste atmosphère. Les déviances qui sèment point la délivrance. Je le vois et je le sens. Mon âme miroir. Mon âme jumelle. Je reconnais que trop les reflets, quand-même elle me montre la brillance de cette alliance scellant son éternité et son destin. Mes diaphanes de givre et d’hiver observent l’anneau avec rancœur, alors que ses doigts viennent caresser l’angle de mon meuble et ainsi dompter l’humeur comme un bourreau.  

Mais mes tempérances se font tremblantes.
Mais mon ignorance me fait voir le furtif soupçon.

- Ça remonte à combien de temps ? Avant, pendant, ou après nous, Silena ?

Maladroitement jeter une poignée de sel sur la plaie ouverte et faire tressaillir l’inébranlable. Parce que nos sourires peuvent à tout moment se répondent et mettre en lumière la soie de nos lénifiants émois et que nos regards nous baignent dans l’amer fiel de nos bâcleuses vies et qui pourtant se portent secours à l’ombre de nos cris. Silena.

Mon instant présent.
Mon instant d’avant.
À l’heure de nos âmes jointes qui ne sont pas faites pour la déchirure et dont mon cœur sanglant se noie dans l'océan couleur d’enfer et transcrit à l’encre carmine l’écho de ce chœur hurlant. Les récifs de fer sont trop près et je sens que je vais bientôt faire naufrage.

- T’es ici pourquoi, dis moi ? La voix qui se casse et le poison qui ressasse. Je m’approche de quelques pas, même s’il m’en est monumental : Pour m’annoncer que c’est fini ? Triste de t’annoncer que tu pouvais te sauver de pareille corvée en m’envoyant une simple lettre !

Je m’écrase. Je me déchire. Mon être que vulgaire lambeau sur l’horion de pierre alors que dans l’instant d’Agonie je relève les yeux vers la déesse et espère la vaine prière. Je la reconnais divine et triste à la fois, essayant de garder son calme et son flegme sur les lisières et les os de notre histoire trop belle et trop courte. Elle veut être la stèle de poésie et de repos éternel à la pénombre de l’effroyable cimetière où présentement on erre.

À l’heure de nos âmes jointes, cependant, je veux la chérir et l’acquérir. Combien je sois bancal et tout cela paradoxal.  

- Solliciter mon silence ? Ma discrétion ? Pour ne pas démolir les illusions de l'heureux élu ?

Pour « célébrer », j’attrape la bouteille de rhum qui m’attend toujours, libère deux verres d’une étagère, y verse le liquide ambré  et présente le tord-boyaux vers la main de mon parfait reflet miroir.

- Tu dois m’excuser de ne pas trépigner de félicité…

À l'heure de nos âmes jointes.
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Silena

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MessageSujet: Re: it's my right to be hellish. (SILENA) it's my right to be hellish. (SILENA) EmptyMar 13 Aoû 2019 - 9:50

it won't kill ya
I know as the night goes on You might end up with someone, So why do I bite my tongue? Ooh, I wanna know ya. oh, dance with me, it won't kill ya - And one for the road, Dance with me, it won't kill ya.


A la pointe de trois mots qu'emportent leurs silences qui se lacent tristement, couler le navire de leurs ivresses et sceller au cœur de l'épave les euphories qui se faisaient suaves sur leur lit d'étoiles et de liberté. Éprouver leur nostalgique nécessité dans la promesse faite de n'aimer nul autre qu'elle rompait déjà lorsqu'elle noyait ses vertiges entre d'autres bras — les siens. Déjà, le charme s'ombrage dans ces océans répudiés où elle sème ses interminables tempêtes ; d'ire ou désir, les embruns qui submergent ce regard brisé sur les vérités qu'il voit reluire dans le sien ne lavent pas son cœur de sa grisaille, n'épongent pas les scrupules qui s'infiltrent, goutte à goutte, à travers les mailles d'une volonté qui s'effrite. Ils lui rappellent l'égoïsme de l'avoir voulu, lui, quand un autre lui jurait un bonheur dangereux ; d'avoir camouflé sous ses caresses la proximité d'une histoire qu'elle prétendait sauve mais qui dégénérait déjà d'un abandon précoce. Coupable avérée se drapant dans sa familière fierté, l'enfant des flammes n'est, malgré tout, ni femme à reculer, ni femme à flancher. Il n'y a pas de pardon à offrir, de salut à quémander pour les mensonges qu'elle disait silences, les mutismes qui n'étaient que des demi-vérités lorsqu'elle taisait entre ses draps les présages d'un monde qui les séparait déjà. Il n'y a qu'une blessure à panser, une patience à domestiquer pour diluer le fiel de la trahison – une trahison à laquelle elle ne se résout pas à faire face, pas tout de suite.

« ça remonte à combien de temps ? avant, pendant, ou après nous, silena ? » Dans son dos, sa voix s'élève. Pèse. Ce nous si amer entre ses lèvres, elle l'a tué d'abord avec désinvolture, parce qu'après tout, ce n'était qu'un amant, qu'elle s'était dit. Rien qui lui vaille grand tracas. Quelles sont perfides, ces naïves croyances qui lui disaient que ces ruines lui seraient égales, qu'elle poserait sur leur déclin un œil indifférent ; et qu'elle est faible, elle, pour avoir succombé au charme de leurs destinées mêlées, ensorcelée par ces voies parallèles qui se rapprochent mais ne se croisent jamais. Parce qu'ils étaient des comètes s'éclatant l'une contre l'autre dans l'étreinte d'une nuit sans fin, une explosion stellaire sur un firmament d'inconnu, elle s'était oubliée dans sa galaxie – s'y était fondue jusqu'à y délaisser quelques morceaux d'elle qu'elle s'échinait à vouloir récupérer sans le pouvoir. L'enracinement des passions jusque dans les tréfonds d'une âme versatile s'entichant de chairs qui ne sont pas siennes, voilà ce qu'elle n'avait pas prévu. Voilà ce qui lui rendait la désillusion de l'autre si acerbe que la respirer seulement, c'était mettre à l'échec toute tentative d'apaisement.

Puis, comment chercher la paix lorsque la guerre tonne dans ses tonalités sourdes ? Comment espérer rédemption lorsque le juge déclare déjà l'innocence envolée ? D'une volte-face, elle plonge son regard dans le sien. Sa question l'importune, parce qu'elle pointe une vérité désagréable qu'elle ne tient pas à rendre plus réelle encore. Ses torts qu'il souligne aigrement ; qu'elle reconnaît sans les admettre. Pas à lui. « est-ce que c'est vraiment important ? » Est-ce que ça change vraiment quelque chose ? Pragmatisme usité entre ses lippes madrées, qui chasse fébrilement l'intuition d'un jugement sévère – qu'elle mérite, sans doute. Créature infidèle se justifiant par l'humanité qui lui lègue ses faiblesses, puisque quoi d'autre pourrait l'excuser ? Sinon ce cœur fantasque qui cède à l’irrépressible ; amour, désir, curiosité. Lequel était-il vraiment ? « t’es ici pourquoi, dis moi ? pour m’annoncer que c’est fini ? triste de t’annoncer que tu pouvais te sauver de pareille corvée en m’envoyant une simple lettre ! » l'inconsistance du ton, les écueils d'un orgueil blessé suintant derrière chaque syllabe martelée ; tout crie fautive, traîtresse, inconsciente. Son orgueil qu'il blesse à son tour, justice opportuniste qu'il rend sans qu'elle mette rênes à l'amour-propre qu'il entend entamer. « si tu penses que je suis capable de traverser la moitié du continent pour simplement t'entendre me reprocher le monde, c'est que tu me connais bien mal. » Le fiel pour recouvrir ces blessures qu'il ouvre, l'aigreur d'un ton qu'elle se reproche aussitôt. Lui en vouloir aurait été hypocrite ; elle avait frappé la première.

« solliciter mon silence ? ma discrétion ? pour ne pas démolir les illusions de l'heureux élu ? »

Dans les vérités qu'il professe, des mots qui blessent.
Son silence.
Sa discrétion.
Les illusions d'un autre qui furent autrefois les siennes.
Mais toujours tissées par elle.

Alors elle se sait illégitime à répandre son venin sur ces plaies ouvertes. Se contraint à sceller sur sa langue les répliques qui y brûlent. « quelle belle opinion tu as de moi ... » se contente t-elle de commenter, cynique, avant de saisir le verre tendu – bien secourable. « je suppose que je le mérite » qu'elle soupire, laissant glisser le long de son œsophage la brûlure d'une liqueur bienvenue. Il serait temps de changer de sujet, avant de s'aventurer sur un terrain trop dangereux. « je suis ici parce que j'ai besoin de ton aide, professionnellement parlant. parce que j'ai assez confiance en toi pour espérer que tu n'ébruite pas ce que je vais te confier. » Et s'il savait combien c'est contradictoire ; le voir lui, pour éradiquer des êtres qui lui sont semblables. Des monstruosités consœurs qui ravagent son pays, et qu'elle espère vaincre, une bonne fois pour toutes. Avec ou sans son aide. Mais préférablement avec.  « est-ce que j'ai raison ? » croiser ses yeux, y ancrer cette question dont la réponse n'est connue que de lui seul : est-ce que j'ai raison de te faire confiance ?



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Salem

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MessageSujet: Re: it's my right to be hellish. (SILENA) it's my right to be hellish. (SILENA) EmptyLun 19 Aoû 2019 - 8:31


I still get jealous.
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Je ne veux pas te perdre.
Une pensée comme spectrale qui rôde et qui hante. Un secret maladroitement gardé. Une peine, à ce point morbide, qui repousse et nous recule. L’écroulement de nos chimères qui bientôt entrainera nos éloignements mortifères. Mais je ne veux pas la perdre. Quelque chose qui à l’intérieur de moi veut se recroqueviller. Se replier sous le poids du déshonneur et la soudaine pudeur. Il est d’une telle pesanteur et lourdeur à supporter, ce poids. Une échine trop fragile pour un dos ployé qui ne se cambre point sous la caresse de son regard à la fois absolu et métallisé. Quelque chose qui au fond de moi veut se recroqueviller. La créature lupine ou tout simplement l’humain ? Je l’ignore. Atrocement. Il est d’un instant où tous les contraires s’épousent et s’accouplent dans le plus confus des amalgames. Âme libertine et loup solitaire qui se destinent à un avenir cruellement esseulé, mais qui pourtant se sont épris du plus intangible des mythes. L’homme et la bête qui dans le plus désespéré des unissons hurlent la crainte étrange et fatale. Une crainte qui devient une peur. Une peur qui devient une angoisse. Une angoisse qui devient un tourment. Nous ne voulons pas te perdre…

Un silence qui écrase. Un chagrin sourd qui oppresse. Un erratique blessé et sanguinolent qui se démène douloureusement au creux d’une poitrine trop servile. Mes sentinelles devenues bastions de givre qui se risquent et plongent dans la pénombre cruellement charmante et fatalement précieuses de ses deux pierres d’Onyx. Là où tout à commencé. Là où tout risque de se terminer. Mais nous ne voulons pas te perdre. Charmé et esclave par le trop preste passage de cette déesse dans notre vie ravagée. Elle qui représente mon unique Divinité et emprunte dangereusement l’infinie éclat d’une pure fidélité. L’homme qui ne se voit plus sans elle et le loup qui pour la première fois semble avoir trouvé l’objet d’une véritable loyauté. Une vérité qui retombe lourde comme un roc, au creux de mon estomac et qui me donne envie de gerber tant elle me désespère. Rongé par l’égoïsme et la possession sans trêve. Elle que je fais prisonnière au coffin de mon ornière. Je ne veux pas la perdre.

Et je la vois, fragile, solennelle, indolente, concernée et jamais promise à mes landes. Sa silhouette comme  doux-amer mirage ondulant dans les vastes et opalins rideaux de brouillard qui s’élèvent autour d’elle à la hauteur d’une muraille édifié là pour la préserver. La préserver de ce deuil alors qu’auprès de notre tombeau désormais vide retombe les pétales flétries et décolorées d’une rose complètement fanée et marquant le déclin de notre histoire. Mais les épines écorchées et acuminées de la réalité font se saigner les déchirures et lacérations. Je ne veux pas te perdre.

Ses paroles, une balafre. Sa résilience, une potence. Dur saccage qui éveille et secoue. Venin encore plus toxique qui immunise le poison de mon orgueil mal léché et contrôlé. M’élancé sur de pareils vertiges n’aura raison que de ma bêtise et de son exile redouté.

La maudire et démolir. Quelle grotesque allégorie.
Me ressaisir et laisser s’épanouir une raison pour ne pas la faire fuir.
Quelle pieuse fantaisie.

Aborder le vif d’un sujet que je n’anticipe guère et qui éloigne au loin les « projets » auxquels je m’attendais. Le simulacre en pleine voltige de ma frustration qui doucement adoucis mes traits et font se creuser les premières rides de la curieuse surprise sur mon front. Les intrigues de ses paroles. Les mystères qui se bercent comme des flammes dans la profondeur de ses pupilles. L’impotence que prend la torture de sa visite. L’intérêt qui appelle et marque. Je le recèle derrière  le verre que j’approche à mes lippes et le feu du liquide alcoolisé qui par quelques rasades dégringole au fond de ma gorge font se contrôler l’attention scrupuleuse que je lui porte. Car il en sera toujours ainsi.

Je ne veux pas la perdre.

- Je n’ai plus besoin de faire mes preuves à ce niveau, Silena. Tu en es parfaitement consciente. Sinon, tu ne serais pas ici. Tu as fort raison.

Et vice versa. Malgré cette belle tarte à la crème qu’elle m’a balancé à la gueule, malgré l’ironie du sort, elle sait que je lui suis loyal et enclin à lui prouver que je suis digne de sa confiance. Toujours. Les souvenirs, outre les affliges, marquent et ornent la complexité de notre complicité. Apposant la trêve, je contourne mon bureau et tends la main en direction de la chaise assignée pour les invités.

- Assieds-toi, je t’en prie, la civilité à peine prononcée, que je viens m’immobiliser derrière mon aire de travail et laisse lourdement retomber ma carcasse dans mon siège.  

- Ce qui va se dire ici, ça restera entre ces quatre murs et sois certaine que je réagis plutôt mal aux coups de poignard dans le dos. Maintenant, dis-moi, en quoi puis-je te venir en aide ?

Quelque chose qui au fond de moi veut se recroqueviller. La créature lupine ou tout simplement l’humain ? Je l’ignore. Atrocement. Il est d’un instant où tous les contraires s’épousent et s’accouplent dans le plus confus des amalgames. Une crainte qui devient une peur. Une peur qui devient une angoisse. Une angoisse qui devient un tourment. Nous ne voulons pas te perdre…

Je ne veux pas te perdre…
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MessageSujet: Re: it's my right to be hellish. (SILENA) it's my right to be hellish. (SILENA) EmptyLun 26 Aoû 2019 - 4:52

it won't kill ya
I know as the night goes on You might end up with someone, So why do I bite my tongue? Ooh, I wanna know ya. oh, dance with me, it won't kill ya - And one for the road, Dance with me, it won't kill ya.



La confiance. Dure à donner ; plus encore à perdre. Un pari à prendre, tranché dans l'évidence que lui livrent ses sentinelles de gel. Dans le sentiment d'une indéfectible loyauté qu'elle n'a pas su lui rendre, mais qu'elle conserve malgré tout. C'est une chance confuse, nouée dans l'absurdité d'un cœur qui lui pardonne ses trahisons sans contrepartie, pliant l'échine à la fatalité de leurs destins mêlés. C'est une promesse qu'il bétonne dans l'éternité tant qu'elle est leur ; celle que son ombre précèdera la sienne tant sous les lueurs cyanosées des jours inconstants que dans les nébuleuses ténèbres de la plus sombre nuitée. Que leurs routes resteront jumelles, leurs directions confondues — qu'elles pointent vers le paradis où s'abaissent vers l'enfer. Une vérité qu'en amie elle aurait dû refuser ; qu'égoïste elle embrasse passionnément, occultant son démérite à la posséder. Alors seulement éclate le manège dont il n'a jamais été dupe, lui qui voit si bien à travers les simulacres qu'elle s'applique à dresser devant elle comme des murailles.

Lui sait qu'elle n'avait pas besoin de demander.
Lui sait qu'elle savait.

Sur ses lippes, le spectre d'un sourire. Il doit la penser bien cruelle, Salem, d'oser lui réclamer qu'il délivre les mots qu'elle n'a pas besoin d'entendre mais tente tout de même de lui arracher. D'avoir l'audace d'exiger de lui l’incorruptibilité de sa fidélité lorsque la sienne est mourante à ses pieds. D'assumer que le procédé passerait inaperçu – qu'il ne saurait déceler, derrière la prétention de ses incertitudes, l'égoïste besoin d'entendre danser sur ses intonations profondes, la constance de son dévouement. Ses artifices cependant rendus vains, Silena dodeline de la tête, admettant de bonne foi sa défaite ; « c'est toujours bon de se l'entendre confirmer. » Face à lui, travestir d'insouciance l'égoïsme intestin. C'est elle qui devrait faire ses preuves, panser les fissures d'une foi vacillante, en raviver la flamme. C'est elle qui devrait se justifier, se fendre d'une prière ; celle de n'être, pour lui, plus cette femme versatile qu'elle a si cruellement été. Lui rendre ce qu'elle a fiévreusement volé puis dissimulé dans les replis de sa conscience. Un pan de son cœur, de sa raison, de son âme. Un larcin qui comble le vide ; celui qu'il a creusé en lui dérobant la même chose. Deux truands abusés par le même tour ; constatant, sous ce même ciel troués d'étoiles et de secret, l'aliénation duelle de leurs existences paradoxales. L'un n'aurait pu se soustraire à l'autre. L'autre n'aurait pu se soustraire à l'un. Liés par quelque chose de plus grand qu'eux — destin, désir, conviction, évidence.

Soulagée que la conversation ne porte plus sur ce « nous » lézardé, elle l'observe faire le tour de son bureau, avant de céder à son invitation et de poser son séant dans la chaise lui faisant face. A sa petite tirade — à laquelle il lui semble hypocrite de répondre à la positive, assassine elle-même d'une parcelle de sa confiance qu'elle entend récupérer — elle redevient l'héritière visionnaire qu'elle avait oublié d'être lorsque leurs lèvres s'étaient frôlées, leurs corps effleurés. « j'ai besoin d'hybrides, pour une expérimentation. » commence t-elle, durement consciente de son vocabulaire précautionneux. « Expérimentation », qu'elle disait. Pour ne pas dire qu'elle s'acharnait à trouver un remède à ce qu'il était, précisément. Un hybride. Un de ces êtres qui ne pouvait être foncièrement bons puisque enracinés en eux, les enfers d'Amara pulsaient. Engeance paria se vouant à des dieux qui ne connaissent ni pitié, ni compassion ; faisant de la guerre une sainte, de la paix, un fléau. Mais lui ... lui, s'il était démon, elle serait parjure ; altière sur l'autel brisé de ses serments, ne nierait pas devant ses juges d'avoir été, une fois de plus, l'égoïste créature qui à ses amours sacrifia sa foi. Et d'en être si certaine — de sentir en son sein faiblir ses convictions, si fragiles sous le regard azuré de l'autre — la figeait d'effroi. Il fallait qu'elle lui ait octroyé l'emprise qu'il avait sur elle, pour se croire encore capable de contrôler ce qu'ils étaient. Ou ce qu'ils seraient. « spectre, loup-garou, vampire, sirène ... tout me va. » simuler l'indolence, en faire le vernis derrière lequel se pâme un malaise latent. Celui de lui mentir, encore, en même temps que de réaliser que ce mensonge là n'aurait pas de fin — sinon la leur, peut-être. « si je suis venue à toi, tu t'en doutes, c'est que cette expérimentation, je la garde secrète. » elle n'en veut pas dire plus, donne au compte-goutte des informations nébuleuses. Le strict nécessaire, à vrai dire. « évidemment, je te dédommagerais. tu n'as qu'à nommer ton prix ; ce sera le mien.  » offre t-elle, lui concédant cette générosité qui n'était, elle le savait, qu'une manifestation de la culpabilité qui lui broyait les côtes.
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Salem

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MessageSujet: Re: it's my right to be hellish. (SILENA) it's my right to be hellish. (SILENA) EmptySam 7 Sep 2019 - 19:38


I still get jealous.
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Et je plonge mes azurées en ses moires d’onyx, le spectre d’une moue stupéfaite qui doucement semble faire se hausser la commissure de mes lippes alors que je redresse le menton comme pour fixer la mesure de ses révélations… encore bien trop mystérieuses.  Des abysses et abîmes qui sombrement ne prolongent que plus bas encore ces fossés qui en ce monde mortel ne font que s’accroitre les vertiges et chutes-libres. Sur le larcin de sa peau mordorée, je parviens presque à y humer le parfum de son humeur qui dégringole sur ses chairs comme le fleuve impassible alors que surgit, à quelque part au milieu de ma nuque, l’inéluctable frisson, de me savoir déjà bercé sur les placides de ses horizons.

- Je vois…

Le suspense qui d’un cruel silence nous saisit, mon esprit intoxiqué perforé par l’envie oppressante de vouloir m’en griller une, puisque moi, l’arrière-saison, je n’étais pas paré à faire se reluire un aussi vaste éclat de ténèbres en ses enfers déchaînés et qui n’ont de cesse de l’abîmé. De ma trachée veut désormais s’échapper tant de libelles, mais les ombrageuses arabesques ne font que se bercer plus violemment encore les mots qui, d’égale avec l’ivre navire que je deviens, vogue et vogue encore plus loin sur les maritimes qui se meurent avec la brume de sa prudence. La main gauche qui lentement glisse sur la surface lustrée de mon bureau en chêne, pour aller chercher de mon pouce et index cette cigarette tant espérée que je coince entre mes lippes et embrase d’un craquement d’allumette. L’odeur de souffre et de tabac embaume rapidement l’air vicié de non-dits alors que comme le plus opale des suaires la fumée recrachée de mes poumons vient danser au-dessus de nos têtes. Mais reste plongé mon regard dans le sien, parce que je n’y vois plus clair, ou ne veux qu’y apercevoir ce qui la rend si délétère, après tout ce qu’elle confère et m’espère. Vogue et vogue encore plus loin sur les maritimes qui se meurent avec la brume de sa prudence. De nos océans paisibles, en cet instant point tranquille, nos abîmes infusés par les astres et la lactescente trajectoire de nos étoiles contraires.

Qu’est-ce qu’une cervelle aussi brillante qu’elle, peut bien vouloir « expérimenter » avec des ramassis de cadavres nécrosées depuis perpette, des sacs-à-puces malodorants, des ectoplasmes aussi livides que le cul de la pleine lune et des greluches se baladant avec la queue de poisson juché sur des talons de salopes ? Et le tout manigancé dans le plus discret des jardins qui sécrète des secrets ?    

Point d’interrogation intérieure ponctuée de ma cigarette que je pulvérise dans le trop plein cendrier alors que je m’empresse d’aller ouvrir le tiroir de gauche… qui bien entendu est muni d’une serrure et qui cache pas si subtilement que ça un double-fond. Delà j’en extirpe une enveloppe, de l’enveloppe je retire une feuille et sur la feuille on peut y apercevoir ce que mes « clients » auscultent comme s’il s’agissait d’un parchemin tout droit extirpé d’une grotte de Magnolia Light et retranscrit à l’encre des veines de notre si gracieuse et adulée Shaenna.

Ce bout de papier n’évoque pourtant qu’une date précise, pour une heure précise et lieu précis. Petite note secrète que je fais glisser sur le bureau et laisse bon loisir à ma belle ténébreuse d’attraper alors que ma voix doucement vient se laisser périr sur la barrière de mes lippes qui se haussent en ce doux-amer sourire qui depuis toujours lui est adressé. Trouble et rareté dénonçant la tendresse que j’éprouve pour elle… que nous éprouvons pour elle.

- Ne sois pas en retard. Si tu as besoin d’un char, je pourrais toujours t’envoyer Bloom. Il sait se faire discret et il est un cocher remarquable.

Et je plonge mes azurées en ses moires d’onyx, les ébènes où s’infuse les astres et la lactescente trajectoire de nos étoiles contraires. Si je suis pour devenir que l’ivre navire voguant sur les flots de ses humeurs maritimes, aussi bien laisser se faire entendre le premier coup de tonnerre qui dans la nuit a invité mon tout premier boulet de canon. Sonnent et sonnent les tambours d’une guerre encore bien trop sourde, alors que le pirate enivré sur son rafiot passe aveuglément à l’orée et côté de son trésor depuis longtemps convoité.

Mettre en suspend ce temps désormais vaurien, notre deal, pour moi, il est affaire classé temporairement et à configurer ultérieurement. Je pompe les dernières gorgées du liquide ambré, me relève et laisse traîner ma carcasse de cerbère vers la porte. Main sur la pognée, je me contente toutefois de lui murmurer ce qui en chœur et à l’intérieure de moi hurle à m’en faire peur :

- Sois prudente, ces flammes récalcitrantes frissonnent sur mes lèvres. N’éclate pas ton cœur sur l’autel des suppliciés. Ne deviens pas martyr. Reste suprême auprès des serviles. Reviens-moi peut-être un peu changée par ce projet… mais reviens-moi.

Sur quoi, sans vouloir en savoir plus, sans avoir le courage d’en dire plus, j’ouvre la porte et laisse s’évanouir ma silhouette dans la clarté de l’autre côté, l’air de lui dire : « t’as vu ce cul ? Ne sont pas là les plus belles fesses de tout l’Emerald Kingdom ? Garde en tête que tu viens de passer à côté de ta chance d’au moins les voir pour une toute dernière fois ! »

Parole de loup !
Un loup polisson qui bientôt retrouvera la raison.

À SUIVRE
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