Don't fight it, it's coming for you.

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(C) CSS + Crossover by Disturbed.

Moïse face aux eaux de la mer rouge.
Jules César devant la cité romaine.
Le Christ et sa croix juchée sur le dos.

Que cela soit les deux barbus à babouches, ou l’autre avec sa couronne de lauriers sur la tête, l’idée reste la même et le regard que je lève présentement sur la cohue brille de ces choses qui à la seconde près me surpassent et me retombent entre les mains. Mains d’ailleurs à plats apposées sur la surface collante du zinc, ce rempart salutaire qui me protège de ces badauds grouillants comme le ferait un nid de vipères… nid de vipères que je dévisage d’un œil abruti alors que j’essaie en vain de m’enhardir d’une sérénité drôlement bien fragile. Des cancans, des bribes de conversations, des éclats de rire, de pintes qui s’entrechoquent, des pieds qui se traînent, des chaises qui grincent sur le sol poussiéreux parce qu’on les tire sans aucune finesse, ces vacarmes de la nuit aux plaisirs enivrés qui dégringolent sur ma colonne vertébrale avec la désagréable sensation d’entendre des ongles crisser sur un putain de tableau noir. Nous sommes comme qui dirait victimes de notre succès. J’ai proposé à mon frère et mon ex belle-sœur cette idée de soirées thématiques sur un coup de tête… un coup de tête qui cette nuit vrille à mes tempes comme le plus tonitruant des tambours jouant sur le rythme maudit de mes plus évasives ambitions. Je n’ai pas tourné ma langue cette fois avant de parler. Je n’ai pesé le pour et le contre avant de déballer ma salade. J’ai livré mes boyaux sur table, sans nécessairement prendre conscience de ce que j’avais dans le ventre. Certes, mes projets, mes idées, pour redorer la notoriété du business familial, ils sont là et hantent mes nuits d’insomnies. Ma créativité, cette hérésie rêveuse peut nous promettre monts et merveilles, mais je ne suis pas encore assez solide pour conquérir tout ça. Ma peur irraisonnée des lieux publics, des espaces libres et des foules me transcendent de leurs médiocres anxiétés et atomisent mon plexus solaire d’une cuisante immolation. Moires et balafres de ces trop présents souvenirs de guerre qui pourtant brillent en une autre ère désormais. Un reflet miroir que j’aimerais tant s’efface, au moins pour ce soir.

Je repère au cœur de la foule compactée comme des sardines, les têtes de Majandra et notre serveuse à temps partiel ; Phoebe. À notre grand soulagement, avant de se donner en spectacle, elle a accepté de nous donner un coup de main et d’être la jumelle de mon ex belle-sœur pour servir les clients… ou du moins apporter les boissons à leurs tables. Avec mon frère jumeau derrière le comptoir, nous formons une équipe de choc. Nous sommes peut-être à nous 4 des cas sociaux, mais nous assurons (ou presque) les rangs, offrons un bon (ou presque) service à nos clients et préservons (ou presque) un certain contrôle de l’event de ce soir. Anguille sous roche, on ne s’attendait pas à accueillir autant de monde et dans le fil de cet imprévu : le Devil’s Tail est plein à craqué.

- Hunter, j’dois aller derrière, chercher des chaises et deux tables de plus. Tu peux gérer ou tu préfères que je reste ?!

Je n’ai même pas le temps d’entendre la réponse de mon frère, qu’une voix larmoyante et stridente explose à nos oreilles. Ma faculté auditive venant de perdre 10% de sa capacité, d’un sursaut vers l’arrière, j’observe la propriétaire de cette alarme stridente qui non sans gêne est parée à monter à quatre pattes sur le zinc pour être certaine d’attirer l’attention du staff.

- Gwen ! Bordel, Gwen, mais calmes-toi !

Mes grosses pattes d’ours mal léché agrippent les épaules de la rouquine, que je tente de faire redescendre sur terre et c’est à prendre au sens propre comme figuré.

- Qu’est-ce qui t’arrive ?

- C’est… c’est Jefferson. Il est en coulisse. Il a le cafard. Il a le trac. Il ne veut pas monter sur scène. Il ne veut pas faire l’ouverture ! C’est la fin ! Oh mon Dieu, c’est la fin ! On va tous mourir !

Fils de sa mère. Espèce de petit merdeux !
Je le savais que nous ne pouvions pas se fier à sa tête de nœud !

Plus fort que nécessaire, mes doigts se resserrent contre les épaules de notre interlocutrice alors que je tourne la figure en direction de Hunter pour lui murmurer à l’oreille :

- On doit convaincre cet enfoiré de faire l’ouverture. Il y a beaucoup trop de monde pour se permettre de perdre Phoebe aussi tôt sur le plancher !

Nous sommes victimes de notre succès !

Les soirées thématiques. Bon, je n’étais peut-être pas tant emballé lorsque mon frère m’avait balancé l’idée, mais ça semblait plaire à Majandra et aux parents. Du coup, pourquoi pas. Je n’irais certainement pas pousser la chansonnette, alors si ça attire la clientèle, c’était bon pour mon portefeuille. Ce soir-là, c’était LA FOLIE au Devil’s Tail. Tout le monde s’était donné le mot. Le franc succès de la soirée était vachement surprenant, mais très intéressante. Je servais des bières, des paniers d’ailes de poulets, passant de la cuisine, à la salle jusqu’au bar depuis maintenant quelques heures. Je voyais les billets s’enfoncer dans le tiroir-caisse et je savais que tout le monde attendait l’arrivée de Jefferson – notre premier chanteur amateur. Tandis que je venais de servir une tournée de shooter de Tequila à une table de filles en chaleur – qui ne marquèrent pas de tenter de me charmer – je reviens finalement au comptoir, échangeant un petit regard avec Majandra qui n’avait semblé indifférente à ma petite session de charme avec les minettes de la table 4. Je me tourne vers Derek qui s’approche vers moi et me souffle que notre numéro d’ouverture venait de fuir en panique. Mes yeux s’écarquillèrent aussitôt. « Tu veux rire Dé, FUCK ! On est dans la merde… » Je voyais Phoebe au bout de la salle à servir des clients. Je repose mon regard vers mon frère. « C’est évident qu’on ne peut pas se le permettre… C’est la folie ce soir ! » Je regardais autour de moi, il fallait réagir et vite avant de perdre notre soirée et que tout le monde parte déçus. « Au pire, je vais faire mon petit numéro pour les distraire et on met quelques chansons rythmés pour les faire bouger un peu… en attendant qu’on trouve une solution… »

Tenir un bar de nos jours n’est pas chose simple, la concurrence est présente alors pour fidéliser la clientèle et en accueillir une nouvelle, il faut parfois changer les habitudes et offrir une sorte de renouveau, c’est pourquoi j’avais accepté l’idée des soirées à thème cela était moderne chose qui attirerait certainement la jeunesse qui est de nos jours une clientèle difficile a fidélisé.
N’étant pas du genre ‘ m’as-tu vue’ plus que je le suis déjà, je n’ai clairement pas proposé mes services de chanteuse, de danseuse où bien même d’animatrice déterminée à rester avec mon plateau et mes commandes, j’étais surprise de la foule présente ce soir une personne supplémentaire en service n’aurait clairement pas été de trop. Je n’arrêtais pas mes allers - retour heureusement que je connaissais parfaitement mon métier et que j’étais en capacité de prendre plusieurs commandes en même temps. À certaines tables, j’avais remarqué quelques tensions je tentais donc de rester attentive pour ne pas que les tensions devienne un problème qui gâcherait cette réussite. J’ai parfaitement remarqué la table de femme en chaleur et si j’avais désiré, j’aurais pu moi-même aller la servir, mais j’avais laissé ce plaisir à Hunter. Bien que le voir tout sourire avec d’autres femmes n’est pas quelques choses que j’apprécie, je n’apprécie pas non plus les bimbos et ce soir, je n’ai pas le temps ni même l’envie de me battre mentalement et peux être même physiquement pour un homme qui ne veut plus de moi où pour des femmes qui n’en valent pas la peine. Les pourboires étaient plus que généreux ce soir chose fortement agréable, je regarde la salle avec le plateau vide pour la première fois remarquant les deux Morrow en pleine discutions sait donc toute souriante que je m’approche d’eux tapotant l’épaule d’Hunter amicalement chose étrange dans un sens, mais cet instinct m’était venu naturellement << Bordel, j’adore cette soirée ! >>je viens à dire avant de voir la tête des deux hommes << qu’est-ce qui se passe ? >> je n’étais pas encore informé de la situation pour moi notre invité Jefferson était simplement en retard, mais en voyant les traits du visage d’Hunter je comprends qu’il y a un problème de taille << me dites pas qu’il nous a lâché >> fixant les deux hommes j’attends une réponse dont je connais déjà la réponse ma cervelle se met en marche pour trouver une solution gardant tout de même en moi un petit espoir face à la réponse des deux hommes.

Derek, Hunter, Majandra & Phoebe

« It's just a jump to the left... » The Rocky Horror Picture Show

Le Devil's Tail était bondé. Les soirées à thème organisées par les frères Morrow, co-gérants du bar, avaient généralement tendance à faire fureur, et ce soir ne faisait pas exception. Je sais ce que vous allez me dire : je ne bois pas d'alcool, j'ai suffisamment de réserves d'infusions, de thés et de cafés chez moi pour tenir un siège, j'abhorre profondément la foule, doublement les zigotos que l'on trouve dans les bars, what fresh Hell am I doing here ?!
A vrai dire, tout à commencé avec Derek. C'est à lui que les habitués doivent le concept des soirées à thème. Il auditionnait pour des chanteurs, danseurs, musiciens, pour une soirée... j'ai auditionné. The Wizard & I, de Wicked. Techniquement, on ne peut pas dire que ce soit le type de chanson recherchée pour une soirée à thème dans un bar et en ce sens, très sincèrement, je ne sais pas pourquoi Derek m'a embauchée. Je le soupçonne d'être trop viril pour admettre une adoration sous-jacente aux comédies musicales. Mec, on est en 2020, ce truc de virilité masculine, faut arrêter !
De fil en aiguille, je me suis fais ma place, chose qui n'était pas gagnée d'avance. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je ne suis pas exactement du genre à rester après le show pour faire la causette avec les patrons, boire des verres et rester jusque après la fermeture pour sympathiser. Sympathiser... quel horrible mot qui n'apporte que des ennuis !
Et pourtant... je crois que c'est ce qui s'est passé. Avec eux, et avec la co-gérante, Majandra. J'ai commencé à aller au Devil's Tail de mon propre chef, sans raison particulière. Hormis peut-être la bouffe. Je suis incapable de cuisiner quoi que ce soit d'autre que du riz, des pâtes et des plats tout préparés, c'était une bonne excuse.
Quoi qu'il en soit, ils ont finis par me proposer de bosser avec eux en temps que serveuse, les soirs de forte influence. Là encore, je ne sais pas quelle mouche les a piqués. Je sais encore moins comment ils me tolèrent encore alors que je n'ai absolument aucune pitié pour les client(e)s bourré(e)s, pervers(es), ou tout bonnement pathétiques. En parlant de clientes chaudasses, vulgaires et dérangeante...
-Vous avez tout ce qu'il vous faut, mesdames ?
Hunter venait de leur apporter leur commande, quelques minutes plus tôt. De la même manière que leur attitude ne m'avait pas échappé, j'avais surpris le regard de Maj'. Hunter était... soyons franc, c'est le genre de type que j'adore mettre K.O. de base. Il enchaîne les conquêtes comme d'autres collectionnent des timbres, et un décolleté plongeant l'attire comme un papillon de nuit vers la lumière. Malgré tout, ces deux là se jettent constamment des regards à la dérobée quand l'autre a le dos tourné. Par conséquent, les chaudasses doivent dégager !
Et quoi de mieux qu'un bon vieux diurétique fabriqué par votre serveuse elle-même pour se débarrasser d'une bande de nuisible en robe trop courte ?
-Le numéro du bel étalon qui nous a servit ne serait pas de refus... minaude l'une d'entre elle.
Elle minaudera moins d'ici quelques minutes, moi j'vous l'dit ! Désolée pour les toilettes, Hunter, elles risquent d'être retapissées...
-On va voir ce qu'on peut faire... répliquai-je avec un sourire digne de Judas lui-même.
Puis, l'air parfaitement innocente, je me dirigeais vers les trois compères qui avaient l'air contrariés.
-Qu'est-ce qui se passe ?

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Cet espèce de petit froussard de mes deux ! C’prénom se grave dans les affres de mon esprit, comme on le ferait d’un fer chauffé à blanc : Jefferson. Quel coup de pute qu’il vient de nous faire là. Larguer les amarres comme ça, alors que le navire se déchaîne en pleine tempête ? C’est dégueulasse. J’ose imaginer que c’est l’effet que doit fort probablement recevoir le quidam, lorsque celui-ci court le risque de copuler avec une femme fontaine. Résultat ? J’en ai plein la barbe et les yeux ! Un à une, mon frère, mon ex belle-sœur et notre future employée du mois rejoignent l’épicentre même de la tornade, au sein duquel plane avec nonchalance un silence quasi mystique et digne d’un congrès de moines tibétains. Mes prunelles cobalts sondant les portails de leurs regards, comme pour essayer d’entre y apercevoir en les abîmes de leurs sages sarcophages, un trésor bien gardé et qui saurait laisser jaillir un éclat d’or à cette fiévreuse et folle soirée.  

- Ouais, il nous a lâché, c’puceau infidèle ! dis-je, les dents grinçantes telle une craie sur un tableau noir alors que j’ai l’impression qu’on est en train de se faire culbuter par tous les orifices possibles.

Avec la gentillesse de ce livreur de journaux qui balance avec imprécision le canard sur le paillasson de ses clients, j’écarte sur le côté la Gwendoline épeurée, qui pour une raison qui m’échappe arbore le minois constipé de celle qui réalise qui a quelque chose de chelou qui est en train de pousser dans son arrière-train… cette dernière, d’ailleurs, livide, verte olive, le front plein de sueur, le regard jaune, prend la peine de nous siffler en s’éclipsant vers les chiottes :

- En tout cas, bonne chance avec tout ça ! J’dois filer, je ne sais pas ce qui me prend tout à coup, mais fiouf… je me sens toute bizarre.

Ça fait tilte dans ma tête et d’instinct mon regard plissé en de fines mirettes suspicieuses louche sur la bouille angéliquement cornue de Phoebe… le film des dernières minutes passées repasse devant mes yeux au mode « avance rapide » : flash des midinettes de la table 4 qui en miaulent pour la gueule d’amour de mon frère, flash sur le regard bariolé d’une Maja qui se veut imperméable à cette vision, gros plan rutilant sur les lames de rasoirs qui d’ordre brillent dans les pupilles de Phoebe, gros zoom sur ce fichu plateau de shooters qui est laissé sans surveillance une seule seconde à peine sur le comptoir… ralentie sur Phoebe qui passe par là durant ce lapse de temps, capture éloignée d’une Gwen qui se fond dans l’ombre de la chanteuse, en profite pour se désaltérer en se faisant plaisir dans ledit plateau… plateau que Hunter ensuite attrape et sert à la table numéro 4… et Gwen qui se la joue tragédie grec en grippant sur le zinc pour me balancer son Armageddon dans la gueule…  

Boom ! Things that will totally blow your mind, l’état d’esprit recroquevillé en un genre de post-catastrophe, je me frictionne nerveusement la barbe de ma paluche droite alors que je hoche la tête comme ces hypnotiques figurines bobble heads. À mesure que les paniers d’ailes de poulet s’agglutinent sous les néons du réchaud, à mesure que les pichets de bière s’enlignent sur le comptoir, je capitule, claquant des doigts pour m’extirper moi-même de ma transe et quasiment beugler à mes collègues :

- Ton numéro improvisé, Hunter, ouais, ça c’est bon ! C’est parfait, ça va faire patienter la foule. Maja et moi pouvons tenir le fort durant ce temps.

M’activant déjà, j’attrape ailes de volaille et pichet de houblon blond dans mes mains, paré à servir la table numéro 6 alors que je me faufile entre mes collègues pour supplier :

- Phoebe, Jefferson t’aime bien. Pour ne pas insinuer qu’il t’idolâtre. Si c’est toi qui vas lui parler, peut-être qu’il retrouvera son aplomb et acceptera de monter sur scène ?

Je profite de ma proximité avec cette dernière pour, après avoir déposé le pichet sur le coin du comptoir, subtilement lui glisser dans la main un verre à shooter et lui annoncer d’un murmure qu’elle seule peut entendre :

- La commande ne c’est pas entièrement rendue jusqu’à la table numéro 4, Phoe. Il serait dommage qu’une de nos clientes ne reçoive pas ce qu’elle mérite, uhmm ? La politique du Devil’s Tail est très stricte sur ce sujet… Je lui lorgne un clin d'oeil, rattrape le pichet et lévite presque jusqu'à la table numéro 6.

Bah kewa ? Moi aussi je suis pro Majandra & Hunter !
Majunter for the win bitches !

Mon regard passait d’un coin à l’autre du bar, réfléchissant à la meilleure des solutions en ce moment. Je devais regagner le cœur de la clientèle et surtout, ne pas faire de cette soirée à thème, la première ainsi que la dernière. Je savais qu’un échec flagrant de cette soirée risquait de conduire les habitués à aller au Neon, voire pire au Alabama Bar … Emily Reddick ne gagnerait certainement pas sans que j’aille user de mes meilleures cartes. Je fronce les sourcils sérieusement, attrape une bière que j’ouvre et je me retourne vers Majandra, Phoebe et mon frère qui étaient encore en petit groupe. « Ne vous inquiétez pas les copains, Oncle Hunter va vous faire exploser la baraque et vous sauvez les fesses ! Parole de scout ! » Je fis un signe, digne d’un marin – voir d’un soldat… enfin, ce n’était pas très clair et je m’avance aussitôt jusqu’à la scène.

Posé tout près du système de sonorisation du Devil’s Tail se trouvait plusieurs disques, quelques bouquins d’astuces pour une soirée réussis et quelques cartables de paroles de chansons. J’y pose ma bière sur le dessus d’une pile et attrape le micro. Le DJ diminue le volume et j’offre l’un de mes plus charmants sourires. «  Bonjour RD ! J’espère que tout le monde va bien ! La foule ce soir, WOUAHHHH, c’est vraiment MALADE ! … tous vous voir ici, merci sincèrement ! Puis particulièrement à vous mesdames. » J’offre un clin d’œil et un claquement de doigt en directement de la table 6 qui criaient. Elles étaient complètement sous mon charme. Sourire colgate, je repose mon regard ailleurs dans la salle – allant même à croiser le regard de Maja que j’essayais d’éviter. « Jefferson se fait attendre, mais ne vous en faites pas, il est en coulisse, il ne devrait pas tarder… mais en attendant, j’ai une petite devinette pour vous… la personne qui a la réponse se mérite l’alcool à volonté pour le reste de la soirée ! » Les gens semblaient surpris, mais intéressé par ce prix plus que délectable. « Quel est le pire poison pour un couple ? » Mes sourcils bondirent – complètement amusé par la situation. Malencontreusement, tandis que ma main cherchait sans regarder ma bouteille de bière, j’y donnai un petit coup du revers de ma main, laissant cette dernière flancher vers la gauche… libérant tout son liquide sur la totalité des bouquins situés à côté. Sans que je ne le sache – enfin sans que personne ne le sache – se cachait un bouquin très ancien gardant prisonnier l’esprit d’un démon. Ce démon se nourrissait de la musique et sans que je ne puisse rien y changer, pointant du doigt un homme dans la pièce près à répondre à la question, c’est plutôt sur une voix mélodieuse que je lui répondis.

♫♪♫Your cruel device
Your blood, like ice
One look, could kill
My pain, your thrill♫♪♫

Et étrangement, suivant mes paroles, la musique surgit de nulle part, accompagnant le rythme de mes paroles – digne d’un appel à satan. Tandis que je venais de prononcer les premiers mots (Your cruel device…) Mes yeux rondirent aussitôt. Je tourne la tête de gauche à droite, allant même jusqu’à trouver dans la foule Derek et Majandra du regard. QUE SE PASSAIT-IL ??? Je tentais de les interpeller, de leur faire signe, mais ma bouche continuait à répandre ce venin musical.

J’avais trouvé que cette soirée a thème était une bonne idée jusqu’à maintenant, il est évident que j’aurais dû voir plus loin de nos jours nous ne pouvons plus compter sur personne et ce n’est pas nouveau alors pourquoi ce fameux Jefferson aurait été différent ? Je me rends compte que la situation est critique, je réfléchis pour trouver une solution à cette catastrophe, mais honnêtement, je n’en ai pas qui valent le coup. Je voyais l’échec arrivé et le monde quitter le bar pour se rendre dans un autre bar mon pire cauchemar était sur le point de se réaliser. Moi qui jusque-là avais adoré la soirée la voyais maintenant comme une gorgée d’un vin au soupçon de bouchon, c’est-à-dire horrible. Rapidement, Phoebé nous avait rejoints et Hunter signalait qu’il allait faire exploser la baraque mon regard s’était donc tourné vers lui étrangement ce n’était plus le vide qu’il me faisait peur, mais plutôt de quoi était capable mon ex-fiancé pourtant je ne dis rien dans tous les cas je n’ai rien de mieux à proposer. Alors qu’il s’éloigne pour rejoindre la scène, je regarde Derek sans rien dire, mais mon regard parle de lui-même.

Je me laisse observer le spectacle quelques minutes avant de voir Hunter faire son numéro de charme, il n’était réellement pas possible, je roule des yeux pour retourner prendre la commande de la table numéro 9 qui semblait plus qu’assoiffée. Sur le chemin pour rejoindre le bar, je croise le regard d’Hunter le temps d’une micro seconde avant de retourner à mon travail.
La récompense d’Hunter me titille les tympans tandis que sa devinette me semble bien trop simple… Alors que je pose les commandes sur mon plateau, j’entends Hunter chanter, je reste surprise et je me retourne le regardant, cette image m’arrache un sourire “ À, quoi jouait-il ? “. Le plateau en main je m’avance vers Derek pour lui dire << il est possédé ou quoi ? >> je ris légèrement à ma bêtise parce que je suis loin, mais vraiment loin de m’imaginer que cela pourrait être vrai pour moi Hunter fait son petit show afin de séduire une minette de la table numéro 6 même si je dois avouer que son regard rond digne d’un homme paniqué n’est pas normal. La musique sort de nulle part, je tourne la tête pour observer autour de moi afin de chercher d’où elle pourrait provenir, mais je n’en ai aucune idée.
N’étant pas en très bonne relation avec Derek, je préfère m’éloigner de lui en réalité en réfléchissant bien ce soir la seule personne qui me semble être positive avec moi… Comment ne pas se sentir de trop ? Heureusement pour moi que j’en ai rien à faire. J’arrive à la table et je dépose les commandes en souriant avant de me retourner d’un coup faisant dans ce geste virevolté mes cheveux détachés et mes lèvres se mirent à se mouvoir de manière incontrôlable pour laisser sortir le son de ma voix de manière harmonieuse.

♫♪♫I wanna love you, but I better not touch (don't touch)
I wanna hold you, but my senses tell me to stop
I wanna kiss you, but I want it too much (too much)
I wanna taste you, but your lips are venomous poison♫♪♫

Alors que je venais à chantonner “ I wanna love you” mes pieds venaient à suivre le tempo de mes cordes vocales, impuissante face à la situation je ne comprenais et ne comprends pas ce qui m’arrive. Mes yeux quant à eux venaient à s’arrondir probablement de la même manière qu’Hunter avait arrondie les siens.

[HJ] : je rame un peu ne me taper pas ! Pas tapé please !
Poison par Alice Cooper. Les Lyrics sontIci i. Je n'ai plus de pc alors je galère avec mon vieux pc portable minable qui rame comme un manchot... Du coup pour les couleurs de texte manquante excusez-moi please

Derek, Hunter, Majandra & Phoebe

« It's just a jump to the left... » The Rocky Horror Picture Show

Derek a l'air de vouloir balancer une chaise à travers la pièce, Hunter a sa tête « je suis prêt à faire la première débilité qui me passe par la tête » et Majandra semble légèrement exaspérée.
-Ouais, il nous a lâché, c’puceau infidèle !
Qui devait faire l'ouverture du show déjà ? J... Jack ? Joe ? Jeremiah ! ...Non. Bref. Un J. quelque chose. D'accord, cela compliquait légèrement les choses si il nous a réellement lâché, mais c'était rattrapable. Hého, je suis là les gars ! Qui plus est, le retard occasionné n'était pas grave en soit, vous avez déjà vu un concert, un spectacle, n'importe quelle représentation commencer à l'heure, vous ? On avait encore une petite marge. Juste assez pour laisser l'impatience grandir chez les spectateurs et clients, l'important étant de ne pas être trop en retard pour qu'ils demandent remboursement et se tirent. En bref, rien d'ingérable de mon point de vue. Je n'eus cependant pas le temps de dire à Derek que la situation n'avait rien de catastrophique, une jeune femme à la chevelure d'un roux magistral bredouilla avant de s'enfuir :
-En tout cas, bonne chance avec tout ça ! J’dois filer, je ne sais pas ce qui me prend tout à coup, mais fiouf… je me sens toute bizarre.
Je ne lui ai pourtant pas donné de diurétique à elle... D'ailleurs, elles en sont où mes copines de la table 4 ? Me plaçant de manière à pouvoir prétendre embrasser la salle du regard, je constatais non sans une pointe de fierté qu'une d'entre elles avait dû suivre ou devancer la rouquine aux toilettes. Vu l'allure de leurs rires, elles devaient probablement se moquer de leur amie et pas si secrètement apprécier d'en avoir une de moins dans la compétition. J'aurais dû corser tous les verres, mais verser quelque chose discrètement dans un verre, voire deux, c'est déjà assez complexe. Imaginez dans six ! Et puis, que une ou deux de ces filles aient chopé une gastro, c'est possible. Qu'elles soient toutes malade après être passé dans ce bar, c'est ramener des problèmes plus gros à gérer. Autant rester discrète. Le claquement de doigts de Derek me ramena à la conversation.
-Ton numéro improvisé, Hunter, ouais, ça c’est bon ! C’est parfait, ça va faire patienter la foule. Maja et moi pouvons tenir le fort durant ce temps.
Hunter, un numéro improvisé ? Il faut que je vois ça ! ...Il faut que je filme ça, ouais ! Déjà parce que ça mettra probablement Hunter en rogne s'il voit que je le filme, et énerver Hunter est un de mes passes-temps favoris ( coeur sur toi, Huntouille ! ), et ensuite parce que ça vaudra probablement le coup de rester dans les annales !
-Ne vous inquiétez pas les copains, Oncle Hunter va vous faire exploser la baraque et vous sauvez les fesses ! Parole de scout !
Sur un salut militaire, il se précipita à travers la foule pour rejoindre la scène. J'étais prête à dégainer mon portable lorsque Derek m'interpella.
-Phoebe, Jefferson t’aime bien. Jefferson ! Voilà son nom ! Pour ne pas insinuer qu’il t’idolâtre. Urgh. Si c’est toi qui vas lui parler, peut-être qu’il retrouvera son aplomb et acceptera de monter sur scène ?
Et bien voilà qui bousille mes plans... Au même moment, Hunter se mit à beugler dans un micro. On aurait dit un DJ qui animait une soirée.
-Bonjour RD ! J’espère que tout le monde va bien ! La foule ce soir, WOUAHHHH, c’est vraiment MALADE ! … tous vous voir ici, merci sincèrement ! Puis particulièrement à vous mesdames.
Je levais les yeux au ciel. C'est à lui que j'aurais dû le filer, le diurétique ! ... Je vais peut-être le faire, d'ailleurs.
-Okay, mais toi, tu me filmes Hunter en train de faire le pitre ! Pour la postérité ! réclamais-je en lui fourrant mon portable dans les mains.
En parlant de diurétique...
-La commande ne c’est pas entièrement rendue jusqu’à la table numéro 4, Phoe. Il serait dommage qu’une de nos clientes ne reçoive pas ce qu’elle mérite, uhmm ? La politique du Devil’s Tail est très stricte sur ce sujet… me glissa Derek, si bas que j'aurais quasiment pu croire avoir rêvé ses paroles. Oops, il m'avait démasqué... Qui aurait cru que mon patron se rendrait complice de mes pratiques sournoises ?
Heyyy, mais c'est pour ça que Rouquinette s'est précipitée aux toilettes ! Je savais bien que quelque chose clochait ! ...Quelque part, c'est bien fait pour elle. On ne chipe pas dans les commandes des autres !
Le verre à shooter donné par Derek en main, je me glisse derrière le comptoirs pour ajouter le diurétique à l'alcool et préparer au passage un thé à la menthe pour Jefferson. Après une seconde de réflexion, je préparais 5 autres shots non-empoisonnés. Si j'amenais un verre seul, c'était bizarre. Si j'offrais le verre à l'une d'elles en particulier, on pouvait nous accuser de l'avoir trafiqué ( ce qui, certes, aurait été vrai, mais c'est pas une raison ). Offrir six shots, ça laissait le hasard faire son oeuvre, et puisque les autres n'ont rien, aucune raison de soupçonner quoi que ce soit.
-Cadeau de la maison, dis-je en déposant les verres. Je laissais les pintades glousser et me dirigeais vers les coulisses quand Hunter se mit à... chanter ?
-Your cruel device, your blood like ice ; one look could kill my pain, your thrill...
-I wanna love you, but I better not touch, I wanna hold you, but my senses tell me to stop, I wanna kiss you, but I want it too much, I wanna taste you, but your lips are venomous poison... enchaîna Majandra. Ce qui, ironiquement, semblait un peu trop bien coller à leurs sentiments à ces deux là...
La Phoebe normale se serait d'abord demandé ce qu'était cette chanson, pour la simple et bonne raison que je ne connais pas. La Phoebe normale aurait eut parfaitement conscience que quelque chose clochait.
Sauf que... Nous nous retrouvâmes, Derek, Hunter, Majandra et moi, à chanter ensemble le refrain, le plus naturellement du monde. Comme dans une comédie musicale.
-You're poison running through my veins. You're poison, I don't wanna break these chains !
Et moi d'enchaîner :
-Your mouth, so hot ; your web, I'm caugh ; your skin, so wet ; black lace on sweat...
Et là encore, rien d'anormal. La musique se jouait d'elle-même, les projecteurs nous mettaient en valeur lorsque l'on chantait, nous nous mouvions d'une chorégraphie parfaitement synchronisée comme si nous avions répété depuis une semaine, ce que je venais de chanter aurait dû m'horrifier, mais étrangement, sur le moment tout semblait normal. Une partie de moi avait conscience de tout ce qui n'allait pas dans cette situation, mais cette partie là n'avait pour le moment pas voix au chapitre. Je ne pouvais pas contrôler mon propre corps, ma propre voix, mais j'étais incapable de m'en soucier pour le moment.

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Les poulettes de la table numéro 6 roucoulent et s’en ballonnent le plumage comme des ballons gonflés à l’hélium. Avec le coq de la basse-cour qui s’agite la crête avec swag et s’émoustille le bec avec confiserie sur la scène, je passe totalement inaperçu. Je pourrais leur pisser ou roter dessus, que jamais elles ne s’en rendraient compte ! Comme Remi sans famille l’a jamais dit ; toutes poulettes aveugles trouve toujours sa graine et moi petit poussin tout jaune malade je peux vous parier ma coquille d’œuf qu’elles l’ont trouvées avant même que ledit poulet n’ai eu le temps de chanter son illustre « cocorico ».  Putain mais c’est réflexion de volaille me sortent littéralement du cul ! La faute à ces fichues ailes de poulet aussi… Rochon, l’air pas du tout dans mon élément, je zigzague ente les tables, portable de Phoephoe en main, pour au nom de la postérité et du postérieur tout court, immortaliser à jamais ce rarissime moment sous forme de vidéo. Fielleuses et moqueuses mirettes rivées sur l’écran de l’appareille, mon sourire tantôt caustique doucement se fond et décompose en une moue dubitative ; un petit problème technique corrompt le circuit électronique du mobile, un glitch, ou bug, ou que sais-je, parasite la capture vidéo et fait exposer à l’écran un arc-en-ciel de couleurs épileptiques. Mystifié, je rapproche le portable de ma barbiche, arque le sourcil gauche, puis le droit, pour ensuite les froisser sérieusement et les écarquiller comme des accents circonflexes lorsqu’une péliade de symboles démoniaques comme enguirlandés de mystiques notes de musiques explosent dans cette orgie technologique. Bordel, Phoebe, mais ton téléphone est la réincarnation même du Diable ou merde ?!

Dépaysé, je range cette patate chaude dans la poche arrière de mon jean, avant qu’elle ne m’explose à la gueule, amorçant le pas du barman qui s’apprête à retourner au zinc, alors que la musique rock transcende la cathédrale de mon thorax de toute son énergie endiablée et électrisée. Comme ce moribond qui reçoit son shoot d’adrénaline en plein plexus solaire, je m’éveille, m’anime, beugle en chœur le refrain qui me prend aux tripes et que je sens vibrer jusque dans la fibre de mes os. WTF ?

Mon frère, sur scène, muni de son micro, n’imite pas Alice Cooper… il est Cooper, regard interrogatif en moins ! Mes diaphanes de givres rivent sur les nuques de mon ex belle-sœur et Phoephoe, qui se déhanchent comme des succubes, envoutent la plèbe de leur chant de sirène, de vraies de vraies harmonies parfaites entre Roxette et Pat Benatar… pour elles aussi c’est le regard interrogatif en moins !

L’éclaboussure du projecteur n’a même pas le temps de me gerber dessus, que déjà je beugle, au centre de la salle, perdu au cœur des tables bondées :

- ♫ I hear you calling and it's needles and pins. I wanna hurt you just to hear you screaming my name. Don't wanna touch you, but you're under my skin. I wanna kiss you, but your lips are venomous poison. ♪

Headbang à littéralement m’en liquéfier la cervelle, torse virilement bombé, dans le maze des tables, je vais mon chemin, tel est mon destin, ainsi passe le couplet au rythme entêtant des battements de mon cœur, me rendant enfin au zinc après avoir accompli ce céleste moonwalk qui me fait ouvrir grands les yeux et sourire comme un marmot qui vient de faire ses premiers pas. J’sais pas quelle mouche nous a piqué, mais pour l’amour de led zeppelin je me sens tellement bieeeeennnnnn !!!!!!

Mes yeux semblèrent sortirent de leurs orbites tellement j’étais sous le choc et à quel point je ne contrôlais plus aucun de mes mouvements. Majandra se mit aussitôt à pousser la chansonnette à travers la foule, semblant m’adresser ses douces paroles de rock du plus profond de son cœur. Un petit sourire en coin semblait se dessiner sur mon regard tandis que Phoebe enchainait pour continuer avec Derek. Tout le monde semblait apprécier le spectacle offert gracieuseté par le Devil’s Tail… mais le plus étrange, c’était qu’aucun des chanteurs n’ÉTAIT AU COURANT DE CE PUTAIN DE BORDEL QUI SE TRAMAIT EN CE MOMENT. Aussitôt les paroles de Derek terminé, c’est le projecteur qui se reposait sur moi-même, sautant d’un bond de la scène pour atterrir dans les bras de la foule en délire. Body surfing tout en continuant ces douces lyrics.

« ♪ You're poison running through my veins
You're poison
I don't want to break these chains
Poison
One look, (one look) could kill (could kill)
My pain, your thrill ♪ » .

Hurlais-je du plus profond de mon abdomen, les spectateurs semblèrent suivre les paroles à l’unisson avec notre groupe de joyeux lurons – retournant au fameux refrain suivant du solo de guitare d’un homme qui venait de sauter sur le comptoir (de son instrument à la main) Gerry ? Je ne savais même pas qu’il savait faire autre chose que de lever le coude. Putain. Enfin, la foule continuait à me guider à travers la salle et je soufflais les paroles de nouveau qu’aux côtés de Derek, Majandra et Phoebe.

« ♪ I want to love you, but I better not touch (don't touch)
I want to hold you, but my senses tell me to stop
I want to kiss you, but I want it too much (too much)
I want to taste you, but your lips are venomous poison
You're poison running through my veins
You're poison
I don't want to break these chains
Poison (poison)

I want to love you but I better not touch (don't touch)
I want to hold you but my senses tell me to stop
I want to kiss you but I want it too much (too much)
I want to taste you but your lips are venomous poison ♪»  

Pour finalement me faire poser jusqu'à la scène. J'attrape le micro et continue à chanter, balançant tout mon corps dans tous les sens. Digne des plus grandes vedettes rock.

 Je ne comprends pas du tout ce qui se passe, j’ai l’impression de ne plus rien contrôler et il me semble que je ne suis pas la seule à ne pas comprendre alors que je venais sans le contrôler de pousser la chansonnette tout en remuant mon popotin Derek et compagnie suivait cette musique Rock que je ne connaissais absolument pas pourtant mes lèvres et le son de ma voix venaient à accompagner les autres sur un refrain endiablé « ♪ You're poison running through my veins ♪>>
Quand ce qui me semble être un refrain prend fin, la lumière du projecteur se pose sur Hunter qui vient à sauter de la scène telle un lion mes yeux venait à s’arrondir tandis que mon cœur venait à faire un bond de peur pour sa chute, mais la foule qui appréciait le spectacle venait à lui épargner une chute digne de la chanteuse Shym.
J’avais fini par rejoindre les autres tout en faisant des pas de danse qui jusqu'à aujourd’hui mettait inconnu quand je vois Gerry se servir de son instrument, il gérait totalement. Mon regard se pose ensuite sur Derek, Phoebe et Hunter qui est bien occuper à faire le tour de la salle. L’espèce de refrain revient une nouvelle fois et je me retrouve à chanter à nouveau tout en bougeant les pieds ma voix est à l'unisson avec celle des autres avant de n’entendre que Hunter se dépoussiérer les cordes vocales, j’ignorais qu’il chantait aussi bien comme quoi on ne connaît jamais réellement une personne. Alors que je remuais simplement mon postérieur sans rien contrôler et que mon regard était toujours en interrogateur et en panique le projecteur revient sur ma personne. C’est toujours sans comprendre que je me retrouve sur le bar en train de danser au côté de Gerry !
Je danse comme jamais je n’ai dansé de manière libre, sexy et amusante, bordel, je m’éclate ! Enfin, je crois ! Je me remets à chanter << ♪ You’re poison running through my veins
You’re poison, I don’t wanna break these chains
Poison ♪>> je marche sur le bar en faisant ma petite danse comme si j’avais appris une chorégraphie, mais ce n’est pas le cas. D’un coup à la fin de ma strophe, je lance mon doigt pour viser Phoebe comme pour lui lancer son tour. Je ris au éclat tapotant dans mes mains.


HJ : J’ai piqué l’ordi de mon chéri, désolé, c’est pas long du coup, il voulait récupérer l’ordi. Je me rattraperais.

Derek, Hunter, Majandra & Phoebe

« It's just a jump to the left... » The Rocky Horror Picture Show

Je crois que j'aime les comédies musicales pour les mêmes raisons que beaucoup les détestent : sur une situation donnée, soudain, plusieurs personnages se mettent à chanter, parfois à danser, et tout prend sens. L'existence, si terne, si morne deux secondes auparavant, prend vie. On découvre parfois les sentiments profonds de certains personnages qui nous semblaient antipathique au premier abord. Ou on est conforté dans l'idée première qu'on se faisait deux. Deux personnages ennemis se retrouvent sans le savoir à partager un point commun. Ou alors, il y a la simple capacité à extérioriser ses sentiments. Prenez 'On My Own', dans Les Misérables par exemple. Vous est-il déjà arrivé de marcher dans la rue, écouteurs dans les oreilles, musique à fond, et avoir la folle envie de chanter la chanson qui passe dans votre playlist ? Moi oui. C'est peut-être pour cela qu'il a été si facile pour moi de sombrer dans l'illusion du moment, quand bien même la situation, d'un point de vue extérieur, dû être particulièrement hilarante.
Ce fut au tour de Derek d'être atteint du même mal que nous, et d'enchaîner sur la chanson.
-I hear you calling and it's needles and pins. I wanna hurt you just to hear you screaming my name. Don't wanna touch you, but you're under my skin. I wanna kiss you, but your lips are venomous poison.
-You're poison running through my veins. You're poison, I don't wanna break these chains !
Gros spotlight sur Hunter qui, en vrai rocker, s'était littéralement jeté à corps perdu dans une foule en délire qui se délectait de le porter à bout de bras. Pourquoi les rockers ont-ils ce fantasme de se faire porter ainsi par de parfaits étrangers qui pourraient 1/ ne pas les rattraper ou 2/ finir par le laisser tomber par terre comme une crêpe qui se serrait échappée de la poêle au moment de la faire sauter pour la retourner ?
-One look could kill, my pain, your thrill...
Tout le public se prêtait au jeu et devenait les choeurs de notre groupe de rock improvisé. Un habitué ( Gary ? Gavin ? Gervald ! ... Non. Rhooo et puis merde ! L'important, c'est ce que type est une sous-merde toujours bourrée à en crever et qu'aujourd'hui, il émerge ! ) alla même jusqu'à sauter sur le comptoir, une guitare à la main, pour s'improviser un petit solo. Enfin, s'improviser... quelque chose au fond de moi me souffla que cela faisait partie intégrante de la chanson. Encore une information que je n'aurais pas dû savoir, mais au point où on en était...
-I wanna love you, but I better not touch. I wanna hold you, but my senses tell me to stop. I wanna kiss you, but I want it too much. I wanna taste you, but your lips are venomous poison... You're poison running through my veins ! You're poison, I don't wanna break these chains...
Union impeccable de nos voix, je vous jure qu'on a un véritable potentiel pour un groupe de rock ! Je pourrais me faire de mèche bleues... ou roses. Ça m'irait bien, non ?
Hunter se fit reposer sur scène et rattrapa son micro avec l'énergie d'un véritable artiste en concert.
-I wanna love you, but I better not touch. I wanna hold you, but my senses tell me to stop. I wanna kiss you, but I want it too much. I wanna taste you, but your lips are venomous poison...
Il avait beau continuer de se trémousser comme un beau diable, il ne pouvait s'empêcher de regarder Majandra. Autant écrire sur une pancarte, en gros, en rouge et avec des néons clignotants « HUNTER AIME DÉSESPÉRÉMENT MAJANDRA ». Je ne prône pas franchement l'amour ( j'ai plutôt tendance à prôner les coups de pieds au cul ), j'en ai même une vision très réaliste, bien que beaucoup préfèrent la qualifier d'amère. Ça ne m'empêche pas pour autant d'apprécier les comédies romantiques. Et ces deux là sont une putain de comédie romantique qui attend de se jouer ! ...Après on est dans la vraie vie, je ne m'attends pas à un happy ending. Mais le fait est qu'ils ont envie d'être ensemble, que c'est aussi clair que le nez au milieu de la figure, et que si ils veulent absolument se faire des mamours jusqu'à s'en péter le coeur parce que Hunter n'aura pas su garder son pénis dans son calbut, j'ai envie qu'ils aient ce qu'ils veulent ! Et je m'engage à truquer les boissons de Hunter à chaque fois que je le verrai lorgner sur une autre fille que Majandra jusqu'à ce qu'il ait comprit la leçon ! ...Rappelez-moi quand même de ne plus jamais lui demander de me faire un café, il serait bien capable de se venger...
-Well, I don't wanna break these chains. Poison, running deep inside my veins, burning deep inside my veins...
Majandra, visiblement enjouée par la scène que nous étions en train de jouer, lança son doigt en ma direction pour me laisser finir la chanson.
-Poison ! I don't wanna break these chains. Poison ! I don't wanna break these chains...
La musique s'évanouit, la lumière redevint normale, Garfield ou quel que soit son nom s'écroula comme la merde pathétique regorgé d'alcool qu'il était, et la vie sembla reprendre son cours normal. Chacun se posait des questions, regardant même leur verre en se demandant ce qu'on avait pu mettre à l'intérieur. Attrapant Majandra et Derek par la main, je les traînais sur la scène retrouver Hunter avant de les pousser tous les trois dans les coulisses.
-C'était quoi ça ?! Quelqu'un a une idée de ce qui c'est passé ? ...J'ai pas rêvé hein ? On vient bien de faire un putain de show parfaitement coordonné, alors qu'on a jamais répété ? Je ne connais même pas cette chanson !
Je les regardais tour à tour, comme si l'un d'eux aurait une réponse qu'ils n'auraient, je le savais, pas la possibilité de me fournir.

fiche by disturbed

Don't fight it, it's coming for you.

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Malgré le fait qu’il y ait une péliade de points d’interrogations qui se dressent au-dessus de nos têtes, comme le feraient les néons fluo flashy d’une énorme flèche, l’esprit des plus grands chanteurs(es) de rock nous habite comme s’il n’y avait pas de lendemain et nous endiable les corps avec ce qui me semble être le plus pow des pow chicka wow wow comme effet ! Cette chorégraphie digne d’un hommage à Footloose, nous sied à merveille les jeux de petons et bassins enjolivés de chauds tortillons. Moi qui normalement danse comme un mal de ventre, avec mes moves de manchot souffreteux d’arthrite purement Derekattitude, je me découvre des épatants coups de reins, pour des époustouflantes rotations de rotules qui damn je ne savais même pas pouvaient se contorsionner de la sorte ! Le bleu javellisé de mes prunelles hallucinées d’ailleurs exprime ma surprise, braillant un rutilant « HEY, LES GARS ! Reluquez ça un peu ! Sans les mains, sans les pieds, les doigts dans le nez et même pas mal ! »  

Notre publique est en délire, se livre au jeu, même notre patapouf d’ivrogne de Barry (Garry ?) ajoute son grain de sel en nous offrant un solo de guitare des plus ardents et exaltés. Nous n’assistons pas à un concert de rock, nous sommes le rock n roll baby !

Hunter fait le saut de l’ange en plein cœur de ce bassin de paluches qui bien entendu ne se font pas prier pour le rattraper. À cette délicieuse vision, j’en chiale comme une groupie.
Majandra, sublime dans son interprétation, monte sur le zinc et se déchaîne comme une diablesse. J’ai envie de me décolleter le torse et de lui balancer aux pieds mon soutif.
C’est autour de Phoebe de tout donner, de tout livrer, avec ce grain de voix magnifique et unique. C’est priceless ! Là je ne réponds plus de moi et j’ai juste envie de me dépoiler pour lui lancer mon slip à la trogne !

Mais le refrain final nous possède pour les dernières minutes et pour les yeux vierges de tous, aucun bout de ma peau n’a le temps de se faire dévoiler. Exalté, à mille années lumières de la planète terre, je flotte dans un nirvana de sensations sulfureuses et fougueuses. On a tellement su haut décollé, que je prends plusieurs poignées de secondes avant de redescendre, si bien que lorsque Phoebe déboule dans ma vision périphérique, complètement barré, je lui décoche mon plus flou sourire d’opium, la laissant me prendre la paluche et nonchalamment me traîner vers je ne sais où mais c’est pas grave parce que j’suis tellement high en ce moment que je pourrais pratiquement toucher les burnes du Christ.

Dans un effet domino des plus cocasse (ha…ha), Phoebe nous pousse, Majandra, Hunter et moi de la scène jusqu’à l’arrière scène, à peine arrivés à destination, que notre petit cocus de « what the hell is going on ? » déboule à nos lippes.  

- Ou alors si tu es en train de rêver, Phoephoe, j’ai le plaisir de t’annoncer qu’on a tous fumés les mêmes paillettes explosives et que présentement on partage un fantasme des plus… fucked-up.

Non mais c’est vrai kewa ? Qui d’entre moi ou Phoephoe serait à ce point aussi mou que de la guimauve, pour rêver d’une chanson thème en hommage à notre couple de l’année et j’ai nommé Majunter for da win !? J’veux qu’ils reviennent ensembles, mais pas au point de leur écrire une comédie musicale ? À ce songe des plus débiles, une sensation bizarre me tiraille l’intestin grêle, comme un mauvais pressentiment alors que j’ai l’impression que quelqu’un en coulisse est en train de se faire frire une tranche de bacon dans une poêle.

- C’est moi où ça sent le roussi ici dedans ?!

Sniiiiff, sniiiiifff, pour être certain, mystifié, je me gratte le dessus du crâne comme un gros pachyderme alors que cette odeur de cramée se veut de plus en plus insistante à mes narines. À un point tel, que j’ai cette sensation bizarre d’avoir le feu au cul et ENFIN JE RÉALISE QUE C’EST PAS JUSTE UNE IMPRESSION, MAIS QUE J’AI LITTÉRALEMENT UN RADIATEUR DE COLLÉ À L’ARRIÈRE TRAIN ! PUTAIN DE BORDEL DE MERDE MAIS C’EST QUOI CE BORDEL ?!

Épouvanté, je me saisis le séant à pleines paumes, pour finalement comprendre la source de cette vive brûlure et m’en répartir comme s’il s’agissait d’une bombe atomique.

- J’sais pas quel porno glauque t’as maté sur ton portable, Phoebe, mais t’as un putain de Malware de l’Enfer de l’extrême ! Il me fait des trucs chelou depuis t’a l’heure !

Comme pour prouver mes dires, le voilà qui vibre et sonne comme un vibro à puissance maximale. Il surchauffe tellement, que l’étui protecteur fond et je le laisse retomber parterre non sans retenir au fond de ma gorge cette petite vocalise de chochotte.

- Qu’est-ce que ?

Le téléphone infernal cesse toute agitation, mais sur l’écran psychédélique apparaît sous la police de time new roman un message clignotant des plus subjectifs :

Sing or Die

Et comme si le tableau n’était pas assez freak comme ça, dans un recoin de la pièce, bien creux pelotonné dans l’ombre, nous pouvons entendre un solo mélodieux de piano. Le hic, le détail, c’est qu’on n’a pas de putain de piano. Cerise sur le cake, après l’introduction musicale, c’est Jefferson, blanc comme neige, yeux révulsés dans ses orbites, l’air un peu dingue, l’air un peu « je mange des enfants pour la gloire de satan » qui se rapproche de nous à bras grands ouvert en nous chantant :

- At first I was afraid, I was petrified. Kept thinking I could never live without you by my side. But then I spent so many nights thinking how you did me wrong. And I grew strong. And I learned how to get aaaaalooooooooong.

PUTAIN MAIS IL SORT D’OÙ COMME ÇA CELUI-LÀ ? ET D’OÙ SE TIENT CE PUTAIN DE PROJECTEUR DE BRAQUÉ SUR LUI !?

De retour sur scène, je levais les bras en l’air comme pour qu’on continue de m’acclamer. Je me sentais fort, je me sentais puissant, j’avais le feu aux tripes et je profitais de cette folie passagère. D’où j’étais, je pouvais fantasmer sur le déhanchement de Majandra qui semblait briller par son sexappeal. Un long hurlement mélodieux suivant le rythme du refrain final que je récitais aux côtés de mes compagnons pour finalement entendre la musique s’arrêter, laissant le rythme des stéréos reprendront comme si de rien était. Rapidement, mes copains me rejoignent et Phoebe nous tirent jusqu’en backstage. J’arque un sourcil face au commentaire de Parker qui s’avérait être le plus choquant dans toute cette histoire !! « QUOI ??? Tu ne connais pas cette chanson ! C’EST DU ALICE FUCKING COOPER QU’ON PARLE ! » Je croise les bras, digne d’une diva. C’est alors que tout le monde s’emportait sur ce qui s’était passé à l’instant et je réfléchissais moi-même. « Le pire, c’est que je ne suis même pas bourré et habituellement, c’est UNIQUEMENT dans ces cas-là que j’ose pousser la chansonnette en public… vraiment… surprenant. » Dis-je en agitant la tête comme pour approuver mes dires. Je fixe à travers le rideau la scène et les gens qui continuaient à boire, à parler ou à danser dans le bar. Derek s’agite alors. Je détourne mon regard un instant et le voit échapper son portable au sol. Mes pupilles suivent le mouvement et je pouvais lire ce drôle de message. « SING OR DIE !!!!??? C’est une putain de malédiction ça veut dire. On va devoir chanter jusqu’à ce que nos cordes vocales explosent !!! VOIR, QU'ELLES NOUS SORTENT DU CUL !!! OH MY GOD, ON VA TOUS CREVER !!! » Paniquais-je jusqu’à ce qu’un solo de piano se mit à vibrer à travers nos murs. Je tourne la tête et avance quelques pas pour voir Jefferson sur scène. C’était notre vedette, mais sérieux, TELLEMENT PAS SON GENRE DE CHANSON. Je me mis à rire doucement. « J’aurais jamais cru voir ça un jour…. J’ai limite envie de me crever les yeux…. » Et c’est alors que je vis un autre homme bondir sur la scène, s’assoir sur le piano qui venait d’apparaitre comme par magie, de croiser une jambe sur l’autre tel une star de Broadway.. rien à voir avec ce qu’il dégageait habituellement. « Non mais… » J’étais abasourdie.

And so you're back from outer space
I just walked in to find you here with that sad look upon your face
I should have changed that stupid lock
I should have made you leave your key
If I had known for just one second you'd be back to bother me

La bouche qui tremblait de surprise jusqu’à ce que je lance. « C’est mon dentiste… » Mes yeux restaient bien rond. « La prochaine fois que je vais me faire un nettoyage, je pense que j’arriverais plus à garder la bouche grand ouverte sans avoir peur qu’il se mette à chanter … imagine mourir étouffer dans son propre vomis… horrible… » Ajoutais-je en relâchant les bras. C'est alors qu'en nous pointant au rythme de la chanson :

« Go on now, go. Walk out the door
Just turn around now 'cause you're not welcome anymore  » Et ouais, je venais de sauter sur scène et de continuer au rythme de la chanson… le truc, c’est qu’en bondissant, mon ensemble changea et j’étais alors habillé d’un chemisier à paillette mauve, exposant une partie de mon torse. J’agitais le bras de haut en bas et bougeais les fesses face aux télespectateurs comme le ferait J-Lo en spectacle.

Je ne comprends pas ce qui a bien pu se passer et je tente de chercher des réponses auprès de Derek, Phoebe et Hunter, mais personne ne semble comprendre ce qui vient de se produire en même temps qui de censé pourrait comprendre. Nous sommes à l’arrière de la scène et j’écoute tout le monde, parler Derek parle de paillette explosive, je sais bien qu’il plaisante, mais dans le fond pourquoi pas ?
Le temps d’un moment, j’ai eu l’impression que nous avions été ensorcelé, mais je sais que la magie et toutes choses mystique n’existe pas alors je reste sur l’idée que quelqu’un a gentiment mis quelques choses dans l’un de nos verres, mais comment ? Et surtout quoi.
Nous sommes à l’arrière de la scène et j’écoute tout le monde parler Derek parle de paillette explosive, je sais bien qu’il plaisante, mais dans le fond pourquoi pas ? Je ne trouve pas d’idée logique et raisonnable à ce qui vient de se produire, mais je sais que je ne suis pas du genre à chanter et danser et encore moins quand je ne contrôle pas mon corps.
Je tente alors d’ouvrir mon clapet pour imposer mon idée sur une drogue déposer dans nos verres.

- Peut-être qu’on nous a droguées !

À peines mes paroles sont sorties que je réalise que c’est complètement absurde et que ça paraissait moins débile dans ma tête, je regarde tout le monde en levant les mains comme pour dire que ce n’est qu’une idée parmi tant d’autre et connaissant Hunter, je ne sais pas pourquoi je pense qu’il en serait capable. Alors que je suis sur le point de viser mon ex-fiancé Derek, signale une drôle d’odeur et maintenant qu’il en parle mes narines remarque effectivement une odeur de cramer. Je me tourne pour regarder d’ou cela pourrais provenir, c’est quand j’entends Derek s’exclamer que je me retourne et découvre qu’il a le feu au cul ! Pour la première fois de ma vie cette phrase prend tout son sens. Heureusement, il a la rapidité de faire le nécessaire pour sauver ses miches, mes yeux sont écarquillés par ce qui vient de se produire.
Alors que je m’apprête à nouveau à l’ouvrir pour certainement dire une belle stupidité, le téléphone vibre et je lève un sourcil découvrant à mon tour le message écrit sur l’écran. Je ne suis pas du tout calé dans le côté mythique et compagnie alors les malédictions ?Alors que je m’apprête à nouveau à l’ouvrir pour certainement dire une belle stupidité, le téléphone vibre et je lève un sourcil découvrant à mon tour le message écrit sur l’écran. Les paroles d’Hunter me font lever les yeux au ciel et j’ajoute.

- Une malédiction sérieusement ? Tu es sûr que tu n’es pas bourré ?

J’ai vraiment du mal à croire à cette connerie certainement parce que mon esprit n’est pas assez ouvert, mais également parce que je commence à penser que tout cela n’est qu’une mauvaise blague faite par l’un de mes collègues. À ce moment là j’entends un solo au piano, un piano, ce mot se répète plusieurs fois d’en ma tête avant de réaliser qu’on à pas ce genre de chose.

- Qu’est-ce que…

Mais je suis une nouvelle coupé par la surprise que l’action de Hunter me procure le voilà reparti sur la scène et dans un saut le voici totalement changé. Je cligne plusieurs fois des yeux comme pour réaliser ce qui se passe en ce moment même, je suis totalement à côté de la plaque je ne comprends rien du tout, je regarde Derek et je lui dis.

- BORDEL, IL SE PASSE QUOI !

À ce moment là j’entends un solo au piano, un piano, ce mot se répète plusieurs fois d’en ma tête avant de réaliser qu’on à pas ce genre de chose. Telle une marionnette je me laisse totalement guider dans ce tournant sur moi-même ma tenue change et ma coupe de cheveux aussi me voilà avec une paire de claquettes au pied et mes pieds suivent le rythme de la musique un body dorée pailletée recouvre mon corps. J’ai le sentiment d’être nue soudainement, mais je suis dans l’incapacité de résister à cette envie folle de bouger mes pieds sont hors de contrôle partant dans un délire digne des plus grandes danseuses de claquettes. Me voilà sur scène à présent, je rejoins Hunter qui semble être en transe, j’ai le sentiment que je vais tomber à la renverse tellement mes pieds bouge dans tous les sens et c'est d’ailleurs ce qui se passe ! Devant tout le monde, je me retrouve les pattes en l’air, je tente de me relever, mais je n’y parviens pas. C’est au moment où Hunter termina sa phrase que mes cordes vocales se mit à vibrer à leur tour et que mon corps décida enfin de faire quelques choses. Je rampe au sol sur la scène comme une limace dégueulasse pour me relever doucement avant de sauter d’un bond pour retomber sur mes jambes telle une survivante tandis que je chante en même temps.

Derek, Hunter, Majandra & Phoebe

« It's just a jump to the left... » The Rocky Horror Picture Show

Dire que cette situation était délirante serait un euphémisme. Rien ne pouvait décemment, logiquement expliquer ce qui venait de se produire, et visiblement, aucun d'entre nous n'en menait bien large. Hunter en revanche, avait un sens bien spécifique des priorités...
-QUOI ??? Tu ne connais pas cette chanson ! C’EST DU ALICE FUCKING COOPER QU’ON PARLE !
Bon, d'accord. En vrai, je ne peux pas vraiment critiquer, j'aurais probablement réagis pareil s'il avait été question de Barbra. Et je lui aurais sorti toute sa filmographie. ET sa discographie. Incluant ses awards.
-Pas mon style de musique, désolée, répliquais-je en haussant les épaules.
-Ou alors si tu es en train de rêver, Phoephoe, j’ai le plaisir de t’annoncer qu’on a tous fumés les mêmes paillettes explosives et que présentement on partage un fantasme des plus… fucked-up.
Je retins un rire mais laissais tout de même échapper un sourire en direction de Derek. Des paillettes explosives... et si c'était quelque chose du même style ? Une fuite de gaz, peut-être ? Peut-être qu'on commençait à halluciner... Non. Illogique. Mais y avait-il seulement une logique à toute cette histoire ?
-Peut-être qu’on nous a droguées !
Majandra avait visiblement eut la même théorie que moi. En même temps, il était normal de penser à ça en premier lieu, seulement... comment pousser quatre personnes à voir la même chose ? Et le poivrot qui s'était mit à faire un solo de guitare ?
-Nope. Pas possible. Ou alors quelqu'un se la joue Divergente avec nous. On est retenu quelque part et on nous injecte un sérum qui leur permet de manipuler notre psyché. Ce qui relève plus de la science-fiction qu'autre chose...
-Le pire, c’est que je ne suis même pas bourré et habituellement, c’est UNIQUEMENT dans ces cas-là que j’ose pousser la chansonnette en public… vraiment… surprenant.
Okay ça il me le faudrait en vidéo !
-C’est moi où ça sent le roussi ici dedans ?!
Derek se mit à humer l'air autour de lui avant de se mettre à attraper ses fesses en tournant sur lui même et en faisant de sauter comme un cabri. On aurait presque pu dire qu'il avait... le feu au cul. Sortant mon téléphone de sa poche arrière, l'appareil fumant - fumant ?! - entre sa paume, il ajouta.
-J’sais pas quel porno glauque t’as maté sur ton portable, Phoebe, mais t’as un putain de Malware de l’Enfer de l’extrême ! Il me fait des trucs chelou depuis t’a l’heure !
-Hey ! Je mate pas de porno, moi, ça va pas ?!
Derek n'eut d'autre choix que de lâcher le téléphone lorsque la coque commença à ... fondre ? Bordel mais rien n'allait plus ce soir ! ...Et en plus, j'avais pas fais de backup récemment. Toujours faire des putains de backups, Parker ! Merde, merde, merde !!!
-Qu’est-ce que ?
Nous nous rapprochâmes de mon téléphone infernal, qui après avoir finit sa surchauffe diabolique finit par s'immobiliser, laissant apparaître un message pour le moins... peu rassurant.

Sing or Die

Okay, chanter c'est ma vie. Ôtez moi la possibilité de chanter et je ne suis qu'une coquille vide, l'ombre de moi-même, je n'ai rien à quoi me raccrocher dans cette vie. J'ai autant besoin de chanter que j'ai besoin de café. Autant que j'ai besoin d'oxygène. Mais vous connaissez les nodules ? Ces petites boules qui se forment sur les cordes vocales lorsque l'on ne prend pas suffisamment soin de sa voix ? Ce téléphone de malheur veut me forcer à chanter jusqu'à m'en faire des nodules ! How rude !
-SING OR DIE !!!!??? C’est une putain de malédiction ça veut dire. On va devoir chanter jusqu’à ce que nos cordes vocales explosent !!! VOIR, QU'ELLES NOUS SORTENT DU CUL !!! OH MY GOD, ON VA TOUS CREVER !!
J'attrapais Hunter par les épaules pour l'empêcher de continuer à gesticuler dans tous les sens et bloquais mon regard dans le sien.
-On ne va pas crever, et rien ne va ressortir par notre... Okay ? Personne ne me dit quand j'ai le droit de crever, et certainement pas un foutu téléphone, et c'est pareil pour vous ! Faut juste qu'on en comprenne davantage. Alors ON SE CALME, la gonzesse !
Et avec un peu de chance, traiter Hunter de gonzesse lui foutra un coup de pied au cul suffisamment fort pour qu'il se ressaisisse et se concentre sur l'objectif.
...Ou alors ça fera juste ressortir son égo de mâle dominant et on sera dans la merde.
A voir.
-Une malédiction sérieusement ? Tu es sûr que tu n’es pas bourré ?
J'avais grandement envie d'être d'accord avec Majandra. Parce que les malédictions, ça n'existe que dans les films d'aventures style A la Recherche du Diamant Vert, pas vrai ? Ou dans les séries de sorcières, façon Charmed ! Et les sorcière, ça n'existe pas !
T'as une foutue Elsa version brune. T'appelles ça comment, ma vieille ?
-At first I was afraid, I was petrified. Kept thinking I could never live without you by my side. But then I spent so many nights thinking how you did me wrong. And I grew strong. And I learned how to get aaaaalooooooooong.
GLORIA GAYNOR ! Aaaaahhhh, ça, ça me parle !
-J’aurais jamais cru voir ça un jour…. J’ai limite envie de me crever les yeux… Non mais…
Oh, come on ! C'est une bonne chanson ! ...Avoue qu'en vrai, tu râles parce que tu sais que ça correspond probablement à ce que pense Majandra de toi en ce moment !
-And so you're back from outer space, I just walked in to find you here with that sad look upon your face - I should have changed that stupid lock, I should have made you leave your key ; if I had known for just one second you'd be back to bother me !
Non, non, non STOP ! C'est qui ce type ? Pourquoi il chante lui ? C'était pas supposé être juste nous quatre pour pousser la chansonnette ? C'est qui lui, il veut quoi lui ? De quoi il se mêle ? Comment, quoi, d'où ?
-C’est mon dentiste…, bredouilla Hunter, l'air halluciné. La prochaine fois que je vais me faire un nettoyage, je pense que j’arriverais plus à garder la bouche grand ouverte sans avoir peur qu’il se mette à chanter … imagine mourir étouffer dans son propre vomis… horrible…
-Tsss, mauvaise langue, râlais-je en claquant ma langue et en lui donnant une tape sur le bras d'un revers de main.
Si j'allais encore chez le dentiste, j'aurais kiffé en avoir un qui chante ! De quoi il se plaint, sérieusement ?
Et puis, tout à trac, prit d'une pulsion soudaine, Hunter sauta sur le devant de la scène pour prendre la suite de la chanson. Comme s'il venait de traverser un voile invisible, il se métamorphosa : ses cheveux étaient maintenu en arrière avec du gel ( ça le rendait plutôt classe ! ), et il se retrouva affublé d'un costume violet à paillettes. Okay... on vient d'entrer dans un tout nouveau level du jeu.
-Go on now, go. Walk out the door ! Just turn around now, 'cause you're not welcome anymore...
Et une Majandra passablement paniquée se retrouva, prise de la même pulsion, à suivre son homme pour enchaîner avec lui dans un duo absolument parfait, limite mythique :
-Weren't you the one who tried to hurt me with goodbye ? Did you think I'd crumble ? Did you think I'd lay down and cry ?
La beauté de ce moment en particulier entre eux deux ? Les deux avaient souffert de la rupture. Chacun en voulait à l'autre. Et en même temps, ils s'emboîtaient parfaitement bien.
Du moins, c'est comme ça que j'interprète la chose.
Prise d'une soudaine décharge d'adrénaline dans tous mon corps, j'attrapais la main de Derek et l'entraînais avec moi rejoindre nos amis, subissant à notre tour la même transformation pour le moins... pailletée. Dans mon cas, une magnifique robe bleu nuit à paillettes. Cheveux toujours lâchés mais avec plus de volumes, comme si je venais tout juste de passer chez le coiffeur ! ...J'aimerais bien avoir un résultat pareil de moi-même au quotidien, tient... Quand tu parlais de paillettes explosives tout à l'heure Dede, tu croyais peut-être pas si bien dire tout compte fait ! Ce fut à notre tour de partir dans un duo quasi parfait.
-Oh no, not I ! I will survive ! Oh, as long as I know how to love I know I'll stay alive, I've got all my life to live, I've got all my love to give, and I'll survive... I will survive ! Hey, hey !

fiche by disturbed

Don't fight it, it's coming for you.

♫♪♫
(C) CSS + Crossover by Disturbed.

Est-ce qu’on nous a drogués ? Est-ce que nous sommes en pleine immersion holographique et sous les emprises d’un sérum hallucinogène puissant ? Ou, pire encore, est-ce vraiment le contrecoup d’une malédiction diaboliquement diabolique qui nous fauche ?! Est-ce qu’il y a des boules discos, en Enfer ? Est-ce qu’en Enfer, les comédies musicales, c’est un genre de rituel démoniaque à passer ? Nous sommes peut-être sur le seuil de l’Enfer, genre, style, à la porte du Purgatoire ? Si c’est le cas, ça veut dire qu’on nous a tués jusqu’à la mort elle-même et qu’on s’en est même pas rendu compte ?! C’est quoi cette merde ? Nos vies sont à ces points insignifiants, que celui qui tient les ficelles qui nous remuent, il c’est senti biaisé de nous les couper sans notre consentement ? Ce connard vicieux n’a donc jamais entendu parler de MeToo et toute l’affaire ? Ouais, bon, c’est le Diable, alors normal qu’il soit un peu bancal sur les mouvements sociaux, mais encore ça n’explique rien à rien ! Quoiqu’avec Devil's Tail, comme nom de commerce, j’avoue que c’est un peu subjectif comme invitation, c’est plutôt provocateur et on l’a comme qui dirait cherché… MAIS DE LÀ À NOUS MAUDIRE ?!

Inconfortablement assis sur ces songes qui frisent le ridicule, si près d’envisager une petite retraite chez nos amis les Évangiles, si près de me convaincre que plus jamais je ne refermerais ma porte aux nez des Témoins de Jéhovah, je sens la  main de Phoebe venir se mouler et puis s’accrocher à la mienne, m’extirpant sans aucun ménagement de ces eaux troubles en lesquels je patauge et m’échouant sur la berge de nos fléaux mélodieux, lorsque nous faisons notre illustre entrée sur scène. Orgie de paillettes, couleurs vives, jeux de lumières épileptiques, bottes à gogo, jeans à pattes d’éléph’, robes scintillantes, bling bling à l’effigie du peace and love et afros bien gonflés sur des têtes anonymes… la frime de John Travolta suinte à tous les recoins du bar et pour stayin alive j’ai l’impression qu’on va devoir pousser la vocalise encore bien longtemps ! La fièvre du samedi soir, comme mes compagnons de galère, s’empare de moi et je me retrouve avec une métamorphose physique qui jure un max et me fait regretter mon histoire de paillettes explosives de tout à l’heure. Mon regard désemparé croise  les prunelles noisettes de Phoebe et je comprends qu’elle pense à la même chose que moi. Ce que je ne saisis pas, toutefois, c’est pourquoi est-ce que je suis affublé de cette bouffonne veste de xylophone arborant les couleurs de l’arc-en-ciel et de ce pantalon rayé or et noir qui est si loin de mettre en valeur les courbes de mon si joli et ferme séant ?! Hunter, Manjandra, Phoebe, Jefferson, même ce random de dentiste sont les répliques magnifiques et parfaites des bee gees, pourquoi moi je ne ressemble à rien de tout ça ? L’auteur de ce maléfice c’est gouré à quelque part oui ou merde !? C’est pas juste ! ET D’OÙ SORT CE PUTAIN DE PIANO, NOM DE DIEU !?

- Oh no, not I ! I will survive ! Oh, as long as I know how to love I know I'll stay alive. (...) I've got all my love to give, and I'll survive... I will survive ! Hey, hey !

Yeux dans les yeux avec Phoephoe, je chante, l’assiste, l’accompagne, improvise une chorégraphie totalement hors contexte et ridicule qui se résume à un genre moulinet de bras, un autre moulinet de bras, HOP! On dresse en l’air le bras gauche, autre moulinet de bras et HOP on dresse en l’air le bras droit, mine béate, un rien ingénue et cette petite mascarade risque de perdurer jusqu’à la fin de la chanson, parce que mon corps possédé n’a pas l’air de bien savoir ce que c’est que le disco ! C’est naze de chez naze, mon affaire !

- It took all the strength I had not to fall apart
Kept trying hard to mend the pieces of my broken heart
And I spent, oh, so many nights just feeling sorry for myself
I used to cry but now I hold my head up high

Sur scène avec le reste de mon band, nous voyons apparaître les nouveaux arrivants, affublés de ces chemises roses flashy à paillettes, déboutonnées en V bien plongeant et laissant entrevoir ces shaggy des plus poilus sur leurs torses bombés de fierté. Ils sont 4, à la queue leu leu, mains sur les hanches des autres, ils se dandinent et zinguent entre les tables d’une foule hystérique qui les acclame. Dans les wagons de ce train-train disco de l’amour, je reconnais les tronches de Rufus, Brutus et Nostradamus : des durs à cuir et membres d’un club de motard criminalisé qui d’ordinaire n’ont pas ces allures tout sucre et tout miel.

Ça sent pas bon, vraiment pas bon, cette histoire de tchou-tchou !
Mes yeux inquiets croisent les mirettes fardés de Phoebe, Majandra et Hunter. Sauront-ils comprendre ce petit code morse de détresse que j’essaie de leur biper avec ces clins d’œil pas subtils ?!

Ma panique s’était vue surdimensionnée, mais depuis quand je n’agissais pas dans l’extreme. Évidemment, mes amis semblèrent tout faire pour me remettre sur le droit chemin. Je fronce les sourcils face à Majandra qui suggérait qu’on les avait drogués, mais tout ça, ça ne semblait pas se dérouler uniquement dans nos esprits non ? On ne pouvait pas imaginer de telles numéros à l’unisson d’une centaine de personnes c’était dans la mesure de l’impossible. Phoebe tentait de me remettre sur place, mais je ne faisais qu’ignorer ses paroles. Après tout, elle venait de me dire ne pas connaître Alice Cooper et là, j’essayais de me remettre du choc, main sur la poitrine. « Gonzesse toi-même, Gonzesse inculte en prime. » Avais-je lancé aussitôt.

Puis vint à nouveau un numéro musical parfaitement interprété par la voix un peu trop aigu de mon dentiste. Sans attendre, je suivis avec la suite des paroles – dont je ne connaissais pas vraiment la suite – puis accompagnée par Majandra. Tout en chantant, je ne pus qu’éclater d’un rire qui semblait étouffer par ma voix face à l’accoutrement de Derek, Majandra et Phoebe. C’est alors que je conclus avec un magnifique : Oh no, not I, I will survive
Oh, as long as I know how to love, I know I'll stay alive
I've got all my life to live…
M’attrapant l’entre-jambe d’un geste unique à la Michael Jackson, à l’avant de la scène et aussitôt la musique s’arrêtait, recevant les hurlements de tout le monde. Sans que je ne puisse comprendre, je réalise les paillettes qui brillaient sur mon pantalon. HORRIBLE. J’offre un rire malaisé en tournant le regard vers mes copains. Derek avait fait son numéro en semblant vouloir communiquer sans le pouvoir et c’est tout à fait de la même manière que je me sentais. « Hum.. Merci à mon dentiste ! » Hurlais-je en levant le bras de ce dernier en l’air. Je fis mine de rien, comme si tout était planifié et je relance la musique à l’aide du plateau DJ et j’attrape le bras de Majandra, faisant signe aux autres de sortir de scène. « Là, il n’a rien de normal c’est certain ! Derek a poussé des notes si aigu que même la petite sirène a du se retourner dans sa tombe… ou dans son sarcophage… enfin, vous comprenez. » Agitant les mains dans tous les sens en tentant de chercher une explication plausible. « Bordel, pourquoi Freydis n’a pas de téléphone, elle, elle saurait ce qui se trame ici…. Et je ne parle pas de la trame sonore de nos vies, parce que c’est certainement pas avec du disco que j’exprimerais ma biographie. À moins que Maj en avait besoin pour exprimer à quelle point elle était capable de vivre sans moi. » Je roulais les yeux en faisant signe à une serveuse de nous rejoindre. « Amenez nous une tournée de Tequila, il faut vraiment que je me saoule la gueule, parce que là… c’est hors de ce que j’arrive à tolérer… » Je me laisse tomber sur une caisse en bois qui se trouvait derrière moi.

Je ne comprends rien à ce qu’il se passe, mais je commence clairement à laisser de côté l’idée d’une simple drogue puisque tout cela ne semble pas être imaginé par nous quatre… Mais si cela est le cas, il est certain que nous allons tous les quatre passer par la case asile ! Je suis sur scène avec les autres Hunter clôture la musique son pantalon à paillette en mets plein les yeux, mais ce qui m'a amuser, c’est de le voir se prendre pour Mickael Jackson le temps de quelques secondes. Voilà, une image qui restera graver dans ma mémoire pour le reste de ma vie. Sans que je ne réalise quoi que ce soit la main d’Hunter se pose sur mon bras et me traîne en dehors de la scène, je le regarde et je n’ai pas le temps de l’ouvrir qu’il commence déjà à parler.
Et dans un sens cela tombe bien puisque je ne sais pas du tout quoi dire face à la situation qui me dépasse totalement, je l’écoute confirmé qu’il n’y a rien de normal. Sur le moment j’ai juste envie de lui mettre une tape derrière l’oreille en disant -Oh vraiment ?-, mais je m’abstiens totalement, ce n’est pas le moment et je dois bien avouer que je commence à avoir un peu peur de ce qui est en train de se passer.

Je reste à leurs côtés, j’écoute chacun d’entre eux sans rien dire, je n’ai rien à dire… Du moins rien de censé, mais est-ce que quelques choses est censées ce soir ? Quand j’entends Hunter parler de moi, je lève les yeux au ciel et je le fixe << J’ai clairement pas besoin de disco pour dire ce genre de choses Hunt ! >> qu’est-ce qu’il peut être con par-moment ! << Alors quoi tu vas simplement te bourrer la gueule alors, qu’on est dans une situation qu’on ne comprend pas ? >>. Je pose mon regard sur Derreck qui me semble bien plus apte et responsable pour le coup << J’ai l'impression de me taper l’épisode musical d’une série ! >> dis-je alors simplement sans imaginer que le sort qu’on nous a lancé est celui-ci et encore moins que cela est possible. Je passe une main dans mes cheveux en regardant autour de moi voyant Hunter assis sur la caisse en bois je roule des yeux avant de marcher un peu autour pour observer les lieux << Si, nous ne sommes pas droguées… On est possédé ? >> je balance cette remarque simplement en regardant le reste du groupe << Pourtant que je danse, j’ai l’impression d’être moi-même et vous ? >>