Lorelaï Cooper
« Who lives, who dies, who tells your story ? » Hamilton
| Lors de ce doux 15 novembre 1990, ma tronche de cake est apparue dans ce monde apocalyptique qui s’avère être Revealdown. Vous pouvez le calculer au nombre de squelettes dans le placard, je déclare avoir 29 automnes. Puisque que je n’ai pas eu l’occasion de choisir la chaumière dans laquelle je suis arrivé, ma classe sociale appartient à celle des hurluberlus moyens. Défais de ce moule, c’est ce qui m’aspire joyeusement à devenir la libraire que vous avez le malheur de croiser aujourd’hui. Dans les grandes confessions, je peux également vous annoncer que je suis célibataire et que l’étiquette de hétérosexuelle se colle à mon front. Qu’est-ce qui me rend si spécial à vos yeux de biche émerveillée ? Bah, voilà je suis capable de communiquer avec les morts. Avec tout ça, j’appartiens à la classe des Wind of Change et qu’avec tout ça je me vois être sans opinion spécifique d'un monde que je ne connais pas. Sans comprendre pourquoi, les gens me comparent à Jenna Louise Coleman. Mais l’habit ne faisant pas le moine, comme on dit ! Je suis de nature spontanée mais je ne veux pas que le choix de mon élément et pouvoir soit un choix du staff. |
Lorsque j'avais neuf ans, j'ai démonté entièrement le moteur de la voiture de mon grand-père. Lorsqu'il est rentré du travail, loin de se fâcher face à cette démarche, il s'est contenté de hausser les épaules et de me dire que, puisque les vacances arrivaient, j'aurais de quoi m'occuper. Très franchement, je crois qu'il aurait été capable de le remonter lui-même en une seule journée, mais il voulait que j'apprenne. Ce qui tombait bien, puisque c'était précisément pour en comprendre le fonctionnement que je l'avais démantelé en premier lieu ! Ça m'a prit trois mois, mais au final j'étais fière de moi, et j'avais appris beaucoup de choses en cours de route. Bien d'autres choses ont subit le même sort lorsque j'étais plus jeune : ordinateurs, radios, appareils électroménagers... Aujourd'hui encore, d'aucuns diraient qu'il ne faut jamais me « prêter » son téléphone portable lorsque je le demande, au risque de ne jamais le récupérer ! ...
Peut-être qu'ils n'auraient pas nécessairement tort ; mais aujourd'hui je ne démonte plus les choses pour en comprendre leur fonctionnement : je les démonte
parce que je sais précisément à quoi elles servent.
Créer ou réparer des choses à partir de rien est une passion que j'exerce pratiquement au quotidien. Le genre de passion qui sauve la mise ( voire la vie ) en bien des cas... et qui agace particulièrement les voisins en d'autres circonstances. Car de la même manière qu'un sportif va faire deux à trois fois plus de sport lorsque tout va mal dans sa vie, je bidouille encore plus de choses à des heures parfaitement improbables lorsque rien ne va dans la mienne. Ça m'a déjà valu d'être chassée de deux ou trois appartements... et j'ai fais fuir quelques voisins au cours des années.
Si je suis très douée pour improviser dans une situation catastrophe, je suis en revanche incapable de me battre. Ma seule capacité lors d'un affrontement physique serait un bon coup de poing, et on ne peut pas dire que ça soit suffisant pour gagner une bataille. Cela dit, ça l'est pour gagner quelques précieuses secondes, et croyez moi, ça peut faire toute la différence. Dans la même vague, je mens très mal, et d'après ce qu'on m'a dit, c'en est même pénible à regarder !
De manière générale et à défaut d'être facile à vivre, je pense que l'on peut me considérer comme sympathique. Je suis une personne à chien ( j'en ai d'ailleurs un qui a deux ans et qui s'appelle Angus ! ). Plusieurs études psychologiques démontrent que les personnes ayant une affinité particulière avec les chiens sont généralement plus gentilles, plus généreuses, plus patientes, plus sociables et plus heureuses ; et en toute modestie, je pense que ça me correspond assez.
Au cas où mon métier ne vous aurait pas mis sur la voie, je suis une
bookworm invétérée qui a une pile à lire interminable qui ne cesse de s'accroître de semaine en semaine. Je suis incapable de résister à un bon résumé, à une couverture canon ou à des goodies en rapport avec la lecture ou avec des sagas en particulier. C'est même pire que ça, je résiste difficilement à l'idée d'acheter la version papier à un bouquin coup de coeur que j'aurais lu en version numérique. Pour vous dire à quel point je suis frappée !
Voilà, en gros... c'est moi. Peut-être pas à cent pour cent dans les détails, qui peut se vanter de parvenir à détailler et décortiquer chaque petit millimètre carré de sa personnalité ? Nos routes nous amèneront peut-être à nous croiser. Peut-être feront nous alors plus ample connaissance ?
TAKE A BITE OF THIS WORLD WHILE YOU CAN
Je sais ce que vous vous dites : la situation n'est pas...
idéale. Et c'est même l'euphémisme du siècle. Il faut dire qu'être prit en otage durant un braquage de banque... c'est pas franchement la journée type qu'on se serait imaginé. Mais vous voyez la petite jeune femme brune là-bas, à côté du guichet, qui essaye de se faire discrète mais qui a l'air davantage concentrée qu'effrayée ? C'est moi. Vous ne me connaissez pas, mais faites moi confiance. Je ne sais pas si on peut dire que j'ai la situation bien en main, mais j'ai un plan.
Qui je suis ?
Je suis Lorelaï Cooper.
Je suis née à RevealDown, en Floride, en plein milieu du mois de Novembre il y a vingt-neuf ans. Et s'il est vrai que RevealDown n'est pas exactement la ville la plus dynamique qui existe au monde, je n'ai pourtant pas eu l'occasion de m'ennuyer en grandissant.
J'ai vu défiler un bon nombre de femmes lorsque j'étais petite - bien qu'aucune n'aurait pu un jour être qualifiée de figure féminine -, mais je n'ai jamais connu ma mère. Je crois qu'elle a disparu des radars peu de temps après m'avoir mise au monde, mais je n'ai pas exactement plus d'information à son sujet. Il y a... comme une règle tacite à la maison, on ne doit jamais parler d'elle.
Quant à mon père, il n'était pas exactement la figure paternelle rêvée.
En apparences, c'était un excellent père. Il avait un boulot stable, il était toujours bien habillé et il s'était toujours occupé de moi sans me coller dans une crèche ou dans les bras d'une nourrice. Et, lorsque j'étais en âge d'aller à l'école, il me conduisait, me ramenait et allait même me rechercher entre les midis. Le tout, bien entendu, en s'en vantant ( ou en se plaignant ) copieusement à quiconque souhaitait ou non l'entendre. Et déjà ça, ça devrait vous mettre la puce à l'oreille.
La partie cachée de l'iceberg nécessiterait de noircir bien plus de lignes à son sujet qu'il ne le mérite, tenons-nous en donc au fait qu'il est manipulateur narcissique et alcoolique.
J'ai donc grandi avec mon père, mais c'est mon grand-père qui m'a élevée. Et je crois que le premier souvenir le plus vivace que j'ai avec lui, c'est un week-end au camping. Le camping avec mon grand-père était...
différent de celui que vous connaissez peut-être. On emportait rien du tout. Ni téléphone, ni bouteille d'eau, ni même un sac de couchage. La seule chose qui était autorisée était un couteau suisse et un sac à dos quasi vide. La nature nous apportait tout ce dont on avait besoin, pour peu que l'on parvienne à le fabriquer nous-même. Enfant, je détestais ces virées en pleine nature. Et je dois admettre qu'aujourd'hui encore, je n'en suis toujours pas très fan ! Mais il faut également reconnaître qu'il n'y a rien de tel que deux jours au beau milieu de nulle part pour vous faire comprendre l'importance de savoir se débrouiller avec trois fois rien, et par là même apprendre à regarder le monde qui nous entoure avec un regard neuf. Cela étant, il n'y a pas qu'en pleine forêt que mon grand-père m'a apprit à faire les choses différemment. Créer une radio avec un stylo et des écouteurs par exemple ( bon, d'accord, c'est peut-être
légèrement plus complexe que ça ), ce qui va me permettre de parler à la police maintenant que la plupart les braqueurs seront occupé avec le coffre, est l'une des premières choses que j'ai appris à faire.
-Phil. Phil ! Phil, tu m'entends ? Est-ce que quelqu'un m'entends ? murmurais-je dans le micro intégré en manœuvrant le fil de cuivre pour capter une fréquence.
Mon grand-père était policier, brigade criminelle. Il était l'un des meilleurs, si pas
le meilleur de la division. Ses méthodes étaient atypiques et frôlaient la folie aux yeux de ceux qui ne voient en un trombone... et bien qu'un trombone, justement ; mais les résultats étaient là et il était majoritairement aimé de ses collègues. Quant à moi, je préférais passer du temps avec mon grand-père plutôt que chez mon père. Je considérais la maison de mon grand-père comme étant
chez moi et le poste de police était tout naturellement devenu ma deuxième maison ; la maison de mon père n'était que l'endroit où j'étais supposée vivre.
Ce qui nous amène donc à Phil Hansen : s'il n'est pas le plus vieux membre de la police ( pratiquement tous ceux qui me considéraient un peu comme leur petite fille sont maintenant à la retraite, à l'instar de mon grand-père ), il reste l'un des agents en qui j'ai le plus confiance. Si Phil est dehors avec les autres policiers et qu'il m'entend, il est celui qui aura le plus foi en moi et celui qui fera en sorte que tout se passe pour le mieux. Il ne cherchera pas à me court-circuiter ou à jouer les héros.
Et avant que vous ne vous fassiez des idées : Phil a cinquante-huit ans.
-Je t'entends, gamine. Quelle est la situation ?-Six braqueurs, cinq au coffre. Une vingtaine d'otage, aucun n'est blessé pour le moment, soufflais-je aussi bas que possible.
-Okay, c'est déjà ça. C'est quoi ton plan ? On a une douzaine de policiers prêt à intervenir. On passe par la porte et on débarque, t'as qu'un mot à dire.-Pas maintenant. Trop risqué. Je vais essayer de faire sortir des otages.-Comment ?-J'en sais rien encore, faut que je réfléchisse.A l'instar de nos week-end camping, donc, mon grand-père appliquait les mêmes méthodes dans notre quotidien - quoi qu'avec beaucoup plus de ressources à disposition. Un mini ventilateur à sept pales, quelques aimants et une rallonge pouvaient ensemble devenir un générateur à électricité ; une ampoule pouvait créer un système d'alarme et un couvercle de poubelle orné de quelques bouts de bois pouvait se transformer en antenne parabolique improvisée. Il tenait ses connaissances d'un savant mélange de ce que lui avait apprit sa mère - il semblerait que l'on ait une tradition familiale - et de ses propres connaissances acquises en physique, chimie, mathématique ou encore mécanique. Je suis la première à reconnaitre que la physique et la chimie telle qu'on l'enseigne à l'école, c'est ennuyeux. Mais lorsque la physique vous permet de calculer de combien de feuilles de papier vous avez besoin pour arrêter une balle ( vingt centimètres de papier pour information ; quoi que cela dépende du modèle de balle et donc de son poids et de sa vitesse moyenne ) ; ou que la chimie vous permet de créer du fluide cryogénique avec un extincteur et de l'alcool, ça devient tout de suite beaucoup plus intéressant.
J'ai donc toujours mis un point d'honneur à être aussi bonne que possible dans toutes les matières scientifiques dispensées à l'école, pas tant par ambition de devenir chercheuse ou médecin mais parce que ces connaissances me permettaient d'appréhender le monde sous un angle différent. Là où vous voyez des problèmes, je vois généralement des solutions. Là où vous voyez une poubelle, je vois un coffre au trésor regorgeant de mille possibilités. Là où vous voyez un chewing-gum, je vois de l'adhésif emballé dans un conducteur d'électricité.
Et puisque, pour avoir échangé quelques mots avec la banquière apeurée à côté de moi, je sais maintenant qu'il existe un autre moyen de sortie à ce bâtiment via une fenêtre au premier étage, je peux vous dire que là où vous ne me voyez subtiliser que quelques câbles informatiques, je vois une échelle improvisée.
-Lorsque j'aurai fais diversion, courrez aussi discrètement que possible à la sortie dont vous m'avez parlé et utilisez ça pour descendre, soufflais-je à la jeune banquière et aux quelques otages près de moi qui pouvaient m'entendre.
Au risque de vous étonner, je n'ai pas fais le M.I.T. Je n'y ai même pas postulé. En revanche, j'ai fais Yale, et j'imagine sans mal ce que vous vous demandez : comment une diplômée de Yale peut-elle finir dans une petite ville perdue de Floride, à tenir une librairie ? Les gens pensent souvent que j'ai fini libraire par dépit, comme si quelque chose dans mon parcours avait mal tourné. Ce n'est pas le cas. Être entourée de livres est un métier qui me plaît et qui me correspond bien.
Les éléments clefs pour créer une diversion sont le bruit et la lumière. Et lorsque nos options nous offrent un bruit limité et une lumière toute aussi partielle... on improvise.
L'éponge pleine d'encre d'une cartouche à imprimante, une boite d'allumettes dont vous utiliserez aussi bien les parties soufrées des allumettes et le grattoir supposé les allumer, de l'adhésif, quelques élastiques, un petit bout de carton et un couteau suisse, et vous avez une mini bombe à encre et un lance pierre. Maintenant vient la partie un peu folle : ajustez votre tire, attirez l'attention de votre adversaire, et priez pour que votre bombe miniature n'ait pas besoin d'un coup de pouce en plus pour, et bien...
exploser. Les otages les plus rapides disposent d'environ soixante secondes pour rejoindre la porte le plus discrètement possible et avoir une réellement chance de s'enfuir pendant que le braqueur restant alerte furieusement ses complices en criant parce que l'encre dans les yeux est plutôt douloureuse et a tendance à boucher la vue.
-Qu'est-ce qui se passe ici ? rugit l'un des cinq braqueurs, le leader probablement. Il est le plus agressif, le plus en colère, le plus déterminé.
Qui a fait ça ? Qui est responsable de ça ? Si le responsable ne se dénonce pas dans trois secondes, je descends les otages un par un !-Non, arrête. Ne fais pas ça. Arrête, Hank ! Tu vas trop loin !C'est une jeune femme, blonde. Elle doit avoir vingt, peut-être vingt-cinq ans. Et c'est la seule qui n'est ni masquée, ni armée. Et personne ne semble remarquer sa présence à par moi. A juste titre.
Il y a environ un an et demi, j'ai commencé à voir les fantômes. Et au début, j'ai sincèrement pensé que je devenais folle. J'ai fais toutes les analyses salivaires, urinaires et sanguins possibles pour savoir si j'avais été droguée ou exposée à une drogue. J'ai fais des tests psychologiques et j'ai même été en thérapie qui m'a plus ou moins diagnostiqué des blessures affectives et émotionnelles liées à l'abandon et qui a davantage essayé de me retourner le cerveau qu'autre chose. Non seulement rien n'a fonctionné, mais j'ai rapidement dû me rendre à l'évidence : je ne pouvais pas avoir
inventé ce que je voyais, ce que me disaient les morts. Je n'ai pas pu deviner que le défunt mari de la concierge d'un immeuble où je ne réside pas s'appelait Harvey et qu'il avait laissé les bons de réduction dans une enveloppe marron au fond du troisième tiroir de son bureau. Je n'ai pas inventer de toute pièce l'accident de voiture de la soeur d'une cliente dont je ne connaissais rien. Je n'ai pas pu inventer le petit garçon, mort après être tombé de l'arbre dans lequel il avait grimpé, qui refusait de quitter ses parents pour entrer dans la lumière. Je ne pouvais pas être devenue complètement folle si cent pour cent de mes informations étaient exactes, alors même que je connaissais pas ces gens personnellement.
Malgré cela, j'ai eu beaucoup de mal à accepter ce pouvoir. Les phénomènes étranges, les visions, les fantômes qui s'accrochent à moi à la seconde où ils réalisent que je les vois. L'impossibilité de s'éloigner la mort lorsqu'elle devient un peu trop présente dans ma vie. C'est pesant et c'est effrayant. Mais aujourd'hui, ça va peut-être sauver des vies.
-C'était moi. C'est moi que vous voulez, dis-je en me relevant.
On ne peut pas dire que l'annonce ait été bien reçu, puisque cela me valu d'être empoignée par les cheveux et de recevoir un méchant coup de genou dans l'estomac.
-Hank arrête, tu débloques complètement !-Tu crois peut-être que t'es une petite héroïne ? cracha ledit Hank en m'envoyant un violent coup de poing dans le nez. Super... il est cassé. Et ça fait un mal de chien.
Tu joueras moins la maligne quand je t'aurai butée !-Si j'étais vous, je ne ferais pas ça, Hank.-Qu'est-ce que tu dis ? Comment tu m'as appelé ? Comment tu sais ça, toi ? RÉPONDS !-Il y a une jeune femme derrière vous. Elle est blonde, les cheveux coupés au carré. Les yeux bleu, elle doit avoir une vingtaine d'années. Et elle vous supplie depuis tout à l'heure d'arrêter, elle dit que vous allez trop loin.-Vous... vous me voyez ?Au risque de vous étonner, la nouvelle ne l'a pas exactement adoucit... Une gifle monumentale plus tard et la tête violemment renversée en arrière après m'avoir attrapé les cheveux, Hank rugit à nouveau.
-Tu vois petite futée, on va avoir un problème toi et moi. Parce que la femme dont tu me parles est morte il y a trois semaines, et les morts, ça parle pas. Alors tu vas me dire TOUT DE SUITE comment tu sais qui elle est et qui je suis, ou je te colle une balle dans la gorge.Et, pour appuyer ses dires, il posa le canon du pistolet sur ma gorge.
-Je vous ai dis la vérité, gargouillais-je d'une voix éraillée.
Elle est là, derrière vous. Elle dit qu'elle s'appelle... qu'elle s'appelle Maria. Et qu'elle est morte en donnant naissance à votre enfant. Une jolie petite fille, que vous avez appelé Ashley. Et si... si ça avait été un garçon... Maria et vous aviez choisit le prénom Jonathan. C'est pour Ashley que vous braquez cette banque. Elle est malade, et vous n'avez pas de quoi payer les soins. Mais ça, ce n'est pas vous, Hank. Maria vous connait, et elle sait que ça ne vous ressemble pas de tuer quelqu'un. Elle sait pourquoi vous faites ça, elle comprend. Mais il faut que vous arrêtiez et que vous baissiez cette arme...-Dites lui qu'aujourd'hui est un jour symbolique.-Elle dit qu'aujourd'hui est un jour spécial pour vous deux. Elle s'était créé un faux Thanksgiving, parce que...-...parce qu'elle trouvait que c'était injuste que deux fêtes aussi belles que Noël et Thanksgiving soient aussi proche l'une de l'autre. Alors c'est vrai, elle... elle est vraiment là ? demanda fébrilement un Hank subitement beaucoup plus adoucit.
-Elle est vraiment là, acquiesçais-je.
-D---dites lui... dites lui que je suis désolé.-Elle vous entend. Et elle sait que vous avez peur, mais elle veut que vous sachiez que vous serez un bon père, elle n'a aucun doute là dessus.-Pas si je finis en prison.-J'ai un ami là-dehors qui pourra placer un mot en votre faveur auprès du procureur si vous vous arrêtez là. Les otages vont bien, vous n'avez tiré sur personne, ça pèsera son poids sur la balance. Votre petite fille n'aura pas un papa meurtrier. Elle aura un papa qui a tout risqué pour qu'elle aille bien.Enfin... c'est pas dit qu'elle voit les choses sous cet angle en grandissant, mais inutile de souligner ce point spécifique...
-Laisse les partir, Hank.-Maria vous demande de les laisser partir, dis-je doucement.
La jeune femme posa une main fantomatique sur l'épaule de Hank, qui frissonna comme s'il en avait senti le contact. D'un hochement de tête, envoya un de ses hommes ouvrir les portes de la banque.
-Je la sens...-Elle est près de vous, et elle est en paix. Elle est prête, maintenant.-Vous voulez dire qu'elle va... partir ?J'acquiesçais de nouveau doucement.
Lorsqu'un fantôme est en paix, il voit une lumière. Du moins, c'est ce qu'ils en disent, je ne l'ai jamais vue moi-même. Quant à ce qu'il y a derrière, je ne sais pas. Je ne pense pas que ça soit nécessairement le paradis, je ne sais même pas si j'y crois. Quand une âme trouve la paix, elle voit la lumière. Le paradis, l'enfer, le purgatoire ou quelque chose de radicalement différent ; quoi que ce soit, si l'âme est en paix, elle est prête à faire face à son éternité, quelle qu'elle soit.
Comment pourrais-je finir cette histoire ? Ashley a été placée sous la tutelle de la soeur de Maria. L'hôpital a reçu un don anonyme pour aider à payer les soins de la petite. Hank a écopé de dix ans de prison avec sursis, ce qui lui permettra de sortir plus tôt s'il se comporte comme le détenu exemplaire. Ses amis, eux, ont eu moins de chance. Quant à moi, je suis toujours la petite libraire du quartier qui parle
toute seule aux fantômes et qui répare des choses avec un trombone et un couteau-suisse. Venez me voir à la boutique ?