- Cours ! Accours ! Foutoir de racines à la souche, mais cours !
Elle attend quoi ? Qu’ils nous fassent un petit numéro de Charleston ou un solo de claquettes ? J’aime même pas ça les claquettes et j’ai horreur du Charleston ! Je risque un regard halluciné et paniqué par-dessus mon épaule, essaie d’avoir une vision plus ou moins claire des périphéries de derrière, mais avec cette lisse et parfumée crinière de princesse qui s’entremêle dans les fioritures hirsutes de ma barbe et m’aveugle ainsi les visières, baaaah j’vois que dalle ! J’vois peut-être que dalle des périphéries de derrière, mais avec cette mèche de cheveux virevoltante ainsi toute plaquée à la commissure de mes paupières, c’est avec horreur et plantureuse tragédie que je découvre de mes yeux vus… mes premiers cheveux blancs ! Oh bordel de pétales de roses et de fleurs ! Quel essor cruel, que sont les premiers signes de la vieillesse qui se manifestent et me présentent sur l’horizon de ma jeunesse qui doucement flétrie, l’âge platine qui sournoisement me guette dans le détour ! J’suis pas prêt ! J’suis pas mentalement paré pour les culottes TENA de p’tit vieux et mes papilles gourmandes ne sont certainement pas vendues à l’idée de sentir rouler sur elles de la nourriture molle et complètement gibelotte ! C’est à peine si j’ai le nombril sec… un grand-père avec le bid’ humide, ça n’existe pas ! N’ai-je pas raison, les preux ?! NEEEOOONNN ! ne dites rien. J’suis vraiment pas d’humeur à me faire contredire, aujourd’hui !
- Ils sont là ! - Ils se sauvent ! - Ils s’échappent ! - Qu’on les rattrape ! - Qu’on les traque ! - Qu’on les offre en pâture !
Nom d’un géant bonhomme ! Mais comment est-ce que ces roastbeefs courts sur pattes peuvent à ce point courir si vite !? Moi je brise peut-être souvent le 4e mur, mes eux explosent littéralement les murailles de tout bon sens et logique ! Toujours englué dans ma dégaine de sauterelle rachitique qui butine d’un séquoia à l’autre, à courir lestement comme ça sur les pointes des petons, j’ai simplement l’air d’un échappé de l’asile qui traverse un champ de mines, en essayant de fuir une horde de gnomes maléfiques qui le pourchasse. Ce qui n’est franchement pas loin d’être notre cas, concédons-le, mes preux. Sur les lisères de mon preste sillage de jolie duchesse barbue en détresse, je reperds les satanés mouvements furtifs qui ne garantissent absolument rien de bon pour notre survie et même le prolongement de notre fuite désespérée à l’orée de la forêt !
C’est pas à Lazuli Kingdom qu’on risque de croiser pareils petits monstres ! Nos vilains pas beaux à nous, ils ont pour mérite de non seulement puer du bec avec leur haleine de vieille sardine périmée, mais ils ressemblent à ce qu’ils doivent ressembler ; des bidules sous-marines indescriptibles et moches ! Piranhas édentés, truites à talons hauts, requins avec postiche, étoiles de mer avec pistache… bref, vous comprenez le genre ! Jamais dans 100 balais on risque de tomber miches par-dessus tête sur ça !
- Ils sont là ! - Ils se sauvent ! - Ils s’échappent ! - Qu’on les rattrape ! - Qu’on les traque ! - Qu’on les offre en pâture ! - Karaboula ! - Bonzaï ! - Oulala !
Bim ! sur ma nuque et ça fait mal. Bouing ! sur ma fesse gauche et ça fait encore mal ! Non mais qui se ballade de nos jours avec un lance-pierre et les poches remplies de glands ?! Atomisé par la pluie de cacahuètes, bras ballant en l’air et de chaque côté de ma tête, j’adopte la tactique de dernier recours et tel un épouvantail épouvanté dans son champ de tomate, bah me voilà qui zigzague d’un côté et puis de l’autre pour éviter les obus assassins. Mes prunelles folles et exorbitées cherchant avec désespoir ma coéquipière de fortune qui galope un petit peu plus loin devant :
- FAIS COMME MOI ! ZIGZAGUE ! ILS NE SAVENT PAS VISER CES AFFREUX ! HAHAHAHAHAHAHA ! HAHAHAHAHAHAH !
J’ai jamais eu un bon de sens l’orientation, les preux. Il me suffit que je sois distrais par quelque chose et puis pouf voilà je me perds. Regarder Blondie, pour moi, c’est une distraction suffisante pour me perdre et modifier les zigzagues de ma folle trajectoire. Bref, mon slalome devient rapidement un ovale bien vicieux, qui lui se transforme en un ricoché fatal… ce ricoché fatal devient alors une belle ligne droite et tout comme bon boomerang qui se respect, qui part pour mieux revenir, bah me voilà qui fonce droit dans le tas avant même que j’ai le temps de comprendre ce qu’il m’arrive ! Une seconde plus tôt je zizague devant eux et l’autre seconde d’après bien je me précipite sur eux comme une main terrienne se précipite dans un sac de chips à la saveur de cornichon.
Bref, à l’aide et au secours, sous une pluie de glands assassins je m’enterre et me meure !
Quelques instants plus tôt…
- Être vous, ze ne ferait pas za ! Z’est crade !
Du haut de mes 70 burnes empilées les unes sur les autres, j’observe l’avortonne d’un air HAUT-ain et SUPÉR-ieur, la sève d’un caustique sourire dégoulinant sur mes lippes. Main et moignon accaparés à soigneusement déposer sur le rebord de la souche décavée, ces jolies feuilles d’érable fraichement cueillies, c’est à peine si j’ose consacrer une attention supplémentaire à la propriétaire de ce zozotement peu flatteur.
- Ou sinon quoi, hiiinnn ? Les fées féériques de votre forêt enchantée vont débouler et à coup de baguette magique vont me maudire du mauvais sort ! Prends le pas mal, minus, mais il y a de cela fort longtemps que vos bibidi bobidi bou ne m’impressionnent plus !
Quand il faut y aller, bah, il faut y aller ! N’est-ce pas, mes preux !? Bordel de pétales de roses et de fleurs, j’ai les membres qui se détachent, pensez-vous une seule seconde que j’ai le parfait contrôle de mon transit intestinal ? Mais bien entendu que neni que nenon !
- Z’est vilain ze faire caca dans les troncs d’arbre ze notre Créateur Père !
Couronne de pâquerette de juchée sur sa petite tête, menottes jointes, doigts qui se triturent, ballante sur ses petits pieds de naine, c’qu’elle est mignonne c’te gamine ! Non, en vrai, c’est le chérubin le plus moche que j’ai jamais vu de ma vie, mais ça j’vais pas le dire !
- Écoutes-moi bien, la laideronne ! Ça m’a pris la nuit, traverser mon royaume et atterrir ici ! J’ai 5 couches de peau morte sur les talons, j’suis morte de fatigue et je le sens j’vais bientôt faire dans ma culotte alors vas jouer au ballon ailleurs et laisses les grandes personnes chier en toute intimité et pudeur !
- Z’est vraiment, mais vraiment pas zentil, ze que vous dites, m’z’sieur !
- Oh, pauvre malheureuse créature ! Arrêtes, tu vas me faire poindre une larme de crocodile sur la mirette ! Dis-je, imperméable à ses petits yeux de porcelet qui me fixent, alors que mon bidet improvisé est désormais aseptisé d’une couche protectrice et paré à recueillir mes jolies miches : T’as vraiment envie d’assister à ça, la môme ? J’te préviens, ça sera pas bon à sentir !
- Ze vous aurais prévenue, m’z’sieur ! Faire caca dans les z’abres, z’est crade !
Tu m’en diras tant, Mocheté ! En avant tous, moussaillons, larguez les amarres et les goupilles ! Une manière polie pour dire que je fais ce que j’ai à faire… et je fais ce que je n’aurais pas du faire et qui est à l’origine même de notre sans nom bourbier !
Huuummm. Oops ?!
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Ariana
MESSAGES : 102 BARGE DEPUIS : 08/03/2020
Sujet: Re: my ! oh ! my ! (ARIANA) Lun 16 Mar 2020 - 22:04
— Cours ! Accours ! Foutoir de racines à la souche, mais cours ! — Je cours! Nom d'une pâquerette maudite! Je cours!!!
Mes poumons s'enflamment sous le joug de cette course folle! Mes belles et magnifiques jambes usent d'une puissance insoupçonnée, alimentées par la détresse de la situation! Je cours pour ma vie! J'accours! Croyez-moi! Cheveux au vent, visage congestionné par l'effort et pores dilatés par la sueur. Je cours, bordel de nouilles sautées! Je cours! Je ne fais que ça! Nous sommes à découvert, à la merci de ces petites terreurs! D'où ils viennent, ceux-là, d'abord? Puis lui, là, avec sa longue chevelure mal entretenue et sa barbe mal taillée! C'est qui?!
— Ils sont là ! — Ils se sauvent ! — Ils s’échappent ! — Qu’on les rattrape ! — Qu’on les traque ! — Qu’on les offre en pâture !
En pâture? En pâture! Non. Je refuse! Merde! Je suis trop jeune et trop belle pour mourir! Le souffle court, je tente un regard derrière moi, ma crinière blonde fouettant allègrement le visage de mon acolyte du moment. D'ailleurs, je ne vois rien à part sa grosse tête alors je regarde à nouveau devant moi. Cette course ne prendra t-elle aucune fin? Je suis une louve, l'endurance ça me connaît et j'ai de longues jambes. Eux, là... c'est quoi leur excuse pour nous talonner aussi bien? lls sont courts sur pattes. Comment, mais dîtes-moi COMMENT, ils peuvent être aussi rapide? C'est inhumain! A qui dois-je porter ma doléance pour une telle injustice?
— Ils sont là ! — Ils se sauvent ! — Ils s’échappent ! — Qu’on les rattrape ! — Qu’on les traque ! — Qu’on les offre en pâture ! — Karaboula ! — Bonzaï ! — Oulala !
Sans comprendre pourquoi ni comment, je ressens une vive douleur dans mon dos. Je m'entends hurler "aïe" mais je continue malgré tout cette course folle pour ma vie. Je ne comprend qu'après un second impact dans ma crinière qu'on nous lance des pierres? Des glands? On devient des cibles vivantes! Nous sommes de pauvres petits lapins, innocents, pour ma part en tout cas. C'est foutrement ironique quand on y songe! Je suis une louve et je me laisse chasser comme une pauvre biche. En même temps, je peux faire quoi d'autres? Terroriser et mettre en pièce des pauvres mômes? Je laisse déjà Salem Junior, le chaton errant, me virer de mon sofa quand l'envie de s’étendre lui prend. Ce n'est pas pour tailler des mômes. Une pluie de glands, semblable à d'horrible grêlons infernaux, s'abat sur nous! Je rentre mes épaules et baisse la tête. Si Salem était là.... ces petites monstres rebrousseraient chemin! Je vous le dis moi!
— FAIS COMME MOI ! ZIGZAGUE ! ILS NE SAVENT PAS VISER CES AFFREUX ! HAHAHAHAHAHAHA ! HAHAHAHAHAHAH !
En désespoir de cause, prise dans le feu de l'action... qu'est-ce que je fais à votre avis? Beh je zig, je zag, comme un poulet sans tête. La technique fonctionne! Je me prend moins de projectiles mais les mômes, forcément, ils gagnent du terrain! Ils avancent tout droit et nous non. C'est mathématique, j'vous le dis! Je suis bonne en math! Deux et deux font quatre. La racine carré de pie c'est... Je suis bonne en math je vous dis! Okay?!
J'accours toujours, mes poumons au bord des lèvres et le cœur prêt à s'échapper de ma cage thoracique car il en a foutrement marre de ce cirque! Mes narines, elles, sentent ce relent de merde s'amoindrir. C'est agréable et pourtant annonciateur d'ennuis pour le barbu. Je suis en plein zag quand je le vois courir droit devant les teignes. Interloquée, j'arrête ma course folle pour le voir œuvrer. Est-ce qu'il est prit d'un élan de courage et se sacrifie pour la cause ou est-il dénoué de toute intelligence? J'inspire. J'expire. Putain je vais vraiment recracher mes poumons. Les mômes se sont arrêtés, se contentant de tirer. Forcément, l'autre fonce droit sur eux. Je me plie, les mains sur les genoux et le regard rivé sur le suicide de mon compère. Il encaisse les jets de glands tant et si bien que moi, de mon perchoir je suis tran-
BING.
Je peux entendre l'intérieur de mon crâne sonner creux alors qu'un gland vient de s'encastrer contre mon front!
— AÏE!!!
Putain que ça fait mal, merde! Là où je suis censée prendre mes jambes à mon cou pour sauver la peau du lupin, j'ai un élan de compassion pour l'imbécile heureux qui se jette droit dans la gueule des gnomes. J'active mes petits petons actuellement enflés pour venir au secours de mon acolyte.
— L’ÉPOUVANTAIL! PAS PAR LA! que j'hurle.
Je cesse ma course. Je veux bien donner de ma personne mais ai-je vraiment envie de me jeter bêtement en pâture? La réponse est non. Queneni. Par contre, je décide de contre attaquer. Okay. Ce ne sont que des gnomes mais... arrive un moment où moi, Ariana, Reine de Flaflaland, se doit de défendre son honneur et l'horreur à poil long qui s'agite comme un poulet. Je ramasse les glands éparpillés partout... ce qui en soit n'est pas une tâche bien compliquée et je les balance aux mômes. Je n'ai pas de lance pierres mais bon sang, je suis une louve! Je vise fort et bien!
— Allez tous vous faire turlupinpin par des tulipes! Bandes de gnomes de l'enfer!
Ouais, ils sont ignobles mais ça reste des gosses quoi. Je ne veux pas être celle qui leur enseigne des vulgarités. Je m'en voudrais, après. Un de mes glands percute de plein fouet la tronche de l'un d'eux. Aussitôt, le môme tire une tronche des plus horrible. Il grimace et chouine. L'espace d'une seconde, les tirs cessent. Ils se regardent. Nous regardent. Se regardent et ensuite...
— Qu’on les offre en pâture ! — Karaboula ! — Bonzaï ! — Oulala !
Déterminés et en colère, les gnomes reprennent leurs tirs ET leur course! Oh... Oh!!!
— ZIG, L’ÉPOUVANTAIL! ZAAAAAG POUR TA VIE!
Avant que tout ne commence...
I love it when you call me señorita I wish I could pretend I didn't need ya But every touch is ooh la la la
Chanson entraînante. Parole obsédante. Elle se joue en boucle dans mon esprit et danse sur mes lèvres. Le panier en osier dans les mains, je parcours ces étendues prospères à la recherche de légumes pour le Skull and Bones. Je suis Ariana, Reine de Flaflaland, celle-là même qui aide son preux Salami à cueillir les meilleurs ingrédients pour des repas appréciés et savoureux. Je suis la gardienne des saveurs mais là... en cet instant, j'étais Ariana, Princesse désirable et désirée.
It's true, la la la Ooh, I should be running Ooh, you keep me coming for ya
Seule, je dépose mon panier au sol. Les champs de patate se transforment en salle de danse et en face de moi se trouve le plus imaginaire mais le plus beau des preux chevalier. Grand et les yeux d'un clair époustouflant, il me sourit, énigmatique. Oh oui. Je l'imagine s'approcher de moi, avec ses cheveux châtains coiffés comme un balai à chiotte. Je tend mon bras devant moi et dans mon imagination, cet homme au nez aquilin me tire vers lui. Je tournoie donc sur moi-même.
Sapphire moonlight We danced for hours in the sand Tequila sunrise
La vision de mon preux chevalier se volatilise. Le sol tremble sous mes pieds. Sourcils froncés, perplexe, je vois au loin un homme courir. Lui, c'est certain, n'est pas mon preux chevalier.
Dernière édition par Ariana le Lun 13 Avr 2020 - 14:16, édité 1 fois
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Lazarus
MESSAGES : 479 BARGE DEPUIS : 04/04/2019 ROYAUME : Azuria Creek, Lazuli Kingdom, Elvendyr.
Sujet: Re: my ! oh ! my ! (ARIANA) Ven 20 Mar 2020 - 11:57
Deux et deux font quatre. La racine carré de pie c’est… Foutoir d’écorces sur le tronc, mais pourquoi ça me vient à l’esprit, ça ?! Je ne sais même pas ce que c’est que cette histoire de racine ovale de pie. J’ai jamais été bon en math, c’est à peine si je sais compter combien de doigt il me reste sur la main ! Pourquoi je penserai au losange de pie et sa bulbe ?! C’est qui d’abord, ce Pie à la noix ! Parlant de noix, je croule et cours sous la pluie des glands, m’en prend plein la barbe et la gueule alors que l’autre blondasse me gueule que c’est pas par là que je dois accourir ! Ma face de princesse en détresse se braque par-dessus mon épaule, cherchant de mes yeux aussi ronds que mes burnes, la tête blonde et par défaut l’auteur de ce conseil aussi sage qu’une image ronflant sa vie sur une plage :
- Deux et deux font quatre ! La racine rectangulaire de pirouette cacahuète c’est---
Foutoir de farfadets, mais d’où je lui sors ça ? Pourquoi je lui gueule ça ?! C’est pas ça que je veux lui hurler dessus ! Allez-vous enfin me dire d’où peuvent bien me venir ces équations mathématiques, les preux !? Ensuqué dans ces questions existentielles et cruciales, avec la vélocité de ce morpion qui quitte le buffet à volonté d’une baloche bien velue, pour bondir sur le désert cuisant d’un minou imberbe, horrifié d’une telle vision, je ralentis ma folle trajectoire et décide que revenir delà d’où je viens est une meilleure option pour ma survie. Bref, je rebrousse chemin, plonge cul par-dessus tête dans la ligne bien droite de ma course effrénée, bras ballant de chaque côté de ma tête d’hurluberlue et accomplissant des foulées de ballerine aussi gracieuses que poétique !
- Ouais ! C’est ça, comme elle dit : turlupinpin par les tulipes, allez vous faire, les moches ! que je surenchère, hilare, victorieux dans mon sprint, essayant au mieux d’éviter l’assaut de glands qui désormais est catapulté non seulement par derrière, mais de l’avant, parce que la blondasse du haut de son perchoir riposte à l’assaut et bombarde l’horde de mochetés avec l’élixir de leur propre médecine !
Coincé au cœur de ce fou bahut, je ne sais plus où me mettre, je bondis sur la gauche, ricoche sur la droite, fléchis les rotules, braque paluche et moignon cassés droit devant, sautille en alternant les jambes, mes frêles épaules souples comme des mollusques… foutoir de farfadets, dans l’épicentre des obus, soit j’suis en train de chevaucher un cheval imaginaire ou soit j’suis en train de reproduire un Oppa Gangnam Style! tout à fait incongru et hors contexte !
Enguirlandé dans cette espèce de macarena coréenne, (CROTTE, JE NE SAIS PAS MÊME C’EST QUOI, EN PLUS, CTE DANSE !), toujours sur nos plaines de malheurs, j’écoute ce que la blondasse peroxydée me hurle de faire, :
- Hiiiiiiiii !
Je zig et zag :
- HHHIIIIIIII !
de long, en large et en travers, trop distrais pour remarquer que la blonde agrippe un ultime gland trainant là au sol, que d’une force inouïe, elle le balance à vitesse grand V droit devant… et par malheur droit sur moi !
- HIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!
La noix me fauche le troisième œil avec la vélocité et l’impact d’une boule de démolition. J’encaisse pas le choc, sitôt propulsé sur l’arrière et basculé sur la pelouse avec les 4 fers en l’air. L’air est chassé de mes poumons en feu, un essaim de douleur fourmille sur mon front ruisselant de sueur, sonné et carillonné… j’suis chaos avec un grand Q, mes preux !
- Deux et deux font quatre. La racine triangulaire de turlupinpin c’est Oppa Gangnam Style !
Je vais mourir. Pour une histoire de chiotte, je vais mourir, piétiné et dévoré vivant par une horde de gnomes des bois ! À l’aide ! Au secours, je ne vois plus la lumière au bout du tunnel, les preux ! Je meurs ! Il fait si froid ! Je ne sens plus ma main… Ah, ouais, c’est vrai, je l’aie perdue !
Et avec la vélocité d’une invasion de morpions qui quittent le désert cuisant d’un minou imberbe pour gagner les terres promises de mes baloches bien velues, l’escadron de roastbeef courts sur pattes me sautent dessus, me bazarde une toile de jute sur la tête, m’enroulent dans une corde comme une foutue pièce de viande bonne à faire griller…
Ligoté, noyé sous les minus, je ne peux pas voir ce qui se trame un peu plu loin en avant… mais à l’orée des bois, dans le dos de la blondasse juché sur son perchoir, surgit comme de nulle part une gamine à l’œil vraiment dingue et sourire diabolique aux lippes :
- Z’est vraiment très zilain ze lanzer des glands à mes z’amis, mazame ! Hahahaha---Mouahahzazazazaz---ZZZZ !!!!!!!!!!!
Après la pluie de « Z », la gamine offre le même sort que moi à blondie…
Tout ça pour une histoire de chiotte. CROTTE !
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Ariana
MESSAGES : 102 BARGE DEPUIS : 08/03/2020
Sujet: Re: my ! oh ! my ! (ARIANA) Lun 13 Avr 2020 - 11:14
Le barbu en train de courir? C'est se retrouver devant un épileptique maintenu sur ses deux jambes par des fils invisible pour l'obliger à avancer. Perturbant et fort gênant. Le regarder courir... c'est comme s'arrêter devant un accident de calèche. C'est tragique, on sait pertinemment qu'on risque d'être choqué à vie si on y regarde de trop près et pourtant... on le fait. C'est instinctif. Difficile de se concentrer sur mes lancées quand cet énergumène se pavane comme une poule sans tête, à beugler des inepties qui s'impriment pourtant dans mon esprit. Je parviens malgré tout à déchainer la colère des gnomes en visant l'un des leurs. Une part de moi me hurle de fuir le plus loin possible mais mon ego m'en empêche. Depuis quand, Ariana Reine de Flaflaland fuit devant l'ennemi? Depuis presque toujours, on ne va pas se mentir. Sauf que d'ordinaire, les ennemis sont des chasseurs bien outillés... pas des gnomes aussi haut que trois pauvres pommes. Si Keira était là, elle les aurait remis à leur place.
Je me laisse distraire un instant, un court instant seulement mais c'est suffisant pour heurter le crâne de mon acolyte du moment. Je grimace, compatissante. Le pauvre a l'air sonné... Il dégaine un flot de paroles sans queue ni tête et je m'inquiète. J'ai peur de lui avoir endommagé le peu de neurones encore fonctionnels. Le camp adverse le submerge et l'aveugle d'une toile de jute sur le crâne. Je ne veux pas savoir ce qu'ils ont prévu de lui faire. Je décide de rebrousser chemin et de courir dans les jupons de Salem pour qu'il me sauve moi et le barbu de cette fâcheuse situation. Pas de chance, en me retournant je découvre une gnome à l'allure de folle à lier. Je comprend Keira, lorsqu'elle expliquait pourquoi les gamins de films d'horreur étaient flippant. Je comprend car cette gamine correspond aux descriptions que me donnaient autrefois ma jumelle. Ces zozotements n'ont rien d'amusant ou de mignon, pas quand ils sont crachouillés par une petite chose au rire diabolique.
— C'est drôlement culotté et hypo-
Pas le temps de finir ma phrase. Un irrespect total et une hypocrisie incroyable. Je ne veux pas jouer l'enfant mais... ce sont eux qui ont commencé! Je me débat mais en dépit de leur petite taille... ils sont nombreux et rapides. Ils me cagoulent, me ligotent et me maltraitent. C'est honteux! HONTEUX! Je vais le dire à leurs parents! Enfin... si ils en ont.
— Mettez-les zur le buzer! Tout ze zuite! AH AH AH AH.
Quoi??? QUOI?! Le bûcher? Je m'affole. Je m'agite. Je gesticule. QUOI?! J'ai survécu à des chasseurs. J'ai survécu à la disparition de ma sœur... et je vais mourir à cause d'une histoire de... Merde! Je ne sais même pas pourquoi les gnomes courent après le grand guignol barbu!
— Ze plaizante! POUZAHAHAHA! Azzomez-les!!!
Loin d'être mieux! Je reçois un premier coup qui m'arrache un cri de douleur. Putain de merde! Puis un second et le troisième, effectivement, m'envoie sur les roses. Le trou noir alors que je sens mon corps être traîné au sol.
Ma tête pulse. J'ai l'impression d'avoir un troupeau de chevalier à l'intérieur de mon crâne qui livre bataille. C'est horrible. Mes paupières, bien que lourdes, parviennent à s'ouvrir lentement. Ma vision, d'abord flou, devient net et je le vois. En dépit de l'obscurité ambiante, je reconnais le barbu. On lui a enlevé sa toile de jutes et ses chaussures. Pourquoi les chaussures? Je n'en sais foutrement rien mais je réalise que mes petons sont à l'air libre également. Je tente de les agiter mais à cause de la corde, ils sont engourdis.
Autour de nous, les insectes entonnent leurs chant, les chouettes hululent et les arbres se déploient à perte de vue. Nous sommes au cœur même de Mère Nature. Ces saletés de gnomes nous ont abandonnés en plein milieu de la forêt! Si je les choppe, les suspends par les pieds au-dessus d'un nid d'abeilles!
Pas le moment pour lui de se taper une bonne sieste. On doit trouver un moyen de se sortir de là.
— Une araignée géante nous attaque! que je hurle.
Non, y'a aucune araignée géante. Heureusement! Par contre, j'espère engendrer chez lui une peur primaire. Le genre de peur qui réveillerait même un mort!
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Lazarus
MESSAGES : 479 BARGE DEPUIS : 04/04/2019 ROYAUME : Azuria Creek, Lazuli Kingdom, Elvendyr.
Sujet: Re: my ! oh ! my ! (ARIANA) Sam 18 Avr 2020 - 14:35
Et sous le clair de lune, ou un médaillon incandescent, mes preux, ses beaux grands yeux de majestueux requin blanc se poseront sur ma petite personne, mains tendrement accrochées à mon moignon, il rapprochera son beau visage du mien pour me souffler en un chaud et profond murmure ; ces trois mots qui entrouvriront la porte de mes fantasmes les plus fous et ainsi donner sens à ma vie ! Dans une apothéose d’absolus délices, enfin son pelvis en feu se collera au mien, jetant son dévolu au salut de ma barbe velue et mettant le feu aux poudres de mes plus endiablés divagations charnelles qui à toujours m’émoustillent la jarretelle et me font chouiner comme une triste tourterelle ! Oui, ouaiiisss, les preux, sous un clair de lune, ou médaillon incandescent, mon Kiki de moi se jettera à mes pieds pour me demander de l’épousseter et c’est avec passion que je lui passerai la noune au doigt ! En larmes, tendax comme Ajax, après s’être léchés les amygdales et astiqués la glotte, amoureux fous, sur le dos de notre monture de roi triton, nous braverons la cambrousse, en rêvant secrètement de tous les deux se faire ramoner la chaumière par l’attaque d’une araignée géante et velue…
???
- HIIIIIIIIIIIIIIiiiiiiiiIIIIIIIiiiiiIII !
Mortifié, culbuté, mais pas dans le sens fantasmé du terme, l’horreur aux tripes, rondelet comme le Q, je redresse les paupières sur mes globuleuses mirettes et le clair-obscur de la nuit m’aveugle alors qu’un foutoir de farfadet joue du tambour sur mes tempes douloureuses et pulsantes. La patate battant la chamade contre ma frêle poitrine, mon regard fardé de peur cherche et recherche l’embusque de ce monstre à huit pattes, mais je ne repère rien si ce n’est que la perturbante découverte de mes charmants petits petons démunis de mes boots de cuir et laissés à l’air free. Mais que se passe-t-il Lucille !? Et à qui peut bien appartenir ces autres pieds de Hobbit qui s’agitent joyeusement les orteils de Mireille ?!
- Partouze de duchesse à la crème, mais nous sommes nus de chez vanupieds !
Mystifié, astiqué, toujours pas dans le sens fantasmé du terme ou sinon en catimini, mes sentinelles azurées dérivent des bouts de pieds et viennent contempler l’étendu des dégâts alors que les souvenirs de l’épopée effroyable s’extirpent des limbes de mon esprit et remontent à la surface.
- Foutoir de fleur au pédoncule, mais nous sommes ligotés de chez prisonniers ! Que je m’exclame telle une madone éplorée, alors que la foudre par deux fois s’abat sur nous, lorsque je découvre la manière plutôt chelou et incompréhensible avec laquelle ces gnomes de malheurs nous ont ligotés : non dos à dos, ou côtes à côté… mais plutôt moi confortablement bien assis sur les guiboles de ma partenaire de pas crime. Agglutinés de cette manière, nous avons l’air de deux bobeurs parés pour le bobsleigh… ce qui est bien étrange et mystérieux, qu’on se le dise, saintes fesses !
La faune alentour ne cesse de nous chanter ses épouvantes et murmure frémissants, ce qui d’instinct m’amène à couiner l’inévitable lorsqu’en périphérie une ombre se délie des profondeurs des bois et doucement parade comme une funèbre moire entre les arbres.
- LA BESTIOLE GÉANTE, ELLE EST LÀ ! VITE, IL FAUT PARTIR !
Le hurlement poussé, que je crapahute du fion sur les cuisses de ma partenaire de pas crime, essayant de nous redresser et de prendre jambes à nos culs. Mais sans succès et la bestiole mystérieuse et maléfique rôde autour de nous comme le ferait un lion avec sa nourriture de proie.
Et comme si le réveil n’était pas assez horrifiant comme ça, nous voilà que la voix de la reine des gnomes se fait entendre non loin de nous.
- Que le zpectacle commenze ! Mouhahahzahzahzah !
Un bruit sinistre explose à nos oreilles. Un bruit qui annonce rien de bon pour nos vies. Un crissement de bois et une vilaine bebête qui grogne. Et c’est à cet instant précis que je réalise que nom d’un géant homme, mais nous sommes ligotés dans une vieille souche décavée et qui par ironie du mauvais sort ressemble beaucoup à une luge de bobeurs ! NOM D’UN GÉANT HOMME, MAIS NOUS SOMMES DES BOBEURS !
À cette révélation choc, une horde de gnomes se précipitent sur notre luge improvisée et nous traînent sans aucun ménagement vers un précipice cahoteux, escarpé, sépulcral, profond et noir.
Et alors qu’on glisse sur ce chemin de pas bonheur du tout, derrière-nous se lance et précipite la fameuse ombre sinistre de la créature non identifié !
- Foutoir de farfadets, nous allons mourir en bobeurs prisonniers !?