Et à la furtivité d’un murmure qu’on ne saurait à peine ouïr, lorsque l’ébène du blasphème s’empare d’un crépuscule au pur Crime, c’est l’ombre nébuleuse et profane qui surgissant de ses siècles épouvantés gagne le naufrage sans honneur de ces landes autrefois explorées et Mère Muse d’un imaginaire rougeoyant de sang et de terribles desseins. Un sursaut d’hydre qui alors balaye dans les récalcitrantes véhémences la promiscuité d’une circonspection désormais diabolisée d’un stupre d’étrangeté et d’intrigue. Languissant ici-bas en les confins d’un ennui létal et abrutissant, pareille étincelle de vie fait boire à l’âme disparue une sorte de volonté d’avancer et de susciter. Point de sympathie, qu’une perfide et vicieuse frénésie qui de l’intestin grêle aux synapses semble attiser des réminiscences d’outre-vie et d’outre-tombe. Un « il était une fois » aux noirs échos de nostalgie qui maintenant et dans le futur se veut épars dans l’Acier de l’Azur suranné.
Dans la poésie des ondes, des pourtours et maze vespéraux, sa léthargie et présence que je devine non loin et pateline déjà m’engourdissent le caveau de l’être de ces étranges et lénifiant soubresaut de noirceur contemptrice. Une céleste foulée sur la verte pelouse, un bond leste esquissé contre le bois des pentures ; et voilà les rebords de la gouttière que j’agrippe à pleines paumes et présentement escalade avec l’agilité d’un fauve. En dehors de la charpente de la toiture qui d’usure grince et sourdement se lamente sous mon poids, pas l’ombre d’un soupire ou écho se fait entendre dans la froideur de cette nuit. Un théâtre des ombres orchestré avec superbe et brio. Comble de satisfaction : la fenêtre de sa chambre est ouverte et d’une fine ouïe je pourrais entendre siffler les rideaux et rire le vent dans la nébulosité du foyer assoupi. Vous m’attendiez, miss Davies. Et sur nos chemins tapissés d’étoiles enfin je viens vous retrouver.
Sirupeuse et indolente poupée d’albâtre ravagé qui en les suaires d’airain laisse s’évaporer et s’émousser un oasis de sortilèges et de rêves. Paupières closes, minois délassé, elle semble presque paisible et surréelle ainsi bercée dans l’étreinte d’un Morphée bienveillant et paternel. Le regard complice de la lune faisant planer un peu d’opale sur la carne rosie des pommettes qui sous la caresse du revers de mes phalanges s’éblouie et s’orne d’un frisson de glaive nu. Un sourire sibyllin aux coins des lippes, sage comme la fresque du plafond de la chapelle Sixtine, tête sereinement inclinée sur le côté, patient, rêveur, solennel, je viens prendre place à son chevet et asseoir mes ruines sur le rebord de son lit.
Nul besoin de la brusquer. Au moment venu, son âme et envoûtantes émeraudes se révéleront à moi. Ô ma sirupeuse et indolente poupée d’albâtre ravagé en les suaires d’airain. Où laissez-vous s’évaporer et s’émousser cet oasis de sortilèges et de rêves ? J’en suis curieux et intrigué.
nothing's gonna change my world
Aileen Davies
MESSAGES : 298 BARGE DEPUIS : 26/01/2020 ROYAUME : RevealDown, où bizarreries règnent et gangrènent le souffle.
Sujet: Re: but if stars, shouldn't shine by the very first time. (AILEEN) Sam 22 Mai 2021 - 4:13
“Monsters, stuck in your head.” & La grande Obscurité lui prend le corps. Tel un long manteau de velours, Elle s'immisce entre ses synapses, s'accorde à lui grignoter l'esprit. Point de songe sans images égarées par delà les parois étriquées. Une avalanche d'émois indicibles. Un vacarme ahurissant. Si de l'extérieur tranquillité semble cajoler la carcasse paisible, ce qui gît sous la tignasse éparpillée ne cesse de lui piquer l'âme, encore et encore, dans un ballet de tourments implacables. Le marchand de rêves n'est une fois de plus qu'une crapule à l'hilarité franchement douteuse. Cela étant ni l'embarras, ni la douleur ne s'en viennent troubler la délicatesse de ses traits sibyllins. Dans son ailleurs patibulaire, Aileen se surprend à prier une apparition, quelque chose susceptible de l'arracher à son désespoir. Mais en vain. Pas même la moindre bourrasque de vent pour l'éveiller de cette terrible torpeur. Serait-elle alors condamnée, là, lovée dans les bras périlleux de cette chimère ? Car c'est auprès de la Mort qu'elle semble s'alanguir. Et elle l'implore, dedans, de ne plus attendre pour lui prendre la main. Une vision céleste ? Le fruit de son cerveau dérangé ? Comment savoir où se trouve l'avenir d'une psychose délétère ? Néanmoins, c'est un visage familier qu'elle perçoit dans l'âtre de ses névroses. Et d'un rictus fascinant, balaye la totalité de ses tempêtes. Le calme reprend ses droits. Aileen inspire enfin. Elle baisse la garde, tend ses doigts encore tremblants vers la silhouette rassurante. Mais celle-ci se décharne et de sa gueule dantesque s'empresse de l'avaler toute entière.
Un sursaut l'emporte. Et c'est une grande inspiration qu'elle s'efforce de prendre lorsqu'elle s'anime enfin. Papillonnant des cils dans l'espoir de chasser les dernières particules de ce sinistre mirage, il lui faut quelques minutes supplémentaires pour tempérer la folle danse de sa vieille horloge. A cet instant seulement, Aileen remarque la présence à la fois douce et grondante qui la torpille de ses deux prunelles éclatantes. Un battement lui échappe, mais elle ne glapit point d'effroi. Ses mirettes alors familiarisées avec les ténèbres ambiantes, c'est muette qu'elle se surprend à contempler les courbes élégantes de l'Apparition. Ses lippes se mouvent en une palabre qui ne résonnera qu'entre ses côtes. Serait-ce la folie, une fois encore, qui s'amuserait à l'asticoter ? Car elle n'a jamais su d'où venait cette Ombre vaporeuse tout droit sortie d'une autre époque. Ce qu'elle sait, en revanche, c'est qu'Elle l'extirpe irrémédiablement d'une spirale mortifère. Dire qu'elle est heureuse d'entrevoir à nouveau ses billes captivantes serait beaucoup dire. Cependant, elle ne peut réprimer plus longtemps l'esquisse d'un sourire soulagé. Est-ce un rêve ? Une élucubration fantasque de son imaginaire ? Peu importe. Cet Être la dérobe à quelques supplices, et elle l'en remercie comme toujours. Pour cela, sans doute, qu'elle ne contient pas non plus l'élan saugrenue d'une tendresse rocambolesque. Ses bras l'enserrent, ses mains le pelotent. Il est vraiment là. Lui. Le Chevalier Noir de ses nuits impardonnables.
« - Denver..., qu'elle souffle péniblement.
L'Emeraude, brûlant d'une fièvre démente, s'immerge dès lors dans l'océan mystérieux de son regard.
Les ténèbres semblent en amont, ô ma belle infortunée ! Sulfureux linceul qui l’emmitoufle alors. Est-ce la mégarde de mes ongles sanglants qui en vos chairs exaltent à la douceur et douleur amalgamées ces quelques vapeurs âcres venant pour un peu souiller vos tendres rêves ? Casuel. Sibyllin Corbeau juché sur la cime antique d’un oratoire gothique aux sarrasines broderies, l’œil reluisant comme les moires du Styx affectueusement fixé sur la carcasse désabusée qui se tourmente dans les patibulaires de son tombeau, l’oreille tendue vers le leitmotiv du myocarde ; l’alarme s’enfonce avec le rêve et les ondes se teintent de l’écarlate. Seulement aucune variation sinue ou ondoie dans le voilage du crépuscule et pourtant elle respire de fabuleux éthers d’horreurs ! L’aliénation froide et sournoise qui avec la précision de la Faux vient moissonner et déchirer les velours des beaux rêves et moucheter l’intérieur des paupières de quelques visions monstrueusement oniriques.
Ô ma belle égarée dans les brouillards hibernaux, enfin vos émeraudes folâtres et fiévreuses quittent ces vallons d’outre-monde et ainsi qu'une baladine ivre sinuez jusqu’à moi ! Les liesses visqueuses et badines suintent sur le long de ce doux rictus qui spontanément ravive mes lippes, mon esprit ivre de son estimable éveil ajoute un peu de fièvre et d’or en cet univers si insipide et froid. Mécène, altier, paisible, le délectable de la posséder qui me remonte jusqu’aux dents, dans un élan longiligne et suave je recueille son corps en l’âtre de notre étreinte comme les berges fidèles reçoivent une épave à l’abandon.
- Bonsoir, Aileen.
Dans le sillage de nos regards oublieux des mystères mortelles qui nous balafrent lorsque les diurnes reviennent à la charge, c’est un fragment de paix qui semble enfin s’ériger autour de nous et reconnaissant je viens saisir aux creux du nacre gelé de mes paumes ses deux précieuses menottes.
- Bien sûr, que je suis là. Je le suis toujours. Mes nuits seraient bien mornes et ennuyeuses, sans nos conversations. Et n’ai-je pas promis de veiller sur vous ?
Ma protégée. Ma Muse. Ma sibylline Mortelle.
- La nuit est magnifique. Et vous me donnez l’impression d’avoir besoin de prendre l’air un peu. Vous me sembliez torpillée par de bien sombres visions. Voulez-vous en parler et de quelque peu vous évader sous le regard complice du médaillon lunaire ?
nothing's gonna change my world
Aileen Davies
MESSAGES : 298 BARGE DEPUIS : 26/01/2020 ROYAUME : RevealDown, où bizarreries règnent et gangrènent le souffle.
Sujet: Re: but if stars, shouldn't shine by the very first time. (AILEEN) Ven 4 Juin 2021 - 4:36
“Monsters, stuck in your head.” & Là, lovée dans le creux de ses bras comme le serait une amante éplorée, Aileen en occulte jusqu'aux dernières bribes de cauchemar. Qui est-il ? Elle ne l'a jamais su. Est-ce important, néanmoins, d'en savoir davantage ? Rien est moins sûr. Dans son incohérence de femme tourmentée, elle se surprend à apprécier cet anonymat. Il pourrait être n'importe qui; un homme lambda, un tueur en série, un de ces monstres que l'on retrouve qu'une fois la nuit tombée. Peu lui importe. Il est là, et c'est probablement ce qui l'enchante le plus. Auprès de lui, Aileen en oublie le monde et ses défaillances. Etrange pouvoir qu'il porte sur elle, finalement. Mais elle ne cherche jamais à s'en défaire. C'est ainsi qu'elle cajole ses apparitions incongrues. Parfois, elle se croit folle. Peut-être n'est-ce que le délire de son esprit volubile ? Ce ne serait pas la première fois qu'elle se laisserait surprendre par quelques unes de ses propres chimères. Cela étant, la démence n'est pas laide cette fois-ci. Et sans doute qu'elle ne voudrait y échapper pour rien au monde. Sera-t-il toujours cette ombre méphistophélique si elle décide de ne plus y croire ? Là encore, Aileen se plaît à penser qu'il ne laisserait ni le temps, ni la distance les séparer. A croire qu'il est nécessaire pour elle de le rencontrer encore et encore. Car si proche de lui, c'est la totalité de ses fardeaux qui semble se retirer. Drôle, pas vrai ? Mais elle ne se paralyse pas d'effroi. Faut dire que l'existence n'est plus la même depuis qu'elle se trouve à RevealDown.
« - Allons prendre l'air, oui, qu'elle opine, un large sourire sur sa trombine pourtant déconfite.
Jetant sur ses épaules découvertes une petite laine, Aileen ne quitte pas son invité de fortune. Quel vent le pousse à lui rendre visite de la sorte ? Elle n'a jamais réellement compris l'intérêt qu'il pouvait lui porter. Cela étant, elle en éprouve un plaisir pernicieux dont elle s'efforce de taire les expirations erratiques. Le remarque-t-il ? Probablement. Comme dans un livre ouvert, il en déchiffre les moindres ratures. C'en est troublant, souvent. Parfois, elle se surprend à rêver de lui lorsqu'il ne la visite pas. Même là, il semble déceler les failles et les meurtrissures. Mille-et-une questions lui viennent alors. Mais Aileen n'en ébauche aucune. S'ils n'ont signé aucun contrat, le souhait n'en est pas moins tacite: elle s'épanche et lui prête l'oreille. Quelle ironie, n'est-ce pas, lorsque l'on connaît sa vocation ? Et elle se découvre un plaisir coupable de ne pas avoir à offrir son attention. Il lui suffit simplement d'évoquer ses pires pensées sans craindre le jugement, ni même la complaisance. Elle le remercie pour cela aussi. Pour n'être qu'une silhouette drapée de ténèbres lumineuses dans ses torpeurs nocturnes. Peut-être un Ange - déchu très certainement - là rien que pour elle en quête d'une quelconque rédemption ? Sûr qu'elle lui offrirait son auréole sans un tressaillement d'hésitation. Car il est l'unique certitude gisant encore dans son existence morcelée. L'unique point d'amarrage pour la ramener à bon port. Il ne lui demande rien. Et elle, elle ne demande que lui.
- Quelle jolie nuit, qu'elle exalte, levant vers les cieux ses mirettes ensommeillées.
La brise balaye délicatement sa chevelure de jais, s'immisce par delà les flans de son vieux poncho. Un frisson lui gratouille l'échine. Elle inspire profondément.
- C'est toujours ce même rêve, qu'elle commence alors, je La vois dévaler les marches dans un bruit sinistre. Mais ce n'est plus ma mère en haut des escaliers. C'est moi. Moi qui l'ai poussé.
Sa voix se meurt et elle s'empresse d'agiter sa petite tête.
- L'esprit est parfois bien tortueux.
Un rictus lui fend le claquoir, tandis qu'ils divaguent tranquille aux abords d'un petit bois. Prise d'un élan tout juvénile, Aileen s'élance. Avec lui, elle ne redoute pas de dévoiler les torrents impétueux de son heure.
- Attrapez-moi. »
Elle divague entre les vieux chênes, damoiselle, le cœur offert au néant qui les assemble. Entre rêve et réalité. Ombre et lumière. Aileen se perd comme chaque fois qu''il se trouve auprès d'elle, riant de cette euphorie toute idiote. Car le danger n'est jamais loin, elle le sait. Et c'est sûrement cela qu'elle quémande finalement: cette effusion extatique mais délétère dans laquelle il est bon de se perdre.
code by solosands
nothing's gonna change my world
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: but if stars, shouldn't shine by the very first time. (AILEEN)
but if stars, shouldn't shine by the very first time. (AILEEN)