Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

Aeglos et Kingsteen. Un duo père-fils inséparable. Tout simplement parce que le paternel juge que son fils doit apprendre le dur métier de chef d'entreprise et veille donc à ce qu'il soit toujours dans son ombre. Mais grandir dans l'ombre de son père, ce n'est pas forcément très agréable. Et pourtant King avait prit l'habitude de n'être qu'une continuité de son père. Oh, il commençait enfin à se faire un nom, il avait un peu plus de liberté d'ailleurs maintenant qu'on lui avait trouvé une épouse. Bien sûr ne croyait pas qu'il était privé de liberté avant, il pouvait profiter de la vie de temps en temps mais ces moments étaient rares et ne lui étaient accordés que lorsque son paternel jugeait qu'il n'avait pas à être dans ses pieds.

Aujourd'hui, Aeglos avait donc demandé à son fils de le laisser seul pour la matinée. Un rendez-vous d'affaires qui ne concernaient pas l'aîné de la famille. Alors soit, il avait respecté la décision.
Si en temps normal il aurait plutôt été flâner quelque part ou en aurait profité pour jouer avec les deux baveux, sa décision fut différente quand il croisa - alors qu'il sortait - le rendez-vous de son père.
Un homme, qu'il avait déjà vu passer plusieurs fois. Et généralement, les nouvelles qui arrivaient à ses oreilles après étaient des nouvelles plutôt mauvaises pour certains mais toujours excellentes pour son paternel : la mort de quelqu'un ayant menacé l'entreprise, ce qui au final sauvait l'entreprise.

Teeny était donc sorti et avait marché un peu, pour s'éloigner du manoir. Son père avait l'habitude de raccompagner ses invités jusqu'à la sortie, il était donc préférable d'attendre ailleurs. Alors il avait attendu, s'occupant comme il le pouvait avec ce petit carnet qu'il gardait toujours précieusement dans sa poche. Personne ne connaissait le contenu de son petit carnet, et personne ne le découvrirait, il s'en était fait la promesse. Le premier qui oserait le toucher se retrouverait immédiatement avec une main en moins.

Alors qu'il griffonnait des mots et calculait quelques trucs, son regard se posa sur son père et l'homme. Le rendez-vous était donc terminé. Son père fit demi-tour, retournant au Manoir, et Kingsteen observa l'individu. Que devait-il faire ? Le suivre ? Se présenter à lui ? Il ne savait pas. Mais une chose était sûre : il souhaitait savoir qui était cet homme.

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Malgré le propre de ce royaume, je n’y retrouve aucun zéphyr venir agiter les feuillages et la frondaison aux alentours. Un jardin comme assoupit avec langueur et paresse  dans un lit de nacre flamboyant et comme serein. Sourire gredin de sournoisement perché vers un recoin de mes lippes, scrupuleux, intègre, malgré mes humeurs sournoises, je viens civilement serrer la paluche tendue vers moi et hoche doucement du chef. Le maître de ce luxueux et vaste manoir me tournant le dos pour laisser sa silhouette délicatement se perdre en l’abysse de son antre, je reste là un moment, à l’observer s’éloigner, pour finalement tourner les talons et emboiter le pas sur ce qu’il me reste à franchir sur le sinueux pavé de pierres. Paupières closes sur mes deux billes azurées, je soupire un grand coup et me laisse bercer par les rumeurs entrouvertes qui me siègent.

Saperlipopette, mes preux, ce nouveau contrat retombé là sur la tête d’une innocente personne, il me garantit des laborieuses heures fatidiques et pour ainsi dire un défi bienvenu. Il m’est coutume de faire affaire avec cet homme fortuné et doté d’un incommensurable pouvoir au sein de la capitale de Topaz Kingdom. Un client régulier, fidèle, bon payeur et surtout qui compte sur l’efficacité de mes compétences. Jusqu’à maintenant, il n’est jamais resté déçu ou dangereusement bredouille de mes services, mais avec l’usure du temps et de ses requêtes, je crains parfois me faire trop vieux jeu et me voir insuffisant… Que voulez-vous, les preux, c’est que kidnapper, séquestrer et torturer des gens, de temps à autre, ça épuise et force à se faire pousser une conscience. Si avant je ne posais aucune question sur les commandes, il me surprend occasionnellement de me demander ce que telle ou telle personne a fait de si odieux, pour mériter sentence aussi funeste ou encore destin aussi tragique ? Mais tel le rat qui retourne dans son trou… euh… hum… oubliez la métaphore, moi-même, je ne sais vous dire où je voulais en venir, précisément.      

Monsieur souhaite écraser, coûte que coûte la compétition, alors je dois exhausser cette prière avec le plus malléable de mes savoirs-faires. De toute manière, j’ai besoin de cet argent sale pour arrondir mes fins de mois. Et dire qu’en me balançant en cette industrie, au départ, je désirais le faire au profit de la Loi et l’Ordre. Une bonne blague qui a pour mérite qu’on s’en tape joyeusement les cuisses avec une poignée de gloussements de rires biens gras.

- Je me doute que tu ne sois là pour mater mon si joli et ferme séant, n’est-ce pas ? Que je siffle, bon joueur, alors que j’ai très bien remarqué la silhouette au loin qui m'a prise en filature et comme qui dirait suivie du regard jusque-là.

Insouciant, un rien suffisant, je me tourne d’un pas latérale et viens regarder de bas en haut le brun caustique à l’œil acéré qui me parait drôlement familier.

- Tu es le fils d’Aeglos, si je ne me trompe ?

Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

C'est décidé, il va le suivre. Savoir où il va, ce qu'il va faire et ce qu'il va commettre comme terrible chose. Kingsteen devait en avoir le coeur net. Il voulait savoir si son si magnifique paternel l'ange pouvait être quelqu'un de cruel.
Durant les quelques leçons que son père lui avait fait sur les "ennemis" et les cartes qu'il fallait jouer pour pouvoir gagner la partie, Aeglos lui avait fait comprendre qu'il ne devait jamais se salir les mains, que tout devait être fait dans le secret et que rien ne devait permettre de remonter à lui. Sur le moment, Kingsteen n'avait pas compris. Pour lui, ne pas se salir les mains c'était descendre dans la mine et observer simplement les employés sans jamais chercher à tester leur travail. C'était rester derrière un bureau, se remplir le ventre et ne jamais faire autre chose que donner des beaux discours. Mais aujourd'hui, notre héritier allait apprendre le vrai sens de cette phrase.

Discrètement, Kingsteen s'était donc levé et avait commencé à suivre cet homme. C'était risqué. Son paternel allait surement l'appeler dans tout le Manoir et finirait par s'énerver et le chercher dans tous les coins où son fils aime traîner. Il fallait simplement espérer que cet homme ne se rende pas dans un endroit où Teeny aime aller. Mais vu la direction empruntée, ça n'allait pas poser de problème pour le moment. Bien sûr, il lui faudrait trouver une excuse à sortir à Aeglos. "Je suis parti faire un tour" ? "Je voulais aller voir Tallie" ? Oui, peut-être que Tallie était une bonne excuse mais s'il ne la voit pas, ça devient compliqué. Et ces derniers temps elle semblait absente alors... . Il était encore trop tôt pour qu'il s'en inquiète, surtout que ses parents ne semblaient pas plus dérangés que ça par cette absence. Ou alors ils étaient capable de ne pas le montrer. M'enfin, le sujet n'était pas Tallie et... d'ailleurs en pensant à elle il venait de se faire griller.
Quoique, pouvait-on dire qu'il était doué en filature alors qu'il n'a jamais fait ça de sa vie ? Non. Il était nul. Suivre quelqu'un à quelques mètres c'est totalement bête. Mais se cacher ça l'est encore plus pour King. Alors au final, c'était pas plus mal si ce gars l'avait repéré. Se serait peut-être un moyen d'obtenir les informations sans passer 10 heures à les attendre.

Lazarus : (...)

Kingsteen préféra ne pas répondre, se contenta d'un petit sourire moqueur avant de reprendre un visage fermé quand l'homme se tourna vers lui. Glissant ses mains dans ses poches, le jeune homme observait cet homme qui lui faisait face. Au moindre problème Teeny n'hésiterait pas à sauter dans un portail pour fuir. Mais bon, si son père faisait confiance à cet homme, peut-être que lui aussi pourrait lui faire confiance. Et il voulait vraiment savoir ce qui unissait son paternel et cet homme.

Lazarus : (...)

En effet. Kingsteen. Et vous, vous venez souvent rencontrer mon père et j'ignore pourquoi. Je suppose que si je vous le demande gentiment vous ne me le direz pas.

Oui, Teeny n'était pas du genre à passer par quatre chemins quand il veut savoir quelque chose. Et puis parfois, en demandant les choses simplement, on peut être surprit de voir que l'on obtient la réponse. Alors peut-être que cet homme allait lui dire. Ou peut-être pas. Il fallait juste qu'il ne lui réponde pas "demande à ton père", ça risquerait d'énerver notre petit King. Quoique, s'énerver est un grand mot, il n'est pas du genre à laisser ses émotions prendre le dessus. Toujours agir de manière diplomatique. Toujours.

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Nom d’un p’tit bonhomme, les preux !
Les affirmations de mon interlocuteur me scient en deux. Parlant du chiffre deux, j’irais même jusqu’à dire que les deux bras m’en tombent et je ne fais pas allusion ici à mon sublime, bien qu’inutile, pouvoir de membres détachables ! À ce point surpris, que durant un instant, je suis dans l’incapacité de faire quoi que ce soit, outre que de regarder le jeune homme avec l’air constipé de celui qui a abusé des mets épicés et qui une fois assis sur le trône le regrette amèrement. Pas de gants blancs, pas de lubrifiants, pas l’ombre d’une dentelle, les informations me sont livrées à l’état le plus brut et les avaler est telle qu’une pelletée de gravelles m’écorchant à sang l’œsophage. Nier ces allégations, cela serait aussi utile que de demander à un amputé de la guerre des 30 jours, de nous improviser un petit solo de Charleston. Nonobstant que de voir un manchot danser sur ses deux moignons, l’image farfelue apporte son petit quelque chose de cocasse et de franchement hilarant.

M’enfin. Mon mutisme de moine tibétain ayant assez duré, frôlant surtout les lisières du silence inconfortable, je me rapproche de fiston, le dos de la paluche gauche levé au niveau de mes lippes, je dois me dresser sur la pointe des pieds pour venir lui susurrer à l’oreille :

- Tu supposes bien, Kingsteen. Ces belles lèvres pulpeuses et charnues sont scellées par le plus implacable des silences.

Arborant une proximité moins accaparante, je jauge à nouveau le grand brun, une lueur étrangement huileuse baignant en mes opales, comme la plus rutilante des flammes.

- Je ne peux rien te dire, mais je peux te le mimer !

Saperlipopette, les preux ! Se présente-t-elle, enfin ma chance de pouvoir montrer mes talents de Mime à un habitant d’Elvendyr ?! Prenant les gesticules du plus érudit des chimpanzés, je relève l’index pour illustrer que je m’apprête à lui mimer le premier mot : Chasseur.

Posture de circonstance : je fléchis les rotules et fais mine de tenir une lance dans ma main.

Ma foi, les enfants, faire comprendre à fiston que je pourchasse des gens contre une poignée d’argents, cela s’avère être plus complexe que prévu ! Et dire que dans les confins de mon esprit, il se recèle les mécanismes du plus mortel des pièges, alors que je dois forcément être l’un des adulescents les plus puérils de ce royaume !

Est-ce que fiston se prêtera au jeu ?
Ça, ça reste à voir…

Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

A voir la tête de cet homme, ce dernier s'attendait peut-être pas à ce que Kingsteen se montre aussi direct. Mais pourquoi passer par plusieurs chemins et perdre de précieuses minutes quand on peut tout simplement poser la question ? Sans compter que le garçon se fichait totalement des émotions que pouvaient ressentir ses interlocuteurs. Il était direct. Et au final, c'est ce qui faisait son charme non ? Enfin, devant Tallie, être direct était plus difficile. C'est qu'elle était impressionnante. A moins que ce ne soit la pression du mariage et de ce qu'on attend d'eux qui soit trop impressionnant ?
L'inconnu franchit la distance qui les séparait pour venir s'approcher du jeune homme. Que faire ? Prendre ses jambes à son cou ? Non. Son envie de savoir ce qu'il pouvait bien faire pour son père le démangeait trop, bien plus que craindre pour sa sécurité. Alors il ne broncha pas, pas même un battement de cils. Il restait figé tel une statue.

Lazarus : (...)

C'était évident. Comme-ci il allait lui servir sur un plateau ce qu'il faisait avec son paternel. Se serait trop beau pour être vrai. Mais c'était bien d'avoir un peu d'espoir, il fallait toujours un peu espérer !
Le voir reculer permet tout de même à King de desserrer un peu les dents. Au final, être proche d'inconnus ça ne lui plaisait vraiment pas... Et qu'allait-il faire maintenant cet homme ?

Lazarus : (...)

Sérieusement ? Kingsteen poussa un soupir. Lui qui s'était montré direct pour gagner du temps allait maintenant en perdre pour jouer à des mimes. Il n'avait plus quatre ans, ça ne fonctionnait pas avec lui ce genre de jeu. Et encore, ça n'avait pas non plus fonctionné quand il avait été petit. Trop bien éduqué à travailler tout de suite et à bien se tenir, les jeux n'avaient vraiment pas fait parti de son enfance.
Croisant les bras, Teeny observa alors ce drôle d'énergumène fléchir les genoux et faire semblant de tenir quelque chose.

Vous chassez ?

Le désespoir se fait entendre dans la voix du jeune homme, avec cette réponse dit dans un profond soupir. Au final, il n'a peut-être pas loupé son enfance quand on voit que les mimes sont... comment dire... enfin peut-être qu'il vaut mieux ne pas le dire, ça risquerait de froisser ce drôle d'individu qui semble prendre plaisir à jouer à ce jeu débile.
Levant les yeux aux ciel, Kingsteen les repose sur cet homme. Mime suivant ?

En tout cas, la chasse ne lui fait pour le moment penser à rien du tout. Est-ce que c'est grâce à lui qu'ils ont de la bonne viande ? Ou chasse-t-il autre chose que des animaux qui pourraient finir dans l'assiette ?

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D’accord. D’accord. D’accord, les preux ! Peut-être… peut-être qu’il s’émane de chez ce mignon petit brin d’homme, l’entrain de celui qui vient d’accomplir un génocide de bébés chiens, mais il n’empêche que dans le travers de ce morose emballage de lassitude, j’y retrouve mon gain et y perçois une rampante participation. Il se prête au jeu et c’est qu’il est perspicace, ce valeureux et grand King’ ! Mais ne vous avais-je pas affirmé, dès le départ, que j’étais un excellent mime et étais doté d’un don inné en la matière ?!

Le sourire radieux brisant présentement la barrière de mes lippes est sans égal, sautillant sur place, tapant des paluches et improvisant une petite danse de la victoire pour aviser mon précieux participant qu’il a bien sûr bel et bien déduit. L’envi de lui faire un bon gros câlin m’émoustille l’esprit, mais à reluquer sa tronche de déterré, je m’en avise et conserve une distance jugée toujours tolérable entre nos deux pelvis de mâles alphas. Replaçant ma soyeuse crinière sur l’arrière, heureux comme un gamin, un rien bouffon, je soupire de bienêtre et regarde mon partenaire avec l’air de celui qui n’arrive pas à croire à son bonheur.

Une simagrée plus tard, est-ce que vous êtes parez, les preux, à assister au deuxième round ?! Parez, pas parez, les preux, attachez vos bonnets avec de la broche… car vous n’allez pas en croire de vos yeux vus ! Mon attention focalisé de nouveau sur notre beau, grand et fort petit brin d’homme, je dresse index et majeur pour le prévenir que je m’apprête à lui mimer le deuxième mot.

Le fameux deuxième mot étant : Monnaie. Blé. Pognons. Bref, de la tune, quoi.
Posture de circonstance ? À l’aide de mes doigts de fée, je frictionne mes pouces sur mes indexs et majeurs. Cette petite séance de frotti-frotta perdure un instant, mais pris d’un doute, je m’arrête, préférant arborer un autre mime typique que j’ai appris sur Terre et qu’il me tarde de balancer à la truffe de notre bon et grand petit brin d’homme.

Main gauche bien à plat dans les airs, je fais glisser les doigts de ma main droite sur ma paume, pour parfaitement reproduire la mimique de cet illustre et terrien « make it rain ».

Et le droit de réplique va à notre bon et grand petit brin d'homme : mister King' !

Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

Son regard toujours rivé sur l'homme, Kingsteen penche légèrement la tête sur le côté en le voyant commencer à mimer... une sorte de danse avec un sourire aux lèvres. Est-ce que c'est un mime ou c'est sa manière de montrer qu'il est heureux ? Bonne question. Enfin, le petit King est sûr d'une chose : c'est que ses frangins font une danse typique quand ils gagnent à leurs jeux. Une... danse de la victoire, c'est comme ça qu'ils l'appelaient non ?
Enfin, en tout cas c'était clair que ça ne faisait pas parti du mime dont il avait besoin. La chasse, c'était donc le seul indice qu'il avait pour le moment... Allez, plus vite, mime plus vite, c'est pas compliqué !

Deux. Enfin. Il lui indique qu'il va mimer le deuxième mot. Ce n'était pas comme ci les minutes continuaient de s'écouler... Aeglos allait finir par se rendre compte que son fils n'était pas là où il devrait être... et avoir de la liberté ce n'était pas vraiment quelque chose dont notre Prince de l'industrie pouvait avoir. Du moins pas pour l'instant. Un jour ça viendrait...
Il ne fallait pas avoir fait de longues études pour comprendre ce mime. Du moins la première version. N'ayant jamais mis les pieds sur Terre, Teeny ne comprit absolument pas la seconde interprétation de ce mime. Peut-être qu'il pourrait le lui demander ? Quoique. Attendez. Si jamais il se décide à lui expliquer par des mimes, ça allait sûrement lui prendre encore bien du temps, et notre cher héritier finirait sûrement par s'énerver et lui coller son poing dans la figure. Bon ok, il n'irait certainement pas jusque là, ce n'était pas son genre, mais quand même.

L'argent. Vous chassez pour de l'argent. Jusque là, ça me semble totalement normal. Qui chasserait pour le plaisir. Le problème c'est... Que chassez vous ? Et par pitié répondez avec des mots ou je vous promets que je vous coupe la langue, comme ça vous pourrez mimer à vie.

Le regard de Kingsteen changea quelques instants, devenant alors plus sévère. Est-ce qu'il serait réellement capable de couper la langue d'un homme ? Non. Mais il fallait bien lui faire peur un peu ? Et puis parler ça irait beaucoup plus vite. Qu'allait-il bien pouvoir mimer ensuite avec un troisième mot ? D'ailleurs quel pourrait être ce troisième mot ? Il n'en avait aucune idée. Il en était toujours au même point...

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Et on dresse dans l’air, un pouce, puis le second, pour ainsi approuver la plus que génialissime réponse de mister King’! Je fonds pour la moue railleuse, les sourcils si sérieusement froncés et son flegme légendaire ! Il m’apparait aussi frais qu’une brise de printemps et aussi brûlant que l’astre en plein mois de mai oxydant les plaines de ce royaume lui-même !

À l’effigie d’un bobble head, je dodeline du chef, comme s’il n’y avait pas de lendemain. Non, le parkinson n’a pas soudainement pris possession de mon corps d’adonis. Neni, je ne suis pas non plus sous l’emprise d’un Spectre démoniaco-dépressif qui me fera faire le bacon parterre et gerber de la soupe aux poireaux à la trogne de mon tout nouveau meilleur ami et vaillant partenaire des jeux de mimes…. ET JE NOMME AMOUREUSEMENT : KINGSTEEN LE MAGNIFIQUE !

Nah, disons que les nuances de l’homme enjoué que j’étais, il y a de cela une poussière de seconde à peine, se sont doucement ternie vers un éclat de jaspe alors que les gesticules aussi grotesques rendent grâce à ce froid polaire qui soudain dégringole sur mon échine.

- Me couper la langue ? Avant même qu’on ait eu le temps de se rouler une pelle ? Tristesse. Déception, que je suis, que j’avoue, sourire gredin me grimant la commissure des babines alors que toutefois les traits de ma figure se décomposent entre le mi-figue, mi-raisin.

- Je ne peux rien te dire non plus à ce sujet.

Œillade reluisante, je précise toutefois :

- Je ne peux rien te dire, mais je peux te le chanter !

À l’exclamation, j’extirpe de mon dos, un sublime et hyper classe ;  banjo… qui pour des raisons d’hygiène et de pudeur, je ne vous révélerai pas où j’avais caché jusque-là, l’instrument de musique. Hum-hum.

- Tu es prêts ?!

Sans attendre de réponse, mes doigts de fée grattent les premières cordes et de ma voix de corneille je m’enchante :

- Mi mi miiiiiii !!!! Fa ! Fa lalalalalalalala ! La tune gagné, c'est parce que j'ai chassé... Mi ! Miiiiii---mille et une créatureeeees !!!

Bling, gling, grliiinnnggg ♫

Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

Lazarus : (...)

Kingsteen n'aurait pas pu cacher sa surprise face à cette réplique. En fait, ça aurait été totalement mieux qu'il continue à mimer celui-là ! Et puis il était sérieux quand il disait ça ? Après sa tête d'un homme surpris, il ne put que mimer son intention de vomir. Oh oui, notre petit King n'avait absolument pas été éduqué dans l'idée de voir des personnes d'un même sexe sortir ensemble. Après tout, il n'avait jamais pensé à ses propres sentiments. On l'avait marié de force, à une femme. Charmante d'ailleurs, mais ça ne lui aurait jamais traversé l'esprit d'avoir une relation avec un homme.

Lazarus : (...)

Et voilà, il continuait. Impossible de lui soutirer le moindre mot. Quoique...

Lazarus : (...)

Sérieusement ? Soufflant à nouveau, déprimant face à cette idée de l'entendre chanter après l'avoir vu mimer, Kingsteen se surprit à penser à tourner les talons. Mais non, il fallait vraiment qu'il reste. Cet homme chassait quelque chose pour de l'argent. Et il chassait pour son paternel, cela ne faisait aucun doute. Teeny n'avait pas du tout accès aux comptes de son père, uniquement à ceux de l'entreprise. Mais c'était sûr : de l'argent sortait de la poche d'Aeglos pour atterrir dans l'homme qui se tenait en face de lui.

Lazarus : (...)

L'héritier de l'entreprise minière ouvrit la bouche mais "gling", pas le temps de prononcer un seul mot que l'hurluberlu en face de lui se mettait déjà à gratter sur cet étrange instrument de musique qu'il avait sorti de... il valait mieux ne pas savoir.

Lazarus : (...)

Des créatures... Je vous demanderai bien quel type de créatures mais si je veux la réponse sans mime et sans que vous me cassiez les oreilles, j'ai peur de découvrir autre chose. Alors... je crois que je vais m'arrêter là.

Haussant les sourcils et levant les yeux au ciel, Kingsteen tourna les talons. Ok, il était très curieux de savoir quel type de créatures il pouvait bien chasser ce gars là, mais il n'avait vraiment pas envie de continuer à perdre son temps. Peut-être que cet homme allait le suivre. Et si ce n'était pas le cas, il le suivrait une autre fois, quand sa patience ne serait plus aussi mise à l'épreuve qu'elle ne l'avait déjà été aujourd'hui.

Loukoum

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Excusez-le pardon ?! Vous voyez cela de vos yeux, vus, les preux ?! J’vous l’dis, j’vous le jure, avoir une cargaison de tomates en sa possession, il ne se serait pas gêné pour me les balancer à la gueule et m’y écraser dedans comme l’on fini par écraser une blatte. Le problème avec les blattes… vous voulez le savoir, hiinnn ? Diiiittees, vous voulez le savoir, c’est quoi le fuck avec les blattes ? Allons, arrêtez d’insister, les fripouilles, tonton Lazy va vous le dire ; le gros fuckidy fuck avec les blattes, c’est qu’elles ne sont pas tuables ! Si si, croix de boa, croix de flaire, si j’mens, je culbute grand-père ! J’ai déjà essayé d’en tuer une. Vous voulez savoir comment cette soirée de meurtre non planifié s’est terminée ? Vous voulez le savoir, hiiinn ? Vous voulez le savoir, dites ? Pas de problème, mes magnifique grébiches, tata Lazy va tout vous dire ; j’ai fini par perdre une molaire, ma dignité et ma chaussure ! Mais la connasse, elle, après la bataille, elle s’est carapaté, coquille bombée de fierté, dans cette fichue craque de plancher qui bordel mais qu’est-ce que ça foutait là !? M’enfin, bref. Les blattes, c’est pas tuables. Donc je ne suis pas tuable.

Laissé en plan, l’air un peu hello darkness my old friend , (c’dingue comment que les terriens ont de la bonne musique), j’observe mon beau King’ tirer sa révérence et s’éloigner. Même pas un mini riquiqui tonnerre d’applaudissements. Même pas un merci pour ma prestation. Même pas un sourire. Heureusement qu’on l’a bien élevé ce gaillard parce que Gertrude, (alias mon petit doigt), me dit qu’il aurait tout aussi bien pu se faire la malle en me huant ou crachant dessus. Il me quitte, comme ça, à froid, le jour de la saint-valentin, avant même que j’ai eu le temps de lui gazouiller mon refrain ?! j’en crois pas mes ovaires ! Vous y croyez, vous, les preux ?! C’est tellement impossible comme tournure d’événement, que les bras m’en tombent… et dans mon cas c’est littéralement. (Ouaiiiisss, mon pouvoir a tendance à se pointer le bout du nez quand je suis à fleur de peau… et alors ?!)

- HEY ! ATTENDS, REVIENS ! NE ME QUITTES PAS ! NON, NE ME QUITTES PAS ! PENSES À NOS ENFANTS ! PENSES À NOTRE CHIEN ! AH, SUIS-JE BÊTE, ON N’A PAS DE CHIEN…

Moi, intense ? Meuh, nah.  
Désespéré, j’accours vers lui, abandonnant et bras et banjo derrière moi. Foulant le chemin tel une vieille souche dénudée de ses branches, je gagne enfin l’horizon de mon tout beau Kiki, veux l’attraper par l’épaule de ma main, mais je me souviens que j’ai pas de bras, pas de chocolat et me bidonne tout seul… pour finalement voir du coin de l’oeil le portail du manoir s’ouvrir et laisser filtrer une silhouette que par angoisse reconnaît que trop bien ; le géniteur de Kingsteen lui-même ! Gloup ! Tous aux abris ! Frôlant l’infarctus, j’ai tout juste le temps d’esquisser un planqué de joueur de rugby dans le dos de Kiki et nous voilà qui perdons l’équilibre et déboulons dans les orties…

Dans le genre l’amour est dans le pré, il n’y a pas mieux !

- Shh, ton père, il est là et peut risquer de nous voir !

Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

Lazarus : (...)

Mais que quelqu'un le fasse taire ! Kingsteen comptait bien se retourner et tenter de le faire disparaître au travers d'un portail. Oh oui, imaginez la scène : la voix du crétin qui se rapproche de vous et qui disparaît tout d'un coup à l'autre bout du monde. Enfin, est-ce que l'autre bout du monde serait assez pour faire taire cet homme ? Ou peut-être qu'un endroit très haut perché où personne ne pourrait le trouver serait plus amusant. Mais voilà que la voix s'arrête. Il est derrière lui, il le sait, mais Kingsteen ne bouge pas d'un pouce. Parce que son regard se pose alors sur la demeure familiale et les portes qui s'ouvrent, pour laisser sortir Aeglos. Hors de question qu'il se trouve face à son père avec monsieur le déjanté à ses côtés. Il fallait donc disparaître.
Et quand King parle de disparaître, c'est en sautant seul au travers d'un portail. Mais l'abruti en avait décidé autrement. Lui donnant un coup dans le dos, les voilà qu'ils dégringolent la pente. Poussant un juron - ce qui n'est pas habituel chez lui - Teeny ouvre les yeux quand le sol se stabilise enfin sous son corps. Le plus étrange ? Lazarus au dessus de lui. Ok, ça aurait été une femme, ça n'aurait pas été gênant. Mais là, c'est un homme qui en plus... attendez. Où sont ses bras ? Le garçon ne sait pas et ce n'est pas le moment d'y penser. Un portail se créait alors sous les fesses de Kingsteen, transportant les deux hommes sur les mont de Wisteria, dans une caverne bien dissimulée. Le second impact du corps de l'abruti sur lui arrache une nouvelle insulte à l'héritier tandis qu'il l'attrape et le dégage de de son corps. Se redressant, Teeny procéda à une inspection de ses vêtements avant de poser son regard sur l'homme mime.

J'espère pour vous que vos bras vont repousser tout seuls. En tout cas, si vous voulez pas que je vous abandonne ici, je vous conseille de me dire ce que vous tentez désespérément de me faire comprendre depuis tout à l'heure. Et avec des mots. Ou je vous jure que je saute dans un nouveau portail et que je vous plante ici.

Bien qu'il était prêt à le laisser pourrir dans cette caverne, Kingsteen était un peu curieux de savoir comment les bras de cet homme allaient faire pour fonctionner de nouveau. S'il fallait lui recoudre ses anciens membres, alors il devrait aller les lui chercher très rapidement. S'il savait en faire pousser des nouveaux, alors là c'était vachement flippant mais très amusant en même temps. C'était peut-être juste pour avoir la réponse à cette question silencieuse qu'il était encore debout devant lui et ne l'avait pas encore abandonné.

Loukoum

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Je suis trop affectueux et passionné. Je suis trop dépendant de l’amour fou et issu d'une carence affective dont les racines s’envasent depuis l’enfance. De ce fait, les preux bousilleux, je dois reconnaître que je m’en prends plein la matricule et que mon grade de chasseur de prime se reçoit un sacré coup dans l’aile. Je ne suis plus dans le game et ce depuis malheureusement fort longtemps. Je devrais changer de carrière, parce que là je le sens dans mes baloches, que mon petit cœur noir retrouve de ses pourpres couleurs et qu’il se ramolli comme de la guimauve ! Qui aurait pensé, qui aurait cru, qu’un jour, moi, Lazarus le Grand et La Belle, je m’entiche à ce point si fort de quelqu’un ?! Pas n’importe quel quelqu’un, foi de grébiche ; il a fallu que je tombe, au sens propre comme figuré, pour le fils de l’un de mes plus précieux et importants client ! Je ne sais pas comment il a fait, le beau et majestueux requin blanc, pour si rapidement conquérir mon cœur, mais les faits sont là et je ne peux absolument rien faire pour y remédier. La faute aux mimes. J’en mets mon bras complet au feu !

Nos deux corps d’Apollon merveilleusement entrelacés dans le plus charnel des ballets, nous roulons et boulons dans la savane… croyant que nos chastes ébats masculins allaient se finir là au pied de la colline, tout confortablement échoué sur le torse affriolant de mon curieux béguin, j’ai à peine le temps de comprendre que je suis nez à nez avec mon bel âtre, qu’un vide tentaculaire et ondoyant s’ouvre sous le séant de celui-ci et nous voilà reparti pour le plus vertigineux des voles-planés ! Je ne sais pas pour vous, les preux, mais voltiger en plein vide sans bras, c’est d’une sensation incroyablement nauséeuse et déstabilisante. Je me sens comme un chat sans ses moustaches… ou un quidam qui se lance dans le vide sans son parachute… ou un écureuil volant sans ailes…

Et pour la deuxième fois aujourd’hui, la vie m’offre son plus précieux cadeau et j’ai la chance d’être à nouveau retrouvé pelvis contre pelvis avec mon ténébreux d’adonis friqués ! Nez à nez avec le majestueux requin blanc, mes lippes se contorsionnent à l’effigie d’un cul de poule, moue peu invitante, je vous le concède les preux, mais qui silencieusement appelle et interpelle les jolies lèvres de notre beau King’ à venir se sceller contre les miennes. Sauf que bug dans le scripte, lui s’en balance comme de l’an 40, m’agrippe sans aucun ménagement la carcasse et me repousse aussi loin que sa force ne lui permet. Je ne sais pas pour vous, les preux, mais se faire propulser sans bras comme ça, il devient évident que le roulade a un peu tendance à se prolonger et c’est au salut d’une paroi de pierre que mon effigie d’homme presque tronc vient s’aplatir comme un pan-cake !

- Foutoir de fleurs !

Ma jérémiade n’a même pas le temps de s’achever, que la voix suave et sensuelle de notre tout beau King’ se fait entendre et va se perdre dans les profondeurs obscures de… de bordel de racine à la souche : MAIS NOUS NE SOMMES PLUS LÀ-BAS, MAIS ICI DANS CETTE CAVERNE ! COMMENT ET POURQUOI ?! J’étais à ce point distrait, par la vue de mon majestueux requin blanc, que je n’ai pas remarqué que ce dernier nous a téléportés dans le trou de flatulence de son royaume ?! Oh, saintes fesses, mes bras… mes pauvres bras lâchement abandonnés et esseulés !

L’angoisse monte en mon for intérieur à vitesse grand V et je sens même perler sur ma tempe une petite goutte de sueur froide…

- Ne m’abandonnes pas, je t’en prie ne m’abandonnes pas ! J’arroserai les plantes, je sortirai les ordures, tu ne seras plus jamais de corvée de vaisselle et je te promets qu’il n’y aura plus de secret entre nous deux ! que je l’implore, aux larmes, alors que je me tortille comme un aspic afin de me redresser et essayer du moins de m’asseoir en tailleur sur le sol frais et jonché de galet.

- Je te dirais tout ce que tu veux. Demandes-moi et je te serai aussi cristal que clair !

Sauvez mes bras, je vous en prie ; sauvez mes bras !!!!

Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

Quand Kingsteen porta enfin son regard sur l'homme qui le faisait tourner en rond depuis le début et commençait à le rendre fou, il se rendit compte qu'il était un peu loin. Faut dire, le pauvre, n'avait peut-être pas réussi à s'arrêter, fautes de mains sur son corps. Oh et puis tant pis. Cela aurait été plus embêtant s'il l'avait poussé en direction de la caverne. Un sourire mauvais apparu sur le visage de King rien qu'à cette pensée. Voilà qu'il se met à avoir des envies de meurtres maintenant. En même temps regardez ce qu'il a sous les yeux, vous avez forcément envie de le démembrer encore un peu plus non ?

Lazarus : (...)

Que... quoi ? Non mais sérieusement. Est-ce que Teeny a la tête de quelqu'un qui fait la plonge ou sort les poubelles ? Jamais il ne touche aux ordures ou ne débarrasse sa table. Il a juste a claquer des mains pour qu'on vienne lui faire à sa place. M'enfin, ce n'est pas le moment de le lui faire remarquer à ce crétin qui se tortille et tente désespérément de se redresser. Alors Kingsteen, fais ta bonne action du jour... Il te promet qu'il n'y a plus de secrets, c'est peut-être le moment d'aller lui rechercher ses membres manquants non ? Et puis ça évitera à Aeglos de tomber dessus d'ailleurs.

Lazarus : (...)

Parfait, il allait parler. Mais ce n'est pas ce moment là que l'héritier choisit pour poser sa question. A peine Lazarus eut-il terminé sa phrase que le garçon ouvrit un nouveau portail et s'y engouffra, l'abandonnant seul dans cette caverne.
Pour tout dire, Teeny aurait adoré rester pour observer la tête de ce gars en le voyant disparaître alors qu'il venait de lui dire qu'il allait tout révéler. Mais les bras étaient quand même plus important. Et puis il avait un coeur adorable sous cette couche de froideur. Il ne pouvait pas laisser un pauvre gars sans membres...

Après avoir attérit dans une ruelle qu'il savait très souvent vide, Kingsteen passa la tête dans une autre rue. Une chance que sa rencontre avec l'idiot des mimes se soient fait dans une rue peu passante. Il n'y avait qu'un homme qui observait les deux bras abandonnés sur le sol, tenant alors le banjo abandonné dans les mains. Bien. Après avoir vérifié qu'Aeglos n'était pas dans son champ de vision, il courut, s'empara des bras, retourna dans sa petite ruelle et ouvrit de nouveau un portail pour retourner dans la caverne.
Non sans gêne il laissa tomber les bras sur le sol avec une grimace de dégoût. Oui, c'était étrange de tenir des bras comme ça contre sa poitrine. Mais s'il voulait perdre aucun morceau - vu qu'il semblait se démembrer comme il le voulait - il valait mieux bien les tenir. Prenant place sur un petit rocher, Teeny essuya ses mains sur son pantalon et posa son regard sur l'homme en face de lui, histoire de ne pas louper les retrouvailles avec ses membres et surtout, pour savoir comment il allait les remettre en place.

Commençons par ton nom, que je ne connais toujours pas. Et je veux savoir ce que tu fais exactement pour mon père. Sans mimes ou chants ou je sais quoi ou je disparais et je reviens pas cette fois.

Son regard était totalement inexpressif. Bien que la situation était drôle. Il avait réussi à la retourner à son avantage et ça, c'était plutôt plaisant.

Loukoum

Guilty Filthy Soul.

♫♪♫
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Non ! NON ! NON ! Mes preux, vous avez vu ça !? Lâchement, salement, non sans même m’accorder le moindre regard, mon majestueux et grand requin blanc c’est carapaté autre part dans l’éclosion hallucinant de son portail ! Yeux grands ouverts comme des balles de soucoupes, mâchoire tombée en un gigantesque petit « o » d’horreur, à la merci de l’humidité et l’obscurité qui règnent dans le tombeau de cette grotte… je l’avoue que j’ai envie de faire dans ma culotte et que présentement j’ai les chocottes. J’avais pourtant promis d’être aussi cristal que clair, les preux ! Je ne le sais pas si vous l’aviez remarqué, mais je suis comme qui dirait pas le plus dégourdis des guiboles, certainement pas le plus savant des fous et encore moins la crevette la plus congelée de sa boîte. Traduction, ainsi abjectement et grossièrement laissé à moi-même, je risque de commettre une bourde ou pire encore UNE GOURDE !

- À MOI ! À L’AIDE ! KIKI, PETIT FRIPON, REVIENS À MOI ET À MON AIDE !

Oui, mon réflexe de survie ne tient qu’à un fil de soie… ou dirais-je plutôt qu’il ne tient qu’à une corde vocale près… et pour rester dans le thème des ficelles, je dirais que tel un string entre les fesses d’une potelée ; mon appel à l’aide c’est embourbé là où le soleil ne brille jamais ainsi perdu dans les profondeurs de la grotte et pour ne plus jamais être retrouvé !  C’est la mouise ! C’est l’Igor de chez mort ! Saperlipopette, je me sens comme une olive dans un verre de Martini et j’vous assure que mon amertume est bien juteuse et suintante en ce moment !  Je vais mourir d’amour, d’eau pas fraîche et sans bras ! Comment voulez-vous que je me lève sans bras ? C’est chose aussi possible que de se dire que j’ai engraissé du bid’ et ou même assumer que j’ai des gros os avec métabolisme capricieux ! BREF, ON NE VEUT PAS ALLER LÀ ! ON NE VEUT SURTOUT PAS ALLER LÀ ! MAIS JE VEUX QU’IL REVIENNE PAR ICI ET OH QUE OUIII !!!

- J’avais pourtant promis d’être aussi cristal que clair… Pourquoi t’es partis ? Bordel de fleurs, mais pourquoi t’es partis vers des eaux plus Aline et salines ?! que je m’égosille comme une pleureuse italienne en plein obsèques, bondissant sur mon ferme séant comme le plus paumé des ressorts ensachés dans un matelas, mes yeux vitreux et globuleux hallucinant moult épopées psychotropes dans la pénombre de cette caverne de pas merveille.

Et l’impensable et l’impossible me revient alors ! C’est à ce point époustouflant comme surgit rugissant, que j’en ai le vent dans les barbes de poils et même les voiles, pour cause d’un portail magique explosé là avec bonheur devant mes yeux et la belle silhouette de mon Kiki d’amour accompagné de mes bras se crayonnant là à contre-jour !  Je me sens comme Lois Lane qui retrouve enfin son super man à collant moulant et je vous assure qu’avoir des bras, je lui aurais sauter et dans les bras et au cou… avec le pied et levé et tout même si c’est un concept accordé normalement pour un bisou de la vie ! Okay, d’accord, okay ! il manque peut-être de délicatesse avec mes membres, mon bel adonis, mais n’empêche qu’il m’est revenu et m’a rendu mes biens précieux et spécieux ! Pressé de retrouver mes bras orphelins, je dandine du fion au sol pour tenter de me rapprocher et fusionner… sauf que c’est aussi concluent que de répéter « anticonstitutionnellement » sans avoir la langue qui fourche.  

- Ugh ! Je me prénomme Laza---Arrggg---rus, mais pour une raison qui m’échappe, tout l’Elvendyr entier m’a rebaptisé Roberto ! J’ai promis d’être aussi cristal---hiiiiii-- que clair mon joli alors je t’assure que cela est vrai de la plus belle franchise !  mes confessions sont hachés par tous les efforts que je déploies pour en vain essayer de récupérer mes bras. Résultat des courses ? je me suis rétamé comme une belle tartine sur le sol et à plat ventre de surcroit !

- Ton père fait affaire avec moi depuis---Uuugghhh--- un petit moment déjà. Je suis un chasseur de primes. Mon mandat est d’éliminer la compétition. Tu saisis ? Parlant de saisir, ça t’ennuierai de saisir mes bras pour me les rabibocher ? Dis-je, face contre terre et commençant à désespérer un brin…

Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

Lazarus : (...)

Un petit sourire mauvais étire les lèvres de Kingsteen alors qu'il le regarde essayer tant bien que mal de récupérer ses charmants petits bras. Lazarus. Inconnu. Roberto. Pas non plus connu. Ni entendu dans la ville ni même prononcé par son père à un moment ou à un autre.
Est-ce qu'il allait bien tenir parole et être aussi cristal qu'il le disait ? Il fallait l'espérer, parce que King était du genre à tenir parole, et il n'hésiterait certainement pas à l'abandonner ici. Au peut-être qu'il finirait par avoir quelques remords, qu'il repasserait dans deux trois jours pour voir le cadavre de cet abruti. Ou peut-être pas d'ailleurs. Il serait certainement capable de pouvoir l'ignorer tranquillement.

Lazarus : (...)

Alors là. Cette révélation laisse Teeny sur le cul. Alors comme ça papa Aeglos est du genre à faire affaires avec un chasseur de primes ? Bon, il savait que son père n'était pas du genre à se salir les mains, il l'avait très bien compris et c'était d'ailleurs pour ça qu'il suivait le chemin de son père. Enfin, faire appel à un chasseur de primes, c'est... toujours quelque chose de délicat. Et puis ce gars avait l'air d'être un vrai crétin, comment pouvait-il faire affaires avec son paternel ? Alors là... très bonne question. Peut-être qu'il était plus doué qu'il ne le laissait pensé. Surtout ainsi échoué sur le sol.
Poussant un soupir Kingsteen finit par se lever. Posant un genou sur le sol il s'empare d'un bras et le regard quelques instants. Se serait con de lui mettre le bras droite à gauche non ? Alors après avoir vérifié que c'était le bon il l'approcha de l'épaule et attendit quelques secondes, tenant fermement le bras par le biceps.

J'ai compris.

Quand il se rendit compte que le bras était en place il le lâcha. Le deuxième ? Hors de question de l'aider cette fois. Il était capable de le faire tout seul. Alors il se redressa et reprit place sur son petit caillou.

C'est un drôle de pouvoir que vous avez quand même. Vous perdez souvent vos bras alors que vous êtes entrain de chasser quelqu'un ? Parce que... ça serait plutôt compliqué pour faire votre travail vous ne croyez pas ? Vous savez, quand mon père quittera la tête de l'entreprise, c'est moi qui déciderai qui restera et qui va aller voir ailleurs. Alors... en quoi tu pourrais m'être utile si tu te démembres inutilement ?

Petit sourire moqueur. Mais il est curieux de savoir comment fonctionne réellement le pouvoir de ce chasseur de primes. Et... qui diable a-t-il pu chasser pour son père ? Qui a des mauvaises vues sur l'entreprise ? Ça l'intéressait. Après tout il avait raison, il allait reprendre l'entreprise familiale et donc les ennuis qui vont avec.

Loukoum

Guilty Filthy Soul.

♫♪♫
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Coup de foudre instantané et foudroyant. Ce majestueux requin blanc me transcende de merveille et d’émerveille. Il me pénètre comme jamais personne avant ne m’avait pénétré. Je veux être ses boulettes de viande sur sa sauce tomate. Je veux être son petit beurre sur son petit pain chaud. Je veux être la coulisse de moutarde au miel sur sa belle tranche de jambon mariné à l’ananas. Je veux être les cordes sur son arc. Je veux être les fers à ses sabots. Je veux que nous soyons inséparables et complémentaire ; comme le parmesan et les spaghettis à la cuisson al dante ! Les preux, ce dieu non grec est mon adonis de moi pour vous ! Et comme tous bons âme-sœurs qui se respectent, je sais lire au travers de lui comme un vrai et passionnant livre ouvert. En le voyant si vaillamment s’emparer de mes membres, (en rêvant secrètement qu’il s’en empare d’un autre), non seulement le petit soin qu’il accorde à cette tâche me touche, mais me fait tilter entre les deux biscuits un affirmatif :

- Il serait bien con de mettre le bras droit à gauche. En effet, mon tout beau Kiki !

Si ce n’est pas de l’amour pur et brut, les preux, alors je me demande ce que c’est ! Notre connexion est à ce point si forte, qu’un lien télépathique est en train de se ficeler entre nous, nos cervelles et nos pensées. Mon bras rabiboché sur mon épaule, d’instinct, la sensation jouissive qui s’empare de mes tripes me fait bien malgré moi gémir bruyamment, fermer les paupières, pour si bien savourer cette apothéose de nirvana intense qui m’envahi… c’est comme s’il avait mis le doit sur mon point G. Et c’est pas des blagues. C’est érogène de ouf, qu’est de retrouver l’un de ses tendres moitiés ! Mais le petit oiseau que je suis doit quitter son nid et voler de ses propres ailes. C’est bien ce que je comprends, lorsque mon majestueux requin blanc se redresse, repose ses belles miches sur son caillou et me laisse me dépatouiller tout seul avec mon dernier bras orphelin. Attrapant celui-ci, je me le rapièce sur l’épaule avec l’aisance de celui qui a que trop de fois exercé cette pratique alors qu’un sourire gredin m’écorche les lippes :

- Ce pouvoir est d’une telle rareté, que moi-même je n’arrive pas à le maîtriser. Il a tendance à déconner lorsque je traverse de moments à sensations fortes… si tu vois ce que je veux dire…

À ses paroles, je me rapproche de lui laisse courir et grimper mon index et majeur de son bas ventre jusqu’eu centre de son sternum, cils papillonnant comme la plus innocente des bibiches.

- M’enfin. Je t’avoue que ces parties de chasse et attrape sont parfois une vraie plaie. C’est pénible de mettre la main sur quelqu’un lorsqu’il y en a une qui se carapate. Ton père sera d’ailleurs très déçu d’apprendre que le contrat que je viens de signer… il s’avérera le dernier. Je veux rendre mon tablier… tirer ma révérence… être remercié… je sais que ça ne parait pas à vu de pif comme ça, mais j’suis vraiment pas doué pour être un chasseur de prime. Moi… ce que je veux ? C’est devenir fleuriste et ouvrir ma propre boutique !

Wink de circonstance.

- Crois-moi, mon beau Kiki, tu feras bien meilleur dirigeant que ton paternel. L’entreprise familiale a besoin de refaire peau neuve et d’une brise de fraîcheur. Sois tenu au courant qu’il te lègue un paquet d’ennuis et d’embrouilles. Tu ne devras non seulement reprendre le flambeau du business, mais éradiquer les ennemis que ton paternel s’est fait avec le temps et empêcher ce rafiot de couler dans le gouffre financé.

Un soupire las et triste glisse sur mes lèvres constipées en une moue compatissante.

- Les têtes misent à prix, Kingsteen, ce n’était pas seulement pour une question de compétition, mais de vie ou de mort. Disons qu’il a tourné le dos aux mauvaises personnes et emprunté d’importantes sommes d’argent à des quidams pas trop du genre patients et empathiques… si tu vois ce que je veux dire…

Je réduis la distance qui nous éloigne les pelvis et susurre à son oreille :

- Je peux t’être un véritable puits d’informations… si tu me donnes une chance de prouver ce que je vaux, Kingsteen…

Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

Ce Lazarus est définitivement un bien drôle de personnage. Bon, Kingsteen ne comprend pas réellement ce qu'on peut ressentir lorsqu'on sent l'un de ses membres détacher retrouver son corps mais de là à... il faudrait vite que notre petit prince fasse disparaître ces bruits étranges de sa cervelle ! Est-il entrain d'espérer secrètement que cet homme qui lui faisait fasse puisse ne pas lui servir à l'avenir ? Oui ! Les gens étranges, Teeny préfère les fuir plutôt que de se les coltiner. Et s'il pouvait éviter cet énergumène, alors ça lui aller. Ne plus le voir le soulagerait !

Lazarus : (...)

Le contact... King n'aime pas le contact. Encore moins avec des personnes qui n'ont aucune tenue. C'est bon, il a eu assez de contact avec Lazarus pour le reste de l'année ! Et d'où se permet-il de venir toucher son sublime corps ? Et cette proximité ? Oh, Kingsteen rêve de le pousser assez loin en arrière pour qu'il puisse chuter de cette falaise. Mais il se retient. Déjà parce qu'il n'a pas envie de tuer une personne, ses mains sont trop précieuses pour qu'il les salisse ainsi. Mais aussi parce que ce n'était pas professionnel. Et s'il veut être à la tête de l'entreprise très vite, alors il va devoir se bouger tout seul. Quittes à devoir faire face à des gens qui, comme l'étrange gugus devant lui, se montre un peu trop proche de lui.
Est-ce que Kingsteen voyait ce qu'il venait de dire ? Pas vraiment. En fait il n'avait tout simplement pas envie de chercher à comprendre ce que Lazarus pouvait bien être entrain de dire. Ok, en réalité il avait une petite supposition, notamment dû à ce rapprochement fortement dérangeant. Mais l'héritier de l'empire minier de Topaz ne broncha pas et son regard froid montrait bien que rien n'allait le perturber.

Lazarus : (...) (...) (...)

Plus les paroles sortent de la bouche de cet homme et plus Kingsteen se sent défaillir. Lui qui pensait être bien dans l'ombre de son père loupait en réalité bien des choses, notamment l'ombre qui s'étendait sur l'entreprise. Comment un ange pouvait en arriver là ? A avoir des ennemis sur le dos ? A devoir payer quelqu'un pour tuer de potentiels... quoi d'ailleurs ? Il n'en savait rien. Au final la gestion de l'entreprise s'avérait beaucoup plus compliquée que ce qu'il s'était imaginé.
Il allait devoir se construire son propre réseau. Ignorer ceux qui composent actuellement celui de son père. En gros, il allait devoir reprendre tout de zéro. Il n'aurait que l'argent et le nom. Et encore, il faudrait qu'il redore l'image de l'entreprise alors... Mais pour où commencer ? Le pauvre petit commençait à se perdre doucement... L'enlèvement de Tallie était-il lié aux secrets de l'entreprise familiale ?
Le jeune homme ne prête même pas attention à ce rapprochement que Lazarus effectue. Son esprit est trop perturbé ailleurs pour faire attention à ce qu'il se passe actuellement au fin fond de cette grotte. Mais les mots qui sont murmurés à son oreille le ramène alors à la réalité, sur ce moment présent plus que dérangeant.

Lazarus : (...)

Je...

Lui aussi il murmure. Mais plus parce qu'il est perdu et ne sait pas trop quoi dire. Son coeur s'emballe tandis qu'il réalise de plus en plus qu'il va peut-être diriger la plus grosse entreprise pourrie. A moins que ce ne soit l'odeur de Lazarus qui lui provoque ça ?
Posant ses mains sur les épaules de l'homme il le force à reculer et se lève avant de se mettre à faire les cent pas. C'est sa manière de réfléchir. Peut-être qu'il l'a copié sur son père. Comme tout en fait. Il s'était efforcé d'être un parfait petit Aeglos pour quoi au final ? Merde merde merde !
Et puis d'un coup il s'arrête. Il semble reprendre du poil de la bête. Bombant le torse, relevant la tête, le petit adulte perdu reprend alors de l'assurance. Enfin presque.

Je vais commencer par vérifier ces informations par moi-même. Pour savoir si je peux te faire confiance. Si tu as raison, alors toi et moi nous pourrons peut-être faire affaires. Dans le cas contraire...

Oui, dans le cas contraire Kingsteen ? Euh en fait il ne sait pas. Il ne serait pas capable de tuer cet abruti ni même en mesure de demander à quelqu'un de le faire. Un chasseur est censé garder ses contrats secrets et ne rien dévoiler alors... Il ne parlerait surement pas ?

Loukoum

Guilty Filthy Soul.

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Oh, saperlipopette de saucisses, les preux ! La nouvelle me tombe dessus comme un kilo de briques sur la tête. J’en crois pas vos mères et encore moins vos grands-mères ! Il sous-entend dans le sous-titre de cette Esther d’austère de phrase, qu’il pourrait y avoir lieu de partenariat entre nous deux ?! Vraiment de chez véracité ?! Oh, saperlipopette de saucisses, les preux ! Je le veux ! Owi, oh yas, que je le veux, les preux ! J’imagine que cette alliance avec le majestueux et royal requin blanc ne se fera pas qu’en beuglant ciseau, que je vais même devoir le flatter bien longtemps dans le sens du poil et lui graisser les paluches de mes crispy informations, mais j’suis paré à le faire et à tout faire ! Pour lui, pour nous, pour moi et puis pas toi pare ce que t’es moche et pue du bec ! Les volets de mes lucarnes azurées bien grandes ouvertes et batifolent, je me sens comme ces gamines fanatiques qui enfin lors d’un doux jour de Harvest a finalement le droit de baiser les petons de notre ô combien vénérée déesse !

- Oh, Kikiiiiiiiiiii, tu me combles de bonheur, d’amour et d’eau fraîche ! Je t’en prie, fais donc, mais fais daonnnnccc, Kikiiiiiiii ! Entâmes-moi ces recherches d’informations et de renseignements, tu découvriras dans la fertilité de mon petit jardin secret que chacune de ces pousses est vraie de chez véracité ! Je ne trahirai jamais… oh grand jamais, Kikiiiiiii !!!! dis-je, fifollotte frileuse, grelottant des quenottes et sautillant sur place tel une ITS qui ne se peut plus.

- Il n’y a pas besoin d’envisager de cas contraire… quoi que nous pouvons l’envisager, si tu recèles en ton for intérieur, des envies chelous et coquettes de domination et de BTSM. J’suis une bonne et merveilleuse soumise ! Pas très à l’aise avec le fouet, mais les boules à grelots, ça peut être agréable et la cravache ça peut parfois me chatouiller et m’émoustiller comme mille… j’imagine que ça dépend sur quel pied je me lève et dans mon cas tu comprends, Kikiiii, que c’est toujours laissé au hasard et à la bonne fortune…

Je m’arrête, à bout de souffle, plaque mes deux mains sur ses belles et orgasmiques épaules de grand roi des océans.

- Ce que je veux dire, Kiki, que tu sois un horripilant Black Tiger Sex Machine ou pas, moi, pour toi, je m’adapterai et me confondrai ! J’suis attaché à toi jusqu’à ce que la mort nous sépare. Vérifies les informations et reviens-moi ensuite transformé complètement par ces découvertes… pas que je te veux intersexualité, loin de là, t’es mignon comme tout comme ça, mais j’accepterai tout de toi… absolument tout… et jusqu’à ce que la mort nous sépare ! Nous sommes une team, maintenant ! Du moins… pas maintenant, mais quand tu le voudras. Moi, pour toi, Kikiiii, j’attendrai. Tiens, voilà, si tu veux parler ; je te laisse ma carte.

Et j’extirpe de la poche intérieure de mon blason de cuir, la reine de cœur que précieusement je lui remets entre les mains.

- Call me, de jour comme de nuit, sous la douche ou sur le trône ! Je t’attendrai, Kikiiii !

À cette promesse, plein de mystères, je m’éloigne de lui, flotte jusqu’à la sortie de la grotte, me recèle le minois derrière cette cap imaginaire que je n’ai pas et qui me donne l’air con et disparais dans les alpes de ce royaume de l’air.

Nous avons assez papoté.
Mon beau requin blanc à besoin de se reposer et de rentrer seul chez lui.
Saperlipopette de saucisses, les preux !
J’en reviens pas que d’épaule mon fusil a si facilement changé !

HRP:

Je pense avoir tout compris

Novembre 1869

Est-ce que Kingsteen vient de faire une connerie en lui promettant de s'associer à lui si ce qu'il lui dit est vrai ? Peut-être. Ce moulin à paroles ne s'arrêtera donc jamais. Et puis cette manière de s'exprimer... Teeny manque de s'étouffer avec sa propre salive lorsqu'il se met alors parler de domination. Sérieusement ? Il va falloir qu'il se calme ce petit Lazarus. A moins que ce ne soit simplement un jeu pour lui, qu'il s'amuse ainsi avec tout le monde dans le seul but de déstabiliser ses proies et ensuite mieux les escroquer ? Il faudrait qu'il pense à vérifier. Mais s'intéresser à cet énergumène lui ferait certainement plaisir et l'héritier de l'empire minier de Topaz ne savait pas trop si c'était... une très bonne idée de faire ça ou non.

Ce dernier contact l'énerve. Il faudra qu'il prenne une bonne douche en rentrant. Et qu'à l'avenir, si Lazarus essaye encore de l'approcher, qu'il le fasse disparaître dans un portail. Comme ça... il n'aurait pas à le supporter quand il le touche. Parce que ça le dérange. Il n'aime pas ça.
Prenant la carte qu'il lui tend King observe l'étrange bonhomme quitter la grotte. Bon... s'il décide de partir par là et bien soit. Lui, il ne tarde pas à sauter dans un portail et réapparaître au beau milieu de sa chambre. Décidément cette rencontre avait été... riche autant en émotions qu'en découvertes...

Au travail.

Loukoum