When the sun goes down.

- feat. Illyria -

Mon regard suivait la course du soleil, qui arrivait bientôt à sa fin, derrière la ligne d’horizon. Ces derniers temps c’était le moment que je commençais à redouter plus que tout. Parce qu’une fois la nuit tombée, les infâmes créatures qui régnaient en ces lieux sortaient de leurs cachettes, et tourmentaient les humains – moi y compris. Jusqu’à peu, j’ignorais que mes parents finançaient des chasseurs de vampires, mais maintenant je comprenais pourquoi – et une partie de moi les approuvait de tout son cœur. Une autre partie continuai de penser que la violence ne pouvait qu’engendrer de la violence. Cet croyance était bien sûr mise à rude épreuve alors que j’étais prisonnière de la chef des vampires, Illyria. Bien qu’elle ait utilisé un autre nom lors de notre rencontre. Qu’est-ce que j’avais pu être naïve.

Il fit bientôt nuit noire, seuls la lueur de flammes, de bougies ou torches, apportant un peu de luminosité – si différente de celles des lampes électriques de ma maison. Une vague de mélancolie menaça de me submerger, mais je la repousser. Je devais rester forte pour faire fasse à ma captivité. Je ne sus combien de temps j’attendis dans ma chambre miteuse avant que la poignée de la porte ne tourne, le battant s’ouvrant sur le visage que je haïssais désormais plus que tout au monde. Dans mon dos je cachais un morceau de bois – enfin plutôt une longue écharde arrachée à un meuble – alors que je lui crachai au visage : « Libérez-moi, harpie ! ». Un air féroce sur le visage, j’ajoutai : « Vous ne pourrez pas me garder ici indéfiniment ! ». Ce disant, je savais qu’elle pouvait par contre me tuer, et je refoulais la peur, car jamais je n’avais contemplé la mort de près et c’était terrifiant. Au moins, elle ne pouvait pas me transformer en l’une des leurs.

- ️ FICHE  BY DISTURBED -

Je gardais ce bon souvenir de ma rencontre avec cette délicieuse Tallie. Un peu d’innocence parmi un monde de noirceur. J’avais joué les innocentes, feindre de me perdre, c’était un jeu que j’adorais faire et le plus jouissif dans toute cette histoire, c’était sans aucun doute sa présence à la petite sauterie que j’avais organisé à la dernière minute à la fontaine de Magnolia Light. Un petit coucou de la main à notre chère Tallie et hop, voilà qu’elle avait compris qui j’étais réellement. On dirait que d’avoir pénétrée dans sa propriété sans qu’elle ne daigne me craindre fut des plus faciles. Suivant ce grand bienvenue de sa part, je pouvais alors franchir le seuil de sa maison familiale comme bon me semblait. Je m’étais même amusée quelque peu à rentrer chez elle et l’observer dormir à quelques reprises. Quand on prévoit kidnapper une jolie demoiselle, faut bien savoir si elle met de la bave partout, parce que je n’ai quand même pas le temps pour changer les draps à tout coup – enfin… oui parce que j’ai des esclaves à mon service pour s’occuper de ces taches ennuyantes – mais ce n’est pas que ça. Ce petit ange dormait si bien.

La nuit venait de débarquer dans le ciel d’Elvendyr et sans attendre, je m’empressais de sortir du manoir. En réalité, je voulais rendre une petite visite à ma prisonnière. Althea me faisait encore la tête et bien que je puisse sortir à ses côtés, je savais qu’elle ne voudrait rien savoir. Je décidais de l’envoyer jusqu’à San Pheonix pour sa mission renseignement et pendant son absence, j’allais jouer avec mon autre jouet. J’ouvre la porte et m’approche d’elle. Tallie ne retient pas son énervement à mon égard. Je m’esclaffe aussitôt en me mordillant la lèvre. « C’est justement e que j’étais venue faire. On se calme chérie ! » Je continue à avancer et pose mon oncle sur le rebord de sa joue pour l’enrouler contre une mèche de cheveux. J’approche mon visage du sien amusée et lui chuchote près de l’oreille. « Sortons ! » Dis-je surexcité.

When the sun goes down.

- feat. Illyria -

Sûre d’elle, la reine des vampires s’est avancée dans la pièce, un regard de prédateur sur son visage qui manqua de me faire frissonner. Mais je me retins, et fis appel à tout mon courage pour lui montrer que je ne comptais pas me montrer docile. Elle me prit toutefois par surprise quand elle répondit à mon injonction de me laisser sortir avec une réponse positive. J’en restais donc bouche bée et parfaitement immobile quand elle s’approcha et de moi, et toucha mon visage avant d’enrouler une mèche de mes cheveux entre ses doigts. Quand son visage se rapprocha trop près du mien, assez pour pouvoir chuchoter à mon oreille, je sentis mon ventre être soulevée par la nausée. Je détestais être touchée par des étrangers, et encore plus par cette créature monstrueuse qui se cachait derrière un beau visage. Ma main convulsa autour de mon arme improvisée, mais je gardais le bout de bois caché derrière moi. Si elle voulait réellement me faire sortir, je préférais utiliser cette occasion pour faire du repérage dans le manoir, voire autour. Certes ce serait satisfaisant d’essayer de la blesser avec l’écharde assez longue que j’avais trouvée, mais il serait plus productif d’amasser des informations pour éventuellement m’échapper.

Rapidement et discrètement je glissai le fin morceau de bois dans ma manche, et répondis faiblement, pas très rassurée : « Très bien, allons-y. ». J’attendis qu’elle s’éloigne enfin de moi avant de me diriger, un œil toujours posé sur elle – il était hors de question de la perdre de vue – vers un meuble où se trouvaient des habits. Ne sachant si je devais prendre un manteau ou pas, je demandais, aussi dignement que possible : « Où allons-nous ? Sortons-nous de votre … demeure ? ». Car je supposais qu’elle voyait cette endroit comme sa maison. Pour moi, en plus d’être prison, c’était tout le contraire de chez moi, et je ne m’étais jamais senti aussi éloigné de ma vie, pas même quand je me rendais sur Terre. Étrangement, même si c’était un tout autre monde, dont je ne connaissais pas toutes les règles, je m’y sentais plutôt en sécurité. Alors qu’ici … ce n’était que peur, danger et colère.

- ️ FICHE  BY DISTURBED -

J’avais toujours aimé avoir mes propres esclaves. Je savais que la vie à Crimsondale se voyait parsemé de ce type d’individus, mais les miens, je savais m’amuser avec eux. Entre haine et passion, je pouvais passer de vrais bons moments. J’avais toujours admiré la force de caractère de certains. Je savais également que mon don de persuasion me permettait de faire tout ce que je désirais avec eux – mais surtout à ce qu’ils ne quittent pas mon territoire. Sans quoi, Tallie aurait bien pu retourner vaquer à ses occasions à Topaz Kingdom. J’imaginais déjà que la famille de cette jeunette devait être à sa recherche. Je m’en réjouissais déjà. Ainsi, face à ces petites manies, je la guidais vers l’extérieur de sa chambre d’un geste de la main incitatif. « Ouais ouais… comme tu peux être curieuse… mais oui, nous allons faire un tour au village. Contente ? » Ajoutais-je en roulant les yeux. En marchant dans les couloirs, nous croisions autant des gardes de mon armée que d’autres esclaves et prisonniers. « J’espère que tu manges bien ici ? Nous faisons la meilleure Vodka de tout Elvendyr, ici même. J’imagine que tu vas vouloir de profiter d’un verre avec moi ? » Je fronce les sourcils en l’observant. « J’espère du moins.. » Je l’obligeais en quelque sorte à boire à mes côtés. Nous voilà hors du manoir. Il faisait plutôt chaud aujourd’hui, enfin… cette nuit. On voyait les étoiles dans le ciel, presque aucun nuage. Des flambeaux étaient allumés un peu partout et on pouvait entendre de la musique directement dans les rues. Une petite fête avait lieu en ce moment dans le centre-ville. « Tu aimes danser ? »