Être un Natif d’un royaume magique que l’on a mis à feu et à sang il y a de cela 40 ans soulèvent de sérieux risques et problèmes lorsqu’il nous prend l’envie de traverser le portail et de poser pieds sur Terre. À commencer par le dépaysement drastique entre les deux univers. L’avancée technologique évolue à vitesse grand V. Les frontières entre Fiction et Réalité sont plus minces qu’on ne le croit et les risques de provoquer un buzz sur la toile parce que ceux qui ne croient pas au monde surnaturel vous prennent pour un drôle d’oiseau sont bien là. C’est de fil en aiguille en lien avec cet infernal petit quiproquo, que mon regard reluisant des âpres feux haineux qui me pressent, s’élève vers la voûte constellée pour en vain expirer sous la clarté laiteuse de l’astre nocturne ce soupire brisé par les balafres d’une cette humanité future qui ne promet absolument rien de bon.
- Par tous les Enfers ! Mais sauvez-vous ! Hurlez, courez, ou que sais-je, mais faites quelque chose ! Que je ne peux m’empêcher de grogner, écume à la gueule et crocs d’albâtres cisaillant mes gencives sanglantes alors que l’animal tapi entre mes côtes s’exalte avec ivresse et se déchaîne tout contre mon flanc comme l'ardent essaim. Ma cage thoracique, le treillis recourbé de mes côtes, ma carne mortelle et bien trop humaine peine à encaisser les coups. Le cerbère veut se défaire et me rendre poussière. Bien que ça ne semble pas en avoir l’air, ici, là, maintenant, tout de suite, j’ai un parfait contrôle de la situation… bien que je désespère qu’ils me dévisagent comme si je n’étais rien d’autre qu’un vulgaire fait divers.
- Bordel de cul ! C’est encore plus démentiel qu’un VR c’te truc ! Les effets sont malades et carrément flippants ! J’vais publier ma vidéo sur la page FaceBook de PlayStation, pour qu’ils s’en inspirent et nous livrent un produit aussi hallucinant que c’te truc ! Les yeux reluisants de convoitise, grand sourire flottant aux lippes, le rouquin binoclard prend le risque de faire quelques pas supplémentaires, braquant cet appareille électronique muni d’un faisceau lumineux bleuâtre aveuglant sur ma trogne de cerbère et ne cessant de baragouiner à sa copine à la crinière verte peroxydée que c’est dans la boîte et que ce tube est un putain de petit bijou qui va les rendre riches.
Je ne comprends rien à ces paraboles. Diantre, mais ne sont ils pas effrayés de moi ? À la limite, où ils cachent leur instinct de survie ? Ne sont ils pas familiarisés avec les contes des frères Grimm ?
- Fais un gros zoom sur ses dents, Dimitri ! C’est barge à quel point cela ressemble à des authentiques canines de loup !
Hilare comme un bouffon, toujours sa machine terrienne en main, il se rapproche de moi qui expire comme un taureau écumé et qui gît frémissant à quatre pattes à leurs pieds. L’air très digne. L’air très crédible. Surtout pas minable et en proie à un piège qui doucement se referme sur moi. Le présumé Dimitri gagne enfin mon niveau, incruste son index entre mes babines et rapproche son voyant lumineux de ma gueule poisseuse de salive.
- Oh, mère-grand, comme vous avez de grandes dents ! Bawawawawawawa !
Cette tirade est la goutte de trop. La goutte qui fait déborder le vase. Mon échine servilement ployée au diaphane argenté du médaillon de lune majestueusement se redresse, mes pupilles désormais gorgées d’encre d’ambre et d’or plongent dans les abîmes du terrien, là où ma flamboyante colère assassine l’enflamme comme un flambeau vivant, l’étau de mon poing venant sans aucun ménagement saisir l’encolure de sa chemise fleurie et lui dégouliner à la figure un acide :
- C’EST POUR MIEUX TE MANGER MON ENFANT !
Rugissant avant de l’envoyer valser contre le dossier du banc public comme s’il n’était pas plus lourd qu’une vaurienne poupée de chiffon désarticulée. De toute ma glaiseuse et horrifiante hauteur, mon ombre sibylline surplombe ces exécrables minables désormais aussi livides qu’un lavabo, le lourd bruit de pattes foulant le sol, vrillant à leurs tempes comme le feraient le plus funèbres des cortèges alors que je me rapproche de l’humain pour lui asséner un violant coup de genou dans le ventre, profitant qu’il se cambre sur l’avant pour rattraper son souffle périssant, pour lui balancer à nouveau ma rotule sur l’arcade de sa narine :
- J’ai toujours éprouvé une sainte horreur pour les porcelets de votre genre…
Suck an Elf ! Qu’on ne m’oblige pas à éviscérer ces lambdas ! Je ne suis pas ici pour ça !
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Phoebe Parker
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Mer 5 Fév 2020 - 15:02
Salem & Phoebe
« Deuxfleurs était d'une espèce plus redoutable qu'on ne l'imaginait : c'était un touriste. » Les Annales du Disque-Monde
La journée avait été bonne à l'herboristerie du Bitter Aloès. Très peu de clients, et à chaque fois, des demandes faciles. Un bobo par ci, un mal de crâne par là, aucune demande aussi farfelue que je ne sais quel plante au nom biscornu qu'on ne trouve qu'au fin fond de l'Afrique ayant des propriétés incroyables. Certes, peu de clients équivaut à peu de recettes, mais cela signifie surtout pas de nerfs en pelote. Malgré tout, j'ai conscience que c'est mauvais signe. A RevealDown, la phytothérapie n'est pas exactement populaire, le bio est regardé de travers et le veggie tendance vegan est une espèce d'extraterrestre qui permet au moins d'animer des conversations qui se terminent toujours par le même refrain : seuls les illuminés mangent différemment. J'ai parfois l'impression que l'herboristerie est une espèce de boutique occulte où les gens entrent par curiosité, pour observer un mode de vie qu'ils considèrent comme fanatique et auquel ils ne toucheront jamais. Le fond du problème, c'est que la boutique pourrait finir par fermer. Et outre le fait que c'est précisément là que j'achète mes plantes ( car oui, je suis une de ces fanatiques qui ne croient pas en la médecine traditionnelle, attention fuyez ! Je ne mange pas de viande non plus, alertez les hommes en blancs ! ), ma principale source de revenus s'envolerait avec la boutique. Vendre le manoir est exclu, louer les chambres en trop à de parfaits inconnus l'est également pour des raisons évidentes sur plusieurs niveaux. Ce sont sur ces joyeuses pensées, coupant par le parc McGraham pour rentrer chez moi, j'entendis un parfait illuminé rugir : - C’EST POUR MIEUX TE MANGER MON ENFANT ! ... Cool, une distraction. Non, mais sérieusement. Y'a vraiment un malade qui se prend pour le grand méchant loup ? Accourant vers l'origine de la voix, des bruits étouffés et du cri strident d'une jeune femme visiblement en détresse, je découvris un grand gaillard en train de foutre une raclée à un pauvre type grassouillet qui n'en menait pas large. Les hurlements venaient de sa compagne, l'autre malheureux venait de se prendre consécutivement un coup de genoux dans l'estomac et au visage, et il n'en menait pas large. Malgré tout, rien de tout ceci ne fut ce qui me sauta au yeux en premier, pas même les oreilles de loup se découpant au dessus du crâne de l'agresseur. Non, ce qui attira mon regard en premier lieu, ce fut la chemise fleurie de notre pas très charmante victime. Si vous avez déjà lu Les Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett, ou au minimum le tome 1... et bien voilà, vous avez là l'incarnation parfaite de Deuxfleurs. Je m'attendais presque à voir son fidèle Bagage sauter à la gorge de son agresseur et l'avaler. - J’ai toujours éprouvé une sainte horreur pour les porcelets de votre genre… Oops, retour à la réalité ! C'est vrai que la situation est critique, et bien que les apparences puissent être trompeuse, j'ai dû mal à croire que Deuxfleurs soit le méchant de l'histoire. -Vraiment, le grand méchant loup ? C'est un peu surfait, non ? Quoi que, j'admets, c'est très légèrement plus original que les vampires. Attends, laisse-moi deviner... fan de Teen Wolf ? Je ne sors jamais sans Veronica, mon fidèle taser. Malgré cela, elle ne reste qu'une question de sécurité, un dernier recours. Il aurait été facile d'arriver à côté de notre taré du soir et de lui foutre un coup de taser, mais beaucoup moins drôle, trop expéditif à mon goût. Au lieu de cela, je lui assénais un puissant crochet du gauche une fois arrivée à sa hauteur. Bon Dieu, et l'autre connasse qu n'arrête pas de hurler comme pour ameuter tout le quartier... Me détournant de Wolverine comme s'il n'était pas un danger furieux prêt à me dépecer dans la seconde, je lançais : -Hé là, c'est un peu fini de crier comme ça ? Vous voyez bien que je suis là, non ? J'ai la situation sous contrôle, merde !
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Lun 10 Fév 2020 - 9:48
Enfoncer une porte ouverte. Donner un coup d’épée dans l’eau. Pisser dans un violon. Ou moins couramment comme expression ; prendre forme à moitié lupine sous les regards indifférents de deux terriens trop boostés à l’opium pour s’en émouvoir ne serait-ce qu’une seule mèche de cheveux. Je ne veux pas leur faire de mal… ou presque… je veux simplement les effrayer… leur faire comprendre qu’il faut sortir de là et que ce n’est surtout pas le moment. Mais ce maigre espoir est inutile. Pourquoi j’attendais autre-chose de ces lambdas ? Bastion d’une civilisation aveuglée d’ignorance et dont les œillères de leurs propos ineptes les assiègent à un nombrilisme plus que exacerbé. Un orgueil gonflé à bloc qui doucement se berce dans les miels marécageux d’un égo néantisé de bassesses. Minables et imbéciles petits insectes. Ils infestent tout, cannibalisent tout, avec leurs essaims de chaos et d’incrédulités assassines ! L’odieuse bête tapie entre mes côtes n’éprouve que mépris à leurs égards, cisaillé en cette profonde spirale infâme, je me goinfre de ses obscures obsessions et la laisse me défigurer par ces nuées de rancœurs pour ce monde souffrant et abêti !
Ils ne croient plus en rien, ces terriens. Ils ont perdu la foi. La foi en tout. Même leur si précieuse humanité. Est-ce vers ce tragique essor que mon royaume se dirige ?
Le venin de mon regard se déverse par giclée dans les mirettes apeurés qui me dévisagent, son corps de guignol tout pelotonné sur l’herbe frais, écroulé là comme une proie qui durant un instant a eu cette volonté prédatrice de s’en prendre à plus gros que lui alors que sa femelle s’époumone et hurle sa frayeur dans la nuit. Maudit soit leur rêve d’ivoire et leur folie de grandeur. Étalé sur ce lit de violence qu’ils m’ont eux-mêmes couché dedans, Chemise-Fleurie s’étonne que je veux désormais me passer les nerfs dessus ?! Le revers de ma main de sale bête s’élevant telle l’épée de Damoclès sous le clair de lune, s’apprêtant à venir fouetter cette figure ignoble, mais qu’une voix salvatrice pour eux sitôt immobilise le geste fatal et m’oblige à poser mes ambres sirupeuses sur la source.
- Plaît-elle ? Teen--- Et paf ! J’ai le temps d’à peine entrevoir le minois de ce sauvetage inespéré, car le crochet d’une gauche drôlement bien envoyé me bariole la vue et s’imprime les jointures sur les carnes de mon faciès hybride.
L’esprit à quelque part embrasé en la valse des 36 chandelles, déchiré dans cette lutte inter-espèce, j’encaisse le choc, perds l’équilibre et titube de quelques foulées sur le côté, libérant ma proie malencontreusement tandis que les vocalises de l’autre éperdue ne cessent de broyer nos tempes. Redressant le museau vers les airs de ce moment qui s’expire, me massant la mâchoire de ma main acérée, ne pouvant m’empêcher de dévoiler le sourire goguenard de mes trente-deux dents, à la dernière réplique de cette âme mystérieuse et vagabonde qui sournoisement s’est invité en notre petit théâtre des erreurs.
- Ironique. Avant que cela ne tourne au vinaigre, je me disais exactement la même chose.
Avoir les choses sous contrôle. Sur Terre, pour la deuxième fois, j’ai le déplaisir d’appendre que c’est surfait comme notion. Ce vaste monde n’est que pieuvre aux bras imprédictibles, dont les sibyllines tentacules savent si bien nous agripper par les chevilles, pour nous soulever cul par-dessus tête et bien au-delà de nos attentes. Un monstre des abîmes que nul ne peut défier. Que nul ne peut dompter. Mais les prières de la brune trouvent doucement fine oreille, car désormais la larmoyante assèche ses pleurs et ses cris pour laisser retomber sur nos têtes ce sinistre silence de mort. Profitant de cette accalmie en pleine tempête, pour reluquer la faune alentour et tenter d’y reconnaître le tressaillement contradictoire au cœur de sa profondeur. Ce qui ne tarde de frémir, lorsqu’une branche d’arbre craque sous le poids d’une masse de chair et de muscle que si rapidement j’en reconnais le parfum humé…
- ATTENTION !
À peine l’avertissement grogné, que je m’élance sur le corps de la justicière avec l’impacte d’un boulet de canon, nous faisant mordre à poussière à belles pelletées alors que dans la pénombre du boisé… quelque chose hume, grogne, s’agite, se disloque et transperce le bourbeux sillage pour sinistrement surgir sous nous yeux comme l’on surgi d’un cauchemar. Forme sombre, imposante, tentaculaire, indéchiffrable, qui roule à vitesse grand V sur le premier corps vivant qu’elle croise ; chemise fleurie… qui non sans pisser dans son froc est sitôt agrippé par les chevilles et entraîné à même le sol dans les profondeurs de la forêt. Il ne reste de sa présence, que le roulement assourdissant de son hurlement d’horreur.
Tout creux échoué sur la carcasse de la brune, j’use de ma célérité démoniaque pour me rétablir sur mes pattes, auscultant les environs avec la sensation bizarre qu’il manque quelque chose à ce portrait bordélique…
La crécelle abrutissante de l’autre demoiselle à la chevelure douteuse. La copine de chemise fleurie n’est plus là avec nous.
- Par tous les enfers ! Ces fils de leurs mères, ils l’ont volée aussi et sous nos truffes qui plus est ! Vous arrivez à y croire ? Que je brame, prenant la brunette à témoin alors que sans explication supplémentaire, j’amorce ce qui semble être le premier pas d’une course folle et interminable.
- IL FAUT LES RATTRAPER AVANT L’AUBE, SANS QUOI, C’EST LE DESTIN DE L’HUMANITÉ ENTIÈRE QUI EST EN PÉRIL !!!!!!!!
Ceci devrait être une motivation assez puissante pour la convaincre de prendre position plus importante au sein de ce théatre des erreurs right ?
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Lun 10 Fév 2020 - 10:50
Salem & Phoebe
« Deuxfleurs était d'une espèce plus redoutable qu'on ne l'imaginait : c'était un touriste. » Les Annales du Disque-Monde
D'aucuns diraient que tourner le dos à un cinglé qui se prend pour un loup-garou n'est pas exactement la chose la plus intelligente à faire... mais vous devriez le savoir, je ne fais jamais ce que l'on attend de moi ! ...Et puis, j'ai automatiquement une longueur d'avance sur cet énergumène. Je pourrais le figer dans un bloc de glace en un claquement de doigts ! ...Ou juste frôler son crâne des doigts pour lui freezer le cerveau. Je me suis toujours demandé si je pouvais congeler le sang. J'ai bien fais des expériences sur moi, en m'entaillant l'avant bras avec un couteau, mais jusque là, je n'arrivais qu'à congeler la blessure, ça pourrait être l'occasion de s'entraîner sans servir de cobaye. Tiens, je n'aurais qu'un geste de l'index à faire pour qu'un pic de glace lui traverse le corps de part en part ! Non, franchement... tranquille ! -Ironique. Avant que cela ne tourne au vinaigre, je me disais exactement la même chose. Je lâche un rire sans joie, à la limite du sarcastique. Je rêve ou il vient de me reprocher d'avoir bousiller ses plans, l'animal ? -Vous vous foutez de ma g... Un « ATTENTION ! » tonitruant de la part de Teen-Wolf éclata dans la nuit. Je réalisais alors seulement que la jeune femme s'était arrêté de crier quelques minutes auparavant. Elle avait hurlé tellement fort que je l'avais encore dans les oreilles. La seconde suivante, j'étais par terre, écrasée par 80kg de gras et de muscles, tandis qu'un cri de pure frayeur et de désespoir, digne d'un film d'horreur, s'éloignait de nous. Je grognais et repoussait l'intrus qui avait envahit mon espace vital. Il allait me le payer ! De retour sur mes pieds, je fis craquer mes doigts, prête à en finir avec ce énergumène. -Par tous les enfers ! Ces fils de leurs mères, ils l’ont volée aussi et sous nos truffes qui plus est ! Vous arrivez à y croire ? Je crois que toute ma colère s'envola avec ses paroles. Il avait vraiment dit... truffes ? Les yeux écarquillés, je tentais de contenir un rire qui s'échappa de mes lèvres malgré moi. Alors quoi, je suis une louve maintenant ? Non pas que ça me déplairait dans la vraie vie, mais... non, sérieusement, nos truffes ? -IL FAUT LES RATTRAPER AVANT L’AUBE, SANS QUOI, C’EST LE DESTIN DE L’HUMANITÉ ENTIÈRE QUI EST EN PÉRIL !!!!!!!! Il avait fait le pas de trop en avant. Il m'avait déjà bousillé mon espace vitale une fois, il n'allait certainement pas recommencer une deuxième ! Un coup de genoux dans les parties sensibles, une main autour du coup et plaquage au sol, je me retrouvais un genou à terre, les doigts fermement resserrés autour de son cou, serrant un peu plus à chaque seconde. -L'apocalypse, hein ? Et tu crois que je vais gober ça ? Dis-moi la vérité. C'est quoi le délire ? Les deux débiles, ils étaient dans le coup eux aussi, ou ce sont des victimes forcées de ton petit stratagème à deux balles pour essayer de te convaincre que ta misérable et pathétique petite existence sert à quelque chose ? Ou alors attends, c'est un film amateur ! Tu voulais le faire ultra réaliste, alors en plus des fausses dents et des oreilles de chihuahua, t'as décidé d'entraîner les premiers passants venus dans ton délire, pour plus de crédibilité. S'ils pensent à un psychopathe, ils hurlent et hop, c'est dans la boîte ? Mais on en revient toujours au même point... t'es qu'une pathétique petite sous-merde, avec une vie merdique, et qui a juste un peu trop besoin d'attention. Trouve toi un psy, ou une poupée gonflable. Rentre chez toi, vas te branler sur un film porno, écris une fanfiction, vis dans ta tête si tu veux, mais fais pas chier. Si je te remets la main dessus, je te promets une fin pénible et douloureuse. Sur ces belles paroles, je me relevais prestement et lui donnais un coup de pied pour qu'il se relève. -Cela dit, merci pour la soirée, c'était sympa ! Aller, dégage.
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Ven 14 Fév 2020 - 4:57
Un pas. Un riquiqui et minable petit pas de course. À peine. En fait, ma patte n’a même pas le temps de se poser sur le tapis verdâtre de la fraiche pelouse, qu’une boule de bowling, propulsée depuis ce qui me semblera être dans quelques secondes plus tard de la gueule d’un canon, vient atomiser mes chances de reproductions et toutes dynasties futures. Souffle coupé, pour ne pas dire arraché de mes poumons, j’ai les baloches de si hautes de remontées dans l’estomac, que je crains qu’elles finissent par me chier de la gueule alors que mes yeux larmoyants s’ouvrent aussi grands que des soucoupes. On ne parle même pas de mon cri de bête agonisant qui sous les balafres de la torture, me donne soudainement des airs plutôt familiers avec un bébé chaton dégriffé et vraisemblablement castré à froid. Je suffoque. J’ai plus d’air. J’ai deux pastèques à la place des burnes ! Un étau se ferme sur ma gorge et esquissant une culbute dont moi-même je ne comprends même pas l’exploit acrobatique, mon dos heurte le sol à la lourdeur d’une pierre tombale et la trogne de l’humaine castratrice est cette vision d’horreur qui me passe le bonsoir.
Par tous les Enfers ! Mais ils ont bouffés quoi, ces humains ?! Il y avait une pénurie de cerveaux à leur naissance ou quoi ? Paumé, déphasé à l’impossible, ma tête de déterrée sert tragiquement de récipient au dégueuli de mots qu’est en train de me déverser cette bouche beuglante et hennissante. Transi d’effroi, je bats des paupières, pour essayer de suivre le débit de ces paraboles, mais c’est comme qui dirait essayer de lire un braille alors qu’on n’a pas de main :
Woof ! Poof ! MAIS C’EST QUOI CE BORDEL !? À l’ombre du silence qui enfin nous revient, j’entends pourtant errer l’âme du bruit… ce chuchotement soufflés des profondeurs de cette forêt qui sur terre a cette bien sinistre manière de se taire. Un coup dans le flanc et non parce que cela m’enchante, je finis néanmoins par me rétablir sur mes jambes aussi molles que ma queue entre les pattes en ce moment. Les baloches en feu, la cervelle en compote, je dévisage la terrienne avec de curieuses mirettes, une pénombre mélangeant à la fois le nacre et le souffre. Une sorte de résilience, car fruit de malheurs, je ne peux que par profanation charrier l’impertinence de cette âme en furie qui me salope de ces biens fangeux œuvres.
- Descends de tes poneys, la harpie ! C’est bon, j’ai eu ma claque.
On oubli les politesses et le vouvoiement. Je m’adresse tout de même à l’Auteure du génocide de mes futurs bébés loupiots. Sans feux d’artifices, sans même un regard sur cette rencontre des plus explosives, je lui tourne le dos et m’évanoui dans la nuit.
M’enfin. Ne pas avoir la région plein sud de mon anatomie en pleine hécatombe, je me serai évanoui dans la nuit… pour l’heure, j’ai simplement la démarche d’un cowboy paraplégique qui s’en va se perdre sans son cheval en plein cœur d’un désert cuisant.
Au Diable la dignité, j’ai une apocalypse à éviter !
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Ven 14 Fév 2020 - 9:06
Salem & Phoebe
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Il est toujours particulièrement agréable de casser la gueule à un mec. Aujourd'hui encore, nous vivons à une époque où une femme capable de se défendre fasse à un gaillard n'est considérée que comme un divertissement cinématographique. C'est vrai après tout, une meuf capable de se défendre, ça n'arrive que dans Jessica Jones, Supergirl ou Batwoman, c'est bien connu ! Le concept de femme inférieure à l'homme est encore trop bien ancré dans le subconscient de tous et honnêtement ? Je ne m'en plains pas ! Continuez de me sous-estimer, Messieurs. On ne refuse jamais un avantage, aussi mince soit-il. C'est ainsi que Wolverine, furieux, se redressa, le regard courroucé. Comme c'est mignon. -Descends de tes poneys, la harpie ! C’est bon, j’ai eu ma claque. Ouch, ça fait mal... Mon pauvre petit coeur en est brisé. Lol. Il repartit de son côté, boitillant, ses fausses oreilles de loup fièrement dressées. J'étais impressionnée qu'elles aient tenu le choc ! Il avait dû trop bien les coller. Et bien, il allait s'amuser pour les décoller ! Un petit rire m'échappa en songeant qu'il pourrait se retrouver contraint de rester le reste de la semaine avec des oreilles de loup collées sur le crâne. Et il ne pourrait même pas prétendre à Halloween ! Satisfaite de ma soirée, je repris donc ma route en direction du manoir. Ça méritait bien une tasse de chocolat devant Gilmore Girls, non ? Ma route se poursuivit sans embûche jusqu'à ce que la désagréable sensation d'être épiée me parvint. Alerte, je continuais mon avancée comme si de rien était, écoutant les sons autour de moi. Était-il possible que Wolverine soit revenu pour un deuxième round ? Il était quasi littéralement repartit la queue entre les jambes, mais on ne sait jamais... Et puis, soyons honnête, il n'y a pas qu'un seul taré psychopathe en ville ( la preuve, je suis là ! ). Traverser un parc de nuit, c'est accepter l'idée que n'importe qui puisse vous tomber dessus à n'importe quel moment. Entre les clodos, les dealers, et visiblement, les échappés de l'asile... Moui. On peut dire que j'avais cherché la merde. Je m'ennuie en ce moment ! Il y eut un bruissement de feuillage, puis une odeur putride tout autour de moi. Ah bah fallait le dire tout de suite que c'était un clochard alcoolique ! Bien déterminée à le prendre par surprise, je fis subitement volte face, prête à envoyer un jet de glace pour éloigner l'intrus aussi loin que possible de moi - et de mes narines. Mon geste s'évanouit à la seconde où je me retournais. Devant moi se trouvait un... une... Naaaah. Et bah si. -Ah... ça, c'est nouveau... Okay, vous avez déjà vu un lion ? Et vous avez déjà vu un thon ? Genre, pas en conserve, un vrai thon ? D'accord. Vous avez Photoshop ? Bien. Maintenant, mettez la tête du thon à la place de la tête du lion. Vous y êtes ? Je vous présente la créature à l'odeur putride qui me suivait ! C'est impossible ? Ça n'existe pas ? Moi non plus, je ne suis pas supposée exister. Vous en connaissez beaucoup des gens qui créent de la glace avec leurs mains, vous ? Malgré tout, je ne pus m'empêcher de me demander si je n'étais pas en train de faire un mauvais trip quelque part. Peut-être que Wolverine m'avait administré une drogue, et que j'étais juste super high dans un coin ? La bête esquissa un geste vers moi. L'instinct d'auto conservation reprenant le dessus, j'envoyais un jet de glace pour l'éloigner de moi. De part notre trop grande proximité, l'impact de mon pouvoir m'envoya également lamentablement par terre, quelques mètres plus loin. Au moins, j'avais éloigné la Chose de moi. -J'ai été droguée, c'est ça ? T'existes pas vraiment... Dis moi que t'es que l'oeuvre de mon imagination ! Mais déjà, la Chose se relevait et revenait vers moi. J'eus à peine le temps d'élever un mur de glace entre elle et moi, suffisamment solide pour qu'elle ne puisse pas le détruire d'un seul coup. -Non parce que, tu vois... je peux croire à beaucoup de chose. Après tout, regarde moi ! Mais un poisson-chat tu vois... non, là ça va un peu loin. Enfin... ça existe, les poissons-chats, mais eux se contentent d'avoir des espèces de moustaches aquatiques ! Et puis d'ailleurs, comment t'arrives à respirer ?! Vacarme de tous les diables. La créature avait réduit mon mur de glace en miettes. Mais je restais trop interloquée par ce que j'avais sous les yeux pour m'inquiéter du fait que si, potentiellement, cette créature était réelle, je ne savais pas comment la combattre. -Est-ce que tu parles ? Non parce que, ça serait un assez bon indicateur sur si je délire ou pas. Oui... non... ? La Chose se jeta sur moi, me laissant à peine un centième de seconde pour l'esquiver. -Tu sais, j'aime pas faire de mal aux animaux. Mais je crois que dans ton cas, je vais pas avoir le choix ! Entre mes mains se matérialisa un énorme couteau de boucher fait de glace. Est-ce que j'allais vraiment faire ça ? Tuer un humain passe encore... mais un animal ?
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Lun 17 Fév 2020 - 19:21
Aie, ça fait mal ! Aiiiee-euh, ça fait mal-euh ! On s’allège le froc en tirant dessus comme un éreinté, on secoue la jambe droite sur le côté, tel ce clébard qui s’apprête à se tirer une pisse sur une borne fontaine et on laisse respirer un peu cet épicentre de douleur extrême et pure souffrance. À croire qu’elle m’a éclaté les burnes, cette petite teigne ! RIP, mes potentilles nuits d’amour avec Silena. RIP, ce curieux et terrien manuscrit intitulé Kamasoutra et toutes ces ambitieuses positions que je voulais un jour expérimenter avec elle, lors de nos acrobatiques séances de tango horizontal. Ouais, elle est fiancée… mais pas moi. So, tiny little bugs, let it be !
C’est avec la grâce de cette malheureuse dégaine de petit canard boiteux, que ma lente et pénible excursion me conduit doucement et graduellement vers ce quelque part d’à peu près précis que j’ai entraperçu dans ce plus très clair panorama que je me suis à peu près bien remémoré sur une carte plus ou moins lisible de cette ville à peu près charmante et quasiment invitante. Après on se demande pourquoi est-ce que je perds si facilement la boule ou même le nord ?! Je déteste ce monde ! Je déteste cette planète ! Je déteste ses occupants. Je déteste leur mode de vie. Je déteste ce parc. Je déteste son sentier pédestre qui n’a absolument rien d’une petite balade de santé lorsque t’as les couilles aussi enflées que les boobs d’Amara. Je déteste cette nuit de merde. Je déteste Chemise-Fleurie et sa connasse de copine à la chevelure douteuse.
Et splouch sur ma joue empourprée d’indignation. Cette poussière d’ange qui vient tout juste de retomber là à la légèreté d’un pétale de fleur sur ma pommette, ç’a le même effet que si je me prenais en pleine gueule une latte de bois mal scellée sur un plancher vermoulu. Traduction, je me fige, me braque, perds comme qui dirait l’équilibre et titube sur l’arrière tel un vieil étalon qui pour la première fois de sa vie de cheval se retrouve devant un baril d’entraînement et ne sait pas trop comment réagir. Cette larme sirupeuse, consistante comme de la mélasse, par le soufre de son odeur ferreux, que j’ai depuis un petit moment humé déjà, je sais de quoi il s’agit, mais le mortel que je suis, lui, a besoin de voir de ses yeux pierres de jade. Je lève la main, blasé, pose le bout de mes doigts sur ma joue et recueille cette perle carmine avec l’abandon de ce quidam qui s’ingurgite dans le gosier un énième verre de scotch. Oh, surprise, sous le clair de lune, perle une larmichette de sang encore bien chaud sur le contacte de mes carnes.
M’attendant à pas plus pire, mes cervicales se tordent sous l’inclinaison de ma nuque, redressant le museau pour venir observer ce qui tout haut funestement se suspend tel un essaim de guêpes entre les branches : Chemise-Fleurie, à plat ventre allongé en la touffeur des feuillages, yeux aussi vides que deux billes de verre, la gueule ouverte, langue pendouillante à la commissure de ses lippes, le bid’ complètement aéré et viscères extirpés du nid de graisse telle une jolie ribambelle de nouilles al dente et sauce rosée. Huuummm, charmant. Ceci explique ce petit remake de la fontaine de sang qu’est présentement en train de me gicler Chemise-Fleurie à la gueule, mais cela n’explique en rien l’absence de sa copine à la chevelure douteuse ou même l’inactivité sismiquement mystique que normalement propage le Niviagore sur son sillage. Je ne le perçois nulle part, ni dans les frémissements de 6e sens diabolique… ou le feeling de mes tripes.
Il a tué le mâle, mais il veut garder la femelle pour lui… la remmener à Cobalt Island en gage d’offrande pour son disciple ? Ça ne fait aucun sens. Jamais un Niviagore n’opère de la sorte. Il ramène ses proies à bon port… en binôme… mais surtout ne laisse jamais traîner une carcasse derrière lui. Qu’est-ce qui a merdé ? Qu’est-ce qui a changé dans son petit planning ?
Cette réponse me brûle la rétine comme une jetée de Cayenne dans les yeux. Le sérial Castrateur. C’est Elle qu’il veut. Pourquoi ? Mystère et boule de poils.
Je fais volteface au parc, amorce un pas de course, mais mes burnes douloureuses me rappellent que je ne peux esquisser cabriole aussi présomptueuse. J’arriverai à rien de rien, coincé dans cette enveloppe charnelle. L’Homme que je suis n’est que stupeur et torpeur mêlée. Un boulet. Un fardeau. Un poids aussi mort que Chemise-Fleurie si haut. Mon regard d’ambre s’élève vers le dôme crépusculaire… vais-je véritablement danser parmi les feux cramoisis et disloquer l’antique prouesse au sein de cette forêt devenue fort de mes plus animales faiblesses ?!
Au moment où je fais le saut de l’ange vers cet horizon diluvien, les pas qui présentement foulent lestement le sol, appartiennent, dans toute sa laideur, à la bête qui enfin dévore l’homme hurlant au loup. Sempiternelle guerre inter-espèce qui me fait sentir l’estomac écœuré et rend l’ambre de mon regard darne comme le glaive de mes nerfs animal qui à tous les coups me cisailles les carnes. L’épais manteau de fourrure frémis, l’onyx de son pelage s’hérissant sur ma colonne vertébrale alors que les bavures de ce putain de clair de lune me met bien en évidence ces deux ombres reliefs en la pénombre de cette clairière des perditions.
Un hurlement poussé depuis l’abîme de ma gueule béante, étrangle la patibulaire fraîcheur de la nuit alors que déjà j’accours sur le seuil de ce stratagème maudit. Entrer dans la danse, sous forme lupine, n’est pas facile, m’interposant entre la lame (glacée?) du sérial Castrateur et le coup de patte de ce triton Bedazzled qui n’est que rebus aquatique juché sur un corps de félin. Bref, je prends un coup de griffes entre les côtes, mais ce n’est rien de bien méchant, atterrissant sur mes quatre pattes avec la dextérité qui m’est propre et parant l’attaque en refermant l’étau de ma gueule sur la gorge poisseuse et gluante du Niviagore…
De ses poumons récalcitrants s’expulse ce souffle de dragon mugissant la douleur infligée par mes crocs enfoncées dans ses chairs, lui faisant docilement abaisser le torse vers la terre alors que je sens contre ma langue sa carotide pulser avec de moins en moins de violence.
Je le libère, me rapproche de le Sérial Castrateur, la contournant doucement, pour me fondre dans son ombre et sans aucun ménagement la bousculer en lui enfonçant mon museau au creux des reins.
Soit je me prends le hachoir dans la gueule. Soit elle comprend ce que je veux essayer de lui dire et c’est le Niviagore qui y goûtera… Encore une fois, cela reste un mystère et boule de poils. Ha..ha..
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Phoebe Parker
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Mar 18 Fév 2020 - 15:59
Salem & Phoebe
« Deuxfleurs était d'une espèce plus redoutable qu'on ne l'imaginait : c'était un touriste. » Les Annales du Disque-Monde
Le Seigneur Obscur soit loué, je n'eus pas à faire le sale boulot. Je ne me décharge jamais de mes ennuis sur le dos des autres, mais là... c'est un animal. Un animal défiant toutes les lois de la nature, mais un animal. Alors je ne dis pas. Les araignées sont considérées comme des animaux, elles souffrent, leur vie, d'un point de vue totalement relatif, ne vaudrait pas moins que celle d'un autre animal, plus mignon... mais bon, les araignées, ça reste des démons sortis de l'Enfer qui coloniseront la Terre. Elles sont déjà en plein travail, et c'est bien le diable si personne ne le remarque ! Ce que je veux dire c'est que... peut-être que cette créature, c'est comme l'araignée qui me donne des sueurs froides et me donne envie de cramer toute la baraque juste pour l'exterminer. Peut-être que je ne devrais pas faire grand cas de sa mort. Sauf que ça n'est pas une araignée, ou pire encore un scorpion ( la bestiole, pas le signe astro. Les Scorpions les sont les meilleurs, j'aurais voulu en être un ! J'en suis presque une, j'ai leur caractère ! ), et que j'arrive quand même à avoir de la compassion pour cette chose. Prenez un chien qui aboie. Dans la conception générale des choses, esprit étriqué et caractériel de l'humain, chien qui aboie = chien méchant. Sauf que ça n'est pas la vérité. Un chien qui aboie peut être peureux, et aboyer pour faire fuir le danger, mais être dans la finalité incapable de vous faire le moindre mal. Et si cette créature était l'équivalent d'un chien qui aboie ? En parlant de canins, un loup imposant entra en scène et attaqua le Poisson-Chat-Nouvelle-Génération. Ce dernier prit le dessus sur le loup - naooon, pauvre bête !!!! - qui se prit un méchant coup de griffe au niveau des côtes. Malgré tout, loin de se laisser abattre, le loup reprit le dessus et referma ses crocs dans la gorge du Poisson-Chat. Je détournais le regard, dégoûtée et n'ayant aucune envie d'assister à cette scène. Je pouvais voir des intestins sortir du corps d'un humain sans problème, mais voir un animal souffrir ? J'en étais tout bonnement incapable. Cela dit, les sons de la créature agonisant était limite pires que de voir la scène. -Je suis désolée... murmurai-je. Peut-être que ce n'était qu'un chien qui aboyait. Peut-être que cette créature n'était pas mauvaise. A choisir, j'étais contente que le loup s'en soit sorti. Mais j'avais une pointe de culpabilité qui se formait dans mon estomac. Mais attendez... un loup s'est attaqué à cette créature ? Je n'eus pas le temps de pousser plus loin ma réflexion. Deux secondes plus tard, j'étais affalée par terre, une position qui commençait un peu trop à se répéter ce soir si vous voulez mon avis ; une douleur fulgurante dans le creux des reins : le loup avait enfoncé son museau comme s'il essayait de creuser un trou dans ma peau sans l'aide de ses dents. Fidèle à moi-même, je laissais à peine échapper un grognement. J'avais un loup. Sur moi. Un loup. Un... gros toutou sauvage, réputé pour bouffer les gens quand il n'est pas un minimum apprivoisé. J'allais crever. J'allais pas me battre contre un loup ! C'est mignon un loup ! Et puis d'ailleurs, je préfère mourir de la gueule d'un loup. Je préfère mourir moi plutôt qu'on tue l'animal pour me sauver. Il me fallut une bonne minute pour réaliser qu'il n'attaquait pas. Il avait planté son regard dans le mien et attendait. Alors je tentais le tout pour le tout. Une décision stupide, certes, mais était-elle si stupide que ça ? J'approchais ma main de sa truffe. Et caressais son museau. -Je m'avance peut-être un peu trop mais... t'es pas du tout méchant, toi, en fait, je me trompe ? Apprivoisé, peut-être ? Un grognement retentissant sorti de ses cordes vocales, à tel point que j'en eus un mini mouvement de recul. Je le nierai jusqu'à ma mort. -D'accord, d'accord... pas apprivoisé. Hey, regarde, je te fais pas de mal. D'accord ? Il n'y avait qu'avec un animal qu'on pouvait me trouver ce ton aussi doux, aussi gaga, aussi « tit toutou d'amour tout beau tout mignon ». -Tu sais que t'es tout beau, toi ? Je t'adopterais bien. T'accepterais que je t'adopte ? ...Okay, probablement une mauvaise idée. Ma vie ressemble pas mal à ce qui vient de se passer ce soir, Poisson-Chat et loup en moins. Mais qui sait, je pourrais... crever un soir, ou être kidnappée, ou me retrouver contrainte de quitter la ville sans avoir même le temps de repasser par chez moi, et qu'est-ce qui se passerait pour toi, hein ? Pour n'importe quel animal que je pourrais adopter, d'ailleurs... J'ai pas une vie assez stable pour adopter un animal. Mais ça me fait quand même mal au coeur de me dire que tu dormirais encore dehors ! Je lui grattouillais la tête, entre les oreilles. En général, les chiens aiment bien, alors pourquoi pas les loups ? Baissant la tête pour qu'il ne pense pas que je voulais l'attaquer, j'allais mettre ma tête dans ses poils, en mode câlin. Attendez, c'est pas tous les jours qu'un loup se laisse approcher comme ça ! Faut bien en profiter, non ? Je frottais doucement mon nez contre lui, un peu comme une maman toutou avec ses petits. En relevant la tête, je découvris avec étonnement que le Poisson-Chat, qui semblait pourtant bien mort quelques minutes plus tôt, était pour ainsi dire revenu d'entre les morts. -C'est quoi ce bordel... ? Nouveau risque inconsidéré vis à vis du loup qui aurait très bien pu prendre ça pour une attaque et me bouffer, je lançais mon bras en direction du Poisson-Chat. Il me fallut mon second bras pour concentrer un peu plus d'énergie et de puissance, et parvenir à congeler totalement la bestiole infernale. Par mesure de sécurité, une fois qu'il fut parfaitement immobile, je formais un bloc de glace de plusieurs centimètres tout autour de son corps. Ça, c'était beaucoup plus facile à faire. Bonne chance pour dégager de là ! Plus ou moins vidée, je me laissais retomber en arrière. -Putain de bordel de merde mais c'est quoi cette soirée ?
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Lun 24 Fév 2020 - 9:07
Quelle farce impie ! Quelle vespérale surprise ! Une sorte d’émerveillement qui tendrement valse et brille dans le creux de ses sombres pupilles alors que ses doigts de satin doucement embrassent l’épais et sombre fourreau de mon pelage. Les vastes éclairs de mon esprit lucide ne manquent surtout pas de frapper au cœur même de ce miroir mystique qui ne fait que réfléchir dans les ténèbres, l’immonde créature que je suis et de pourpre peut si bien reluire dans les internistes oxydés. Je n’ai rien d’adorable. Je n’ai rien de mignon. Je ne suis que marqué par le sceau rougeoyant d’un empire encore fumant de ses cendres et flammes qui les lèchent. Métamorphe indécent qui par veloute incendiaire ne fait que cruellement répandre ce souffle d’Enfer sur son omniscient passage dans les révérences de peu importe quel âge. Non, je n’ai rien de mignon. Je n’ai rien d’adorable. Je ne suis surtout pas apprivoisé et ne réclame l’asile dans le cœur de quiconque. De ses bras aimants et chaleureux, la voilà adorablement qui étreint l’excrément de la terre que je suis, l’ambre mordoré de mes diaphanes allant par miséricorde sombrer dans le bleu-nuit de la voûte étoilée qui me murmure ses impénétrables voies.
Quel étrange tête à tête. Quel étrange front à front qui sinistrement fragilise et déstabilise l’entre-ligne de nos deux mondes qui pourfendent nos statistiques de survie. Marqué. Comme un vulgaire animal. Marqué. Comme une salle bête. De mes os, de mes carnes livides comme ces hivers grisâtres qui s’éternisent, il n’y a absolument rien d’enchanteresse à mon sujet. Je suis une putain de terre malade où la moindre pousse sitôt se meure dans les confins de mes entrailles. Le cerbère, jamais bien loin dans mes catacombes humaines, qui cisaille et écartèle de sa gueule immonde les pensées d’un crâne appesantie de tourmente. Ce suaire agréable qui nous enveloppe étrangement me rend vulnérable et distant. Une gêne sans gêne. Une pudeur qui en n’est plus une. La peur, viscérale, bestiale, de me voir rompre la si frêle ficelle d’une vie humaine, d’un simple coup de griffe incontrôlé. Parce que vouloir la protéger peut aussi la mettre en danger. Parce que vouloir la préserver signifie également l’oppresser. Le cerbère, jamais repu, qui se goinfre de mes entrailles et m’insuffle de son horrible haleine les plus mortifères pulsions.
Les oreilles droites dressées, museau humide légèrement éboulé au lustre de l’Humaine, j’essaie de comprendre ce qu’elle me déblatère, tête doucement inclinée sur le côté, tendant les cervicales robustes sur le travers, pour manifester mon audition malgré que le cerbère n’intercepte que dalle, si ce n’est qu’un enchevêtrement de sons et vrombissement d’une voix qui semble résonner fort loin dans le tortueux couloir qui me rallie à lui…
L’alvéole de notre sérénité, par misère gagnée, soudain harcelée par la menace et l’ombre qui de seconde à seconde prend plus tentaculaire ampleur. Le Niviagore déjà se régénérant de sa blessure alors que groggy il veut se hisser sur ses quatre pattes, branches dilatées à l’impossible et sombres orbites nous prenant d’instinct pour cible. Moi, le quadrupède, écume à la gueule, babines abominablement courroucés, l’œil étincelant, je m’apprête à fondre pour une deuxième fois sur le cou de ma proie, mais un geyser de nacre et de givre me transit aussi rapidement que la bête chimérique se congèle. Trépignant sur mes quatre pattes folles, mon museau humant l’air sibérien de la nuit pourtant bouillante alors que mes ambrées observent l’Épatante d’un regard qui dans le sous-titre affiche clairement un « what kind of sorcery is this ? »
Vaincu, le Niviagore se statufie dans son bloc de glace telle une crevette surgelée alors que l’auteure du phénomène, épuisée, se laisse choir sur l’herbe. Anticipant le pire, je me précipite déjà à son chevet, reniflant l’essence même qui s’émane de son petit être en lui braquant mon mufle à ça et là sur les traits de sa figure d’ivoire et même sa sombre chevelure.
Élémentaire. Right.
Mystère résolu, j’esquisse une agile cabriole pour en vain essayer de lui faire comprendre un truc. Mais parler avec la gueule grande ouverte, c’est pas gagné, j’écrase donc mon cul sur le sol et viens nicher ma grosse patte dans le creux de son épaule et lui vrille à l’oreille un aboiement désespéré… pour ensuite me hisser sur mes quatre pattes et partir comme une balle à la lisière de la foret.
…
Et revenir clopinclopant avec ce petit quelque chose de mystérieux que j’ai récupéré d’entre les lambeaux de mes vêtements et qui présentement pendouille entre mes canines ; un carton d’allumettes… que je remets entre les mains de l’Élémentaire. Mon museau joue frénétiquement la navette entre elle et le Niviagore.
Va-t-elle comprendre ?
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Mar 25 Fév 2020 - 14:33
Salem & Phoebe
« Deuxfleurs était d'une espèce plus redoutable qu'on ne l'imaginait : c'était un touriste. » Les Annales du Disque-Monde
A peine m'étais-je écroulée par terre que le loup vint poser sa truffe fraîche sur mon visage. Les yeux fermés, je ne cherchais même pas à contenir mon sourire. C'était mignon, et il me donnait envie d'avoir un chien. Ou de l'adopter. Mais je ne pourrais pas. Pas seulement à cause du fait que ma vie est instable. Qu'importe l'animal, on ne peut jamais prévoir ce qui va se passer. Et moi et mes probabilités à l'envers, on se prendrait tout dans la gueule. Et je serais seule pour gérer. Personne vers qui me tourner, personne avec qui paniquer, personne pour me convaincre pendant une seconde et demi que, potentiellement, tout irait bien. Avec un chien ou un chat, je vous parie une coccidiose, une gale des oreilles, un épillet sournoisement infiltré nécessitant une opération ( moi laisser mon animal chez le vétérinaire ? Jamais. ), une patte cassée, une fausse route qui tournera au cauchemar, la liste est longue. J'ai même déjà songé à prendre un canari. Ou même une perruche, ou n'importe quel type d'oiseau. Vous voulez savoir ? Coccidiose, gale des pattes, bronchite infectieuse, trichomonose, fracture de la patte, poux rouges et j'en passe. Je vous passe les risques avec un lapin, un hamster ou même une petite souris ! Il y en a tellement qui prennent des animaux, s'en occupent à peine et tout va bien. Moi, je le sais, je connais ma vie, je connais surtout les emmerdes auxquelles je suis confrontée, l'animal serait traité comme un roi et quelque chose n'irait pas. Parce que c'est toujours comme ça. Je peux gérer beaucoup de choses. Quasiment tout en fait. Mais je ne suis pas certaine de savoir comment réagir face à un animal malade ou en souffrance. Un humain, je m'en fiche. Un humain, c'est rien. Un humain, au pire, ça se soigne. Parce que un humain est toujours mis en valeur, même s'il est la pire pourriture qui soit. Mais un animal ? C'est à toi de te défoncer pour lui, parce que le vétérinaire ne le fera pas. On est pas dans Docteur Dolittle. On est pas dans une série où le vétérinaire fait ce métier parce qu'il aime les animaux et veut à tout prix les soigner. Dans la vraie vie, c'est qu'un putain de job. Et s'ils perdent l'animal, ils s'en foutent, de toute façon, ils sont payé quoi qu'il arrive. Quand on en arrive à lire des articles où des vétérinaires frappent les chiens dont ils ont la garde... Nah. Je ne peux pas. Je ne peux pas être seule à assurer la vie ou la survie d'un petit être qui n'a rien demandé à ce monde. Et je ne veux jamais me retrouver dans une situation où je serais contrainte de remettre sa vie entre les mains d'un vétérinaire. J'vais rester seule. Aigrie. Et je vais buter des gens. Ça, c'est un bon plan. Cathartique. Bordel, reprends-toi, Parker... Et pendant tout ce petit laïus intérieur, mon compagnon de ce soir s'était sauvé dans les bois, sans un regard en arrière. -C'est mieux comme ça... soupirais-je avant de me tourner vers le Poisson-Chat. Tu peux me dire ce que je vais faire de toi ? Derrière moi, le loup était revenu. Lorsqu'il entra dans mon champ de vision, il avait dans la gueule... un paquet d'allumettes ? Et si déjà ça en soit, c'est plutôt déroutant... vous avez déjà vu un loup venir vous déposer un paquet d'allumettes dans vos mains ? -Okay, toi et moi, va falloir qu'on ait une petite conversation sur ce que tu es exactement, lançai-je en m'accroupissant devant lui. Mais pour l'heure... sérieusement, tu veux quoi, que je le crame ? C'est un animal. ...Okay, techniquement, l'être humain aussi, et ça m'empêche pas de leur casser les doigts un par un, de leur faire remonter le nez dans le cerveau et de les achever à moitié. Mais l'humain, c'est pas pareil. C'est l'être le plus abject que la Terre ait jamais portée ! Tu devrais le savoir, ils mettent des pièges à loups dans les forêts. Et, bien que je t'accorde que c'est déjà horrible en soit, crois moi qu'ils sont capable de pires atrocités... Eux, on les crame. Mais Poisson-Chat ? Nope. Moi pas pouvoir. Le loup paru excédé. Je suis la première à dire que l'on voit ce que ressentent les animaux. C'est normal, ils sont comme nous. Ils ressentent les choses. Mais là, on se croirait dans un film Disney. Manquerait plus qu'il se cache le museau avec sa patte en secouant la tête vers le bas l'air de dire « bordel mais j'y crois pas » ! -Je pourrais peut-être le remettre dans la forêt... près la de rivière ? Mi-lion mi-poisson, soit il a besoin d'être sous l'eau soit c'est un prédateur comme un autre. Et d'ici à ce qu'on arrive là bas, je peux le maintenir congelé et partant de là, y'a plus qu'à prier pour qu'il ne se fasse pas trop remarquer et ne se fasse pas capturer et disséqué par un scientifique. Je te parlais des humains tout à l'heure... les scientifiques, c'est l'une de nos pires races ! Trouvant mon plan adéquat, un compromis relativement acceptable, je regardais le loup. Enfin son museau. Les yeux dans les yeux c'est un signe de domination, il risquerait de mal le prendre. -T'en penses quoi ?
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Mer 4 Mar 2020 - 11:34
Dans les coffins de son nid thoracique, bat la prose de son erratique. Sa poésie blasphématoire et eurythmique me semble toutefois en parfaite désharmonie avec les enténébrés de ce soir. Dans son cœur coule cette rivière de tendresse et compassion qui par flux continu se déverse à la déférence de cette aberration démoniaque. Recrachée de l’abîme du soufre et de flammes, dont à peine la présence sert à venir ternir l’universalité des ouvrages de notre Mère Créatrice et déshonorer sa besogne en triomphant sur la charité des esprits fragilement trop humains. Il n’y a rien de plus mortifère, que de s’en faire pour le mauvais sort d’une Chimère. Entité quasi onirique qui se recèle derrière d’étranges moires et fourreaux infâmes, pour toujours mieux nous embusquer et sans vergogne s’abreuver de notre sang. Elle n’est pas animale. Elle n’est pas bestiale. Elle n’est pas prédatrice. Elle n’est qu’avatar de vices, sévices et supplices. Une image abstraite que le Rien et la Noirceur néantisent les sépulcrales profondeurs de son crâne alors qu’autour de ses hideux sortilèges se propagent l’hécatombe de ses funèbres fléaux. Née pour tuer et ne jamais être tuer. Immortelle jamais repues qui se goinfre de Mortalité. La créature contre nature n’a rien à nous offrir, si ce n’est que nos futurs sépultures en le vaste cimetière de ses diaboliques figures. Maniérée par la volonté d’un être démiurge qui en roi fini toujours par s’asseoir sur nos malheureuses pensées, la créature nous faisant face n’est que le sinistre prolongement de son sceau et strass. Une coquille vide, une illusion à péril trop matérielle, qui sur nous n’hésitera pas à fondre, pour vivant nous dévorer et par deux fois nous tuer !
Le Temps urge. Le temps compte. Les minutes marquent. Les secondes balafrent. Ce n’est pas le moment pour disputer nos valeurs et étiques, pas lorsqu’un Niviagore menace de nous déchiqueter la poitrine pour au fond de sa gueule s’emparer de nos erratiques ! Gérer une humaine en pleine crise existentielle, ça m’est à ce point tellement chose superficielle alors je finis simplement par m’envaser en mes propres torpeurs démentielles. À quoi bon vouloir ajouter une nuance d’azure, dans le cramoisie de ce ciel terrestre, si c’est pour simplement finir comme eux et maudire ce en quoi je ne suis plus si sûr ? Pourquoi dans ce chaos, c’est-telle lancée, si c’est pour simplement se contenter de regarder ce qui en douce se prépare et sinistrement se propage ? Sur ses épaules maintenant croule l’apesanteur d’un moment qu’elle juge fatidique et dramatique. Ignorante et inconsciente. Elle ne voit pas. Elle ne comprend pas. Comme les autres, elle c’est trompée et sa compassion n’a pour puissance qu’une indéniable farce. Une mortuaire préface !
Les minutes marquent. Les secondes balafrent. Un coup de tonner qui me happe en plein plexus solaire et pour un court instant m’aveugle les yeux de sa clarté blafarde. 6e sens lupin qui par salvation s’éveille pour me prévenir des dangers imminents… faisant volteface sur la source de la menace alors que le sinistre écho rampe jusqu’à mes oreilles qui bien droites se dressent sur mon crâne de cerbère. Comme le bruit d’une façade de verre qui avec lenteur se fissure, pour peu à peu casser et exploser dans une pluie de cristaux clairsemés. Furax, déchaîné, le Niviagore se délivre et libère de sa sépulture de glace. Ses yeux ronds, noirs, globuleux, allant d’instinct harponner la silhouette de l’élémentaire qui avide devient sa plus chère cible.
Les secondes marquent. Et les minutes balafrent. Ce contraire est crucial et phénoménal.
Bien haut vers le dôme céleste, partout à travers la clairière, son souffle de dragon s’exalte et hurle sa badine mauvaise humeur. Je le sens, au fond de mes tripes, le Niviagore renaît, pour ne plus jamais trépasser et par deux fois tuer. Immortel qui se goinfre de mortels. Les minutes balafrent. Ce contraire est crucial. Ses carnes éternelles doivent êtres transformées… dans le feu brûler, dans l’incandescence bouillir et dans le magma rougeoyant enfin mourir. Pour ne plus jamais revenir. Mais le temps me manque, pour l’avoir trop gaspillé. Sa queue de félin fouette lestement ses flancs, lorsqu’enfin son échine s’arrondie à l’image d’un lion qui s’apprête à bondir sur sa proie.
Les secondes marquent. Les minutes balafrent. Mais le temps n’est pas perdu.
Stupide chien docile, que je peux être, à mes heures, lorsque mon armature luciférienne ainsi s’interpose dans la folle trajectoire du Niviagore et minablement sert de bouclier inhumain à cette terrienne aussi têtue qu’une mule. Fucking ironique ! Avoir ma barbichette de chèvre, j’en grognerais dedans, à cette pensée ! Enraillé dans un corps à corps dont je ne fais visiblement plus le poids, le Niviagore rapidement prend le dessus, mon dos allant embrasser le sol avec la brutalité et lourdeur d’une stèle alors que les griffes reluisantes comme des lames de rasoirs transpercent mes chairs, s’enfoncent entre mes côtes, broyant en son sinistre sillage mes os et flirtent à calvaire avec des organes internes qui jusqu’à présent je sous-estimais la valeur vitale ! Au salut du médaillon lunaire, mon hurlement devient par tourmente un couinement de chiot blessé, ce qui ne fait qu’attiser les envies carnassières de mon rival. Encouragé dans ma faiblesse, il réitère sa boucherie et s’en prend désormais à mon estomac qu’il charcute à plaisir.
Mon sombre pelage est aussi luisant qu’une mare de goudron, tant que la liqueur carmine afflue de mes plaies engorgées et se répand sur mes chairs malheureusement encore vivantes et frémissantes. Recroquevillé sous l’ennemi, paralysé par la vernaculaire souffrance, je me tue presque à le dire…
Les secondes marquent. Les minutes balafrent.
Dernière édition par Salem le Jeu 2 Avr 2020 - 10:12, édité 1 fois
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Mer 4 Mar 2020 - 15:50
Salem & Phoebe
« Deuxfleurs était d'une espèce plus redoutable qu'on ne l'imaginait : c'était un touriste. » Les Annales du Disque-Monde
Il existe un monde auquel nous ne sommes pas familiarisé. Un monde que nous ne connaissons qu'à travers le littéraire et le cinématographique. Un monde auquel nous ne pouvons être préparé. Les enfants y croient. Les enfants savent. Au plus profond d'eux, ils savent qu'un univers merveilleux existe, au delà de la vision étriquée des adultes. Ils ne cessent d'y croire que lorsque les adultes s'évertuent, les uns après les autres, à les conduire de déception en déception afin de les modeler à leur image.
Je n'eus pas le temps de réagir. A peine celui d'analyser la situation au fur et à mesure de son déroulement. Mon bloc de glace vola en morceaux. Le loup s'interposa entre le Poisson-Chat et moi. Le Poisson-Chat s'en donna à coeur joie et commença à planter crocs et griffes dans sa proie. Le loup se hurla comme jamais on ne devrait entendre un animal hurler. Jusqu'à ce que trop de sang ne soit versé pour lui être capable de pousser davantage que de petits gémissements plaintifs, qui m'arrachèrent le coeur. Les allumettes. J'étais responsable. Le loup mourrait par ma faute. Arrête de culpabiliser. Ce n'est pas le moment. Assume les conséquences de tes choix. Les allumettes. Le loup m'avait prévenu. J'en attrapais six d'un coup et les craquais. Le feu se répandit au bout de chacune d'elles. Je m'approchais du dos de la créature et entrepris de mettre le feu aux poils à la base de son cou. Ne réfléchis pas. Si je prenais conscience de ce que je faisais... Non. Inutile d'aller au bout de cette phrase. Inutile d'aller au bout de cette pensée. Le feu prit, difficilement. Je lâchais le reste des allumettes en feu sur sa queue. La bête hurla, se retourna. Le mal était déjà fait. Le feu avait commencé son oeuvre. Ne réfléchis pas. Il avait détourné son attention du loup, ou de ce qui en restait. Était-ce déjà trop tard ? Pas le temps d'y penser : j'étais sa nouvelle cible. Je me retrouvais plaquée au sol d'un grand et douloureux coup de griffes qui, s'il ne m'avait pas à proprement parlé éventrée de par en par, en laissait cependant bien l'impression. Assez profond pour me mettre dans un sale état, pas suffisamment pour me réduire en pièce comme le loup... J'étais à sa merci. Pourquoi ne m'avait-il pas tuée ? Pourquoi mes intestins étaient-ils toujours à leur place ? Concentre toi. Réfléchis. Le feu le tue. Pas la glace. Il a besoin de mon pouvoir pour survivre. Il est en feu, il a besoin que j'utilise mon pouvoir pour s'en sortir. Nouveau coup de griffes. J'ai juste eus le temps de changer de position pour que ce soit mon cou et non mon visage qui soit prit. Bordel de cul à chiottes. Il veut me forcer à user de mon pouvoir contre lui. Ou... pour lui. Peut-être les deux. Les odeurs de poils et de chair brûlées me donnent une furieuse envie de vomir. C'est l'ennemi. Qu'il brûle. Il faut que je l'éloigne de moi. La bonne nouvelle, c'est que le feu a prit assez de terrain pour l'affaiblir, et pour que le repousser ne soit pas une corvée impossible. Une fois relevée, je me précipite sur le paquet d'allumettes resté par terre. J'en craque davantage. Ne réfléchis pas. Je regarde le loup, qui baigne dans son sang. Je n'ai pas le loisir d'avoir peur, là maintenant. Le mal est déjà fait. En revanche, c'est suffisant pour attiser ma colère. Me rapprochant de la bête, je jette les allumettes sur elle. Et je continue, jusqu'à avoir vidé le paquet. En dépit des hurlements de la bête. En dépit de la boule qui remonte dans ma gorge, ne demandant qu'à exploser. En dépit du frisson d'horreur qui me parcours l'échine. Cette soirée a tourné au cauchemar. Il ne tient qu'à moi de me laisser abattre, ou de me relever et d'avancer. Le paquet d'allumettes vide, je retournais auprès du loup, réprimant mon envie grandissante de vomir. Quelque chose tremble. Il me faut un moment avant de comprendre que ce quelque chose, c'est moi. Inspire. Expire. Je peux gérer. Je dois gérer. Inspire. Expire. Je glisse deux doigts au niveau du cou du pauvre animal, quasiment certaine de ce que je vais découvrir. Sauf qu'il respire encore. Il respire encore ! -« Rule one of dying, don't. Rule two, slow down. You've got the rest of your life. The faster you think, the slower it will pass. Concentrate. Assume you're going to survive. Always assume that. Imagine you've already survived. There's a storm room in your mind. Lock the door and think. » C'est une de mes citations préférées de Doctor Who. Je ne sais pas trop pour qui je l'ai soufflé. Pour le loup, ou pour moi-même ? Un peu des deux, j'imagine. Dans tous les cas, prononcer ces mots à voix haute m'aident. Me calment. Me permettent de me recentrer et de me focaliser. Là, maintenant, tout de suite, il faut gagner du temps. Je ne sais pas réellement ce que je fais. Sauf que je n'ai pas l'opportunité d'aller au bout de mon idée, car au moment où je m'apprête à geler les blessures du pauvre loup que j'ai fermement décidé d'adopter s'il survit à ça... son corps se met à bouger et à se contorsionner de façon improbable, jusqu'à prendre l'apparence d'un... humain. Un humain. Un. Humain. Humain. Et pas n'importe quel foutu énergumène à deux pattes : Wolverine fan de Teen Wolf de tout à l'heure. Non. Attendez. Si ? Quoi ? Inspire. Expire. HEIN ?!
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Salem
MESSAGES : 1053 BARGE DEPUIS : 14/05/2019 ROYAUME : Alder Lake, Emerald Kingdom, Elvendyr.
Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE) Jeu 12 Mar 2020 - 20:01
Un peu plus tôt, cette nuit-là, au Skull and Bones, Elvendyr.
Derrière le zinc en acajou verni, l’imposante et énigmatique silhouette de Bloom prône. Ses huileuses diaphanes ne sont désormais que deux puits sombres qui se creusent dans les sépulcraux méandres de ses pensées aux nécessités soucieuses et horripilantes. La nuit est d’encre, il se fait tard, tergiversant entre doute et appréhension, le bras droit mène cette valse des 100 pas depuis plusieurs poignées de minutes déjà. Une œillade jetée sur l’horloge murale, les aiguilles pointent de manière quasi funèbre l’heure qui paresseusement se prolonge et lui murmure à l’oreille l’abrutissant tic tac. Les mirettes suspicieusement se plissent alors et viennent embrasser les lourdes portes en chaîne vermoulu qui jamais ne s’ouvrent. Ses dents grincent entre elles, ses phalanges blêmissent sous la crispation de ses poings et une sensation lugubre dégringole de sa nuque à son échine frémissante sous ses carnes vigoureuses. Quelque chose ne va pas. Quelque chose cloche. Il est en retard et ça ne lui ressemble pas. Bloom avoue que ça le travaille. Beaucoup.
La bruine des ivres célébrations perle dans les yeux rougis des enivrés clients qui à cette heure précise ont pour rituel de lever leurs verres et trinquer à la santé d’Oriel, fondateur et créateur père d’Emerald Kingdom. Bloom, d’ordinaire, s’éprend de cette règle non écrite et offre en tribut cette lapée de fort lui brûlant l’œsophage… mais pas ce lever du coude-ci et surtout pas maintenant. Les cœurs sont à la fête, ce soir, au Skull and Bones. La nuit est d’encre. Il se fait tard. Mais le maître brasseur et propriétaire des lieux brille par son absence. Et ce n’est pas normal.
Les sombres prunelles du bras droit cherchent et trouvent enfin la petite tête blonde d’Ariana qui tel un céleste mirage se profile sur l’horizon trouble de ces naufragés de la vie qui de long en large dans la taverne nagent et pataugent dans les sirupeux élixirs alcoolisés. Sombre, distrait, imperméable surtout au torrent de ces biceps tatoués qui chaleureusement cherchent à venir s’accrocher autour de son cou pour boire un bon coup, Bloom gagne enfin les rives de la louve.
- Ariana ! Cela va te sembler présomptueux et cavalier de ma part, mais je dois partir. Salem n’est toujours pas rentré et j’ai un très mauvais présage. Dans l'ordre, maintenant, c’est toi qui reprends le flambeau. Freyja est là si jamais t’as besoin d’une paire de gants d’acier ou quoique ce soit d’ordre. Tout va bien aller. Je ne suis pas inquiet.
Sa voix flotte peut-être encore devant le minois médusé de la louve, mais Bloom est creux engouffré dans la pénombre de cette nuit d’encre en laquelle son corps comète s’évanoui et puis se perd.
• • •
Pendant ce temps, à RevealDown, Floride.
Au précipice du néant, tout semble se tenir en équilibre alors que l’ivre funambule que je deviens vacille sur l’inflexible et l’incertain. Étrange fil rasoir, ce soir alors que les rouges rideaux retombent sur la divine comédie et font se disparaître dans l’ombre les moires assassines. Lorsque l’invincible force nous ramène à l’ordre des choses, il n’est plus douloureux ou hideux encore que rapiécer cette âme hybride et vagabonde qui comme un encensoir fume l’horripilante hécatombe dans l’encre de cette terrible nuit.
Rampes, frémis, fracasses sur tes carnes souples et livides ces morsures de monstre humanoïde qui toujours mieux m’espèrent et m’opèrent. Dans l’inter-ciste de ton esprit, j’allume le cierge de tes déboires et qui pour moi dans la pénombre ne sera que phare pour mieux revenir. Flagelles, brises, casses ce squelette inique et fort qui pourtant te rends si unique et jamais alambique au cœur des reliques. Roules, écroules, déboules, dans la fosse de ces ossements de mortel fragile et docile qui te désagrègent dans la pestilence et pénitence. Durant cette errance, je ne reste jamais loin, comme omniscience jamais vaincu qui se langui et s’alangui dans les rébus de ta vie platonique d’Homme de bien. N’as-tu donc jamais compris, Salem, que mieux tu me chasses et terrasses, mieux je te reviens et c’est ici-bas que tu viens t’effacer entre mes mains ?! Je demeure serein et divin quand tout autour de nous s’écroule et tombe. Tu peux pour cette nuit me ravaler au plus profond de tes entrailles, mais tu sais qu’à la prochaine pleine lune, j’hurlerai ma dominance alors que toi tu crieras ton obéissance !
Mes azurs sont perçants comme des vrilles alors que peu à peu je reviens dans cette réalité qui sans aucune pudeur me torpille. Je ne suis qu’amas glaireuse de douleur, de chairs frémissantes et de notions polluantes. Mon ventre balafré vomit littéralement mes tripes sur l’herbe alors que dans cette horreur qui me harcèle je repère la silhouette du sérial castrateur qui me regarde d’un bien étrange air. Monstre disloqué et écroulé. L’homme que peu à peu je redeviens assimile dans les tortures, les sinueuses violentes et les enchantements lénifiants qui de leur lustre nous guettent. Et dans la tempête, décrépite et détestable, ma main affaiblie trouve l’unique rempart auquel s’accrocher (le poignet de la brune) pour ne pas m’envoler alors que toujours plongé dans le mystère du début enfin l’occasion se présente et lui demande :
- C’est quoi ça un teen wolf ?!
L’ironie de cette nuit commence sérieusement à me poser problème et me faire chier. À notre périphérie, plus loin sur quelques mètres, une clarté aveuglante et d’un blanc asphodèle explose dans la pénombre. Dans le contre-jour de cette lueur divine, une silhouette colossale et trapue se crayonne. Noble, prestement, le mystérieux voyageur s’extirpe de sa volute irradiante et se précipite sur nous.
- B---Bloom !? Que je m’entends souffler, les litres de sang perdus m’abrutissant un peu la jugeote.
- Ton agenda caché et toi, vous m’exaspérez, Salem ! Expirant comme un taureau écumé, les sombres prunelles biglent sur la silhouette de la brune et c’est en haussant nonchalamment les épaules que Bloom trouve bon d’ajouter : good evening, miss.
Pour finalement revenir sur moi et me maudire :
- J’peux pas te ramener à Alder Lake dans cet état. Des plans pour éveiller les plus sombres et ignobles machineries de la plèbe.
- Bloom. Non. Je sais à quoi tu penses et c’est non.
- Tu ne m’en laisses pas le choix, Salem.
- Bloom, attends. Non, cette fille… elle N’EST PAS D’EL---
Même pas le temps de terminer ma phrase, que la main trapue du Voyageur se plaque et se moule comme un étau sur mon épaule et celle du sérial castrateur. Une seconde, une simple fraction de seconde, pour que la vie telle que nous la connaissons chavire et pour de bon…
Ce qu’il reste de nous, dans ce parc ? Outre la carcasse calcinée du Niviagore, qui dès les premières lueurs du soleil se désagrégera en poussière, absolument rien…
TO BE CONTINUED sujet terminé et verrouillé.
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Sujet: Re: no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE)
no sweet dream but i'm a hell of a night. (PHOEBE)