Heads in the clouds, feet on the ground.

- feat. Effie -

D’un coup d’œil je vérifiais l’heure sur l’horloge, voyant arriver à grands pas la venue d’Effie. Plus qu’une amie, c’était une petite sœur de cœur avec laquelle je partageais beaucoup d’idéaux, et nous avions des points de vue en commun sur bien des choses. Même si rationnellement, je savais qu’elle était la descendante d’un dieu, que son Harvest avait marqué la réouverture du passage vers la Terre, et qu’elle était destinée à vivre bien plus longtemps que moi, j’avais pourtant du mal à l’assimiler émotionnellement. Pour moi elle restait la jeune fille que j’avais vu grandir dans le même milieu que moi tout en restant une personne ouverte aux autres, franche et douce, et donc pour qui j’avais beaucoup de respect et de tendresse. Bien entendu, mes liens avec elle ravissaient mes parents, mais depuis longtemps j’avais cessé de considérer leur approbation de mes relations comme nécessaires. Disons que c’était juste un avantage qu’ils veuillent bien faciliter nos rencontres. Ce expliquait pourquoi, en-dehors des domestiques, nous avions la demeure que pour nous ce soir, ou nous pourrions parler à cœurs ouverts. Je nous avais choisi l’un des salons les plus douillets, avec un feu qui réchauffait agréablement la pièce. Même si le temps se réchauffait, il restait affreusement froid dans la montagne la nuit. Des petits fours attendaient déjà sur la table, accompagnés de jus divers, de quoi commencer à se repaitre, en attendant que les cuisines préparent le repas. Chaleur, coussins confortables, nourriture, boisson. Tout y était.

En prime, j’avais sorti de leur cachette quelques-uns des carnets de mon grand-père. J’avais en effet prévu de les montrer à Effie, et de lui expliquer mon vœu d’aller sur Terre pour en apprendre plus sur la technologie de là-bas. Je lui avais déjà dit que selon moi, une technologie avancée ne pourrait qu’amener le monde, enfin notre monde, Elvendyr, dans le sens de la paix et de l’absence de malheur. Après tout, si pour l’instant les ressources n’étaient dans les mains que d’une minorité, ce qui créaient beaucoup de conflits, des évolutions techniques de grande envergure pourrait palier à ces insuffisances et calmer les esprits de tous. D’où mon choix d’orientation, et si officiellement je travaillais sur les éoliennes, j’avais beaucoup de projets annexes, qui portaient principalement sur l’électricité, puisque le destin m’a donné un pouvoir fort utile dans ce domaine. Des pas approchant interrompirent mes pensées, et je souris naturellement en voyant la porte s’ouvrir sur la jeune fille. Je me levai aussitôt, et partis l’enlacer brièvement. D’habitude peu tactile, Effie fait partie des rares exceptions à la règle en ce qui me concerne. Après l’avoir relâchée, je la saluai proprement : « Bonsoir ! Je suis contente que tu ais pu venir. Viens, installe-toi. ». La guidant vers le sofa, je m’y installai jambes croisées, au mépris des conventions. Ce n’était pas comme si mon amie allait le raconter à mes parents ! Faisant un vague signe de la main vers la table basse, j’ajoutai : « N’hésite pas à te servir, tu sais que tu es chez toi ici ! ». Ce n’était en effet pas la première fois qu’elle venait loin de là.

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TALLIE & EFFIE

HEADS IN THE CLOUDS, FEET ON THE GROUND

Effie n'arrivait pas à enlever un événement de son esprit. Il marquait le passage le plus important de son existence. Il s'agissait de la célébration du Harvest. Apparemment, le sien avait permis une nouvelle ouverture du passage vers la Terre. S'agissait-il d'une rumeur ou de la réalité ? Effie évitait d'en parler sauf à son journal intime. La jeune fille écrivait ses mémoires d'adolescente. Quelque chose la travaillait ce jour. Il s'était passé quelque chose au lycée. Deux camarades, jalouses de ses bonnes notes, avaient cherché à la provoquer. De coutume, Effie représentait une personne calme et douce, agréable à vivre. Elle ne se situait pas dans le jugement. Les filles se moquaient gratuitement de la blondinette. La colère de cette dernière montait petit à petit car elles ne la lâchaient pas. Ce sentiment restait presque inexploité par Ef'. Soudainement, elle avait aperçu le ciel changeait. La pluie remplaçait le soleil. Cet élément trop brusque paraissait surnaturel. Qui avait fait cela ? Effie savait que ses pouvoirs allaient se réveiller. Avait-elle le don de modifier la météo ? Elle se posait la question. Elle ne désirait pas que cet acte se reproduise.

Après la classe, Effie avait rendez-vous chez sa grande-soeur de cœur : Tallie. La blonde admirait la brune. Elle la trouvait altruiste, humaine malgré sa nature magique, intelligente, agréable, et très belle. Inconsciemment, elle souhaitait lui ressembler. Elles se connaissaient depuis toujours puisqu'elles vivaient au même endroit. Un lien de tendresse unissait ses deux âmes qui adoraient partager leurs découvertes et leur quotidien. Tallie invitait Effie chez elle. Personne n'allait les déranger. Elles pourraient discuter en toute liberté. Tal' possédait toujours de grands projets. Effie avait hâte de l'écouter. Elle se confierait sûrement sur sa découverte du jour. Présentement, les domestiques l'accompagnaient jusqu'au grand et magnifique salon. L'ambiance était conviviale. Tout était prêt pour passer une bonne soirée. Effie ne quittait pas son grand sourire. Tallie se levait pour serrer la jeune fille dans ses bras, celle-ci faisait de même. L'instant était bref, les salutations demeuraient effectuées. Leur complicité régnait.

Bonsoir, merci de m'accueillir. Elle suivait les conseils de son amie, elle s'installait correctement sur le sofa. Effie remarquait le côté « relâché » de son interlocutrice, elle ne le répéterait pas : personne les surveillait, normalement... . Merci pour tout, Tallie avait vu les choses en grand, il ne fallait pas te donner tant de mal. Tu vas bien ? J'ai quelque chose d'étrange à te raconter, je peux ? Cela me perturbe. De suite, elle souhaitait aborder sa découverte.

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- feat. Effie -

D’excellente humeur et un peu excitée, je lui laissais le temps de se poser, bien plus sagement que moi. Je ne pouvais que comprendre, elle comme moi avions été élevée avec certaines exigences de la part de nos parents, notamment sur nos manières. Heureusement que pour une fois nous pouvions nous laisser aller sans jugement. Lorsqu’elle me remercia je lui répondis, avec un geste de la main significatif : « De rien du tout, cela me fait plaisir. ». Alors que je pioche moi-même un petit four, délicieux, elle me demande, si je vais bien, avant d’enchainer pour savoir si elle pouvait me raconter quelque chose qui la troublait. Un peu surprise, je mis de côté mes propres projets, me focalisant sur la blonde. J’espérais que ce n’était rien de grave. Ce ne devait pas l’être, sinon j’en aurais probablement déjà entendu parler, mais je m’inquiétais tout de même pour elle. Me penchant vers elle, je lui répondis, invoquant un sourire sur mon visage : « Je vais très bien. Et j’ai aussi bien des choses à te raconter, mais ce n’est pas urgent. Cela concerne les travaux de mon grand-père – et les miens, c’est tout. ». En effet, ce qu’elle avait à me dire me semblait bien plus important.

Finissant ma bouchée, j’attrapai sa main pour la serrer entre les miennes, comme pour lui transmettre ma force. J’avais conscience d’être parfois trop concentrée sur mes recherches et mon travail, oublieuse des autres et de ce qu’ils traversaient, mais en ce qui concernait Effie, j’escomptais faire des efforts, et être là dès qu’elle en avait besoin, que ce soit pour soulager son esprit ou parce qu’elle avait besoin d’aide. Croisant son regard avec attention, j’ajoutai : « Je t’écoute, je t’en prie, dis-moi tout. Je suis sure qu’on pourrait régler ce qui t’embête, quoi que ce soit. ». Plus d’une fois on m’avait dit que ma grande force était dans ma capacité à chercher des solutions aux problèmes, plutôt que de m’appesantir inutilement sur le sujet en voulant imputer la faute à quelqu’un. La seule raison pour laquelle je m’intéressais au « pourquoi » une situation épineuse s’était présentée, c’était une uniquement dans le but de trouver « comment » éviter que cette situation se représente. Je n’avais donc qu’une hâte, savoir ce qui n’allait pas pour pouvoir résoudre le souci. Après tout, une grande sœur se devait de veiller sur sa cadette et la protéger des ennuis, et c’était un rôle qui me plaisait étonnamment.

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TALLIE & EFFIE

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Tallie possédait l'art de recevoir. Elle n'effectuait jamais les choses à moitié. Pourtant, cette rencontre n'avait pas un caractère exceptionnel. Les deux amies se retrouvaient souvent. Elles se considéraient comme des sœurs. A l'instant, Effie remerciait son interlocutrice. Cette dernière abordait une certaine modestie. La jeune femme choisissait le relâchement. Elle se tenait de manière plus décontractée. Personne la surveillait. La blondinette ne dirait rien. Pour commencer, l'adolescente prenait rapidement des nouvelles de la santé de son alliée de toujours avant d'évoquer ses propres nouvelles. Elle se rendait compte de son acte un peu égoïste. Elle culpabilisait car les autres passaient toujours en priorité, surtout Tallie. Il ne fallait pas mettre autrui de côté mais lui donner une importance. Chacun avait quelque chose à apporter. Que faire ? Ef' regrettait son comportement actuel. Tallie voulait partager de nouvelles découvertes. Elle évoquait les travaux de son grand-père et les siens. L'écouter et débattre avec elle représentait un moment agréable et plaisant à vivre. Alors, Effie ne s'attarderait pas trop. Intérieurement, elle s'en voulait tellement d'être si... bête. Tallie se montrait compréhensive, présente et alerte. La brune disait se porter comme un charme. C'était rassurant ! La jeune femme tenait la main de la petite blonde. Ce geste affectueux servait à déclarer un soutien.

C'est rien, je suis navrée de t'embêter avec cela. Je pense que... elle allait passer les détails. Je crois qu'un don s'est dévoilé aujourd'hui. Je ne suis pas sûre que cela venait de moi mais j'ai... j'ai changé la météo. Ça m'a perturbé et c'est arrivé à l'école. Je sais que je vais apprendre à maîtriser ce don mais... j'ai eu peur sur le coup. Et toi tu l'as vécu comment la première apparition de ton pouvoir ?

La jeune fille se sentait idiote. Elle craignait un cadeau qui lui avait été offert. Elle en recevrait plusieurs. Elle représentait la descendante du Dieu de l'air, ce n'était pas n'importe quoi. Elle rencontrerait un grand destin. Alors, elle devait apprendre à gérer ses émotions futiles. Présentement, elle souhaitait avoir des conseils de sa grande sœur adorée. Celle-ci qualifiait un vrai modèle. Elle était si intelligente et altruiste : la perfection incarnée. Effie restait naïve de penser cela. Or, elle se sentait chanceuse de côtoyer ce bel être.

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- feat. Effie -

Mon attention centrée sur Effie, je pouvais la voir débattre intérieurement, probablement sur la façon d’aborder son problème. J’espérais que ce n’était rien de grave, et je ne voulais pas la brusquer. Après tout, la jeune fille était toujours présente pour les autres et réclamait rarement à ce qu’on se soucie d’elle, alors pour une fois qu’elle demandait de l’aide, même si ce n’était que sous la forme d’une oreille compatissante, je ne voulais pas le pousser à se rétracter. Même si je commençais à m’inquiéter pour elle. Effie commença à s’exprimer, presque à contre-cœur, nouvelle preuve de son altruisme et de sa volonté de ne pas peser sur les autres. Mais je ne pipai mot, mes yeux fixés sur elle, un signe muet que je voulais tout savoir et que je ne la laisserais pas se défiler. Elle continua et bientôt un sourire illumina mes traits. Et moi qui m’attendait à quelque chose de grave ! Lui tapotant la main, je lui répondis : « Je suis tellement contente que ton don se soit manifesté ! Ne t’inquiète pas, ce don fait partie de toi, tu apprendras bien vite à le maitriser. ». Attrapant une boisson, j’en bus une gorgée rapidement, avant de reprendre : « En ce qui me concerne mon don s’est manifesté dès le lendemain de mon harvest. J’ai passé ma main près d’une lampe, et j’ai tout de suite senti des picotements dans mon corps, puis la lampe s’est allumée. ». Mes joues s’embrasèrent alors que j’avouai : « A vrai dire j’étais tellement excitée à la découverte de mon pouvoir que j’ai passé de longues minutes à allumer et éteindre la lumière avec. ». J’émis un petit rire gêné, avant de changer de conversation. Nous n’étions pas là pour parler de mes souvenirs. « Pour être franche, je n’étais pas inquiète. Certes c’est un don qui peut être dangereux, mais j’étais tellement heureuse de l’avoir découvert que je n’y ai même pas pensé sur le coup. D’ailleurs je pense rarement à la dangerosité de ce pouvoir, j’ai plutôt tendance à me concentrer sur les avantages qu’il me procure pour mes travaux. ». Tendant la main, je pris un petit four dans ma main, tout en lui demandant : « Il y a une raison pour que tu en sois inquiétée ? Qu’est-ce qui s’est passé exactement ? Peut-être que je pourrais t’aider à t’entrainer avec plus tard ? ». Ma fournée de questions terminées, je croquais dans la nourriture que j’avais pioché, attendant ses réponses.

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Effie confiait son souci à sa grande-soeur de cœur. Cette dernière tapotait la main de la petite blonde, sûrement pour la rassurer et lui signifier que son problème ne demeurait pas grave, même qu'il n'en était pas un. Effie se sentait réellement idiote d'évoquer cet incident, surtout de parler d'elle aussi facilement. De coutume, elle écoutait autrui, pas l'inverse. Elle appréciait donner de son temps pour les autres. Pour cela, il n'était pas question de se livrer ou de perdre du temps à se mettre en avant. Actuellement, elle dérogeait à tous ses principes. Devait-elle s'arrêter en si bon chemin ? Au mieux, il fallait écourter la discussion qui la concernait. Tallie avait des éléments plus intéressants à partager, d'où la raison de son invitation. La jeune femme prenait le temps de répondre à la descendante du Dieu de l'air. Elle la félicitait presque.

Tu crois ? Je n'aime pas la manière dont il se manifeste. Par la colère. Cela ne me ressemble pas. Ces filles m'embêtaient, des camarades de classe, et... la pluie est arrivée. J'ai hâte de maîtriser ce don autrement. Elle souriait, timide. L'adolescente souhaitait en savoir plus sur Tallie à propos du même sujet : son pouvoir s'était manifesté bien plus rapidement que celui de Effie, juste après son Harvest. Son interlocutrice décrivait ce qui s'était produit à l'époque. C'était très enrichissant ! L'échange permettait d'apporter d'éventuelles solutions. Waouh, tu as réagi comment ? De suite, la jeune femme donnait une réponse à son amie. J'imagine bien la scène ! Tallie développait un peu plus. Tu as sûrement raison, il faut toujours voir le positif en tout. Pour tes travaux, ce don doit représenter une belle source d'aide et de motivation. D'ailleurs, tu t'en sers comment ? Tout était intéressant ! Souvent, Effie buvait les paroles de son alliée de toujours. La suite lui offrait du réconfort. Je te remercie d'être là et de m'écouter. Tu sais bien que cela me coûte mais j'ai besoin de partager avec toi. Ce qui me fait peur... ? La manière dont il se manifeste, je ne comprends pas... . Avec la maîtrise, cela ira mieux. Elle y croyait et le le pensait. Sinon, tout va bien de ton côté ? Poliment, Effie demandait : puis-je prendre un petit four ? La bienséance voulait ceci.

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Alors que je m’empiffrais sans réfléchir, j’écoutais ma petite sœur de cœur me raconter la façon dont son pouvoir s’était manifesté, apparemment mal à l’aise. Tout le monde ne réagissait pas de la même façon à son don, et la pauvre Effie avait encore plus de pression que la plupart des jeunes filles de son âge. Clairement je n’avais pas cette pression à son âge, et mon cœur se serra un peu pour cette descendante du dieu de l’air. Mais pour une fois, il me semblait qu’elle s’inquiétait pour peu, et je lui souris. Un peu taquine, je lui fis remarquer : « C’est vrai que c’est terrible, ces filles te cherchaient des ennuis, et elle se sont retrouvées mouillées. ». Je lui fis un clin d’œil, montrant, au même titre que mon sourire, que je me moquai gentiment d’elle. Ensuite je lui racontais ma propre expérience, afin qu’elle puisse y comparer la sienne. Scientifique dans l’âme, j’aimais souvent prendre du recul en comparant diverses expériences, et j’espérais que ce mécanisme aiderait aussi l’adolescente. Mis à part à mon journal, il ne me semblait pas avoir raconter cette histoire à qui que ce soit, étonnamment, il me plut de la partager – même si elle démontrait d’un peu de stupidité de ma part. Finalement quand j’eus fini, Effie admit que nos dons pouvaient faire autant de bien que de mal, avant relever que le mien devait être utile à mes travaux. « Oh oui ! Pour être franche, quand j’ai réalisé la nature de mon don, j’y ai vu un signe du destin, ou peut-être de la déesse Shaenna, va savoir, un encouragement à poursuivre la voie que j’avais et que j’ai toujours en tête. Quant à la façon dont je m’en sers, il y en a plusieurs. Déjà, Wisteria Mount a beau être bien alimentée en électricité, ce n’est pas le cas partout, et quand une éolienne tombe en panne dans un endroit isolée, pouvoir générer ma propre électricité me permet de savoir quelle partie de la machine est en faute. Puis c’est sans compter la multitude de petits appareils que je crée et que je ne préfère pas brancher sur le système central sous peine de créer une panne. J’ai déjà assez de travail, pas besoin de m’en rajouter ! Puis pouvoir manipuler l’électricité me permet de faire des tests sur la façon dont les machines réagissent au variation d’énergies par exemple. ».

Je me forçai à arrêter, et je lui souris avant de conclure avec humour : « Tu sais si tu me lances sur ce sujet j’en ai pour des heures, et je ne suis pas sûre que tu comprendrais tout ce que je raconte. ». Réalisant à quel point la conversation avec déviée vers moi, je me repris et lui posai des questions par rapport à son pouvoir. Je la rassurai autant que possible après sa réponse : « Tu sais que je suis là pour toi, tu peux toujours venir te confier, même si tu as l’impression que ce que tu me racontes est idiot. Surtout que ce n’est pas le cas, et même si cela l’était, ce n’est pas grave et cela te fait du bien. ». Revenant sur la manifestation de son pouvoir j’ajoutai : « Je ne comprends pas plus que toi comment mon pouvoir se manifeste, et je crois que personne ne le sait. Mes des générations et des générations de personnes à travers le monde ont eu ce genre de dons sans les comprendre et ils s’en sont sorti, alors je pense qu’on devrait y arriver aussi. Ce qui compte c’est qu’on use de nos dons pour faire le bien. Et je t’assure que le temps et l’entraînement t’aideront. Moi aussi au début mes émotions influençaient mes pouvoirs, mais s’est passé, et cela passera pour toi aussi. ». J’espérais réellement réussir à rassurer Effie, n’étant d’habitude pas très douée pour réconforter les gens. Mais si une personne méritait de ne pas avoir à s’inquiéter par rapport à son don, c’était bien elle, qui était si compatissante au sort des autres. D’ailleurs elle finit par changer de sujet en s’enquérant de moi. Je souris, et la laissais faire en lui disant : « Tout va bien, mieux que bien même ! Moi aussi il faut que je te dise ce que j’ai sur le cœur, mais avant laisse-moi te montrer quelque chose. Je crois que je t’en ai déjà parlé d’ailleurs. ». Alors que j’apprêtais à me pencher pour attraper l’un des carnets de mon grand-père, elle me demanda si elle pouvait prendre un petit four. Avec effroi je réalisai que je m’étais goinfrée alors que mon amie n’avait encore rien avalé. Je m’empressai de lui répondre, un air embarrassée : « Mais bien sûr ! Je suis désolée, je n’avais même pas réalisé que tu n’avais encore rien pris. Surtout ne te gêne plus d’accord ? Prends tout ce que tu veux. ».

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TALLIE & EFFIE

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Tallie détendait royalement l'atmosphère. Sa petite sœur de cœur stressait pour rien. Elle avait reçu des dons. Il fallait y voir le positif dans tout cela. Son Harvest était passé et elle découvrait des capacités qui pourraient peut-être aider autrui. A la remarque de Tallie, son interlocutrice souriait légérement. Elle revisitait la scène dans un coin de sa tête. A vrai dire, le ton restait comique. Effie n'aimait pas que ce don s'active à cause de la colère car elle n'appréciait pas ce sentiment, ni son exploration. Ce point la dérangeait. Ensuite, les filles évoquaient les pouvoirs de Tallie. Son expérience pouvait représenter un modèle. L'adolescente était très à l'écoute. Chaque parole de son amie avait du poids. Son développement demeurait très enrichissant. Elle visualisait son don comme un cadeau, un signe du destin pour cette grande scientifique. La jeune femme explorait ses dons. Elle les analysait comme elle détaillait tout ce qui l'entourait. Ce pouvoir servait à la communauté comme à elle-même.

Waouh c'est très intéressant, as-tu des découvertes à partager ? Des créations à montrer ? Je suis curieuse ! C'est beau de voir que ces dons te servent et que tu en uses de la meilleure manière possible. Tu crois qu'il y a beaucoup de personnes qui utilisent leurs pouvoirs pour faire le mal autour d'elles ? Sommes-nous en danger ?

La brunette était rigolote. Elle craignait que Effie ne la suive plus car elle pouvait s'élancer pendant des heures. Pourtant, la jeune fille adorait écouter son amie et aussi tenter de comprendre les choses de la vie. Ce n'était pas pour rien qu'elle excellait en classe ! La blondinette avançait une curiosité sans nom. Tout le monde le savait et certains s'en moquaient un petit peu. Puis, Tallie rassurait son interlocutrice, comme très souvent. Elle possédait les bons mots. Un vrai exemple !

Merci. À l'inverse, tu peux compter sur moi même si j'ai moins d'expérience que toi. La suite l'intéressait grandement. Tallie agissait avec philosophie. Ce n'est pas idiot, on devrait y arriver. Tu crois que des écrits existent sur les expériences des anciens ? Cela pourrait éventuellement nous éclairer. J'ai hâte de maîtriser ce pouvoir mais aussi je serai sérieuse aux entraînements. Tu as raison sur tous les points, merci Tallie. Je me sens mieux. La discussion s'étalait et Tallie autorisait sa sœur de cœur à manger un petit four, même plus si elle le voulait. Je te remercie, c'est un bel accueil que tu m'as réservé ! L'hôte avait des éléments à confier. Ef' restait très alerte. Que se passait-il ? Que veux-tu partager Tallie ? Rien de grave ?

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ABANDONNÉ & VERROUILLÉ.