Aldrick
I need something to sedate me.
| Lors de ce doux 19 janvier 1830, ma tronche de cake est apparue dans ce monde apocalyptique qui s’avère être ALDER LAKE, EMERALD KINGDOM, ELVENDYR. Vous pouvez le calculer au nombre de squelettes dans le placard, je déclare avoir trente-neuf automnes. Puisque que je n’ai pas eu l’occasion de choisir la chaumière dans laquelle je suis arrivé, ma classe sociale appartient à celle des hurluberlus riche en savoir-faire & ressources naturelles. Défais de ce moule, c’est ce qui m’aspire joyeusement à devenir Coureur/trappeur des bois que vous avez le malheur de croiser aujourd’hui. Dans les grandes confessions, je peux également vous annoncer que je suis veuf & célibataire endurci et que l’étiquette de hétérosexuel se colle à mon front. Qu’est-ce qui me rend si spécial à vos yeux de biche émerveillée ? Bah, voilà caracétistiques lupines. Processus de vieillissement ralenti, agilité, rapidité, sens accrus, régénération cellulaire instantanée et métamorphisme (loup blanc). Avec tout ça, j’appartiens à la classe des SIX FEET UNDER et qu’avec tout ça je me vois être légèrement dérangé et torturé par tout ce qui se trame en ville. Sans comprendre pourquoi, les gens me comparent à Jason Momoa. Mais l’habit ne faisant pas le moine, comme on dit ! |
«
Il n'est pas mauvais. Il en est tout le contraire, même. Rick est un homme bon. Il a simplement manqué de chance dans la vie. »
Ce que Minerva pouvait le répéter souvent. Tu entends encore sa voix, elle passe au travers tes forêts de symboles, elle erre dans le crépuscule de ta tête, déchire tous les suaires. L'écho de ses paroles qui de loin se confond dans une ténébreuse et profonde uniformité, vaste comme la nuit et flamboyante comme le jour. La voix de ta pauvre femme est en ton cœur mortel un céleste opium. Tu vacilles entre mourir et vivre au bord d'une éternité jonchée de malédictions, de blasphèmes et de plaintes. Mais tu n'es pas mauvais. Tu as simplement manqué de chance dans la vie. Un écho du passé, un cri répété et une voix que tu ne peux empêcher de mourir dans les souvenirs. On ne te demande plus si tu es heureux ou non. Toi-même tu n'en sais rien. Tu es ce que tu dois être : un hybride qui a manqué de chance dans la vie. Ton état d'esprit est comme la roulette russe, face à certaine situation, tu espères que le mécanisme s'enraille, pour ne pas te retrouver face à un trou noir… face à l'abominable trou de mémoire. Une enveloppe de chair vide. À ce point sans entrailles. Un fantôme éphémère qui recherche toujours un lendemain. Sans éclair de vie, tu passes, trépasses, pensif comme l'amour, beau comme le malin, tenant aux creux de tes mains ces cœurs qui pour toi ne cessent de s'ouvrir, rameaux encore tremblants, encore palpitants, tombés, comme ton beau-père, pour t'avoir aimé et finir par en souffrir. Puisque les gens ne te comprennent plus, restant en périphérie de toi, ils oublient que la roulette russe est assassine. Un détail, un tour de trop, une seconde de plus, une seconde de moins et c'est le cours des choses qui fatalement change. Lunatique, imprévisible, une journée pour toi c'est confronter une série d'événement qui te change et te redessine. La journée tombe, tu peux parfois tomber avec elle, t'emporter dans l'abîme et voir s'éteindre ton étoile contraire tout haute perchée dans le firmament d'étoiles fixes. Crépuscule dans ta tête. Dans la vermine, tu te vautres, de l'alcool tu es avili et dans la misère tu te pâmes. Tappeur des bois et ivrogne, tu restes dans l'ombre et ses cécités noires. Tu es un éclat de ténèbres en ces indispensables noirceurs qui t'étreignent. Tu sais, pour avoir trop vu, pour avoir trop vécu, que le soleil des vivants ne réchauffe plus les morts. Devant ce théâtre tragique, ton âme indifférente n'éprouve ni charme ni essor et tu restes une ombre errante.
Tu n'es pas mauvais.
T'as simplement manqué de chance.
Cette vie à hauteur d'Homme, tu l'as connu et embrassé pleinement.
T'as simplement besoin de te perdre un peu, pour mieux te retrouver.
TAKE A BITE OF THIS WORLD WHILE YOU CAN
AU COEUR DE WILLOW FALL, EMERALD KINGDOM,
Dans les abîmes du temps et son espace.
Dans l’encre du crépuscule, le maigre croissant de lune et les astres accrochés dans l’opacité meurent à l’approche sournoise des nuages prestes. Les ombres les plus insignifiantes se posent graduellement dans les ténèbres de ce relief déjanté, les branches d’arbre éclosent dans la riche frondaison, comme des mains fourchues, étrangement cintrées, parées à agripper la plus innocente des âmes qui aurait l’audace de s’aventurer au cœur de ce panorama idyllique, mais à la fois lugubre. La brise siffle paisiblement dans la verdure, l’écorce de ces troncs d’arbres démesurés murmurant d’imperceptibles craquements de bois, légèrement assaillit par l’embrassade ardente de ce vent saisonnier zigzaguant entre leurs imposantes charpentes et divers rochers encastrés çà et là sur le sol bourbeux. L’envahissement des eaux célestes n’a pas tardé à laisser déchoir ses quelques cristaux liquoreux sur la nature desséchée, s’échappant du ciel hurleur avec cupidité et inondant la terre à bonne écart. Le chemin que tu es en train de t’esquisser s’écume sur la boue, derrière chacune de tes foulées paresseuses. Tes sombres mèches d’ébènes ne devenant qu’un mince voilage ténébreux plaqué sur les flancs de ma figure impassible alors que tes prunelles émeraudes frondent l’horizon avec flegme et obnubilation.
Celle qui te sert d’éclaireuse peine à se faire voir, ainsi séquestrée dans le mur de ce déluge, ton champ de vision s’avoue quasi nul et que très limité. Qu’à de très rares occasions, tu prends la détermination de vouloir entrechoquer ton étoile contraire à ces corps comètes, préférant, et de très loin, la tranquillité que te présente le territoire d’Alder Lake, ton terrain de jeu habituel. Caresser une telle et si rare initiative ; il faut que l’essence même du mystère daigne frôler son paroxysme. Après une déambulation laborieuse qui parue se déployer dans l’éternité, le binôme que vous formez, trempés jusqu’aux os, arrive finalement à destination.
-
Malgré ces malheureuses circonstances, bonsoir, Rick, t’accueille le propriétaire de cette voix naturellement grave et réfléchie. À grandes enjambés, le quinquagénaire au ventre bien rebondi vient rejoindre ton imposante silhouette imperturbable qui vient tout juste de faire son apparition espérée sur la scène de crime dont le périmètre s’avère vaste et pas tout à fait encore installé. Un mur insondable de froideur et d’indifférence, voilà ce que l’élémental de la terre a pour habitude de frapper à chaque fois. Par mœurs, il sait pertinemment bien qu’il peut s’épargner l’échange des banalités et plonger dans le vif du sujet :
Ils n’ont pas encore été identifiés. Âgés dans la vingtaine. Ce sont des mômes. Ils s’étaient réfugiés ici, pour échapper aux raids. Magnolia Light est une vraie foire, depuis le massacre de cet automne. Tous portes à croire qu’ils essayaient simplement de se fondre dans le décor. De se faire oublier…Comme vous tous, songes-tu, l’oreille minutieusement dressée vers ton interlocuteur, absorbant le flot de renseignements, enfilant adroitement tes diverses épaisseurs de gants et précédant le pas du quinquagénaire qui se déplace déjà vers le drame, ton éclaireuse sagement bien confondue à ton ombre, tu t’entends lui siffler, émeus :
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Merci, Freyja. Merci de m’avoir prévenu. Loup solitaire, il y a de cela fort longtemps, que tu ne fraternises plus avec la meute de Merrick. Seulement, Elvendyr étant si près de l’implosion, tu n’as d’autre choix que de choisir un camp et tes ennemis. Ils ont une confiance aveugle en toi et à leur égard tu ne perçois qu’un profond respect. Cette saloperie de vivre ensemble ou mourir seul, tu l’as de tatoué sur le cœur, d’imprégné sur tes carnes et de profondément gravé en la fibre de tes os. Si tes services de trappeur peuvent leur êtres utiles, tu acceptes d’entrechoquer ton étoile contraire à ces corps comètes… parce que cette galaxie t’est familière… parce que cette constellation, en la sphère céleste de ton esprit, elle représente ta famille. Ton étoile fixe. Ton pôle qui t’empêche de perdre le nord… parce que t’as plus de putain de boussole. Parce que le compas c’est brisé et pointe désormais nulle part… où dans toutes les enfoirées de directions.
Ébauchant des pas circonspects au travers de la dense frondaison, tes grosses pattes massives écartent méticuleusement les branches bassinées d’un buisson qui entrave l’ascension de votre pénible excursion…
Et sous le ciel brisé et éploré par la pluie battante, dans la rage de ce coup de tonnerre hurlant au-dessus des éminences, à l’ivoire d’un éclair venant violemment marbrer la nébulosité, là, sous ce jet lumineux et querelleur ; l’impensable et l’immondice se caricature. Tes deux sphères ambrées rentrent brutalement en collision avec la déliquescence de cette toile horriblement despotique et incompréhensible qui se dessine devant toi.
DANS LA FORET D’ALDER LAKE, EMERALD KINGDOM, ELVENDYR,
Un peu plus tard cette nuit-là.
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Aldrick. Putain, mais tu nous fous quoi, là ?!Damn ! Elle t’a retrouvé. Tu ne te demandes même pas comment. T’es plutôt prévisible en ton genre. Bouteille de Whiskey dans une patte, ton imposante et longue armature humaine affalée sur l’écorce miteuse d’un tronc d’arbre depuis longtemps haché, tes diaphanes anesthésiées se perdent dans la contemplation de la voute céleste qui enfin se délivre de l’orage et se délie des moutonneux nuages, pour admirer avec flegme ces jetées de diamants que comme une reine la nuit te livre sur sa toile d’ébène. Ce qui ajoute un petit quelque chose de tragique, un petit je-ne-sais-quoi de poétique, à ce crépuscule maudit et assassin.
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Hey ! Rick, tu m’entends !? Tu m’écoutes ?Espèce de sale bête, aux babines irrésistiblement courroucées en cet amer rictus, esquisse des Enfers qui se déchaînent en ton ornière alors que ton ouïe instinctivement fine s’attarde sur les échos que tu peux entendre rebondir au-delà le maze des arbres et te font imperceptiblement hocher la tête. Bien sûr que tu l’entends. Bien sûr que tu l’écoutes. C’est tout de même de Freyja qu’on parle, ici, là, maintenant, tout de suite. Tu lui dois au moins cette impassible docilité.
-
D’où tu te fais la malle comme ça ?! T'étais supposé nous aider. Ce sont tes propres paroles ! -
Ugh…-
Hin ? Quoi ? -
UGH ! Comme si le poids du monde entier t’écrasait le plexus solaire, tu daignes enfin redresser l’échine, pour venir t’asseoir en tailleur sur ton trône de bois rongé par les insectes, bouteille de fort dans une main, tu poses tes puissants avant-bras sur tes genoux alors que tes vertes somnambules viennent se poser sur la preste silhouette de Freyja qui fait les 100 pas devant toi. T’es un peu ivre, alors essayer de la regarder n’est pas choses simple et ne fait que t’étourdir que davantage.
-
Tu m’avais donné ta parole, Rick. T’avais promis de nous aider, il y a une sorte de désarroi, qui se cache en les miels et douceurs de sa voix. Elle n’est pas ici pour te faire la morale. Elle est ici pour comprendre. Comprendre l’Homme que tu n’es plus et celui que tu es en train de devenir :
Se sont les sixième et septième, depuis le mois dernier, Rick ! Si on ne fait rien pour les arrêter, les en empêcher, les corps ne cesseront jamais de pleuvoir…Et ce sera votre perte. Freyja est du même moule que toi. Expulsée des entrailles d’une mère qui ne la désirait pas, c’est au cœur d’Alder Lake que son avenir et destin se sont tracés. L’inconditionnel amour de Wilhelmina, votre mère adoptive, tous les deux, vous a sauvé. Souvent, dans ton exile, tu as rêvé à votre enfance. Paresseuse ombre d’autrefois, celle qui sur les chairs de ton front rembruni souffle les zéphires orgiaques des souvenirs innocents et immaculés. Vous vous complaisiez si bien dans ces beaux jours ensoleillés, jeunes loups intrépides, à l’aurore vous étiez déjà éveillés, parcourant les poumons verts du royaume oxydé en ces beaux matins du mois de mai, à la découverte du Monde et entrevoyant les merveilles que Mère-Nature avait fait éclore. À cette époque, ce que vous pouviez être jeunes et cons ! Jeunes et cons, mais comme cul et chemise. Inséparables. Des putains de siamois ! Deux petits autistes indépendants de l’autre qui ne se gênait pas pour se taper la crise de nerf, de se convulser sur le sol telles deux lanières de bacons frits dans une poêle, lorsque votre pauvre et vaillante mère essayait de vous séparer. Freyja. Ton âme binaire. Ton repaire. Cette partie de toi que tu ne renonces jamais. Bien malheureux, le Temps, assassin, a tué vos espoirs et ce bonheur, désormais, il ne brille que dans vos yeux d’enfants. Et souvent, dans ton exile, tu as rêvé à votre enfance.
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Ce n’est pas leur œuvre, Freyja. Ils n’ont pas tués ces mômes, tu assènes cette révélation, non sans mal, noyant ta tourmente en une longue rasade d’alcool, pour assoupir ce fiel qui te consume de l’intérieur depuis des années.
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Et comment peux-tu en être si sûr ? C’est à peine si tu les as regardés ! Un coup de poignard en plein cœur. Quelque chose se brise en toi. Comme une toile d’araignée qui après une ultime collision se prolonge sur une façade de verre devenue bien trop fragilisée pour encaisser quoique ce soit de plus. Les images, derrières tes paupières closes, défilent. Sinistre parade et cortège funéraire qui passent dans ton crâne, source limpide de ces flots d’autrefois qui arrosent votre présent bien aride de songes heureux. Comment lui expliquer ? Comment lui dire ? Par-cœur, à en devenir fou, tu t’es imprégné de leur signature et de leur mode opératoire. Tu sais comment ils frappent et comment ils le font. Ce n’est pas une question d’instinct, mais de souvenirs obsédants que tu repasses sans arrêt aucune dans ta tête. Minerva et Les Moustiques. (Ce surnom donné à vos enfants, même encore maintenant, il te fait sourire.) Ce souvenir, alors que tu rentres dans l’ombre, semble pâlir dans le rayon mortuaire, comme si un blanc linceul se posait dessus, pour les interdire de prendre la poussière…
Freyja entend enfin ce que tu essaies de faire taire dans le hurlement dissident de ton silence. Ce cri d’agonie qui traverse vos âges et les échos de vos mirages. Le pare-brise de son clair regard sitôt se gorge d’eau saline, les perles cristallines ne tardant pas pour venir valser à la commissure de ses paupières alors qu’elle se rapproche de ton corps stèle qui de plus en plus s’enracine dans les maux de cette terre malade.
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Qu’est-ce que je suis censée comprendre, Rick ? D’une douceur maternelle, elle étreint tes avant-bras de ses mains délicates, caressant tes carnes souffrantes de ses pouces et noyant son regard larmoyant dans tes yeux :
Il faut que ça cesse. Il faut que ça arrête. Reviens auprès de nous. Reviens auprès des tiens. Voilà plusieurs mois que tu erres et t’enterres dans l’immondice de ce monde que tu ne comprends plus. À recherche de la Source, de la racine même du Mal, du noyau impur qui gangrène ton propre monde. Vestiges purulents et déliquescents de ton univers laissé pour ruine. Simulacre d’une autre vie qui si loin s’en est allé. Pour comblé le vide atroce que tu as laissé derrière-toi, c’est Freyja qui est devenue l’Alpha et protège votre famille. Tu sais ta meute entre de bonnes mains. Freyja représente tout ce que Mina, votre mère adoptive, vous a laissé en héritage. Et souvent, dans ton exile, tu as rêvé à votre enfance.
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Merrick…-
Si tu me sors ces conneries de vivre ensemble ou mourir seul, Freyja, ce petit entretien se termine ici ! Plus violemment que tu ne le voudrais, tu t’éloignes de ta demi-sœur, te redressant sur tes jambes flageolantes et pataugeant sur le sol boueux, en proie à des hantises que tu n’as plus la force de faire face. C’est toi qui désormais fais les 100 pas devant elle, fuyant tes fantômes épars et chassant tes démons :
Ne me parles pas de lui. Ne prononce pas son nom. S’il nous avait enseignés… s’il nous avait appris… s’il nous avait appris à vivre libre, à ne faire véritablement qu'un avec notre véritable nature et la Nature tout court, à l’opposé de nous encagés comme des bêtes… des monstre… des aberrations ! Minerva… les moustiques… et puis tous les autres ! -
Tu es injustes.-
Je suis injuste ? Moi, Freyja, injuste ?! Un rire fielleux te brûle les lippes, immonde dans ta peine, tu assènes d’emblée :
Mais pour qui est-ce que tu te prends ?! Tu t’es regardée, un peu ? Tu crois que parce que tu fraternises avec les Natifs, les aide à vouloir mettre la main sur les Hunters, ça te lave de tout et te donne le droit de venir ici pour juger ce que je fais ou pas ?! -
Tu comptes faire quoi, Rick ? Te cacher dans les bois, à boire comme un trou, jusqu’à ce qu’enfin les assassins de ta femme et tes fils se pointent tout bonnement le bout du nez ici et t’avouent leur crime ?! T’es taré. Complètement taré. Tu as besoin d’aide. Laisses-moi t’aider, mon frère ! Elle ose pour défendre sa cause ! Emprisonné dans le cachot de ta propre révolte, périssant en la stèle de ton propre trépas, tes diaphanes enténébrées se posent sur Elle, dévisagent les traits éthérés de Son doux visage, et le vent s’engouffrant en les pans de ta veste est si froid. Un froid glacial. Un froid à mourir. Cette impression de mort, seuls deux déboires de ta mémoire la provoquent ; ta soif de vengeance et ton deuil inachevé. Tu ne carbures qu’à ça. T’es une putain de machine à tuer. Seulement, tu ne tueras point. Pas avant la fin de ton commencement. Pas avant d’avoir mis la main sur Eux. Ce qui se passe autour de toi, ce n’est que confettis et ne t’intéresse plus. Tu les veux Eux, tout entier et pour toi seul. Cette garce, chienne de vie, elle te le doit bien, non !?
Tourmenté, blessé, de ton lustre solennellement patibulaire, désormais tu surplombes celui de ta sœur, tes émeraudes vitrifiés de lumière et d’obscurité, plongent dans les profondeurs de Son âme fêlée et d’un funèbre murmure tu lui affirmes au creux de l’oreille :
-
Tu as tout compris, ma chère et tendre sœur… Parfois, il y a des choses si hideuses, monstrueuses, qui se dessinent devant toi. Dans toutes leurs nudités et laideurs, elles se dressent. Sulfureuses damnées… dos ployé, tu fermes constamment les yeux, trop épouvanté.
Et souvent, dans ton exile, tu as rêvé à votre enfance.
Bien malheureux, le Temps, assassin, a tué vos espoirs et ce bonheur, désormais, il ne brille que dans vos yeux d’enfants.