Kelly-Rose & Garrett

Le silence est un temps de pause avant les retrouvailles des êtres passionnés.

Cela faisait déjà quelques mois que j'étais en ville essayant d'éviter de rencontrer mon patron trop rapidement. Il était hors de question que je cède à l'odeur de son sang et que je prenne le risque de le blesser involontairement. Certes, j'avais surpris mon créateur avec cette facilité de contrôle à ne pas tuer tout le monde sur mon passage. Ouais, parce qu'il était très clair dans ma tête que je ne voulais pas faire comme tous ses vampires assoiffés de sang qui tu, sans le moindre remord. Ce n'était pas dans ma nature que d'aimer infliger la souffrance. Oh ça non ! Je suis plutôt la gentille femme vampire dans cette histoire.

Aujourd'hui, je me sentais prête à reprendre le cours de ma vie. Il fallait juste que j'arrive à me faire pardonner d'avoir disparu aussi longtemps sans un mot. Bien que j'avais la certitude que Garrett serait plutôt heureux de savoir que je vais bien. Et même si je savais qu'il allait être un peu déçu de ce manque de contact. Oui, nous avions promis d'être franc l'un envers l'autre dans mon rôle d'assistante. Cela dit, je savais très bien comment retourner la situation et le faire sentir coupable à ma place.

Évidemment, j'avais attendu le début de la soirée avant de me présenter à la réception de l'hôtel. Discutant très, trop, longuement avec le réceptionniste avant de perdre patience et de la forcer avec mes dons de vampire à accepter de contacter monsieur Carpenter. J'étais sagement assisse dans l'un des fauteuils à l'entrée de l’hôtel. J'avais levé les yeux vers la dame à la réception en entendant la voix de mon patron qui semblait mécontent d'avoir été dérangé. Un léger sourire étirait mes lèvres.

- code by lilie -

Un regard. Un contact. Une impression. C’était ce que j’avais eu il y a de cela plusieurs semaines. Je pourrais jurer que mon assistante Kelly-Rose se trouvait de l’autre côté de la rue, sauf qu’un clignement de yeux plus tard. Elle n’y était plus. J’avais tout de même décidé de traverser la rue pour aller sur place et la seule chose que j’avais découvert, c’était le collier que portait continuellement la jolie Spencer au sol. Je n’étais pas fou ? Était-elle réellement présente ? Mais pourquoi avait-elle disparue de la sorte et surtout… pourquoi une apparition soudaine à Revealdown à plusieurs milliers de kilomètres de Manhattan. Je n’arrivais tout simplement pas à comprendre. […] Ce soir-là, j’avais posé le collier de Kelly sur ma commode et ma femme Abigail m’avait questionné. J’aurais tout simplement pu lui dire que je l’avais trouvé, mais non, au lieu de cela, j’avais opté pour un supposé cadeau que je n’avais pas eu le temps d’emballer. Abby était heureuse et moi je gardais un petit souvenir de Kelly, pourquoi pas ?

Aujourd’hui, je bossais dans mon bureau. L’établissement était presque complètement terminé, il ne restait plus que quelques détails et l’ouverture était pour la fin de semaine. Tout le personnel travaillait tout de même et les réservations se faisaient déjà prendre. On était complet pour le reste du mois, c’était déjà un exploit pour moi et ma femme. Tandis que j’avais le nez plongé dans un dossier très urgent, ma réceptionniste me contacta – bien que j’avais exigé de ne pas me faire déranger.. Je finis par accepter de recevoir cette mystérieuse femme qui ne voulait pas dévoiler son identité. Je me déplace ainsi, posant ma veste sur mes épaules et m’approche d’elle après que Dianna me l’aille désigné dans la salle d’attente. « Kelly-Rose… » Ma bouche tombait à la renverse, je n’en croyais pas mes yeux… Que faisait-elle à Revealdown.

Kelly-Rose & Garrett

Le silence est un temps de pause avant les retrouvailles des êtres passionnés.

« C'est un plaisir partagé de vous revoir, monsieur Carpenter. » Me contentais-je de lui dire tout en me levant du fauteuil en lui tendant la main. Oui, mieux valait de montrer que j'étais en parfais contrôle de mes moyens, comme toujours et surtout dans ce lieu public. « J'ai entendu dire que vous aviez quelques soucis avec l'organisation de votre agenda. » M'empressais-je d'ajouter dès que j'avais eu sa main dans la mienne avant de la retirer aussitôt. Ce frisson, étais-je la seule à l'avoir ressenti ? Oh et puis, cette dose d’hormone qui volait dans l'air rendait la situation beaucoup plus complexe que je ne l'aurais cru. « Vraiment, vous ne pouvez pas vous passer de ma présence... » Lui murmurais-je en lui adressant un léger sourire charmeur. Il me connaissait assez pour savoir que je profitais simplement de cet instant de malaise pour le faire sortir de sa zone de confort. Et aussi, que je voulais qu'il reprenne l'usage de la parole par n'importe quel moyen. Bon, je vous l'avoue, qu'il reprenne le contrôle de la situation et me remettre sur le droit chemin. Parce que, franchement, ce ressenti envers moi en cette présence me donnait envie de prendre mes jambes à mon cou avant de ne faire pas une très grosse bêtise. « Allons voir votre agenda et profitez-en pour me faire visiter. Si vous le voulez bien, monsieur Carpenter. » Proposais-je en reculant de quelques pas pour garder une plus grande distance entre nous. C'était mieux ainsi, il était marié d'après tout.

- code by lilie -

De tomber sur Kelly-Rose dans ma salle d’attente était plus qu’un choc. Je ne pensais pas la revoir de ci-tôt. Enfin, pas à Revealdown du moins. À l’établissement de Manhattan, elle gérait encore là-bas à titre d’assistante de Finn – mon fils. Était-ce mieux qu’elle soit à plusieurs milliers de kilomètres de moi ? Totalement. J’étais marié avec Abigail, nous avions une nouvelle petite fille et j’étais bien avec cette dernière. Je savais quel effet me faisait Kelly et ça depuis notre rencontre, il y a quelques années à Sidebay. À partir de cet instant, le désir prenait continuellement le dessus sur la pensée et je savais que j’étais beaucoup trop faible pour résister bien longtemps. Abby ne méritait surtout pas ce châtiment. Je l’aimais. Sincèrement. Cependant, dès que ma main toucha la sienne, un frisson me gagna que je sentis me monter de la tête et redescendre jusqu’à mes pantalons. Garrett… calme-toi, pensais-je aussitôt en tentant de feindre un sourire. « Plaisir partagé, sauf que je ne comprends pas, que faites-vous à Revealdown bon dieu ? Il s’est passé quelque chose à l’hôtel de New York ? Tout le monde va bien ? » Je voulais quand même m’en assurer. Je savais que quelqu’un m’aurait informé – que ce soit Finn, Lena, Dayton ou Constance. Je devais reprendre le dessus. Je relachais ainsi sa main en fixant le mouvement du regard. Mes pupilles remontèrent doucement vers le jolie minois de mon ancienne assistante. « Et bien, vous avez tout à fait raison… disons que je donnerais n’importe quoi pour vous voir reprendre mon poste d’assistante au sein de l’hôtel de Revealdown. Vous comprendrez que je pousserais le crayon encore plus fort sur votre chèque de paie si vous souhaitez… encore…. Me suivre. Je n’arrive tout simplement pas à tout gérer et mon assistante actuelle est une véritable plaie. » Dis-je en voyant l’intérêt qu’elle portait à l’immeuble. « Oui oui, je vous fais visiter avec plaisir. Venez. » Nous prenons chemin en direction des locaux administratifs en premier lieux.

Kelly-Rose & Garrett

Le silence est un temps de pause avant les retrouvailles des êtres passionnés.

À ce moment précis, j'aurais préféré n'être qu'un simple humain à nouveau. Oui, vous avez bien lu ! Je détestais ressentir autant d'hormone flotté dans l'air. Certes, j'aurais pu, tout simplement utiliser l'hypnose pour me rendre la tâche facile. Mais non, j'avais choisi de m'en servir qu'en cas de réelle nécessité. En était-ce un ? Mais bon, de quoi je me plains, me direz-vous, puisqu'un homme est autant attiré par moi... Il est marié, je vous le rappelle. Bref, passons !

« Disons juste que la connexion professionnelle ne passait pas aussi bien et qu'il m'est impossible de mentir sur ma loyauté... Donc, j'ai préféré laisser ma place à quelqu'un d'autre. » Répondais-je en fixant quelques secondes le mur derrière lui. Oui, sur ce coup, j'avais un peu honte, puisqu'il avait voulu laisser son fils en bonne compagnie pour s'assurer de la bonne gestion de ses affaires. Mais je n'y étais pas arrivé et je préférais être franche de ce côté.

« Il y a des oreilles trop curieuses par-ci, continuons dans votre bureau.  » Disais-je ayant remarqué que certaines personnes semblaient un peu trop s'intéresser à la discussion. Puis, c'était plus prudent de parler salaire et de son assistante actuelle discrètement. Oui, elle pourrait s'en servir contre lui et lui soutirer une prime de départ plus élevé que la normale. Bon, cela ne l'affecterait pas, mais son nom en sortirait un brin sali et je n'étais pas ici pour cela.

« Merci. » M'exclamais-je pour l'acceptation de la visite. Le suivant ensuite, jusqu'à son bureau. Puis, j'allais directement poser mon fessier sur le fauteuil en face du bureau, comme le ferait n'importe quel invité poli. Le laissant ainsi, fermer la porte derrière nous.

« Alors, une vraie plaie, vraiment ? Tu m'en dis plus, s'il-te-plait ? » Le questionnais-je avec un peu plus de mot amical.

- code by lilie -

Je restais surpris par la décision de Kelly d’abandonner l’hôtel de Manhattan à son tour, mais je comprenais malgré tout. Finn n’était pas moi non plus. Ce n’était pas la même connexion et je connaissais les penchants de mon assistante pour les hommes mures. Finn n’était pas son genre – autant professionnellement que sentimentalement. Enfin, je lui dévoilais un petit sourire mesquin. « Je vois, il n’a pas de problème, nous ne sommes pas tous pareil. Même si Finn est mon fils. Je comprends votre décision. » Dis-je en marchant en direction de mon bureau. Kelly souhaitait parler en privé. Mots que j’aimais entendre. Il était vrai qu’aussitôt les mots salaires utilisés, tous les regards furetaient en notre direction. Malsain, mais nous étions dans une petite ville, c’était déjà pas surprenant. On pouvait considérer que Revealdown avait ses airs de Sidebay.

Une fois à l’intérieur de mon bureau, je referme derrière et avance jusqu’à mon fauteuil. Le bouton de mon veston déboutonné pour me permettre de prendre mes aises sur mon siège, j’observe ainsi Kelly d’un air amusé. « Elle oublie constamment des documents à me remettre, elle a osé m’apporter un café avec du sucre et froid hier, tu peux y croire. Elle n’a aucun talent pour la conversation avec les clients et elle n’a même pas son permis de conduire. Rien pour me plaire. » Ajoutais-je en attrapant un stylo que je tapotais sur le dessus du bureau. Je fixais Kelly, le cœur toujours emballé – limite que l’accélération de ma respiration me donnait des sueurs. J’étais excité en ce moment, mais je me devais de me contrôler. SINCÈREMENT. « Alors… avec un 30% supplémentaire au salaire que tu avais déjà à Manhattan pourrait te convaincre de me rejoindre à Revealdown ? » Demandais-je directement.

Kelly-Rose & Garrett

Le silence est un temps de pause avant les retrouvailles des êtres passionnés.

« Noir et bien chaud ! » Murmurais-je en levant les yeux au ciel. Comment pouvait-on oublier ce genre de détail ? Je présume que cette femme n'avait pas pris le poste pour ce qu'il était vraiment. Surement pour le salaire et pour avoir une chance de se rapprocher de cet homme riche qu'il était.

« Pourtant, cela vous aurait arrangé que je n'en possède aucun... » Disais-je pour le taquiner en m’avançant sur ma chaise avant d'émettre un léger rire. Oui, on le sait tous, avec moi, il aurait préféré que je ne sois pas aussi indépendante. Cela lui aurait permis de profiter de ma présence et d'essayer de me passer la bague au doigt.

« Vous croyez que je suis ici pour servir de décor à cette ville ? » M'exclamais-je en levant le sourcil droit, intrigué. Visiblement, il ne me connaissait pas suffisamment. Quoiqu'il dût uniquement me poser la question dans le but d'obtenir une entente verbale et valable.

« Uniquement, si vous acceptez mes quelques conditions. » Précisais-je en souriant et me calant dans le fauteuil tout en croisant mes bras contre ma poitrine. Prenant, du même coup, un air très sérieux. Hors de question de ne pas mettre mes limites.

« Vous serez mon seul patron, vos enfants, votre famille, votre femme et n'importe qui d'autre.... Ne sont pas en droit de me demander quoique ce soit. Sans quoi, je m'engage à leurs rappeler, poliment, que j'occupe le poste d'assistante personnelle d'une seule et unique personne, soit vous, monsieur Garrett Carpenter. » Ouais, c'était long comme demande, mais au final, c'était assez simple et court.

- code by lilie -

C’était une évidence, Kelly-Rose était la meilleure assistante que j’avais eu dans ma carrière entière. Elle savait répondre aux moindres de mes besoins, sans réfléchir, elle avait toujours la bonne réponse. Je devrais surement appeler Kayle à Sidebay pour la remercier de cette recommandation. Certes, elle n’était plus avec le frère de cette dernière depuis belle lurette, mais je savais qu’elles étaient de bonnes copines malgré tout. « Tu vois, tu me connais mieux que personne. Je serais idiot de me passer de tes services. » Avouais-je en souriant bêtement. Je tapotais des doigts aux rythmes des paroles de Spencer sur le revers d’un dossier qui se trouvait sur mon bureau, bien ancré dans mon fauteuil. Lorsqu’elle précisait avoir des exigences, je craignais un peu la suite. Mes lèvres se pincèrent et j’opine poliment. « Allez-y. Je vous écoute. » Dis-je en réalisant que tout ce qu’elle me proposait me ravissait plus que le contraire au fond. J’adorais avoir mon assistante personnelle et je savais qu’elle me comprenait plus que quiconque. Abby était ouverte et je ne pensais pas qu’elle serait jalouse – voir à mépriser cette dernière. C’était une ancienne escorte de toute manière, elle en avait beaucoup derrière la cravate. Si on pouvait dire ça ainsi. « C’est une exigence que je pense pouvoir accepter. Je serais fou de me priver de vos services. » J’appuie sur un bouton de mon téléphone. « Brad, dites à Maria qu’elle est renvoyée. Signez lui un chèque de remerciement et cela est valable immédiatement. » Je remercie mon employé et revint à Kelly. Je lui souris de manière très poli. « Quand vous voulez commencer ? » J’attendais sa réponse avec insistance.

Kelly-Rose & Garrett

Le silence est un temps de pause avant les retrouvailles des êtres passionnés.

« Je vous avais prévenu, je suis une assistante fidèle et acharnée ! » Confirmais-je en souriant et avec cet air de femme fière d'elle-même. Oui, il m'arrivait de montrer une très grande confiance en moi, surtout quand il était question de travail. Je connaissais mes véritables valeurs. Si seulement, je pouvais être aussi sûr de moi sur le plan sentimental.

« Quoi ? Sans savoir le reste des exigences ? Vous prenez des risques monsieur Carpenter ! » M'exclamais-je après qu'il ait parlé dans l'interphone pour renvoyer immédiatement celle qui avait pris ma place comme assistante.

« Maintenant, vous êtes marié... Du coup, ce serait assez logique d'arrêter de me regarder avec envie.... Vous ne trouvez pas ? » Lui balançais-je tout en me levant et contournant son bureau. Le fixant au passage, sans pour autant m'arrêter, qu'une fois devant la fenêtre qui donnait sur une assez belle vue.

« Pour la prise en charge de mon poste, je dirais officiellement demain... Aujourd'hui, j'aimerais simplement visiter les lieux et rencontrer mes collègues.... Histoire de ne pas avoir l'air novice et perdue. » Lui demandais-je en évitant tout contact visuel et me contentant de fixer au loin dehors. Quelque chose n'allait pas en moi en ce moment et je détestais cela. Oui, j'avais beau tout faire pour éviter de sentir ce désir, c'était extrêmement difficile. Pourtant, je m'en étais sorti à merveille jusqu'à présent. Je fermais brièvement les yeux avant de les ouvrir à nouveau.

- code by lilie -

Je restais assis confortablement dans mon siège, un sourire qui ne voulait pas fuir mon visage. J’étais plus que satisfait de la tournure des choses et bien que ma femme ne voudrait pas que je lui sois infidèle, je savais qu’une petite pensée malsaine restait toujours ancré à mon esprit lorsque j’étais en présence de Kelly-Rose. Je me souvenais encore du choc que j’avais eu lors de la cérémonie de mariage entre moi et Abigail, de voir mon assistante se pointer avec un autre homme – pire apprendre qu’elle était mariée avec ce dernier. Enfin, je ne savais pas ce qui en était pour leur relation vu que j’avais évité le sujet depuis ce moment fatidique et je m’étais concentré sur mon propre mariage et mes constructions à Revealdown. « La plus fidèle de toute. » Je riais doucement. « Vous savez que je peux répondre aux moindres de vos caprices mademoiselle Spencer. Dites, je suis à l’écoute de vos besoins. » Je m’avance un peu. Mon sourire cessa lorsqu’elle me fit une remarque surprenante. Elle avait réellement remarqué que je continuais à la dévorer du regard…. J’essayais pourtant de rester des plus courtois depuis son arrivé. Je m’en mordillais l’intérieur de la joue, reprenant un peu mon calme pour lui répondre. « Ah hum… je ne vous regarde pas avec envie… » Je serre les dents et espère qu’elle passe à autre chose. Je n’avais aucune vérité à lui fournir pour me justifier.. Ma main glisse sur le revers du bureau, laissant mon corps se rapprocher en sa direction pour venir attraper un stylo dans le pot face à ma jolie assistante. Sans savoir pourquoi, mon regard fusionnait avec le sien pendant ce geste si anodin, mais pourtant… Je sentais mon cœur s’accélérer, mais je devais me contrôler. « Je.. oui… je vais vous faire signer votre contrat, ensuite, nous pouvons aller faire le tour de la propriété. Vous verrez, la vie sur la mer est tout simplement à couper le souffle. Rien à voir avec l’hôtel de Sidebay, ou Manhattan… bien que celle de New York n’offrait pas la vue la plus spectaculaire… » Rigolais-je doucement. J’avais tout de même un sens de l’humour.

« Essayez-vous de prétendre que je suis capricieuse ? » M'exclamais-je avec un air faussement offusqué. Parce qu'il savait que j'étais loin d'être de celle qui profitait de chaque situation pour obtenir toujours plus. C'était même tout le contraire, c'était toujours lui qui voulais m'en donner d'avantage et j'avais l'habitude de refuser. C'était une façon de garder mon indépendance et d'éviter qu'il ne contrôle trop de facettes de ma vie.

« Quoique, si vous tenez absolument à faire un petit quelque chose, je ne refuserais pas d'avoir une femme de ménage gratuite chez moi. » Lançais-je décidant que j'en avais marre de perdre mon temps avec l'entretient de ma maison. Oui, j'avais déjà fait ce genre d'achat avant de débarquer chez mon patron. Mieux valait d'avoir déjà un toit pour éviter qu'il me propose e vivre à l'hôtel à ses frais.

« Si vous le dites ! » Me contentais-je de répondre en haussant les épaules et bougeant légèrement pour faire descendre le haut de mon chandail pour laisser un peu plus à découvert mon cou, jusqu'à la lueur de mon épaule. Bon d'accord, je faisais exprès de le provoquer pour qu'il comprenne que j'avais raison. Nous savions tous les deux qu'il avait du mal à ne pas ce souvenir de ses moments intimes. Bon, j'avoue, moi aussi.

« J'ai toute la soirée... Et pour la vue, juste celle de votre bureau est splendide. » Disais-je n'ayant pas bougé de la fenêtre à fixer l'horizon.

« Alors, qu'ai-je à savoir sur vous depuis votre arrivée ? Histoire de pouvoir couvrir vos arrières à la perfection. » Le questionnais-je en me retournant pour le fixer tout en venant appuyer mon dos contre le mur entre deux fenêtres.

Ce petit jeu faisait partie de notre quotidien et cela remontait à l'époque où je dirigeais toujours mon hôtel à Sidebay. Beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts depuis cette renovation et ma vie avait grandement changé. Manhattan ne fut guère la partie la plus saine, sachant tous les drames qui me suivaient, juste que ce fut ensuite le meurtre de ma femme Abigail qui surgit sans que personne ne s'y en attende. Lili restait seule avec moi et je vivais plutôt mal de m'en occuper. J'avais de l'expérience paternel derrière la cravate, mais je ne m'étais jamais réellement impliqué dans mes précédentes relations - autant niveau conjugale que familiale. Je souris ainsi à ma charmante employée. « Bien sûr que non, vous êtes l'une des femmes les plus simples que j'ai côtoyé je pourrais vous dire. » C'était assez vrai comme propos. N'importe qui aurait utilisé la situation pour avoir tout plein de cadeau et d'avantage, mais pas Kelly-Rose. Je souris de nouveau lorsqu'elle usa d'une requête. « Je passe un coup de téléphone cette après-midi et votre femme de ménage sera chez vous dès lundi matin. » Un clin d'oeil approbatif joint mon regard. J'avance de quelques pas pour fixer, derrière l'épaule de mon assistante la vue sur la mer et sur la plage. On y voyait des gens en train de profiter de la piscine, de l'océan, c'était festif et digne d'un véritable paradis. « Et bien, disons qu'il s'en est passé des trucs. Vous avez sans doute entendu dans les journées la naissance de ma fille Lili, ainsi que le décès de sa mère, Abby... » Je n'arrivais toujours pas à y croire, mais chaque jour restait un peu plus facile à vivre. Kelly connaissait bien Abigail vu qu'elle m'avait suivi de Sidebay à New York jusqu'à Revealdown désormais.. bien qu'elle avait toujours semblé fortement jalouse.

« Je suis l'exception dans ce monde de riche. » M'exclamais-je sans plus et d'un ton de voix totalement neutre. J'avais d'autres chats à fouetter que de me concentrer sur ce genre de parole insignifiante. Il y avait beaucoup trop d'ondes déconcertante dans la pièce. Visiblement, certaines femmes oubliaient de satisfaire certains besoins des hommes.

« Parfais ! » Acceptais-je en approuvant d'un signe de la tête en même temps. Avant d'ajouter : « Par contre, je vous interdis de lui demander de fouiller mon tiroir de sous-vêtement pour assouplir un besoin quelconque. Ou même de lui demander de faire autre chose que du ménage chez moi. » M'empressais-je d'ajouter en levant les yeux au ciel. Oui, je pouvais quasiment le voir demander à la femme de ménage d'effectuer quelques petites attentions particulières à mon égard. Le tout dans l'unique but que je n'oublie pas qu'il faisait parti de mon quotidien, bien plus que ce que je voulais bien l'avouer.

« Félicitation pour votre fille ! » Disais-je tandis que les derniers mots résonnaient dans mon esprit. Hey merde, cela signifiait que je ne pourrais plus m'en servir pour repousser ce dernier. Et Dieu sait à quel point, j'avais besoin de le repousser en ce moment.

« Oh, euh, mes sympathie pour votre femme. » Terminais-je de dire en me retournant et tombant trop près de lui. À ce moment précis, je regrettais amèrement d'avoir cherché à provoquer ce chère Garrett quelques secondes plus tôt. Ce contrôle si parfait qui m'avait gagner rapidement, suite à ma transformation, me semblait avoir pris la poudre d'escampette. Je ressentais trop ce désir qu'il dégageait et à cela s'ajoutait l'odeur du sang qui coulait dans ses veines.

« Je serais pas aussi souriante s'il arrivait quelque chose à mon mari. » Précisais-je pour essayer de créer une barrière entre nous. Bien que connaissant cet homme, il n'allait pas lâcher l'affaire. Surtout qu'avant son mariage, je ne lui avais jamais parlé de ce fameux mari.

« Sinon, une visite rapide fera l'affaire. J'ai une bonne mémoire visuelle. » Blabla que pouvais-je bien dire pour le voir reculer et porter son attention ailleurs. C'était ca ou mes yeux allaient finir par me trahir. Pensons à ce clochard qui sentait mauvais que j'avais rencontré quelques heures plus tôt. Histoire de tenter d'oublier l'odeur présente.

Ravi que Kelly-Rose puisse accepter ma proposition, je lui offre un petit sourire. Elle était fidèle à ma personne et je lui en étais reconnaissant. Jamais une personne n'avait réussis à me tolérer aussi longtemps, sans jouer les visages à deux faces ou parce que je lui offrais une belle somme en échange. Oui, je possédais un porte-feuille fort garnie, oui, je pouvais m'offrir le moindre de mes désirs, mais parfois, de la chaleur humaine et un réel sentiment d'appréciation, ça pouvait tout faire. Lorsque Kelly suggérait que la femme de ménage qu'il engagerait pourrait participer à une sorte de jeu malsaine à son égard continuait à me faire rire, bien que je me tue rapidement pour lui faire comprendre qu'il ne s'agissait pas d'une possibilité. "Bien sur que non, je n'oserais jamais pareil offense, et sachez que mon personnel se doit d'être le plus profesionnel qui soit. Si jamais, j'ose entendre une mauvaise impression chez l'un d'eux, c'est le renvoie assuré !" Ajoutais-je un peu subjugué. Le propos que me fournit Kelly suivant ses félicitations/condoléances me laissait un peu pensif. Pour quelle raison me disait-elle cela ? Elle souhaitait vraiment me rappeler pour son foutu mari et savait que ça pouvait monter la colère en moi. Je me raclais la gorge doucement. "Ce n'est pas parce que je peux sourire qu'à l'intérieur, je ne suis pas complètement détruit...." Je voulais qu'elle comprenne que j'étais sérieux. J'avais vraiment aimé Abby. Je sentais son regard fuyant. Elle semblait me cacher quelque chose depuis son arrivé, voir, je lui trouvais ce petit quelque chose de différent. D'étrangement anormal contrairement à ce qu'elle était à Sidebay, voir New York. Je me lève alors. "Allons-y pour la visite rapide." Dis-je, le regard plissé.