Freyja

Said you'd always be my white blood.

 

Lors de ce doux 14 janvier 1830, ma tronche de cake est apparue dans ce monde apocalyptique qui s’avère être la forêt d’Alder Lake, Emerald Kingdom, Elvendyr. Vous pouvez le calculer au nombre de squelettes dans le placard, je déclare avoir trente-neuf automnes. Puisque que je n’ai pas eu l’occasion de choisir la chaumière dans laquelle je suis arrivé, ma classe sociale appartient à celle des hurluberlus pauvres. Défais de ce moule, c’est ce qui m’aspire joyeusement à devenir Oracle spécialisée dans la branche de la cartomancie (tarot), qui pour vous tirer la bonne aventure, sournoisement se sert de son intuition lupine afin de vous duper et vider les poches. que vous avez le malheur de croiser aujourd’hui. Dans les grandes confessions, je peux également vous annoncer que je suis le statut matrimonial est au choix et que l’étiquette de l’orientation sexuelle est au choix se colle à mon front. Qu’est-ce qui me rend si spécial à vos yeux de biche émerveillée ? Bah, voilà louve pur sang, dont les caractéristiques se résument à un processus de vieillissement ralenti, agilité, rapidité, sens accrus, régénération cellulaire instantanée et métamorphisme. Avec tout ça, j’appartiens à la classe  des six feet under et qu’avec tout ça je me vois  être disloquée et révoltée dans les vestiges charognards qui gangrènent notre royaume. Sans comprendre pourquoi, les gens me comparent à Victoria Pedretti. Mais l’habit ne faisant pas le moine, comme on dit !

Révoltée • Redoutée • Obstinée • Marginale • Loyale • Fouineuse • Curieuse • Charmante • Attentive • Indépendante • Astucieuse • Débrouillarde • Torturée • Violente • Sarcastique • Caustique • Intelligente • Ténébreuse • Instinctive • Rancunière • Hypocrite • Nomade • Détrousseuse. Les liens du sang et de la chair, pour Freyja, cela a toujours été superflu et chimérique. Les liens du sang et de la chair, pour Freyja, cela n’est jamais que poudre aux yeux et rêve qu’elle n’aura jamais l’occasion de caresser du bout des doigts. Expulsée des entrailles d’une mère qui ne la désirait pas, la vie déjà manquait de clémence à son égard et lui forgeait les carnes de ses coups les plus durs. Si jeune, dès lors elle mêle son âme fêlée à la funèbre danse alors que dans son cœur néantisé naît le désespoir immense. Née sans aïeux, l’écho des âges sont pour elle un mystère qu’elle ne cherche plus à comprendre, mais qu’elle s’obstine à laisser se perdre dans la nuit des temps. Qu’elle soit le fragment en chair d’une mère indigne qui l’a lâchement abandonnée dans les bois ? Cela ne représente absolument rien à ses yeux, ne lui procure que l’étrange sentiment d’être venue ici-bas au mauvais endroit et surtout au mauvais moment. Depuis qu’elle est môme, Freyja a toujours eu cette sordide et entêtante impression de ne pas être à sa place… d’être née à reculons… de toujours planer dans une trajectoire contraire… d’être juchée à mille années lumières. Maraudeuse qui recherche son éther et son univers. Astre croisée. Satellite expulsé hors de son orbite, mais qui pourtant gravite autour de ses précieuses étoiles fixes. Sa famille adoptive, c’est ce qu’elle a de plus précieux en ce monde. Au péril de sa vie, Freyja défie les impossibles et casse en deux les inaccessibles. On lui passera sur le corps, avant que sur ses proches ne s’abatte le mauvais sort !

BUT YOU CAN RISE AGAIN

L’histoire de Freyja est dans sa majeure partie libre à l’imagination et discrétion du joueur, mais il y a tout de même quelques détails à respecter pour tenir compte de la cohérence.

• C’est dans la foret d’Aldler Lake que la louve pur sang pousse ses premiers hurlements. Petite bâtarde de la nature et que l’on a salement abandonnée au cœur sauvage de la Nature elle-même. Sans la traversée hasardeuse de Wilhelmina en ces bois, il ne resterait de Freyja, que sanglots périssant et aujourd’hui poussières s’éclipsant. Freyja doit la vie à cette âme hybride qui dès les premières douceurs maternelles et le tout premier tendre sourire a su offrir à ce bébé naissant une conscience et une reconnaissance des âmes. Wilhelmina représente un tout aux yeux de Freyja. Elle n’est pas mère adoptive. Elle n’est pas sœur de cœur. Elle est son centre de l’univers. Sa véritable mère. Celle qui durant de longues années l’empêche de sombrer dans la trop preste décente aux Enfers.  Elle l’aime. Elle l’admire. Tout ce que Freyja est, c’est ce que Mina avant était et là repose son plus bel héritage.  Une précieuse richesse que Freyja partage avec son frère adoptif, Aldrick… son tendre et doux reflet.

• Issus d’une même sordide et sale histoire, Freyja et Rick, ensembles, forment une branche qui naturellement se perd dans le gigantesque arbre généalogique d’une meute de loups qui à tout dire renferme les valeurs d’une véritable famille. Enracinée dans cette abondance, c’est au sein de cette famille recomposée que Freyja vient y puiser sa sève et assure la fertilité de ses propres terres malades. Avec un loup tel que Merrick à la tête de la meute, l’éducation de Freyja est exemplaire et en rien négligée. C’est au sein de cette communauté soudée, que la loyauté et solidarité se développent pour peu à peu devenir les valeurs fondamentales de la louve. « Vivre ensemble ou mourir seul. » Il n’y a rien de plus à ajouter, ces paroles à elles seules peuvent tout dire. Merrick est un homme qu'elle admire et respecte. Elle lui doit sa survie.

• Une ombre seulement vient planer sur ce beau portrait de famille. Encagés, comme de vulgaires animaux. Prisonniers, comme des bêtes sanguinaires. Oppressés, comme des esclaves rampants. Les soirs de pleine lune, pas plus que son frère adoptif, Freyja, bien qu’elle les respecte, accepte les ordres et conditions de Merrick qui les obligent à s’enfermer dans des cages pour soit disant dompter la bête obsidienne qui sommeille en eux. C’est une louve. Cette créature vie en elle depuis toujours, la dévore de l’intérieure, pour son besoin et sa soif de liberté. D’âge en âge, ce besoin de vivre, ce besoin de se laisser vivre à la place de survivre, l’obsède et l’étouffe. Il devient rapidement son point de rupture. La fin d’un commencement. La vision floutée de l’alpha de la meute ne la représente plus. Ne la définie plus. Elle veut voir plus loin, plus grand et surtout ailleurs. Ailleurs des barreaux de sa cellule et creux dans les profondeurs du crépuscule. Elle a un monde à fouler de ses quatre pattes et tout un univers à découvrir de ses prunelles d’ambre et d’or. C’est est une louve solitaire qui sans dire adieu à son frère, part à la découverte du mystère.  

• Nomade, elle voyage beaucoup. Curieuse de nature, aimant explorer des comtés aux allures insondables et mystérieux ; les villages malfamés et ses périphéries dépravés, c’est ce qu’elle adore le plus parcourir. Obsidian Kingdom. Topaz Kingdom. Lazuli Kingdom. Elvendyr tout entier semble reposer entre ses pattes. C’est au travers de ces périples, que la misère de ce royaume lui semble soudainement et cruellement si tangible. Des peuples qui s’entretuent. Des races qui s’entrechoquent. Les plus forts qui se rallient contre les plus faibles. Des Natifs anarchiques et tyranniques qui se joignent pour terroriser et éradiquer ses semblables. Des braconniers. Des chasseurs. Des meurtriers. Évoluant dans cette vision de violence, Freyja nourrit une haine viscérale à l’égard des Grands de ce monde qui semblent êtres si loin de cette épouvantable détresse assourdissante… ils sont non seulement si loin, mais volontairement ferment les yeux !

• Dégoûtée, révoltée, assoiffée de justice, Freyja retourne auprès des siens en se faisant la promesse d’un jour parvenir à renverser cette exécrable vapeur. Les choses doivent changer. Elle doit changer les choses. L’Hostilité et la Violence faisant parler le monde ; la voilà donc devenue Hostilité et Violence. Dans l’ombre, elle planifie et peaufine ses machinations d’anarchie, dissimulant ses intentions cruelles derrière ce visage d’ORACLE ingénue qui pourtant lui va si bien et dont les frauduleuses consultations se déroulent au Skull and Bones. Cette taverne de dépravés est l’endroit idéal pour rencontrer des membres de la pègre démoniaque et récolter des informations croustillantes à leur sujet. Ce rôle de diseuse de bonne aventure lui rend service, pousse un peu plus loin son vice, allant jusqu’à créer un lien de confiance avec des Natifs pacifistes et ce détective privé corrompu qui régulièrement fait appel à son présumé don de médium pour conclure diable sait quelle sordide affaire.

• Ce n’est pas le monde qui est en guerre contre Freyja. C’est elle qui est en guerre contre celui-ci. Sa cible ou lubie du moment ? Les Hunters. Ces braconniers sanguinaires qui traquent, chassent et tuent les lycans. Sa famille. Les siens. Elle veut les retrouver et venger le meurtre de sa mère adoptive. Jusqu’où elle ira, pour assouvir ce besoin de liberté et de vengeance qui douloureusement la dévore de l’intérieure ?

A REASON TO FIGHT

 

Aldrick est le grand-frère de freyja. Il est de jour, elle est de nuit. Il est le soleil, elle la lune. L’un brillant dans les noires et profondes ténèbres, l’autre réchauffant et éclairant  les aubes. Quand l’un se dresse dans la voûte céleste, l’autre disparait sans toutefois jamais s’éteindre. Indispensables, irremplaçables, complémentaires, malgré les dunes et ces années lumières qui les séparent… les éloignent. Ils se cherchent, se pourchassent, sans toutefois jamais se retrouver et se gagner. Juchés au-dessus d’un monde en plein hécatombe, leur raison d’exister est de rester suspendue chacun à leur pôle, pour mieux se complaire et savoir briller de mille éclats.

Scénario priiiisss