Mes sentinelles de givre s’élèvent avec paresse droit devant, observant passer, durant un instant, ces silhouettes éphémères et frivoles qui tapissent l’atmosphère de mon monde ennuyé de choses étrangement coutumières. Ribambelles joyeuses et frivoles de gens anonymes qui ne souciant point de la gueule de bois qui les attend demain, accumulent les verres sur les tables et s’agglutinent en un vaseux état d’ébriété. Non loin barricadé dans l’antre emboucané et fumant de mon sombre bureau, je garde toujours un regard attentif sur la fièvre extérieure, assurant ainsi les rangs et les bonnes conduites. Voilà quelques années déjà que j’ai repris les rennes du business familial et très vite les anecdotes passées m’ont appris à me méfier de l’eau qui dort. Gérer le Skull and Bones, c’est également faire appel à la pénombre et savoir gérer un trop vaste terrain d’amusement pour des âmes gamines un peu trop repues et gâtées qui une fois de temps en temps dérapent sur l’inévitable pente savonneuse. Mais en ce début de soirée, les cœurs se gonflent de festivité et de légère euphorie. L’espace du Skull and Bones reste, pour l’Heure, synonyme d’éblouissement et de bon temps.
- Tu nous le dis, si on dérange, hin ? Que souffle la voix rebutée alors qu’un brusque claquement de doigts immédiatement précède la pointe d’ironie et rebondit contre les murs
Recouvrant le focus, j’écrase les restes cendreux de ma clope dans le cendrier déjà remplis à rebords tandis que mon regard anesthésié par les nuances d’oisiveté et les brillances de l’ennui se repose dans les mirettes huileuses de mon interlocuteur. Ou devrais-je dire, mon indésirable et redouté visiteur.
- Tu sais que je n’ai d’yeux que pour toi et ton exécrable petite personne, Mathéeus, dis-je, sourire goguenard aux lippes, alors que je prends plus confortable posture sur mon siège et ne manquant pas d’entrapercevoir du coin de l’œil le léger soubresaut de ce gorille écervelé tapis dans un coin de la pièce et qui assure les arrières de ce petit enfoiré de Mathéeus.
- M’enfin, soit. Tu connais la raison de notre visite, Salem ?
- La connaître, j’ose prétendre qu’on ne serait pas ici pour en discuter.
Ce suspense est vain et inutile. Ils me font perdre mon temps et j’ai horreur de ça ! Ils ont peut-être le presque parfait contrôle des affaires illégales qui se trament en coulisse, mais quand comprendront-ils que le Skull and Bones est un écosystème qui n’appartient à personne, sinon la Nuit et l’inextirpable Chaos qui l’habite ? Une monstrueuse discorde, que je peux autant craindre qu’adorer.
- Cyprien demeure insatisfait du dernier chargement qu’il t’a commandé. Il attendait de toi, une livraison charitable et généreuse. Hélas, ta remise mensuelle ne comblant pas ses attentes, il m’envoie te dire qu’il est bredouille et un brin désappointé.
- Les temps sont difficiles et pénibles. Le territoire d’Alder Lake frôle la pénurie. Mes alliés et mes hommes ne fournissent plus. Ils doivent ratisser le terrain ou élargir les horizons. Sans compter l’asservissement d’Illyria qui s’étale comme la lèpre du côté de l’Obsidian. Je ne veux pas risquer la vie de mes hommes ou éveiller les soupçons sur leurs activités. Après le carnage de Magnolia Light, les autres capitales empruntent une surveillance plus accrue alors que les conséquences de ce bain de sang continuent de planer dans l'air.
- Cyprien est au courant de tout ça, Salem. Ce ne sont que de piètres et plates excuses. Gérant du Skull and Bones, tu lui dois royauté et loyauté. Il détient la priorité sur tes récoltes. Dois-je ordonné à Boris de faire le nécessaire, pour te le rappeler ?
Plein de blasphème, pour en vain contenir la haine qui présentement m’accable, mes yeux dérivent à nouveau sur l’homme de main de Mathéeus. Ce gorille toujours silencieusement tapis dans un coin de mon bureau, docile, écume à la bouche, poings crispés, qui attend le signe pour bouger et commettre je ne sais quel acte odieux. Un soupire las franchit la barrière de mes lippes, tandis que j’observe la plèbe insouciante qui circule par de grandes houles dans l’antre de mon bar, sourire aux lèvres, bière à la main, ils ne se doutent point de l’apocalypse qui menace de leur tomber dessus, si je joue les cons. Le risque de voir des têtes êtres coupées puis rouler sur le sol est trop grand, je dois me faire patience et servile.
- Qu’est-ce que Cyprien propose, comme lot de consolation ?
- Pour combler ce sérieux manque d’effectifs, il demande l’indemnité sur l’exploitation et l’exportation de tes cargaisons. Tu as une livraison de prévue pour la semaine prochaine, si je ne me trompe ?
- C’est exacte.
- Alors détourne l’itinéraire de cette commande et fais en sorte qu’elle retombe sur le paillasson de ton client le plus loyal et régulier. Après ces trois lunes écoulées, Cyprien est prêt à passer l’éponge sur ce petit écart de ta part.
Sur quoi, le messager, sur lequel j’ai bien envie de tirer, se lève, défroisse les pans de son costar, s’arme de sa ridicule canne, fringue son chapeau haut de forme et sort de mon bureau… Boris, tout en muscle, l’air bourru, bien entendu rattaché à son ombre.
La porte se referme à peine, que j’entends des jointures timidement toquer contre celle-ci alors qu’une embrasure maigre s’ouvre :
- Salem. Il y a quelqu’un qui veut te voir.
Une inhalation de nicotine plus tard, je me contente de dire :
- Laisses-le entrer, Bloom et merci.
Dernière édition par Salem le Sam 11 Jan 2020 - 22:32, édité 1 fois
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Kingsteen
MESSAGES : 2054 BARGE DEPUIS : 07/11/2019 ROYAUME : Elvendyr - Topaz Kingdom - Au Manoir Cristal, qui lui appartient totalement désormais.
Sujet: Re: sharing secrets with another world. (KINGSTEEN) Mar 3 Déc 2019 - 4:50
Sharing secrets with another world
Décembre 1869
Emerald Kingdom. Le royaume de la Terre. Le royaume des Loups. Si Kingsteen n'écoutait que son paternel, il n'y aurait jamais mis les pieds. Mais par chance, un membre de sa famille avait le goût de la fête et le lui avait quelque peu transmit. C'était d'ailleurs elle qui l'avait amené ici la première fois. Un voyage rapide ; c'est ça d'avoir des anges dans votre famille. Alors certes, depuis l'annonce de ses fiançailles notre petit King sortait moins souvent, mais ça ne l'empêchait pas d'aller de temps en temps boire quelques verres, histoire d'oublier toute cette pression qu'on lui mettait sur les épaules depuis quelques temps. Et puis... il y avait aussi Tallie et sa drôle d'absence, c'était... étrange. Alors pour se changer les idées et pouvoir retourner dans cet endroit qu'il serait incapable de placer sur une carte, il faut savoir voyager comme les anges. Et par chance... l'héritier de l'empire minier de Topaz était capable de le faire.
Toujours discret en utilisant son pouvoir, personne n'était capable de déterminer le pouvoir que Kingsteen possédait. A part ses deux parents, personne ne savait que ce don qu'il avait reçu lors de son Harvest était fort intéressant. Et oui, pouvoir se balader d'un endroit à un autre en deux secondes, c'est un pouvoir qui peut créer des envieux et, s'il tombe entre de mauvaises mains, pourrait coûter la vie à de nombreuses personnes. Et vu que Teeny n'était pas du genre à se mêler des affaires des autres... il préférait ne pas évoquer ce magnifique don. Il voulait être libre et fournir ses propres intérêts.
Son portail du soir le mena donc à Skull and Bones. Un de ces bars dans le Royaume de la Terre. Infréquentable et dangereux s'il continuait d'écouter son père mais... on ne pouvait pas dire qu'il l'écoutait beaucoup ces derniers temps. Enfin si, pour les affaires et l'organisation du mariage, mais pas quand il s'agissait d'avoir quelques heures de libres. Et puis il était grand, il pouvait faire ce qu'il voulait non ? Alors oui, son père avait raison sur un point : ce bar était infréquentable. Parce que quelque chose se tramait derrière le but premier de servir à boire aux clients. Quoi exactement et à qui c'était destiné, Kingsteen ne savait pas. Il n'était pas assez présent dans ce Royaume pour tenter de le comprendre et il n'aimait pas trop fourrer son nez dans des affaires qui ne le regardaient pas. Et pourtant, les preuves commençaient à lui arriver en pleine figure à chacune de ses courtes visites. Et... même s'il n'était pas du type "je balance aux autorités", il était assez bon manipulateur pour pouvoir obtenir ce qu'il désirait. Et détenir le secret d'autres personnes, pouvoir leur faire peur rien qu'en prononçant un mot, c'est ce qu'il adore faire. Aeglos pouvait se venter d'avoir bien éduqué son fils, ce côté là il l'avait développé tout seul. Et c'est sûrement ce qui lui sauverait la vie un jour ou l'autre.
Assit au bar, un verre entre les mains à moitié vide, son regard se tourna vers un homme qui sortait du bureau du patron. Sa tenue était irréprochable. Et pourtant quelque chose clochait : les petits riches ne s'amusent pas à se balader avec une canne. Regardez Kingsteen, il aurait l'air de quoi à se donner des airs en se baladant ainsi ? Et puis ce garde du corps... homme louche, ça ne faisait aucun doute. Ce soir, notre petit riche de Topaz avait donc envie de rencontrer enfin le propriétaire. Ses oreilles avaient fini de traîner dans les conversations des uns et des autres - et ses yeux ne regardaient plus les femmes depuis qu'il avait vu Tallie - il était donc temps de passer à la deuxième étape : celle du chantage. Prenant son verre il demanda donc à voir le gérant et quelques secondes plus tard il se retrouvait dans le bureau de ce dernier. Il fit un pas, toussa face à ce nuage de fumé qui lui brûlait la gorge, et en bon petit gars bien élevé il tendit une main amicale à l'homme qui lui faisait face.
Merci de me recevoir.
Charmant sourire aux lèvres, Kingsteen ne quittait pas le propriétaire des lieux des yeux. Faisait-il face à l'un de ces porteurs de la malédiction d'Emerald ? Contrairement à l'homme qui venait de sortir, Teeny ne portait pas de costard, pas pour cette fois. Pantalon noir tout de même, chemise blanche et la petite touche qui dénote avec le reste de sa tenue : cette veste en cuir noir qui lui tombait parfaitement bien sur le corps. Une veste qu'il appréciait mettre pour sortir, cassant un peu son image du "gars parfait" que son père lui collait continuellement sur la peau. Et puis ça lui donnait un certain charme, alors pourquoi s'en passer ?
Tiraillé ou bercé entre calomnie du soir et les patibulaires de minuit. Une âme drapée de jaspe, d’or et d’argent, qui certainement déteint au cœur de ce qui est fait de bronze et de glaise. Une présence par quelques fois remarquées et qui sait si bien attirer mon attention. Recevoir l’enfant prodige chez-soi, cela apporte son lot d’intérêt et de mystère. Soulève son trouble de questionnements et les nuances carmines de la prudence. Noble visiteur distingué qui ne se déchire point contre les mailles de la clientèle, se démarque des catins débraillées et minables ivrognes pestilentiels. Que me vaut l’honneur ou l’insolent malheur ? Le sourire que je lui adresse, il fait moire à mes états d’âme alors que je me relève pour venir serrer la main tendue vers moi avec une fermeté non feinte mais qui laisse place à une savoureuse affabilité. Ainsi se présentent toujours mes griffes, à la fois fines, tranchantes et étincelantes, sans pour autant écorcher ou s’amouracher des moindres lambeaux de chairs humaines. Savoir tenir en laisse, la bête monstrueuse qui toujours creuse tapie en mes entrailles, sommeille d’un repos fragile, tourmenté et immortel. Horreur diurne et acerbe goût d’infamie triviale qui en crescendo remontent leurs tonalités de cuivre contre mes tempes et savent faire écho au plus redoutable des cantiques. Ma cage mortelle se secoue un rien et j’essaie de préserver un sang-froid.
- Il n’y a pas de quoi. Les territoires de Topaz Kingdom, elles sont des landes que j’estime beaucoup. Il en est de même pour votre père, Aeglos. Il est un natif que je respecte et jauge inestimable pour votre royaume. Recevoir le fier héritier, c’est un honneur.
Dans ma voix, brille un éclat de sincérité, alors qu’à mes paroles, je prends le temps de scruter le jeune homme qui se tient devant moi. Échine rigide, pour des épaules droites, noble posture pour un lustre qui se façonne encore de ces manières distingués et falsifiés. Augure à l’homme qu’il sera demain et au puissant natif qu'il promet à l'Avenir. Toujours ce trouble de questionnements et de mystère, qui l’entourent. Fils impassible qui vient se laisser tomber en les ombres de la nuit et les folies de mes contrées isolées. Que me vaut sa visite et dois-je déjà maudire mon hospitalité ? La bête, toujours, et ses infatigables mauvaises humeurs.
- Je vous en prie, installez-vous.
De ma main nouvellement libre, je lui présente le siège en cuir alors que je contourne mon vaste bureau et viens me poster devant le zinc en chêne lustré.
- Puis-je vous offrir quelque chose à boire ? J’ai à peu près de tout.
Mes huileuses et cauteleuses diaphanes dérivent un instant de sa noble personne pour venir contempler la boite de cigares qui siège sur le coin de mon bureau.
- Je vous en offre un, si vous le désirez.
Sourire énigmatique aux lippes, j’ajoute :
- Que me vaut votre visite ?
Dernière édition par Salem le Sam 11 Jan 2020 - 22:30, édité 1 fois
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Kingsteen
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Sujet: Re: sharing secrets with another world. (KINGSTEEN) Sam 14 Déc 2019 - 6:22
Sharing secrets with another world
Décembre 1869
Poignée de main ferme. Kingsteen ne bronche pas, son dos reste droit, son visage est toujours inexpressif et son regard sans vie est plongé dans celui de l'homme qui lui fait face. S'il est ici, c'est pour une bonne raison. Il ne s'amuse pas à saluer le patron des bars qu'il fréquente s'il n'a pas une idée derrière la tête.
Salem : (...)
Teeny ne peut pas cacher ce petit sourire qui fait son apparition au coin de ses lèvres. Il n'aime pas qu'on lui parle de son père, parce qu'il n'aime pas être dans son ombre. Cela avait duré tellement d'années, et encore bien d'autres après son Harvest... il était temps qu'il prenne enfin sa place dans ce monde, qu'il sorte de l'ombre de son paternel. Le mariage l'y aiderait, mais il n'était pas encore acté. Ce n'était qu'une question de mois maintenant, et bientôt il serait libre. Bientôt il ne serait plus le "fils de".
Salem : (...)
Un regard sur la chaise et Kingsteen y dépose son magnifique postérieur, non sans avoir vérifié qu'il ne froisserait aucun de ses vêtements en prenant place là dessus.
Salem : (...) (...)
Non merci pour le cigare. Et servez-moi votre spécialité.
Il venait d'en boire un verre, mais il n'allait pas dire non à un deuxième. Pour ce qui était du cigare par contre, ce n'était pas dans ses habitudes de venir torturer ses poumons avec quelque chose de ce genre. Alors refuser poliment c'était ce qu'il fallait faire et ce qu'il avait d'ailleurs fait.
Salem : (...)
Et bien, je me demandai si votre petit commerce caché fonctionnait bien.
Petit sourire vicieux sur les lèvres, son regard est rempli de défi. Comment va réagir cet homme qui lui fait face ?
Une étoile contraire qui recherche l’étincelle de vie. Une étoile contraire qui veut sortir de l’ombre de son père. Une étoile contraire qui sait briller en ce sombre et indéfini univers. Une étoile qui avec l’imprévisible de sa trajectoire indiffère veut gagner un éther. Odieux et mutin personnage qui n’hésite point à ébranler mes enfers, sans nécessairement les déchaîner. Mes deux pierres cobalt ne se soucient même pas de se relever sur mon désormais avéré indésirable visiteur, restant accrochés là sur une contemplation vague et anonyme sur ces choses qui traînent ici-bas sur la surface lustrée de mon zinc. La main posée, moulée, contre la bouteille de bourbon que me m’apprêtais à lui servir, semblant se resserrer contre le récipient de verre, le liquide ambré semblant défaillir de quelque peu alors que la bête tapie en mes entrailles désormais dresse les oreilles, alerte, attentive et surtout avide. Elle me conjure d’envoyer bouler cet enfant prodige, mais par soucis d’apparence servile, je lui fais gré d’une hospitalité à la fois bafouée et privilégiée. Quant-même bien je m’écorche les chairs, entre les crocs acérés de son sourire mesquin, ce n’est pas en l’élan de ce sordide travers que ma fierté sera saignée et jetée plus bas que terre !
Civilité requise, malgré tout, je m’enquière de balancer deux cubes de glaçons dans son verre, reposant la petite pince sur le rebord du seau isotherme, pour ensuite laisser couler le délicieux nectar alcoolisé dans deux verres, avalant au passage une rasade salvatrice et finalement traîner des pattes jusqu’au niveau de mon vicieux interlocuteur.
- Si vous faites références aux livraisons clandestines de vivres et approvisionnements destinées aux familles défavorisées de notre royaume, je vous assure qu’elle se porte à merveille. C’est aimable de vous en soucier. Vous cherchez à prendre part au mouvement ? Ne vous en faites pas, le geste le plus insignifiant compte.
Que j’avise, impassible, regagnant mon fauteuil avec la grâce d’un cerbère et planter mon regard vicié de vilenie en les mornes diaphanes de ce fils de riche. Cette étoile contraire qui cherche quelque chose… quelque chose que je ne suis pas près de lui livrer ou même avouer si facilement. Rester prudent, gratter les couches, savoir et découvrir ce qu’il sait réellement…
- Le Skull and Bones n’est pas seulement un bar, mais également un bistro. Les restants de bouffes, il serait dommage de les balancer aux ordures, vous ne trouvez pas ? Un effet domino sur le reste des étapes que je voudrais suivre. Pour le bien être de notre pauvre planète, je songe, dans un futur proche, amorcer un processus biologique de récupération : Le compostage. Vous connaissez ?
Sibyllin, je n’en livre pas plus, me contentant de m’humidifier les lippes de bourbon et de laisser le fil de la discussion me guider…
Dernière édition par Salem le Mar 3 Mar 2020 - 8:04, édité 2 fois
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Kingsteen
MESSAGES : 2054 BARGE DEPUIS : 07/11/2019 ROYAUME : Elvendyr - Topaz Kingdom - Au Manoir Cristal, qui lui appartient totalement désormais.
Sujet: Re: sharing secrets with another world. (KINGSTEEN) Sam 11 Jan 2020 - 18:30
Sharing secrets with another world
Décembre 1869
Le silence tombe doucement dans le bureau. C'est étrange mais Kingsteen sait qu'il a mit la main sur quelque chose de gros. Une chose dont on ne doit pas parler. Que cherche donc cet homme face à lui ? Une pirouette pour se rattraper et lui prouver qu'il se trompe sur les activités qu'il soupçonne ? Oh, ça ne fait aucun doute. Les personnes comme eux savent très bien mentir et construire des mensonges en l'espace de quelques instants. C'est dans leur nature de le faire, pour que les affaires fonctionnent toujours à merveille.
Le verre finit par arriver devant Kingsteen. Ce dernier observe le contenu. Peut-être que Salem vient d'y verser un petit quelque chose pour... l'endormir ? lui faire oublier ? le tuer ? Mouais. Il n'a pas peur. Alors King s'empare du verre et le porte très vite à ses lèvres, comme pour montrer à cet homme qu'il ne craignait absolument pas de lui faire face. La bête ne lui faisait pas peur. En même temps, d'un claquement de doigt Teeny serait capable de ne mettre en sécurité, alors c'était agréable de jouer avec le feu. Peut-être qu'un jour il s'y brûlerait, mais ce jour n'arriverait pas maintenant. Enfin il fallait l'espérer.
Salem : (...)
Se calant bien au fond du fauteuil, tenant le verre du bout des doigts, le petit garçon que Kingsteen pouvait encore paraître parfois semblait avoir totalement disparu. Cette fois, ce n'était plus l'ombre d'Aeglos qui se tenait là. C'était lui. Et son envie de pouvoir se créer son petit réseau de personnes à pouvoir utiliser en cas de soucis. Après tout, il vous faut toujours une roue de secours. Et même si en réalité Teeny n'était pas encore certain des activités de Salem, il avait de gros doutes et... il arriverait à le lui faire avouer, à le pousser à la faute. Ainsi il pourrait tenter d'obtenir ses services et... les services des hommes de ce Royaume ne pourraient être que bénéfiques.
Salem : (...)
C'est admirable d'aider les familles en difficulté. Peut-être que plusieurs devraient prendre exemple sur vous. Et oui, rassurez-vous, je connais le compostage. L'avez-vous fait analyser ? Parce que trier c'est bien mais certaines... substances ne sont pas très appréciées par la terre, se serait dommage de la détruire en souhaitant l'aider.
En réalité, Kingsteen n'avait aucune idée de ce que pouvait être le compostage. Lui, il s'intéressait à la mine. Et maintenant un peu aux éoliennes. Parce que Tallie s'y intéressait, parce qu'elle travaillait dedans. C'était tout. Le reste il s'en fichait. Parce qu'il avait été éduqué ainsi. Peut-être que son mariage et le fait de vivre continuellement avec Tallie le changerait, mais pour le moment il était toujours le même, du moins sur ce point là. Cependant, il en avait rapidement compris le sens grâce aux paroles de Salem. Il ne fallait pas avoir fait de longues études pour comprendre l'idée du compostage en fait. Et c'est donc tout naturellement que Teeny avait réussi à placer le sujet "objets illicites" sur la table. Maintenant, restait à voir comment l'homme qui lui faisait face allait réagir. Encore une pirouette de rattrapage pour tenter de lui dire "non je ne fais pas dans l'illicite" ? Ou alors allait-il jouer une autre carte ? La menace ? La séduction ? Il y en avait de nombreuses pour ne pas faire parler un homme. Mais Kingsteen les connaissait et il ne se ferait pas avoir.
Toujours à son aise dans le fauteuil, son regard encore vers celui de Salem, Teeny s'amusait légèrement. Il porta son verre à ses lèvres pour en boire quelques nouvelles gorgées, un regard de défi toujours présent. Brûlera ? Brûlera pas ?
La méfiance. Spectre importun qui de son ensorcèlement soulève et révèle le brouillard en les creux de nos reluisantes mirettes. Ces œillades emplies de malice, de latents sévices, qui se défient silencieusement, se côtoient et se flagornent au cœur d’un combustible étrangement dangereux. Une traînée de poudre. Amoncèlement de charbons. Caillot de soufre. Une jetée d’huile. Qui ? Qui sait de quelle matière réellement est en train de se gorger notre barbecue cérébral qui bientôt se dissipera en veloute de fumée et mortuaire ballet de flammes ?! Nous nous tenons là, deux chiens de faïence, flambeau dans une main et allumette vacillant sur les autres doigts. Laquelle de ces deux flammes touchera et léchera cette mystérieuse et combustible matière ? De quel feu et quelle libidineuse lumière, viendra à briller notre étendard dans la pénombre ? Allumer un soleil ou éblouir les ténèbres ? Attiser les braises d’un feu de paix ou d’un feu de guerre ? Comment valser, comment danser, parmi les flammes, sans s’y brûler ou s’immoler ? Les présages restent encore trop vastes et indéfinis. Sur l’horizon de soufre et de tartan, aucun royaume de pierre ne peut encore renaître de ces cendres. Et les secondes s’égrainent comme la poussière et notre conversation ne calme point le désordre vernaculaire et incendiaire qui présentement carbonise mon charbonneux état d’esprit.
La méfiance. Au cœur de ce brasier rougeoyant, asphyxié par son souffle de dragon, elle peut devenir ma plus fidèle alliée ou ma plus pire ennemie. Elle peut me faire trébucher sur la première latte de ses paroles, ou doucement me présenter un chemin de briques jaunes. Tout est dans l’interprétation. Tout repose ici-bas dans les feux de notre moire… et au sein de l’énigmatique jeune homme. Mutin petit diable. Odieuse petite fable. Espiègle visiteur qui ose venir contempler mon temple des perditions, où j’y consacre mille et une dépravations, où la mémoire de la moindre carne souple et cramoisie baigne à tous les recoins de ce repaire à damnés. Putain, Kingsteen, mais qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que tu espères trouver, dans les vestiges charognards ?!
Les sous-entendus de sa réplique me font impartialement hausser le sourcil, de sa bouille innocente, il se recèle moue plus patibulaire et l’immensité de son arrogance l’arrache soudainement violement de l’ombre de son paternel. Un homme d’influence qui a vue des choses qu’il ne devrait pas. Maudits soient Mathéeus et son malabar lobotomisé ! Avec leurs discrétions à trois burnes, c’est comme présenter à mon interlocuteur sans culot, une perche aussi haute que les monts du Topaz Kingdom… et bien évidement que ce sacripant l’a saisie en pleine retombée. Et ç’a l’amuse, de surcroît !
Au simulacre de cette certitude, le reniflement torrentueux du cerbère énervé dans mes entrailles m’atteint en plein plexus solaire, je dois le noyer par généreuses rasades d’alcool, avant que son aspiration remonte à la lisière de mes lippes.
- Je vous entends à ce sujet, Kingsteen. Je partage par ailleurs votre vision de voir les choses. Mais ne se cache-t-il pas, derrière toute idée de grandeur, les blessures d’un esprit à la fois visionnaire et révolutionnaire ?
On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Hélas.
- Tout projet est un amalgame entre désastre et salvation. Réussite ou échec. Comment croyez-vous, que votre père ait bâti son empire ?
L’épée de Damoclès qui plane funestement au-dessus de nos têtes. Comment valser, comment danser, parmi les flammes, sans s’y brûler ou s’immoler ?
Allumette. Flambeau. Laquelle des deux ira rejoindre les mystérieuses matières combustibles ?
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Kingsteen
MESSAGES : 2054 BARGE DEPUIS : 07/11/2019 ROYAUME : Elvendyr - Topaz Kingdom - Au Manoir Cristal, qui lui appartient totalement désormais.
Sujet: Re: sharing secrets with another world. (KINGSTEEN) Jeu 27 Fév 2020 - 17:24
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Décembre 1869
Les doigts de Kingsteen commencent à s'agiter doucement sur le verre. A-t-il peur ? Absolument pas. Au contraire, la situation est tellement amusante que cette excitation se retransmet dans ses ongles tapant doucement sur le bord du verre. Ses yeux guettent la réaction de l'homme qui lui fait face. Quel geste va le trahir ? Ce sourcil. Un faible haussement mais qui veut tout dire. Enfin, il a beaucoup de signification mais Kingsteen sait qu'il a mit le doigt au bon endroit, sur le bon sujet. Ses observations silencieuses l'ont toujours menées sur le bon chemin. Parfois non, c'est vrai, mais il faut faire des erreurs de temps en temps pour savoir rebondir. Pour ce soir il sait qu'il va décrocher la vérité. Et peut-être que sa tête finira aussi décrochée du reste de son corps mais c'est un risque à prendre pour obtenir des alliés.
Salem : (...) (...)
Teeny déposa le verre sur le bureau. Il n'avait pas tord : pour réussir il faut savoir faire des sacrifices. Là où il se trompait, c'était sur son paternel. Il n'avait fait qu'hériter du patrimoine en épousant la bonne personne. Et en fait, de quoi avait-il hérité ? A bien y réfléchir, Aeglos avait certainement dû commettre quelques actes dans l'ombre pour réussir à tenir l'entreprise au beau fixe mais... il avait sûrement dû prendre avec lui tous les secrets de la construction de l'empire. Alors... tout allait lui tomber lui aussi entre les mains ? C'était peut-être le moment de se trouver de bonnes personnes sur lesquelles compter. Quoique, pouvait-il compter sur l'homme qui lui faisait face ? C'était dangereux de jouer avec un chien enragé. Et pourtant quelque chose au fond de notre jeune homme avait envie de continuer à titiller cet animal pour le voir de ses propres yeux. Les légendes ne prennent sens que lorsqu'on leur fait face. S'il n'avait pas eu un ange dans sa famille, il n'aurait certainement jamais accepté leur existence. Tout vérifier par lui-même... c'était ce qui faisait l'une de ses forces mais aussi l'une de ses faiblesses.
C'est partout pareil en effet. Pour bâtir un empire puissant il faut savoir en écraser des plus petits. Ou alors...
Il se lève, lentement. Gonflant ses poumons d'air, ça lui donne un air beaucoup plus impressionnant. Bien que l'homme en face de lui ne pourrait faire qu'une bouchée de sa personne. Mais il s'en fiche. Il doit jouer la carte de l'intimidation. Réajustant son costume ses mains viennent se glisser dans ses poches. La jouer cool aussi, montrer qu'il maîtrise la situation. Ses pas se mettent alors à résonner dans le bureau : un à droite, deux à gauche, le voilà qui se met à marcher de long en large. Baisse-t-il sa garde ? Non, il montre simplement qu'il n'a pas peur.
Il faut savoir jouer les bonnes cartes et savoir exploiter ces petites choses. Je vous en propose l'une de mes merveilleuses cartes de magicien. Je ne dis rien de ce qui se trame dans votre charmante petite taverne et en échange vous m'aiderez justement à faire tomber ceux qui se ligueront contre mon empire.
Sur ces derniers mots Kingsteen s'arrête devant le bureau et pose ses deux mains dessus. Ce n'est pas parce qu'il n'est pas du bon côté qu'il ne peut pas avoir le pouvoir entre ses mains. Son regard est rempli de défi. Il a mit les pieds là où il voulait arriver. Même s'il ne sait pas tout de ce qui se trame là dessous, peut-être que Salem en lâchera quelques nouveaux mots face à cette réplique qu'il vient de lui sortir. Ou peut-être pas. Mais dans ce cas ça lui laissera un peu de temps pour en découvrir plus et ainsi avoir un réel moyen de pression sur le propriétaire du Skull and Bones. Manipuler, c'est tellement amusant. Surtout avec une gueule d'ange comme la sienne. Qui pourrait penser que le fils d'un ange puisse cacher un véritable petit démon ?
La pulsion sanguine qui bat le rythme à mes tempes, faisant tressaillir les violacées qui dans la glaise de mes carnes se tissent et se déploient comme les premières ficelles d’une sinistre toile d’araignée. Le tintement de ses ongles sur le verre, m’est à la fois abrutissant et tonitruant. Mes sentinelles de givre restant accrochées sur le ballet souple de ses longs doigts de pianiste qui jouent sa mélodie véreuse, dont l’écho de son ode vient irrémédiablement rebondir en la remise de mon crâne, éveillant et agitant le fugitif luciférien qui prend ce lieu lugubre pour domicile et s’y vautre jusqu’à s’y morfondre. Les pensées assombries qui se redessinent, prennent formes inhumaines, deviennent ces créatures à huit pattes fourmillantes et frémissantes qui dans leurs prestes déplacement harcellent la Bête… pour mieux encore l’aliéner. S’infiltrant parfois au fond du naseau, pour tantôt mordre les chairs, les viscères et tantôt s’attaquer la matière noire de mon esprit qui trop doucement s’étiole. Tenter de maintenir en cage la créature irritée est chose pénible, lorsque l’homme lui-même sent pernicieusement la rage monter par vagues et engorger les intersites de son flux rougeoyant qui me livre ses nuances de framboisier alors que le Natif s’empare avidement du fruit défendu et éveille les patibulaires maléfices.
Plein de suffisance, il se révèle, va jusqu’à plonger tête la première dans les enténébrés, se moquant de sa verve imprudente et s’embourbant dans les délicieux plaisirs de son ambition cannibalisant à la fois sagesse et précaution. À qui ai-je affaire réellement ? La nuit métaphorique enfin retombe sur nos têtes, nous introduisant dans une obscurité incertaine et qui n’en n’est pas vraiment une lorsque l’oriflamme sinistrement s’embrase. Sa clarté, violente et froide à regarder, alors que son corps élancé et longanime se lève pour mieux entrer dans les danse et entamer la valse des 100 pas devant mon aire de travail. Impassible, stoïque, malgré que dans le creux fourreau de mon nid tripal, la Bête au pelage de goudron s’effare, s’ébranle, faisant résonner sa queue à ses flancs alors que ce choc inter-espèce reste pour le moment sans griffe, sans diaphanes d’ambres et surtout sans crocs d’albâtres. No fucking way que je vais lui offrir en bonus la satisfaction de me faire sortir de mes gonds, par ironie du mauvais sort, ce vicieux moucheron en a sa disposition assez de mes pestilences et qu’il se contente de ces charognes qui me répugnent moi-même. Il n’est pas la première mouche que je vois bourdonner autour de mon tas de merde ! Il est toutefois le premier insecte que je surprends dangereusement batifolé sur ma toile, sans jamais venir s’y poser et rencontrer l’embuscade d’une araignée.
Tel le Roi siégeant au salut d’un empire en déclin, plus confortablement mon armature charnelle se relâche sur le dossier en cuir, observant de mes fielleuses azurées l’énième bouffon venant courtiser mon ennui pour en vain espérer me faire rire ou sourire avec les simagrées d’un divertissement tant et tant de fois intercepté. À la différence près, c’est que le bouffon ici présent possède les moires du Fou avec l’étoffe d’un Roi. Ce petit prince des ténèbres deviendra bientôt grand.
- Vous êtes un bien futé et habile prestidigitateur, Kingsteen. Je le reconnais. Toutefois, ici, vous ne disputez pas votre candidature à un concours international de magie, mais collaborez plutôt à un tournoi de poker clandestin. Sortir un lapin blanc de son chapeau peut divertir, mais absolument rien me garantir. Le poids de votre silence ne pèse absolument rien dans la balance, pour la simple et bonne raison que ce n’est pas moi qui dirige quoique ce soit. Me faire tomber ne fera que changer le Mal de place et c’est sur les nerfs d’un Autre sous-fifre que vous allez devoir tirer pour ne serait-ce qu’espérer le faire chanter. Brillant comme vous l’êtes, Kingsteen, cette éventualité, vous l’aviez déjà envisagé…
Impassible, j’attrape mon verre de bourbon, prolonge mon échine sur le dossier de mon trône, douillettement installé, je croise les pieds sur la surface de mon bureau en acajou et noie mes esprits à l’aide d’une généreuse rasade d’alcool. Anesthésié, un sourire sibyllin flotte à la lisière de mes lippes alors que je m’accoude sur les appuie-bras et plonge mes azurs dans les céruléennes de mon interlocuteur.
- La raison véritable pour laquelle est-ce que vous avez joué cette carte de magicien, c’est pour attirer mon attention. Maintenant que vous l’avez, laissez-moi attiser la vôtre en vous disant simplement ceci : Tallie. Comme je vous le disais, les territoires de Topaz Kingdom sont des landes que j’estime beaucoup… il en est de même pour votre père… voire même votre famille.
Mon regard luisant quitte les saphirs du petit prince et viennent se perdre dans la contemplation de la foule qui toujours mieux enivre et enfièvre l’atmosphère extérieure à mon bureau... mon repère.
- Rassurez-vous, je ne suis pas du genre à cogner sur une personne qui se retrouve déjà à terre. Comment se porte votre bien-aimée, depuis le massacre de Magnolia Light ? La folie d’Illyria l’a-t-elle épargnée ou au contraire peu à peu l’oppresse ? Plus important encore, que comptez-vous faire, pour assurer sa protection, Kingsteen ?
Mes yeux plongent à nouveau dans les siens. Tabula rasa.
- Le tribut de ma protection, non pour y gagner votre silence, mais plutôt une alliance. Un partenariat. Une ère nouvelle s’annonce. Ensembles, nous pourrions contempler cette aube d’un œil victorieux. Cette offre est à prendre ou à laisser. Vous avez une minute pour y réfléchir.
Tic. Tac. Tic. Tac. Ainsi va et revient le lourd pendule de notre temps qui à toujours se veut compté.
Dernière édition par Salem le Mar 7 Avr 2020 - 12:47, édité 1 fois
nothing's gonna change my world
Kingsteen
MESSAGES : 2054 BARGE DEPUIS : 07/11/2019 ROYAUME : Elvendyr - Topaz Kingdom - Au Manoir Cristal, qui lui appartient totalement désormais.
Sujet: Re: sharing secrets with another world. (KINGSTEEN) Ven 27 Mar 2020 - 17:55
Sharing secrets with another world
Décembre 1869
Kingsteen ne bougeait pas, toujours dans la même posture. Il attendait une réaction de la part de l'homme qui lui faisait face et... il allait bientôt regretter de jouer avec le feu. Après tout, quand on est encore trop jeune, parfois il vaut mieux rester sage et continuer d'observer dans l'ombre. Laisser les affaires de grands à ceux qui savent les gérer. Il avait tentait de sauter dans cette cours des grands un peu trop rapidement.
Salem : (...)
Faire sortir un lapin blanc de son chapeau, à l'aide de ses pouvoirs se serait certainement possible. M'enfin ce n'était pas le moment de faire la démonstration à cet homme. Puisque le sujet n'était pas un tour de magie comme il venait de le dire, mais une partie de poker. Et on ne pouvait pas dire que c'était très facile pour lui de jouer à ce jeu. Il n'était pas capable de pouvoir gagner, il n'était pas encore assez expérimenté. Alors... si les battements de son coeur s'étaient légèrement accéléré, son visage ne laissait rien paraître.
Salem : (...)
Teeny se redressa lentement, croisant ses mains devant lui. Il fallait rester impassible, mais face à ce prénom qu'il venait de prononcer, c'était plutôt compliqué. Tallie. Sa fiancée. Il s'était attaché à elle malgré le fait qu'ils ne se connaissaient que depuis peu. Et autant dire qu'il ne savait pas réellement quoi faire si jamais sa précieuse fiancée venait à disparaître.
Salem : (...)
Kingsteen déglutit avec difficulté. Que comptait-il faire pour sauver Tallie ? Aucune idée. Mais si jamais il lui arrivait quelque chose, alors il ferait tout pour l'aider. Y compris vendre son âme au diable. Peu de personnes étaient au courant de son don, et il n'aimait pas le montrer d'ailleurs. Entre de mauvaises mains il pourrait faire des ravages, alors il fallait se faire discret. Ce n'était pas pour rien qu'il tentait de s'entourer des meilleures personnes pour ne jamais utiliser de son don. Parce que s'il n'avait pas à se salir les mains, alors dans ce cas il n'aurait pas besoin de faire part de ce qu'il était capable de faire. Réfléchir avec le cerveau c'était bien mieux.
Salem : (...)
Un partenariat. Bon. Kingsteen n'aurait pas les pleins pouvoirs, mais au moins il pourrait obtenir tout de même ce qu'il espérait obtenir en venant ici. Encore fallait-il qu'il est encore du pouvoir dans ce partenariat. Le silence s'installait doucement tandis que le petit prince était entrain de peser tous les pours et contres de ce partenariat. Et alors qu'il vit que Salem allait ouvrir la bouche, il lâcha sa réponse.
C'est d'accord. Il sera en effet peut-être plus agréable pour nous deux de travailler en se faisant confiance plutôt qu'en cherchant à prendre le dessus l'un sur l'autre. Que dois-je vous fournir pour obtenir la protection des miens et... des informations en cas de complots contre mon empire ?
La question était posée au moins. Ainsi il saurait à quoi il aurait à faire. Qu'est-ce que voudrait l'homme qui se trouvait face à lui ? Il ne savait pas. En attendant la réponse, Kingsteen reprit place sur le siège qu'on lui avait proposé au départ et reprit son verre pour en vider le contenu d'une traite. C'était fort. Mais tant pis. Il gardait encore ses idées assez claires pour pouvoir négocier ce fameux nouveau partenariat. Oh bien sûr il faudrait que ça reste un petit secret, entre lui et le dirigeant de l'endroit. Que ça n'arrive pas aux oreilles de son paternel. Non pas qu'il est peur de se faire gronder de ses décisions qu'il prenait, juste qu'il avait envie de mener lui même son propre petit réseau pour pouvoir protéger son empire. Il n'avait pas besoin du carnet d'adresse de son père. Il avait besoin de personnes qu'il connaissait un peu et à qui il pourrait faire confiance.
Les mauvaises langues lui diront qu’il vient de commettre l’erreur la plus grossière de sa vie. Les langues de putes se plairont à lui psalmodier que je n’agis qu’avec un sérieux manque de bon escient et peux avoir tendance à dégénérer le Chaos au lieu de le générer. Mon frère se plairait fort probablement à lui souffler aux oreilles que je suis une putain de terre malade où plus grand-chose de très fertile ne pousse. Certains issus d’un passé fort lointain lui diront que faire affaire avec moi, c’est déjà marteler les premiers clous à son cercueil ou si je suis de bonne humeur simplement fourrer un pied en sa tombe. Le petit prince des ténèbres, lui-même, après cette petite visite de non courtoisie, une fois rentré chez-lui, une fois retourné sous les jupes de papa, finira par se demander si ce qu’il vient d’accepter est une bonne idée et si encore sur moi il peut compter ? D’autres questions existentielles viendront fort probablement tourmenter son sommeil et rendre plus funèbre encore ces nuits, du style : « est-ce que Gladis a bien changé mes draps ce matin et dorme-je cette nuit dans un lit propre ? » « ce mariage forcé peut-il véritablement nous faire tomber amoureux ? » « dans la soupe du jour, est-ce que Gladis y a versé un peu de son amour ? » « pourquoi c’est tombé sur moi ? » « pourquoi la vie ? » « est-ce que mon père est un homme digne et bon ? » « est-ce que j’ai l’air con avec cette cravate ? » Généralement, la réponse à toutes ces questions est « non » et elle se voit comme le nez au milieu de la figure !
Je mets un point d’honneur sur les interrogations pertinentes ou lève tout simplement un doigt d’honneur sur celles qui ne le sont pas. La confiance, c’est sacré. La loyauté, elle l’est d’autant plus. S’il y a une chose que je ne supporte pas, c’est la trahison et le backstabbing. Ceux qui par le passé ont crû bon de tester mes limites à ce niveau l’ont amèrement regretté et servi d’exemple pour les autres sans-génies qui dans l’ombre ambitionnaient de me la faire à l’envers. Le petit prince des ténèbres ne déroge pas de ce code d’honneur et notre partenariat ne se réalise pas qu’en disant woof poof. Il va devoir gagner ma confiance et faire ses preuves. Car si à mon sujet, après sa petite visite de non courtoisie, il risque de se poser des questions, ne pensez-vous pas que je ferais de même une fois assis sur mes pensées et mes patibulaires fumantes comme des encensoirs sur les conjonctures de ce soir ? S’inviter ou dîner à ma table ne veut pas nécessairement conclure le pacte avec le Diable… les cercles de l’enfer, il devra avant traverser, le petit prince des ténèbres.
- Je veux que tu me dresses une liste, avec les noms, les coordonnées et les postes qu’occupent chacun de vos ouvriers dans les mines. Je veux aussi que tu m’apportes une carte ajournée de vos précieux dédalles sous-terrains…
Mes azurs givrés dans les moires hivernales quittent le point fixe et imaginaire apparue là sur la cime de mes boots toujours fichues sur mon bureau, pour venir se planter dans le regard impassible du petit prince.
- Dis-toi que je veux tout ça pour hier alors le plus tôt sera le mieux… à ces paroles, de ma main droite, je viens agripper la poignée de mon tiroir, l’ouvre et en y extirpe une bouteille de fort que normalement je sors pour les grades occasions. Le tord-boyaux déversé dans nos deux verres, désinvolte, je me contente de lui siffler, hermétique : Bois. Ensuite rentres chez-toi ou profites de la soirée. Fais comme tu veux. Saches qu’au moment où tu franchiras cette porte, Kingsteen, la vie telle que tu la connais s’achève ici… dans le creux de ce verre bientôt vide et ne crois pas que tu y trouveras son sens à l’intérieur. Beaucoup de mes clients, soir après soir, essaient encore de le faire et ils n’ont pas encore compris. Faut croire que c’est la perdition de ceux qui enfin rentrent dans la cour des grands ?
Oui, hélas, ils grandissent si vite...
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Kingsteen
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Sujet: Re: sharing secrets with another world. (KINGSTEEN) Mer 8 Avr 2020 - 11:42
Sharing secrets with another world
Décembre 1869
Salem : (...)
Encore, les informations, ça pouvait se faire. Par contre une carte... Il serait simple de s'en procurer une mais... à quoi pourrait-elle lui servir ? Est-ce que les loups sont capables de creuser des galeries pour venir en rejoindre des déjà existantes ? Il fallait espérer que non. Au pire il fallait espérer que le cerveau de Kingsteen soit assez réveillé ce jour là pour être capable de retourner la situation à son avantage. Ou peut-être que cette question, le pourquoi de cette carte, il pourrait la demander plus tard, quand toute cette tension serait enfin descendue.
Salem : (...)
Voilà qu'on lui donnait des ordres maintenant ? Enfin, si ça pouvait lui permettre de protéger son empire et à l'avenir sa famille... Et bien soit, il n'avait pas le choix. Surtout après ce qu'il s'apprêtait à faire. Il lui faudrait bien trouver le courage de faire face à... ce qui l'attendait. Et Salem pourrait peut-être l'aider ce jour là. A moins qu'il ne le laisse dans la merde qu'il aurait lui même causé. Décidément, c'est compliqué de savoir ce qui va se passer. Tout aurait tellement été plus simple s'il avait pu voir l'avenir ! Le petit prince regarda son verre se remplir de nouveau.
Salem : (...)
Drôle de mise en garde. Alors Teeny vide son verre puis se lève. Son regard se pose sur l'homme qu'il avait tenté de mettre à son service. Au final, qui était au service de qui ? Bonne question. Mais il avait obtenu ce qu'il était venu chercher.
Vous aurez ce que vous voulez dans les heures qui arrivent. Et il va de soit que si vous avez quelque chose à demander, n'hésitez pas. Je serais ravi de vous apporter mon aide en retour. Sur ce, je vous remercie de m'avoir reçu. Et je vous souhaite une bonne soirée.
Petite courbette de politesse et King tourne les talons, un petit sourire aux lèvres. IL aurait pu ne pas passer par la porte, entrer dans un portail et disparaître ainsi sous les yeux de Salem. Mais il n'avait pas envie de jouer au magicien. Et si sa vie allait changer comme il le disait une fois hors de cette porte et bien soit. Il n'aurait pas peur des changements qui pourraient arriver.