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 a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA)

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Derek Morrow

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Derek Morrow

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MessageSujet: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyDim 18 Avr 2021 - 9:47


I hate goodbyes but this one's out of my control.
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Négligemment, une énième clope suspendue au bec, j’extirpe du fourreau de ma poche mon Smartphone et l’arrache de sa mise en veille pour y voir reluire les chiffres de l’horloge digital. 22h30. Et cette tronche de God Michet qui me sert de beau-père n’est toujours pas sortie de la taverne ? Lentement, bien serrés, mes sombres et fins sourcils viennent se tricoter en-dessous de mon front barré par une profonde ride de perplexité. Entre mon index et majeur, je viens coincer le bâton de nicotine après y avoir inhalé quelques touches, me triturant nerveusement l’intérieur de la joue à grands coups de dents assassines alors que l’azur suranné par la fixette qui s’éternise contemple désormais les profondeurs d’abîmes retrouvées par delà les lucarnes de la façade du bâtiment. La fin de soirée tire doucement sa révérence, laisse place aux démons de la nuit et comme d’habitude l’ambiance en l’âtre du Devil’s Tail s’embrase comme un feu de Bengale. Les clients échaudent la monotonie de la journée au travers de grands rires gargantuesques, levées de coude et noient les tracas à grandes lapées de houblon. Pour avoir déjà été la copie carbone de ce genre d’ivrognes de macadam, je ne peux ignorer ou ne point m’ébrouer en les houles tumultueuses de cette terreur sourde et vague qui m’enivre. Je déteste lorsque ma mère repousse la fin de son chiffre et entame le tortueux voyage sans halte des heures supplémentaires. Cela signifie qu’elle n’est pas à l’abri des palabres insidieuses, de menottes trop tactiles et mirettes grivoises de la clientèle imbibée de bibine. Pour être barman, pour avoir à de trop nombreuses reprises servit ce genre de brutes épaisses à l’appétence abondante, je sais que ma mère peut rapidement devenir la figure de cette brebis sacrificielle que l’on balance librement dans la fosse aux lions. Elle adepte des lunettes roses pour y voir la vie et ses étranges personnages qui l’habitent avec la candeur d’une Candy vivant dans la maison aux pignons verts et accompagnée de son vaillant colley surnommé Lassy. Une Perle Immaculée pataugeant en les bas-fonds putréfiés de ce monde d’ivrognerie et d’intempérance. Heureusement que ce balafré de Logan est là pour veiller sur elle… j’vais pouvoir quitter les affres de cette ville de merde avec le cœur plus ou moins léger !

En les profondeurs inapaisées de mon tombeau, se délie et délivre la désolante mosaïque de mes douleurs d’humain, accablant le myocarde et le regard de bien sombres fresques alors que la peinture de mes desseins me présente un bien sinistre portrait. Je prévoyais filer à l’Anglaise. Partir comme un voleur. La vérité est que je ne peux pas lui faire ça. Pas à ma mère. Le reste de ce monde fébrile et fou peut aller se faire foutre ; mais pas Elle. Alors cet au revoir aura sur nos lippes ce goût de sèvre et de sel, le cœur ulcéré par mes déboires et secrets que nous partageons religieusement et qu’elle préserve sans pousser le moindre souffle d’infamie. Un exploit olympique, si tu veux mon plus humble avis, ma chouette.

22h45.

C’en est assez de faire le pied de grue ici. Quelqu’un va finir par alerter les flics et j’ai pas envie de finir cul par-dessus tête dans leur panier à salade. Ce serait le comble, que ma mère soit en plus obligée de venir payer ma caution et me sortir de prison. Genre d’adieux inoubliable qui se raconte très mal autour de la dinde durant Thanksgiving. Ragaillardi par le risque assumé de me frotter et piquer contre le blason d’or lustré de monseigneur Davenport, gros panda empoté, je balance ma clope consumée parterre, l’écrase de mon pied, fourre mes poings en les poches de mon sombre trench coat, voute les épaules et le front bien bas je quitte le trottoir d’en face pour rapidement me laisser engloutir en la moiteur et la fièvre de la taverne lorsqu’un couple de badauds ivres ouvre la porte.

Étranger errant au cœur de l’étrange, je ne risque aucun regard sur les distractions alentours, crois repérer derrière le zinc cerné de clients la tête de con de mon beau-père qui se la joue comme à l’usuelle monsieur sympa et cool. Une moue dédaigneuse à ce constat me constipe la gueule tandis que je me fraie laborieusement une voie en cette opulente et exubérante mélasse de quidams affectés trop ivres qui n’arrivent même plus à croire en leur bonheur artificiel. Mon chemin vers le bureau de ma mère est entravé par la fresque d’un gars qui french kiss le goulot de sa bouteille, d’un couple qui se french kiss sur la table de billard et d’une laideronne épeuré qui elle ne french kiss personne et se demande pourquoi justement personne ne veut la frencher kisser… j’aurais envie de lui expliquer que de nos jours avec toutes histoires de #quelquechose c’est franchement pas évident de french kisser quelqu’un sans se faire accuser de quelque chose ; mais je me dis que lui relever cette hypothèse serait un odieux mensonge et dernièrement j’essaie de m’attabler à ce concept très étrange et saugrenu qu’est l’honnêteté alors je ferme ma gueule et l’outrepasse comme on enjambe un sac poubelle éventré sur la chaussée. (La comparaison ne pourrait pas être less accurate, ma chouette.)

Bref je me cogne presque le pif contre la planche de bois. À l’image d’un boxer sur le point d’entrer dans le ring, de gauche à droit ma tête dodeline, une épaule après l’autre je les roule sur l’arrière, renifle un bon coup et vais même jusqu’à sautiller par deux fois sur place avant de dresser paluche et du revers de mes robustes phalanges asséner cet illustre toc toc toc.

Le tout caricaturé sous le regard mystifié de la petite mocheté esseulée qui doit me prendre pour le pire des dégénérés.

- Bah, quoi ?! Ta mère est-elle propriétaire d’une taverne ?
- Euh. Non. Elle est esthéticienne chez BoPeton.
- Et quand tu lui rends visite, t’es pas nerveuse parfois ? Genre que ta mère même pourrait te juger le pied d'athlète et le un kilo de peau morte sur les talons ?
- Euh…
-Bah dis-toi que c’est la même chose pour fiston.
- T’as peur que ma mère te juge le pied d'athlète et le un kilo de peau morte sur les talons ?
- Hin ?!
- On parle de quelle mère ici ?!


Arg ! Elle m’embrouille, la teigne !

- On parle de MA mère.
- Mais pourquoi tu m’as parlé de ma maman ?


En simultané avec cette grande question de l’année, la porte du bureau de ma mère s’ouvre enfin et j’ai même pas le temps d’apercevoir son minois que je m’exclame :

- Tori ! Maman ! Mère !

J'peux pas être plus clair, right, ma chouette ?
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Victoria Davenport

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Victoria Davenport

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MessageSujet: Re: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyLun 19 Avr 2021 - 22:54


Derek Morrow & Victoria Davenport

a work of art that i'm gonna lose


Un raz-de-marée venait de déferler sur le Devil’s Tail. À croire que les ivrognes de la ville s’étaient passés le mot pour encombrer le même endroit au même moment. Mais il ne fallait pas s’étonner, les bars décontractés ne pleuvent pas à Revealdown. C’est quoi les autres options ? Le Country Club avec cette bande de bourgeois qui lève le nez au moindre article coûtant au-dessous des quatre chiffres ? Le Night Club où se trémousse la jeune marmaille de la ville, contrôlée par un trop plein d’hormones ? Je peux dire avec fierté que notre établissement accueille toute sorte de visage, des jeunes comme des moins jeunes, des habitués comme des nouveaux. Tous sont les bienvenus pour passer une bonne soirée autour d’un verre avec une musique d’ambiance rock. Bon, ce n’est pas toutes les soirées qui se terminent avec une petite tape dans le dos et un signe amical de la main, mais en règle général les gens savent profiter de leur soirée sans causer de grands remous.

Voilà près d’une heure que je me penche par-dessus le bar pour entendre les commandes de mes clients au travers ce brouhaha de cris et de rires. Certains bifurquent avec peu de subtilité leur regard sur ma poitrine – qui pourtant n’est jamais vraiment exposée de manière provocatrice – mais rapidement ces regards s’élèvent bien hauts, sachant à qui ils auront affaire si le geste me déplait. Logan. Personne ne veut se frotter à ce cher Davenport, certains ayant goûté à son mécontentement à leur dépend. Non, il n’est pas du genre violent, ni même agressif, il a même le rire facile et un petit côté tendre dans l'intimité. Mais il ne faut certainement pas pousser sa limite. Après qu’un de nos clients bien bourrés m’ait dévoré avec un peu trop d’insistance les deux melons, Logan cherche mon regard pour s’assurer qu’il n’ait pas à intervenir. Je lui lance un clin d’œil complice, n’ayant que faire de ces gros pervers. Tant qu’ils ne lèvent pas le doigt sur moi, ils peuvent bien se rincer l’œil aussi longtemps qu’ils le veulent !

Après avoir servi quatre pintes de rousse, le comptoir se vide alors que les clients se dispersent chacun dans leur bande pour savourer leurs breuvages. Je passe un chiffon sur la surface souillée d’alcool avant de sentir une main se poser sur ma taille et une voix rauque dicter à mon oreille :

« Je te libère de tes fonctions, je peux assurer à partir de là. »

Je fais aussitôt volteface et lève un regard tendre vers mon mari.

« T’en es sûre ? Ça ne m’ennuie pas de rester au cas où un autre ouragan ne vienne ravager le bar ! » que j’offre avec une pointe d’ironie dans la voix.

En toute honnêteté, je préfère nettement rester auprès de saoulons mal polis que de m’enfermer dans mon bureau et affronter cette paperasse effarante… Mais je sais que Logan n’allait pas accepter mon offre, préférant me savoir en sécurité dans ma forteresse plutôt que de risquer qu’une bagarre éclate et devoir se soucier de mon bien-être. Il dépose alors un bref baisé sur mes lèvres et je comprends automatiquement sa réponse. Ça valait au moins le coup d’essayer…

Les pas lourds, je m’enferme dans cette pièce sombre qui semble être ma prison depuis quelques temps. Je me laisse littéralement tomber sur ce siège imprégné de mes fesses et laisse sortir un long soupir d’exaspération alors que mes yeux se posent sur la montagne de feuilles qui s’étalent devant moi. Toujours la même question me vient à l’esprit : comment en est-on arrivé là ? Pourquoi n’ai-je rien vu avant maintenant ? Il ne fallait pas se leurrer, je connais assez bien mes fils pour savoir leurs faiblesses, mais j’aurais pensé que tous ces soucis d’argent étaient derrière nous… Enfin, entre Hunter et Majandra, tout semble rentrer dans l’ordre (même si leur relation n’a jamais été un long fleuve tranquille), donc le bonheur de l’amour devrait remettre Hunter sur le droit chemin, non ? Je suis peut-être naïve d’avoir une pensée aussi magique. Je sais que mon fils vit avec une horrible dépendance et que de le provoquer ne fera qu’empirer la situation. Mais comment ignorer le problème quand celui-ci a un impact direct sur notre gagne-pain ? Il y a des limites à utiliser la petite caisse du Devil’s Tail pour jouer aux cartes ! Mon instinct maternel me dicte de le mettre dans un papier bulle et prier pour que cette envie de flamber des centaines, voire des milliers, de dollars dans un jeu de hasard disparaisse. Si seulement c’était si facile.

Je me résigne à poursuivre mes calculs afin de sauver le bar, me redressant sur ma chaise et déposant mes lunettes sur le nez. Et la migraine apparait presqu’aussitôt. À peine… quoi ? Cinq minutes ? Dix minutes ? Mes yeux s’embrouillent et ma tête bouille ! Et comme un son libérateur qui résonne à mes oreilles, on frappe à la porte. Une lueur d’espoir s’illumine dans mon esprit, peut-être que Logan a un besoin urgent de mon aide ? Malgré que, habituellement, il ne se gêne pas pour ouvrir la porte. Peu importe, je bondis de mon siège et dévoile la personne qui se cache derrière.

« Tori ! Maman ! Mère ! »

Mes paupières papillonnent à répétition derrière mes verres correcteurs, mon cerveau nécessitant un délai pour analyser la situation. Non, il ne s’agit définitivement pas de Logan – qui se trouve d’ailleurs toujours derrière le comptoir du bar – mais bien d’un de mes fils, Derek. Retrouvant rapidement mes esprits, une moue accueillante tapisse mon visage, toujours agréablement surprise de ses visites impromptues.

« Derek ! Fils ! Fiston ! » fis-je avec humour en réponse à son accueil burlesque. « Que me vaut cette belle visite ? »

Je me dégage de l’ouverture de la porte, l’invitant à entrer dans mon antre - alias ma forteresse, alias ma prison - et à s’asseoir sur le vieux sofa situé sur le mur opposé au bureau. Je m’installe moi-même sur ma chaise habituelle, la tournant sur elle-même pour faire face au sofa.

« Tu tombes au bon moment, j’en pouvais plus de cette paperasse, » que je dévoile avec un ton qui se voulait léger, mais qui laisse tout de même transparaître mon découragement.

Oui, je suis une mère très protectrice et, oui, je ferais tout pour mes fils, peu importe le prix. Mais je commence sérieusement à manquer de ressources ces temps-ci… En voyant Derek se pointer le nez à ce moment crucial… Peut-être que… Ouais, peut-être qu’il pourrait me donner un coup de pouce ?
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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyMar 20 Avr 2021 - 10:40


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Ô, que sur mes impérissables déboires et appréhensions ; que l’Émeraude à l’Azur est doux et réconfortant ! Fiston à maman ? Le myocarde aussi gros qu’une pastèque en la noirceur d’abîme du poitrail, je l’assume pleinement et sans aucun embarra. Au fond, j’suis un vrai petit gueux gâté pourri qui à toujours, lorsque se délient le néant et la vie, accourt vers les jupons sa mère pour y trouver refuge et sursit. Une halte salvatrice. Un havre de paix. Sur le seuil de ma fin trentaine, l’amour de ma mère me partage le sentiment d’être invincible et immortel. No joke, c’est mon shoot d’adrénaline personnel et pour Tori je pourrai bouger une freaking montagne !  

Les mirettes disparues derrière les plis de mes paupières bridées, la banane qu’on étampe sur ma gueule réjouie est sans aucune équivoque alors qu’aisé comme ça j’prends même pas la peine « d’essuyer mes pieds » avant d’entrer et traverse le cadre de porte comme elle m’invite à le faire :

- Je ne pouvais pas passer dans le coin, sans saisir l’occasion de venir voir comment se porte la plus belle femme de tout RevealDown ! que je siffle, un timbre de flatterie humoristique qui doucement dans la voix pâmée se farde de sincérité.

Lèche bottes ? Un peu. Depuis tout petit, j’ai toujours crû important de prendre le temps et le soin de la complimenter. Veut, veut pas, Tori est le noyau même de cette famille recomposée. Après la disparition de James, c’est elle qui a pris soin du foyer, a éduqué son micmac de rejetons… allant jusqu’à négliger ses propres besoins pour nous aimer profondément et nous voir nous épanouir dans la vie. Gamin façonné et puis forgé par cette rareté de verve paternaliste que l’on développe normalement beaucoup plus tard ; me prétendant « homme de la maison » j’étais très alerte et intuitif  à ce genre de constats. À noter que précédent la boîte de chocolats, ou un « tu es radieuse, aujourd’hui, maman », y’avait toujours anguille sous roche et la découverte d’une bourde de ma part. Pour éviter la trop sévère punition, je pensais que la brosser dans le sens du poil était ce moyen implacable pour aseptiser la dispute et tourner les coins ronds. Avec le temps, on comprend qu’une mère gronde beaucoup… mais pardonne tout. Avec le temps, je l’ai compris, mais vil aigrefin il m’arrive encore parfois d’avoir recourt à la cajolerie pour atténuer l’impact d’une bombe que je suis sur le point de balancer. Est-ce l’astuce utilisée pour ce soir ? Ça, ma chouette, c’est à toi de me le dire…

Appréhendant les conjonctures que risquent de prendre notre discussion, avec ostentation, je viens pour me frotter la sombre barbe de mon énorme paluche de panda empoté, mais in extremis je me souviens que la femme qui se tient à mes arrières est celle qui me connaît parce que pour sûr qu’elle ma tricoté alors je m’en avise et feins de me gratter l’absence de fossette de mon index. Aussi dissimulé qu’un cloître, je me laisse écrouler en les moelleux coussins du vieux canapé, paumes agrafées sur les rotules, les hivernales céruléennes risquant un coup d’œil sur les périphéries alentours et ne manquant pas de glisser sur les amoncèlements de paperasses jonchant l’aire de travail de ma pauvre mère. Comme elle se tourne vers moi, soudainement soucieux de son état, j’hasarde une cauteleuse œillade sur l’albâtre de son minois et je découvre derrière les liesses des ombres patelines. Comme si les rameaux verdoyants de la forêt de ses émeraudes frémissantes doucement se berçaient et paresseusement s’inclinaient à l’approche d’un orage à en devenir. La comptabilité n’a jamais été sa tasse de thé… mais à se point cela pèserait aussi lourd sur sa conscience ?

- Ha ! Ha ! Ha ! Je te reconnais bien là, maman. T’as toujours été plus à l’aise derrière un zinc que derrière le bureau. Alors que moi je suis du genre à fuir la clientèle comme la peste, que je surenchère, me disant que c’est un moyen comme un autre de foutre le doigt dans l’engrenage :

- La comptabilité, l’assommoir pour une intempestive barmaid. T’as l’air épuisée et dépassée par ces colonnes de chiffres. Parfois… savoir se retirer… c’est toujours mieux pour attaquer de front le problème.

Raclement de gorge.

- Tu ne penses pas ? Le grand air, des vacances, t’éclaircir les méninges… un peu… c’est aussi efficace que des aspirines.

Je m’avance trop vite sur ce terrain glissant. Je dois rectifier le tir et vite, ma chouette !

- J’étais surpris de voir monseigneur Davenport derrière le zinc. C’est pas Hunter qui était supposé bosser ?
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MessageSujet: Re: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyMar 20 Avr 2021 - 21:01


Derek Morrow & Victoria Davenport

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La plus belle femme de Revealdown ? Il sort les grands compliments aujourd’hui fiston ! Ça n’a rien de nouveau, Derek a toujours eu cette merveilleuse habitude de me lancer des fleurs pour me faire sourire et je dois avouer que ça fonctionne plutôt bien alors que mes lèvres s’étirent sur mon visage attendrie. Il n’y a rien de plus chaleureux qu’un fils qui reconnaît la valeur de sa propre mère (sans prétention, bien entendu). Malgré que je ne saurais dire être la plus belle femme de la ville… Faut dire que mes propres enfants ont l’œil pour saisir les plus belles créatures des environs. Il n’y a qu’à regarder Majandra et Nell, deux femmes tout à fait splendides. Je nourris encore l’espoir que Derek ouvre les yeux un jour et qu’il accueille la jolie métisse dans ses bras à nouveau ! Mais cette petite rêvasserie, je le garde bien pour moi.

Je m’attends tout de même à entendre une petite requête ou une confession quelconque suite à une telle flatterie. Parce que, oui, j’apprécie grandement que mes enfants aient l’agréable réflexe de complimenter leur mère, mais généralement ce n’est pas fait de simple gaieté de cœur – même si je ne doute jamais de leur sincérité. Mes sourcils se froncent subtilement alors que je capte de mon regard de lynx Derek qui élève la main vers son visage… mais il se gratte simplement le bout du menton. Bon, ça suffit les suspicions, peut-être souhaite-t-il simplement rendre visite à sa vieille – pas si vieille hin – mère pour le doux plaisir de ma compagnie !

Les fesses bien enfoncées dans mon siège de prédilection, je ne m’étonne pas d’entendre mon fils me décrire avec perfection. Le travail de bureau n’a jamais été ma grande force, en effet, préférant nettement socialiser et échanger avec la clientèle. Certains diront qu’il n’y a rien d’agréable dans le fait de passer des soirées dans le bruit cacophonique d’une foule d’ivrognes, mais pour moi, c’est divertissant, revigorant ! Au moins, je ne vois pas le temps passer et je me sens vraiment en vie. Malgré tout, je sais très bien que quelqu’un doit s’occuper des finances du bar, une entreprise ne se gère pas simplement par le divertissement des clients, beaucoup d’argent est impliqué. Et si je n’avais pas fait ce travail fastidieux, jamais je n’aurais pu voir que nous étions aussi près du gouffre…

Des vacances ? Un de mes sourcils se lèvent bien haut derrière mes lunettes afin d’exprimer mon incompréhension face à la proposition plutôt atypique de Derek. Je crois que mes dernières vraies vacances datent de ma lune de miel avec Logan il y a de ça plus de vingt ans. Je ne peux certainement pas laisser le Devil’s Tail sur un coup de tête, ce serait probablement la fin de notre business ! Et puis, j’aime mon boulot, j’aime mon train-train quotidien, je ne ressens pas le besoin de me reposer sur une plage de sable blanc. Et puis, ce serait fuir mes problèmes que de prendre une pause maintenant, non ?

« Logan ne fait que ce que tout bon co-propriétaire ferait lorsqu’un autre décide de ne pas donner de nouvelles le soir de son shift… »

Ce n’est pas dans mes habitudes de colporter, ni dans celles de Hunter de ne pas se présenter au bar pour ses heures de travail. Peut-être a-t-il été retenu quelque part ? À moins qu’il ait eu un accident ? Bien entendu, la première idée qui me vient en tête est son addiction aux jeux de hasard… J’ignore totalement l’étendue de son problème et même où exactement tout cet argent disparait. Au casino ? Des soirées clandestines ?

« C’est définitivement pas la partie la plus palpitante de mon boulot, mais j’ai quand même pas le choix de m’y coller, » que je lui confesse en jetant un regard dédaigneux vers la montagne de papiers derrière moi. « Et puis, de m’absenter dans un moment aussi crucial serait irresponsable. Je veux dire, fuir ne règlera pas tous nos problèmes. »

Je fais une petite pause, toisant subtilement mon invité confortablement installé sur le sofa rapiécé. J'hésite. Devrais-je lui demander son opinion ? Tâter le terrain pour enfin comprendre ce qui se trame avec son cher jumeau ? Il pourrait m'être d'une aide précieuse et à deux peut-être que nous irions plus d'emprise sur la situation. Ça vaut tout de même le coup d'essayer. Allonz-y dans la subtilité...

« Je crois qu'au contraire c'est important de ne pas tourner le dos au problème et chercher plutôt la vérité. »

Bon, je ne suis pas certaine si mon charabia fait du sens avec la conversation actuelle, mais je cherche tout de même cette petite lueur d'éclaircissement qui s'illuminera dans le regard de Derek. D'un moment à l'autre, il comprendra ! Enfin... c'est ce que j'espère !
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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyMer 21 Avr 2021 - 10:37


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S’absenter dans un moment aussi crucial serait irresponsable. Fuir ne règle pas tous nos problèmes. C'est important de ne pas tourner le dos au problème et chercher plutôt la vérité.

Petit. Je me sens soudainement si petit ! Pouvoir disparaître entre les coussins du canapé, j’crois que sans me faire prier je le ferai. Elle sait. Tori sait ! Mon bras complet au feu qu’elle voit clair comme de l'eau de roche au travers de moi. Et le message subliminal que je me prends sur le coin de la gueule ne pouvait pas être plus crystal clear. Un entrelacement d’émois contraires subitement tisse ses liens sur le vieux et pantelant hurleur tout piteusement tapit en-dessous du treillis recourbé des côtes. Les cordelettes de ces émois contraires sont fait à ce point inextirpables que je ne parviens plus à m’arracher de ce sentiment de détresse qui avec violence m’accable. Quelle regrettable étoffe ! Quelle broderie alambiquée ! Une motte de laine pelucheuse et toute nouée qu’on aurait oubliée à la décharge publique par jour de pluie. Oui, la métaphore est propice, ma chouette, pour ainsi partager la vision que je peux avoir de mon malheureux de myocarde qui s’affole. La parable de ma mère se farde peut-être de nuance et subtilité, mais elle atterrit là avec une telle violence et stupeur que de part en part je me trou comme un fromage gruyère. Celui qui un jour a dit « Souriez, la vie est un fromage », sois certain que j’lui enfonce bien creux dans la gorge ce dicton de mon fion. Sauf si c’est du Gouda. Tout le monde aime le Gouda. Et c’est exempt d’absolument tout, le Gouda…

M’éloigner de nos moutons est ce qui me redonne un semblant d’aplomb, alors que je me ratatine comme un vulgaire raisin sec dans le sofa, l’azur suranné par mes affres intérieures partant à la conquête du chemin de briques jaunes pour avec panache et solennité m’immerger en les moires stupéfiantes de son Royaume de l’Émeraude. J’ai chaud. J’ai soif. J’ai la paupière qui tressaute. J’essaie de camoufler mon désastre psychologique derrière une fragile façade de bienséance, dissimulant la crise d’épilepsie que se tape ma paupière gauche derrière la muraille de ma dextre qui tout contre se plaque dessus, alors que j’essaie de retrouver mon air en venant desserrer l’étau du col de mon t-shirt m’oppressant le cou. La posture doit vraiment lui paraître bizarre, mais on fait avec les moyens du bord. Elle a changé mes couches, alors en termes de glace brisée j’crois qu’on ne peut pas faire mieux.

- J’entends ce que tu me dis. Oui. Bien sûr. Absolument. Umm-hum. Aheum…

Elle sait. Tori sait ! Comment c’est possible ?
L’ordinateur. J’ai acheté nos billets d’avion ici-même, avec l’ordinateur du Devil’s. Celui-même qui présentement traîne avec grandiloquence parmi la paperasse sur le bureau de ma mère. Cette mère même qui à ses heures nous révèle que sous ses apparats de brebis toute mignonne se cache la colère d’une maman louve redoutable ! Hail Mary, Full of Grace, j’suis baisé et bon pour la guillotine. Je n’étais pas préparé à ça. Mais alors là pas du tout. Les paluches toujours apprêtées sur la paupière et contre le collet de mon maillot, me voilà qui du cul se tortille dans le canapé, l’œil valide lisant et saisissant moult bouleversements par-delà la barrière de verre des lunettes de ma mère.

Elle est songeuse. Elle est distraite. Elle tergiverse. Elle pèse le pour et le contre. Elle ausculte, cherche et veut trouver l’arme du crime ! Comment je le sais ? Putain, mais c’est exactement la même allure et dégaine qui doucement se calque sur sa frimousse lorsqu’en famille on passe la soirée à jouer à Cluedo. Ma mère a du flaire, à ce jeu. Implacable investigatrice, lorsqu’elle est sur le point d’abattre sur table ses soupçons ; c’est exactement ÇA qui traverse et de manière mesquine qui plus est ses chatoyantes prunelles. J’suis cuit…

Ou alors elle se doute de quelque chose, présentement me cuisine… pour plus tard me cuir ? Hum. Peu son genre, mais pas fou. Ce n’est pas dans ses habitudes de colporter et pourtant au sujet de mon frère jumeau c’est ce qu’elle a fait. Ce n’est pas dans les manies de mon frère de faire le silence radio et pourtant cette nuit c’est ce qu’il a fait. Ce n’est pas dans mes habitudes de tourner autour du pot et pourtant c’est la méthode employée. Shit, mais qu’est-ce qui nous arrive à tous ? On est tellement sens dessus dessous !

- Mais si on se lassait de ce surplace… de cette inépuisable confrontation ? Si ne pas tourner le dos au problème était désormais devenu une question de survie et plus de vivre ? Si cette immobilité peu à peu nous enfonçait en un bourbier innommable et nous aveuglait de régression ?

Je m’arrête un instant, désespéré de recevoir ses réponses.

- Si battre en retraite nous offrait l’opportunité d’évoluer et de réattaquer le problème avec la clairvoyance et le courage de mille hommes ? J’veux dire, maman… regardes tous les efforts que tu y mets… pour finalement toujours te frapper le nez contre un mur de briques. Lâcher prise, parfois, tu n’es pas d’avis que cela peut être une belle réussite et victoire ? Une manière comme une autre de trouver une forme de vérité ?

C’est trop intense. Beaucoup trop intense. J’ai chaud. Jai soif.
Trop chaud et trop soif.

- J’pourrais avoir un verre d’eau, maman ?
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Victoria Davenport

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MessageSujet: Re: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyJeu 22 Avr 2021 - 11:46


Derek Morrow & Victoria Davenport

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Derek sait ! Sa réaction est subtile, mais suffisante pour me mettre la puce à l’oreille. Je crois percevoir une tension le submerger, une chaleur lui faire légèrement rougir le visage et un petit tressaut faire trembler sa paupière. Mon œil de lynx capte tout ! Mais pourquoi autant de nervosité ? Est-ce que Hunter lui a demandé de garder un secret contre moi ? À moins que la vérité soit beaucoup plus grave que ce que je m’imagine… Déjà que je peux très facilement me créer des scénarios horribles pour justifier l’absence et les problèmes de mon fils, je ne peux imaginer ce qui peut être pire ! Bon ça y est, je commence à me faire un sang d’encre, mon palpitant se mettant à battre la chamade dans ma poitrine et ma chaleur corporelle me quittant tranquillement. Je dois me parler de l’intérieur, me rassurer, avant de ne perdre connaissance. Je ne veux pas non plus lui brasser les épaules et le supplier de cracher le morceau, certainement que Derek me prendra pour une folle et ne voudra encore moins me partager ce qu’il sait de plus sur le sujet. Non, je dois être patiente et me calmer. J’aspire une grande bouffée d’air par les narines et expire doucement, sentant mes nerfs se calmer légèrement.

J’écoute mon invité avec attention, à l’affût du moindre petit indice qui me permettra de mieux saisir la situation. Mais plus les mots sortent de sa bouche, plus mes sourcils de froncent par l’incompréhension. Hummm… quoi ? Cette histoire de surplace, de vivre, d’immobilité, de regression… Nop, ça ne fait aucun sens à mes oreilles ! Est-il en train de dire que d’ignorer les problèmes d’argent du Devil’s Tail me permettrait de voir plus clair et de… vivre ? Je tente de trouver une logique à son conseil, mais je n’arrive définitivement pas à comprendre comment laisser les choses aller comme elles sont me permettra de mieux comprendre les motifs de Hunter. Enfin, comment puis-je rétablir les finances de notre entreprise si je fais fi du problème et laisse Hunter s'enfoncer à sa guise dans ce bourbier ? J'ai toujours trouvé que Derek avait un esprit logique, réfléchi, de bon conseil dans certains moments de ma vie, mais cette fois-ci, il me perd complètement !

Mes paupières se referment frénétiquement sur elles-mêmes, incrédule face à ce discours inattendu. Il me faut quelques secondes d'inertie avant de procéder la requête de mon fils, possiblement affecté par l'air sec de ce foutu bureau sans fenêtre. Je me secoue intérieurement, espérant que cet instant d'incompréhension ne soit que passagé.

« Oui, bien sûre... de l'eau... » que j'acquiesce dans un murmure.

Je déplace ma chaise à roulette latéralement afin d'atteindre le petit frigo situé dans le coin de la pièce. Des petites réserves se trouvent dans ce cube réfrigéré, histoire de ne pas mourir de soif ou de faim lors de ces longues heures à se chauffer le cerveau. Je saisis une bouteille d'eau plate et la tend aussitôt à Derek. Je réalise moi-même avoir la bouche pâteuse alors que mes mains sont étrangement moites. Mais je ne prend pas le temps de m'hydrater, mon esprit toujours tourné vers cette conversation qui prend une drôle de tournure. Je laisse mon invité se désaltérer un instant, m'offrant l'opportunité de rassembler mes pensées. Je ne peux pas rester sur cette impression, je dois creuser un peu plus profond afin de rassurer mon coeur de mère.

« Tu sais aussi bien que moi, Derek, que cette business, c'était le rêve de ton père et celui de Logan. Et qu'avec le temps, c'est devenu un mode de vie, mais aussi un lègue. Ce n'est pas pour rien qu'on vous a impliqué dans sa gestion, que vous avez vos parts dans l'entreprise, toi, Hunter et Majandra. Pour vous donner une assurance pour le futur, » que je partage avec douceur, mais fermeté. Avant que Derek n'ajoute quoi que ce soit, je lève une main et poursuis : « Je sais que c'est pas toujours rose avec Logan, mais il a véritablement votre bien-être à coeur, tout comme moi ! »

Il est évident pour tous que la relation avec son beau-père n'est pas des plus harmonieuses. Aussi fort ai-je pu souhaité et essayé d'améliorer leurs sentiments l'un envers l'autre, je sais que trop bien à quel point les deux sont trop entêtés pour démordre de leur rancune respective. J'accepte que nous n'avions pas une belle grande famille unie qui partage des soupers de Noël dans la joie et l'allégresse, se pardonnant les erreurs passées. Je comprends que Logan ait une certaine animosité envers Hunter pour les blessures passées avec sa propre fille, Majandra. Mais une chose est certaine, nous aimions tous les deux, Logan et moi, nos enfants profondément et inconditionnellement. Nous étions prêts à tout pour leur bien-être et également pour leur avenir. D'où tous les efforts que nous mettons sur ce bar.

« Vous devez comprendre, ton frère et toi, que si le bar coule, toute la famille en sera affectée. Notre survie en dépend, Derek. Donc ce n'est pas le moment de tourner autour du pot. »

Je n'ai plus envie de jouer aux devinettes, j'ai besoin d'avoir des réponses. Mais ça ne sert à rien de l'accuser de quoi que ce soit - s'il me cache bel et bien des informations -, vaut mieux y aller avec douceur et compréhension.

« Dis-moi... qu'est-ce que tu sais ? » que je lui somme, mes émeraudes captant ses azurs afin d'y déceler la vérité que je recherche.
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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyVen 23 Avr 2021 - 9:52


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La relation que j’entretiens avec ma mère est à la fois bizarre et privilégier. Dans le sens où sans la moindre crainte ou le moindre tracas, habituellement, l’on parvient à tout se dire. Avec l’âge, avec les années, avec la maturité et le semblant de sagesse de qui me drape, je crois que d’une certaine manière je lui suis devenu un bon conseiller et oreille attentive qui sait écouter lorsque nécessaire. Et vice-versa. Être père, ça m’a appris à comprendre ma mère et surtout voir tout l’amour que nous pouvons porter pour sa progéniture. Un amour viscéral et inconditionnel. Une nature humaine clairvoyante et pateline qui au moment opportun sait introduire en les cœurs des parents cette fibre d’affection et d’entière abnégation faisant de ce précieux sentiment non une seconde nature ; mais un impérieux  instinct qui jusqu’au fond des tripes vient nous chercher. Il révèle que pour nos enfants, nous sommes fous et parés à tout. Absolument tout. Le meilleur. Le pire. Aucune limite. Aucune lisière. Les frontières s’étiolent et l’on découvre qu’au travers de la chair de sa chair nous y avons laissé les plus belles et précieuses parties de nous-mêmes. Et mon bébé s’en est allé avec les miennes. D’une manière si fulgurante et violente que je ne parviens plus à me faire craindre sans me faire haïr… ne sais plus comment aimer sans avoir peur d’en souffrir et par-dessus tout j’en égards les vertus des valeurs familiales.  Reliquat d’un père attentionné et heureux. Reliquat d’un fils. Reliquat d’un frère. Reliquat d’un tendre et aimant époux. Reliquat d’un homme qui ne sait plus veiller sur les siens et sur lui-même. Ma vie, après Hailey ? Qu’une intarissable spirale infernale.

Je le constate dès lors avec ma pauvre mère qui se torture et s’écartèle sur l’autel ensanglanté par les déboires et misères de cette drôle de famille que nous formons. Après mon congé de l’hôpital psychiatrique, je me croyais assez fort et dévoué pour chasser les ombres qui depuis toujours se prolongent et veillent sur le foyer Davenport-Morrow. Hélas, sans grand succès… ou sinon ajouter quelques éclisses de ténèbres et de minuit en cet âtre gangréné par la Peine et la Tourmente. Ma mère est le pilier de cette famille et nous sommes qu’une ribambelle de maillons faibles qui la ramènent constamment vers le bas. C’est triste… au fond. Je crois que c’est ce qu’il me fait le plus mal. Me fait redouter le pire. J’ai essayé, maman. De toutes mes forces et aussi loin que cette vie à hauteur d’Homme pouvait me conduire.

La femme. L’enfant. La prestigieuse profession. L’amour. Le bonheur. La vie.
Mais la malédiction gangrénant le sang d’un Morrow a déversé toute sa vilenie et pestilence. Emportant dans un torrent de flammes, feu bien obscur, toutes ces richesses acquises et que j’étais si fière de d’offrir entre les mains de celle qui m’a donné cette fameuse vie. La raison pour laquelle est-ce qu’à une telle puissance, je peux mépriser et détester monseigneur Logan ; il représente tout ce que j’ai voulu être et ce que je ne serais jamais. Une cruelle et aliénante réflexion.  Une folie. Ma folie…

- Maman… s’il te plait…

L’Azur qui ne parvient plus à supporter l’Émeraude et qui s’empresse de s’incliner au salut de ce verre d’eau vide que de l’ongle de mon pouce gauche je triture le rebord. Je ravale les houles qui dans ma voix peut nous entraîner du rivage merveilleux au rivage hideux. Tergiversant comme ma mère cherche et me demande des réponses. Sur le point de nous échouer sur la rive, j’en contemple déjà les débris et mornes sédiments. Il est temps pour moi de gagner la terre ferme. Et espérer ne pas trop faire de ravage.

- Je sais. Je sais. Ne crois que je veux jouer les petits trous du cul ingrats non reconnaissants de tous les efforts, sacrifices et dévouements que vous portez. Le prix pour faire vivre le rêve de James et nous assurer un avenir à Hunter, Majandra et moi vous le payer très cher… et elle demeure une valeur inestimable.

J’essaie de marcher dans vos pas chéris, maman, mais j’y arrive pas. J’y arrive tout simplement pas. Et ce satané rivage, j’ai pas le temps de m’y échouer sur… je me noie déjà. Trop tôt ou trop tard…

- Ma décision est prise, maman. J’y arrive plus. C’est au-dessus de mes forces. Je… Je me suis assez perdu. Je dois me retrouver. Tu comprends ?

Je t’en prie, dis moi que tu comprends, maman ?

- Je vais quitter RevealDown. Je ne sais pas pour combien de temps. Revenir ici… c’est une monumentale et grossière erreur. Ce n’est pas de votre faute. C’est moi.

Ç’a toujours été moi… le problème.
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Victoria Davenport

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MessageSujet: Re: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyDim 25 Avr 2021 - 11:58


Derek Morrow & Victoria Davenport

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Nerveuse, j'utilise cette vertue que la maternité m'a muni avec les années, c'est-à-dire la patience. Tout ce temps à m'inquiéter et m'enfoncer dans la comptabilité de notre entreprise sera peut-être bientôt terminé, grâce aux informations que Derek me dictera bientôt. Je le vois baisser le regard, tout aussi anxieux que moi, ce qui ne fait qu'accroître ces palpitations qui font souffrir mon coeur de mère. Je m'attends au pire, mais en même temps à rien... Mais certainement pas à ça...

J'écoute ses paroles avec attention, ressentant tout le poids du monde peser sur les épaules de mon fils. Mon discours n'avait pas d'intention d'accusation, mais je sens Derek se sentir plus petit que jamais, me dictant à quel point il n'est pas digne de tous les efforts que nous faisons, Logan et moi, pour nos enfants. La nervosité se transforme bientôt en culpabilité, n'ayant eu aucunement le désir de lui faire sentir indigne de ce lègue. Pourtant, j'aurais dû mettre des gants blancs, sachant que trop bien les embûches et drames qu'il a pu traverser dans les dernières années. Après le traumatisme de perdre sa propre fille - ma petite-fille adorée et chérie -, les flashbacks d'une guerre sanguinolente et la détresse d'un divorce inévitable, qui pourrait s'en sortir indemne ? Les choses semblaient avoir repris leur place ces derniers temps et, aveuglée par mes propres problèmes, je n'ai pas vu l'épuisement s'immiscer en mon propre fils. La culpabilité me frappe de plein fouet et je dois faire de grands efforts pour ne pas me flageller et me fondre en excuses.

« Je vais quitter RevealDown. »

Les mots résonnent péniblement à mes oreilles, sentant mon coeur cesser tout simplement de battre pendant une brève, mais interminable, seconde. Je me serais attendue à tout, sauf... ça. Et pourtant, si je prend le temps de bien y réfléchir, tout fait du sens. Quoi de plus pénible pour Derek que de graviter dans le ville même où il a perdu sa fille, divorcé sa femme et dû surmonter ses démons intérieurs... J'ai tout fait pour le supporter, pour le remettre sur pieds, sachant tout de même qu'une mère n'a pas tous les pouvoirs pour sauver son fils. Un mélange de sentiment m'envahit alors, celui de ne pas avoir perçu avant la détresse qu'il peut ressentir, celui d'avoir été trop concentrée sur mes propres petits problèmes d'argent et celui d'avoir pu penser qu'il pouvait me cacher la moindre information concernant Hunter. Je me sens soudainement égoïste et indigne d'être sa mère. Mais je ne peux me laisser abattre par tous ces sentiments qui m'envahissent, ayant le devoir d'être l'épaule réconfortante pour mon fils.

Comme première réponse à cette déclaration inattendue et douloureuse, je me lève de mon siège et vient m'installer à ses côtés. D'une étreinte aimante et rassurante, j'attire Derek dans mes bras, tentant de lui transmettre tout mon amour.

« Je comprends. La seule personne qui peut te dire ce que tu as vraiment besoin pour te sentir mieux, c'est toi-même » que je lui murmure doucement, faisant de grands efforts pour retenir mes larmes et garder une voix claire.

Je relâche doucement l'étreinte et viens entourer son visage de mes deux mains. J'observe Derek un moment de mes prunelles humidifiées par l'émotion avant de poursuivre :

« Tu es plus fort que tu ne le pense, Derek. Fais-toi confiance. Et saches que je serai toujours là si tu as besoin de moi. De toute manière, je n'ai pas vraiment l'intention de partir en vacances dans les prochains mois, » que je rajoute avec un sourire doux sur le visage.

Un autre au revoir. Comme je peux les détester... Même s'il ne s'agit pas d'une mission militaire, la crainte qu'il puisse partir à jamais me tord le coeur. Je dois pourtant me rendre à l'évidence, Revealdown ne sera peut-être plus jamais sa maison après tout ce qu'il a pu y vivre. Je dois comprendre que la vie de mon fils n'est pas la mienne et que son bien-être prime sur le mien. Toujours.
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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyMer 5 Mai 2021 - 10:47


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Mille tourments enchaînés à nos chevilles, nous ne sommes jamais que deux silhouettes sibyllines et fébriles qui errent aux lisières d’abîmes de ce fourbu de monde qui sous le poids déclinant nous fatigue toujours un peu plus. Je redeviens ce petit garçon perdu et désemparé. Perdu et désœuvré. Un peu rouillé, un peu empoté, un peu abîmé, aux genoux meurtris, après la chute ; il se relève peut-être tout seul, mais c’est avec la peur au ventre, cette rumeur si sourde, tant de fois refoulée, que ce brin de petit bonhomme brisé se précipite au refuge ses bras. Lové dans cette étreinte, le vermeil s’écaille et révèle tous les maux de l’univers. Alors l’étau de mes bras autour de sa silhouette gardienne se resserre, les puissantes menottes se pressant sur les omoplates, froissant au creux des poings ce morceau de tissu imprégné de son parfum ; encensoir compensateur déliant par volutes de fumées éparses ces réminiscences d’outre-vie et d’outre-lieu. Le parfum qui a bercé toute mon enfance. Un ouragan agitant le treillis recourbé des côtes, après le grand naufrage ; je rentre enfin à la maison. Mon visage de feu et de nacre avec la paresse de notre au revoir et nos retrouvailles vient se nicher dans le creux de son épaule. Je ferme les yeux, retrouvant la quiétude et la sécurité de ces forteresses en ces mille lieux dressés et comme phares en mes inextirpables brouillards. Je rentre enfin à la maison.

Les balafres se veulent moins lancinants, moins pesants, balayés par la douceur de sa voix et le miel de ses paroles. Un peu de baume déversé sur ces plaies si vives et ferventes. L’Azur se voile, se châtre, se couvre de nuages et d’orages. Larmes et moires à ce que j’endiguais au plus profond de moi ; vers le déclin de ma fin trentaine, le môme et l’homme confondent leurs poussières et je comprends que j’ai encore besoin de ma mère. Conflictuel et irrationnel, cet instant qui se défait et refait. Nous défait et refait. Nous perd et nous retrouve. Je te perds et je te retrouve. Je rentre enfin à la maison.

C’est à l’abri de ses émeraudes que désormais je viens retrouver la Paix et la Sérénité, entrelaçant nos mains, pour empêcher qu’ils m’échappent et me filent entre les doigts. Je reste là, un moment, perdu en le maze de ses verdoyantes mordorés ; sourire pali de chagrin aux lippes et un goût de fiel au fond de la gorge. Cet au revoir glace en quelque sorte le myocarde. Le morne et gris hiver d’un adieu silencieux, mais qui avec ravage et tapage farde les pourtours de cette latente vérité. Sorte de fatalité.

- Je vais revenir. Je reviens toujours, maman.

Faux ou vrai ? L’avenir seul nous le dira. Mais peu importe le chemin, peu importe le temps, tu es là et tu le resteras toujours. Une mère. Un fils. Un long et indicible voyage. Une drôle et malheureuse d'histoire.

- Maintenant que tu sais te servir de FaceBook, on pourra s’écrire et à toutes les semaines et on se fera des FaceTime.

En ces adieux dissimulés, un poudroiement de promesses. Je souris, viens appuyer mon front tout contre le sien et ferme les yeux. Pensées contre pensées, tourmentes contre tourmentes, d’un souffle bouillant je demande :

- Je veux que tu me parles, maman. Même si je ne suis pas présent, je veux que tu me parles. De tes journées, de tes soirées, de ce qui t’as fait sourire ou pleurer. De ce qui te distrait ou tracasse.

Petit garçon soucieux et bancal qui ressent des choses… voit des choses… les affres d’une mère qui n’aura jamais finie de s’en faire. On se retrouve, comme on se perd.

- J’ai besoin de savoir.
J’ai besoin de toi… dans ma vie… Dans ce voyage.

Et enfin je rentre à la maison.
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MessageSujet: Re: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA) EmptyMar 11 Mai 2021 - 15:02


Derek Morrow & Victoria Davenport

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Soudainement consciente de l'importance de ce moment de tendresse, je tente d'apprécier tout de la personne devant moi; ces traits de visage, son regard attendrissant, la délicatesse de ses mains contre les miennes. S'il y a une chose que la vie a pu m'apprendre avec le temps, c'est que tout est éphémère. Du jour au lendemain, notre vie peut être bouleversé, que ce soit par des actions que nous posons ou simplement une catastrophe naturelle, d'où l'importance d'apprécier ces courts moments de répits. Ceux qui me connaissent savent à quel point mes enfants signifient tout pour moi, mais vraiment tout ! Je serais prête à tout faire pour leur bonheur, quitte à sacrifier le mien. Et c'est un peu ce que ces au revoirs me font sentir. Une brisure est apparue sur mon coeur dès l'instant où il m'annonça son départ. Mais une mère ne peut pas attacher ses enfants simplement pour se préserver d'une souffrance. Si son coeur lui dicte de partir, je serai derrière lui pour le supporter.

Je vais revenir. Je reviens toujours, maman. Une émotion me serre aussitôt la gorge et un sourire reconnaissant se dessine sur mes lèvres. J'apprécie son désir de rassurance, devinant très certainement la crainte qui m'habite de le perdre pour de bon. Mais je sais que trop bien que les chances qu'il ne revienne jamais vers sa ville natale sont plutôt grandes. Et je n'ose pas me désillusionner avec un espoir irréaliste. Une petite voix au fond de mon crâne me dicte qu'il s'agit bel et bien de nos derniers moments. Autant aimerais-je l'ignorer, autant je ne peux tout simplement me cacher la tête dans le sable. La souffrance serait encore plus grande s'il ne revenait jamais vers moi. Je continue à sourire face à sa requête de tout lui compter même en son absence. La frénésie de ma vie peut contribuer à cette peur de perdre contact, mais il n'y a rien qui ne m'empêchera de le rejoindre, par quelque moyen qu'il soit.

« J'aimerais quand même avoir quelques cartes postales de tes destinations. J'apprend la technologie, mais je suis quand même un peu vieux jeu, » que je répond d'un ton qui se veut léger.

Certes, mes compétences en terme de technologie s'améliorent, mais demeurent tout de même limitées. Enfin, n'importe qui pourrait utilisé son compte Facebook et m'envoyer un message virtuel. Mais personne ne peut feindre une carte postale écrite à la main. Des petites pensées qui rassureront certainement mon coeur de mère inquiète. Je serre un peu plus fort ses mains entre les miennes, mon front appuyé contre le sien. Une vague d'amour inconditionnelle me submerge, en profitant pour absorber tout ce que mon coeur peut prendre à cet instant.

« Je te promets de tout te dire, » que j'articule d'une voix douce.

Je le souhaite. Je souhaite être en mesure de tout lui livrer et faire preuve d'une grande transparence à son égard. Malgré ce souhait inestimé, je sais au fond de moi que je vais également tout faire pour le protéger... Lui épargner mes peines, mes doutes, mes tristesses, pour qu'il pense à lui et à lui seul. Qu'il puisse retrouver une parcelle de l'homme qu'il a été avant de subir tous ces traumatismes. Ce long voyage, il le fait pour s'aider et mettre un baume sur ses blessures du passé. S'il doit passer sa vie à se chercher dans des pays lointain, alors soit. Je l'aimerai malgré tout. Malgré la distance. Malgré mon chagrin de l'avoir loin de moi.

Je t'aime, mon fils.

THE END
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