❝ I wanna dance with somebody feat. Derek & Ariana. ❞

L'euphorie s'empare de mon corps. Un sentiment aussi artificiel qu'éphémère et pourtant bien ancré dans ma chair. L'alcool, breuvage ravageur mais racoleur. Il inonde mes veines. Il noie mes peines. Un pansement sur mes fêlures. Le monde tourne et je virevolte en son centre. L'ivresse libère mes pensées et anime ma carcasse de chair. Les courbes de mon corps se mouvent au rythme de la musique. Un rythme entêtant pour ceux qui savent l'écouter. Un rythme endiablé pour ceux qui savent le dompter. Je me mouve avec la grâce d'un félin. Je suis le serpent qui pousse à la tentation. Je suis la sirène qui envoûte. Je déchaîne les foules. J'enflamme les mœurs. Mes doigts se perdent sur le tissus de ma robe, ils accrochent le tissus et dévoilent un peu plus de peau. Ma tête dodeline à chacun de mes mouvements. Le monde tourne mais n'existe pas. Les notes dictent leurs lois. L'esprit noyé par la vodka, je ne contrôle plus rien... et ça me plaît. Ma dextre abandonne la douceur de ma robe pour remonter le long de mes boucles blondes. Puis la musique cesse. Net. Sans préambule. Penaude, je me tourne vers mon amie sans la trouver. Comment  elle s'appelle déjà? Mes bras retombent le long de mon corps et en regardant autour de moi, je réalise que es seuls corps mouvant autour de moi... et bien c'est moi. Arikeira. Voilà ce qui arrive lorsqu'on prend un bar pour une boîte de nuit.      


— Hey! Toi, la table c'est pas une piste de danse?! beugle un employé.

Il me désigne avec le bout de son torchon sale et mes sourcils se froncent. Je l'observe, moi et mes plis disgracieux qui barrent mon front. Pleine d'incompréhension, je me gratte l'arrière du crâne. c'est quoi, son soucis? Il croit que les tables ça sert à quoi, franchement? A manger, peut-être?

— Hey sois cool, laisse la finir le show.
— Ouais! On veut voir ce qu'il y a sous la robe.
— Mais vos gueules, que je riposte à l'intention des pervers.
— Blondie, descend de là tout de suite! s'impatiente le barman.
— C'est Arikeira, espèce de baltringue!

Agacée, je retire ma paire d'escarpins. Ils m'emmerdent! Les deux... trois... Quatre? Ils se dédoublent tous! Bref! Ils m'emmerdent tous, là, à ramener leur fraise et à péter ma bulle de bien-être. Merde alors! La langue pendue sur le côté, je ferme une paupière et me concentre sur le barman. Une fois prête, je lui lance ma première chaussure. Raté.

— Hey, je te préviens tout de suite, je vais appeler les flics!
— Ah ah.

J'ignore sa menace et j'essaie avec la deuxième chaussure... encore raté! Enfin pas tout à fait! Elle ricoche sur la tête de quelqu'un d'autre. J'hésite un court instant avant de sautiller sur la table.

— Touchée, coulée!!! que je m'exclame avec joie.

Pas de chance, mon manque d'équilibre a raison de moi et je me sens chuter dans les airs. Je m'attend à un atterrissage douloureux mais s'écraser sur quelques clients, ça aide à amoindrir la douleur.

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Oubliez l’image du vaillant chevalier de la table ronde, qui déboule dans les périphéries en chevauchant son blanc cheval, tout rutilant dans son armure doré et qui courageusement en slow motion intense galope au secours de sa princesse et en détresse et en pleine chute libre pour la rattraper au creux de ses bras forts et puissants. Ouais, tout de suite, enlevez-vous cette scène aussi badass et héroïque de l’esprit, parce que je vous assure que vous allez être déçus ! D’une, parce que c’est pas tous les soirs que vous risquez de vous récolter sur le haut du crâne une paire de choux-claques assassines alors que vous vous n’avez rien demandé… outre cette malheureuse bouteille de bière que vous avez commandé il y a de cela perpette et qui tout compte fait ne vous sera jamais amenée sous prétexte que le barman se dépatouille les menottes avec un autre big ass problem. De deux, parce que c’est pas tous les soirs que vous risquez de vous faire attaquer par une serpillère blonde alors que penaud et godasses en mains vous vous éloigniez du zinc dans l’espoir tout innocent de repérer de vos yeux d’aigle une chaise vide, pour tout aussi innocemment poser vos miches dessus et en toute innocence vous touchez la nouille comme s’il n’y avait pas de lendemain parce qu’à tout dire vous n’avez rien de mieux à faire ce soir… hormis peut-être essayer de monter tout croche et de travers ce satané meuble Ikea que vous avez commandé sur les Internets et dont le catalogue d’instructions s’avère aussi flou et incompréhensible que l’intégrale de la série LOST…

- Enfoiré de Bon Jovi ! Le livin' on a prayer, ça va deux minutes, mais après ça fait râler ! Que je peste, furieux, rétamé comme un gros pacha à plat ventre parterre, la nuque, l’échine, douloureuses et courbaturées comme si Mégatron avait essayé de jouer de la harpe sur mon dos !

D’où ça sort c’te serpillère peroxydée, échevelée et éméchée ? J’en sais fichtrement rien, mais pourquoi faut toujours que ces grosses connasses de merdasses de brutasses me tombent dessus ?! Paupières batifoles sur mes lucarnes exorbités, mort de honte, rouge aussi bien que peut laisser entendre le nom de la couleur, asphyxié, j’apostrophe la boule de démolition d’un coup de chou-claque sur l’extérieure de sa cuisse de Terminator :

-De l’air ! J’ai besoin d’air ! Tu m’étrangles !

Je parviens à mâcher ces SOS, le minois coincé entre l’étau des guiboles, tête plongée sous le chapiteau de sa satanée robe et me demandant comment j’ai fait pour ainsi dégringoler dans le V vendetta de son entrecuisse ? Mourir étranglé et quasi la truffe collée sur une fouf’ étrangère c’est pas ce que j’appelle glorieux et digne !

- MAIS BOUGES DE LÀ... QUE JE PUISSE SORTIR DE LÀ !

❝ I wanna dance with somebody feat. Derek & Ariana. ❞

Des chutes douloureuses j'en ai connu. Si si, croix de noix, croix de fraise, si je mens, plus de tartiflette. Mon postérieur en a vu des vertes et des pas mûres mais là, je me sens chanceuse. Je gesticule sur mon assise improvisée, contente de ne pas avoir les fesses aussi douloureuses qu'après une coloscopie ou un touché rectal douteux. Toutefois, encore sonnée, je ne réagis pas tout de suite. Mes cils papillonnent et je regarde autour de moi. Les faciès sont tous tournés vers ma petite personne. Normal, je suis la plus belle chose présente dans ce bar, forcément que les regards se braquent sur moi. Je souris et balance ma tête d'un côté pour effectuer un joli mouvement de cheveux.

Puis je bogue. Je crois que j'ai trop bu. J'entends ma chouquette parler! Je baisse mes yeux vers mon entrejambe, la bouche en forme de "o". Je suis estomaquée. Ma p'tite foufoune, que je chouchoute, que j'épile et entretiens depuis plusieurs décennies, cette petite chose si délicate... a la voix d'un homme des cavernes. Que ma petite fleur délicate ai la voix enrouée à force de rester inactive, moi, je comprends. Mais la voix d'un homme des cavernes? Non! Non!! Juste non, ce n'est pas sexy. Mon charmant inconnu ne va jamais vouloir y fourrer sa tête, si ma chouquette parle comme un bûcheron.

Oh puis c'est quoi que cette main baladeuse sur ma cuisse, là! Mes sourcils se froncent et je frappe cette paluche indésirable! Elle sort d'où, celle là? J'ai beau chercher, y'a personne à côté de moi... et ça commence à devenir gênant toutes ces personnes qui m'observent avec sourire ou gêne. Tout le monde peut se casser la binette, merde, quoi. Qui, hein, qui ne s'est jamais retrouvé les quatre fers en l'air? Certainement pas moi! Mon entre jambe continue de parler. Tout le monde l'entends? C'est drôlement gênant, dis-donc, car c'est moins discret qu'un petit prout silencieux comme celui qui vient de s'extirper de mon colon.

- Arrête de râler bon sang, tout le monde t'entends! que je m'indigne.

Contrariée et pas contente après ma chouquette, je me relève. Si elle continue de m'embêter, je vais arrêter l'épilation, on va voir si ça va lui plaire de ressembler à un yéti. Sauf que là, tadam! Surprise, stupéfaction, horreur! Ma fouffe à la tronche d'un vieux barbu. J'écarquille les yeux, la bouche grande ouverte.

- Mais t'es qu'un gros dégueulasse!!! C'est honteux!

Comment vous dire combien je me sens souillée et abusée? D'où le gars il glisse sa tête sous ma robe, comme ça? Hey, je vais lui envoyer Salem! Mon lycan-grand-frère va lui casser la gueule, lui arracher les yeux avec un cure-dent et les gober tout rond! En attendant l'arrivée du frangin, je me saisi de la première bouteille de bière que je vois et en balance le contenu sur le pervers. Sauf que ça ne me suffit pas... bon okay, c'est surtout que la bouteille m'échappe des mains et elle fonce droit sur le gros cochon. Tant pis pour lui!

- Bon, je vous laisse deux secondes pour partir sinon j'appelle les flics, que menace encore une fois le barman.

Moi, ça me choque. Pourquoi, moi, je dois partir? Ce n'est pas moi le gros dégoûtant.

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Ça sent le fauve décédé, tout en-dessous ! À croire que je suis tombé nez le premier dans un marécage infesté par la mouise et la vermine ! Pire encore, je crois qu’en-dessous de ce chapiteau du pas bonheur, il se retrouve la fosse commune de tout RevealDown en entier et que les derniers trépassés qui l’occupent sont des vieux de la vieilles souffrant vraisemblablement d’incontinence ! Comment est-ce qu’une greluche aussi bien fichue et roulée qu’elle peut me chier à la gueule une pareille bombe puante !? Il y a du mystère et de la magie qu’on ne devrait jamais percer. Le Grand Secret sur le transit intestinal d’une meuf ? Je confirme que cela en fait partie. Je suis un fervent admirateur de la Légende qui les entoure : les nanas, ça chie des roses et des papillons. Rien de plus et certainement rien de moins ! Mes plus de 10 ans de vie conjugale n’ont jamais démentie la fable et Nell a toujours préservée le charme et le mystère à ce sujet. Bref, ici, là, maintenant, tout de suite ; venu d'en dessous, ça dévore tout !

C’est qu’elle n’empeste non seulement la C. difficile, la greluche, mais en bonus j’ai à pleines narines un relent de houblons pas tout à faire encore filtré de son foie et une promesse qu’au petit matin la demoiselle déféquera mou. Putain, même un putois a plus de classe et de QI qu’elle. J’rêve ou elle me prend pour la voix de son minou ?! À cette constatation, mes sourcils se haussent tels deux chapeaux chinois au-dessus de mes oeils terrifiés alors que ma paluche de panda en détresse ne cesse de tapoter à l’aveuglette le flanc de cette fichue cuisse vraiment trop ferme et trempé dans le plus indestructible des aciers et m’enserre le cou comme un putain d’étau de l’Enfer de l’extrême ! Je vais mourir. Je vais clamser entre les cuisses d’une greluche bourrée et que je ne connais ni d’Eve ou d’Adam !  Et bitchslap sur ma pauvre paluche et je me surprends à couiner dans l’entre-jambe de Greluche :

- Aie ! Ouch ! Aie ! Ouch ! Ouch !

Pour atténuer le torrent de douleur explosé là sur ma paluche, je la secoue avec le même genre d’effervescence que normalement j’exerce lors de mes concupiscentes soirées passées en solitaire avec Gisèle la Fidèle et un bon vieux porno lesbiens… Bordel, c’est qu’elle claque comme un fouet, ce revers de main de greluche ! Cette gifle est pire que la queue d’un lézard qui fouette l’air ! (Parler de queue alors que j’ai la tête en-dessous d’une jupette, ça fait bizarre, je l’accorde.)  M’enfin, dans mon supplice, mes lucarnes azurées ne manquent pas de loucher sur le slip à froufrou et dentelle de la demoiselle, pouvant fièrement conclure que ladite demoiselle a un penchant plutôt douteux pour les sous-vêtements personnalisés et ce que je parviens à lire dans tout ce paillette qui auréole la broderie me laisse un rien perplexe : « bite me » et à côté de c’te prière il y a même les quenottes de vampire. Putain de bordel de merde, ne me dites pas que je suis tombé dans l’entrecuisse d’une Team Edward !?

Et la lumière fut, lorsque Greluche me libère de son étau de l’Enfer de l’extrême, m’extirpant de ce chapeau de l’horreur avec la grâce d’un pachyderme qui s’élance dans sa flaque boue et purifiant mes yeux vierges et purs en me malaxant frénétiquement les paupières de mes index. L’air emplissant enfin mes poumons, je respire à fond les machines et lève bien haut la mâchoire barbue. Vite de même, pendant une seconde, on dirait que je figure dans une pub de Viagra, mais je m’en cogne royalement le prunier !

- Toi t’es dégueulasse et honteuse, espèce de… de… de Twilight éméchée et pas de classe !  Tu m’as embusqué dans ce putain de trou noir et j’avais pourtant absolument rien demandé ! râle-je, insulté, cramoisie de colère et lui braquant un index sous le pif : et ton slip, c’est d’une antiquité préhistorique qui découle non seulement de l’âge de pierre, mais qui fait aussi très 2009. Si tu veux être dans le vent, -pas le genre de vent que tu m’as explosé à la gueule tout à l’heure- penses plutôt à innover tes gouts douteux dans les produits dérivés des séries the  walking dead ou game of thrones !

Précédant cette joute des plus exquises, survient un manant mammouth à la gueule de douchebag de Miami qui avec la chaleureusité d’un radiateur en panne nous commande de partir. Sa demande a l’effet d’une pluie de brisque sur ma caboche et offusqué comme un môme privé de dessert, je m’insurge et fais volteface sur le nouvel arrivant :

- Mais qu’est-ce que j’ai à foutre dans ce délai de deux secondes ? C’est cette Twilight éméchée et pas de classe qui a foutue sa merde ! J’ai aucun rapport là-dedans !

La diarrhée verbale devient un concept qui un peu trop au sens propre du terme se transforme peu à peu en dégueulis de mots… mais je suis trop furax pour m’en rendre compte alors au moment où mes lippes s’ouvrent, c’est pas un torrent d’insultes qui gicle parterre comme un geyser infernal, mais bien les restes de mon copieux repas d’ailes de poulet avec frites que j’ai mangé au Devil’s Tail et qui maintenant jonche non seulement le sol… mais la jupette de Twilight et les belles bottines de douchebag de Miam. Oops !?

- Putain de bordel de merde ! C’est dégueulasse ! J’en ai plein les boots !  Arthur, sors moi Barbie et Vomito d’ici !

Ensuqué dans mon remake de the exorcist, j’ai même pas le temps de faire la rencontre dudit Arthur, qu’une montagne de muscles, de graisses et de pas de savoir vivre nous agrippe par le fond du froc et nous entraîne vers la sortie du bar.

Putain, c’est pas ma faute !
C’est à cause qu’elle m’a chier son relent d’animal mort et décomposé dans le pif !
JE VEUX PAS SORTIR, JE VEUX PAS PARTIR !!!!!!!

Il vient de me traiter de toilettes éméchés? Je ne rêve pas? Interloquée, choquée par de pareil propos, ma bouche s'ouvre en grand et mes yeux s'arrondissent tel deux soucoupes proches d'imploser dans le fond de mes rétines rougis par l'alcool et le manque de sommeil. Son index sous mon pif, il a intérêt à le ranger sinon moi je le bouffe, littéralement. Si je le voulais, là, tout de suite, je pourrais sortir mes crocs de super louve et lui apprendre la soustraction. Dix doigts moins un index, mon pervers, ça donne quoi? Neufs putain de raison de chouiner!

— J'comprend rien à ce qu'tu me raconte! En plus d'être un pervers dégoûtant tu racontes que d'la merde en bocaux! Parce que les culottes, à la préhistoire, bah ça n'existait pas! Et pouf! Bim! Dans ta dent à barbe!

Puis franchement... The walking quoi? Game of Throne? C'est quoi? Un dérivé de la chaise musicale? Ce gars, là, il déboule d'un autre Royaume. Ou alors on lui a perforé le crâne avec une pelle à la naissance. C'est à ça que sert sa grosse touffe de cheveux sur la tête? C'est pour dissimuler le trou béant d'où c'est échappé son cervelet? Mon intelligence supérieure n'étant pas à prouver, je referme la bouche... en grande partie parce que je ressens une forte envie de vomir alors autant condamner la seule entrée et sortie possible. Le pas chancelant, je manque de trébucher sur le vigile qui approche. Il tombe bien, lui! Enfin non. Il ne tombe pas, une chance, sinon je me casserais la gueule avec lui. Mes cils papillonnent, ma main se pose sur le torse si musclé du grand colosse et je m'apprête à jouer de mes charmes pour ne pas finir jetée comme une vieille peau de patate épluchée sur le bord du caniveau.

— Il a tout rapport avec le toilette émeché, m'sieur le grand.

Je minaude, fragile petite créature que je suis. Si, je suis fragile. Un ouragan et je vole jusqu'au Lapitructruc kingdom. Je n'ai toutefois pas le temps de charmer ma proie puisque le vil pervers n'a pas l'obligeance de fermer son conduit à dégobiller. Le contenu de son estomac se répand absolument partout sur le sol... et sur mes pieds nus. Je place ma main devant la bouche alors que je sens mon corps réagir violemment. Incapable de me contenir plus longtemps, bien que je scelle désespéramment les lippes, je sens l'alcool de la soirée remonter le long de mon estomac et jaillir d'entre mes lèvres pour se répandre et se mélanger à la flaque d’immondices déjà présente sur le sol. Ce qui se passe autour de nous, je le réalise difficilement. La sueur commence à perler sur mon front et je me sens aussi livide qu'un linge blanc encore immaculé. Le gros bras nous traîne dehors et je proteste à peine. Mon estomac danse la gigue et le sol tangue sous mes pieds recouvert de vomi.

— Si j'pouvais juste récupérer mes souliers, mon bon gros monsieur...

Mais le molosse, il est déjà parti. Il m'a claqué la porte de derrière sous le pif. Comme ça, sans la moindre considération pour mes doléances. Que la déesse Shaenna passe par ici et l'emporte dans le royaume d'Amara! Mieux encore! Je vais envoyer la môme zozoteuse de l'enfer à ses trousses.

— Monsieur, j'attend mais aucune réponse. Monsieur. Toujours rien. Monsieur. Je gratouille à la porte. Monsieur. Personne ne vient. Monsieur.

Soudainement, la porte s'ouvre enfin. Le grand et merveilleux molosse, mes souliers en main, les balance dans la ruelle et referme juste après.

— Méchant pas beau! que je gueule.

La seconde d'après je trottine jusqu'au pervers. J'ai peur que le grand molosse ouvre la porte pour régler ses comptes. Si il demande, je dirais que c'est le barbu qui l'a traité de moche en prenant une belle et merveilleuse voix de femme. D'ailleurs, lui, j'ai des calculs à lui rendre!

— 'Ta faute, tout ça!

Agacée par sa barbe, énervée par sa méchanceté et dégoûtée par les restes de vomi coincé dans sa fourrure du visage, je le pousse mais je crois que j'ai mal mesuré ma force de lycan. Je me rend pas bien compte, je crois que je suis bein trop ivre pour savoir si j'ai usé de la force d'une fillette de neuf ans ou si j'ai usé de ma super force de louve sous stéroïde.

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C’est une old lady retraitée de chez les Hells Angels !
C’est une imposteur et une vile chenapanne !
C’est l’épouse du père fouetard qui n’est pas là pour me faire des cadeaux !
C’est une El Castrator démoniaque !
C’est une horrible personnage !
C’est un cauchemar ambulant !
C’est un ogre mangeur de burnes qui se cache dans la plastique d’une déesse époustouflante et bluffante avec ses beaux grands yeux de bébiche éméchées !
Des grébiches de son genre, j’en connais des vertes et des pas mures ! Il ne faut pas se fier à leur petit air innocent et niait. C’est Un Piège ! Un redoutable piège ! Comme les mantes religieuses qui après la fornique bouffent les têtes de leurs amoureux ! Son odeur de pet ne ment pas ; ça sent la putréfaction à pleine narine ! Elle se nourrie de chairs humaines pour la gloire éternelle de Lilith… OH MON DIEU ! OH DIABLE ! C’est Lucifer lui-même qui nous la balancé ici, parce qu’il n’en pouvait plus et qu’il voulait s’offrir un peu de vacances ! Cette Barbie sans Ken est la Diablesse incarnée ! Fuck ses chaussures, Monsieur ! C’est le remake en mode horreur de Cendrillon ! À la pleine lune, sa citrouille va tous nous bouffer ! Son subterfuge, c’est aussi voyant que les restes de gerbe qui me jonchent la pilosité faciale. J’AURAIS DÛ RELUQUER SA FLAQUE DE VOMI AFIN DE SAVOIR S’IL N’Y AVAIT PAS DES TRACES D'ORGANES MASCULINES !

Oh, attendez… elle m’a gerbé sur les pompes. Avec un peu de chance, je pourrais mettre de la lumière sur ce mystère… mais comme mes mirettes s’abaissent vers mes espadrilles, la voilà la blondinette qui m’inculpe pour tous nos malheurs. ELLE N’A PAS OSÉ !?

- Ma faute ? Comment ça de ma faute ? Hey, je te cause ! Que je baragouine, livide comme un lavabo, emboitant le pas à la vile vipère de petite teigne et poussant le vice un peu plus loin en essayant de lui agripper l’épaule de ma paluche de panda…

Grossière erreur ! S’en prendre à Barbie sans son Ken, c’est directement signer son arrêt de mort ! SA TALOCHE EN PLEIN STERNUM ME FAIT HALLUCINER 30 ÉLÉPHANTS ROSES

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHH----

Même pas que mon hurlement de mort n’a le temps de s’achever, parce que mon vol plané de long en large de la crade ruelle se couronne d’un bim badaboum sur le mur de brique bien haut dressé dans la folle envolée de ma trajectoire ! L’échine en bouillie, les omoplates en compotes, je rage mon père, pleur ma mère et chouine mon frère !

- NON MAIS T’ES MALADE !!!!!!?????? ÇA VA PAS LA TÊTE ! TU VEUX MA MORT ET PAS QU’UN PEU !!!!!!! Que je brame, douloureux, horrifié, attrapant le couvercle du poubelle que je lui balance à la tête tel un frisbee géant.

Mes burnes. Je dois protéger mes burnes.
Je le savais que cette meuf n’était pas nette !

- Eh oh ! Vos gueules ! il y en a qui dorment à cette heure ! Si vous continuez, je vous envoie au trousse mon chien ! Il ne fera qu’une seule bouchée de vous !

Que nous pouvons entendre hurler mère-grand depuis la lucarne du dernier étage de l’immeuble…

Il ressemble a une magnifique fusée humaine. Un homme canon et l'espace d'une seconde, l'horreur de la situation m'échappe et je glousse. Il ne manque plus qu'un jet de paillettes propulsé par le cul d'une licorne pour rendre ce tableau cradingue merveilleux! Je le pointe du doigt, à moitié hilare alors qu'il chouine mais mon euphorie s'éteint lorsque je reçois en plein dans l'arcade sourcilière son projectile.

J'ai mal! Je pleure!

Non!

C'est mon sourcil, il pleure. C'est rouge. C'est chaud. C'est visqueux. Putain! Je saigne! Je saigne, merde! Je plaque ma main contre la blessure mais ça continue de dégouliner partout. C'est horrible. Très vite le liquide me rentre dans l'oeil et ça brûle. Une grand-mère hurle. Je suis aveugle mais pas sourde!

— JE SUIS AVEUGLE, PUTAIN! TU M'AS TOUT DÉTRUIT LA RÉTINE ESPÈCE DE SALE GNOMES DES BOIS!

Mon œil droit résolument fermé, le gauche définitivement ouvert, je fixe le rustre qui m'a rendu borgne.

— Vous l'aurez voulu, continue de rager la petite vieille, perchée sur son immeuble.

Mais non! J'ai rien voulu, moi! Qui a envie de finir aveugle, sérieusement? C'est terrible! D'ailleurs, suis-je vraiment aveugle si je suis borgne? Ou alors suis-je borgne si je suis aveugle? Le fil de mes pensées se perdent. C'est difficile de se concentrer lorsqu'on se vide de son sang dans le fond d'une ruelle crado. Je vais mourir ici?! C'est triste. Je ne pourrais jamais avouer quelques méfaits à Salem. Comme par exemple lui avouer que c'était moi qui lui avait mit du poil à gratter dans son caleçon. En même temps, il a osé critiquer ma soupe. Il ne me l'a pas dit mais je l'ai vu dans ses yeux. Je vois clair en lui!

— J'espère que t'es content de toi! Tout ce qui arrive, c'est de ta faute! Je profitais tranquillement de ma soirée avant que tu ne me tombes dessus, là! C'est du harcèlement sexuel en plus! Je vais trop me plaindre à mon grand frère et il va te casser la gueule! Je te préviens! Il est grand, il est barbu et il est blond!

Je suis toujours aveugle mais pas encore sourde. Soudain, j'entends des aboiements, des voix puissantes et des grognements inquiétants. Ils se rapprochent. La porte s'ouvre sur un, deux, trois gros colosses. Ils bavent. Ils grognent. Derrière eux? Une petite mamie, clope au bec, bigoudis dans les cheveux et peignoir rapiécé sur le dos. Elle est terrifiante.

Je déglutis.

— T'es en état de courir? que je demande au malotrus en me reculant lentement mais sûrement de ces trois fauves.

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Elle s’est marrée comme une grosse baleine échouée, ma parole ?! Elle s’est gloussée de rire comme une vile dinde déplumée de tout savoir vivre ! Je. Rêve. Dites-moi que je rêve, c’est pas possible tomber sur pareille champ de mine ! Peut importe où je pose le pied, soyez certains qu’un détonateur sera amorcé et avant même qu’on a le temps de beugler ciseau ; le tout nous explose à la gueule ! Toujours avachis de tout mon long sur l’asphalte, les omoplates en pétard, les reins en cauchemar et la colonne vertébrale en tintamarre, je couine et me tortille dans tous les sens praticables et qu’il m’est encore capable faire puisque le dos en miette. Je dois ressembler à un gros matou obèse qui se prélasse, 4 fers en l’air, près de sa gamelle et qui fait le beau pour ne serait-ce gagner qu’une petite ration de croquettes ! Les félins sont tellement ingrats ! Je les déteste. Et au haut de la liste des choses que je m’éprise, il y a cette blondasse et son bitchslap de la mort qui tue ! Ça ne se fait pas, de planter des dos dans les murs comme ça ! Mon trou de balle à empalé, que pareille gorgone est tout droit issue de cette saloperie d’Elven-machin !

Et elle ose se plaindre, geindre et chouiner que je lui ai fais de gros bobos avec mon couvercle de poubelle. Je visais la jugulaire, certainement pas l’arcade sourcilière. Avec un peu de chance, elle aurait fermé son clapet ! Faut toujours que ça m’arrive à moi, c’est histoire de rencontre chelou avec les dégénérés du monde parallèle ! J’pourrais pas tomber, pour changer, sur un écureuil inoffensif et tout doux ?

- Salle gnomes des bois ? Non mais tu t’es vue, espèce d’épouvantail borgne et échevelée ? OH ! Suis-je bête, c’est pas possible de voir quoique ce soit, lorsqu’on est taupe ! Hahahahahahahaha ! Crac et aille, ça fait mal. Un putain de mal de chien. Elle m’a bousillé quelque chose, j’en suis sûr. Affalé parterre, je roule et boule sur le côté, main plaquée sur mon flanc, pour en vain essayer de me relever et comme une grosse merde m’affaler de nouveau au sol.

Elle me fusille du regard, la teigne et j’en profite pour lui balancer une tirade supplémentaire sur sa petite tronche sanguinolente, parce que mal barré comme ça c’est bien tout ce que je peux faire :

- Tu connais l’histoire de l’aveugle qui rentre dans un bar…. Et dans une chaise… et dans une table ? Bawawawawawa !

— Vous l'aurez voulu !

Que j’entends tonner cette voix de l’au-delà qui jusque là j’avais oublié, parce que me dépatouillant avec mon big ass problem du moment. Interloqué, médusé, intrigué, mes sourcils se froissent alors que je dois étirer la nuque, essayer de m’accouder sur l’asphalte, pour voir ce qui va arriver… avec l’autre borgne hystérique que l’on a manifestement de trop près bercé près du mur, on a l’air con et limite c’est logique de vouloir nous casser la gueule avec nos difformités momentanés. Moi-même, après le Binge-watching de Chernorbyle, j’ai les chocottes ! En attendant que l’on vienne nous régler notre compte, je suis contrains d’écouter les jérémiades de notre cyclope dingo.

- Oh, arrêtes, Bimbo ! Pardonnes-moi de ne pas secouer de terreur, problème de lumbago ! Et si ça se trouve, la vieille rabougrie va nous envoyer aux trousses un caniche miniature. Tu sais, le genre de petite chose bénigne que d’une simple pichenette, nous pouvons envoyer bouler dans les orties ?

Mais comme pour venir me contredire, voilà qu’apparaissent dans les vapeurs pestilentielles de la ruelle crade, les silhouettes de trois énormes et titanesques molosses ! La vieille mégère en arrière plan, armée de sa clope et de ses bigoudis, doit forcément jouir dans sa robe de chambre, que de voir nos petites tronches effrayées et tourmentées être si facilement livrées sur un plateau d’argent. Difficile d’afficher autre chose que de la terreur, face à des crocs pareils et des truffes aussi poisseuses que reniflant. Ils sont baveux, répugnants et aboyant. Bref, le chien à trois tronches d’Harry Potter peut bien aller se rhabiller !

M’affalant à plat ventre pour tenter de suivre ma parterre d’infortune qui de reculons cherche à se carapater, je rampe comme un vulgaire asticot et la seule chose sensée que je trouve bon de lui murmurer est :

- J’peux pas courir ! Tu m’as bousillé l’échine, je te rappelle ! Dans tes bras, prends-moi dans tes bras et tires nous d’ici ! T’as l’air forte et boosté à je ne sais quelle protéine. Je suis un poids plume pour toi ! Allez, pleasssssseeeeuuuuhhhhhhhh !

J’vais pas m’agripper à ses chevilles et la supplier, tout de même. J’ai ma dignité à préserver !

Je suis blonde, mais là, mon incompréhension n'est pas dû à ma couleur capillaire ou à mes facultés intellectuelles. C'est lui, là, qui est trop bête pour réaliser que sa blague est  aussi nulle qu'une soupe de patates sans bouillon de légumes. Je le fixe avec une moue perplexe mais c'est bien de la pitié qui se distille dans le fond de ma prunelle encore opérationnelle. Pauvre de lui, il est bien plus marrant en homme-canon qu'en one man show! Sauf qu'à un moment, l'information remonte à mon cerveau. Un éclair de génie me vrille le crâne et enfin, je comprends! Je rigole malgré-moi. Okay. Elle n'était pas si nulle que ça. Toutefois mon hilarité est étouffée dans l’œuf lorsque la voix mécontente de la petite vieille retentit à l'intérieur de mes esgourdes. Fais chier!

Au bout de ma vie, je chouine et me plains de lui. Car oui! Tout est de sa faute! Je plaide non coupable! Je suis douceur, candeur et chasteté! Les ruelles crades, ce n'est pas pour moi! Moi, je suis Reine de Flaflaland, vous comprenez? Mon rôle et de propager la joie et la bonne humeur autour d'une bonne petite pinte de bière et de couronnes en pâquerette! Il me crie dessus et je lèverais bien les yeux au ciel si ma rétine n'était pas si douloureuse et en feu! De plus, je ne peux m'empêcher d'être choquée par ses paroles! Si l'une de mes mains demeure toujours accrochée à mon arcade sourcilière, l'autre se pose sur mon petit cœur tout retourné.

— Tu oserais vraiment envoyer un pauvre petit caniche dans les orties? Espèce de monstre!

Sauf que, contrairement à ses prédictions, nous n'avons pas en face de nous un caniche mais trois gros caniches. Quoi que, j'ai un doute. Ce ne sont pas des caniches, ça? Je suis moi-même une espèce canine sous mon apparence humaine mais même dans mon état, j'ai conscience que ce n'est pas très intelligent de montrer les canines pour les effrayer. Déjà parce que je doute que ça fonctionne et de deux... je doute que ça fonctionne. Ils ont l'air si féroces... Je préfère encore reculer tranquillement et prendre la fuite le moment opportun. Contrairement à l'autre détraqué qui reste vautré au sol. Il espère passer inaperçu ainsi? Dans le doute, je lui demande si il est en état de courir car sans ça, le pauvre va finir en petite saucisse vivante.

— Hum, que je lâche à sa réponse.

Le porter? Il est sérieux? Il se glisse sous mes jupons, il m'insulte, m'aveugle, assume l'idée de maltraiter un pauvre caniche et ensuite, monsieur veut que je le porte? Si il pense que je vais jouer sa princesse chevelue, il se trompe. Sauf que je vois la petite vielle jeter son mégot et se pencher vers les molosses pour retirer la laisse qui les retient.

— Crotte!

Sans perdre une seconde de plus, je balance ma paire de chaussure sur le trio infernal qui se jettent dessus comme des brutes. Au moins ça les occupe quelques secondes, ce qui me laisse le temps d'agripper mon harceleur sous les aisselles et de le soulever. Il n'a pas tord, pour moi, c'est un poids plume. Je le hisse sur mon épaule tel un vulgaire sac à patate et commence à courir à vive allure.

— M'vomi pas d'ssus! que j'ordonne en foulant l'asphalte de mes pieds nus.

Je sens la carcasse du pauvre homme qui s'agite au rythme de ma course. Au moins, il a une vue imprenable sur ce qui se déroule derrière et moi, j'ai une vue minime sur ce qui se déroule devant moi. Car je le rappel, je suis borgne, putain!

Au détour d'une rue, je tourne vers ma gauche et remonte une avenue bordée de commerces fermés en tout genre. Je ne vois aucune issue possible et à tout hasard, je m'engage dans une ruelle. Le poids plume s'avère moins léger que prévu et je m’essouffle plus vite que d'ordinaire. Les mauvaises langues diront que c'est à cause de mon état d'ébriété. C'est faux. Archi faux!

Ce qui est vrai, en revanche, c'est que nous sommes dans un cul de sac et notre seul salut est la benne à ordure que je vois, béante et ouverte. Je balance mon fardeau à l'intérieur et le rejoins d'un bond étonnamment agile. J'ignore les effluves nauséabondes, incapable de savoir si ça provient des déchets ou de l'inconnu et je referme le couvercle derrière nous.

— Toujours vivant?
Il a pas l'air au top de sa forme, quand même.

TURN THIS CLUB AROUND.

♫♪♫
(C) CSS + Crossover by Disturbed.

Elle a de vraies guiboles de gazelle, la cyclope d’hystérique ! Mon gros gabarit de panda mal luné de juché sur l’épaule, comme une balle, ziiiiouuuff ! elle est partie, la harpie ! C’est comme une fusée, qu’elle défile et file dans les rues, surfant sur le trottoir, pour essayer d’échapper à cette vague monumentale qui de près nous talonne et menace de nous engloutir entre crocs et babines. Petit détail que je ne capte pas tout de suite, parce que je suis comme qui dirais aveugle et groggy de douleur. Chacune de ses prestes et lestes foulées me procure un mal à la fois absurde et sans borne au niveau de la colonne vertébrale. J’ai l’impression d’avoir gagné 99 ans en une seule seconde, depuis mon crash contre le satané mur de briques rouges. Et cette saleté d’épaule qui à force de gravité et de mon poids tout court ne cesse de s’encastrer dans mon estomac en vrac et mes boyaux retournés. Me coupant le souffle et me donnant indubitablement envie de gerber !  

- RAlEntIs. RalAntIs, bOrdEl ! J’VAis vOmIr, que je peux m’entendre geindre, entre deux hoquets sauvages, tête suspendue vers le bas et les baguettes en l’air alors que j’ai l’impression d’être allongé dans un bain tourbillon, tellement je suis secoué et bondissant sur cette épaule.

Paniqué, estomaqué, désespérément je risque une œillade sur ce qui se trame à notre poursuite, et lorsque de trop près je vois se profiler dans un rai de lumière projeté de nulle sait où, les trois silhouettes énormes colossales des quadrupèdes sanguinaires.

- CoURs ! Qu’est-ce QUE TU fous ? ACCÉlères, vite ! Que je m’égosille en lui tapant le dos de mes mains moites et folles.

Heureusement qu’elle m’a moi pour lui dire quoi faire, parce que franchement je ne paierai pas cher pour sa survie !  Cette véloce et furieuse poursuite du bonheur se continue durant un temps qui bordel me semble interminable, passant du rouge asphyxié, au vert nauséeux et pour finalement finir à blanc de terreur lorsque je vois gagner en vitesse et en terrain l’un des molosses. Ce que ma sauveuse doit pressentir, parce que comme une flèche, elle ricoche à l’embranchement d’une ruelle lugubre et froid…

Et comme un vieux mouchoir usé et bon à jeter aux poubelles, elle me bazarde dans la première benne à ordure qu’elle croise. Atterrissant dans une montagne de cartons, charognes et débris en tout genre, c’est comme un gros tas de merde que je m’y couche dessus alors que sur le seuil de mes lippes fusent un chapelet de jurons et pourquoi pas la maudire de toutes les plaies de l’apocalypse !    

- Merci ! Merci beaucoup ! Me déposer, à la place de me balancer, ça semblait trop compliqué pour toi, peut-être ? Que je peste, mauvais, mais bien vivant, m’enlevant de sur la tronche cette fichue peau de banane pourrie et puante.

- Mieux vaut rester ici un petit moment. Du moins, le temps qu’ils perdent notre odeur et décident de se faire la malle ailleurs ! Ce qui ne saurai tarder, ça chlingue comme le vent que tu m’as envoyé à la gueule tout à l’heure !

• • •

Le lendemain matin…

Ah, le gazouillis des oiseaux !
Ah, les rires des enfants qui non loin s’amusent au ballon.
Oh, le pouls du centre-ville de RevealDown qui de son ardeur s’anime au petit matin et laisse jaillir toute la beauté de sa vie agitée et effervescente !
Et que dire de ce biiiip, biiippp, biiippp, typique et tant reconnu du camion qui tout près laisse savoir qu’il c’est mis en marche arrière ?
Et quoi penser de ce mélodieux et hurlant bruit ferreux et mécanique qui littéralement explose dans l’aurore ?

THE END
sujet terminé & verrouillé.