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Tag quelquechose sur Revealdown Voteim11Sujet: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA)
Derek Morrow

Réponses: 9
Vues: 359

Rechercher dans: LAND OF CONFUSION   Tag quelquechose sur Revealdown EmptySujet: a work of art that i'm gonna lose. (VICTORIA)    Tag quelquechose sur Revealdown EmptyDim 18 Avr 2021 - 9:47

I hate goodbyes but this one's out of my control.
♫♪♫
(C) CSS + Crossover by Disturbed.


Négligemment, une énième clope suspendue au bec, j’extirpe du fourreau de ma poche mon Smartphone et l’arrache de sa mise en veille pour y voir reluire les chiffres de l’horloge digital. 22h30. Et cette tronche de God Michet qui me sert de beau-père n’est toujours pas sortie de la taverne ? Lentement, bien serrés, mes sombres et fins sourcils viennent se tricoter en-dessous de mon front barré par une profonde ride de perplexité. Entre mon index et majeur, je viens coincer le bâton de nicotine après y avoir inhalé quelques touches, me triturant nerveusement l’intérieur de la joue à grands coups de dents assassines alors que l’azur suranné par la fixette qui s’éternise contemple désormais les profondeurs d’abîmes retrouvées par delà les lucarnes de la façade du bâtiment. La fin de soirée tire doucement sa révérence, laisse place aux démons de la nuit et comme d’habitude l’ambiance en l’âtre du Devil’s Tail s’embrase comme un feu de Bengale. Les clients échaudent la monotonie de la journée au travers de grands rires gargantuesques, levées de coude et noient les tracas à grandes lapées de houblon. Pour avoir déjà été la copie carbone de ce genre d’ivrognes de macadam, je ne peux ignorer ou ne point m’ébrouer en les houles tumultueuses de cette terreur sourde et vague qui m’enivre. Je déteste lorsque ma mère repousse la fin de son chiffre et entame le tortueux voyage sans halte des heures supplémentaires. Cela signifie qu’elle n’est pas à l’abri des palabres insidieuses, de menottes trop tactiles et mirettes grivoises de la clientèle imbibée de bibine. Pour être barman, pour avoir à de trop nombreuses reprises servit ce genre de brutes épaisses à l’appétence abondante, je sais que ma mère peut rapidement devenir la figure de cette brebis sacrificielle que l’on balance librement dans la fosse aux lions. Elle adepte des lunettes roses pour y voir la vie et ses étranges personnages qui l’habitent avec la candeur d’une Candy vivant dans la maison aux pignons verts et accompagnée de son vaillant colley surnommé Lassy. Une Perle Immaculée pataugeant en les bas-fonds putréfiés de ce monde d’ivrognerie et d’intempérance. Heureusement que ce balafré de Logan est là pour veiller sur elle… j’vais pouvoir quitter les affres de cette ville de merde avec le cœur plus ou moins léger !

En les profondeurs inapaisées de mon tombeau, se délie et délivre la désolante mosaïque de mes douleurs d’humain, accablant le myocarde et le regard de bien sombres fresques alors que la peinture de mes desseins me présente un bien sinistre portrait. Je prévoyais filer à l’Anglaise. Partir comme un voleur. La vérité est que je ne peux pas lui faire ça. Pas à ma mère. Le reste de ce monde fébrile et fou peut aller se faire foutre ; mais pas Elle. Alors cet au revoir aura sur nos lippes ce goût de sèvre et de sel, le cœur ulcéré par mes déboires et secrets que nous partageons religieusement et qu’elle préserve sans pousser le moindre souffle d’infamie. Un exploit olympique, si tu veux mon plus humble avis, ma chouette.

22h45.

C’en est assez de faire le pied de grue ici. Quelqu’un va finir par alerter les flics et j’ai pas envie de finir cul par-dessus tête dans leur panier à salade. Ce serait le comble, que ma mère soit en plus obligée de venir payer ma caution et me sortir de prison. Genre d’adieux inoubliable qui se raconte très mal autour de la dinde durant Thanksgiving. Ragaillardi par le risque assumé de me frotter et piquer contre le blason d’or lustré de monseigneur Davenport, gros panda empoté, je balance ma clope consumée parterre, l’écrase de mon pied, fourre mes poings en les poches de mon sombre trench coat, voute les épaules et le front bien bas je quitte le trottoir d’en face pour rapidement me laisser engloutir en la moiteur et la fièvre de la taverne lorsqu’un couple de badauds ivres ouvre la porte.

Étranger errant au cœur de l’étrange, je ne risque aucun regard sur les distractions alentours, crois repérer derrière le zinc cerné de clients la tête de con de mon beau-père qui se la joue comme à l’usuelle monsieur sympa et cool. Une moue dédaigneuse à ce constat me constipe la gueule tandis que je me fraie laborieusement une voie en cette opulente et exubérante mélasse de quidams affectés trop ivres qui n’arrivent même plus à croire en leur bonheur artificiel. Mon chemin vers le bureau de ma mère est entravé par la fresque d’un gars qui french kiss le goulot de sa bouteille, d’un couple qui se french kiss sur la table de billard et d’une laideronne épeuré qui elle ne french kiss personne et se demande pourquoi justement personne ne veut la frencher kisser… j’aurais envie de lui expliquer que de nos jours avec toutes histoires de #quelquechose c’est franchement pas évident de french kisser quelqu’un sans se faire accuser de quelque chose ; mais je me dis que lui relever cette hypothèse serait un odieux mensonge et dernièrement j’essaie de m’attabler à ce concept très étrange et saugrenu qu’est l’honnêteté alors je ferme ma gueule et l’outrepasse comme on enjambe un sac poubelle éventré sur la chaussée. (La comparaison ne pourrait pas être less accurate, ma chouette.)

Bref je me cogne presque le pif contre la planche de bois. À l’image d’un boxer sur le point d’entrer dans le ring, de gauche à droit ma tête dodeline, une épaule après l’autre je les roule sur l’arrière, renifle un bon coup et vais même jusqu’à sautiller par deux fois sur place avant de dresser paluche et du revers de mes robustes phalanges asséner cet illustre toc toc toc.

Le tout caricaturé sous le regard mystifié de la petite mocheté esseulée qui doit me prendre pour le pire des dégénérés.

- Bah, quoi ?! Ta mère est-elle propriétaire d’une taverne ?
- Euh. Non. Elle est esthéticienne chez BoPeton.
- Et quand tu lui rends visite, t’es pas nerveuse parfois ? Genre que ta mère même pourrait te juger le pied d'athlète et le un kilo de peau morte sur les talons ?
- Euh…
-Bah dis-toi que c’est la même chose pour fiston.
- T’as peur que ma mère te juge le pied d'athlète et le un kilo de peau morte sur les talons ?
- Hin ?!
- On parle de quelle mère ici ?!


Arg ! Elle m’embrouille, la teigne !

- On parle de MA mère.
- Mais pourquoi tu m’as parlé de ma maman ?


En simultané avec cette grande question de l’année, la porte du bureau de ma mère s’ouvre enfin et j’ai même pas le temps d’apercevoir son minois que je m’exclame :

- Tori ! Maman ! Mère !

J'peux pas être plus clair, right, ma chouette ?
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