❝ Don't Threaten Me With A Good Time feat. Illyria & Riley. ❞

Le monde autour d'elle s'agite. Les corps se déhanchent au rythme d'une musique assourdissante. Aux oreilles de Riley, cet amoncellement de notes électro n'est en rien de la musique... juste du bruit pour abrutir les esprits et réveiller les carcasses. Ces hommes et ces femmes s'abandonnent avec insouciance, offrant leur corps aux premiers venus. Elle les dédaigne autant qu'elle les envie. Une part d'elle désire quitter ce siège afin de s'embraser sur la piste de danse. Une envie qui la titille autant qu'elle l'effraie. Alors elle reste sagement à sa place, ses grands yeux chocolats observant ces âmes alcoolisées.

La frustration l'incite à boire autre chose qu'un simple cocktail aux fruits. Alors elle comble son insatisfaction avec un mojito. Le bar n'est pas comble mais il est suffisamment bondé pour qu'elle se sente isolée de tous. Une âme solitaire ignorée... et malgré son aversion pour la foule, à quelque part, ça la navre. Pour une fois, elle aimerait bien être regardée, être désirée. Pour une fois, elle aimerait bien ne plus refouler sa véritable attirance. Pour une fois, oui, pour une fois, elle aimerait devenir une autre femme. Une femme plus sûre d'elle. Une femme pleine de charme. Pour une fois... et pourquoi pas? Pourquoi pas, l'espace d'une soirée, se glisser dans la peau d'une autre? Pourquoi ne pas se réinventer et tenter? Juste... essayer?

Et il y'a cette femme, cette belle ténébreuse au charme ensorcelant. Riley ne peut s'empêcher de laisser son regard glisser vers cette déesse. D'ailleurs, si elle n'a toujours pas quitté ce bar, ce n'est bien que pour cette inconnue. Le courage lui manque. La force de l'aborder lui fait défaut. Alors elle se contente de simplement la regarder en biais, par intermittence. Elle lui invente un prénom, une personnalité et un métier. Déjà, elle lui trouve une place toute trouvée pour son prochain roman. Les idées affluent et Riley extirpe de son sac à main un cellulaire. Elle ne tarde pas à pianoter sur les touches de son téléphone pour y noter ses dernières illuminations. Ses yeux mis en valeur par un maquillage sophistiqué naviguent entre son écran et la belle ténébreuse... et elle écrit. Elle décrit la silhouette parfaite de l'inconnue, ce charisme qui en émane. Toutefois la frustration n'en est que plus grande. Si grande qu'elle termine son mojito et commande un shooter. Peut-être bien que ce shooter de rhum sera sa potion du courage. Le remède miracle à sa timidité. "Salut, je t'offre un verre?" Elle tique et grimace... les phrases d'accrochent se succèdent à l'intérieur de son crâne et chacune d'entre elles sonnent fausses et maladroites. A bien se triturer le cerveau et au second shooter d'ingurgité, la quarantenaire interpelle le barman et lui donne une consigne très simple. Offrir un mojito à la belle ténébreuse. L'angoisse lui noue l'estomac alors qu'elle tend un billet à l'employé pour qu'il s'exécute.

C'est de la folie. Je vais me taper la honte.

Elle inspire. Elle expire. Elle a chaud et froid en même temps. Nerveuse, elle n'ose même plus tourner ses prunelles en direction de l'inconnue. Une tonne de scénario se joue dans son crâne et pour se calmer les nerfs, elle mâchouille un stylo qu'elle vient à l'instant de sortir de son sac.

C'est de la folie, qu'elle se répète inlassablement. Si jamais ça foire, je peux toujours quitter la ville.

- ️ FICHE  BY DISTURBED -

Sulfureuse soirée, mes cheveux en bataille se laissaient aller d’un sens et puis de l’autre au rythme de la musique. Mes mains se posèrent sur la taille d’une femme, puis d’une autre et sans attendre, nos trois corps se chevauchaient à chaque tintement de la basse qui recouvrait cette salle. Cette musique électro me paraissait tellement différente de ce que je connaissais à Elvendyr, mais juste la vie de ses corps en sueur m’allumait à tout coup. Mon verre trainait sur le coin d’une table et même si je n’y avais pas touché depuis une bonne dizaine de minutes, je pouvais dire que je m’amusais. Me détachant de ces demoiselles un instant pour m’hydrater, mon regard vint percuter durant un court instant celle d’une jolie brunette au comptoir. Une magnifique créature brune au regard noisette qui me laissa frissonner de l’intérieur. Bien que j’aie pu directement aller la séduire, je préférais m’amuser un peu. Un mouvement de la main pour placer une mèche derrière mon oreille accompagnée d’un petit sourire – limite intimidée – dans l’espoir que ce geste vienne la charmer. Je tourne finalement la tête pour sauter directement sur le banc, prendre mon verre et ainsi commencer à boire. Jouant le sainte, ma tête tournait vers sa direction, mais préférait observer autour, sans démontrer mon grand intérêt à cette demoiselle. Je voulais quand même que le désir soit là. Prohiber par cette envie que je voulais laisser mijoter. Mon attention restait tellement centrée sur cette mystérieuse femme que j’atténuais le bruit de la salle pour focaliser directement sur le battement de son cœur. Une sensation qui m’enveloppait de plus en plus. C’est alors qu’on vint détruire ma symbiose en s’adressant à moi. Un serveur – Logan Davenport, l’un des propriétaires. Il me tendait un Mojito. Je pose une main sur ma poitrine surprise, accentuant mon étonnement. « Oh oui. » Et mes pupilles se tournèrent au mouvement de ma tête jusqu’à la jolie brune au comptoir. Jackpot. C’était elle. Ma lèvre m’incrusta aussitôt entre mes deux, la tortillant aisément pour finalement boire une gorgée et me lever. Je m’approche de cette humaine en posant le verre à ses côtés. « C’est vous, la magnifique créature que je dois remercier pour ce verre ? Mojito, choix très intéressant, merci beaucoup. » Dis-je en me posant à ses côtés et plongeant mon regard dans le sien. Le charme faisait ses effets et je n’avais aucunement besoin d’user de mon pouvoir d’hypnose encore.

❝ Don't Threaten Me With A Good Time feat. Illyria & Riley. ❞

La fuite est une option encore envisageable. Nul besoin de rester là, à attendre une humiliation que Riley juge inévitable. Pourquoi s'être lancée dans un périple pareil? A tout hasard, la quarantenaire s'autorise un regard en direction de l'inconnue. Cette dernière quitte son siège pour s'avancer... droit vers le comptoir. Riley détourne immédiatement les yeux, à la fois joyeuse et paniquée par cette nouvelle perspective. L'excitation d'une situation hors de sa zone de confort anime son palpitant. Il cogne avec force contre sa cage thoracique, tant et si bien, qu'elle a l'impression d'entendre son tambour frénétique.

Le verre de Mojito posé sur le comptoir est la première chose qu'elle voit. La première chose sur laquelle Riley concentre son attention avant de lever calmement ses sombres prunelles vers la ténébreuse. Sa beauté hypnotise entièrement la pauvre humaine. La franco-américaine comprend alors qu'elle n'a que deux options : être soi-même, au risque de bafouiller, de rougir et de faire fuir l'inconnue. Ou se réinventer, jouer un rôle... Pourquoi ne pas enfin devenir Riley Valentine? Cette femme qu'elle a toujours voulu devenir : pleine d'assurance et de charmes? Elle a passé des années à modeler des personnages à l'aide d'une plume et d'une feuille de papiers. Ce soir, c'est elle-même qu'elle va devoir façonner. Malgré ses bonnes résolutions, elle ne peut empêcher le rouge d'embellir ses joues face aux compliments de l'inconnue. Dangereuse, c'est le premier mot qui lui vient en tête pour qualifier la ténébreuse. Dangereuse car envoûtante, magnifique et pleine de charisme. Une beauté empoisonnée.  

Un sourire charmeur orne le visage de Riley mais dans l'immédiat, aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres. L'humaine sait pertinemment qu'ouvrir la bouche tout de suite lui causerait du tord. Sa timidité grille une partie de ses neurones et elle ne ferait que bafouiller. D'un autre côté, garder le silence n'est pas non plus une option. Au moins, elle parvient à soutenir le regard de la ténébreuse. Un exploit.

— De rien, qu'elle lâche enfin. J'aime beaucoup l'association du rhum et de la menthe, je trouve ça rafraîchissant.  

Même si Riley n'en montre rien, en vrai, elle est super fière d'elle. Elle a été capable d'aligner plusieurs mots sans bafouiller. Revigorée par ce premier essai, elle continue dans sa lancée. Néanmoins, le brouhaha ambiant a tendance à étouffer sa voix. Elle choisit donc de se pencher en direction de la brune pour être d'avantages entendue. Un choix qui se veut stratégique, puisque ça lui permet de grignoter un peu l'espace entre elles.

— On raconte que le mojito remonterait vers le début du 16ème siècle. Francis Drake, un explorateur anglais, aimait siroter, entre deux pillages de la Havane, des feuilles de menthes pilées avec du tafia qui est un rhum industriel. C'est d'ailleurs pour ça que dans certains bars, on dit "donnez moi un Drake" pour commander un mojito.

Une véritable diarrhée verbale. L'ennui avec Riley, c'est qu'une fois lancée dans un sujet, elle a tendance à s'emporter. Une véritable passionnée qui a toujours une anecdote sous le coude. Toutefois elle se rend compte que cela n'intéresse pas toujours ses interlocuteurs. Comme là, elle se demande si elle n'a pas gaffé à étaler ainsi sa science.

- ️ FICHE  BY DISTURBED -

Depuis que je m’étais assise à ses côtés, je ne pouvais plus dévier son regard. Ce sourire remonté jusqu’aux oreilles me rendait toute excitée qu’à sa présence. Cette attirance était réciproque, je pouvais le ressentir juste au battement de son cœur et à la pulsion de son sang dans ses veines. Elle me donnait envie. Je ressentais cette chaleur qui me donnait des frissons. Je pourrais faire qu’une croquée de sa chair, mais je voulais m’amuser et rien de mieux qu’un corps tout chaud pour se faire. J’entendais ses douces paroles comme si plus rien n’existait autour. Faut dire que mon ouïe surdéveloppé aidait à faire taire se vacarme. « Dit dont, c’est bien intéressant toute cette histoire ! Canon et intelligente en plus. Vous savez que ça ne court pas les rues… des demoiselles dans votre genre. » Dis-je en soufflant dans son oreille, me mordillant la lèvre à chaque fin de mot. Je me sentais toute émoustillée. Je lève ainsi mon verre, sans lâcher la mystérieuse demoiselle du regard et pose le rebord de mon verre sur mes lèvres. J’attrape une glace dans ma gorgée et la glisse sur ma langue. Je pinçais un petit rire. « Je suis Illyria. Enchantée. » Et je pose mon verre pour lui tendre la main, regard toujours plongé dans le sien. En ce moment, personne autour de comptait pour moi. J’étais venue dans ce petit bar pour m’amuser, mais également pour manger. Sauf que cette brunette ne ferait pas partie du menu… enfin, je parle uniquement de son sang hein..

Ses joues s'empourprent. Son corps se transforme en un vrai brasier. La situation dérape, elle échappe à tout contrôle. C'est simple, sa carcasse de chair répond positif à toutes les avances de cette inconnue. L'esprit de Riley mouline mais s'emballe en même temps, il surchauffe et menace de se liquéfier sur place. Sa peau frémit sous le souffle agréable de son interlocutrice. Elle a honte mais des pensées peu chastes l'envahissent. Cette femme empeste la sensualité. Une sirène, vile créature tentatrice. Riley se perd dans l'intensité de ce regard. Elle tente de rationaliser et de calmer ses hardeurs. Tout ça, là... c'est purement chimique. Pas de quoi s'emballer sauf que son palpitant cogne contre sa cage thoracique. L'humaine avise un instant la main tendue vers elle avant de la saisir, un sourire enjôleur au coin des lippes. Un prénom des plus original pour une déesse unique en son genre.

— Enchantée, Illyria. Moi c'est Riley.

Un frisson parcours son échine au contact de sa peau contre la sienne, semblable à des picotements agréables. L'envie de toucher plus la tiraille mais notre quarantenaire n'est pas de nature entreprenante, ni même irrespectueuse. Elle relâche son étreinte et se recentre sur le contenu de son verre. L'angoisse commence à la tenailler. Celle de ne pas savoir quoi dire ou faire, celle de ne pas être intéressante. Les rencontres dans les bars, ce n'est pas un exercice auquel elle se prête souvent. Riley s'empare de son cocktail et en boit plusieurs gorgées, à la fois rafraîchissantes et revigorantes. Une dose de courage liquide dans les veines et l'humaine se permet un sourire enjôleur à l'intention d'Illyria. Ses prunelles chocolats la dévisagent un court instant, une lueur malicieuse dans le fond de ses iris.

— Je t'ai vu bouger sur la piste de danse, tantôt. Une véritable déesse.

Riley quitte alors son siège pour s'approcher au mieux de la ténébreuse. Portée par un élan de confiance qu'elle sait temporaire, elle caresse du bout des doigts le bras d'Illyria. Une caresse si subtile que presque inexistante. Pourtant sa main dégringole sur celle de la sirène enchanteresse.

— Du coup, je me demandais si tu accepterais de danser en ma compagnie.

Flirter ou bien encore engager la conversation? Ce n'est pas son point fort, au contraire. Souvent sa timidité l'emporte et elle gafouille. Par contre, si il y'a bien une chose dont elle n'a pas à rougir, c'est la danse. C'est son domaine, son élément. Sur une piste de danse, Riley se transforme en une femme pleine d'assurance et c'est exactement ce dont elle a besoin.

Je ressentais cette vibration qui parcourait mon corps en entier. Cette femme me donnait de ces envies qui me faisaient cruellement saliver. Cette beauté brune était drôlement sexy et je me questionnais sur la dernière humaine que j’avais attirée dans mon lit – enfin, pas le mien, mais ça on s’en fichait. Je me sentais toute tremblante de désir et je savais que je n’avais guère besoin de l’attirer avec mon pouvoir de persuasion pour coucher avec elle. Je souffle un petit rire lorsque je sentis ses doigts frôler ma main, n’arrêtant pas de la fixer droit dans les yeux. De ma main libre, je passe un coup dans ma longue chevelure et continue à lui sourire. « Vous savez comment complimenter une femme, Riley. Vous êtes des plus intéressantes également. » Le simple fait d’utiliser le terme déesse venait me chercher sincèrement. J’avais toujours eu cette admiration pour la grande déesse Amara et j’adorais qu’on soit à mes pieds. Si j’aurais hérité d’un statut royale dès ma naissance, j’aurais adoré briller parmi les plus grands de Elvendyr – mais bon, de régner sur le peuple vampire de Crimsondale, ça le faisait aussi. On connaissait mon nom à travers le monde et ça, j’aimais. Tandis que la belle ténébreuse m’invite à danser, je sens la tension sexuelle monter. Ma lèvre se tortille contre mes dents. Je lève la main pour attraper la sienne et joindre mes doigts aux siennes. « Ce serait un plaisir. » J’approche mon visage du sien, lui chuchotant mes mots, attrapant le lobe de son oreille entre mes dents. Je sentais la chaleur de son corps, la pulsation de son sang. J’en frissonnais.