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 heart skips a beat. (JEZABEL)

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Charlize Flores

nothing's gonna change my world
Charlize Flores

MESSAGES : 320
BARGE DEPUIS : 22/02/2019
ROYAUME : RevealDown, Floride, USA.



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MessageSujet: heart skips a beat. (JEZABEL) heart skips a beat. (JEZABEL) EmptyMar 1 Déc 2020 - 10:17


I'm trying hard not to resist the joy.
♫♪♫
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La fin du mois. Tous ici-bas redoutent la fin du mois. Parce qu’il évoque le premier jour du mois suivant. Et lorsque le premier jour du mois arrive, oh, cielo, c’est la débâcle ! Peu importe le corps de métier que tu occupes ; standardistes, policías, bomberos, médecins, paramédic, le cancan s’éveil, si vite commence à glisser sur les lèvres et comme un lugubre suaire vient nimber l’atmosphère d’une étrange pâleur de mort ! Vois ça, mi amigo, comme le cycle de la phase lunaire, de l’inexplicable influence qu’elle peut avoir sur l’Homme lorsque la lune est pleine. Mythe ou réalité ? Encore maintenant les camps s’opposent et les thèses s’apposent. Mais à RevealDown, j’ai appris. J’ai compris. En fait, j’y comprends nada, mais j’ai appris et compris. À RevealDown, c’est étrange et bizarre. Si, ça m’aura pris quelques mois avant de le remarquer, mais puisque la plus part du temps complètement bourrée et torchée ; c’est difficile de se souvenir de quoi que ce soit lorsque la gueule de bois si goulument t’avale. Force est d’admettre qu’à RevealDown, les oublis deviennent des providences, les providences se mutent en évidences et les évidences sont aussi flagrantes que la calvitie de l’homme en pleine crise de la quarantaine. L’amigo aura beau se voiler le terrible 40 sous une postiche ; reste que tout le monde sait qu’il est chauve et que ce noir corbeau n’est véritablement pas sa couleur de cheveux naturelle et lui sied à merveille le botox de la figure ! Si partout ailleurs dans le monde, le premier du mois évoque nuits d’insomnies, ou encore une recrudescence des crimes ou des naissances ; à RevealDown, c’est tout cela en même temps, mais avec un léger soupçon et entraperçu d’apocalypse qui nous pend au bout du nez !      

Le premier jour du mois. Demain. Et ça nous chie déjà à la gueule ! Les macchabées s’acculent dans la cambre froide comme des petits pains dans le fourneau, les dossiers s’empilent comme la tour de Pise sur mon bureau et les sous-sols de l’Oceanside Memorial Hospital empruntent des allures de la Fabrique Nationale de la Monnaie et du Timbre lorsque sous le Siège des Masques de Dali. Oui, j’aurais pu comparer les sous-sols de l’hôpital avec n’importe quelle autre série médicale, mais j’suis comme cul et chemise avec la Casa de Papel et mierda qui privilégierait pas le cul de Tokyo à n’importe quel autre personnage de toutes séries confondues ?! Voilà. C’est bien ce que je pensais.

- Charlene, mi corazón ?! Tou es là ? Demain, cey le primero jour du mois. Moi savoir et connaitre la significationne !  Tous les bandido loco du coin vont cafouiller la cité et de corps toi être débordée ! Charlene, mi corazón, pourquoi tou ne rentré pas à la casa ? Avec ta pauvre madre ! Madre si seule et preocupación ! Moi pas comprendré. Charlene. C’est de la racaille, là-bas, dans cette cité ! Toua rentrer à la casa ! Sécurité. Loin. Loin de toutes ces histoires de muerte ! Oh, cielo ! Oh, Charlene !    

Occultée et imperméable  au cœur de la palabre des blouses blanches, smartphone et au creux de l’épaule et tout plaqué contre ma joue, à mon esgourde gémissent les violons et pleuvent les larmes de la voix de ma mexichrétienne de mère qui depuis San Diego parvient à me noyer en l’océan grandiloquent de son chagrin de madone. Une vraie tragédie grecque ! Trop prise dans le feu de l’action, j’ai pas eu le réflexe de filtrer son message dans la boîte vocale. Résultat des courses ? Encore une fois je me farcie toutes les plaies de l’Égypte alors que devant l’Onyx se délie l’apocalypse :

- Mama, por favor, je--- ceci est l’affaire McGraham Park, ce dossier-ci ; Poseidon Beach, celui-là, c’est le corps du junkie retrouvé dans la ruelle et ça c’est l’affaire Strauss, toujours en attente du rapport des experts de la balistique--- je suis dans le jus, mama. Genre. Littéralement. Sang, fluides corporelles et autres sécrétions que tes chastes oreilles ne sauraient entendre. Il y avait un but à ton appel ou tu voulais simplement prendre de mes nouvelles ? que je me désespère, me dépêtrant les pattes des chemises cartonnées, remerciant la réceptionniste qui de bon cœur ne pipe mot et se contente d’agripper la paperasse, sourire navré aux lippes.

- Demain. Je pourrais t’appeler demain.  
- Mais demain être le primero du mois. Toua ne pas avoir le temps d’appeler ta pauvre madre !
- Je le trouverai, mama. Je dois te laisser. J’ai du boulot !


Je parviens enfin à me dépêtrer des dossiers et de mon téléphone. J’ai à peine le temps de souffler, à peine le temps de foutre dans la poche de mon sarrau mon téléphone, que retentit sur ma nuque la voix de mon patron :

- Flores. Oublie les débâcles de cette nuit. Un corps vient d’arriver. C’est Son œuvre.
- Sans aucune équivoque ?
- Sans aucune équivoque, Flores.
- Libérez ma table. J’arrive dans moins de dix minutes.


• • •

Sur la carne livide et froide, perlent et émergent les premières larmes liquoreuses et pourpres. À mesure que la lame s’enfonce, à mesure que la chair doucement s’ouvre, à mesure que le « Y » cramoisie se dessine et adroitement délie sur le torse de l’Endormi. Délivrant à l’Onyx miroitant d’expertise, les souffles d’une âme expirée et les pestilences d’un tourment de mystère qui l’engorge. Tout au long du glauque labeur, mon esprit analytique se gausse de l’intrigue et récentes découvertes. Ce n’est pas la première fois. Ce n’est pas le premier cas. Que je doive réunir les preuves pathologiques qui nous permettront de se faire un avis sur les causes de ce décès ? Ce n’est pas la première fois. Ce n’est pas Sa première victime. Ce n’est pas le premier mandat d’autopsie que je reçois… Le concernant. J’essaie de voir le tout de manière exhaustive, objective, précise, transparente ; mais la vérité est que je sais que c’est Lui. Le résultat d’autopsie sera le même que les autres.

Mort subite de l’adulte.
La rupture d'un anévrisme.

Pas de marque. Pas de trace. Aucune blessure. Aucune lésion. Aucune drogue. Aucune panacée hallucinogène. Le sang est clean. L’estomac est clean. Le foie est clean. Analyses toxicologiques. Rien. Il fauche, comme la Faux ; instantanée et nette. Un Tueur invisible. Un Tueur impeccable. Son langage ? Sa signature ? Une rupture d’anévrisme. Une hémorragie intracérébrale. Étrange, pour des victimes aux antécédents génétiques qui dans les lots ne comptent pas ce genre de facteurs de risques. Comment ? Pourquoi ? Par quel exploit olympique ? Je l’ignore. Ces décès de s’expliquent pas. Scientifiquement parlant. Ce Tueur en série est un vrai mystère et ombre.

En priorité, c’est la boite crânienne, l’encéphale et la matière grise que j’ai disséqué. Et franchement ma charcuterie devrait s’arrêter là, mais pas sûre que les gros bonnets de l'expertise médico-légale n’apprécient alors je me prosterne au protocole et éventre le corps, comme l’on ouvre un géant sac de sport.  

Laver et peser les organes ?
Une vraie perte de temps.
Si tu veux mon avis, l’amigo !
Et pourtant je le fais.
Dans l’espoir fou que le Tueur, cette Ombre, ai enfin commis une erreur.
Laissé une trace.
Sa marque !
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Jezabel Atkins

nothing's gonna change my world
Jezabel Atkins

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ROYAUME : pauvre terre mère; et de courber l'échine à son chevet, dans l'unique espoir de lui broyer l'encéphale.



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MessageSujet: Re: heart skips a beat. (JEZABEL) heart skips a beat. (JEZABEL) EmptyVen 4 Déc 2020 - 6:50


“ALL THE GOOD GIRLS GO TO HELL.” & Le silence accable l'artère désolée. Pas même le moindre tressaillement pour venir troubler la quiétude fragmentée. Seulement ces effluves écœurantes, entêtantes qui s'en viennent chatouiller le naseau. L'humidité sur le bitume. La pisse dans les rigoles encombrées. Car dans les bas-fonds, dans l'intestin même de la ville, ça pue la charogne et le stupre. Point de lueur au bout du tunnel, ni de lumignon pour guider l'errance des somnambules. Seulement cette tentation délétère, que chacun s'évertue à cloîtrer sous quelques attitudes bienséantes. L'inéluctable frémissement qui pousse la veuve et l'orphelin à s'égarer çà-et-là au gré des ombres. La quête permanente, enivrante de croiser une chimère, au détour du hasard; le bide retournée mais le sexe trempée. Finalement, il n'y a pas de surprise là-dedans. Ce Graal n'est qu'un leurre, qu'une mascarade dégueulasse permettant à l'âme d'éprouver un peu de vie. Puisqu'il est grisant, n'est-ce pas, d'expérimenter l'essor fugace de l'adrénaline ? Tout comme le désir et ses dessous équivoques. Ici ou plus bas encore, là où s'immolent les esprits ahuris, les déviances ne sont pas si différentes. Pour cela que tu n'es pas surprise de déceler un brin d'émoi dans les tréfonds de ses mirettes éplorées. Lui aussi soupire de connaître cette fougue dantesque, ce grand brasier infernal. Et tu le lui offres, esquissant entre les parois de sa boîte crânienne quelques nébuleuses. Sûr qu'il n'aspire pas à étreindre la mort. Mais ton courroux ne connaît aucune clémence. S'il bande d'effleurer des contrées inaccessibles jusque là, toi; tu t'imbibes de ce joug qui t'appartient. Qu'il est ravageur de jouer avec les heures d'autrui ! Alors une fois de plus tu t'abandonnes aux excès tapageurs qui t'animent, dévorant le malheureux des profondeurs de sa déliquescence.

***


Terrée dans l'obscurité, animal à l'affût du moindre sourcillement, tu contemples ton œuvre, la Sienne; tandis que dansent Ses lames sur le derme, qu'elles mutilent le cuir pour mieux s'en emparer. La curiosité t'incite à tendre la nuque. Et de te complaire dans le magma sirupeux de cette vision céleste. De rouge et de noir. La bidoche relâche son amertume, sa récente putrescence. Tu n'as jamais eu grand intérêt pour les mystères que renferme la carcasse humaine. Pour preuve tu frises le nez, secoues ta petite tête blonde en priant pour ne pas emporter avec toi cet abominable parfum. Néanmoins, quelque chose d'indicible te contraint à reluquer plus encore la scène qui se joue sous la coupe blafarde du néon criard. Ce n'est plus la pauvre dépouille. Ni même la véhémence d'une appétence grandiloquente. C'est Elle. Son intérêt palpable pour la viande qu'Elle détricote sans broncher. Là encore, tu n'as jamais compris l'attrait de l'Homme pour le morbide. Serait-ce parce que la mort est une énigme à résoudre, parce qu'ils ne peuvent l'appréhender ? Ou peut-être est-ce plus sombre encore ? Une passion despotique, incurable. Une nécessite cuisante d'effleurer ce qui ne se possède pas. Une attirance profonde. Finalement, la mort n'est jamais loin. Si elle ne menace pas l'existence, elle persiste à gangréner les songes de mille chants funestes. Comment vivre ainsi ? A dire vrai, tu t'en moques. Toi, tu t'immisces simplement par delà les méninges, grilles ces fantasmes impérieux pour mieux te gorger de cette démence latente. Baiser mortifère que tu t'empresses d'accorder avec toute la bonté qui te caractérise. Dans un sens, n'es-tu pas cette rédemption, cette absolution qu'ils semblent quémander lorsqu'ils abdiquent enfin ?

« - Quel complexe cela vient-il satisfaire lorsque vous plongez vos mains dans la tripaille de vos congénères ?, que tu murmures après quelques minutes.

Et de t'arracher au néant afin de lui présenter à ton tour les traits circonspects de ton minois.

- Je suis curieuse d'entendre vos théories, que tu ajoutes non sans pointer l'Inanimé d'une œillade nonchalante.

Mais quelque chose s'en vient troubler ton indolence et alors tu sembles percuter toute l'improbabilité de ta présence en ces lieux.

- Oh, ce que je suis impolie ! Jezabel. Je suis l'auteure de ce chef-d'œuvre », que tu précises simplement, d'une candeur outrageante.
 
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Dernière édition par Jezabel Atkins le Lun 14 Déc 2020 - 12:21, édité 1 fois
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Charlize Flores

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MessageSujet: Re: heart skips a beat. (JEZABEL) heart skips a beat. (JEZABEL) EmptyMar 8 Déc 2020 - 13:11


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Dans la promiscuité de la blancheur immaculée et criarde des néons, à mesure que la soie affilée dégringole et morcèle la chair, le temps se fige et afflige. Dans la promiscuité de la blancheur immaculée et criarde des néons, le pourpre sur la froideur d’albâtre emprunte des allures de ruisseau de corail alors que derrière les paupières tombales paisiblement fermées ; se recelèrent les mystères et le cauchemar d’un moment de Vice et de Crime. Sur l’inox gelé de ma table de dissection, repose les reliquats de qui aura été et que désormais j’épluche coup de scalpel après coup de scalpel. Fruit de tous les interdits, que j’adule de mes enténébrées reluisantes et que je pèle galamment. Ingénue déjà exilée et bannie du jardin d’Éden, succomber à la tentation et à l’envie de cueillir ce fruit de tous les péchés est pour moi signe de Raison. Car pure folie se serait de vouloir ignorer le charme mortuaire que l’on peu deviner sous la chair soyeuse et rougeoyante. Cœur bien mûr et reluisant, qu’il ne faut pas découvrir trop vite et à belles dents croquer précipitamment. De temps, de patiente, je dois m’alambiquer, d’ordre et de soin je dois agir. Le but étant de se laisser séduire sans le voir fuir et nous filer entre les doigts. Ce fruit de tous les interdits, dont la peau pelée nous dévoile à catimini son odeur putride et sa chair bien juteuse…

Funèbre et patibulaire jardinière qui, au comble de l'intrigue qu’est de voir reposer à sa merci ce fruit de la passion, couvre la lubie de salves méticuleuses et gestuelles chirurgicalement acharnées. La main gantée qui abandonne la lame sur le plateau en stainless chromé, l’œil circonspect qui recherche dans le bordel de tubes aux bouchons anticoagulant greffés de couleurs spécifiques et inondés d’hémoglobine, les tourelles d’échantillons et l’éventail d’outils tranchants et mortels qui feraient rougir de jalousie Mister Lecter ; cette puta de pince Costotome ! T’as pas idée, mi querido amigo, du nombre de fois que je peux la perdre ! C’est pire que la malédiction des chaussettes disparues dans la sécheuse ! C’est le fléau du trousseau de clé. C’est le grand dam d’un médecin légiste ! Perdre sa paire de pince. Oh, cielo, mais la looooosssseeeee ! Une fois, une fois j’ai tenté d’ouvrir un thorax à la scie circulaire et le résultat escompté n’était certainement pas celui espéré ou même anticipé. T’as vu, amigo, c’film de noël ; National Lampoon's Christmas Vacation ? Tu te souviens de la scène de la dinde de noël éventrée ? Bah, imagines ÇA, mais avec un peu plus de sang et d’organes en bouillie qui giclent partout. J’avais picolé, pas ma faute ! Et où j’ai foutue cette petite connasse de pince Costo---

- AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH !!!!!!!!!

À l’image d’un chat qui saute dans la baignoire et qui se rend compte qu’il y a de l’eau au fond, je bondis, sursaute et me propulse des mètres et des mètres sur l’arrière. Les sombres horrifiées aussi rondes que des balles de bowling, le long corps de liane aussi secoué qu’une piñata lors d’une fête d’enfant, menotte plaquée sur le dessus du poitrail qui peine à ventiler le zéphyr d’angoisse qui le gonfle et dégonfle, je recule jusqu’à ce que mes reins viennent buter contre la bordure d’un comptoir et malgré l’entrave je cherche à m’y encastrer dedans. Petit rongeur effrayé qui recherche l’issu salvateur et veut au périple de sa vie disparaître dans son trou. Le cœur battant la chamade dans l’alvéole de ma poitrine, grisée de fièvre, mes vêtements et mon sarrau se collent à ma peau comme de la cellophane et dios mio si la syncope me gagne pas tout de suite… c’est pour bientôt !

- AYE ! CARAMBA ! PUTA ! Mais t’es qui ?!

Plus tard, l’amigo, je lécherai la papamobile de ma langue de pécheresse, pour me sanctifier de ces jurons et l’odieux tutoiement, mais pour l’heure, j’suis como quien diria un peu trop épouvantée pour ma vie pour savoir vivre ! Les secondes s’égrainent, la peur toujours gangrène, l’échine si tendue que je serai amène de faire exploser les agrafes de mon soutif, mes prunelles chocolatés fauchent avec incompréhensions les Azurées qui m’observent et où j’y vois reluire des moires passibles de me faire balancer tout au bas de la chaîne alimentaire. Non, mais sérieusement, cette fille, c’est qui ?!

Les fins et sombres sourcils qui doucement se tricotent serrés au-dessus de mes mirettes inquisitrices, les lippes qui se pincent en une petite moue interrogative alors que mes doux traits de latina avec réserve se débrident :

Elle parle. Elle a parlé ! Ses lippes, elles ont bougées !
J’ai vu. Mais pas entendu. Oh, cielo ! C’est vrai !
Mystifiée, écœurée, j’incline la tête sur le côté, lève une main vers mon esgourde, pour du bout de mes doigts de fée retirer l’écouteur bluetooth sans fil et par le fait même éloigner de mon tympan les crécelles lascives et entraînantes de la voix de Jennifer Lopez qui on repeat entonnait son illustre Ain't Your Mama. (Oui, j’aime dépecer des corps en compagnie de J-Lo from the block et alors ?)

- Comment ? T’as dit quoi ? J’t’ai pas entendu. J'espère que tu me confessais pas un meurtre, hin ? Hahahahahahahahaha !

Gné !? =D
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Jezabel Atkins

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MessageSujet: Re: heart skips a beat. (JEZABEL) heart skips a beat. (JEZABEL) EmptyMer 9 Déc 2020 - 5:50


“ALL THE GOOD GIRLS GO TO HELL.” & Patiemment, tu attends l'impact que fera ta bombe. Quel mortel serait capable d'accuser cet aveu sans même sourciller ? Personne. Du moins, tu le devines. Car tu ignores les torrents énigmatiques qui gangrènent l'Homme. Toi, tu ne connais que le brasier impétueux de ton enfer. Point d'effroi pour venir froisser les replis de ton front, une incompréhension peut-être, un dédain manifeste tout au plus. Qu'il est difficile de passer inaperçu dans ce monde tout beau tout rose où l'amour semble dégouliner à chaque coins de rue ! Mais tout ceci n'est qu'une façade, tu le sais bien. Toi, tu fréquentes la crasse et le malheur. Tu as vu les abîmes qu'il pouvait offrir. Pourtant, la croyance commune se plaît à penser qu'il n'existe pas de plus beau paradis que celui-ci. Ah, qu'il est beau l'Eden aux mille-et-une facettes ! Sûr que tu n'auras pas perdu la main lorsque tu regagneras tes pénates. Ici, les âmes corrompues, les mécréants, les cabossés, les chaotiques et les mal-aimés pullulent çà-et-là comme de la mauvaise herbe. Et tu t'en débrasses. Parce que de toute ton existence, tu n'as jamais su faire que cela. Mais c'est un don de soi, n'est-ce pas ? Enfin c'est ce que tu psalmodies, lorsque ivre d'absinthe et d'inconstance, tu sers quelques moralités assommantes aux badauds qui daignent bien tendre l'oreille. Seulement, mieux vaut s'immerger à travers des liqueurs écœurantes plutôt que de répondre à cette petite voix criarde qui persiste à piétiner raison. D'ailleurs, il y a fort longtemps que tu ne l'écoutes plus. Depuis... Tu secoues dès lors ta caboche, agite cette chevelure soyeuse que tu ne parviens toujours pas à dompter malgré les nombreux conseils de YouTube. Impatiemment, tu attends l'impact que fera ta bombe...

Mais rien ne vient.

Après quelques simagrées ennuyeux; de beuglements effarouchés en soubresauts grotesques, la Malheureuse semble finalement se scléroser sur place. A l'image d'un merlan frit que la sentence aurait scié, elle t'accuse d'un simple regard déconfit, visiblement hagarde et béate. D'ailleurs, tu n'assimiles pas ce peu de réaction. Décevant ! Toi qui espérais faire face à l'agitation pittoresque d'une demoiselle en détresse, voilà que tu te retrouves devant une godiche à la gueule inerte et placide. Jusqu'à ce qu'elle ne retire le petit bidule de son esgourde. Ah ouais !... Le temps que ton cerveau ne fasse le cheminement de tout ceci, ses palabres s'empressent de venir caresser tes chastes oreilles. Bien sûr ! Elle n'a pas entendu l'entrée fracassante que tu avais soigné rien que pour ses beaux yeux ! Comment rattraper le tir après un tel fiasco ? Mais tu es bien décidée à ne pas laisser retomber la tension. Faut dire que ta grande réputation vient également de là: de tes apparitions effarantes. Alors tu serres le poing aux abords de tes lippes, te racles la gorge avec toute la noblesse d'une famille royale. Un instant, tu parais revêtir la bienséance et les convenances que cette situation pourrait susciter en temps normal. Du moins, si tu n'avais été qu'une entité banale; égarée ou solennellement conviée par on-ne-sait quelle pointure. Un rictus amical chevrote alors sur tes traits apaisés, tandis que tu traverses la salle avec la légèreté d'une ballerine, peut-être un peu trop vite, pour simplement lui tendre ta main.

« - Veuillez m'excuser, je ne voulais pas vous effrayer, que tu déblatères avec la sincérité d'un arracheur de dents.

Si tu arbores les grimaces d'une parfaite nigaude, tout en toi trémule d'une fièvre à peine contenue. Les humains sont-ils si crédules ? Apparemment. Pourtant, tu reconnais dans ton timbre les dissonances d'une hypocrisie scandaleuse. A croire qu'ils ne se contentent que de ce qui gît sous leurs yeux, sans chercher à gratter le vernis.

- Jezabel Atkins.

Sans même attendre le moins frémissement de sa part, tu t'empares de sa menotte. Qu'importe les résidus de cervelle, ni même les éclaboussures d'hémoglobine. Et de l'agiter comme le ferait n'importe qui, prenant soin cependant de dévorer un peu plus la distance qui vous sépare.

- Justement, je vous informais que je détenais l'identité du meurtrier, que tu poursuis dans un sourire benêt non sans jeter une œillade au macchabé sommeillant à vos côtés la tripaille à l'air, c'est moi.

Ta poigne se fait moins délicate autour de ses phalanges. Et la douceur s'étiole aussi sec sur ton faciès pourtant souriant.

- Ai-je toute votre attention, désormais ? »
 
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Charlize Flores

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MessageSujet: Re: heart skips a beat. (JEZABEL) heart skips a beat. (JEZABEL) EmptyLun 14 Déc 2020 - 16:00


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Oh ! Vois-tu ça, l’amigo. Elle s’excuse et ne voulait pas m’effrayer !? Mon culo, ouais ! Sa culpabilité est aussi vraie et authentique que peut l’être la plastique de Cher et c’est-à-dire ; pas du tout sincère ou voire même naturelle ! J’essaie de contenir mes affres et ma frayeur, mais c’est aussi efficace et concluant que d’essayer d’endormir un rhinocéros en lui crachouillant sur la cuisse gauche un dard pas plus gros qu’une zigounette de moustique ! Les reins tous plaqués contre la bordure du comptoir, sombres mirettes braquées en les océans azurés, j’veux arborer un minois désinvolte et imperméable, mais puta de mierda j’y arrive pas ! Ça ne se fait pas de débouler et silencieusement et comme une ombre dans le dos d’une latina sanguine et lunaire médecin légiste ! J’ai la jungle des entrailles qui se prennent pour un décor digne d’un remake de Footloose et qui dansent le twist dans l’alvéole du bid’ alors j’ai définitivement la matière grise qui frétille comme du Kevin Bacon, frit dans une poêle !  

Et ces analogies qui ne possèdent ni queue ou tête, ça va deux minutes, mais après ça commence à rendre chèvre ! J’suis pas douée avec la peur, le stress et l’angoisse. Pourquoi tu penses que je me bourre et me torche la gueule à tous les soirs ?! Pour le prestige ? Pour le petit plaisir de me faire des nouveaux amis aux meetings des AA ?!

Et elle louvoie d’une extrémité à l’autre de la pièce, la miss Jezabel Atkins ! Le pas léger, leste, célestin et gracieux. Dans le genre que si Tinker Bell s’était accouplée avec une patineuse artistique ; cette miss Jezabel Atkins serait le fruit de leur copulation !  Il faut lui accrocher une cloche autour du cou, à cette meuf, c’est pas possible d’être aussi dissimulée et discrète ! Et elle sort d’où ce caméléon aux pattes de velours ? Parlant de pattes de velours… même pas le temps d’assimiler le but précis de cet étrange tête-à-tête, qu’elle me sert la pince et me déballe raide là son sac… sourire Colgate flottant là, de surcroit, sur les moires émoussées de sa porcelaine de poupée grunge !

Sa geôle implacable se refermant  insidieusement sur le squelette de ma main, broyant au passage les vingt-sept os et résidus de chairs mortes constellant le caoutchouc de mon gant tout ratatiné comme vulgaire raisin sec au creux sa poigne de fer. Aie ! Ça fait mal. Aie ! AYE ! Puta, ça fait mal ! Des phalanges aux tendons du trapèze, le flux de torture se répand comme une traînée de poudre, faisant fléchir les rotules de quelques centimètres alors qu’un voile d’eau saline brouille ma vision. Bordel, j’vais pas chouiner !? Siiiiii ?!  

Je déglutis de travers, les ruisselantes mirettes jouant la navette entre ses fielleuses diaphanes et le crâne décavé gisant non loin derrière elle sur l’inox gelé de ma table de dissection. J’veux pas finir comme lui ! J’veux pas finir comme ma main !  Des éclairs voltaïques explosent sous la carne fragilisée, foudroyant le myocarde et court-circuitant Jugeote qui assez grillée s’offre des vacances vers les tropiques. J’vais pas la revoir de sitôt, cette trouillarde ! Elle va probablement se faire vendre pour peu cher aux trafiques d’organes. Ce qui me fait une foutue belle jambe !

- Je vois…

Por el amor de Dios ! Mais elle veut que j’en fasse quoi, de cette révélation choc ?! Que je l’attrape et la range précieusement dans l’une des poches de mon sarrau ? Que je l’attrape, la contemple sous toutes les coutures et la hume avec amour ?! Que je l’attrape, l’égraine avec mon café fraichement moulu et m’en serve comme infusion ? Prise en sandwich entre le comptoir et la réincarnation de ce Mal qui présentement suinte en le plus rêche de mes silences, je dodeline de la caboche, parvenant si bien à imaginer tout l’océan de ses crimes qui comme de lugubres spectres ténébreux dansent le Macabre au fin fond de ses yeux.

Point de doute. Elle est la Chimère. L’horreur qui rôde et se love dans l’ombre. L’Histoire de peur qui érode les cœurs et sacralise le moindre jet de noirceur.

Je ne veux pas finir comme lui. Je ne veux pas finir comme ma main.
Mierda, j’veux pas mourir ! Comment réagir, sur le seuil de ce cauchemar qui présentement me semble aussi réel qu'aliénant !? Fragilisée, fêlée, par le dictame et le poids de son emprise, ma menotte libre vient chevrotante et timide saisir le poignet de la sirupeuse blondinette. Vaine prière et tentative pour tenter de libérer ma Broyée toujours prisonnière de son étau douloureux.

Donnes-la main, Atkins. Dios mio, mais rends-moi ma foutue main !  
Mais comme une tortue à sa carapace ; la menotte ne peut être extirpée de ce blindage indestructible… Me dis pas que je vais devoir m’amputer pour enfin me libérer ?!

- Et que puis-je faire pour toi ?!

Rire de merde. Rire nerveux.

- Tu veux qu’on en parle autour d’un café ? dis-je, la voix chevrotante, lui désignant la cafetière d’un coup de tête.

Le pire ? C’est que je suis sérieuse dans ce que je propose. J’allais m’en faire couler un…
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Jezabel Atkins

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MessageSujet: Re: heart skips a beat. (JEZABEL) heart skips a beat. (JEZABEL) EmptyVen 18 Déc 2020 - 1:38


“ALL THE GOOD GIRLS GO TO HELL.” & Comme c'est grisant, n'est-ce pas, de voir trémuler la flamme de l'effroi par-delà les prunelles éplorées ? C'est un spectacle que tu ne te lasses pas de voir. Il pourrait bien se répéter à l'infini, que tu ne pourrais t'empêcher d'y trouver une certaine satisfaction. Démon, tu resteras démon malgré les apparats dont tu es affublée aujourd'hui. D'ailleurs tu ne lui rends pas son dû après ces aveux épouvantables. Non, tu claquemures un peu plus ses phalanges, les broyant les unes contre les autres en cette poignée de main péremptoire et mortifère. Sait-on jamais qu'elle chercherait à fuir. Car tu ne peux pas te le permettre. Ta venue n'est pas le fruit du hasard, ni même un délire volatile et pernicieux. De plus, loin de toi l'envie de te rincer l'œil au dessus de quelques mélasses d'hémoglobines ou de viandes faisandés. Sûr qu'elle préfèrerait sans doute se frotter à l'inconstance de l'esprit humain. Sorry, bella ! C'est auprès du Malin qu'elle va malheureusement valser le temps de quelques joutes. A moins que tu n'abrèges son existence par la suite ? Non ! Tu n'es pas ici pour cela, voyons. Alors tu inspires profondément pour ne pas céder à cette petite voix criarde qui ne cesse de t'asticoter en ton fort intérieur. Contrôler ses pulsions, penser à sa respiration, surtout ne pas s'abandonner à ses effusions !... Mais si, c'est cette psy' un peu barrée qui te l'a enseigné. Brune, super sexy ? Vous voyez ?

« - Paniquez pas, Señorita, théoriquement vous ne subirez pas le même sort, que tu annonces, tranquille, pointant la dépouille d'un rapide hochement de tête.

Alors tu desserres ta prise, relâches l'étreinte rigoureuse afin de lui rendre complètement sa pauvre menotte. Mais tu agites tes doigts, comme s'ils étaient engourdis en une menace déguisée mais tacite. Pas question d'avoir un excès de zèle. De toute évidence, tu ne lui permettras aucune frivolité. Point de palabre superflu après cela. A l'image d'un touriste aux mirettes curieuses, tu fais le tour de la mansarde non sans poser un œil critique çà-et-là. T'embourgeoisant un chouïa, tu passes la bulbe de ton index sur l'une des nombreuses surfaces, puis le frottes minutieusement contre ton pouce aux abords de tes naseaux. Hm. C'est clean. Entre nous, là n'est pas véritablement la question, mais faire durer l'instant te procure quelques soubresauts extatiques. Il suffit que la mayonnaise ne monte un peu pour que l'on te mange dans la paume ! Et c'est présentement le but.  

- Néanmoins, je vous conseille de ne pas tenter le diable.

Oh quel sous-entendu, bravo Katýn ! Tu te surpasses. Faut dire que tu rouilles un peu. Depuis que tu travailles pour cette femme, tu n'as d'autres choix que de calmer tes ardeurs sous peine de te retrouver à la rue, ou pire encore derrière les barreaux. En partant du principe qu'ils parviennent à t'asservir, bien évidemment.

- En attendant, je ne serai pas contre cette tasse de café dont vous me parliez à l'instant, que tu ajoutes tout sourire.

Sûr que l'on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon. Tout en toi s'efforce de montrer un brin de sympathie, mais c'est sûrement cela le plus angoissant finalement. Tout ceci n'est qu'un subterfuge cependant. Espérer un peu de complicité, du moins suffisamment d'égard pour l'inciter à te prêter main forte. Quelle ironie ! Un démon quémandant de l'aide à un mortel. Décidément, on aura tout vu ! Mais tu n'as guère le choix, les ordres viennent du sommet de la pyramide et tu n'en fais pas partie.

- Bien, parlons affaire, que tu inspires, comme je vous... peut-être que l'on pourrait se tutoyer, c'est moins impersonnel ? Enfin vous me direz, vous le faites déjà.  

Chose qui semble t'importuner un instant où tu lui offres un magnifique rictus condescendant. C'est franchement pas ton genre de faire tant de manière, mais cela à le mérite de t'amuser un peu. Du moins, la tronche que tire ton interlocutrice vaut bien toutes les bonnes séries Netflix et Prime confondues.

- Comme je le sous-entendais donc - et crois-moi je m'en serai bien passée -, j'ai besoin de ton aide, que tu inspires péniblement.

Oh non, c'est n'est vraiment pas par gaieté de cœur que tu te tournes vers elle. Mais Madone ne t'a guère laissé le choix, alors tu obtempères, parce que tu n'as jamais su faire autrement dans le fond.

- Tu vois le gaillard là, que tu commences, voguant au dessus du macchabé comme le ferait un pèlerin fasciné par l'impotente Joconde, il doit disparaître, ou du moins ne pas être recevable aux analyses que l'on te demande de faire. Tout doit s'évanouir dans la nébuleuse pour ne laisser à la fin qu'un énorme point d'interrogation que nul inspecteur ou professionnel ne pourra résoudre.

Après cela, tu t'installes sur la surface métallique d'une table vide, croise tes jambes, sorte de Tom Raider fière au cul, une énorme banane sur ta gueule de conne.

- Pigé ? »
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Dernière édition par Jezabel Atkins le Jeu 28 Jan 2021 - 3:39, édité 1 fois
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Charlize Flores

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MessageSujet: Re: heart skips a beat. (JEZABEL) heart skips a beat. (JEZABEL) EmptyLun 28 Déc 2020 - 19:35


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Et c’est supposé me rassurer, ça ?! Elle me prend pour qui ou pour quoi ?! Une greluche un peu simplette qui se contente d’opiner du bonnet sans trop poser de question, au risque de faire chauffer la matière grise et saigner du pif. Si je me mets à trop réfléchir ?! J’ai de l’intuition et (bien que légèrement tordus) assez de tripes pour savoir reconnaître une promesse d’alcoolique lorsqu’on m’en balance une à la gueule ! Prends moi, l’amigo, comme un exemple ; des fausses promesses et belles paroles ? Hélas, à la pelle et sous le religieux regard de ma mexichrétienne de madre, je le fais tout le temps ! Aussi sceptique que pouvait l’être Thomas lors du soir de la fameuse résurrection, j’ai la paupière gauche qui nerveusement tressaute comme si dans le creux de mon orbite une colonie de bébé hiboux avait élu domicile et recoulait la vie à la commissure de mon œil chocolaté qui instinctivement louche sur le beau au bid’ ouvert qui paisiblement sommeil sur l’inox gelé. En théorie, je ne rencontrerai pas le même sort, mais elle et moi savons très bien qu’ici et maintenant ce petit entretien est une question de pratique ! Heureusement qu’elle n’est pas la porte-parole d’une police d’assurance quelconque, parce que c’est clair comme le cristal que la seule clientèle qu’elle pourrait risquer de séduire au travers de ce joli sourire d’aigrefin ; c’est une poignée de mamies sympathiques qui passent la moitié de la journée à rêver du joli minois de George Clooney et l’autre moitié à coudre une courtepointe devant un épisode de Young and the Restless. De sang-froid, elle n’hésiterait pas à me faire la peau. D’ailleurs, chez cette miss Jezabel Atkins, y’a-t-il un truc qui n’aspire pas au frimas que dégagerai un iceberg embaumé ?! M’est-il possible de plonger en les eaux moirées de ses yeux, sans risquer la bradycardie ou voire même l’hypothermie ?! Je doute. Je doute. Elle fout la pétoche, cette ode à la Sibérie et psaume de la calotte glacière.

Le myocarde crevé par la peur, le sang glacé dans les veines, enfin le broyeur s’arrête et libère ma penaude menotte. Ce ne sont plus une main et phalanges que je ramène piteusement vers mes boobs ; mais bel et bien du pouding moitié chocolat et vanille ! Elle m’a cassé ou foulé un truc, j’en mettrai mon bras complet au feu ! Si je veux survivre à cet entretien de desgracia, je dois faire profil bas et me sceller le bec avec de la super glue. Plus tard, je me taperai la crise de nerfs, mais pour l’instant je dois garder le chouia de sérénité qu’il me reste et lui faire ce famoso café ! Une fois délesté de mon sarrau, mes gants de latex, c’est à pas chassés que je me dirige vers la cafetière, par effroi de tourner le dos à l’ennemi. N’est-ce pas l’initiative à prendre, lorsqu’on se retrouve nez-à-nez avec un requin. Toujours avoir un contact visuel avec lui ?!

Le quatrième type. Voilà l’étrange et perturbant personnage qui se balade devant moi. Si elle n’est pas de parenté avec nos amis les bonhommes verts, les frères Grimms doivent fort probablement se retourner dans leurs tombes en sachant que la vilaine belle-mère de leur conte s’est réincarnée dans le corps de cette femme ! Troublée, intriguée, fascinée, je suis sur le pilote automatique et c’est à peine si je me rends compte que j’ai en main la carafe et que celle-ci présentement se remplie d’eau : mirettes cauteleuses et esgourdes attentives bien rivés sur cette petite teigne qui prend son pied à me tenir en haleine et papillonne candidement ici et là au travers de la salle d’autopsie !

Choquée par cette constatation, je lui demande même pas si elle le préfère lattée, allongé ou corsé son foutu café et m’en tiens qu’au basique bien plat… mais les arômes de la caféine qui avec appétence s’invitent en mes voies nasaux me rappellent que j’aime boire mon café avec quelques larmes de Rhum et franchement devant le surréaliste de la situation ; je me mériterai bien ce petit nuage alcoolisé ! Et pendant que je m’accapare à verser le liquide fumant en deux mug, mon indésirable visiteuse se permet quelques petits caprices et sarcasmes sur mon manque de politesse… ce qui a le mérite de littéralement m’en déboîter la mâchoire et de bien hauts me faire hausser les sourcils, arborant l’air de celle qui vient de se faire pincer la fesse gauche comme si un farfadet farceur. On va pas commencer à buter sur les détails, miss Jezabel Atkins… parce que côté manant et gueuse ; t’en tiens une bonne couche avec ta péliade de cadavres et ton entrée par infraction dans la morgue !

Revigorée par cette réflexion, sourire pincé venant contorsionner la commissure gauche de mes lippes, en bonne servante espagnole, muette et docile, j’écoute, hoche du chef, lui apporte le mug fumant et viens achever ma course au salut de mon bureau bordélique. Par-delà les hautes tours de dossiers, je garde un œil circonspect dessus, alors qu’à tâtons je cherche et trouve la poignée de mon tiroir… farfouillant son contenu jusqu’à enfin effleurer ma précieuse flasque en acier inoxydable, que je m’empresse d’attraper, d’ouvrir pour y verser dans mon café les quelques fameuses larmes de Rhum…

Trop bonne, trop conne, je tends ma lubie en direction de la creepy babydoll qui visiblement se croit dans un bed and breakfast en la voyant si confortablement prendre ses aises sur l’une des tables d’autopsie. À peine le point final est apposé sur les sinuosités de son glauque et louche laïus, que je ne peux m’empêcher d’éclater de rire et à gorge bien déployée de surcroît. Les crécelles de mon éclat de rire allant rebondir contre les murs blafards de la vaste salle, s’entant poindre sur mes cils farder quelques larmichettes euphoriques alors que complètement hilare j’en viens même jusqu’à m’en taper la rotule de ma menotte pas douloureuse :

- Tout ce drame et cette frayeur pour ça !? HAHAHAHAHAHAHAHA ! OH, CIELO ! HAHAHA !

Morte de rire, je m’écroule contre le dossier de ma chaise à roulette :

- Tout doit rester dans la nébuleuse, hin ? HAHAAHAHAHA ! Sais-tu seulement ce que l’on sait, mi bonita !? Mais absolument rien ! T’étais une ombre, avant de sortir de l’ombre ! HAHAHAHAHAHA ! Y’avait pas plus gros et obèse point d’interrogation que celui dressé sur cette sordide histoire ! On n’y comprend que dalle ! J’sais pas pour qui tu bosses, mais ton employeur devrait mieux se renseigner, avant de t’envoyer jouer les ninjas dans la morgue ! Ça t’aurais évité le déplacement et moi l’arrêt cardiaque de tout à l’heure ! Tout doit rester dans la nébuleuse. Oh, cielo ! Puta de mierda, elle est énorme et excellente, celle-là !

L’ironie de la chose me pousse à une abnégation insensée :

- Tu vois ces dossiers qui trônent sur mon bureau ? Approches et jettes y un œil. Ils te concernent et tu verras que je ne te mens pas. On patauge dans le mystère depuis le premier cadavre repêché ! On te surnomme la Chimère.

Ça fait tilte entre mes deux biscuits :

- Tu es trop fine renarde pour ainsi aussi stupidement venir te lancer dans la gueule du loup. Si t’es ici, c’est parce qu’on te l’a ordonné et c’est sur ce détail que je bug, vois-tu ? Toute cette mascarade afin d’obtenir un truc que vous possédez déjà et qui je suis persuadée êtes au courant ? Nah, j’y crois pas ! Sois c’est ton employeur qui te la fait à l’envers… ou sois c’est toi qui a besoin que ce beau aux bois dormant disparaisse et reste dans la nébuleuse.

Craches le morceau, Jezabel Atkins.
Ça pue la merde et la putréfaction à plein nez ici dedans !

- Je peux t'aider et j'ai pas peur de me salir les mains pour le faire. Seulement, je dois savoir dans quel merdier véritable je suis sur le point de me fourrer le nez. Et tu le veux oui ou mierda, c'rhum ? Je commence à avoir mal au bras, à garder la flasque ainsi tendue vers toi depuis tout à l'heure !
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Jezabel Atkins

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MessageSujet: Re: heart skips a beat. (JEZABEL) heart skips a beat. (JEZABEL) EmptyJeu 28 Jan 2021 - 5:40


“ALL THE GOOD GIRLS GO TO HELL.” & Il se pourrait que ta mâchoire se décroche à jouer les mères risettes de la sorte. D'ailleurs, entre nous, tu as l'attitude d'une adolescente godiche mais satisfaite de sa connerie. Manquerait plus que l'on te gronde pour arrogance et l'on aurait une scène parfaitement ubuesque. Mais c'est ton truc dans le fond, pas vrai ? Revêtir les traits de la sale gosse que l'on peine à ne pas gifler pour son audace et son insolence ? Tout ça lié par une appréhension sous-jacente, un effroi tacite qui gronde dans l'obscurité latente de tes délires intrépides. La menace. La tâche d'encre sur la toile immaculée. Le "il y a quelque chose qui cloche". Et bien sûr que cela cloche ! Car sous ta gueule massacrante se dissimule l'impensable, l'épouvantable et la laideur. Néanmoins, il n'y a que toi pour concevoir les affres de cette existence perdue. Qui pourrait deviner, hm ? Personne. Puisque le costume, lui, n'a rien de rebutant. Bien au contraire. Ce n'est plus la terreur que tu inspires désormais. De l'indifférence le plus souvent. De l'attraction quelques fois. Comme il est complexe d'évoluer derrière ce masque de banalités, n'est-ce pas ? Fort heureusement, tu parviens quand même à capter l'attention lorsqu'il est nécessaire de ne pas passer inaperçu. Sans ça, ta patronne ne te confierait pas tant de besognes. Du moins, tu l'imagines. Il est tellement plus confortable de louvoyer parmi les brebis lorsque l'on en possède soi-même les pourtours. Elle en profite. Et tu courbes l'échine.

De ton perchoir, tu ne manques pas le moindre sourcillement de ton interlocutrice. Faut dire que c'est un spectacle tout-à-fait passionnant. A la fois perplexe et craintive, elle esquisse les prémices d'une chorégraphie que tu affectionnes particulièrement. Sûr qu'elle va te manger dans la main. La peur se délie à travers chacun de ses gestes. Les humains sont-ils toujours aussi peureux ? Dans le fond, qu'as-tu fait si ce n'est proférer des menaces implicites ? Tout le monde peut le faire sans pour autant se voir affubler d'une seconde nature, si ? A dire vrai, tu n'en sais rien. Et tu n'as jamais essayé d'en assimiler quoi que ce soit. L'important, c'est qu'ils appréhendent ta suprématie sans même deviner pourquoi. Tasse en main, tu hoches simplement ta vieille caboche en guise de remerciement. Tu n'as pas le temps d'ouvrir la bouche après cela. Sous tes yeux, la demoiselle s'éprend d'une hilarité franchement déplacée au vu des circonstances actuelles. Cependant, tu lui laisses tout le loisir de s'épancher, non sans esquisser l'ombre d'une grimace carnassière. Evidemment qu'ils ne savent rien ! Mais tout ceci n'est qu'un subterfuge pas vrai ? Car ce qui t'angoisse finalement, c'est la paire d'yeux qui se trouvait là, ce fameux soir, lorsque tu jouais les vilains croque-mitaines. Donc l'intrus - que tu n'as pas eu le temps d'entraver - n'a pas encore parlé. Et même s'il sera probablement qualifié d'aliéné, c'est un risque que tu ne dois pas prendre. Déjà parce qu'Elle n'en a pas encore eu connaissance, puis parce que tu risques le bagne pour ne pas avoir été plus prévoyante.  

Genre, elle veut bien te filer un coup de main ? Cette fois, c'est toi qui te fais violence pour ne pas t'esclaffer. Ok, jamais tu n'aurais pu imaginer un revirement pareil. Méfiante néanmoins, tu t'empares de la dite flasque pour en verser une larme dans le breuvage encore fumant. Sans doute pourrais-tu l'utiliser le temps de remettre de l'ordre dans tes bavures ? Tu inspires bruyamment. Autant jouer cartes sur table. Dans un sens ne vient-elle pas, elle-même, d'abattre son jeu ?

« - Il y avait un témoin, que tu annonces platement, donc si vous ne saviez rien jusque là, j'en déduis qu'il n'a pas encore parlé.

D'une impulsion, tu regagnes la terre ferme seulement pour réduire une fois de plus la distance entre toi et la jeune femme.

- Bien entendu, je veux savoir s'il est amené à l'ouvrir. Et où je peux le trouver. Même si tu décortiques simplement la viande je suppose que l'on te tient quand même au parfum de l'évolution ? Ne serait-ce que pour te donner une idée de la marche à suivre ?

Et de lui rendre son bien, sans jamais délaisser la profondeur de ses prunelles éplorées.

- Tu crois que tu peux faire ça, ou je dois te convaincre ?, que tu murmures d'une voix brûlante, un rictus ambigu au coin des lippes.

Mais très vite, tu romps cette promiscuité détonante pour napper ton gosier d'une interminable goulée de caféine arrangée.

- Je suis prête à satisfaire ta curiosité de petite humaine. Echange de bons procédés, tout ça.

Alors tu écartes tes égides comme pour te présenter entièrement à ses mirettes.

- J'insiste, demande-moi ce que tu veux, j'y répondrais. »
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MessageSujet: Re: heart skips a beat. (JEZABEL) heart skips a beat. (JEZABEL) EmptySam 6 Fév 2021 - 7:54


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Aye, por todos los santos ! Elle le refait encore. Son long corps de liane, ses longanimes cannes de serin grignotent une fois de plus la distance de sécurité qui nous sépare, pulvérisant au passage ces réconfortantes banderoles jaunes intitulées « POLICE LINE DO NOT CROSS », que je m’étais imaginée entre nos deux carcasses. Je suppose que dans un autre contexte, le danger fauve qui s’émane de chez cette miss Jezabel Atkins doit offrir un puits inépuisable d’excitants et galvanisants aphorismes, en lequel il fait aussi bon de s’en abreuver ou tout simplement y patauger. J’suis mexicaine, claro, que j’aime ajouter un léger soupçon de piquant dans ma vie pour pimenter un peu les choses. Parce que vois-tu, amigo, la vie… elle n’a définitivement pas les apparats d’une boîte de chocolat. À mon sens, j’dirais plutôt qu’elle a la gueule d’un pot de jalapeño. Genre que l’exploit qu’on accomplie aujourd’hui, ça pourrait risquer de nous défoncer ou trouer les nalgas demain. Et ici, là, maintenant, tout de suite, le jalapeño que l’on me tend sous le pif me promet ce genre de débouché (sans mauvais jeu de mots) au petit matin. J’ai pas l’étoffe d’une reine et j’ai encore moins le temps de passer la matinée sur le trône, si tu vois ce que je veux dire. Nous sommes le premier jour du mois, nom de nom, ce n’est certainement pas le moment pour avoir le bid en vrac et la cervelle en charpie. Prudence, précaution et réserve. Cette distance qu’elle grignote, j’y tenais comme un fétichiste des pieds s’amourache du talon de sa lubie et c’est avec le même genre de minutie que j’essaie de subtilement récupérer un écart plus confortable et raisonnable… ne voit-elle pas cette petit bulle de hamster qui m’auréole comme la céleste couronne juchée sur le crâne d’un ange ? C’est mon espace perso qu’elle empiète et c’est avec le dos quasiment encastré dans le coussin du dossier de ma chaise que j’essaie vainement de le récupérer, c’te distance à la noix. Mais la vision 3D et 4K de son charmant (avouons-le) minois de poupée grunge est tout ce que mes prunelles de bibiche chocolatées voient et interceptent… l’on va nier ici le soubresaut et couinement de rongeur effarouché que l’on m’a sans aucune vergogne arraché du fond de l’âme, lorsque je l’ai vu du coin de l’œil lever la main pour venir s’emparer de cette satanée flasque alcoolisée. C’dingue, ça, à ce point me mettre dans tous mes états ! À croire que je n’ai jamais rien vu et vécu… le souvenir de ma menotte broyée et réduite en pouding me fait comprendre que ce n’est tout compte fait pas bien loin de ma triste réalité…

Docile comme l’horrible et détestable caniche miniature de ma mère, je l’écoute, malgré tout subjuguée et emportée dans la slave et les distilles de ses petites confidences. Un… témoin ? Pardon !? Y’a un connard qui sait des choses et qui n’est jamais venue nous voir pour en témoigner ?! Avoir une barbe, pour sûr que je me la frotterais avec de grands airs ostentatoires ! Mes ayant des bajoues aussi douces et rosies que le cul d’un poupon, c’est ma tasse de café aromatisé que je bois avec ostentation, petit doigt levé et un air distingué qui me sied mais alors là pas du tout l’allure…

- Bien sûr que j’entends entre les branches ce qui se passe et ce qui évolue.

Faux. Isolée dans la fraicheur mortuaire de ma glauque cave, non seulement ces bourrins de machos de flics me gardent sur la touche, mais font de ma vie professionnelle un calvaire et de mon petit moi-même la risée de l’équipe ! J’suis au courant du pouls des situations, parce que je suis une vraie fouine et que comme cité plus haut je me rie parfois du danger… C’est pas juste par peur de mourir que j’accepte de l’aider, cette miss Jezabel Aktins, mais c’est parce que j’ai enfin le sentiment de cadrer à quelque part…. de faire partie de quelque chose. La solitude, antidote à tout bon sens ou bon raisonnement… j’peux dealer avec ça.

- Pas besoin de me convaincre. Neni. Nope. Non. Yo soy persuadée comme un religieux peut prétendre tout comprendre de la vie, après la bible.

Je me racle la gorge, ferme les yeux ; cette phrase sonnait beaucoup mieux dans ma tête. J’dois vraiment apprendre à tourner ma langue 7 fois avant de parler. Mais le pivoine sur mes pommettes s’étole, comme s’élargie sur mes lippes ce chafouin de sourire. Satisfaire ma curiosité…. (de petite humaine !? Elle se prend pour qui, la bonita ? L’oxymore de Mère Teresa ? Dieue !?) N’empêche que je m’y frotte et m’y pique, à ledit échange de bon procédé, tout ça. Des questions ? À la pelle, j’en ai. Des réponses, en litre, en cargaison, j’en réclame ! Et c’est pelotonnée dans tout ce gargantuesque que j’hasarde le premier point d’interrogation :

- Comment fais-tu ? Tu ne laisses aucune trace. Jamais. Je suis---

C’est avec la vélocité d’un TGV qu’une illumination divine me fauche la matière grise, me faisant en large et à travers écarquiller les yeux.

- Enregistrée. Cette petite conversation est en ce moment même enregistrée. Le magnétophone, au moment où tu m’as fait frôler l’arrêt cardiaque, j’ai oublié de l’éteindre. Mierda ! Esto esta mal, muy mal ! Aye ! Aye ! Aye !

Pour que mes origines latines resurgissent, c’est que ça va mal, mais alors là vraiment pas bien ! Maladroite, tête folle, je dépose le mug sur mon bureau, outrepasse l’inconfortable écart nous distanciant les carcasses, me redressant sur les guiboles, osant même la faire se reculer de quelques pas en plantant mes fragiles et délicates mains sur ses épaules… parce que mierda c’est pas le moment et qu’elle doit sortir de là.

- Vous ne pouvez pas rester ici. Toi, la tasse de café et cette satanée cassette. Carapatez-vous ! Ton témoin sera sinon le dernier de tes soucis.

Comme une balle, je ricoche sur la table d’autopsie, attrape le micro suspendu au-dessus, l’éteint et rebondis maintenant vers la foutue machine. Enregistrement en mains, je viens me planter devant ma spooky visiteuse et lui tend la seule et unique preuve désormais la compromettant :

- Prends ça et fais là disparaître. Tout de suite. Tu peux garder le mug. C’est un cadeau que j’ai toujours cherché à me défaire de toute manière. Tu me dois des explications, mais malheureusement je crains qu’on devra remettre ça pour une prochaine fois…. Et dans un endroit plus… propice… genre… Pas ici. Si ce n’est pas trop te demander.

Oui, affirmatif, la vie, c’est jamais qu’un pot jalapeño.
Et demain matin je vais regretter ce que j’ai accompli aujourd’hui !
Puta de mierda !
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