exekiel rainhill
this mess is mine
| Lors de ce doux 19 mars 1985, ma tronche de cake est apparue dans ce monde apocalyptique qui s’avère être Kirkja, Faroe Islands. Vous pouvez le calculer au nombre de squelettes dans le placard, je déclare avoir trente-quatre automnes. Puisque que je n’ai pas eu l’occasion de choisir la chaumière dans laquelle je suis arrivé, ma classe sociale appartient à celle des hurluberlus pauvres. Défais de ce moule, c’est ce qui m’aspire joyeusement à devenir berger sans mouton et mule sans le savoir que vous avez le malheur de croiser aujourd’hui. Dans les grandes confessions, je peux également vous annoncer que je suis célibataire et que l’étiquette de d'hétérosexuel je crois bien! se colle à mon front. Qu’est-ce qui me rend si spécial à vos yeux de biche émerveillée ? Bah, voilà la manipulation empathique. Avec tout ça, j’appartiens à la classe des humain; élément de feu et qu’avec tout ça je me vois être plongé dans un de mes contes de fée d'enfance avec tout cet univers qu'est Elvendyr, faut croire que ma mère n'était peut-être pas si barge que ça.... Sans comprendre pourquoi, les gens me comparent à Gaspard Ulliel. Mais l’habit ne faisant pas le moine, comme on dit ! Je suis de nature spontanée mais je ne veux pas que le choix de mon élément et pouvoir soit un choix du staff. |
Vous savez quoi? Bah, j'aime trop les gens! Je m'appelle Exekiel. Je suis berger sans mouton et sans frontières. Et me voilà tout fraîchement débarqué à RevealDown. Je suis un homme troublé - mais bon qui ne l'ai pas un peu au beau milieu de toute cette merde, hein!? - qui a pratiquement grandit sans parent et sans attache. Je ne connais pas l'amour. Je ne connais pas la vie, ni la mort. Je ne connais pas grand chose et j'en aime beaucoup trop. Je suis un vrai pot de colle sur deux pattes, je fais confiance à n'importe qui et je te concocte les plans les plus cons de tout RevealDown. Gare à toi. Gare à moi. Gare à eux. Je m'appelle Exekiel, berger sans mouton et sans frontières et je risque de dangereusement bien vous aimez, vous en êtes averti!
TAKE A BITE OF THIS WORLD WHILE YOU CAN
La vie avait de bien plus grandes promesses pour le petit prince. Le jour où le ciel sera terre et la terre sera ciel, le jour où soudainement rien ne fera plus de sens, le petit prince comprendra que la vie attend bien plus de lui. Au-delà, les frontières. Au-delà, cette île. Il trouvera son chemin, verra au travers les regards de autres et il sau--
- Et il saura les comprendre. D'un cœur léger et bon. D'un cœur qu'ils partageront. Oui, je sais. Mais sa maman? Tu as oublié le passage avec sa maman! À l'époque, cette histoire, elle me l'a comptait chaque soir. Chaque soir depuis maintenant cinq ans. Cette histoire, je la connaissais mieux que mon prénom. Cette histoire, j'en connaissais chaque mot et chaque virgule.
- Chéri, cette fois sa maman ne peut pas le suivre. Se n'est pas son destin à elle. Mais tu sais, le prince, il le comprend ça. Il suivra son destin et saura au fond de son cœur que sa maman est bien fière de lui. Tu comprends?
- Mais --
- Allons. Exekiel. Cette fois, c'est ainsi que l'histoire se termine. Et maintenant chéri; c'est l'heure du dodo. Sur ces mots, elle se pencha au dessus de mon front rêveur et y déposa le plus doux des baisers. Dans une magie dont seules les mères semblent connaître le secret, mes petits yeux azurs se mirent à cligner de fatigue, laissant mon esprit valser entre le pays des rêves et les iris noisettes de ma mère qui me contemplait avec amour. Maintenant, je reconnaîtrais ce regard parmi mille. Ce regard ardent. Ce regard d'une sérénité incommensurable. Ce regard dévastateur. Le regard d'une condamnée…
Ma mère sursauta. La porte d'entrée s'était brutalement ouverte dans un vacarme assourdissant.
Chéri, papa est arrivé. Maman, va descendre pour lui parler un peu. Et toi et moi on va jouer à un petit jeu; si tu restes couché bien gentiment dans ton lit toute la nuit, demain je vais te faire ton déjeuner préféré. Tu sais, les pancakes en forment de cœur!? J'acquiesçai à sa proposition d'un léger sourire. Sachant pertinemment que ceci n'avait rien d'un jeu.
Je t'aime Exekiel. Au-delà, les frontières. Et au-delà, cette île. Ces mots, ils sont gravés sur mon cœur, ils sont gravés sur mon âme. Ces mots, elle les pensait. Ces mots ce n'était pas de ces délires habituelles. Ce n'était pas de ces histoires d'Elvendyr, Harvest et passage secret à RevealDown. Pendant l'espace d'un instant, une mince poignée de secondes à laquelle je n'ai pas réussit à m'accrocher assez longtemps, pendant un bref délai, on m'avait rendu ma mère. Depuis quelques années déjà elle délirait. Marmonnait des histoires incompréhensibles. Marmonnait
une histoire incompréhensible. Et cette histoire, elle me l'a racontait chaque soir avant de dormir. Cette histoire, je la connaissais sur le bout de mes doigts la récitant de mémoire sans jamais vraiment y comprendre un mot. Ma mère, je l'ai perdu soudainement. Ma mère, je l'ai retrouvé l'espace d'une poignée de seconde qui me fila entre les mains à une vitesse déconcertante. À peine ses mots prononcés s'était-il envolé au rythme des vagues de la côte, que j'avais retrouvé ce regard cendré complètement éteint qui lui collait au visage en permanence depuis des années.
Sans dire un mot de plus, elle se leva, me regarda puis ferma ma porte. Je suivis son parcours au son des marches craquant sous son poids. Tranquillement je rabattus ma couverte jusque sous mon nez. Je savais. Dans une réalité malsaine, la vérité s'était exposé à moi. Exposé dans une aisance quasi-affligeante.
Un déflagration. Résonant encore au creux de ma cage thoracique.
Ma mère, je l'avais perdu pour de bon, cette fois.* * *
Un mouton. Deux moutons. Trois moutons…C'est ce que j'avais trouvé de mieux pour trouver le sommeil après toutes ces années, compter les moutons. Enfin. Compter
mes moutons.La nuit où mon père avait abattus ma mère à bout portant était bien loin. Et lui aussi l'était d'ailleurs. Il avait fuit sans même fermer la porte derrière lui. Laissant son garçon de neuf ans à l'étage, jouant au petit délire de sa mère. Pas besoin de vous dire que le lendemain matin, aucune pancake ne m'attendait à la cuisine. Pas besoin de vous dire que le lendemain matin, ma vie avait changer du tout au tout, basculant vers un précipice sans fond dans lequel je m'enfonce encore aujourd'hui vingt-cinq ans plus tard.
Quatre moutons. Cinq moutons. Six moutons…C'est ce que j'avais trouvé de mieux pour trouver le sommeil après toutes ces années, compter les moutons. Enfin. Compter
mes moutons.J'étais maintenant un fier petit berger de 34 ans. Évitant les gens comme la peste. Ressassant un passé qui n'était plus. Chantant les misères de la vie.
Sept moutons. Huit moutons. Neuf moutons…C'est ce que j'avais trouvé de mieux pour trouver le sommeil après toutes ces années, compter les moutons. Enfin. Compter
mes moutons.Un instant. Mais ils s'en vont où comme ça mes moutons?
- Hey! Hey! Mais vous allez où comme ça, bande de moutons sans cervelle! Les moutons,
mes moutons sautaient la clôture du verger. Comme ça. Tout bonnement. Se l'a jouant: je-suis-un-mouton-je-m'en-vais-et-essaie-de-m'en-empêcher-juste-pour-voir! Ahuris, je me leva d'un bond, les jambes encore engourdit, attrapant mon bâton du Tout Puissant Berger et sifflant mon chien à la rescousse. Ce vieux bâtard me dévisagea un instant, comme si il se demandait si ça valait vraiment la peine de lever son joli petit derrière pour courir après ses petits nuages qui décidait de se la couler douce…ailleurs! Heureusement pour lui, il s'était finalement décider de partir à la poursuite de nos petits amis de laine.
Dix moutons. Onze moutons. Douze moutons…- MAIS C'EST QUOI CETTE MERDE?! Je m'étais arrêter net devant ce portrait des plus déstabilisants. Les moutons. Enfin.
Mes moutons. Voilà. Voilà qu'ils se jetaient en bas de la falaise qui bordait la mer.
HEY! HEY! OXIKIEL MAIS QU'EST-CE QUE TU FOU? Bon sang, mais c'est quoi cette merde! Voilà que mon cabot de coéquipier venait de se jeter en bas de la falaise qui bordait la mer. Comme ça. Tout bonnement.
Les yeux écarquillés. Toujours aussi choqué par la scène qui venait de se dérouler sous mes yeux. Je haussai les épaules et fit volte-face.
Car j'avais compris ce que ma mère avait compris bien avant tout le monde;
La vie avait de bien plus grandes promesses pour le petit prince. Le jour où le ciel sera terre et la terre sera ciel, le jour où soudainement rien ne fera plus de sens, le petit prince comprendra que la vie attend bien plus de lui. Au-delà, les frontières. Au-delà, cette île. Il trouvera son chemin, verra au travers les regards de autres et il saura les comprendre. D'un cœur léger et bon. D'un cœur qu'ils partageront.
Je partais pour RevealDown.