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 american haunting. (LORELAÏ)

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Derek Morrow

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Derek Morrow

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MessageSujet: american haunting. (LORELAÏ) american haunting. (LORELAÏ) EmptyLun 1 Mar 2021 - 12:00


Don't know how to numb it.
♫♪♫
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Première nuit.
03h00 AM.

La coupole céleste, l’air, depuis des jours, se charge ou s’abreuve d’électricité, d’humidité et de grisaille. Il est donc normal, ma chouette, que cette nuit, le ciel alourdi se déchire dans la zébrure opaline de quelques rares éclairs épars et qu’au loin dans l’aube à en devenir résonne les grondements du tonnerre ! Vestiges ou réminiscences d’outre-vie, aux parois barbouillées et tapissées par les nuances pourpres de la Guerre, de si bonne heure, il n’est jamais rare de me voir errer dans la poussière du silence et l’écume du crépuscule. Mœurs d’une vieille chouette débridée qui à tour de nuit et de garde veille sur la sécurité de son nid alors que le hibou frangin s’occupe de la fermeture du Devil’s Tail et risque de dormir chez Majandra ensuite…

Double check. Je suis obsédé par les double check. Les portes sont-elles bien verrouillées ? Les fenêtres toutes bien fermées ? Personne n’est rentré ? Pas d’intrus à la cave, au grenier et ou l’étage supérieure ? Crois-le ou non, ma chouette, mais cette subtile et bienveillante paranoïa/habitude n’est pas une séquelle laissée par l’Armée. Jadis père de famille surprotecteur, ces rondes et patrouilles nocturnes se sont immiscées dans ma routine du soir à la naissance d’Hailey et sont désormais manies viscérales chez-moi. Dans une ville comme RevealDown, je ne vais pas te le cacher : ce petit rituel d’aliénation compulsive est un trait de personnalité nécessaire et voire vitale ! Pour ne pas trop faire psycho, toutefois, j’ai troqué au fil des mois la batte de baseball contre un mug de café bien fumant entre les paluches et ma dégaine d’agent de sécurité à deux sous arbore dorénavant celle d’un gars insomniaque qui zone et vadrouille pacifiquement sur les diverses étages de la maisonnée. Les portes sont verrouillées et les fenêtres fermées. Je n’ai croisé personne durant ma ronde alors je me permets un fugitif ricochet au salon, pour aller attraper sur la table-basse mon Smartphone. Distrais par le bonne nuit que j’envoie par SMS à June, le bon matin que j’écris à Phoebe et l’envie plutôt grivoise qui me prend d’envoyer un sexto à ma toubib préférée, je ne regarde pas vraiment où est-ce que je peux bien déposer mon mug à café sur la table-basse et c’est après avoir entendu le clapotis typique de la céramique qui par fragments clairsemés se casse sur les lattes de bois que j’en conclu que j’ai vraiment mal calculé mes distances et que ce café colombien fraichement moulu est un triste et navrant gaspillage !

Quatrième nuit.
3h00 AM.

Il pleut des cordes.
Et il fait froid.
Une morsure polaire qui te transperce les chairs et qui te glace jusqu’à l’os !

En sursaut, je me réveille, le palpitant pulsant son incroyable chamade jusque dans la membrane des esgourdes. Sorte d’acouphène vraiment très désagréable et qui durant un temps me désoriente alors que je me redresse en position assise dans mon lit. Les lourds tambours d’un tonnerre lointain me font tourner le blême visage vers la lucarne, l’azur anesthésié d’un rêve suspendu allant contempler l’averse nocturne nappant les brumes et engorgeant une mer qui par grandes houles se déchaîne et se brise sur les berges. Abrutis par les affres et mystères de mon utopie maintenant réveillé, il se passe une poignée de secondes où je ne saisis pas véritablement l’étrangeté de la situation, les griffes acérées du vent laissant courir ses frissons incisifs sur ma couenne dépouillée du moindre lambeau de draps ou plaid alors que le parquet de ma chambre est martelé par la colossale tourmente. Les gouttes de pluie et les rafales de vent balafrant les volets, rideaux et le carreau tout grand ouvert de la fenêtre…

À ce point dazed & confused, j’aurais oublié de fermer la fenêtre et me serais couché sans m’emmitoufler dans les plaids, ma chouette !?

Deux semaines plus tard…
03h00 AM.

Les portes sont verrouillées. Les fenêtres fermées. Le mug fumant en mes grosses paluches de panda me réchauffe le cœur et l’âme. La nuit est douce, la température clémente et le silence est roi dans la demeure. Hunter passe une fois de plus la nuit avec Majandra. Vieux garçon, je me complais et plais dans cette solitude. Pourquoi aller dehors pour fumer (herbe ou cigarette), alors que je peux rester confortablement assis là dans le canapé et m’embrouiller les méninges ? Délit que je viens de faire d’ailleurs, écrasant les restes du pétard dans le cendrier alors que mes cobalts rougis comme deux feux de croisement captent dans leurs papillonnements le vieux volume poussiéreux et oublié sur une étagère de la bibliothèque murale. L’ombre d’une moue chafouine se profile sur les commissures hissées de mes lippes, dodelinant doucement de la caboche alors que le bruissement d’aile du Corbeau déjà me berce et soulève à mille lieux d’ici. Voilà de cela fort longtemps que le spectre de Poe n’est pas venu visiter mes nuits et en attendant que les bras de Morphée ne m’étreignent, je pourrais bien m’évanouir en le génie sursis de quelques uns de ses ouvrages ? Ça changera des inepties de Facebook, le profil stalké de ma toubib préférée, des quelques conneries échangés avec June ou rêvasseries partagées avec Phoebe par SMS.

Je m’empare du manuscrit alors, des pages entrouvertes s’échappent et tombent sur le sol une photo polaroid et ainsi que les sinistres moires d’argent qu’elle véhicule. Dans le déclin de ma chienne de vie, j’avais oublié que s’était à l’intérieur de ce manuscrit que j’y avais glissé mes ombres et évanouis la nébuleuse de mes démons. Mais la chaîne de métal encombrée par une poignée de « dog tags » et ainsi que le mini cliché en noir et blanc qui présentement gît à mes ruines me rappellent sinistrement le tombeau ouvert que je deviens et quels sont les fantômes qui me hantent.

Et le Diable m’en est témoin : je jurerai qu’Il me regarde…

Une semaine plus tard.
Cette nuit même.
03h00 AM.
   
- Lorelaï Cooper ? Mme Lorelaï Cooper ?

Raclement de gorge, hésitation, court silence.

- Ici le docteur Clark, urgentiste à l’Oceanside Memorial Hospital. Excusez l’heure tardive, mais votre numéro de téléphone figure sur la liste des personnes à joindre en cas d’urgence pour un certain Derek Morrow ?
   
Distraction, palabre lointaine et cohue se fait entendre par delà le combiné.

- Les circonstances entourant l’incident demeurent pour l’instant indéterminées. Lors de son hospitalisation, monsieur Morrow souffrait d’une lésion traumatique cérébrale légère. Nous ne craignions pas pour sa vie, mais afin de déceler s’il représente des signes ou symptômes de commotion cérébrale, monsieur Morrow sera maintenu sous surveillance infirmière. Il s’est pris un sacré coup à la tête, semble désorienté, mais se porte bien et son humeur de chien le conduit déjà vers la voie d’un bon rétablissement. Vous pouvez passer le voir quand vous voulez. Les visites sont bien entendu autorisées. Il a une requête à vous faire : il veut que vous passer chez-lui pour lui rapporter un recueil de nouvelles. Poe. Si ma mémoire ne me joue pas de vilains tours ? Ah et il veut aussi des frites de chez McDo… et moi je prendrai bien l'un de ces délicieux chaussons aux pommes.

=)
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Lorelaï Cooper

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Lorelaï Cooper

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MessageSujet: Re: american haunting. (LORELAÏ) american haunting. (LORELAÏ) EmptyVen 12 Mar 2021 - 9:07




Derek & Lorelaï
« Dying is easy, young man, living is harder. » Hamilton

Driiiing.
Driiiing.
Driiiiiiiiiiiiiiiiiiing.

S'efforçant d'ouvrir les yeux et redoublant d'effort pour les garder ouverts, Lorelaï attrapa son téléphone et accepta l'appel avant même d'avoir consulté le numéro. Probablement un réflexe désespéré de la part de son cerveau afin de faire cesser ce bruit infernal, si vous voulez mon avis...
-Allô, marmonna-t-elle.
-Lorelaï Cooper ? Mme Lorelaï Cooper ?
-Elle-même, confirma l'intéressée, légèrement inquiète par le ton formel de son interlocuteur. Elle jeta un coup d'oeil à son réveil : trois heures du matin. Ton formel + milieu de la nuit ne sont jamais de bon augure...
-Ici le docteur Clark, urgentiste à l’Oceanside Memorial Hospital. Excusez l’heure tardive, mais votre numéro de téléphone figure sur la liste des personnes à joindre en cas d’urgence pour un certain Derek Morrow ?
Il avait fallut au docteur Clark moins de dix secondes pour débiter ces simples phrases. Vous seriez étonné du spectre d'émotions qu'il est possible de ressentir en seulement dix petites secondes. La peur, le coeur qui se serre, la certitude qu'il faut se préparer au pire. Allait-il lui annoncer la mort de son grand-père ? Peut-être celle de son père ? Même si les relations entre lui et Lorelaï n'étaient pas exactement au beau fixe, la jeune femme n'espérait tout de même pas sa mort... Puis le soulagement, intense et puissant, comme si on enlevait une chape de plomb de votre poitrine en entendant le nom d'un parfait inconnu, pour aussitôt passer par la surprise avec une pointe d'inquiétude... Qui était cet homme qui avait entré son numéro de téléphone dans ses contacts en cas d'urgence ?
-Les circonstances entourant l’incident demeurent pour l’instant indéterminées. Lors de son hospitalisation, monsieur Morrow souffrait d’une lésion traumatique cérébrale légère. Nous ne craignions pas pour sa vie, mais afin de déceler s’il représente des signes ou symptômes de commotion cérébrale, monsieur Morrow sera maintenu sous surveillance infirmière. Il s’est pris un sacré coup à la tête, semble désorienté, mais se porte bien et son humeur de chien le conduit déjà vers la voie d’un bon rétablissement. Vous pouvez passer le voir quand vous voulez. Les visites sont bien entendu autorisées. Il a une requête à vous faire : il veut que vous passer chez-lui pour lui rapporter un recueil de nouvelles. Poe. Si ma mémoire ne me joue pas de vilains tours ? Ah et il veut aussi des frites de chez McDo… et moi je prendrai bien l'un de ces délicieux chaussons aux pommes.

Une demi-heure plus tard ; Oceanside Memorial
-Bonjour, pourriez-vous m'indiquer la chambre de Derek Morrow s'il vous plaît ?
-Et vous êtes... ?
-Lorelaï Cooper. Apparemment, je suis son contact d'urgence ?
-...Vous n'en n'êtes pas sûre ?
-Si ! Si, si. Siiii, bien sûr que si, comment pourrais-je ne pas en être sûre ? rit nerveusement la jeune femme. Je suis son contact d'urgence ! rajouta-t-elle avec une exagération absolument malvenue, alors même que ses yeux semblaient hurler « Non, c'est faux, je n'ai absolument aucune idée de qui est ce monsieur, il y a forcément une erreur ! Oui j'ai été appelée, c'est bien mon nom et, par conséquent, mon numéro de téléphone, mais ça ne fait pas sens et je suis certaine qu'il y a quelqu'un d'autre, de bien plus proche de ce monsieur qui devrait être contactée ! Mais d'après le médecin c'est une petite commotion et sa vie n'est pas dans la balance, donc autant attendre, disons, huit heures, avant d'affoler quelqu'un d'autre ? »
Totalement étrangère au discours qui se jouait dans la tête de Lorelaï, l'infirmière lui indiqua la chambre 306 avant de se replonger dans son travail avec un raz-le-bol plus qu'évident.
Tranquillement, la jeune femme se dirigea vers la porte et frappa avant d'entrer.
-Derek Morrow ? Je suis Lorelaï Cooper, se présenta la jeune femme, totalement ignorante du fait que le dénommé Derek la connaissait ( ou pensait la connaître ) bien plus qu'elle ne le connaissait elle-même. Il semblerait que j'ai été appelée par erreur par votre médecin.
C'était, en toute logique, la conclusion la plus rationnelle qui puisse être tirée face à cette situation. Si l'apparition du numéro de la jeune femme dans les contacts du dénommé Derek demeurait un mystère, l'explication la plus plausible quant à l'appel en lui-même restait néanmoins que l'heure tardive et la fatigue n'aient conduit à une méprise.
-Je vous ais apporté à manger, ajouta la brunette en déposant près du blessé un thermos d'infusion à base de curcuma qu'elle avait préparé avant de prendre la route et un sac en papier contenant un pavé de saumon aux asperges et de l'avocat, qu'elle avait acheté à la cantine de l'hôpital avant de monter.
Quoi que bien loin des frites réclamées, Lorelaï savait qu'un certain appétit se développait suite à une commotion et, le cerveau étant composé à 60% de gras, les gras sain amélioraient la cognition et la récupération des neurones après un traumatisme crânien. Quant au curcuma, de nombreuses études le prouvent comme étant un anti-inflammatoire et une aide possible au rétablissement après une lésion cérébrale.
Un bon sentiment qui ne serait, si vous voulez mon avis, sans doute pas aussi bien perçu de la part du malade que ne s'y attendait Lorelaï...

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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: american haunting. (LORELAÏ) american haunting. (LORELAÏ) EmptyVen 26 Mar 2021 - 11:34


Don't know how to numb it.
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Les hôpitaux. Avec ce blanc coquille d’œuf criard, ou jaune-beige indigeste, ce rose pastel écœurant et ou encore ce vert vomi vomitif qui tapisse les murs des couloirs et des chambres. Ugh ! Et que dire de la gibelotte informe et sans saveur que l’on ne servirait même pas comme dernier repas à un condamner au couloir de la mort !? J’ai besoin de te faire un dessin, ma chouette, ou tu saisis que ces bâtiments et moi cela fait deux ? Je déteste cet endroit et plus qu’un être humain ne peut le supporter ; j’y séjourne trop souvent à mon goût. C’est peut-être pourquoi est-ce que j’en parle jamais… me disant que si j’ignore royalement ce pan de ma chienne de vie, celle-ci finirait par s’étioler à néant et me garantirait pour l’avenir un petit séjour dans un hôtel 10 étoiles avec vue sur mer et le service aux chambres. La vérité est que revenir dans un endroit comme celui-ci, cela ramène des réminiscences délivrant non seulement des malheurs, mais les spectres qui les hantent et m’enterrent. Cette vie lointaine que je ne reconnais à peine désormais, où mon cœur et mon âme de père se déchiraient jour après jour, consultation après consultation, sur la pente glissante et rapide d’une lutte qui brutalement est devenue une lente et honteuse agonie qui en les affres de ce tombeau universel a emporté ce que j’avais de plus précieux en ce bas-monde ! Hailey. Mon Hailey. Mon bébé. Ma vie…

Le cœur qui se tord, se sert, cherche à couler par toutes les fissures du poitrail criblé d’un tourment sans répit et qui en croix se livre sur l’autel des pires sacrements. La souffrance, jamais latente, toujours oppressante, est ce poids d’enclume qui présentement s’écrase sur mon plexus scolaire et me fait perdre le peu d’air que mes poumons emmagasinaient. L’échine servilement allongée contre l’inconfortable matelas de mon brancard, l’arrière du crâne douloureux emmitouflé en le pseudo moelleux/brique de béton d’un oreiller hypoallergène, l’azur suranné damné à fixer le crépitement abrutissant d’un néon blafard qui donne la nausée ou le tournis, une seule conviction me taraude l’esprit ; je ne resterai pas une seule seconde de plus ici ! Commotion cérébrale ou pas, je ne cofonderai pas mon mal à ces misères roulantes qui non loin me guettent et n’attendent que la vulnérabilité de trop pour m’écraser. Je me glisse hors les draps de santé avec la gaucherie de cet homme ivre qui ne parvient pas à rester debout bien droit et bien viser l’urinoir de son engin. La sensation d’avoir le cœur soulevé jusqu’au rebord des lippes est bien là, me contraignant à venir appuyer mes avant-bras sur les genoux, alors que le plafond devient les murs et les murs le plafond, bien creux pelotonné dans un typhon d’étourdissement qui me fait me sentir comme ces boutons qu’on écrase entre deux ongles !

Ton « pas raisonnable » ou trop « trop risqué » tu peux bien profond te l’enfoncer où je pense, ma chouette, car au risque de me répéter ; je ne resterai pas une seule seconde de plus ici. À quatre pattes ou sur le ventre, à l’anglaise ou japonaise, je vais filer et rien ou personne ne va m’en empêcher ! À l’ombre de cette conviction, toujours assis sur le bord de ma couche, depuis l’entrée de ma chambre, une voix se fait entendre et présente. Non étrangère, mais sans m’être familière, je fronce les sourcils, dodeline de la tête pour dénouer mes cervicales et enfin je lève le front vers le lustre de ce mirage qui doucement se dessine et se calque en le drabe de cette chambre. Gosh ! j’veux bien qu’avec le temps, ma chouette, les souvenirs s’altèrent ou idéalisent dans la matière grise, surtout lorsque ladite matière grise s’abîme et s’enlise depuis perpète en les longs fleuves d’ivrognerie ; mais de là à oublier la petite mise à jour et toujours garder en mémoire le souvenir d’une petite gamine surdouée qui refusait de jouer avec toi à ce petit jeu d’évasion que sur le tas t’improvisait en cellule de dégrisement ?! C’est non seulement intense, mais véritable coup de poing comme effet. Man, I mean, look at her now.

Lorelaï Cooper n’est plus une gamine.
C’est une femme. Une vraie, avec la prestance et le sourirequi viennent avec le bagage de l’âge. Nous sommes loin, si loin du souvenir que j’avais plus ou moins bien conservé entre mes deux biscuits.

- C’est pas par erreur, que j’avoue, retrouvant enfin l’usage de la parole alors qu’à catimini, toujours assis sur le lit, je me décale pour venir risquer une œillade sur ladite « bouffe » qu’elle a entreposé dans un thermos. À moins qu’elle ai passé les frites de chez McDo dans robot culinaire, j’vois pas en quoi cela rend service au service que je lui ai demandé. Putain de bordel de merde, ne me dis pas, ma chouette, que je vais avoir affaire à ces Granola adeptes des Smoothie aux épinards et jus de canneberges ?! Y’a des moments dans la vie, ma chouette, où la malbouffe est une source de réconfort et crois-moi que le nez bien fourré dedans j’en traverse un… l’un desdits moments ! J’veux pas un jus ou potage riche en minéraux et vitamine. J’veux croquer dans quelque chose de gras, de pas saints et qui me rappel que parfois déroger du guide alimentaire c’est bon pour l’humeur. Mi-figue, mi-raisin, je ferme les yeux, soupire profondément et repousse bien loin de moi ce thermos de pacotille :

- Merci. Mais j’ai pas faim.

Ce qui est vrai. J’ai pas faim, je veux juste bouffer ces saloperies de frites, parce que s’était le rituel que nous avions, Hailey et moi, après l’un de ces éprouvants ricochets au département d'oncologie. La vie de bonne-sœur confinée dans son couvent, à tous les jours, Hailey la subissait et cette petite entorse aux règles est bien l’un des rares souvenir agréable que je veux une fois de temps en temps revisiter. À mon plus grand dam ; pas cette nuit alors que j’en aurais bien de besoin.

Visiblement pas dans mon assiette, prenant sur moi pour ne pas envoyer ma visiteuse sur les fleurs, toujours tenaillé par mon envie de prendre la poudre d’escampette, je me relève enfin, paluche de panda moulée contre l’un des barreaux de mon lit alors que je m’enquière :

- Le recueil de Poe, est-ce que tu l’as ?

Elle ne l’a pas. Ma main à couper qu’elle ne l’a pas apporté. Elle n’est pas fichue de m’apporter des frites, pourquoi elle aurait jugé important de m’apporter cette saloperie de bouquin ? Harassé, lessivé, présomptueux, peut-être, je m’avance sur de potentielles fausses déductions, balayant l’air de ma main libre qui dans la foulée vient chercher mon sempiternel sombre et vieux trench coat.

- C’est sans importance. Tu peux rentrer chez-toi. J’suis désolé de t’avoir dérangé.

À la traîne, je m’avance, la contourne et viens écraser mon épaule contre le cadre de porte. Au bord du gouffre. Visiblement. Je ne peux pas rester ici. Je dois sortir d’ici.

Pas juste à cause de l’établissement…
Mais à cause de ce que cela éveil au plus profond de moi.
Hailey…
Et peut-être aussi ces conneries de radioactivités que je ne maitrise pas très bien et qui à cause des machines et histoires de radiothérapies qui épars sur tous les étages en ce moment même se déroulent font bouillir mon sang dans mes veines comme du magma. Ce qui est aussi douloureux qu’étrangement lénifiant. C’est pas la commotion cérébrale qui me rend dans cet état, mais les émois véhiculés et ce pouvoir que j’essaie de refouler au plus profond de mon tombeau.

- Tu ne comprends peut-être pas tout ce qui se passe, Lo’ et je ne te demande pas de le faire. Mais est-ce que tu peux prétendre que tout est normal en ce moment et marcher avec moi jusqu’à la sortie ? J’ai vraiment besoin de prendre l’air et à ce rythme je l’attendrai d’ici l’an 2051. La sortie.
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Lorelaï Cooper

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MessageSujet: Re: american haunting. (LORELAÏ) american haunting. (LORELAÏ) EmptySam 3 Avr 2021 - 16:19




Derek & Lorelaï
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Au risque de vous étonner, ce n'est pas dans les cimetières que l'on rencontre le plus de fantômes, mais dans les hôpitaux. Prétendre ne pas les voir devient alors tout un sport, tout comme il convient de faire attention de ne pas prendre l'un d'eux pour un être vivant... ce qui, croyez-le, n'est guère chose facile. Et si Lorelaï avait passé avec brio l'épreuve, depuis le rez-de-chaussée jusqu'à la chambre de ce monsieur Morrow, parvenir à ignorer le fantôme qui hantait sa chambre s'avèrerait plus compliqué...
-Oh mais qui c'est Dede, ta copine ? Elle arrive vraiment à supporter ton caractère de merde dis, vieux croulant ? Regarde moi, vieux, j'suis mort ! De nous deux, qui aurait le plus de raison de se plaindre ?
D'accord, je vous dois probablement un petit point d'explication. Il est vrai que, dans la majeure partie des cas, ce n'est pas tant le lieu que la personne qui est hanté, même s'il existe des exceptions à cette règle - il y en a toujours. Dans un hôpital, les morts affluent chaque jour. Il y a les patients qui hantent médecins et infirmières, les patients de l'aile psychiatrique qui vadrouillent de manière particulièrement flippante dans les couloirs ( c'est en partie d'eux que nous vient notre si mauvaise réputation ), ceux qui se sont attachés à d'autres patients toujours bien vivant, et bien sûr les fantômes de certains médecins ou infirmières, toujours aussi dévoué à leur travail, même dans la mort, et qui ne cessent de hurler en vain à jour après jour face à l'incompétence de leurs collègues vivants.
-C’est pas par erreur, marmonna le dénommé Derek, sans s'embarrasser de plus d'explications. Merci. Mais j’ai pas faim.
-Oh non, madame, vous voulez qu'il explose ? Le pauvre vieux a réclamé des frites à corps et à cris, il a traumatisé un médecin et trois infirmières, et vous lui apportez du poisson ? C'est pas joli-joli ça, ma p'tite dame, crût bon d'ajouter le fantôme en apparaissant soudain pile à côté de Lorelaï, qui sursauta en se mordant la langue. Sursaut que ne manqua pas de noter l'intrus d'outre-tombe, qui se contenta pour le moment de hausser un sourcil et de se revolatiliser à l'autre bout de la pièce.
-Le recueil de Poe, est-ce que tu l’as ?
-Monsieur Morrow, vous semblez oublier que je ne vous connais pas, ce qui est un point que j'apprécierais que nous éclaircissions d'ailleurs. Comment étais-je supposée me rendre à une adresse que je ne connais pas davantage ?
-Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, déclama le fantôme, visiblement décidé à réciter Le Corbeau de Poe, sur maint précieux et curieux volume d’une doctrine oubliée, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit...
-C’est sans importance. Tu peux rentrer chez-toi. J’suis désolé de t’avoir dérangé.
-Oh, vous ça suffit ! gronda Lorelaï à l'intention du fantôme... ou à l'intention de la fenêtre, ça dépend du point de vue. Heu... non, pas vous, tenta de rectifier la jeune femme à l'intention du patient.
-AH AH ! Vous me voyez, j'en étais sûr ! Et bah ça alors... un vivant qui peut me voir, si je m'attendais à ça... Ça fait longtemps que vous voyez les fantômes, dites ?
-Tu ne comprends peut-être pas tout ce qui se passe, Lo’ et je ne te demande pas de le faire.
-Oh aller, soyez chic, répondez moi ! Vous savez depuis combien de temps j'ai pas parlé à quelqu'un ? Faut pas croire, les autres dans le couloir, c'est pas des parties de plaisir...
-Shhh... tenta de souffler Lorelaï le plus bas possible.
Essayer de suivre deux conversations en même temps sans s'embrouiller et en gardant un esprit clair, vous imaginez le désastre !
-Mais est-ce que tu peux prétendre que tout est normal en ce moment et marcher avec moi jusqu’à la sortie ? J’ai vraiment besoin de prendre l’air et à ce rythme je l’attendrai d’ici l’an 2051.
-Si vous continuez de m'ignorer, j'irai leur dire que vous pouvez nous voir. Vous choisissez quoi, hm ?
Lorelaï ouvrit de grand yeux ronds. Il n'allait quand même pas faire ça ?! Vous imaginez les conséquences si ce fantôme allait vendre la mèche à tout l'hôpital ? Ils se mettraient tous à la hanter, elle n'en viendrait pas à bout !
-La sortie.
-Hm ? Oh oui, heu... Et si nous faisions un compromis ? Du moins pour le moment. J'accepte de vous accompagner prendre l'air sur le parking, mais uniquement sous deux conditions. Que vous restiez sur une chaise roulante depuis le pas de cette porte jusqu'au parking, et que vous me promettiez de ne pas en profiter pour fuir l'hôpital à la première occasion. Je vous promets de reconsidérer la question si votre état reste stable, mais comprenez aussi que le fait de vous faire sortir me rend automatiquement responsable s'il vous arrive quoi que ce soit. On est d'accord ?
-Il s'enfuira, on le sait tous les deux, ce type est un idiot. On peut en revenir à moi ?
-Et si vous alliez vous changer ? proposa abruptement Lorelaï en le poussant pratiquement dans la salle de bain. C'est qu'il fait glacial dehors. Il ne faudrait pas que vous attrapiez froid !
Ressaisis-toi, Cooper ! Dans quoi tu t'embarques, là ? Cet homme, que tu ne connais ni d'Eve, ni d'Adam ne va pas bien ! Sa commotion cérébrale est peut-être légère, mais elle n'est pas à prendre à la légère ! Il est irritable, il saute du coq à l'âne en un claquement de doigt, il semble très clairement épuisé mais ne parvient pas à dormir, il semble avoir des pertes d'équilibre, et le déplacer actuellement est totalement fou et irresponsable !
-Bon, à nous deux, monsieur le maître chanteur. Oui, oui je vous vois, et je promets de vous écouter et de vous aider, mais là, tout de suite, ce n'est pas le bon moment. Il, dit Lorelaï en pointant du doigt la salle de bain, pense que je parle au mur, et je ne peux pas vous gérer tous les deux en même temps, vous comprenez ?
-Et qu'est-ce qui me dit que vous allez respecter votre promesse ?
Ce fut à ce moment là que Derek sembla vouloir sortir de la salle de bain. En désespoir de cause, Lorelaï se jeta dos à la porte pour la bloquer un peu plus longtemps.
-Vous n'avez qu'à me hanter, rester accrocher à moi. Et d'ailleurs, sachez que je tiens toujours mes promesses. Comment vous appelez vous ?
-Je m'appelle Emmett.
-Ravie de vous rencontrer Emmett. Parole d'honneur, je vous aiderai, mais s'il vous plaît, laissez moi m'occuper de ça avant, vous voulez bien ?
Puis la libraire s'écarta de la porte.

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