Enfermée dans la chambre qui était ma prison depuis un trop longtemps maintenant, je me faisais aussi discrète que possible dans un coin de ma chambre, près de la porte, d’où je pouvais voir le ciel étoilé par la fenêtre. Une petite consolation au milieu du chaos qu’était devenue ma vie. En plein milieu d’un territoire ennemi, je commençais à doucement perdre espoir, moi d’ordinaire optimiste, j’avais du mal à trouver le point positif. Enfin la présence de la fenêtre en était un, une ouverture sur l’extérieur qui me permettait de me rappeler que le monde ne se résumait pas à mon emprisonnement et au vampires qui me retenaient prisonnière. J’avais le mal du pays, mes parents, mon fiancé, mes amis, mes collègues, mon travail, tout de ma vie me manquaient, et je commençais à désespérer de pouvoir rentrer un jour. Pourtant je me doutais que plus le temps passait, plus il y avait de chance qu’on remarque ma disparition, et donc qu’on vienne me secourir. C’était ce que je m’efforçais de me rappeler chaque jour, pour garder ma détermination intacte, pour ne pas laisser Illyria gagner sa petit guerre mental. Je n’étais pas une combattante à proprement parler, mais je n’étais pas du genre à me laisser abattre, sinon je ne serais jamais parvenue à travailler dans un milieu d’hommes comme je le faisais. A défaut de pouvoir me trouver un chemin jusqu’à chez moi, j’essayais de trouver un activité d’utile à faire. Depuis peu je m’étais donc mis en tête d’écouter ce qui se disait dans la demeure, d’espionner, en espérant obtenir des informations utiles. Et après des heures passées à écouter les vampires et humains à leur service s’agitaient dans la demeure, je n’avais rien entendu de concluant. Et même si la porte n’était pas fermée à clé, pas pendant les heures de la nuit en tout cas, mais je ne sortais pas pour autant, craignant pour ma sécurité en dehors de cette pièce miteuse. Ce n’est qu’une heure avant l’aube, un moment que j’attendais avec impatience, puisque cela signifiait la disparition momentanée des vampires, que quelque chose changea. J’entendis vaguement à travers le panneau de bois, un des sbires d’Illyria dire à quelqu’un qui allait chercher sa chef, et, la curiosité l’emportant, j’entrouvris la porte pour jeter un coup d’œil à l’extérieur. De là j’aperçus une personne de dos, d’apparence plutôt androgyne, pas très grande, qui attendait le retour de l’autre et d’Illyria. Ne voulant pas être prise sur le fait pas la chef vampire, je refermai vivement la porte et écoutait attentivement. Mais les minutes suivante ne m’apprirent pas grand-chose, si ce n’était que l’être androgyne était un messager et que le message adressé à Illyria devait être écrit puisque rien n’en fut dit à l’oral. Lorsque j’entendis les pas caractéristiques d’Illyria s’éloigner, je me permis de rentrouvrir à nouveau la porte, espérant apercevoir le visage de l’étranger.
L'envie de quitter Emerald Kingdom n'y était pas. En effet, Zaher éprouvait une certaine envie de rester dans les terres peupler de la nature où il se sentait en sécurité, protéger par le règne animal qui le couvait de son regard apaisant. Mère nature était son sanctuaire éternel. Pourtant, cela ne l'empêchait pas de vouloir connaître les bipèdes et d'apprendre leur façon d'être. D'ailleurs, il apprenait plutôt bien ! Certes, il fallait lui dire les choses plusieurs fois pour qu'il le mémorise. Mais il n'était pas pressé, ne faisant pas attention au temps qui défilait, n'en trouvant aucune utilité contrairement aux humains et autres créatures mortelles qui partageaient son quotidien.
Ses pattes agiles et puissantes piétinait sans aucune vergogne le sol de l'immense forêt bercer par les ténèbres de la nuit. Sa langue de sortie, son plumage d'un blanc pur, Zaher courait sous l'apparence d'un loup bien plus imposant que la normale. Un sac en bandoulière ne semblait pas le gêner dans son ascension. À ses côtés, une meute de loup gris l'accompagnait. Il devait quitter son royaume pour celui d'Obsidian, ayant un message écrit à livrer à la reine des vampires. Ce n'était pas la première fois, il y était habitué.
Pourquoi utiliser la manière longue, soit parcourir les territoires sous forme animale au lieu d'user de la téléportation pour faire sa livraison en quelques secondes ? Tout simplement pour une question de logique. Tout le monde le pensait humain, hors il n'était pas censé avoir plusieurs pouvoirs. Il était bien obligé de faire attention puisqu'il ne voulait pas être découvert. Ce n'était pas pour se jouer de son entourage, mais bien parce qu'il ne voulait pas les décevoir. Car forcément, les lycanthropes allaient sûrement le regarder autrement, le jugeant et le rejetant pour sa nature comme s'il avait choisis d'être créer. On ne pouvait pas choisir sa lignée, mais on pouvait choisir un destin différent que ce que tout le monde attendait. Zaher avait choisis d'être différent. Il avait choisis de prendre la voie de la lumière ou tout du moins d'essayer d'être quelqu'un de bien. Il faisait de grands efforts pour avoir une humanité.
Arrivé à la frontière de son royaume, Zaher s'était arrêté, la tête droite. Les loups à ses côtés avaient fait de même, observant les alentours. Un océan de sable et de dunes prenaient place, marquant une séparation entre les différents territoires. Sachant qu'il ne pouvait pas emmener avec lui les loups, incapable de le suivre jusqu'au territoire du feu, il les avait renvoyé d'un simple regard. Ces derniers lui avaient souhaité bonne chance, baissant la tête à son encontre avant de retourner dans la forêt.
Zaher avait retiré son sac, le posant à terre. La chimère s'était mise à grandir, son corps de loup changeant pour prendre la forme d'un étalon majestueux. Son pelage était parcouru d'écaille de reptile rougeâtre lui permettant d'avoir un sang froid, le protégeant de la fraîcheur des nuits d'Obsidian tout comme sa chaleur des jours. Ses yeux étaient bleus, des rétines de chat pour voir dans la noirceur sans difficulté. Il avait enfilé son sac sur son cou avec un air agile. Ses sabots puissants avaient tapés sur le sol, avant de se lever sur ses pattes arrière en hennissant. Des ailes de chauve-souris s'étaient dépliés dans son action. Il s'était mit à courir dans les dunes, avant de s'élever dans les airs.
La chimère ne s'était pas pressé, appréciant le voyage du haut de son perchoir, observant les alentours. Il avait croisé quelques oiseaux nocturnes, chassant par-ici, ces derniers l'avaient salués et Zaher avait échangé quelques banalités, s'assurant que tout allait bien de leur côté. Il n'avait pas mis bien longtemps pour se poser en Crimsondale, demeure des vampires. En fait d'un certain sens, c'était pourtant le cas, mais comme il ne faisait aucunement attention au sablier éternel, il ne l'avait pas remarqué.
À l’abri des regards, la chimère avait changée de forme, récupérant son physique humanoïde, ses cheveux étaient rouge, semblable aux écailles qu'il avait eu plus tôt. Il avait ouvert son sac pour en sortir un pantalon et un haut à longue manche. Si cela ne tenait qu'à lui, il pouvait se trimballer sans rien. Cependant, il devait bien avouer que même si le froid ne lui faisait pas grand-chose, se trimballer à poil n'était pas le meilleur moyen d'être discret. En plus, apparemment, c'était dangereux bien qu'il ne puisse pas comprendre le pourquoi du comment, son père adoptif ne voulant par le lui expliquer, disant que c'était mieux qu'il puisse rester ignorant.
Les pieds nus, n'ayant pas emmené ses chaussures puisqu'il n'aimait pas voir ses pieds disparaître de sa vue et ne pas sentir les sensations du sol, Zaher avait mis son sac sur son épaule, avant de se mettre à marcher dans les rues de la cité vampirique. Il n'avait pas peur des vampires. Il se rappelait de sa première fois dans cet endroit, l'un des vampires avait tenté de le capturer pour en faire un esclave de choix. Bien que Zaher ne comprenait pas où il voulait en venir avec ses sous-entendus. Le dit vampire l'avait regretté, se retrouvant la gorge dans sa bouche métamorphoser pour avoir des crocs de piranha. Zaher ne l'avait pas tué, juste très endommagé et le vampire avait vite fait marche arrière.
Le démon connaissait par cœur le chemin jusqu'au domaine de la reine, de plus, savoir où elle était n'était guère compliqué avec son odorat qu'il utilisait bien plus que ses yeux pour se repérer. Zaher était rentré dans la demeure sans frapper ni rien. Ce qu'il faisait quand il allait chez quelqu'un. Si c'était fermé à clef, il se trouvait une fenêtre ouverte. Et si, il n'y avait aucune solution, même pas une porte pour chat, il toquait aux fenêtres quand il voyait une personne à l'intérieur. Se guidant par son odorat, il avait finis par arriver dans un couloir, croisant un sbire. Ce dernier le connaissait, fort habitué par son manque de politesse pour toquer à la porte, il ne lui avait rien demander disant juste qu'il allait trouver sa chef.
Zaher était resté tranquillement à sa place, sautillant légèrement et regardant dans le vide, la tête ailleurs. Une odeur inconnue lui parvenait de son dos. Ne sachant pas de qui il s'agissait, mise à part que c'était une femme. Zaher s'était vivement retourné, montrant les dents, mais il n'y avait qu'une porte clause. Il avait fait un pas dans sa direction, avant de se stopper pour faire demi-tour. La reine venait d'apparaître au détour d'un couloir. Le démon avait fait une salutation, se penchant rapidement et légèrement en avant à son encontre. Il avait sortit la lettre de son sac, la tendant à la reine. Celle-ci s'était ensuite éloigné, disparaissant de sa vue. L'odeur était de retour, Zaher s'était retourné en vitesse éclair, fonçant dans sa direction. Il avait ouvert la porte en grand, bousculant sans ménagement la demoiselle qui l'observait. Les dents de montrés, il grognait comme un animal méfiant.
"- T'qui toi ? T'veux quoi ?"
Sa voix était sombre comme s'il allait bondir sur la pauvre humaine qui lui faisait face pour en faire son déjeuner. Puis, un ange passa, enfin façon de parler puisqu'aucun ange n'était dans les parages. Quoi qu'il en soit, Zaher s'était rendu compte qu'il avait encore agit de manière sauvage et agressif. La voix de sa conscience, ayant pris momentanément la voix de Salem qui lui disait de ne pas faire fuir les clients en les agressant dès que ces derniers osaient mettre un pied à la taverne. Sa tête s'était baissée, une petite bouille boudeuse et incroyablement mignonne sur les traits.
"- Pardon. J'suis un bon garçon, j'le fais pas exprès. M'en veux pas ok ?"
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nothing's gonna change my world
Invité
Sujet: Re: Message incoming | Tallie & Zaher Mar 14 Jan 2020 - 19:42
Message incoming.
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A peine avais-je entrouvert la porte, poussée par ma curiosité, mon défaut mortel, que celle-ci fut poussée sans ménagement, me rentrant dedans sans retenue, et manquant de me blesser au visage. Je reculai précipitamment, me raccrochant au lit pour ne pas tomber. La peur avait pris le dessus, me faisant trembler, alors que mon cerveau n’avait pas encore enregistré la menace, mais par un automatisme acquis depuis mon enfermement, je relevai la tête, prête à affronter le danger avec ma fierté comme principal bouclier. Finalement mes neurones parvinrent à assimiler les informations que lui envoyaient mes yeux, c’est-à-dire que la personne qui était violemment entré n’était pas Illyria – ce qui me soulagea un peu – mais le messager. Le voir grogner toutefois raviva bien vite ma crainte, et je l’observais comme un cerf face à un loup attendant de voir qui allait faire le premier mouvement, le prédateur ou la proie. Il me demanda d’une voix rauque, qui me poussa à l’identifier comme un représentant de la gente masculine, qui étais-je et ce que je voulais. Je me tus, ne sachant quoi dire. Devais-je lui révéler mon statut de prisonnière ? Ou en déduirait-il que j’étais donc sans protection et qu’il pouvait s’en prendre à moi impunément ? D’un autre côté mon silence ne l’énerverait-il pas plus ? A ce stade, je n’imaginais pas qu’il puisse me venir en aide si je lui faisait savoir ma situation, alors je me tus, d’autant plus que la peur me nouait la gorge.
Le silence s’étendit un moment avant que l’étrange homme-enfant en face de moi change soudainement d’attitude, baissant la tête et adoptant un air repenti digne d’un enfant découvert en train de voler des cookies. J’en restais perplexe alors que ma crainte reflua et que je l’entendis s’excuser, et me demandant de ne pas lui en vouloir. Plus par réflexe qu’autre chose, je répondis docilement : « Je ne t’en veux pas, ne t’inquiètes pas. ». On aurait vraiment dit un petit garçon, et je n’avais jamais vraiment su comment réagir avec les enfants étant fille unique et n’ayant guère d’interactions avec les plus jeunes. De fait, rétrospectivement, je réalisais qu’il avait peut-être mal réagi au fait d’être espionné. Pouvais-je le lui reprocher ? Absolument pas. Même si bien sûr je restais méfiante. Illyria avait après tout réussi à se faire passer pour une simple jeune femme perdu qui recherchait de l’aide. Alors je ne pouvais être certaine que cet inconnu, ce messager venu d’on ne sait où, ne soit pas un manipulateur également. Je m’avançai tout de même d’un pas pour m’éloigner du lit, un geste destiné à restaurer un peu de ma confiance en moi – difficile d’avoir l’air sur de soi accrocher au mobilier pour se soutenir – et je répondis au dignement que possible, partiellement en tout cas, à sa question : « Pour vous répondre, je m’appelle Tallie. Et je ne voulais pas vous importuner ou vous effrayer, j’étais juste curieuse de savoir ce qui se passait dans le couloir. ».
Puis ma curiosité – encore elle oui, qui un jour aura ma vie – reprit le dessus et je demandais doucement en retour : « Et vous, vous êtes un messager c’est ça ? Comment vous vous appelez si je me me permettre ? ». Peut-être que s’il n’était aussi calculateur qui le semblait, j’avais une chance de lui tirer les vers du nez et découvrir des informations d’importances. Peut-être même un moyen de sortir d’ici. Cela valait la peine d’essayer, plutôt que de me morfondre dans un coin, à écouter les conversations à travers les portes, comme une petite souris apeurée. Même si j’avais trop souvent l’impression d’en être une, j’étais aussi la descendante de l’une des familles les importantes du Topaz Kingdom, et je devais faire preuve de la fierté et de la bravoure qui allaient avec ce statut. Quitte à devoir finir mes jours dans d’affreuses souffrances – ce que j’espérais ne m’arriverait jamais – autant le faire la tête haute. Je le devais aux gens que j’aimais et à moi-même.
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Spoiler:
coucou ! Alors c'est un peu court mais j'espère que ça te convient quand même. Sinon j'essaiera de faire mieux la prochaine, là j'ai eu la pression avec tous mes RPs à rattraper après mon absence imprévue *se cache*. Des bisous <3.