June & Phoebe

« The man dies in all who keep silent in the face of tyranny. » Illuminae

Le Devil's était blindé. Pas de soirée à thème cette fois, le bar avait simplement ses jours et ses heures d'affluences, ses habitués, et les samedis soirs aux alentours de 22h30 semblaient être les moments rêvés pour picoler jusqu'à en perdre toute dignité. Quoi qu'à en voir les tronches qui s'offraient à ma vue, ces types là avaient déjà perdu tout dignité depuis longtemps. C'est incroyable comment ce genre de "personnes" ( rebuts humains serait un terme plus approprié ) ont leurs vices tatoué au visage. Plus ou moins ridés, le teint grisonnant, des dents manquantes et allant dans tous les sens, un sourire pervers, des yeux malsains, le tout complété par une allure débraillée et une haleine à en achever un comateux. Il y avait Gerry, ancien guitariste si l'on en croyait sa performance de la soirée comédies musicales forcée de l'autre fois, le nez plonger dans son verre ; Sal, l'archétype crasseux du poivrot pervers ; un rassemblement de vieux cradingues, vraisemblablement poivrots eux aussi, à l'autre bout du comptoir. Rires tonitruants, commentaires déplacés, bafouillages, bordel mais qu'est-ce que je foutais ici moi ?! Est-ce que mon amitié avec les frères Morrow méritait que je supporte ça ?! Bon, d'accord, c'est vrai que ça me permet de passer mes nerfs, et que, avec du recul, c'est toujours plutôt marrant en fait ! Mais sur le moment T, c'est surtout exaspérant.
-UN AUTRE, LA GUEUSE ! tonna un des vieux pervers, acclamé par les rires de ses confrères.
-R'met -hic!- moi la -hic!- même, chérie -hic!-, hoqueta Sal.
-Hgoqibnlqdjgbvjndksqklxbnjgfhdfisojqp, marmonna Gerry. Probablement quelque chose du style « S'il vous plaît, pourrais-je ravoir la même chose, mademoiselle ? ». ...Quoi ? On peut toujours rêver, non ?
-Excusez-moi ! Cinq cafés allongés, s'il vous plaît !
Oysh. Une brebis égarée au milieu de piranhas alcoolisés. Elle aurait mieux fait d'attendre qu'un serveur passe, venir au comptoir était risqué.
-Je vous fais ça tout de suite.
Moins de temps elle resterait là, mieux ça vaudrait.
-J'T'AI DEMANDÉ DE ME REMPLIR MON VERRE AVANT, CHATOUNA !
Oh toi, mon p'tit père, tu l'emporteras pas au Paradis... Attends un peu que je m'occupe de ton cas. Dos à tout ce beau monde, je lançais un couteau sans même prendre la peine de vérifier mon angle de tir. Il arriva à un millimètre de la main de l'espèce de troll tonitruant.
-La prochaine fois, je ne vous louperai pas. Vous vous calmez, vous apprenez un minimum de respect, et ensuite on en reparle, Chatouna. Sal, si tu essayes de foutre ta main au cul de cette fille, je te promets une deuxième commotion cérébrale, c'est clair ?
Les cafés préparés, j'allais les donner rapidement à la fille qui avait l'air d'enfin comprendre son erreur en étant venue ici.
-Tenez. Conseil d'amie, la prochaine fois, appelez un serveur.
-Salope... marmonna Chatouna.
L'avantage de tenir le comptoir, c'est qu'on peut s'amuser avec les verres de nos clients ! Et avec lui, j'allais clairement m'amuser. Préparant un nouveau whisky sec, je rajoutais une belle dose de... bicarbonate de soude. Quand j'étais petite, ma mère m'en faisait boire lorsque j'avais envie de vomir. Ça passe ou ça casse, disait-elle ! L'important de l'histoire étant : ça permet de faire vomir lorsqu'on a quelque chose à évacuer, et ça a un goût dégueulasse. Chatouna ne le sentira pas tout de suite, il l'avalera cul-sec, dégobillera tripes et boyaux et dégagera d'ici.
-Voilà, et désolée pour l'attente ! lançais-je avec innocence en déposant le verre devant ma future victime.
Puis apparu une gueule qui ne me revenait pas. Et pour cause, ce type avait fini la tête explosé contre le bar pas plus tard que la semaine dernière, après avoir largement, mais largement dépassé les bornes. Jouant avec un couteau, un sourire aussi radieux qu'il était faux plaqué sur le visage, je m'exclamais avec une exagération plus que palpable.
-MARTYYYYYYYY ! Tu m'as manqué ! T'es venu pour un deuxième round ?
Gros splash par terre. Odeur de vomit à en retourner les boyaux. A plus, Chatouna ! Sans jamais détourner les yeux dudit Marty je fronçais légèrement le nez, l'air taquine.

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Hiroshima et Nagasaki entrent dans un bar ...

« Salut les blaireaux, alors on s'fait gang banger par une bande d'ivrogne ? » lâche je aux Morrow en débarquant avec ma dégaine de canadienne camionneuse et cow boy du Texas. Bugs me lâche un rire et on s'marre tandis qu'il me pose une pinte de bière sur la table, que je vois en plusieurs gorgées. Là, un trou d'balle, me regarde émerveillé, comme s'il n'avait jamais vu une femme avoir une descente comme celle-là. « Hey ... C'est k't'a pas une deeessssente de p'tite pute toi là grande brune !! Azy ... jte ... passré bien dssus ». Là, je pose bruyamment ma bière, je lui fais face bombe les boobs et un lui lâche un de ses rots que même le plus médaillé des numéro 1 des Jeux Olympiques de rots pourraient être jaloux de ce rot tellement sublime et beauf « Fermes ta gueule le puant, t'as une gueule de sous merde sous exta' » lâche je de but en blanc en regardant un peu partout ce qu'il se passe, l'ignorant royalement comme s'il s'agissait ... bah non c'est qu'une sous merde. Bugs se marrant, lâchant un rire hilare à s'en bidonner le bidon. J'eus un sourire en coin, amusée « T'es un salaud de t'foutre d'la gueule de ce pauvre con, Bugs » lâche je sans une once de vérité de ce que j'viens d'dire. On se sourit, complice, je reprends ma chope et le lui lève.

Je regarde autour de moi, grognant pour moi, n'appréciant pas trop la clientèle autour de moi. Quand j'vois tous ces cons qui reluquent les filles comme des vulgaires morceaux d'viande ça m'donne envie de tous les buter. Je bois un gorgée et c'est là que j'aperçois du coin de l'oeil une bande de nenettes trop bien habillées pour être ici. Non mais sérieusement les filles, vous n'auriez pas pu faire votre café goûter ailleurs qu'ici ? Alors oui les autres jours, quand j'y allais, c'était plutôt chill, mais quand tu rentres, tu tâtes la température. L'une d'entre elles couine quand on lui touche le cul, elle venait d'apporter les cafés à ses copines. Le gros porc dégueulasse lui souris et lui parle, elle tente de le repousser mais n'ose pas le toucher. Tu m'étonnes. Ni une ni deux, je débarque, chope la main du gars et lui sort une botte que j'adore : celle du tordage de poignet avec une bière dans la main « Laisses ces p'tits anges tranquille gros sac à bière où j'te castre avec un couteau suisse ... et j'te jure que j'le fais et tu vas saigner, tellement fort que tu voudras que jte crève, mais jte laisserais te vider ton sang .... tu choisis quoi ? Tes couilles ou d'guerpir d'ici ?  » le mec me regarde comme un gosse qui s'fait choper par sa mère. Il s'en va, j'prends pas l'temps d'entendre les remerciements des nanas que j'en vois une qui s'débrouille vraiment bien.

Féline, j'm'avance. Bordel de cul, c'est qu'elle gère aussi bien qu'moi le lancée d'couteaux. Du moins, elle a pas fait exprès d'lui lancer proche de sa main, si elle voulait l'faire exprès j'pense qu'elle lui crèverait plus un œil qu'autre chose. Je regarde Bugs, qui fait mine de pas avoir vu. Je secoue la tête, amusée et m'assois en face de cette merveille. Cette nana c'est un bijou, enfin une qui m'ressemble, qui porte ses ovaires et les pose sur la table. Je pose ma chope sur le bar et mon cul sur une chaise « La vache, qu'est ce qu'il a bouffé pour s'vider ses tripes comme ça ? » lâche je pas du tout dégoûtée, enfin un peu ça pue mais c'est pas moi qui vais tout nettoyer !! Aha !! Je regarde ledit Marty qui semble déglutir « Esch' m'puceau, elle t'a fait quoi cette magnifique dragonne pour que tu baisses ta tête comme ça ? Et on grogne pas, s'pas poli ! On dit bonjour ! » il me regarde tandis que j'le toise et il dit un faible bonsoir sans regarder la serveuse. J'la regarde « T'as entendu un truc toi ? Moi à part un grommellement que dalle, HEY on grogne pas ! On dit BON-SOIR !! T'as pigé ? HEY BUGS !!! OBLIGES TA CLIENTELE A ETRE POLIE ! ILS SAVENT PÔ DIRE BONSOIR ICI !!! » lâche à Derek avec mon accent canadien bien prononcer. Je regarde le gosse et me marre puis, je prends une bonne gorgée de bière et repose le tout, enlevant les quelques gouttes en passant ma main devant. « En tout cas, chapeau de te coltiner ces bandes d'ivrognes sans foi ni loi et surtout les bro Morrow » fis je en lui souriant « Moi c'est June, by the way, j'te sers pas la main, on sait pas où elle a traîné » lui dis je en lui lâchant un clin d'oeil amusé. Elle pourrait croire que j'suis lesbienne et que j'voudrais m'la faire. A part la bane du sourire, j'pense pas qu'elle ait une banane dans la culotte ... Si ? Oooh à vérifier tiens !! BWAHAHAHAHAHA !!

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June & Phoebe

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Marty, Marty, Marty... longue histoire que ce Marty. Il doit avoir 22, peut-être 24 ans. Le genre fils-à-papa rebelle qui a toujours tout eut avec un simple sourire charmeur. Le genre à forcer une fille si elle dit « non », parce qu'il est bien connu qu'une fille qui dit non veut dire oui ; le genre à foutre du GHB dans le verre. Le genre aussi à venir se glisser derrière le comptoir, parce qu'avec un pourboire de $100, pourquoi n'aurait-il pas un passe-droit ? Le genre à devenir violent si la fille se rebelle. Le genre qui a sincèrement cru pouvoir faire le poids face à moi, il y a une semaine de ça. Le genre qui veut, visiblement, réitérer l'expérience.
-La vache, qu'est ce qu'il a bouffé pour s'vider ses tripes comme ça ?
Une jeune femme venait de s'installer au comptoir, pas le moins du monde dérangée par l'assemblée qui s'y tenait... et je rêve, ou légèrement appréciatrice du spectacle de Chatouna en pleine détox de son appareil digestif ?
-Cocktail maison, répliquais-je avec un grand sourire à l'attention de ma nouvelle compagne. Pas vrai, Marty ? ajoutais-je avec un clin d'oeil.
Après tout, il s'y connait bien en cocktail maison lui aussi. Sauf que d'habitude, c'est lui qui les administre à ses victimes.
-Ça a pas l'air d'aller, mon grand... tu veux la même chose, peut-être ?
Ledit Marty ne semblait plus aussi franc ni aussi bien dans ses baskets que lorsqu'il avait franchit les portes du bar. Sage petit... il commençait à apprendre la leçon.
-Esch' m'puceau, elle t'a fait quoi cette magnifique dragonne pour que tu baisses ta tête comme ça ? Et on grogne pas, s'pas poli ! On dit bonjour !
J'ai rarement le coup de coeur pour quelqu'un. Je n'ai même... jamais le coup de coeur pour personne. J'ai un coup de coeur pour leur botter le cul et entendre le délicieux craquement de leurs os, mais en général, ça s'arrête là.
Mais elle. C'est un putain de coup de coeur ! On dirait moi ! Avec peut-être quelques années de plus.
-B'soir, marmonne un Marty qui n'en mène pas large.
-T'as entendu un truc toi ? Moi à part un grommellement que dalle, HEY on grogne pas ! On dit BON-SOIR !! T'as pigé ? HEY BUGS !!! OBLIGES TA CLIENTELE A ETRE POLIE ! ILS SAVENT PÔ DIRE BONSOIR ICI !!!
Bon, elle attire peut-être un peu trop l'attention, mais j'aime bien son style !
-Oh, vous savez, dans le monde de Marty, on ne s'adresse au petit personnel que pour se foutre de sa gueule... Bon, qu'est-ce que t'es venu foutre ici, couille-molle ?
Attendez... Bugs ? Je jetais un rapide coup d'oeil dans la salle, du côté où ma nouvelle cliente s'était tournée. Je distinguais un Derek essayant visiblement de ne pas éclater de rire tandis qu'il s'occupait d'une table. Elle connaissait donc Derek, et suffisamment bien pour lui avoir trouvé un surnom qui plus est ! ...Okay, elle est cool, c'est officiel.
Je ne sais pas si Marty me répondit ou s'il conserva son air de gamin qui se retient de pisser depuis trop longtemps, en revanche le simple fait de le voir planté là m'agaçait, l'odeur de vomit était un peu trop proéminente à mon goût, Hunter refuserait probablement de réparer ma connerie et Derek n'accepterait pas de laisser le plancher dans cet état bien longtemps. Donc, c'était à moi de me le coltiner. Sauf que j'ai pas signé pour ça !
Faisant un saut du côté autorisé uniquement au personnel, j'attrapais un seau ( serpillière comprise ), une raclette et du savon. De retour dans la salle, je fourguais le tout dans les mains de Marty.
-Si t'es parti pour resté planté là comme un piquet, rends-toi utile, vas aux chiottes, prend de l'eau et nettoie moi la merde de l'autre enfoiré, okay ?
Ce n'était pas réellement une question, et je ne lui laissais pas vraiment le choix. Certes, il pouvait très bien se barrer et ne me laisser pour autre choix que de m'occuper de ça moi-même ( S.O.S ), mais oserait-il seulement ?
Sans m'inquiéter davantage de savoir s'il allait m'obéir ou non, je retournais derrière mon comptoir et donnait -enfin- à Sal son verre tant désiré.
-Oh et, Sal ? La prochaine fois que tu m'appelles 'chérie', je te fais perdre le reste de tes dents, pigé ?
-En tout cas, chapeau de te coltiner ces bandes d'ivrognes sans foi ni loi et surtout les bro Morrow ! Moi c'est June, by the way, j'te sers pas la main, on sait pas où elle a traîné.
-Phoebe, répondis-je en riant. Mais à ta place, je plaindrais les frères Morrow, s'ils ne se décident pas à me virer très vite, je ne donne pas cher de leur clientèle !
Et sur ces belles paroles, d'un geste habitué, j'attrapais la tignasse graisseuse de Gerry et lui sortit le nez de son verre, pour laisser sa tête retomber lourdement sur le marbre du comptoir. Ieurk.

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Hiroshima et Nagasaki entrent dans un bar ...

Je m'avance vers la serveuse, sourire aux lèvres, m'installant comme un bonhomme sur le tabouret, demandant d'un sourire, avec ma mâchoire carré de cheval, ce qu'il s'est bien passé. Cocktail maison qu'elle me dit, et bah, vu son sourire, j'aim'rais pas l'goûter dis donc ! J'dois dire qu'e j'fais pas gaffe à toute l'agitation autour, ni à la musique, ni aux beuglements de ces foutus boit sans soif, nan j'ai trouvé plus intéressant : une nana qui donne des leçons de manière subtil à ces enflures. Moi, j'leur fais manger l'bar par l'pif et ils ressortent tous en chialer leur sainte mère, pour ensuite leur cracher derrière le dos comme des mal propres. Bande de sales cons. En tout cas, je comprends rapidement que ce dit Marty est un bel enfoiré de seconde zone au vu du ton que prend la serveuse. Je le regarde donc, sourire intéressée, pas pour m'le faire faut pas déconner hein, j'ai du goût. J'prends pas dans l'berceau. l'gamin a pas l'air à l'aise, alors ni une ni deux, j'lui rentre dans l'bide. Parce que c'est marrant d'humilier un p'tit con comme lui. J'l'aime déjà pas avec sa sale gueule de con. Après, l'humilier est un bien grand mot, qu'il dise "bonjour" non mais ! On est pas dans une porcherie ici. Comme une énorme beauf, j'hurle à Derek d'éduquer sa clientèle, mais d'un pouffage de rire, cet abruti m'ignore. Je secoue la tête et souris, il va m'entendre celui-là j'vous l'dis tiens ! Mon attention se reporte sur un gars qui m'reluque, tandis que la serveuse au caractère de feu est partie où je n'sais où « T'as un problème face de pet ? T'as cru j'étais ton morceau d'jambon qu'tu pouvais avoir sous la dent ? » lâche je de but en blanc après l'avoir dévisagé avec dégoût « Avec ta crasse, personne voudra d'toi donc dégages » le gars ne savait pas trop où s'mettre, mais une chose est sûre, il avait pas intérêt à m'emmerder tiens.

La serveuse revient avec un sceau et une serpillère pour le refourguer au gamin. Il ose à peine la regarder et dire quelque chose. J'arque mon sourcil, mais ne dit rien. J'ai tellement envie d'le bouffer et l'utiliser LUI comme serpillière à vomi j'vous jure, ce serait tellement drôle ... moi le prenant par les jambes, chantant à tue tête, tandis que je passe sa tête sur le vomi pour qu'il l'éponge. Mais j'fais rien, non inutile de le castrer outre mesure, j'pense qu'il a eu sa dose, du moins, j'le lui espère. Je me tourne donc vers elle pour me présenter joyeusement, toujours mon sourire de ch'val sur l'visage. Sauf que j'aime bien mon sourire de mâchoire carrée, il peut faire tellement d'choses d'ailleurs ce sourire. Elle m'fait bien rire cette nana a poser ses ovaires sur tout le monde pour bien montrer qu'ici faut pas l'emmerder et ça, c'est vachement cool. je me présente et elle a l'air d'apprécier mon franc parler, cool p'tet que j'vais enfin m'faire une copine nana ! Bon ok, Nell c'est une de mes rares copines nana mais elle, j'l'ai connu au mariage et elle a été préparée au phénomène que je suis, Phoebe n'est pas préparée, mais elle n'a pas l'air d'en avoir tellement b'soin d'ça tiens. Je regarde les bro' un instant et me tourne vers elle « Oooh tu sais, j'pense qu'ils ont bien b'soin d'une serveuse comme toi autour de ces crevards, même si tu leur administres tes p'tits cocktails maison ! » fis je en riant tout en buvant une gorgée de ma bière « Mais c'est vrai que tapisser c't'endroit d'vomi c'est pas forcément la meilleure chose à faire » fis je en me marrant, rien que de m'imaginer cette scène, ça m'fait bien rire tiens ! « Tu viens à RevealDown depuis longtemps ? » lui demande je, espérant quand même que j'la fasse pas chier, j'ai pas réellement envie d'me fondre dans la masse ce soir, ils sont tous intenables et je n'ai pas réellement envie non plus de péter des dents, même si ... bon ok si c'est drôle !

C'est alors que l'on me tapote à l'épaule : face de pet et ses têtes de pines. J'arque mon sourcil, prends ma bière et arque mon sourcil « Ya un problème face de pet ? » lâche je en buvant ma bière comme si de rien était. L'homme se racle la gorge, c'est pas le el famoso Sal, c'est un autre trou d'balle à gros bras qui s'la pète et qui veut montrer à ses potes qu'il est l'plus fort, qu'il est l'meilleur, qu'il peut sauter face de jument (mon surnom d'collège) « Écoutes moi bien, tu vas me parler sur un autre ton, je sais pas où tu débarques, mais t'es pas chez toi ici. Donc tu vas faire ce que je dis et me suivre gentiment sans faire d'histoire ». Je prends une autre gorgée, me retourne et pose ma bière, regardant la serveuse « Il a vraiment une gueule de merde ce type-là, et sérieusement, t'approches pas d'lui, il a une odeur de ... aaaah d'égouts .... c'est dégueulasse ... en plus il a b'soin d'ses potes pour montrer qu'il est l'boss c'est tellement pitoyable ... » lâche je en faisant la grimace « Hey ! Salope ! J'viens de te dire quelque chose ! J'vais t'faire sucer ma bon grosse ... » il n'eut pas le temps de parler qu'il est en train de se demander s'il allait tenter des vocalises aiguës digne d'une chanteuse d'opéra ... puisque d'un mouvement rapide, je viens de me retourner et lui mettre ma main au paquet et qu'il sent que j'peux serrer à tout moment « Je vais être simple. Claire. Nette. Précise. Je suis capable de prendre cette chope, la briser, prendre des morceaux e de trancher là ... là ... et là. Dans tous les cas. Tu meurs. Donc fais moi plaisir : vas t'laver les dents et lâches moi » dis je avec un calme déconcertant qui ferait trembler Donald Trump et son mur du Mexique. En plus de mes mots, de mon index, je viens le toucher doucement aux 3 endroits qui peuvent effectivement le tuer si on les tranchait. L'homme déglutie et hoche la tête, je souris, satisfaite et le lâche pour me retourner vers la jeune femme « Bon ... qu'est ce qu'on disait ... AH OUI ! La ville ! Ya des trucs bien dans les parages ? » demande je comme si de rien était

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June & Phoebe

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Lorsque j'étais serveuse à temps complet à New York, j'avais fini par me faire blacklister de tous les bars de Manhattan. Apparemment, il est moralement plus acceptable qu'un gros porc glisse ses doigts sous la jupe d'une serveuse ( ou entre les jambes si elle a un jean, je veux dire, au bout d'un moment, faut arrêter les discours en mode «  elle le cherchait, elle avait qu'à pas porter ça » ou, un autre discours que j'adore « si t'es une femme est que tu fais serveuse, tu sais à quoi t'attendre. Serveuse, prostituée... c'est pareil. Faut pas venir pleurnicher après » ) plutôt que de lui casser ses doigts, les coller dans son nez, l'attraper par la tignasse et cogner le tout  violemment contre le comptoir.
Depuis que les frères Morrow m'avaient engagé à temps plus que partiel - il était de toute manière hors de question que je me coltine des cas comme Sal ou Marty à longueur de journée -, ils avaient été témoin de ce dont j'étais capable. Ils avaient même vu une version serveuse de moi qui était pire que du temps où j'étais à New York : maintenant, je rajoutais quelques petites mixtures dans les verres. Parfois, je faisais des expériences. Si ça marchait, tant pis pour ma pauvre victime. Si ça ne marchait pas... vous inquiétez pas, je trouve toujours un truc.
-Oooh tu sais, j'pense qu'ils ont bien b'soin d'une serveuse comme toi autour de ces crevards, même si tu leur administres tes p'tits cocktails maison ! Mais c'est vrai que tapisser c't'endroit d'vomi c'est pas forcément la meilleure chose à faire...
-C'est pas faux ! concédais-je. M'enfin d'habitude je leur fais retapisser les chiottes, j'avais envie de changer un peu..., répondis-je en haussant les épaules, avec autant de légèreté que si je venais de lui annoncer qu'il y aurait de la pluie demain.
-Tu viens à RevealDown depuis longtemps ?
Je n'eus pas le temps de lui répondre : Marty était de retour, et il avait ramené la cavalerie ! How cuuuute ! Sérieusement mec, même sans utiliser mes pouvoirs, je vous mets tous K.O. en cinq minutes. Appelez moi Serial Castratrice.
Mais dans l'immédiat, ce n'était pas de moi qu'il voulait se venger. Mon tour viendrait, mais pour le moment, il tapotait l'épaule de ma nouvelle amie, avec sa bonne gueule de privilégier qui aime pas trop qu'on le rabaisse. Or, entre June et moi, il avait eut une sacré dose.
-T'abuses, t'aurais quand même pu t'occuper du vomis...
-Ya un problème face de pet ?
Ce ne fut cependant pas Face-de-Pet qui répondit. Il avait ramené des gros bras pour gérer les choses à sa place, à quoi bon s'abaisser à répondre ?
-Écoutes moi bien, tu vas me parler sur un autre ton, je sais pas où tu débarques, mais t'es pas chez toi ici. Donc tu vas faire ce que je dis et me suivre gentiment sans faire d'histoire.
J'alignais cinq couteaux sur mon plan de travail, là où les clients n'ont jamais vue totale sur ce qu'il s'y passe à moins de se pencher en avant. Un point de vue extérieur à la situation aurait pu se faire de drôles d'idées en voyant où se posait avec insistance mon regard. Je parie que je peux lui couper les couilles en un lancé de couteau...
June, pas la moins du monde perturbée, prit le temps de boire une nouvelle gorgée de bière avant de répondre.
-Il a vraiment une gueule de merde ce type-là, et sérieusement, t'approches pas d'lui, il a une odeur de ... aaaah d'égouts .... c'est dégueulasse ... en plus il a b'soin d'ses potes pour montrer qu'il est l'boss c'est tellement pitoyable ...
Je gloussais à ses paroles, ne jugeant pas nécessairement utile d'en rajouter une couche. Elle semblait avoir les choses en main, et j'avais tout ce qu'il me fallait à portée de main pour intervenir le cas échéant.
-Hey ! Salope ! J'viens de te dire quelque chose ! J'vais t'faire sucer ma bon grosse ...
Cette fois, je lâchais un grognement. Sérieusement ? C'est avec des arriérés pareils qu'on se retrouve en 2020 à devoir encore mettre les points sur les virgules : les femmes. Ne sont pas. Des objets. Sexuels. Bordel de cul à chiottes !
-Excusez-moi mademoiselle, je voudrais...
-Pas maintenant, coupais-je mon nouveau client, lui plaçant une main devant le visage pour l'arrêter dans sa lancée. June était en train de s'occuper de Gros-Bras et c'était magistral. Il poussa un cri dans les aiguës qui valu à tout le bar de se taire pendant quelques secondes.
-Je vais être simple. Claire. Nette. Précise. Je suis capable de prendre cette chope, la briser, prendre des morceaux e de trancher là ... là ... et là. Dans tous les cas. Tu meurs. Donc fais moi plaisir : vas t'laver les dents et lâches moi.
Soeur ? Tante ? Demi soeur ? Cousine au 26e degré ? On avait un lien de parenté, non ? Non ? Pour ma part, j'aurais directement cassé la chope, foutu un côté tranchant contre sa carotide, et ensuite je lui aurais laissé - peut-être - l'option "dégager mais vivre ". Mais June avait sa méthode, et elle lui correspondait bien. Elle avait parlé avec un calme froid et prouvé à Gros-Bras qu'elle savait exactement où trancher pour qu'il n'atteigne même pas l'hôpital en vie. Lorsqu'il fut clair que Gros-Bras ne serait plus une menace, June se tourna vers moi et reprit, comme si rien ne s'était passé :
-Bon ... qu'est ce qu'on disait ... AH OUI ! La ville ! Ya des trucs bien dans les parages ?
-C'était plutôt classe ce que vous avez fait. Je lui aurais à moitié défoncé le dos contre le comptoir avec un morceau de verre coincé à la carotide, mais en même temps j'ai une patience de quatre secondes, top chrono...
Sur ces entrefaites et pour me faire à moitié pardonner d'avoir couper la parole à un client poli pour une fois, je glissais devant lui un des meilleurs cocktails du Devil's. Un vrai, pas un des miens.
-C'était pas ça que je voulais...
-Cadeau de la maison ! Vous vouliez quoi ?
-Un cappuccino...
-Ça marche !
Pendant que je préparais son café à mon client miracle, je reportais mon attention sur June.
-Les trucs bien à RevealDown... Je dirais que ça dépend des goûts de chacun. On a enfin eut un Starbucks qui s'est installé, ça a été l'avancée du siècle ! C'est le genre de ville où on trouve DEUX foutus clubs de strip-tease sur la même rue, coincés entre les bureaux de police et l'université, mais rien qui soit véritablement intéressant. On pourrait s'attendre à ce que la ville ait ses traditions, qu'elle organise... je ne sais pas moi, c'est activités totalement délirantes mais auxquelles tout le monde participerait parce que hey, c'est RevealDown... mais non. C'est une ville juste assez petite pour toujours croiser les mêmes chieurs à chaque coin de rue, et juste assez grande pour environ quatre clubs, cinq bars/cafés, deux hôtels et un casino. Ouais. J'ai compté.
C'est une ville désespérante, mais depuis quatre ans que j'y habite... c'est devenu chez moi.

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Hiroshima et Nagasaki entrent dans un bar ...

J'me marre, dans un rire complètement .... disons qu'on sait pas trop d'quel animal ça vient, mais déjà ça vient du fond d'mes tripes et ça devrait être malaisant ou effrayant mais dans tous les cas ce rire d'animal pourri je l'assume complètement, Je la regarde avec mon sourire colgate de jument. J'lui demande si elle vit dans la ville depuis longtemps, même si j'demande surtout si elle vient, mais elle a vite comprit que je demandais si elle vivait en ville BREF. J'dois dire que ma démonstration anormalement calme ça a dû l'impression vu sa tête. Faut dire que ce genre de gars j'ai pas b'soin de me montrer en spectacle pour leur faire chier dans l'froc.

J'hausse les épaules, désormais plus calmée. Merde, elle me rappelle quand j'avais son âge, sur mes positions avant d'attaquer un trouduc', le gifler (j'adore gifler), lui péter sa gueule, l'engueuler ou lui jeter des trucs. Ou lui foutre la honte en exercice de combat au corps à corps. J'eus un sourire en coin, le regard soudainement dans un brouillard de souvenirs, un écho de rire. Un écho d'avant. Un écho de lui. Tout me ramène à mes souvenirs avec lui, avec eux. Avec tous. Derek sait. On est pas revenu indemne de tout ça. Au contraire. Je regarde la jeune femme et souris « Oooh tu sais ... désolée, j'me permets mais tu peux aussi hein » fis je dans un clin d'oeil « j'vais m'la jouer vieille morue » commence je en riant, amusée « Mais tu m'rappelles moi quand j'avais ton âge, on a sans doute un gêne en commun. Si t'as d'la famille côté Vancouver au Canada, sache qu'il faudra qu'on creuse » fis je, fière de mes origines, ouvrant mes bras, avant de remettre mes avant bras sur la table et de jouer avec ma bière.

C'est con, mais depuis cette soirée où j'ai vidé mes tripes, où j'ai pleuré ta mort, ça va un peu mieux Manny. Tu sais ça ? Mes souvenirs avec toi sont toujours aussi douloureux mais moins qu'avant. C'est parce que depuis que je suis ici, je sais que j'suis plus seule. Tu voulais pas que j'sois seule. J'l'ai été avec ... Flynn. Mais maintenant, avec Derek une nouvelle fois dans ma vie, ça va aller. Oui. Tout ira mieux maintenant.

Un sourire en coin, un regard vers ce con d'barbu, je regarde la jeune femme - Phoebe - qui finit par répondre à mes questions. Je ris encore une fois, elle est tellement marrant cette fille et hausse un sourcil « ah bah oui t'as dû t'faire chier pour tout compter dis donc ! » finis je par lui faire la remarque tout en levant ma bière pour la terminer en quelques gorgées. J'enlève les gouttes d'alcool de mes lèvres et les humecte « Si un jour tu t'fais chier. Vas y on vas dans un coin et on mets tout sans d'sssus, sans d'ssous, se serait tellement drôle » fis je rien qu'en imaginant la scène. Si ça n'avait pas été le bar de Derek, j'pense qu'à nous deux, on aurait mit le feu. Très clairement. « Mais ... elle a l'air quand même assez chill comme ville ... » fis je avec un sourire apaisé. La June complètement timbrée se calme un peu. Mais elle sait qu'une fois sortie, des connards vont tenter d'la faire chier et qu'elle va devoir ... tous ... les mettre ... au sol. Un à un. Mais ... en réalité, je n'attends plus que ça pour tout dire.

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HJ : désolée c'est assez chillos comme réponse ^^" promis je me rattraperais

June & Phoebe

« The man dies in all who keep silent in the face of tyranny. » Illuminae

Est-ce que je me calmerai un jour ? Probablement pas. Est-ce que je risque de devenir de plus en plus dangereuse avec le temps ? Sans aucun doute.
Je me rends compte avec le temps que ma tolérance envers la race humaine s'amenuise de plus en plus. Et c'était déjà pas folichon à la base ! Je suis du genre Malabar ( Bud Spencer, 1981 ) : je cogne avant, après je discute. Ou pas d'ailleurs, selon les circonstances. J'ai un autre mantra que j'aime bien : je ne parle pas aux cons, ça les instruits. Autant passer en mode Dalek, exterminer le tout et passer à autre chose. Bah quoi ?
-Oooh tu sais ... désolée, j'me permets mais tu peux aussi hein, lança-t-elle avec un clin d'oeil pour me signifier que je pouvais la tutoyer, j'vais m'la jouer vieille morue. Mais tu m'rappelles moi quand j'avais ton âge, on a sans doute un gêne en commun. Si t'as d'la famille côté Vancouver au Canada, sache qu'il faudra qu'on creuse.
Awww. J'avais envie de lui faire un câlin ! Elle aussi se disait qu'on se ressemblait trop pour ne pas avoir un lien de parenté !! Et franchement, si on faisait partie de la même famille, j'aurais de quoi être fière. En revanche, la coïncidence serait peut-être un peu trop grosse...
-Pour être honnête, je ne sais pas grand chose sur ma famille. Ça fait presque dix ans que je ne parle plus à mes parents, et c'est pas près de changer ! lançais-je sur un ton suggérant qu'il était hors de question que je les recontacte un jour.
Je venais de mentir à une amie de Derek. Et je venais d'induire que mes parents étaient de vraies ordures. Je venais de salir la mémoire de mes parents morts.
Est-ce que c'est moche, voire dégueulasse ? Oui. Est-ce que c'est la première fois ? Nope. Est-ce que c'est la dernière ? Définitivement pas.
S'il est une chose que je sais, c'est que les gens, soient-ils bons ou mauvais, ont toujours tendance à vouloir vous faire parler de vous, de votre vie, de votre famille. Je le reconnais volontiers, je fais très probablement la même chose. Le truc, c'est qu'on ne connait jamais vraiment les gens. Même ceux avec qui on vit. Une information, quelle qu'elle soit, peu devenir une arme. Et puis... je n'ai pas spécialement envie d'expliquer que je suis devenue orpheline à treize ans et que mes parents sont morts dans un accident de voiture, duquel je n'aurais pas dû réchapper moi-même. Je n'ai pas envie d'un regard de pitié, ou d'une tension soudaine, d'un « pardon, je ne savais pas » ou d'un « je suis désolée ». Je n'ai pas envie d'expliquer qu'un mystérieux inconnu avec un bouquet d'hibiscus s'est glissé chez moi à New York pour me laisser un mot m'expliquant que je devais venir à RevealDown si je voulais en apprendre plus sur la mort de mes parents, sur ma famille. Et qu'au bout de quatre ans à vivre ici, je n'avais toujours rien découvert.
Désolée June. Ça n'a rien de personnel. Mais certaines choses sont mieux de rester muettes. Et puis, ça n'est qu'un demi-mensonge. Je ne sais effectivement rien de ma famille, quand j'y pense. J'ai un grenier remplis de la vie de ma grand-mère auquel je n'ai toujours pas touché depuis quatre ans - en grande partie à cause de ma peur panique des araignées, or il est bien connu que les caves et les greniers regorgent de ces saletés. Un jour j'aurai du fric et ce jour là, je fais bétonner tout ça !
-Mais y'a peut-être moyen de savoir ! Ça serait une idée à creuser. En tout cas sachez... sache que je serais très heureuse de nous découvrir des gênes en commun !
Je glissais son café au client miracle et profitais du court répit qui m'était accordé. Dans moins d'une minute, quelqu'un voudrait une autre tournée, ou un débile voudrait encore faire son show et allait mordre la poussière, avec mon aide. Allez-y, viendez, mes couteaux sont encore là, prêts à être dégainés !
J'expliquais donc à ma nouvelle amie que RevealDown n'avait rien de la petite ville pimpante à laquelle on pourrait s'attendre. En arrivant à RevealDown, je m'attendais à une ville comme Stars Hollow. Je l'espérais presque. Oui, je sais... j'ai trop regardé Gilmore Girls. Mais j'avoue que je m'attendais à un Taylor Doose frapadingue et énervant à souhait, à des traditions ridicules comme la mise aux enchères de paniers repas préparé par ces dames, ou un carnaval d'automne tout aussi idiot mais auquel tout le monde ou presque participe malgré tout. Je m'attendais à une petite ville loufoque, avec des traditions loufoques se basant sur des faits historiques plus ou moins vrais. Au final, RevealDown est une ville plutôt moyenne, suffisamment grande pour qu'on ne se connaisse pas nécessairement les uns les autres, sans tradition particulière.
-Ah bah oui t'as dû t'faire chier pour tout compter dis donc !
Je me contentais de sourire en réponse. Non, je ne m'étais pas fais chier... ça m'amusait à vrai dire. Je préférais de loin me promener en ville, découvrir les lieux, que de faire la fête dans un bar ou un night club. J'étais mieux seule qu'entourée de monde.
-Si un jour tu t'fais chier. Vas y on vas dans un coin et on mets tout sans d'sssus, sans d'ssous, se serait tellement drôle ! Mais ... elle a l'air quand même assez chill comme ville ...
-Pas besoin de se faire chier pour aller chercher la bagarre, fis-je remarquer en riant. Suffit de trouver les mauvaises personnes au bon moment... En ce qui me concerne, ma seule règle, c'est de casser la gueule à ceux qui le mérite. Où et quand, c'est quand v... tu veux ! Cela dit... je pense que déjà ce soir, on a de quoi s'amuser !

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Hiroshima et Nagasaki entrent dans un bar ...

La bande de débile a enfin décidé de nous foutre la paix, les ivrognes suçotent leur binouse comme un bébé qui tête le téton d'sa mère. Bande de sale rat. Ils me tuent ces types à brailler comme des demeurés avec un vocabulaire aussi instruit qu'un bébé qui sort du cul d'sa mère ou d'un vieux sous Alzheimer. Et vas y que ça tangue que ça teste de parler normalement mais qu'ça arrive pas et qu'ça court vers les chiote pour redécorer la tapisserie. Les grognasses font leur chaudasse pour certaines -j'ai rien contre les chaudasses, elles me font rire parce qu'elles espèrent tirer de bons prix avec des ivrognes qui ne valent pas mieux qu'un tonneau d'bière périmé -, les prudes pour d'autres ou les blasées pour les rares d'entre elles. Certaines sont avec leurs potes, espérant leur tranquillité. Ya de tout dans s'bar, c'est assez marrant. Mais celle qui m'fait l'plus marrer c'est Phoebe. Pour sûre, Manny l'aurait adorer, il se serait marrer comme un boeuf en nous balancer un "Putain Junie c'est toi version américaine en plus jeune ! Bordel de cul elle va devenir aussi destructrice que toi à ton âge j'en peux plus". A cette pensée, j'eus un léger sourire. Ouais. Il l'aurait adorer et se serait esclaffer en rotant sa bière. Sale con.

On papote comme deux gonzesses qui se sont plus r'vues depuis un bail. J'comprends rapidement qu'elle et sa famille ça fait 15 876. Moi j'peux pas en dire autrement, j'adore papa, j'adore grams, j'suis heureuse d'avoir eu un père comme lui qui m'a apprit à tirer du plomb dans l'cul d'connard et d'avoir eu une grand-mère qui m'a appris à m'servir d'mon coeur. Sans elle j'crois que j'aurais foutu des bombes nucléaires un peu partout sur c'te planète. C'est elle qui m'a appris à comprendre les gens, ceux qui m'entourent, les situations, d'être sensible et empathique, elle qui m'a dit que pleurer ce n'est pas uniquement chialer. Quand on pleure, on exprime quelque chose, c'est humain, c'est normal, faut bien pleurer pour des choses qui nous tiennent à coeur. Ou des personnes. Connard de Manny il a fallu que tu marches sur une p'tain d'mine. Connard ... « J'vois l'genre » fis je en lui f'sant comprendre que non j'poserais pas d'questions sur sa famille parce que ça m'regarde pas « Moi, je cherche ma mère. Me demande pas pourquoi, mais en rentrant d'l'armée j'ai commencé à la chercher et après ... mon divorce j'suis v'nue ici. Comme si le hasard a décidé de s'foutre de ma gueule, il m'a recollé Derek dans les pattes » fis je en riant joyeusement. Ouais ... Joyeusement. Ouais vaut mieux dire que j'suis divorcée que d'lui dire que j'ai tué mon ex mari. Pas qu'elle trouverait ça fun, mais c'est un peu trop perso' pour le coup, même si .... c'était justifier. Me suis défendue sinon j'allais y passer aussi.

Putain d'idées moroses. j'prends ma pinte et en vide le contenu. Je retiens un rot, on va pas trop choquer la p'tite. Enfin j'pourrais m'en foutre, mais j'ai d'la tenue. Parfois. Ouais, ça m'arrive. Et je sais que ça va en choquer plus d'un. D'ailleurs en parlant de choquer, se serait marrant tiens de voir si elle vient d'ma famille. Je souris et me mets à rire « Se serait marrant qu'un de tes gênes se serait paumé dans les parages et PAF j'arrive. Mais y aurait trop de coïncidences que ça m'donnerait envie d'me bourrer la gueule H24 pour espérer que le drame de la vie puisse me foutre la paix »  Ouais. Se serait chouette. Mon sourire s’agrandit à sa proposition, j'fais pas gaffe à son vous qui s'change en tu, on s'en fou c'est pas ça qui importe « Par contre, j'veux poutrer la gueule à des bonnes grosses têtes de cons bourrée ou à jeun on s'en fou, mais ouais ... se serait marrant de faire chier l'monde, faire chier ces p'tites bandes de merde qui s'disent que tout va bien dans leur vie .... » mes mains font genre elles écrasent une tête,se crispant l'une en face de l'autre. Je ressens même un léger cou d'jus. Coup invisible et bizarre mais j'en fais pas gaffe pour le coup. je pose mes mains sur mes g'noux « Ouais j'ai parfois des envies casser des bouches ça me permet de pas me rouiller » lâche je en riant

Je regarde furtivement Derek qui doit se dire "Bordel de merde ... ya un complot de bombe nucléaire qui s'prépare là-bas j'suis pas serein", je pouffe de rire. J'le connais tellement par coeur, je saurais à quoi il peut penser. Ou presque. Et puis ya une nana qui débarque à côté de moi et « Excusez moi, mais se serait bien d'arrêter de reluquer Monsieur Morrow s'il vous plait, il est à moi ». Je la regarde et .... un énorme rot s'échappe du fond de ma gorge caverneuse de grosse beauf des cavernes. J'inspire et le reste de rot lui explose à la gueule avec une bonne odeur d'alcool et de bouffe. Mmmmmmh super cocktail tiens ! « Ecoutes moi, ce type j'le connais depuis des années, on a fait l'armée ensemble, c'est mon frère d'armes. Et que ça t'plaise ou non on a couché ensemble. Je dirais même qu'on a bien baisé, si tu savais comme il aimait me prendre en levrette et vas y qu'il claquait mon cul et bam et bam et bam .... aaah qu'est ce que j'ai pris cher. Putain ... tiens .... pas plus tard qu'hier regarde » et là, je descends de ma chaise, faisant pas gaffe de son air outré et je baisse un peu mon pantalon pour qu'elle voit un beau bleu « Il m'a attaqué et m'a bien fouetté l'cul j'ai surkiffé » lâche je en me rhabillant avec un sourire des plus ravis. Elle s'éloigne, horrifiée, regarde Dereke t s'enfuit en courant.

Je me mets alors à rire mais rire mais RIRE d'un rire graveleux cruel et tellement dingue. Je me meurs de rire face à cette connerie que j'viens de balancer. Ooooh bordel de cul s'il finit par le savoir il va m'tuer. OU il va vouloir le détail de mes conneries et on va en rire. Je regarde Phoebe et tape du poing sur le bar « ET C'EST MEME PAS VRAI !!!! CETTE CONNE M'A CRU !!! » hurle je morte de rire, les larmes aux yeux « Me suis cognée l'cul contre le bout d'une commode ! Putain j'ai encore mal ... je meurs des gens d'ce bar ... j'adore » oh bordel ... on va vraiment foutre le feu à c'te ville. Je retrouve ma jeunesse. Et j'te dédie toutes mes folles aventures ... connard de Manny ...

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HJ : ouais j'admets que je voulais un peu de calme avant de nouvelles tempêtes