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 another life. (MALPHAS)

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Salem

nothing's gonna change my world
Salem

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BARGE DEPUIS : 14/05/2019
ROYAUME : Alder Lake, Emerald Kingdom, Elvendyr.



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MessageSujet: another life. (MALPHAS) another life. (MALPHAS) EmptyJeu 6 Mai 2021 - 16:11


I'll find another life. Somewhere on the other side. Fight to climb the spire. To reach the funeral pyre. Where plans and schemes. And hopes and dreams. Lay on the fire. And so becomes the world. A clouded string of pearls. As trumpets ring. And choirs sing. Of lost believers.


Relèves-toi.
Le cœur jamais plus ne respire et depuis c’est le désabusé hiver autour de toi. Immuable saison et ses myriades diluviennes, pâles et grêles. L’astre mère s’est couverte, a éteint sa flamme et parfois tu t’interroges à savoir qui peut bien se complaire à érafler le ciel comme ça ? Pour que partout autour de toi, tu n’en ressentes que les zéphires polaires et n’en constate que le poudroiement des dégâts. Ce monde qui n’est que confettis, au bout du compte. Relèves-toi. Pour préserver la bête du froid, bien que les pourtours stagnants s’altèrent vers ce blanc figé et sans voix ; limbes. L’ossature despotique affaissée, ton œil d’ambre et d’azur observe les veinures usés du ciment sous tes doigts ensanglantés. Un goût de fer inonde ta bouche, rouille sur tes papilles ; au loin un cerbère qui aboi aux éclats. Relèves-toi !

Fourvoiement. Là, tout près de toi, en cet ailleurs que tu ne peux jamais atteindre, allongée sur l'onde calme et ivoirin ; Sa longue crinière d’ébène et ces reflets couleur chocolat que tu aimes tant. Ta paupière alourdie embrasse un instant l’obscurité, parce que tu te sais être en train de rêver. Un rêve inouï de volupté, alors la lucarne de ton âme se révèle et hormis l’aspect de ton cœur ivre ; Elle te dédie Ses deux pierres d’Onyx, plonge en l’horizon de tes sibyllines céruléennes. Elle te sourit. Douceur qui fascine. Les liesses qui assassinent. La brume du plaisir aux diapres des tourments.    

« j'ai toujours su que c'était toi »

Relèves-toi, Salem !
Elle a froid. Elle frisonne. Et froides retombent sur ta carcasse les mordorées qu’Elle te concède, en s’empressant de nous quitter. Immuable saison et ses myriades diluviennes, pâles et grêles. Privé de chaleur et de sang, à la plaie du Destin, tu as tué mon instinct ; Relèves-toi, nom d’un chien !

Mes serres enracinées en tes viscères, je m’ébroue et m’aliène sous ta carne enduite de carmin. Enfin tu t’animes et à la célérité d’un éclat roules sur le dos ; évitant de justesse la savate qui vient achever sa preste descente dans le béton. La manœuvre est réitérée, la godasse revient à la charge, cloué au sol, tu te contorsionnes, contractes les abdominaux, empêches la collision de tes dextres, réputées broyeuses d’échines,  moulées à la plante de pied et la cheville. En tirant sur ta prise et te décalant sur le côté, c’est sa colonne vertébrale qui vient rejoindre le ciment alors qu’en tes veines c’est un magma ivre de goudron qui t’inonde ; pire qu’une machine, foudroyant, tu t’agites et te meus comme ces fatales fournaises et l’écume qui s’échappe de tes pores est louanges aux stupres de la géhenne. Létal, mais pas déloyal, tu lui donne le temps de se relever… frapper quelqu’un qui se retrouve déjà à terre ç’a toujours été pour nous d’une bassesse sans nom. Et dans l’attente, tu réalises que t’as l’orbite droit en flamme et accablé dans un torrent de douleur polarisé. Tu ne vois rien. Aveugle, à demi… Confettis. Tout ça n’est jamais que confettis. Tu ne ressens plus rien, Salem. Abusé. Violenté. Profané. Tellement dégradé et dépravé. Ce Monde te consomme et te boit jusqu’à la moindre cellule de vie. Engourdi. Gelé.  

Et lorsque vos ruines s’écroulent les unes sur les autres, s’entremêlent et s’entrelacent d’amont en aval vers ces essors primitifs, c’est à peine si tu ressens un soubresaut étrange lorsque, jusqu’aux deuxièmes phalanges, tu enfonces tes doigts entre ses côtes, pour à la force de tes cuisses et biceps le soulever de terre et le charrier en le faisant déhâler à travers de l’arène. T’as envie de l’entraîner avec toi… de le charrier dans cette preste et étourdissante spirale infernale ; comme s’il pouvait ajouter un peu de couleur ou de ses poussières à ces étranges reflets dissous et confus. Le dos de cette ombre d’une brutalité sans nom s’encastre dans les barreaux de votre cage et tu le vois dans ses yeux qu’auprès de toi il cherche et te demande l’alise. Un sourire dédaigneux te retrousse les lippes, sorte de folie diffuse ondoyant sur ton monstrueux visage ruisselant d’hémoglobine. Confettis. Tout ça n’est jamais que confettis… entre tes phalanges, c’est chaud, bouillant, poisseux et visqueux. Tu le réalises, parce que je m’en repais et m’en gausse. Pourpre rigole vomi de la poitrine décavée et qui d’une lenteur sinistre roule sur ton avant-bras. Morbide. Horrifique. Sadique. Et pourtant tu te promets de ne pas trop les faire souffrir.

L’organe mort au creux de ta paume, le pantin dénoué de ses ficelles s’écroule à la lourdeur d’une stèle à tes pieds. La Mort a déployée ses ténèbres d’ailes et autour de toi une foule s’immole comme un gigantesque feu de joie.

…et parfois tu t’interroges à savoir qui peut bien se complaire à érafler le ciel comme ça ? Pour que partout autour de toi, tu n’en ressentes que les zéphires polaires et n’en constate que le poudroiement des dégâts. Ce monde qui n’est que confettis, au bout du compte.
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Malphas

nothing's gonna change my world
Malphas

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MessageSujet: Re: another life. (MALPHAS) another life. (MALPHAS) EmptyMar 11 Mai 2021 - 17:31


Salem & Malphas

another life


Déflagration de joie et d'encouragement telle une inondation d'un paradoxe alors que la mort guette avec malice la conclusion d'un combat sanglant. Les cris frénétiques parviennent à mes oreilles comme un hymne à la cruauté, preuve que ce monde a tout simplement perdu toute humanité. Et pourtant, ma vie n'était pas bien différente si on regarde plus d'un an en arrière. Cette excitation ressentie au moment où l'Autre subit une douleur aigue, cette frénésie à se sentir tout puissant, instigateur de souffrance et maître de la mort. C'était aussi enivrant que la plus bonne baise que vous ayez jamais eue. Mes yeux sont pourtant hésitants à observer le spectacle barbare, mon estomac incertain s'il devait régurgiter les quelques bouchées de pain que j'avais réussi à ingérer avant mon quart de travail. Nous vivons dans un monde de dépravés et j'ai honte d'affirmer d'avoir été aussi taré que toute cette foule qui se réjouit de cette scène sanglante. Honte d'hésiter à apprécier ou m'enivrer de cette barbarie...

Relèves-toi, que je me surprend à penser alors que je surveille toujours distraitement du coin de l'oeil le déroulement du combat. J'ai presque oublié la besogne que je suis en train d'accomplir, soudainement inquiet par l'image d'un des deux combattants étendus sur le sol de la cage. Malgré que mes tâches habituels ne consistent pas à traîner près de l'arène, je trouve toujours le moyen de me faufiler derrière la foule pour observer discrètement le déroulement du combat lorsqu'il se retrouve sur la scène. Je me surprend même à volontairement éviter de me geler la gueule avant afin d'avoir la tête claire au cas où... Ce n'est qu'une ou deux heures de répits que j'offre à mon corps pour être là pour lui. Surprenamment, pendant ce court lapse de temps, ma culpabilité et mon mal de vivre me lâchent, me permettant d'être opérationnel et complètement sobre. Un bien court lapse de temps. Malheureusement, une fois ma tâche accomplie, je m'empresse de retrouver mon trou à rats et à me défoncer les narines. Une échappatoire inévitable pour survivre à toutes ces images d'horreur.

Ma mâchoire se crispe lorsque Salem retourne sur ses pieds et riposte avec son agressivité habituelle. Je serre le bout de bâton que je tiens entre mes mains, tellement fort que je pourrais le casser en deux, et me retiens de lui crier des mots d'encouragement pour qu'il puisse survivre. La mort d'un autre pour assurer sa survie. Pourtant, j'avais croisé l'autre gaillard dans les cachots, lui avait apporté ses plateaux de nourriture infecte, l'avait vu gagné presque aussi souvent que Salem des batailles à mort. Mon camp est malgré tout bien clair. Ma respiration devient néant alors que j'observe le poing dévastateur du lycan s'enfoncer dans la poitrine de son adversaire. Mes paupières camouflent un regard soulagé au même moment où la foule hurle à la victoire. Mes oreilles bourdonnent et ma tête tourne légèrement par une pression énorme qui s'évapore de sur mes épaules crispées. Soulagement égoïste alors que la mort a encore frappé ce soir.

« Ramènes-moi l'avorton ! » que j'entends hurler parmi le brouhaha.

Je relâche aussitôt mon emprise sur la serpillère et me dirige sans hésitation vers la cage servant de ring de combat. Celui qui me réclame m'aperçoit rapidement parmi la foule et m'attrape par la nuque dès que je suis à sa portée. Il me lance en direction du vainqueur sans ménagement et je dois m'appuyer sur la cage ensanglantée pour ne pas perdre pied.

« Rapportes-le dans son trou. »

Je grince des dents, habitué à me faire traiter comme un pauvre esclave, mais conscient des conséquences si j'avais le malheur de riposter. De toute façon, ça pourrait être pire... Les Hunters savent que trop bien ce qui arriverait s'ils s'occupaient eux-mêmes de ramener le lycan dans sa cage après un combat. La bête est réveillée, attisée, meurtrie. Ils m'avaient pris comme cobaye, se foutant bien si je me faisais décapité dans le processus, mais il s'avère que je suis bien le seul à être en mesure de le ramener dans son antre sans qu'il ne fasse trop de vague. Ils ne cherchent pas plus loin pour comprendre et me laissent faire la besogne et même panser ses blessures graves.

Avec précaution, je m'approche de Salem et dépose doucement une main sur son épaule. Au simple touché, je peux sentir qu'elle est déplacée. Je cherche son regard afin qu'il ne me prenne pas pour un de ses bourreaux et me déplace doucement à ses avants pour entourer son bras encore valide autour de mes épaules. Il est amôché, quelques points de suture seront de mises. Sans rien dire, je l'entraîne doucement au travers des spectateurs en délire pour ensuite atteindre les ténèbres des cachots. Des gardes nous escortent jusqu'à sa cage dédiée, comme on allait tout simplement se mettre à courir pour quitter cette place de merde. J'aide partiellement Salem à s'immiscer jusqu'à cette couverture défraîchie qui lui sert de "lit" et le supporte comme je le peux pour qu'il vienne s'y asseoir. Tel qu'à leur habitude, les gardes lancent sans aucune considération ma petite trousse de premiers soins qui ne contient que le strict minimum: désinfectant, aiguilles, fils, pansements... Ils referment brusquement la porte et la verrouillent sans s'inquiéter des risques que je peux faire face. Je me fous bien de ce qu'ils pensent. De toute manière, si Salem avait le malheur de s'en prendre à ma tête, les ombres sont suffisamment denses ici et je suis assez sobre pour les utiliser à mon avantage.

Déposant la trousse à portée de main, je m'accroupie devant le lycan et lui saisit brusquement le menton pour lui relever le visage.

« T'as une sâle gueule, » que je constate sans l'intention de faire un jeu de mots bidon.
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Salem

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Salem

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MessageSujet: Re: another life. (MALPHAS) another life. (MALPHAS) EmptyVen 14 Mai 2021 - 12:13


I'll find another life. Somewhere on the other side. Fight to climb the spire. To reach the funeral pyre. Where plans and schemes. And hopes and dreams. Lay on the fire. And so becomes the world. A clouded string of pearls. As trumpets ring. And choirs sing. Of lost believers.


Les beuglantes et hululements. Ces miasmes tumultueuses arrachées de ces infâmes poitrails qui se gaussent et s’aliènent de nos ignominies. Ta calomnie. Ce cri des âmes absentes. Ces félicités et mièvreries absurdes. Ode à ta décadente notoriété. Ton sonnet des limbes. Ces voix et ces chœurs, ces orchestres et adulations fébriles qui comme l’astre flavescent mourant vers la terre ne font jamais frémir nos nobles poussières ; bien qu’elles dansent autour de nous à la manière d’une gifle. Morsure. Et en les fibres intimes de ces éthers viciés, un trou se creuse comme quelque chose se crève. L’azur qui se lasse de contempler ces silhouettes fantômes encensés, houles des mauvais jours plein les yeux, Dieu qu’il semble plus doux et serein ainsi assoupi dans le cimetière de ta paume ; ce palpitant cramoisie et bouillant dans les ondes.

Déchiré par l’éclair et voltaïques sont tes nerfs. Balloté dans la risée et battu dans les zéphyrs. Bave d’écume et myriade de brume. Le cyclone te fauche et tu en échappes ce qui nous gausse. Le retentissement visqueux et spongieux absorbe tous les sons. Écho mat. Sorte de catalyseur horrifique, nuage noctulescent. C’est l’œil enténébré du cyclone qui t’aspire ou contemple la bête de foire que tu es devenu. Ce rien nocturne qui se rempli de sang et empourpre la lune. Plus de lueur ou de diurne pour nous ; promises et salissantes sont ces protèges de soufres pestilentes. Tu contractes et détends le poing, là en-dessous de la liqueur vermeil se sont tes doigts tuméfiés et jointures écorchées qui se lamentent. Une lance à la fois de feu et de glace nous transperce l’épaule. Ton orbite abîmé sert de foyer aux embruns de supplices aveuglantes et miroitantes. Seulement dans l’œil du cyclone le mutisme effraie et le calme terrifie. Lové sur tes douleurs humaines, vautré en ces misères sans bornes qui te font te sentir si seul et abandonné ; mes serres s’enracinent en les replis visqueux de ta carne pour que jamais tu m’oublis. Moi. Ton éternel sursit. Tu me dois la vie. Je te maintiens en survie. Lacune. Confettis.

À tour de nuit, à tour de soir, si noble dans ta sublimité sereine, l’œil valide ballotte et se brise sur les récifs de ces sourires souverains et parieurs qui nous acclament ; esclave et invaincu, nous savons qui saluer lorsqu’on se sent doucement mourir… lentement dépérir.

Là où la douleur se réverbère, ici en ces pourtours grêles et frêles, à travers les charniers et la charogne ; un repaire à la pureté salvatrice des suaires. Oh, que le globe accablé de noirceur se fêle de mille éclats de rayons de lune. Sa main sur ton épaule, sa vie sur ta mort, son regard éveillé en tes yeux abîmés et enfin peux-tu t’assoupir au fond de l’aven.

Malphas.
Après tant de souffrance.
Un peu de délivrance.
Malphas.

• • •

« T'as une sâle gueule, »

Comme une jetée de goudron, en l’océan sépulcral et froid de ton œil valide, c’est la scintillation d’or et d’ambre de mes diaphanes de bête qui reluit. Moi repus, toi vaincu, ta gueule devient bouche et ta tristesse devient vaurienne ; la commissure de tes lippes enflées et fendillées s’étirant douloureusement vers ce semblant de sourire qui si rarement plane sur la glaise de tes traits sévères et brutaux. Ta mâchoire ankylosée dans le reposoir de sa main, nos crânes inversés se superposent et le songe de le regarder comme s’il s’agissait de la première fois nous revient. Amour bipolaire.

- On… on ne peut pas dire que tu sois une œuvre d’art non plus, tes cordes vocales se cassent à cette simple brimade, ta voix se lasse à peine qu’elle s’ébroue. Tu ne reconnais plus ce que tu entends. Tu étais autrefois plein de verve et de répartie. Mais l’isolement et le chagrin t’ont réduit vers ces assauts de l’inconnu et jusqu’au bout de cette nuit tu es devenu cette ombre nonchalante et cynique. Cette volute de poison épars et fuligineux qui parfois se mêle et jumelle aux brumes éphémères de cette vieille âme torturée qui proche ou loin de toi te fait écho. Complicité incendiaire. Votre histoire ne date pas d’hier et les souvenirs bien que délétères n’est plus ce prélude aux ornières. Paradoxe.

Malphas est devenu cette personne phare. Celui que tu attends, en le centuple de ta grande nature immonde, moi folâtrant ces exhalaisons de pestilence et de déjection en ma niche abdominal ; cerbère aux abois qui retrouve une sorte de loi lorsque l’incube repenti appose sa bonne foi. Il est aussi brisé que toi. Il est aussi perdu et démuni que toi. Il t’aura fallu perdre ton humanité, lui la récupérer, pour que vos malédictions s’écument d’une seule et même vague. Toi chien et lui plus aussi mutin.

« salem. »

Sa voix, comme pour cuire tes pourritures à point, elle passe avec les malices d’une fée et tes cieux tourmenteurs observent ton Amour Décomposé. Immortelle, limpide et belle. Une poésie blasphématoire que le monde d’ici-bas n’entend pas la verve et la supplique beauté. C’est ton cœur qui s’étend, s’ouvre et respire. Mais la Muse est malade et rapidement se fane. Elle te hante.

Mais Malphas exorcise le vieux manoir hanté que tu es. Amour bipolaire.
Ta main valide, tremblante, encore pulsante de l’hécatombe, doucement se lève et vient saisir le textile miteux de son maillot ; tu t’accroches à lui et viens apposer la lourdeur de ton front tout contre le sien. Tu fermes les yeux au contact de vos épidermes, ce petit peu de chaleur humaine que tu ne bénéficies plus désormais. D’une ébauche lente, mais salvatrice, les pourtours de ténèbres et de barreaux s’effacent. L’horrible toile s’étiole et les échos terribles au loin abordent un hymne moins dysharmonique. Étrange et reposant.

- Je t’avais promis une éternité de misère, Malphas. Tu m’avais garanti un sempiternel Enfer.

Mais maintenant que vous en souffrez encore tous les deux…

- Nous allons traverser ces limbes ensemble. Je te délivre de mes tourmentes, pour que les tiennes se veuillent moins affligeantes.

Ton poing se resserre contre le bout de tissu, tu redresse la tête et ouvres les yeux.

- Tu peux arrêter de le chercher. Mon pardon ? Tu l’as trouvé. Gagné. Même si je risque de te maudire pour le calvaire que tu t’apprêtes à me faire subir.

Un peu d’humour, baume sur tes plaies bientôt tourmentées de réparations et guérisons. Malphas a raison ; t’as une sale gueule et il va rafistoler tout ça.

Amour bipolaire.
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Malphas

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MessageSujet: Re: another life. (MALPHAS) another life. (MALPHAS) EmptyDim 23 Mai 2021 - 12:31


Salem & Malphas

another life


Un souffle audible traverse mes narines alors qu'un début de sourire étire la commissure de mes lèvres. Toujours la réplique teintée d'une pointe d'humour et de sarcasme malgré les circonstances mélodramatiques. La rivalité qui nous a animée pendant toutes ces années a créé une dynamique bien unique entre nous deux. Et à quelque part au fond de ce coeur défraîchi qu'avait été le mien, j'appréciais cette joute verbale et je recherchais toujours et encore ces échanges. Je ne peux pas dire ressentir autant de satisfaction à ces insultes mutuels - surtout maintenant que le contexte de nos vies semble s'être dégradé de manière incontrôlable - mais ça m'apporte tout de même un sentiment de familiarité. Dans le bordel de notre déchéance, c'est bien la seule chose à laquelle j'aspire m'accrocher à cet instant. Je parviens à décortiquer rapidement les blessures à panser sur son visage boursouflé et ensanglanté; coupure profonde au niveau de l'arcade sourcilière droite, nez visiblement meurtri mais pas fracturé, mâchoire enflée qui commençait déjà à bleuir, plusieurs éraflures sur son derme mais rien de bien grave.

Au moment que je relâche son menton pour débuter ma besogne, je sens la poigne insistante du lycan me saisir le chandail et son front lourd venir s'appuyer contre le mien. Je sers aussitôt les muscles de ma mâchoire, incertain et tout à coup mal à l'aise de ce soudain rapprochement. À ses paroles, mes paupières camouflent un regard torturé par la culpabilité de mes gestes passés. Cette rivalité, je l'avais chéri pendant si longtemps alors qu'aujourd'hui je la regrettais presque. Une partie de moi est reconnaissante d'avoir préservé un semblant de relation avec Salem alors qu'une autre aurait souhaité cette complicité bien avant cet instant. Mon coeur se serre douloureusement dans ma poitrine alors qu'il promet de se serrer les coudes pour se sortir de cette misère. Aussi égoïste puisse être cette pensée, je suis soulagé que ma route ait pu recroiser la sienne dans ma nouvelle vie. La souffrance que nous partageons, ces vices que nous avons perpétué, cette chimie que nous avons créé. Certes, jamais je ne pourrais souhaité qu'il subisse autant de maltraitance, mon âme d'humain ne peut espérer tant de douleur, mais je ne peux m'empêcher d'être reconnaissant de l'avoir ici, avec moi. Sans comprendre et sans le vouloir, Salem devient mon ancre, cette petite lueur d'espoir que mon âme en perdition avait besoin pour retrouver la surface. Trouver un sens à cette culpabilité du passé et ces années mortelles qui me restent à vivre. Mes mains deviennent soudainement moites et je me surprend à étirer un sourire léger sur mes lèvres. Son pardon. Jamais je ne l'aurais demandé, ni même souhaité. Un étrange frisson me parcourt et une pensée incongrue me traverser l'esprit; ne jamais m'éloigner de lui.

Un bref moment qui se brise aussitôt que ma raison me frappe. Les traits de mon visage se durcissent rapidement alors que mon front se décolle du sien. Je fuis son regard, saisissant la trousse de premiers soins à mes côtés pour m'occuper les mains et les pensées.

« Fais gaffe, tes paroles pourront être retenues contre toi dans quelques minutes, » que je réplique sur le même ton humoristique.

Je tente d'ignorer cette chaleur et cette tendresse qui m'a soudainement envahie et me racle nerveusement la gorge. Je me concentre alors sur son épaule déplacée et, toujours en fuyant ses prunelles azures, j'examine l'articulation probablement douloureuse. Je positionne une main sur son épaule et l'autre saisit son bras d'une poigne ferme.

« C'est le bon temps de me maudire... »

Ma main effectue une pression soudaine sur son bras alors que l'os retourne dans son nid d'un craquement sonore et désagréable. Sorry, bro. Elle restera sensible pour au moins deux jours, mais son bras sera comme neuf. Sans ajouté rien de plus, je me désinfecte les mains et me concentre cette fois sur cette vilaine coupure au visage. L'air sérieux, j'éponge le sang sur sa plaie, toujours pris d'un inconfort. Histoire de calmer mon propre malaise, je décide de poursuivre la conversation.

« Tu viens probablement d'éliminer la plus grosse brute qu'ils avaient en réserve... les autres qui restent ne feront pas le poids contre toi, » que je lui révèle d'une voix basse pour ne pas attirer l'attention des gardes. « Ils ne te mettront pas dans l'arène avant un p'tit bout, le combat serait trop déloyal, la foule n'aimerait pas. »

À moins qu'ils dénichent une bête sauvage dans la nature... Je tente de lui implanter une pointe d'espoir, un semblant de lumière pour qu'il garde le cap. La dernière chose que j'espère, c'est qu'il sombre dans les abysses suite aux horreurs qu'il a pu instiguer. J'ai besoin de lui. Comme il a probablement besoin de moi. Mes mains s'affairent bientôt à recoudre la plaie, faute de pouvoir panser ses blessures plus profondes.
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Salem

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Salem

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MessageSujet: Re: another life. (MALPHAS) another life. (MALPHAS) EmptyLun 31 Mai 2021 - 12:12


I'll find another life. Somewhere on the other side. Fight to climb the spire. To reach the funeral pyre. Where plans and schemes. And hopes and dreams. Lay on the fire. And so becomes the world. A clouded string of pearls. As trumpets ring. And choirs sing. Of lost believers.


Jadis… vos vies n’étaient jamais que le fourmillant banquet des âmes, où dans les replis copieux de ce festin des rois s’ouvraient les cœurs et à flot coulait le précieux nectar carmin sur vos lippes avides. L’Attrait de l’Horreur où à quelque part pâmé dans les dégâts, un stupre t’attirait irrévocablement à Lui et où dans les crimes fomentés tu te sentais renaître. Revivre. Peau contre charogne enlacées dans la ronde de ces valses macabres que vous guidiez, pendant que se fatiguaient les myocardes tambourins et se cassaient les cordes de violons de ces nerfs affligés ; tu pouvais vous entendre vous essouffler et vous ébrouer pour un seul et même dieu : le Chaos. C’est dans le Chaos que tu l’as trouvé. C’est sur le Chaos que vous avez régnés. C’est le Chaos qui vous a unifiés. C’est le Chaos qui vous a également brisés. C’est dans le Chaos que tu t’es senti le perdre.

Et c’est dans le Chaos d’aujourd’hui que tu le retrouve. À croire que dans la géométrie des astres, vous n’êtes destinés qu’à ça ; humer le soufre, vous noyez dans les nuances badines et furibondes des pervertisses malsaines et humiliantes. Souillés, vos carnes repentantes se condamnent à inlassablement dégouliner vers les sous-sols de l’Humanité où grouillent sur les terres arides et infertiles des morts plus joyeux que vous. On dit de toi qu’il est pénible et point aisé de gagner ta confiance. On dit également de toi qu’il est laborieux et quasi impossible de t’en dépouiller une fois celle-ci accordée. Dans la sépulcrale moiteur de vos hiers, dans le clair-obscur du présent, dans l’étourdissante ronde de vos débauches, de vos cruautés assassines, d'alcool en abondance, de stupre, de volutes fumées et de nuits sanguines ; la frimousse qui se tient là devant toi n’évoque pas la fièvre mal éteinte de ses Trahisons passées, mais ce Phare resplendissant qui depuis l’aube de tes abyssales obscurités, à l’angle de ton œil fou, se dresse comme un impérial nonchaloir sur tes horizons à jamais incertains. Qui d’autre peut te comprendre, sinon Lui ? Qui d’autre peut approcher à la fois et l’Homme et la Bête, sinon Lui ? Qui d’autre peut te briser et te réparer, sinon Lui ?

Silena. Bloom. Ariana. Malphas. Kingsteen. Même Phoebe.
Ô ces moires, ô ces éclairs sublimes dans la nuit, ô ces émois distordus, c'est à eux que tes plus belles richesses sont confiées. C’est pour Elle, Silena, que tu te bats et c’est pour Lui, Malphas, que jamais tu ne plies le genou. Tu es quelque chose de grand et d’invaincue, lorsque tu aimes, Salem. Tu es quelque chose d’infiniment triste et pitié lorsque le Naître et le Mourir s’invitent aux portes de ces âmes-sœurs. Tu jures dans la nuit. Tu t’égares dans les éclaboussures des clartés errantes. Tu exploses par myriades clairsemées avec elles, tu te confonds à l’exploitation de leurs espoirs brisés, de leurs pleurs infatigables et les braises moribondes reluisantes d’agonie dans le lointain des âges.  Et moi je règne sur ces vestiges poussiéreux qui étaient autrefois un cœur, docile et à la fois claquemuré dans tes délires sacrés et tes promesses sans mesures ; l’Enfer d’ici je le contemple et en hume ses écœurantes ardeurs. Du fond de ta bouche, parfois, ma gueule te sourit et te gausse ; seulement tu demeures indifférent. Indolent d’une seule et même litanie qui en boucle résonne jusque dans les confins de mon inertie : notre lune mère nous reviendra et enfin cet air de Pur Crime que l’on respire pour rester en vie, en nos poumons enduit de suie, s’essoufflera avec ivresse ! Échoué sur l’infernale grève, je me relèverai et te reviendrai avec une carne de fer, des membres d’acier, un manteau de fourrure plus sombre que la nuit, les orbites des yeux fauves inondés de ces écumes pernicieuses inhalées ; on te croira d’une race plus forte, toi le cabossé et abîmé… forgé pour devenir ce chien de l'Enfer ! Tu seras supérieur. Tu seras brutal et oisif. Tu seras immonde et plus tard odieux. Tu seras Monstre et éblouissant de Laideur. Tu seras aussi Mieux que Pire. Enfin seras-tu capable dans la ronde des cendres, des pleurs, des funérailles et des adieux invoqués ; de La revoir… Elle. Ce velours léger et évanescent d’Idéal et de Beauté Mortelle ! Trouver Son âme que tu recherches, qui te rôde autour comme les fantômes sans patrie traînent. Une caresse, un sourire apaisé, peut-être ? Pour sitôt La perdre et comprendre qu’enfin Elle a trouvé le chemin vers le Repos Éternel. Tu vas La venger. Tu es quelque chose de grand et d’invaincue, lorsque tu aimes, Salem. Tu es quelque chose d’infiniment triste et pitié lorsque le Naître et le Mourir s’invitent aux portes de ces âmes-sœurs…

Avec vivacité, la Soie Rasoir d’un glaive assassin transperce ta carne frémissante, ensorcèle et délie dans ton os remboité une lézarde voltaïque foudroyant tes nerfs engourdis et grouillant tout du long de ton membre endolori. Comme une jetée de goudron dans l’océan furibond et trouble de tes yeux, mes lueurs d’ambre et d’or se propage alors que du tombeau ouvert de ton portail c’est mon zéphire de bête mortifiée qui d’un rugissement inhumain remonte dans le cantique de ta voix d’Homme Supplicié ; aliéné par la torture, mes serres de cerbères semblent vouloir mourir et disparaitre dans les sentiers rougeoyants de tes tendons molestés alors qu’à quelque part entre la torture, dans la géhenne abdominal, mes lestes torsades de chien fou s’enroulent autour de tes entrailles révulsées et sembles-tu entendre le craquement sonore de ton épine dorsale, lorsque martyrisé tu ploies l’échine alors que la mienne déchainée se cambre ; animée par l’instinct de conservation… que tu étouffes au plus profond de toi, pour un peu m’adoucir et m’empêcher de remonter à la surface. Ta main tremblante forme un poing, tu abaisses les paupières sur tes inhumaines douleurs et peux-tu doucement faire le vide à l’intérieur de toi.

Tu sens ses mains raccommodeuses quitter ton épaule fragilisée, une bouffée d’oxygène me balaye la truffe comme l’air de nouveau rempli tes poumons. Du coin de l’œil, malingre, nous contemplons les pourtours de sa silhouette s’activer et finir par revenir dans notre champ de vision. Crois-tu voir dans l’écume ses traits soucieux et méticuleux, mais le picotement fourmillant dans l’essaim béant et sanguinolent de ton arcade droite une nouvelle fois vient de manière fugitive parasiter ta vision de douleur. Easy Tiger, with me and my beautiful face !

Dans les safranés et les grimaces incommodées qui te froissent le minois, il y a un peu de mes sagesses et mortuaires raffinées qui assouplissent tes traits, lorsque je viens m’asseoir sur tes idées noires et dresse l’oreille sur les constats que nous partage notre guérisseur :

- Il était à l’issue de notre exorde. Un loup pur sang. Plus vieux et plus fort que moi.

Toi l’Alpha. Tu réfléchis alors.

- Tu as raison, Malphas. Je ne retournerai pas là-bas de sitôt. Ce n’est cependant pas pour le divertissement de la plèbe, mais pour les desseins d’Elias. Le Moon Child Domain est une monumentale farce. Un écran de fumée. L’enjeu véritable et ce qui est en train de se passer ici ? C’est plus grand et plus gros que nous.

Ton œil valide et vitrifié d’effroi cherche désespérément son regard.

- C’est un génocide, Malphas. Ils laissent les plus faibles s’entredéchirer et les plus forts s’entretuer. Nous nous exterminons. Je suis le Glaive et eux l’Offrande. Elias n’a pas assez d’hommes pour tous nous anéantir, mais moi le suppôt de ce tyran je suis assez désespéré pour tous nous regarder mourir !

… à l’angle de ton œil fou, Il se dresse comme un impérial nonchaloir sur tes horizons à jamais incertains. Qui d’autre peut te comprendre, sinon Lui ? Qui d’autre peut approcher à la fois et l’Homme et la Bête, sinon Lui ? Qui d’autre peut te briser et te réparer, sinon Lui ?

Ta main valide et bouillante vient saisir sa nuque, palpant ses cervicales entre tes frémissantes phalanges alors que tu ajustes ton visage tuméfié à la hauteur de ses mirettes.

- Je vais avoir besoin de toi, mon frère. Pour tous nous sauver, je vais avoir besoin de toi. Tu seras mes yeux et mes oreilles. Il y a un maillon faible dans ces chaînes d’esclaves qui nous remuent : Heidi. Le bras droit d’Elias ?

Tu es quelque chose de grand et d’invaincue, lorsque tu aimes, Salem. Tu es quelque chose d’infiniment triste et pitié lorsque le Naître et le Mourir s’invitent aux portes de ces âmes-sœurs…

- Elle est le fuel. Toi, l’étincelle. Elle manigance quelque chose et je veux savoir ce que c'est. Tu vas devoir gagner sa confiance. Tu vas devoir être prudent…

Insurgés.
Vous allez tous devenir des Insurgés.
Votre Exorde.
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Malphas

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Malphas

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MessageSujet: Re: another life. (MALPHAS) another life. (MALPHAS) EmptyLun 14 Juin 2021 - 12:06


Salem & Malphas

another life


Une main déposée derrière son crâne pour le stabiliser, l'autre s'improvise couturière d'une profonde entaille qui traverse son sourcil ensanglanté. Je me concentre sur cette aiguille et ce fil qui viennent rapprocher les deux extrémités de peau séparé par un coup violent dont il a été victime. Le sang, la chair meurtrie, ça n'a visiblement jamais été une phobie, ayant au contraire recherché ce liquide carmin pendant une quarantaine d'années. Étrangement, malgré ma mortalité et mes incalculables vaines tentatives de retrouver la frénésie que me procurait la souffrance d'autrui et le goût rassasiant de l'hémoglobine, une part de moi se languit toujours d'assouvir une soif inassouvie. Et pourtant, mon corps sait fermement que de boire son sang n'apaisera nullement cette envie indéniable que seuls les vampires peuvent partager. Heureusement, malgré cette sensation étrange de soif, je n'ai plus les mêmes pulsions qu'il y a un an. Car je sais que d'y succomber me rendra malade et je serai tout simplement inutile pour Salem. Il a besoin de toute ma sainteté d'esprit, de ma vigilance et de mes habiletés. Ce n'est pas le moment de succomber à mes vieux démons qui n'expriment que l'égoïsme de l'être pêcheur que j'ai pu être. La noirceur des lieux et mon odorat d'humain aident à ignorer le liquide rougeâtre qui teinte mes doigts délicats. Rester concentrer sur ma besogne et ignorer tout autre émotion qui peut m'habiter à cet instant.

Sans quitter mon travail des yeux, mon visage se crispe de plus en plus alors que j'écoute les mises en garde du lycan. Je me suis toujours douté que les combats à mort organisés par les Hunters n'étaient qu'un voile de fumée, une façade pour camoufler des idéaux encore plus odieux. Mais je n'ai jamais eu le courage de m'y attarder plus longuement. Aveuglé par ma propre souffrance, je désirais seulement obtenir quelques billets verts pour aller ensuite engourdir davantage mon esprit torturé par des souvenirs barbares. Et puis, je n'ai jamais eu la prétention de croire que je pouvais rivaliser avec cette bande de malfrats, moi, mortel, pouvoirs engourdis par mon poison. Pourtant, cet homme réussit à me faire oublier mes vices et mes tragédies, espérant pouvoir l'aider au mieux de mes capacités. Je m'indigne intérieurement d'entendre que des humains munis d'une âme s'acharnent à faire souffrir des êtres qui n'ont jamais demandés à être qui ils sont. Des bêtes mal comprises et mal aimées. Mes soucrils se froncent et ma mâchoire se serre de plus bel alors que le nom d'Elias est porté à mes oreilles. Certes, son nom circule en ces lieux, des rumeurs se promènent. Salem ne fait que confirmer ce qui a déjà été dit entre les barreaux de ces cages.

Mes doigts terminent à peine de recoudre cette arcade ensanglantée, j'ai tout juste l'occasion de relâcher ma prise sur son crâne, que je sens une main ferme et insistante me saisir le nuque. Il m'oblige à relever le regard, plongé mes mirettes dans le bleu profond des siennes. Mon coeur arrête momentanément de battre, déstabilisé par cette nouvelle proximité. Et pourtant, je ne peux m'attarder sur cette étrange sensation qui me tiraille le bas ventre, mon visage se décomposant en une expression confuse. Moi ? Sauver toutes ces âmes encagés ? Toutes ces victimes des idéaux perfides des Hunters ? Je deviens soudainement un gamin sans défense, mon regard exprimant toute cette impuissance qui m'habite depuis des mois. Comment peut-il remettre sa vie entre mes mains ? Je n'ai pas sa carrure, je n'ai pas sa force, je n'ai pas sa prestance, putain ! Comment un pauvre junkie comme moi peut parvenir à manipuler et déjouer une chasseresse comme Heidi et un tyran comme Elias ? C'est du suicide.

« Salem... » que je parviens finalement à murmurer d'une petite voix presque tremblante.

Je vois bien ce feu qui l'anime. Cette bête sauvage qui rugit dans sa cage. Elle ne survivra pas bien longtemps entre ces barreaux... Je le vois, s'affaiblir avec le temps, les entailles se faisant de plus en plus profondes. Suis-je réellement son seul espoir ? Mon manque de confiance me fait douter, mais je sais au fond de moi qu'il n'existe pas d'autres options. Quelle utilité ai-je dans ce monde de dépravés si ce n'est que de tenir tête aux tyrans et aider mon seul et unique allié à se sortir de cette merde ? L'air s'engouffre lentement par mes narines, mon regard affrontant toujours le sien avec le peu de courage qu'il me reste. Il n'y a pas d'autres options. Il le sait. Et je commence peu à peu à le comprendre.

Ma main imite la sienne, venant lui saisir la nuque et rapprochant de nouveau nos fronts. Mes prunelles se camouflent derrière mes paupières légèrement tremblantes alors que je me laisse submerger par cette étreinte.

« Compte sur moi. J'vais vous sortir de ce trou et ils payeront pour tous ces morts. J'te l'promets. »

Sans comprendre comment elle est apparue, une flamme s'embrase au creux de mes entrailles, sentant cette urgence de justice m'habiter soudainement. Ils doivent payer. Il n'y a plus aucun doute dans mon esprit, ils doivent tomber de leur trône et subir les foudres de leur karma. Ma main serre un peu plus la base de sa nuque afin de lui transmettre cette certitude qui m'anime.

Trust me. They will fall.
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