The Howl and The Wolf

Elvendyr. Terre de tous les mystères. Terre de toutes les possibilités. Terre de toutes les réponses. Terre sombre. Terre lumineuse. Terre qui attise ma curiosité. Qui es-tu ? Pourquoi suis-je ainsi ? Pourquoi m'as-tu donné ces dons à travers ces eaux ? Que suis-je censée faire ? Que suis-je censée être ?

Cela fait quelques jours désormais que je suis dans ce nouveau royaume, cette nouvelle terre, ce nouvel environnement. Je dois fort admettre que je n'ai pas du tout l'habitude de tout cela. J'en suis même assez ... perturbée et angoissée. Je ne saurais dire ce que je dois faire. J'aimerais tellement partir à l'aventure, mais l'inconnu m'effraie, tant il m'attire. Mais il y a bien d'autres choses qui me perturbe. Aldrick m'a parlé de ces terres, de ce monde, je l'y ai cru, sans douter de lui. Je l'ai suivi, curieuse et intriguée, avant de me rendre compte que ... fichtre ! Il avait réellement bien raison. Mon regard s'était posé sur lui, juste avant que nous entrions dans son monde. Tout s'explique. Pourtant, nous ne sommes pas vus beaucoup de fois. Deux-trois fois, tout au plus. Pourtant, nous ne nous connaissons pas du tout. Mais une confiance aveugle en lui est apparue en mon esprit. Quelque chose s'était créé dans mon cœur et mon âme brûlait d'envie de le revoir. Sa présence me rassure et m'apaise. Et je ne sais rien de lui. Mon don est comme un sixième sens. Les vibrations concordent, elles parlent d'elle-même. Nous formons une harmonie.

J'allais pourtant savoir qui il était réellement.

Vais-je m'enfuir ? Vais-je vouloir rentrer chez moi et m'enfermer à double tour ?

En voyant cet homme troublé, mes sens me disaient de le suivre, de l'aider. Mon don me montrait clairement que je devais l'aider. L'homme s'enfuit dans l'ombre et je me suis empressée de le suivre, sans réfléchir. Je courais à plein poumon, rassemblant mes souvenirs pour avoir le cœur net et l'esprit plus clair. Il y eut d'abord une discussion, suivi d'une dispute. Nous n'allions pas en venir aux mains, nous, il voulait simplement que je ne m'avance plus vers lui, ni même que je le suive. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Il me parlait de sa nature, les informations ne semblaient pourtant pas se connecter entre elles. c'était si confus. Un lycan ? Est-ce bien réel ? Puis, sa voix devint plus sombre. La peur tambourinait dans nos cœurs, puis vint un grognement, avant qu'un corps massif s'élance à l'extérieur de la maison.

Me voici dans la forêt. Inconsciente du danger  que j'encoure. Seule, je ne ressens plus ses vibrations. Mais il y a d'autres vibrations autour, je n'arrive à rien distinguer. Essoufflé, je me laisse tomber à genoux, pour reprendre peu à peu ma respiration. « je suis désolée ... si désolée » je regarde en l'air, mon regard posé sur ces arbres si grands, si massifs. Je me sens perdue dans ce monde qui n'est pas le mien, je ne comprends pas toutes les règles, j'ai besoin d'être guidée. « Revenez moi mon ami » implore je en soupirant.

Inconsciente du danger, mais pas sans défense, la Chouette se met à appeler son Loup. L'Ombre appelle sa Lumière. A travers la nuit, à travers les arbres, un son doux et apaisant vibre jusqu'aux oreilles du Loup. Va-t-il revenir vers sa Chouette ? Seul lui a la réponse. La Chouette est à genoux, offerte aux carnivores qui rodent très certainement près d'elle.


Fragile, inconsciente, mais pas sans défense, la Chouette appelle son Loup.

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Her dirty paws and furry coat. She ran down the forest slope. The forest of talking trees. They used to sing about the birds and the bees. The bees had declared a war. The sky wasn't big enough for them all. The birds, they got help from below. From dirty paws and the creatures of snow. So for a while things were cold. They were scared.

Au loup ! Cri le petit garçon.
Au loup ! Pleurent les mères.
Tuons le loup ! Vocifèrent les pères.

Des croisements de voix, des torrents pleins d’effrois ; ils rugissent du fond de tous les âges ! Le médaillon hâle et laiteux projette sur toi son regard délétère et complice. L’astre mère et son œil d’opale dans le satin du ciel borgne ! Elle te lorgne et c’est le poids de toute son ascendance qui retombe sur ton échine de supplicié. Et tu as peur, Aldrick ! La clarté d’albâtre retombe sur ton front dépossédé à la lourdeur d’une stèle, délie la fièvre délirante alors que pantin distordu de non sens et dépouillé de ses ficelles tu t’élances dans la nébuleuse et t’évanouie dans l’antre réconfortant de mère nature. Tu as peur, Aldrick !

Le myocarde aux abois, tes ambrés écorchés du moindre lambeau de bonne foi ; tu ne veux pas qu’Elle te voit. C’est une litanie qui par miséricorde vient se réverbérer dans le lointain de ces éclats de voix qui résonnent l’inévitable perdition des peuples épouvantés. Oisif et leste, pendant que sous ta carne frémissante et bouillante se cassent tes os comme de la fibre de verre, ta carrure despotique et disloquée fuse à travers les arbres comme si tu avais le diable au trousse. Les griffes déjà molestent tes poussières ténèbres, gluantes et froides ; elles déblayent les monstrueux vestiges de la Bête qui d’un hurlement létale parvient à casser ton surprenant cœur cristal qui par myriades retombe sur la calomnie d’un ventre animal ! Tu as peur, Aldrick… et dans les coffins de la forêt, dans les vapeurs du silence, sembles-tu entendre l’harmonie de Son cœur larmoyant ; murmure très sourd jaillissant de tout côté et qui alarme tes sens épouvantés. Tu ne veux pas qu’Elle te voit. Mais ton corps d’Homme déjà ne devient qu’un avec l’Ombre de l’inclémente nuitée.

• • •

Lourd et stupéfiant, à tour d’errance, je te flaire à m’en enivrer, Ombelline ! Je ne peux te résister longtemps ; je cède au goût de te guetter. Accord de cœur et accord de sang, les quatre pattes sur la terre brûlent, comme je m’élance sur nos landes oxydées pour bientôt repérer ta trace et venir me blottir à l’ange de ton ombre suzeraine ; je veux te voir, mais je ne veux pas que tu me vois. Tu m’appelle et je te reviens. Avant que cette nuit impossible nous perde. Ne pleurs pas, ma belle et précieuse amie. Ne crains rien. Je suis là… avec toi.

Accord de chagrin, ma blanche fourrure s’ébroue, comme pour tenter de secouer cette vieille peur d’Homme qui parfois te malmène. Ne t’excuses pas. Tu n’y es pour rien, ô toi mon Idéale ! Se sont les échos des siècles passés et vauriens qui parfois accablent les confins des nuits de pleine lune…

Tu m’appelles.
Je te reviens.
Je te vois, mes pas de loup désormais dissimulés dans le camouflage des ombres et de la faune. Je te prive de mon apparition, mais à mon œil d’ambre s’érige sous le clair firmament ta chimérique silhouette qui à quelque part me trouble d’émois et de serments.

Je suis là... avec toi.

The Howl and The Wolf

Est-ce que je suis censée faire quelque chose ? Est-ce que je suis censée dire quelque chose ? Dans ce monde que je ne connais pas, dans cette maison qui m'est totalement inconnue. J'avais dit à papa que je partais quelques jours, je ne sais pas s'il se doute que je suis ici. Je ne sais pas si je vais revenir un jour et surtout comment je serai quand je reviendrai à RevealDown. Ce monde, Elvendyr, est si mystérieux, j'ai tellement envie de le connaître, de le visiter de fond en comble, de savoir tout ce qu'il s'y passe. Mais je ne veux pas être seule, je ne veux pas vivre cette aventure seule. Je veux la vivre ... avec Toi. Mon Loup. Mon Ami. Mon coeur a décidé de battre pour toi, sans que je ne comprenne pourquoi. Il a décidé de jeter son dévolu sur toi, sans que je l'en ai empêché. Je me sens tellement paisible à tes côtés. J'aime sentir ta chaleur, ton charisme, voir ton sourire derrière cette barbe, entendre le son de tes vibrations. Toutes. Celles de ton cœur, de tes cheveux, de ton corps, sentir ta respiration vibrer ...

Comme maintenant, je t'entends.


Je pleure de ne pas être avec lui, mais en même temps, j'ai peur. A genoux, le dos voûté, les bras croisés comme pour me réchauffer du forêt, je regarde autour de moi, paniquée. Perdue. Seule. Non. Pas seule. Tu es là. Mon regard se pose en sa direction, dans la pénombre de la lune au-dessus de nos têtes « Aldrick ? » ose je demander. Je veux te voir mon Loup. Je veux que tu viennes contre moi. Peut importe ce que tu es ou qui tu es. Je t'ai accepté depuis bien longtemps. J'aimerais qu'il vienne vers moi, j'aimerais me fondre dans ses bras, j'aimerais le sentir vibrer contre moi, lui dire combien mon cœur valse en sa présence. J'aime lui sourire, j'aime sentir cette chaleur se poser sur mes pommettes, j'aime le regarder et sentir mon regard briller pour lui. J'aime ce que je ressens, mais j'ai peur de le lui dire.

Mon Ami. Mon Aimé. Mon Amour. Je suis désolée ...

Je déglutie, toujours à genoux « Je n'ai pas peur de vous, mon ami » fis je dans un soupire. Et puis, ma voix vibre dans l'air, mon don accompagne cette vibration pour qu'un doux chant arrive vers ses oreilles. Une musique douce arrive vers lui, non pas pour l'envoûter, mais pour le rassurer, l'accompagner, un doux chant d'amour valse vers lui. Je mets mes sentiments à nus, pour lui. Je veux lui montrer ma toute confiance vers lui, je lui souris, amoureuse, bienveillante, chaleureuse, les mains tendues vers lui, pour qu'il me vienne, dans ce chant qui nous unit.

Mon Ami. Mon Aimé. Mon Amour, viens à moi, je t'en pries ... viens dans mes bras pour valser ...

J'ose l'aimer, sans me douter si cet amour est réciproque. Et si cela n'est pas réciproque, ce n'est pas grave, je ne souhaite que son amitié et je ne souhaite que sa confiance pour qu'il vienne vers moi, sous cette forme originelle, dont les vibrations sont autant identiques, que différentes de sa forme humaine.

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