nothing's gonna change my world Derek Morrow MESSAGES : 4058 BARGE DEPUIS : 14/01/2019 ROYAUME : Empire State of Mind.
| Sujet: (DEREK) you're the savior of nothing now. Dim 24 Fév 2019 - 17:12 | |
| Derek Morrow Always hoping that something will spark. | Lors de ce doux vingt-et-un octobre 1980, ma tronche de cake est apparue dans ce monde apocalyptique qui s’avère être revealdown, floride, planète terre. Vous pouvez le calculer au nombre de squelettes dans le placard, je déclare avoir trente-huit automnes. Puisque que je n’ai pas eu l’occasion de choisir la chaumière dans laquelle je suis arrivé, ma classe sociale appartient à celle des hurluberlus moyens. Défais de ce moule, c’est ce qui m’aspire joyeusement à devenir ancien sergent à l’unité de régiment de logistique de combat pour le united states marine corps que vous avez le malheur de croiser aujourd’hui. Dans les grandes confessions, je peux également vous annoncer que je suis fraîchement divorcé et que l’étiquette de hétérosexuel se colle à mon front. Qu’est-ce qui me rend si spécial à vos yeux de biche émerveillée ? Bah, voilà capacité de radioactivité. génère en permanence des radiations, manipule leurs énergies, pour créer des vagues de chaleur incendiaires et à un plus faible niveau infecter une victime exposée aux radiations. Également redoutable adversaire au corps-corps et assez dégourdie avec les armes blanches. Avec tout ça, j’appartiens à la classe des ASHES TO ASHES et qu’avec tout ça je me vois être royalement fucked-up. Sans comprendre pourquoi, les gens me comparent à Jake Gyllenhaal. Mais l’habit ne faisant pas le moine, comme on dit ! |
Floride, 2017/2018 Institut psychiatrique. Toujours en mes ardeurs liminaires, rien ne peut m'arrêter, je reste tel suspendu dans l'univers. Que Diable m'ont-ils fait ? Ma vie se coince à ces nœuds, captif de ces chaînes que je traîne et leurs cadences qui m'enchaînent. Comme si le brouillard pharmaceutique en lequel je m'engouffre parviendra réellement à m'apporter cette sagesse auguste ? Hypocrite ! Lâche ! Stupide chien docile ! La curiosité des gouffres, au souffle de l'abîme qui palpite follement derrière le treillis recourbé de mes côtes, je ne suis qu'ornière que tout indiffère, mon esprit dément dansant près du puits de la chute infinie. Je renie. Je fuis. Je prétends, flamboyant et charmant, dans mon inertie, mais toujours en mes ardeurs liminaires, rien ne peut m'arrêter. De mes mains moites, j’agrippe les deux roues ma satanée chaise roulante et roule jusqu’au centre de cette chambre capitonnée en laquelle j’erre depuis cette ère de guerre qui m’a complètement détraqué et handicapé. Je. Vais. Marcher. À. Nouveau. Je m’accroche à cette promesse, parce qu’il n’y a que ça qui m’importe désormais ! DOCTEUR WILLIAMS : … Sergent Morrow est un sujet paradoxal qui présente de toute évidence une réaction psychologique consécutive, soit un trouble de stress post-traumatique. À la psychiatrie militaire, le patient présentait un affect émoussé et était dans l’incapacité de pouvoir utiliser des termes exacts et précis lorsqu’on lui demandait de mettre des mots sur l'évènement traumatisant. Sujet d'assez grande taille, au contact récitant, s'exprimant évasivement, commençant par s'enquérir sur les convictions éventuelles de l'expert concernant son problème. Ses facultés mentales, relationnelles et verbales étaient fortement entravées et dissociatifs. Comportement d’évitement qui se manifestait hors les consultations. Devant l’expert, toutefois, le sujet souffrait d’une réelle détresse psychique, son langage corporel manifestant les symptômes d’hypervigilance, de nervosité et de divagation. Il avait de la difficulté à se concentrer, facilement distrait, il était couramment obsédé par une impression de désastre imminent et de danger perpétuel. Manifestation d’hyperstimulation qui dérogeait dans son tempérament des signes d’irritabilité et d’impatience. Comportement désorganisé qui l’emmenait à se dissocier de la réalité, réflexe indépendant de la volonté du patient, il éprouvait une grande difficulté à mener à terme ses activités et exercices proposés par l’expert. À de nombreuses reprises, le sujet avait manifesté un comportement violent et des gestes agressifs à l’égard du personnel. Fragile aux vagues de réminiscences et incapable d’empêcher les souvenirs de revenir le hanter. Symptôme d’intrusion qui se manifestait inopinément, une voix, un visage, un geste et ou un simple objet pouvait devenir un facteur déclencheur et procurer chez le patient une crise d’angoisse imminente, le replongeant ainsi dans des séries de flash-backs envahissants reliées à l’évènement traumatisant.VOIX ÉTRANGÈRE : Son transfert à votre institut, il s’est déroulé comment ?DOCTEUR WILLIAMS : Son transfert à l’aile psychiatrique de l’hôpital s’était déroulé proprement et calmement. Le sujet étant sous les ordonnances des antidépresseurs, antipsychotiques, anxiolytiques, prescrit par l’expert de la psychiatrie militaire, et de surcroît immobilisé par un instrument de contention, en prévention à tous signes de résistances. À son arrivé dans notre institut, le sujet était considéré comme un individu extrêmement dangereux, au tempérament impulsif et violent. Les névroses traumatiques de guerre emmènent souvent les patients à se créer un univers, pour se protéger d’une réalité difficile. Ce qui était le cas pour monsieur Morrow. VOIX ÉTRANGÈRE : Et vous ne savez toujours pas ce qui a plongé un homme tel que lui dans un tel état. Six mois. Six mois qu’il est confiné dans ce trou et toujours rien ! DOCTEUR WILLIAMS : Sauf votre respect, madame Davenport…Loin, bien loin enfermé dans ma prison cotonneuse, j’attends que l’épée de Damoclès tombe. VICTORIA DAVENPORT: Il est entré en contact avec son frère jumeau ? Sa femme ? DOCTEUR WILLIAMS : Non. Je le regrette. VICTORIA DAVENPORT : Mais son dossier à votre institut se ferme aujourd’hui ! Il reçoit son congé. Je comprends que vous soyez tenu au secret professionnelle, mais comment suis-je censée expliquer tout ça à notre famille ?! Il y a six mois, on le pensait encore en mission Dieu sait où dans le monde ! Et j’apprends ce matin que mon fils est rentré aux États-Unis en chaise roulante et souffre d’une maladie mentale ! Il a défendu et protégé son pays et c’est ainsi qu’on le remercie pour ses services ?! DOCTEUR WILLIAMS : L’état actuel de monsieur Morrow permet un retour en société progressif. Il n’est plus un danger pour lui-même et les autres. Derek va avoir besoin de votre soutien et compréhension. Sa condition physique reste temporaire. Avec le temps, il va retrouver son autonomie et l’activité complète de ses membres inférieurs. Il a simplement besoi---VICTORIA DAVENPORT: Sauf votre respect, docteur, seule, après le décès de leur paternel, j’ai élevé mes fils. Vos conseils, vous pouvez les dires à une autre mère monoparentale ! Maintenant, où dois-je signer ?TAKE A BITE OF THIS WORLD WHILE YOU CAN CLEARWATER DOWNTOWN, REVEALDOWN, FLORIDE. À l'an 2019, vers les 20h30...
Ses grands yeux à la couleur de l’émeraude s’écarquillent de stupeur et de frayeurs mêlées. Ses pommettes empourprées d'un rouge incandescent se sont atrophiés d'une lividité lactescente alors que le derme caramélisé de son visage métissien avait suivit la transgression de cette fadeur effrayante. Ses lèvres vermeilles et pulpeuses se contorsionnent de manière inhumaine, un vacarme assourdissant faisant vibrer ses cordes vocales, mais que ma propre léthargie n'arrive pas à saisir le sens de cette grimace. Elle hurle. Elle me hurle dessus et me pointe quelque chose de son index tremblotant. Je suis grisé jusqu'à la moelle, mes yeux écarlates et bouffis par l'ivresse n'arrivent pas à réunir la concentration essentielle pour pouvoir intercepter ces gestes véloces qui me sont destinés. Seuls quelques mètres nous séparent. Pourtant, j'aurais parié ma vie que nous sommes séparés par un vaste infini de kilomètres. Au beau milieu de cet espace, nous pourrions très facilement y insérer l'étendue de la mer...Bref, je la pense loin...très loin. Trop loin pour que je puisse l'entendre. Trop loin pour que je puisse traverser ce fichu carrefour achalandé de chauffards empressés et inattentifs. Trop loin pour que je puisse l'atteindre... elle. Elle qui sautille frénétiquement sur le trottoir et ne cesse pas de me pointer je ne sais quoi dans mon dos. Elle pleur et hurle. C'est pénible à regarder, mais jamais la pensée fatale et meurtrière ne me vient à l'esprit. À bien y réfléchir, je le devrais : je suis là, debout sur mes jambes oscillantes alors qu'un marteau tambourine mes tempes meurtries d'un mal de crâne colossal. Je suis là au beau milieu du boulevard principal du centre-ville de RevealDown et cherchant en vain à traverser ce ruban goudronné. Les voitures fourmillent partout autour de moi et m'étourdissent que davantage. Un crissement de pneu explose à mes arrières. Je jette un regard par-dessus mon épaule, éblouis par ce cercle lumineux que l'on me crache dans les yeux. Des klaxons tonnent en chœur, le jet de lumière grossissant considérablement dans mon champ de vision subdivisé. Et il y a un "crash", de très près précédé d'un "paf" saillant et brutal. Le genre "paf" qui se répercute instantanément sur votre cœur et vient assoupir toute pulsation cardiaque... Une mort banale, pour un gars banal qui traversait une rue et pensait aller reconquérir le cœur de son ex-femme qui se retrouve de l'autre côté. L'ange noir est passé. Il m'a fauché de pleins fouets. Je dégringole du pied de ce précipice qu'est ma vie, contre laquelle je ne cherche même pas à m'y cramponner. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, mais étrangement je l'accepte. Tout est clame...paisible. Mon cœur agonisant se raccommode de ses innombrables cicatrices et j'ai l'impression d'être dans un état d'ébriété constant. Je suis soulagé et je m'abandonne plus profondément encore dans l'antre de ce songe incompréhensible. C'est la fin. Voilà tout. De l’autre côté, je retrouverai peut-être ma fille, Hailey… et mes hommes… morts au combat. Mais je ne vois pas les cieux ou encore moins les ténèbres. La brume, cette sérénité, voilant mon esprit et drapant le fiasco de ma vie, s’écorche et s’entaille. Une clarté aveuglante perce la pénombre. Les bruits tonitruants chassent ce mur de quiétude qui désormais se casse comme un mur de papier mâché. Et il y a sa voix. Avant tout… incitatrice et floue. Ensuite, incendiaire et entière. - Derek. Reste avec moi. Je t’en prie, reste avec moi…Nell. Je redeviens celui en qui elle espère quelque chose. Je redeviens celui en qui elle voit un espoir. Fragile, éphémère, insignifiant, peut-être, mais à cet instant précis, là où les souvenirs de ce que nous étions et sommes à présent se fondent l’un dans l’autre, et je le jure devant Dieu, plus vivant que jamais, je le suis ! En cette seconde où mon esprit vacille vers l’inconscience, incroyablement fragile aux guets de la conviction, la promesse de nos anciens jours se vautre dans cette atmosphère tragique et ridiculement mélancolique… - …Où je pense…- Quoi ? Derek, j’ai pas compris !- Papiers---divorce---tu peux---te les fourrer---…Où je pense. Et tout devient Ténèbres… • • • En me fiant à la repousse de barbe qui me gruge les joues, je peux déduire que je suis dans le coma depuis deux ou trois jours… mes doigts tremblants glissent à nouveau sur mes joues velues et je comprends alors que ça fait quatre jours. Quatre jours ! Sacrebleu, je n’ose même pas imaginer l’état de ma gueule, qui doit forcément me donner des airs plutôt familiers avec ces clochards puants que j’ai pour aisance d’ignorer au détour d’une ruelle crade et plus communément les façades de ces tavernes miteuses que je visite religieusement… - La mort vous a frôlé de près, monsieur Morrow. À juste titre, pendant 20 minutes, vous l’étiez. Vous n’aviez plus de pouls…O combien ironiques et tragiques ! Les stagnations d’une vie d’Enfer qui constamment s’englue dans les fiels marécageux et sépulcraux. La mise en pause de mes conneries et fresques. Arrêt sur l’image… ou plutôt les barbouillages confus et grotesques. Le cœur épuisé dans la noirceur qui le drape et l’engorge… et qui repart dans les tumultes et désaffections. - déclaré cliniquement mort. Par chance votre cœur s’est remis à battre !- J’t’emmerde... que je trouve la force de chigner, la voix graveleuse de déshydratation et d’inutilisation alors que je me sens toujours dans les choux. - Pardon!?- Derek ne croit pas en la chance. C’est vrai. Je ne crois pas en cette sornette qui est simplement basée sur un hasard qui se provoque. Mais mes croyances absentes ne sont point la cause de ma soudaine ardeur…. C’est plutôt la voix intrusive et pétillante de sarcasme qui me traverse présentement l’âme, à laquelle je m’accroche, m’attache et ramène à la réalité. - À juste titre, c’est un homme qui ne croit en peu de chose, qu’elle trouve bien évidemment utile d’ajouter. Je veux exprimer mon agacement, mais la désagréable sensation d’avoir un pot de fleur en céramique qui me tombe sur le crâne me réduit au silence et me fait dégouliner de sueur comme si je joggais sous un soleil de plomb, dans le désert et bien sûr fringué d’un épais habit de neige… - Bonjour, docteure Collins ! J’étais en train d’examiner les constantes de notre belle au bois dormant et le voilà qu’il se réveil ! Je lui expliquais justement---- Oui, Marcus, je sais. J’ai entendu. Merci. Et à ce que je vois, pour changer, il est d’une humeur de chien. Allez, je t’épargne le fardeau. Je prends le relais. - T’es certaine ? - Oui. Il jappe, plus qu’il ne mord. - Hahahahahahahaha ! C’est hilarant, ça, Nell ! Hahahahahahahaha ! Je la garde en note celle-là ! Hahahaha-jappe plus qu’il ne mord-hihihihi ! Et dans un nuage arc-en-ciel qui empeste la joie de vivre, la caricature de Docteur Dolittle s’éclipse de mon champ de vision et pendant un instant je reste là à contempler le plafond blafard aux néons criards. - Après une nuit laborieuse passée sur la table d’opération, une greffe osseuse pour réparer une fracture à la colonne vertébrale, tu ne t’en sors pas trop mal. Marcus a raison, t’as une veine à faire peur !Un profond soupire d’exaspération. Silence. Friction de tissu, semelles qui se traînent sur le sol, un bruit métallique que je ne distingue pas, un quidam au loin qui hurle au meurtre et une agréable odeur de lavande inonde mes narines. J’ouvre les yeux. Je vois une tête. Sa tête. Du moins, une vue HD et 4K de son visage de porcelaine. En fait, ma vision floutée dans le nuage pharmaceutique reconnaît sa peau hâlée, difforme ses traits, pourtant si beaux habituellement, mais que l’extrême proximité altère au point de voir qu’un faciès muni de deux orbites. Elle s’arque, pour ausculter, j’imagine, une plaie quelconque au-dessous de mon crâne, ce qui me donne une vue plutôt agréable du V généreux de son chemisier déboutonné à un niveau où il est encore question de coquetterie charnelle, sans pétasserie érotique. - Nous craignions le traumatisme crânien, avec le coup que tu as reçu à la tête, outre une légère commotion, ce sont ta nuque et ta colonne vertébrale qui ont sérieusement été endommagés après l’accident. Il a fallu prélever un morceau d'os sur ta hanche et procéder à une greffe pour résorber le trauma. Les symptômes d’une opération aussi délicate prendront un temps avant de disparaître, tu passeras ta convalescence ici. Tu vas devoir faire de la physio… encore. Les séquelles restent mineures, entorse cervicale, quelques égratignures et ecchymoses. - Qu’est-ce qui s’est passé ?- À la sortie du cabinet d’avocats, vendredi dernier, t’étais complètement ivre et comme qui dirait en désaccord avec ce que t’as proposé maître Clark. T’as pourtant signé les papiers, mais tu voulais contester et détruire le contrat. Ce que j’ai refusé. Tu m’as pourchassé jusqu’à ma voiture, mais t’as fini sur le capot d’un automobiliste, trop soûl pour traverser l’artère principal. Elle relate cette charmante histoire, sans réellement me prêter attention, engluée dans les examens cauteleux sur ma carcasse et la sachant encore blessée de notre dernier entretien. - Nell…Elle évite délibérément la caresse de mes doigts tendues vers le dos sa main, traînant des pieds pour contourner mon brancard et venir s’y poster à l’extrémité, là où mes sentinelles de givre ne parviennent plus à la voir. - J’en peux plus, Derek. J’ai plus la force et le courage de te contredire. De me battre contre toi. Je suis épuisée, psychologiquement et physiquement. Tu me gardes prisonnière, seulement tu n’en as plus le droit et je suis fatiguée de me battre pour ma liberté. Ces visites à toutes heures de la nuit, ces coups de téléphones, les cris, les menaces, les larmes, ta colère, ma tristesse et l’attente impossible qu’un jour tu acceptes notre fin. J’en peux plus. Ça doit s’arrêter. - Laisse-moi te prouver que notre mariage est récupérable. Je me reprendrai en main. Tu ne peux pas nous faire ça. Tu ne peux pas me faire ça. Nell, donne-moi une chance. La vérité ? Ce n’est pas la première fois qu’elle me regarde avec autant de tristesse et de déception. Ce n’est pas la première fois qu’elle prend le risque de céder à mes promesses d’alcooliques, ici, là, maintenant, tout de suite, moi-même, je n’y crois plus… - Je sais que l’homme que j’ai aimé et épousé n’est jamais bien loin. Il est là, à quelque part. Seulement, il se cache derrière ce masque que je ne lui reconnais pas. Je ne t’abandonnerai jamais, mais je ne peux plus t’accompagner aussi bas. J’en aie plus la force… je t’en prie, ne te fâche pas. Essaie de comprendre. Qu’est-ce qu’il y a à comprendre ? Qu’est-ce qui nous est arrivé ? Pourquoi nous en sommes rendus là ? Qu’est-ce que j’ai manqué ? Le spleen s’empare de moi. Au périple de mes cervicales qui me font souffrir le martyr, je prends le risque de relever la tête de contre l’oreiller et de la regarder. De la voir. Véritablement. Pour la première fois, depuis des années. Il y a quelque chose qui s’est brisé en elle. Elle me parait fragile, tourmentée, tremblante comme ces animaux encagés dans un piège qu’ils ne peuvent se délivrer et qui les garrotte jusqu’à l’asphyxie. Elle a peur de moi. Et c’est pas ce constat qui me trouble le plus. Ce sont ces fêlures qui lézardent le pare-brise de ses yeux maussades et ternes, façades de verre qui me reflètent les coffins d’une âme en peine et torturée. Il y a ce vide qui se comble de vide. C’est terrifiant. Il n’y a plus rien qui se reflète dans la sombre clarté de ses vertes pupilles, comme obnubilées par les ondulations moribondes d’une flamme rutilante qui valse piteusement dans une pénombre grandissante. Je suis cette flamme qu’elle a regardé mourir à petit feu. Comment ai-je fais pour ne pas le voir avant ?! Notre mariage, notre vie, elle n’a pas toujours été comme ça. Notre histoire a été comme notre amitié : Une étoile filante enflammant l’espace d’une seule seconde les cieux, pour ensuite aller s’égarer et mourir dans l’ébène du ciel. Un putain de feu de paille, oui ! Cette lointaine époque sacrée où jamais elle n’attisait la moindre fureur et le moindre regret. Temps de paix où nous étions que deux âmes fêlées qui se chérissaient d’un amour pur et simple. Une amitié platonique et sans aucun défaut. Elle prenant peu à peu la place d’une meilleure amie et presque celle d’une sœur ! Une amitié qui n’était point barbouillée d’aversion, de chagrin, de conflit, d’indignités et d’infâmes vicissitudes. Un temps où jamais je n’aurais pu croire cela possible. Un temps où, à quelque part trop naïfs, on se confiait et se garantissait que de belles promesses. Temps qui s’est désormais sordidement effiloché entre nos doigts. Moment où désormais on se voit être que deux étrangers orthodoxes qui se connaissent malgré tout par cœur. Et elle me parait si loin et désormais inatteignable… - N’attends pas. N’attends plus, Nell. Je n’accepterai jamais ce que tu me demandes. C’est hors de mes forces. Pas avec ce que nous avons vécus et traversés. Pas après Hailey C’est la première fois que j’ose prononcer le prénom de notre fille. Petit brin de femme qui nous a quitté prématurément et injustement. Trois ans, déjà. Mais je creusais déjà dans la terre, de mes ongles amochés et sales, ma descente aux enfers… parce que le mal de vivre a depuis longtemps imprégné sa marque en les replis obscurs de mon âme. Une bouteille de fort pour engourdir mes démons intérieurs. Une bouteille de fort pour célébrer notre mariage. Une bouteille de fort pour étourdir nos malheurs. Une bouteille de fort pour me montrer à la hauteur et supporter notre fille, âgé de 5 ans, qui a lutté jusqu’au bout contre la leucémie. Une bouteille de fort pour oublier mon chagrin de père et pour de bon perdre la femme que j’aime… Elle a raison. Je dois la laisser partir… - Promets-moi seulement une chose…- Derek, s’il te plait, qu’elle souffle, appréhendant le reste de mon discourt. - Lors de nos vœux de mariage, tu m’as fait promesse de ne jamais binge watcher une saison de Game of Thrones en mon absence. Notre divorce ne te délivrera pas de ce serment prononcé devant notaire et témoins ! Elle me sourit, tristement, pour ensuite rigoler sincèrement. Un rire bien trop franc et scandant qui s’envase dans un moment qui n’est pourtant pas propice à pareille boutade, mais qui nous fait un bien fou ! - T’es tellement con !Je redeviens celui en qui elle espère quelque chose. Je redeviens celui en qui elle voit un espoir. Fragile, éphémère, insignifiant, peut-être, mais à cet instant précis, là où les souvenirs de ce que nous étions et sommes à présent se fondent l’un dans l’autre, et je le jure devant Dieu, plus vivant que jamais… … je le suis !
AS LONG AS THERE'S A MEMORY IN YOU MIND | Pseudo : Disturbed ou Narvik. Où as-tu donc connu le forum ? S'était le cadeau surprise au fond d'une boîte de froot loops Serait-il indiscret d'en savoir un peu plus sur toi ? Je suis un petit hippocampe sans nageoire Le forum, tu en penses quoi ? Il est moche. Pourquoi je suis icitte ? As-tu des demandes spéciales ? TOUT CE QUE VOUS VOULEZ ! |
Dernière édition par Derek Morrow le Sam 27 Fév 2021 - 9:58, édité 13 fois |
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