JEZABEL & PYA & JAIMIE


Smells like a mess

Depuis quelques jours, quelques semaines même, Jaimie Langford venait de sombrer... . En effet, elle repartait du côté de ses anciens démons. Le départ assez brusque de son fiancé et futur mari, Sam, l'avait littéralement amené dans cet état. Il représentait son pilier. Le jeune homme ne se manifestait plus du tout malgré les espoirs de la blondinette. Pendant de longues journées, Jaimie avait cru dur comme fer que Sam finirait par revenir. Pourquoi placer tant d'années au placard ? Avait-il une maîtresse ? Conservait-il une double vie ? Jaimie ne le savait pas et elle ne le saurait jamais. Sam l'avait traité de monstre. Pour quelle raison ? Il avait découvert le don de sa partenaire. Il ne tolérait pas le surnaturel. Il n'acceptait pas cette donnée. Surtout, il regrettait des aveux tardifs. De plus, il avait appris pour les dettes de sa fiancée. Cette dernière rendait des services à des anciennes connaissances qui l'avaient bien épaulé des années plus tôt. Elle dissimulait divers objets pour eux. Elle pouvait même les dépanner en cas de besoin. Ces services étaient rares et de plus en plus inexistants. Sam était tombé sur la cachette de Jai'. Alors, forcément, il cherchait des explications à tous ces mystères. Langford n'en possédait pas. Elle était loyale. Elle respectait des vieux deals. Concernant son pouvoir, elle pensait que partager ce point était nécessaire. Or, tout était terminé. Sam était parti pour de bon. Jaimie se sentait seule et désœuvrée. La présence de sa famille et de ses amis ne l'aidaient pas. Addison, sa soeur, savait pour la fuite en avant de Sam, ainsi que Pya Fuller et Cameron Ewart. Sinon, la petite blonde ne criait pas cette information sur tous les toits. Elle avait plutôt honte. L'amour de sa vie l'abandonnait. Que deviendrait-elle ? Son raisonnement était puérile. Jaimie pouvait s'en sortir sans son bien-aimé. Pour l'instant, elle n'y voyait pas clair. En même temps, elle passait son temps à écumer les bars. Elle noyait son chagrin dans l'alcool et depuis peu, elle reprenait des substances illicites. La jeune femme avait eu tant de mal à se séparer de cette addiction... mais cela ne lui suffisait pas. Jaimie avait effectué une rencontre : celle de Jezabel Atkins. Cette femme restait assez mystérieuse. Malgré cela, elle qualifiait "une pote de bar". Elle encaissait bien malgré un physique plutôt squelettique. Jaimie reprenait doucement mais sûrement, elle rencontrait plus de difficulté à tenir l'alcool par rapport à son adolescence. Les temps évoluaient et Langford avait changé de vie. Jezabel était la plus grande alliée de Jai' depuis leur rencontre. La conseillère en insertion sortait encore pour aller au travail et au bar mais elle ne voyait plus personne en dehors de cela. Elle avait même viré sa frangine qui squattait trop la maison à son goût. Jaimie s'enfonçait. Jez' ne l'aidait pas, bien au contraire. Ce petit démon était responsable du retour des addictions de sa camarade. S'en rendait-elle compte ? En tout cas, elles s'amusaient bien comme ce soir. Elles se situaient dans la ruelle derrière l'Alabama Bar. Elles avaient acheté des bouteilles de whisky et de vodka. Atkins avait refilé un truc à Jaimie. La jeune femme était carrément défoncée. C'était fort mais supportable. La belle planait complétement. Adossée contre le mur, elle décrivait ce qu'elle voyait à sa nouvelle amie :

P***** c'est trop bien ! Les couleurs dans cette ruelle sont trop belles et toi, tu... tu es encore plus belle, tu t'étires à l'infini j'te jure, c'est canon ces lignes et ces contrastes et toi, tu vois quoi ?

codage par LaxBilly.

“I see the candle burning down before my wild eyes.” & Pourquoi ? Comment ? Tu n'es plus certaine de le savoir. Tout ceci n'est qu'une succession de hasards et de mauvais choix. Tu le sais. Et, Elle aussi, Elle le sait. Mais tu n'en dis rien. A la fois spectatrice et actrice de tout ce joyeux gâchis, tu ne fais que t'assommer un peu plus; perdue dans quelques paradis artificiels dans lesquels il fait bon vivre. Et tu te moques pas mal des casseroles qui tintent derrière ton Amie de fortune. Dire que tu ne les vois pas serait un pieu mensonge. Pourtant, pas l'ombre d'un remord ne vient tromper ton euphorie décadente. Depuis la mort de Lena, tu n'es plus qu'une coquille vide, ivre pourtant d'une fureur titanesque. Qu'importe les balles perdues, ceux et celles que tu emporteras avec toi. Car il n'y a que toi, n'est-ce pas, qui compte dans toute cette pitoyable mascarade ? Bien entendu. Finalement, tu n'as jamais su faire que cela: songer à toi, encore et encore. Malgré l'affection, malgré les quelques émois futiles mais bel et bien présents, tu ne cesses de L'attirer dans tes enfers sans savoir que les Siens n'en sont pas moins terribles. Depuis ta rencontre avec Alcatraz, plus rien est comme avant. Et plus rien ne le sera. La haine tacite que tu gardais jusque là sous contrôle ne connaît désormais plus de limite. Car la simple idée qu'il puisse fouler les mêmes rues que toi t'est insupportable. Et tu te promets, de ne jamais lui accorder de répit. Jamais.

Adossée contre la pierre humide, tu portes une énième fois le goulot d'une bouteille emmaillotée d'un sachet marron vers tes lippes. Tes prunelles cherchent à se bécoter, tu le constates à ta vision double et trouble. Tu ne comptes plus les gorgées depuis quelques heures déjà. Sans parler du petit cacheton suspect que tu t'es empressée de gober en cœur avec Jaimie. Ce que c'est ? Tu t'en fous, là encore. D'ailleurs, c'est un gars franchement louche à la sortie d'un bar qui te les a refilé. Evidemment, tu n'as pas pris la peine de le questionner davantage sur la nature du produit. Peu importe. Ce qui ne nous tue pas... c'est quoi déjà la suite ? En vérité, ça n'a aucun rapport avec le sujet présent. Dans ta cacophonie personnelle, le timbre éraillé de ton Acolyte s'en vient néanmoins t'arracher un rictus malhabile. Un gloussement t'agite par ailleurs une fraction de secondes qui semble s'éterniser inlassablement de part et d'autre de la ruelle. Le pas hésitant, tu rejoins Jaimie, plaquant la fine ouverture du verre contre Ses lèvres afin de L'abreuver à Son tour d'une longue gorgée de Whisky. Tandis que le liquide se répand ici-et-là le long de Son menton, jusqu'à venir tacher le tissu délicat de Son maillot, tu ne peux que rire à nouveau de ta propre maladresse. Pitoyables, vous l'êtes autant l'une que l'autre. Toi, peut-être davantage. Finalement, Sa perte te réconforte et tu en occultes la tourmente qui te flagelle chaque jours un peu plus.

« - Toi, que tu souffles dans un amphigourique aveu, je te vois Toi.

De ta main, tu viens Lui effleurer la tempe, puis tracer un chemin nébuleux le long de Sa pommette.

- C'est comme si tu n'avais plus de consistance... mes doigts s'enfoncent dans ta chair...

Un silence. Quelques secondes. Et tu te fends en deux, dans un éclat tapageur.

- J'sais pas vraiment c'qu'on a pris, mais j'adore le délire ! »

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Je marche par hasard sans la rue. Je suis très contrariée par ce que maa meilleure amie devient... Déjà, j'ai peu de news. De plus, j'ai su qu'elle avait viré sa sœur de chez elle. Elle est donc seule maintenant et elle n'accepte pas l'aide d'autrui surtout la mienne. Je ne suis pas n'importe qui. Je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête mais je me doute qu'elle fille un mauvais coton. Je déteste être impuissante... J'appelle, elle ne décroche pas. Je la sms elle ne m'écrit pas. Je passe, elle n'ouvre pas et n'est peut-être même jamais chez elle de toutes manières. Personne ne sait ce qui se passe. Je ne vais pas débarquer à son travail non plus. Je la laisse respirer. Je sais comment elle marche.

La donne risque de changer car en baladant je reconnais sa voix quelque part. Elle a l'air de parler de trucs bizarres. Je ne comprends rien vous savez. C'est pas si audible. Je suis le son des voix. Elle n'est pas seule. Elle a une acolyte. Je l'entends elle aussi. Encore une alliée pourrie... Je suis sûre que c'est une personne qui l'enfonce. Elle a aussi l'air de parler d'un truc imaginaire. Que font elles ? Elle doit mal fréquenter, comme dans notre jeunesse. En plus, elle va mal là. Son mec est parti. C'était son monde ce gars là. Il n'a pas accepté son changement. Elle a un don. Il a mal réagir très et ne reviendra pas.... Je suis choquée encore de cette décision. Je n'aurai pas cru ça de Sam. Il ne veut plus entendre parler de sa Jaimie. J'ai même été le choper... mais il m'a semé de l'épargner (j'ai usé de mon don, j'avoue mais chut). Il ne reviendra pas en arrière.

Je surprends ma meilleure amie avec une nana complétement choutées ou autre. Bah tiens c'est beau.

JEZABEL & PYA & JAIMIE


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Une euphorie collective envahissait les deux connaissances de bar. Jez' et Jai' buvaient à n'en plus pouvoir. Aussi, elles avaient pris un petit cachet qui provoquait des effets monstres. Langford hallucinait carrément. Les lignes et les contrastes se modifiaient à l'infini. Atkins ne ressemblait plus à une personne humaine mais à des belles couleurs très rayonnantes et à de magnifiques formes impressionnantes à l'oeil nu. Jezabel permettait à son amie du soir de boire dans sa bouteille de whisky. Le contenant s'écoulait partout. Jaimie n'était plus capable de boire correctement. Pitoyable... . Elle riait bêtement. Son acolyte aussi. De loin, on pouvait observer deux gamines se moquant de leur connerie. Elles n'avaient pas trente ans, à les voir : elles possédaient quinze ans. Les filles se mettaient gratuitement en danger. Elles étaient vulnérables. Jaimie ne le savait pas. Elle partageait son temps avec un démon. Jez' n'en avait rien à faire de sa partenaire. Elle se servait d'elle tout simplement. Langford, perdue et blessée, se laissait carrément transporter. Elle ne calculait rien. Aveuglée, elle plaçait une certaine confiance en Atkins. Elle appréciait passer du temps avec elle. Elle vivait l'instant présent aux côtés d'une femme dont elle ne connaissait pas la vraie nature. Présentement, elles entraient dans une débat très philosophique. Sans recul, elles exprimaient des impressions, des sensations. Le cachet faisait son effet, l'alcool également.

Moi ? Ça craint. Elle riait de plus belle. Leurs discours étaient tordus. Ah ouais... vraiment ? J'suis p'être un chewing gum... hein ?! Elle écoutait son alliée. J'adore aussi ! T'as eu ça où ? J'en r'demande. Elle buvait de nouveau, de la vodka cette fois-ci. Le mélange était quand-même risqué. Soudainement, Pya Fuller se pointait, Jaimie arrivait à la reconnaître malgré son état. Pya ! Jaimie venait lui sauter dessus. Tu vas bien ? Prends une goutte ! Elle lui tendait sa bouteille. Jez, Pya. Pya, Jez. Ma meilleure amie et ma pote. Les présentations étaient faites. Quoi de neuf docteur ? Elle jetait un coup d'oeil à Atkins. Avait-elle déjà vu Pya ?

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“I see the candle burning down before my wild eyes.” & Point de sens à tout ceci, si ce n'est son unique présence. Jaimie. Pauvresse ! Tu n'en dis rien, pourtant, la culpabilité te pousse à détourner les yeux de son visage d'ange. Ce n'est pas juste, tu le sais. Mais dans ta démence débridée, c'est elle que tu t'évertues à déchirer. Pas toi. Peut-être les dernières particules de raison. Celles que tu balayes bien vite, d'un revers de main, murmurant au néant quelques excuses toutes plus stupides les unes que les autres. L'encéphale grignoté par les affres de ce paradis façonné rien que pour vous, tu t'empresses d'ingurgiter une nouvelle gorgée d'absinthe. Si tu terres les voix, sans doute pourras-tu chasser cet émoi pernicieux qui te brûle le myocarde, pas vrai ? Il est tellement plus simple de creuser un trou dans lequel se noyer plutôt que d'affronter l'existence et ses défaillances. D'ailleurs, quel vent mauvais se plaît à ébranler de la sorte ta compagne d'errance ? Tu n'as point demandé. A dire vrai, tu n'as rien de l'oreille attentive que l'on attend d'une amie. Pour cela que vous n'êtes qu'un couple sans queue ni tête, qu'une alliance de silence, de tragédie et d'insouciance. Car si tu ne connais pas les détours insidieux de ta comparse, tu en devines clairement les pourtours. Ils font échos aux tiens. Du moins, tu aimes le croire. Comme dans une sempiternelle ronde, ils se fondent les uns aux autres pour n'être plus qu'une valse à huit temps.

Tu n'aperçois pas immédiatement la présence qui vous torpille de ses prunelles incendiaires. Il te faut suivre la course folle de Jaimie pour remarquer la silhouette qui se découpe non loin de vous dans la clarté timide d'un réverbère. Qui est-ce ? Peu importe. Mais tu décèles tout-de-suite son mécontentement. Sans doute une personne qui s'inquiétude véritablement pour Jaimie. Il suffit de la voir, du moins d'observer les replis dédaigneux de son front. Cela n'augure rien de bon. La soirée ne serait bientôt plus qu'un lointain souvenir pour ton acolyte. Quant à la tienne, elle revêtirait le costume sinistre de la solitude. Alors tu t'affubles d'un rictus sympa, quasi-normal, comme le ferait - tu le supposes - une adolescente qui en rencontrerait une autre. Et tu t'approches d'elles, l'enthousiasme au bord de tes lippes écartelées. Est-il possible que l'on t'accorde encore un peu d'accalmie ? Ou bien sa venue signe-t-elle ton trépas ? Plus pathétique, tu meurs. Et demain, tu te vois vomir ton humanité grandissante malgré la Bête qui s'amenuise sous ta carne. Pas de ce monde. Ni même du tien. Un électron paumé, le cul entre deux chaises, à ne plus savoir quel sang circule entre ses ventricules. Qui être maintenant que tu foules ces terres ? Rien, peut-être.

« - Salut Pya, que tu marmonnes, la gueule dévastée par les flots de cette mystérieuse pilule, viens donc boire un coup.

Toi aussi, tu lui présentes ta gourde. Tout le monde est bienvenu. Dans votre ronde sinistre, il n'y a point de reclus.

- Les amis de Jaimie sont mes amis, viens t'amuser avec nous, Bella.

Mais son hermétisme t'interpelle.

- Y'a un problème ? »

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Je suis trop déçue de voir ma meilleure amie comme ça. En plus, on s'est pas vues depuis longtemps et elle me parle comme ci de rien était. Pfff. Pitoyable ! Et c'est qui cette meuf avec elle ? Je ne la connais pas et elle m'invite à rentrer dans le délire. C'est pas mon amie et je ne veux pas être son amie. Elle croit quoi ? Elle n'aide pas ma Jaimie, elle l'enfonce. Elle vient d'où ? Je la salue comme ça par politesse mais je ne la regarde même pas. Je vais tenter d'aider ma meilleure amie mais j'ai peu d'espoir, elle est dans son délire.

- Les filles, je ne veux pas boire. Arrêtez un peu. Enchantée Mademoiselle la mauvaise influence mais je ne suis pas ton amie. Et toi tu joues à quoi ? Tu es défoncée en plus... Quel tableau ! Je m'adresse à ma meilleure amie. Je suis en colère. Je prends la bouteille. ça pue ! Tu deviens une alcoolique ?  C'est bien de guérir ton chagrin comme ça... Quelle déception ! Je jette un œil à l'inconnu. Et toi tu t'éclates à faire ce que tu fais ? Tu comprends au moins ? Ou tu es sûrement trop déchirée toi aussi.

Je sais que ce n'est pas la méthode. Je n'assure pas mais ma rage prend le dessus. J'ai du mal à la voir ainsi. J'ai même envie de pleurer. J'aimerai me calmer. Je ne peux pas. Je dois affronter tout ça.

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Jaimie Langford ignorait les semaines passées sans donner de nouvelles. Elle ne se rendait pas compte du mal qu'elle pouvait faire à sa meilleure amie. C'était comme si elle ne l'avait jamais quitté. Or, elle avait mis de réelles distances entre elle et le monde entier. Seule Jezabel Atkins occupait une place dans son quotidien. La blondinette se laissait aller en compagnie de cette personne dont elle ne connaissait pas la vraie nature : un démon. Cela lui faisait du bien. Le départ de Sam la plaçait plus bas que Terre. Jaimie restait faible donc elle retombait dans ses travers du passé. Elle passait son temps à aider les autres et à s'oublier. Elle ne pensait pas au fait qu'elle pouvait elle aussi demander de l'aide. Alors, elle se cachait. Elle vivait son malheur à fond. L'alcool et la drogue l'accompagnaient dans sa misère. Elle se sentait tellement vide. Quelque chose en elle était mort. Elle ne savait pas combler ce néant. Alors, elle tentait de tout zapper avec des méthodes douteuses. Présentement, Jezabel saluait Pya Fuller. Elle proposait à la jeune maman de s'amuser également. Cette femme était sociable. Langford la voyait comme un soutien. Elle ne saisissait pas une donnée : Jez' n'en avait strictement rien à faire d'elle. Elle ne prenait pas en compte la douleur de Jaimie. Elle ne tentait pas de l'aider. Elle se servait d'elle. Elle vivait aussi des choses difficiles. Dans sa peine, elle s'intéressait qu'à sa personne. Elle avait trouvé une amie dans la déchéance. Au moins, elle n'était pas seule. Cela la poussait à profiter encore plus. Dans le fond, il n'y avait qu'elle qui comptait. Jaimie imaginait que sa partenaire la comprenait, qu'elle la soutenait, qu'elle l'aidait volontairement. Elle était bien aux côtés de la jeune femme. Atkins ne la jugeait pas. Elle partageait des moments simples sans rien demander. Jaimie se trompait du tout au tout, sans le savoir. A l'instant, Pya prouvait un mécontentement. La situation allait mal tourner. Elle reprenait sa meilleure amie. Elle était si déçue. Elle ne dissimulait pas ce sentiment. Elle jugeait la situation, Jezabel plus précisément. Puis, elle n'hésitait pas à faire la morale à la petite blonde. Ensuite, elle s'attaquait de nouveau à Atkins. Comment allait-elle réagir ? Elle n'était certainement pas du genre à se laisser faire. Complétement défoncée et ivre, Langford gardait le sourire même si elle avait envie de pleurer car elle décevait son amie. Par contre, elle n'analysait pas du tout le danger. La situation pouvait mal tourner entre Pya et Jezabel.

T'es pas drôle tu sais. On s'amuse c'est tout. Tu en as besoin on dirait. Relâche la pression, Jez' est cool, passe un moment avec nous et tu verras. Rien de bien constructif. Jai' essayait de relativiser et de calmer la situation.

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“I see the candle burning down before my wild eyes.” & Pas commode la nouvelle venue, c'est le moins que l'on puisse dire. Si tu n'as toujours pas ouvert ton claque-merde, c'est pour mieux observer cette dernière de bas en haut. Pas besoin d'être sorti de St-Cyr pour capter les mauvaises ondes qu'elle se plaît visiblement à trimballer avec elle. Tu t'efforces d'inspirer profondément l'air autour de vous, la mâchoire serrée en un étau souffreteux. De quoi elle se mêle Mère-Thérèsa, hm ? Tu sais pertinemment que ni l'alcool ni le cacheton douteux ne sera assez convaincant pour espérer contenir la fougue entre tes côtes. Jaimie t'en voudra-t-elle ? Probablement. Et ça, tu ne sais pas franchement pourquoi, mais ça te ferait chier. Alors tu musèles la Bête sous la carne, domptes le grand Fauve à l'appétit gargantuesque dans les tréfonds de tes entrailles. Sûr qu'il ne te faudrait qu'une seule et unique bouchée pour lui couper le sifflet. Car ladite Pya n'a point conscience de ce qui gît sous la plastique chaleureuse. Un peu des flammes de l'Enfer, de cette brise ardente dérobée au Tartare. Un rictus carnassier trémule dès lors sur tes lippes retroussées. Finalement, cela fait longtemps que tu ne t'es pas gavée d'un simple mortel. Un grondement sinistre détonne dans le fond de ton gosier. Il suffirait d'un pas, d'un battement de cils. Alors tu t'approches l'air de rien. Un voile noir déforme les traits délicats de ta trombine en une moue féroce. L'avidité balaye et la raison et l'humanité fébrile qui s'éveille quelques fois entre les ventricules. Tu n'es plus tout-à-fait toi. Ou peut-être l'es-tu bien trop désormais.

« - Dis donc, tu vas lui parler autrement. J'crois pas avoir demandé ton avis. Et elle non plus.

Bah ouais, tu défends ton bout de gras. Parce que dans le fond, tu l'aimes bien Jaimie. Certes, clairement pas de la bonne manière et sûrement pas pour les bonnes raisons. Mais elle compte. C'est farfelu. Sans queue ni tête. Et tu ne peux lui offrir que ce gouffre de ténèbres. Okay, tu n'as définitivement rien de l'amie idéale. Qui a dit que tu étais parfaite après tout ? Puis, Jaimie y trouve son intérêt. Sans ça, elle ne s'évertuerait pas à sombrer dans le néant auprès de toi. Du moins, tu le supposes. Alors tu empoignes le bras de votre Chaperon, juste au dessus du coude, pour l'obliger à reculer de plusieurs pas vers l'arrière.

- On accable pas les gens comme ça. T'es qui toi, M'dame-Donneuse-de-Leçons à coup sûr ? Sorry Darling, le monde ne se mettra pas à genoux devant toi ce soir.

Tu pourrais être plus dissuasive. Mais tu te contentes de la repousser une nouvelle fois, comme le ferait n'importe qui. C'est pas le moment de se faire remarquer davantage. Tel un garde du corps, tu t'imposes entre les deux amies. Sûr que nul ne pourra rejoindre Jaimie sans goûter à la fureur de ton poing. Déjà qu'il te démange affreusement, mieux vaut ne pas tenter le diable. Tu serais presque fière de toi. Tu pourrais lui flanquer la frousse de toute son existence, mais non. Simple Cerbère à la gueule béante, tu menaces subtilement.

- Tu ferais mieux de repartir d'là d'où tu viens, Miss Perfect, va faire chier quelqu'un d'autre. »

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Je rêve ou quoi ? Pincez-moi ! Elles sont dingues ces filles. Ma meilleure amie est complétement à l’Ouest. Elle se rapproche vraiment de n’importe qui et fait n’importe quoi… Je la trouve pitoyable sur ce coup-là. C’est fou ce qu’elle attire le danger. Les deux me prennent pour une idiote. Je suis tombée où là. Ma meilleure amie a complétement retrouvé son côté dark. Je passe pour un ange à côté d’elle. C’est hallucinant. Je ferme les yeux et secoue la tête. Sa nouvelle amie est chelou, je ne la sens pas.Je vois ça mais moi je m’éclate aussi mais en mode soft et normalement je dirai. Tu fais n’imp. Tu te permets en plus de me parler comme une débile, j’hallucine ! C'est pas toi ça... Je passerai un moment avec toi mais pas là et pas avec ta pseudo amie qui est aussi défoncée que toi. Pitoyable les filles ! Vous verriez vos tronches.

Cette folle me fait m’énerver d’emblée. Je ne sais pas causer avec ce genre de nana. Elle se croit tout permis et pour qui elle se prend ? Je la trouve totalement non chalante et ça ne va pas le faire. Je ne sais pas me contrôler. Elle n’est pas elle-même et elle me cherche. Elle va me trouver. Je suis parfois sanguine.

- Je parle que je veux à ma meilleure amie et toi tu vas te calmer et me parler autrement folle dingue. Je dis ce que je veux aussi. Toi tu n’as pas de leçon à me donner. Tu as vu ton état. Je serai pas fière à ta place… J'arbore un petit sourire en coin. Elle devient trop agressive pour moi. Puis on touche pas à ma best. Wow calme toi, je vais pas être sympa sinon. Je ne cherche pas ça alors tais toi. Je veux juste que Jaimie s’entoure mieux. Elle tombe bien bas avec une nana comme toi. Elle me chauffe. Toi DEGAGE. Je vais te cogner tu vas voir… Bouge, laisse Jaimie. Tu es un poison.

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La situation basculait. Elle tournait en eau de boudin. Jezabel et Jaimie étaient défoncées et alcoolisées. Pya Fuller se mêlait de leurs affaires. Elle venait proteger sa meilleure amie. Cette dernière s'abandonnait totalement à la mauvaise influence d'Atkins. La blondinette appréciait la compagnie du démon. Elle oubliait tous ses tracas. Jaimie ne saisissait pas toutes les données. Elle se faisait du mal gratuitement, à elle et à ses proches. Son choix représentait le mauvais. Elle se mettait carrément le doigt dans l'oeil. Elle pensait agir pour le mieux. Or, elle se trompait. L'acool et la drogue n'allaient pas régler ses problèmes. Présentement, la jeune femme observait la scène. Elle ne comprenait pas très bien ce qui se passait. Elle retrouvait Pya après de longues semaines d'absence. Pourtant, c'était comme ci elle ne l'avait jamais quitté. Elle était heureuse de la voir. Elle lui proposait de s'amuser. Pya se montrait froide. Elle arborait des jugements. Elle n'acceptait pas la situation. Elle agissait comme une sœur le ferait. Elle souhaitait que le bien de sa meilleure amie. Jez' lui plaçait des bâtons dans les roues. Fuller ne se laissait pas faire. Cela craignait beaucoup... . L'échange entre Atkins et Fuller sonnait comme une provocation. Jezabel défendait Jaimie. Celle-ci souriait. Elle imaginait que ce démon se situait de son côté, pour de vrai. Or, ses intentions n'étaient pas totalement loaubles. Elle profitait des faiblesses d'une humaine. Elle donnait vie à sa souffrance en accentuant celle de sa partenaire afin de se sentir mieux. Même si Jezabel s'attachait à Jaimie, elle se servait d'elle. Langford n'en était pas du tout consciente. Elle voyait des gestes. Elle entendait des mots. Les précédents mots de Pya possédaient un impact sur Jaimie. Elle se sentait « débile » pour reprendre le terme employé par sa meilleure amie. Alors, elle buvait de plus belle. Jezabel et Pya se disputaient. Jugements. Provocation. Menaces. Les filles allaient loin. Que faire ? Langford était trop saoule pour réflechir. Tout se mélangeait. Rien ne rencontrait de sens. Alors, elle n'intervenait pas. Tout paraissait si flou. Jai' ne pouvait pas analyser la situation dans son état. La scène allait certainement tourner en bagarre... .

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“I see the candle burning down before my wild eyes.” & Te cogner ? Tu n'es pas certaine d'avoir réellement compris la menace. TE COGNER ? La réplique s'enroule autour de tes méninges imbibées d'absinthe, éclate en une pluie de... rires. Dire que tu te gausses serait peu dire. Pliée, prise d'une hilarité toute sardonique, tu relâches la Mégère. T'en as mal aux tripes, tellement tu te secoues par tant d'absurdités. Evidemment, ladite Pya n'a point la moindre idée du danger, ni même de ce qui vrombit dans l'obscurité latente. Un instant, tu songes à le lui dévoiler. Mais faudrait déjà que tu puisses contenir le pincement extatique entre tes côtes. Et tu te bidonnes, le rire gras des soulards raclant ton gosier échauffé. Bien entendu, tu ne crains pas son courroux. Bien au contraire. La curiosité te pousserait presque à l'attiser un peu plus. A quel point pourrait-elle s'abandonner à son mécontentement ? Hm. Sûr que tu donnerais beaucoup pour le découvrir. Néanmoins, la présence de Jaimie te ramène quelque peu sur terre. Que dirait-elle si tu dégueulais l'étendard de ta noirceur ? Alors tu inspires profondément l'air autour de toi, te redresses tout-à-fait pour soutenir l'œillade de ta nouvelle ennemie. Non, tu ne t'abaisserais pas à rétorquer. Damn, quelle sagesse ! Limite que ça te flanquerait des fourmis tout partout. L'air de rien, tu lui offres l'éclat d'un rictus magnifique, les mains devant toi en signe de réédition.

« - Okaaaay, que tu pouffes, j'crois que j'vais vous laisser régler vos petites affaires de couple.

Et de tourner les talons, afin de rejoindre Jaimie. Du bout des lèvres, tu déposes un baiser au coin des siennes. Mieux vaut battre en retraite que de déclencher une hécatombe.

- On s'verra plus tard, Trésor. Appelle-moi quand tu auras rangé ton... ancienne poupée au placard.

D'un pas nonchalant, tu t'arraches à ce jeu de joutes sans même jeter un œil vers elles. Tu portes le goulot aux abords de tes lippes, t'étourdies une fois de plus le temps d'une interminable gorgée. Le breuvage te brûle la trachée, réchauffe les recoins sinueux de ton anatomie de femme-démon.

- Shit ! Faut que j'me ravitaille », que tu ronchonnes en balançant la bouteille dans un effroyable tintamarre.

Et sans attendre davantage, tu disparais dans la moiteur d'une vielle taverne.

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Je me sens spectatrice de la scène. Cette femme est trop étrange et délurée. Je la regarde sans lui répondre. Elle finit par partir. J'étais prête à la dégommer mais elle n'entre pas dans mon jeu. Je ne veux plus que Jaimie la voit mais je ne suis pas sa mère et je ne peux l'interdire alors je n'en dis pas plus sur cette fréquentation bien naze... Je regarde ma meilleure amie qui est totalement à l'ouest. Je ne peux pas discuter avec elle. C'est impossible et ça ne rimerait à rien. La laisser seule ? Mauvaise idée mais quelque part j'ai besoin de marquer son esprit et mon désaccord. Je dois être extrême et impartiale, tout ce que je déteste. Je ne dois pas lui montrer que je serai là malgré sa connerie. Si je vais dans son sens c'est bien foutu. Je dois aller contre elle, contre moi aussi. J'ai donc pour idée de me barrer et de la laisser planter. Je me sens mal, coupable et monstrueuse mais je vais le faire. Je vais bien sur appeler un taxi pour elle qui la prendra.

- Aller debrouille toi, fais l'abrutie. Je n'ai rien à faire avec toi enfin ça... vu ton état. Bye! Je me casse, non sans tristesse et je paie un taxi pour qu'il la ramène chez elle. Elle sera en sécurité. Je me sens rassurée de ce côté là. Mais au fond, je suis dévastée de voir Jaimie ainsi... C'est horrible ! Je ne suis plus de son monde en plus. Ça va être compliqué à rattraper. Je vais rentrer me poser y réfléchir, élaborer un plan et l'aider dans l'ombre. Son ex ne fera rien ce gros nul. Je suis maintenant celle qui a les cartes en main.

JEZABEL & PYA & JAIMIE


Smells like a mess

La situation changeait tout le temps. Au départ, deux potes de bar buvaient et prenaient des substances illicites dans leur coin. Il était question de zapper leur quotidien morne. Chacune avait ses propres raisons. Jaimie Langford tentait d'oublier celui qu'elle avait du mal à nommer « son ex ». Elle était encore très attachée à lui, amoureuse. Il s'agissait d'un vrai deuil. Ce dernier rencontrait des difficultés à se faire. Jezabel Atkins permettait à la blondinette de penser à autre chose. Elles passaient du temps ensemble. Jaimie appréciait la compagnie du démon. Dans un second temps, Pya Fuller s'était invitée à la petite réunion secrète. Elle reprochait un tas d'éléments à sa meilleure amie. Aussi, elle s'en prenait à Jez'. Elle ne souhaitait pas s'amuser avec les deux acolytes. Elle les critiquait même, jugeant leur attitude. Il fallait la comprendre. Sa meilleure amie l'avait ignoré depuis de longues semaines. Elle la retrouvait dans un sale état. Elle ne connaissait pas Atkins. Elle choisissait de lui offrir un grade : celui de responsable de toute la misère du monde. Le ton montait. Une réelle tension éclatait. Allaient-elles en venir aux mains ? Jaimie se situait en dehors de tout cela. Elle était dans les nuages. Seul comptait l'amusement. Elle ne visualisait que les bouteilles consommées. Tout ne possédait plus de poids. La drogue faisait son effet. Elle était ailleurs. Elle ne calculait rien. Les formes et les couleurs se modifiaient au fil des minutes. Le spectacle était si incroyable. Pourtant, une scène plutôt inquiétante se jouait à côté. Pya et Jezabel allaient peut-être se battre. Provocantes, elles se cherchaient. Soudainement, contre toute attente, Atkins jetait l'éponge. Elle abandonnait. Elle quittait les lieux. Jaimie se sentait presque trahie. Elle vivait mal le départ de sa partenaire. Elle pensait squatter avec elle encore de longues heures. Jai' ne souhaitait pas rester avec Pya. Celle-ci lui appelait un taxi. Elle la laissait aussi. Langford s'asseyait au sol. Seule, elle recommençait à broyer du noir. Elle ne se sentait pas capable de bouger. Elle patientait dans la ruelle qui devenait sombre et triste... . Le taxi viendrait la récupérer. La soirée se transformait en un réel cauchemar... la solitude l'emportait ainsi qu'un forme de dépression.

codage par LaxBilly.