LIFE IS RISKY ANYWAYS we needed to know more, no matter the secrets. Un énième article qui faisait son apparition sur mon écran d’ordinateur. Morts suspectes près du lac, selon le titre que le journaliste avait choisi. Qui diable étaient les victimes? Pourquoi n’en avait-on nommé aucune? À la rigueur, si l’on voulait préserver les familles de se faire harceler, je pourrais comprendre, mais c’est que les descriptions de leur physique ne s’y trouvait même pas. Rien. Des corps retrouvés, c’est tout. Mon dieu, que je détestais les gens comme ça, qui publiaient un travail bâclé, sans véritable intérêt public. J’aurais adoré pouvoir les rappeler et leur poser plus de question, mais certains se cachaient sous un nom de plume complètement aléatoire, ou se cachaient derrière la gazette dont ils faisaient partis. Ainsi, cet article ne serait qu’un parmi tant d’autres, ceux que je rajoute à mon dossier personnel. À mes yeux, ces meurtres n’étaient pas si ‘impromptus’ si ‘spontanés’. Il y avait anguille sous roche, quelque chose se cachait à même Revealdown, et malheureusement, ce mystère avait probablement causé la mort de ma mère. Les sains d’esprits me diront qu’il vaut mieux ne pas trop m’y intéresser, question de ne pas subir le même sort. Pourtant, mon cœur lourd de ressentiment ne me permettait pas de tourner la page sans avoir compris toute l’histoire. Mon dieu, il était déjà si tard que ça? Je venais de passer plus de 6 heures de ma journée à faire des recherches sans fin! Il me fallait absolument sortir, m’aérer un peu le cerveau. Autrement, je deviendrais folle. J’envoyais donc un message à Derek, question de savoir s’il avait des plans pour la soirée. Je lui proposais de sortir, aller boire un peu. Se distraire, quoi! Cela ne prit guère de temps avant que je ne reçoive sa réponse et parte rapidement me préparer, avant de sortir et prendre le chemin du bar le plus proche. Une fois sur place, je l’attendis un peu, avant de l’apercevoir au loin. D’un petit signe de main, je lui signalais ma localisation exacte, et on pu finalement se mettre aux bières et aux cocktails, tout en se racontant nos misérables mésaventures. Son pauvre cœur semblait porter le poids du monde, entre la perte de son petit ange ainsi que son divorce. Mon cousin menait tout un combat mental, et rien que pour ça, je le respectais grandement. Avec lui, je pouvais également faire part de mon chagrin et de mes recherches vis-à-vis ma mère, sa tante. Je ne sentais pas que c’était de trop, je ne le voyais pas commencer à rouler des yeux comme pour indiquer son ennui. Nous nous comprenions, et nous nous soutenions. Je lui fis part de mes récentes découvertes, à propos de plusieurs morts étranges, sans véritables informations, ainsi que les localisations où ont avait supposément retrouver les corps. Les mystères planaient encore, et il me tardait d’en savoir plus. Derek semblait animé par cette même envie. Serait-ce à cause du nombre de verres que nous avions consommé jusqu’à ce moment précis? Peut-être. En tout cas, je lui proposais soudainement ce qui pourrait être la pire erreur de toute ma carrière professionnelle. Et pourquoi est-ce qu’on n’irait pas fouiller dans les archives, à l’Hôtel de Ville? Mon idée parut l’intéresser, car en quelques minutes, nous voilà prêt à payer la serveuse, avant de partir à l’aventure. La marche jusqu’à notre point d’arrivée ne fut pas nécessairement longue, mais éprouvante, vu que nous devions éviter les gardes de nuit. Nous nous trouvions alors qu’à quelques mètres de ce qui semblait être la fenêtre la plus proche, et je me retournais vers lui, en murmurant : « Et maintenant, on fait quoi? » Bah quoi? Je n’étais pas James Bond, il me fallait un plan précis pour sentir que tout était sous contrôle et qu’on s’en sortirait indemne. code by bat'phanie

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On dit parfois que toute guenille trouve son torchon. Également, parfois, on dit qu’oublier toutes inhibitions et bonne conscience au fond d’un baril alcoolisé est le meilleur moyen pour oublier la vie de merde que la vie elle-même peut si généreusement nous offrir. Même pas faux que le dernier dicton vient de moi ! Mes sentinelles de givre s’illuminent comme deux phares dans la nuit, alors que l’ombre d’un sourire sournois apparait et étire lentement la commissure de mes lèvres. Acculer les verres de bière et pichets de cocktail pour midinette sur le chêne gommant d’un zinc quelconque, jusqu’à ne plus savoir compter après 10 et le tout supporté par la plus intrépide des sulfureuses demoiselles, m’invite que trop souvent sur les oscillantes et houleuses comtés du Ridicule. La divine mais ô combien triste comédie du larbin houblonneux, exposé en quatre proses et de préférence pas avant midi parce que tsé gueule de bois et mal aux cheveux…

- Laisse-moi réfléchir, que je murmure en un souffle pestilentiel qui me retrousse les poils de la moustache alors que je regarde ma ivre cousine d’un petit air complètement paumé et qui soudainement me donne des manies caricaturées à la Pineapple Express.

Allez-vous faire foutre si vous pensez que rentrer par infraction dans un hôtel de ville, c’est une mauvaise idée ! Enlisé dans un village comme RevealDown, avec sa populace de timbrés et son historique digne d’un présage de cet illuminé de Raël,  on comprend vite où on doit se placer dans ce bourbier et ce qu’on doit faire pour y arriver et ne pas finir cul par-dessus tête dans un bunker en présage à la fin du monde. Et limite, le maire de cette ville qui fait un brin groupuscule louche, bah, c’est l’un de mes meilleurs amis d’enfance alors j’suis certain qu’en jouant cette carte il ne peut absolument rien nous arriver si quelque chose nous arrive. Hin, quoi ? Moi confus et incohérent ? Telle une jarretelle sur la cuisse de Madonna, je moule et soutiens la bonne réflexion et absolument tout !

- Je sais. Je saiiiiis. Tu me fais la courte échelle, j’atteins la boîte électrique qu’il y a juste au dessus de nos têtes et on coupe les fils  pour être sûrs que personne de leurs yeux vu nous voient de chairs et cheveux !

Plan infaillible. Ça ne peut que fonctionner. J’observe ma petite blondinette, ne pouvant m’empêcher de me complaire dans sa quête de vérité. Elle me semble aussi attractive que désespérée, les grands yeux luisants de la volonté incandescente et l’âme pâmée sur les récifs tranchants des désirs inapaisés. Sans m’assurer qu’elle soit parée, mes mains ramollies par l’ivresse s’écrasent sur ses menues épaules alors que mon pied gauche cherche les mains qui me boosteront à grimper dans la courte échelle.

Sans succès alors que de tout mon poids je m’appuie sur le petit brin de femme et que le touffu bosquet planté derrière elle nous appelle avec charme...

LIFE IS RISKY ANYWAYS we needed to know more, no matter the secrets. Je ne me souviens pas avoir autant bu, pendant que j’étais en Angleterre. On étudiait énormément la semaine, et puis on sortait souvent faire le tour des monuments historiques le week-end. Profiter de mon séjour là-bas pour ne rien perdre, pour m’imprégner de l’histoire et de la culture locale. Bon, je dois l’avouer, nous sommes également aller voir les endroits plus décrépis, par simple curiosité, et nous avions même acheté des billets pour le tour guidé sur Jack l’Éventreur. Bah quoi, je voulais devenir journaliste, non? Autant explorer les cas irrésolus, ceux qui ont fait vivre la presse, qui ont laissé beaucoup d’encre coulé. Contents? Parfait! Car là, je peux avouer que vers la fin des sessions, lorsque les vacances étaient à nos portes, on allait faire la fête, on buvait à n’en plus finir. Une affinité pour l’alcool que je n’avais pas avant, mais que j’explorais avec des collègues, avec des connaissances … et … oui, bon, avec deux ou trois inconnus. Mais je vous jure, lorsque je suis complètement bourrée, on dirait que mon esprit se met à rouler à vive allure, que les idées fusent de partout. Tiens, peut-être devrais-je essayer de rédiger un article après avoir bu quelques bières. Hypothèse à examiner en profondeur, mais pour une autre fois. Là, il fallait surtout réussir à trouver le plan par excellence. L’Hôtel de Ville si proche, oui, et pourtant, trop de gardes se trouvaient aux alentours. Bordel, on aurait dit qu’ils surveillaient une forteresse. Qu’est-ce qui pouvait bien se cacher là-dedans, qui soit dangereux à ce point? En tout cas, ça éveillait mes soupçons. « Réfléchiiit vite, parce que les gardes … ils … gardent … trop bien. » Je pouffais de rire, incapable de formuler ma phrase de façon moins redondante. On comptait sur l’ami de Derek, ce Monsieur le maire un peu trop louche, à mon avis. Une ville comme Revealdown, avait l’air trop calme, trop … trop propre. Quand on regarde bien le reste des États-Unis, ou pire encore, le reste du monde, il y a toujours des histoires lourdes de sens, des secrets dangereux, des morts étranges. C’était le lot de presque toutes les villes, grandes ou petites. Pourquoi est-ce que, par ici, la police arrivait à résoudre la plupart des cas en un clin d’œil? Et quand ce n’est pas le cas, pourquoi ne font-ils pas de suivi? Même les journalistes locaux, ceux avec qui je travaille, ne semblent pas s’en préoccuper. Une aura de mystère planait donc, sans que le commun des mortels ne s’en soucie. Vu les verres vides que l’on laissa tout à l’heure sur la table du bar, il n’est pas étonnant que deux paumés comme nous en vienne à la conclusion que la seule façon d’en avoir le cœur net, c’est d’entrer par effraction. « Je te f… fais la courte échelle? Tu crois que ça va fonct…fonctionner? » Pas très sûre que je supporterais son poids, mais vu son assurance, je ne posais pas plus de questions. De toute façon, il avait déjà commencé à se placer. Nos regards qui se croisèrent, les mêmes émotions troubles se reflétant dans nos regards. Je sentis ses mains s’écraser sur mes épaules pendant que son pied gaucher cherchait mes mains. Je les positionnais de façon qu’il puisse grimper dans la courte échelle, mais ma force n’était qu’à la moitié de sa capacité, vu qu’avec l’alcool dans le système, je me sentais légèrement flotter. Ainsi, malheureux que nous sommes, nos deux corps vinrent prendre refuge dans le bosquet juste derrière moi. « Comment ça se fait qu’on a pas réus.. chut, ils s’approchent! » Je le retins, utilisant notre point de chute pour passer inaperçus. Je ne me relevais que lorsque le champs était libre. « J’crois qu’on va faire ça autrement. Et si .. j’allais moi couper les fils de la boîte électriqueeee? » Mon poids, menue comme j’étais, ne serais pas un problème pour Derek. Du moins, j’imagine que non. code by bat'phanie

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Avec une vitesse où le ciel tombe vers la terre et la terre remonte vers le ciel, en reproduisant la dégringolade de Nala et Simba qui s’échouent dans les fougères de la faune africaine, après êtres déboulés au bas d’une colline, ma cousine et moi tombons à la reverse dans le touffu et verdoyant petit bosquet. Nos deux corps engourdis par l’alcool qui coule présentement dans nos veines, il ne prend pas de temps pour qu’on soit aspirés dans l’arbuste et s’y engouffre comme dans le sac sans fond d’Hermione. Ce qui est à notre avantage, parce que au même moment, j’entends derrière-nous le pas traînassant et lourd d’un agent de la sécurité, qui épluche l’obscurité de sa lampe de poche et étudie les ombres d’un regard circonspect. Heureusement retenu par les poignes de la petite blondinette, je reste dans notre joufflu camouflage, sentant le fou rire dangereusement enfler dans le creux de mon thorax et vicieusement vouloir franchir la barrière de mes lippes crispées. Dans un tel état d’ébriété, je le confesse, il devient pénible d’imaginer que je suis un soldat de renom et que l’on m’a même décoré pour mes exploits !

Une fois la menace écartée Diable sait où, ma cousine s’extirpe de notre cachette, je l’accompagne, à l’effigie d’un singe qui sort de sa boîte à malice et une fois sur mes deux jambes aussi molles que des spaghettis, mes deux billes huileuses s’élèvent vers le haut pour venir examiner la fameuse boîte électrique. Vraiment, obstinément, je ne sais pas pourquoi est-ce que de premiers abords, notre plan n’a pas fonctionné. Tout était là pour que ça marche pourtant : La courte échelle, la boîte électrique, l’Hôtel de Ville, l’absence des gardes et ma cousine qui me soulève… non, vraiment, je ne comprends pas.

« J’crois qu’on va faire ça autrement. Et si .. j’allais moi couper les fils de la boîte électriqueeee? »

Sa voix trouve rapidement refuge vers mon conduit auditif et me fait loucher d’ébahissement comme un poisson de l’eau. Je la dévisage avec le petit air fanatique de cette groupie qui se reçoit en pleine gueule le slip de Bon Jovi et pour compléter le tableau me voilà qui sautille sur place comme une fillette avec lulus et tutu.

- Oui ! Ouiiiii ! C’est ça. Le truc, c’est ça, Bibi ! T’as trouvé le moyeeeennnnn !

J’amorce les mouvements, fléchis les jambes, place un pied légèrement devant, joins les paluches en entrecroisant les doigts, les dos des dites paluches qui viennent prendre appuie sur mon genou droit et j’suis paré pour la courte échelle. MAIS !

- Attends… Bibi… il… il te faut quelque chose de tranchant et coupant pour… pour couper… ces fils, que je murmure, songeur, alors que je me redresse et me tâte les poches pour trouver cet objet tranchant d’une grande rareté.

- Quelque chose de tranchant qui coupe. Est-ce que j’ai ça sur moi, tu crois, Bibi ?! Qu’est-ce qui pourrait bien couper et trancher, dis donc !?

En proie à de grande recherches et réflexions, j’engouffre ma paluche dans la poche intérieure de mon ample et sombre trench coat, pour effleurer du bout des doigts l’objet de notre convoitise, je que ne prends pas de temps à exposer sous le pif rougi de ma cousine adorée !

- Hahahaha ! Les hasards, par fois, hin, Bibi ? J’avais justement en poche cette merveilleuse et forte utile paire de pince d’électricien ! Tu saiiisss, parce qu’on se trimbale toujours avec ça dans les poches ! Hahahahahahahahaha !

Oui. Oui, les hasards sont fabuleux ! Je tends l’outil dans la main de ma petite blondinette, comme si je lui partageais un objet précieux et antique.

- Après les fils tranchés, Bibiiii, tu… tu pourrais essayer d’ouvrir la fenêtre qui est juste làààà, à côté ?! Que je propose, à tout vent, en me re-courbant dans l’image de la courte échelle.

Cette fois, je le sens, ça va fonctionner !

LIFE IS RISKY ANYWAYS we needed to know more, no matter the secrets. On ne nous engagerait pas pour le métier d’espions, ça c’est sûr et certain! Non mais si on regarde James Bond, il buvait son martini, non? S’il picolait un peu trop avant la mission, alors comment faisait-il pour infiltrer ou pour tuer ses ennemis? En comparaison, nous n’arrivions même pas à parler dans une langue correcte, et à s’exprimer sans ce ton presque pâteux, dans notre voix. Nous étions ici pour entrer par effraction dans l’Hôtel de Ville, bordel! Pas foutus de faire la courte échelle et de couper quelques misérables fils. Décevant, déplorable … et inconcevable, malgré notre ivresse. Encore cachée dans les fougères, je gardais espoir que le garde partirait rapidement, et que nous pourrions poursuivre, avec un plan b. il semblerait, pourtant, que Derek ait du mal à garder son sérieux, tout comme moi, à vrai dire. Je repensais à la chute, à nos corps qui atterrissaient en plein milieu de la broussaille, et j’me disais qu’on faisait clairement honte à tous les professionnels du métier. Aucun criminel ne nous demanderait d’infiltrer un quelconque lieu. Si l’un d’eux nous l’ordonnait, eh bien, j’aurais presque envie de lui raconter ce qu’il s’est passé ce soir, en guise d’exemple. Après ce qui me semblait être une éternité, le garde finit par partir, ce qui nous donna la chance de sortir de notre cachette, et d’essuyer quelques branches me collant au derrière. On se dirigea ensuite vers la même boîte électrique, cherchant une solution. Qu’est-ce qui n’avait pas fonctionner la première fois? L’équilibre? Peut-être. Vu notre taux d’alcool, j’imagine que c’est un peu comme jouer avec le feu. Notre cerveau embué ne permettait pas à notre oreille de bien se situer et de rester stable. Un autre problème surgit lorsque je le scrutais discrètement. Mais oui! Voilà la preuve que j’avais beaucoup trop consommé ce soir. Pourquoi n’avais-je pas pensé à ça plus tôt? On devrait interchangé nos places, si l’on veut atteindre la boîte, et ainsi couper l’accès à l’électricité, donc à internet, aux médias sociaux et au téléphones. Ma bribe d’idée sembla plaire à mon cousin, en tout cas, car je l’observais pendant qu’il sautillait sur place. « On y va Dédé! On va y arriveeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer! » J’étais toute excitée, m’avançant alors qu’il se plaçait dans la bonne position, prêt à me donner le boost qu’il faut pour terminer le travail. Pourtant, il s’arrête, statique, en pleine réflexion. Trop embrumée, je restais avec un sourire niais sur mon visage, à attendre ce qu’il dirait « T’as raison, Dédé! J’allais oublier le truc tranchant! Heureusement que t’es là, Dédééé! » Je regardais autour de moi, comme si quelque chose de coupant tomberait du ciel. Pendant ce temps, Hunter se redressa et chercha dans ses poches. « J’suis sûre que t’as çaaa! T’as tout Dédé, tu as toujours tout avec toi! » Il me sortait souvent de mauvaises passes avec ce qu’il trouvait dans ses poches. J’attendis donc, encore et encore, l’observant pendant qu’il cherchait dans son trench coat. Silence de mort, plus très certaine que l’on puisse poursuivre cette petite mission improvisée. Soudainement, il me monstre l’objet en question, celui qui nous sortiraient de cette impasse. « T’es un héroooos, Dédé! On va pouvoir entrer, … et peut-être pas croisé à nouveau le garde. » Je pris l’outil qu’il me tendit très doucement, exactement comme s’il s’agissait d’une pièce rare. Puis, je le suivis, alors qu’il se mettait en bonne position pour la courte échelle. « J’coupe et j’ouvre. Oui, je coupe la fenêtre et j’ouvre les f…. Oh non! Non, je sais, c’est dans l’autre sens! » L’ivresse ne m’accordait aucune accalmie. Il fallait faire vite! J’entrepris donc de débuter cette courte échelle, confiant ma vie à mon cousin, espérant qu’il ne me lâche pas. Courte respiration avant de m’élancer et de me retrouver près de la boîte électrique. Eureka! Je coupais rapidement les fils, avant de retomber dans ses bras, puis de reprendre un autre élan afin de m’accrocher à la fenêtre la plus proche. Quels idiots! Il semblerait que l’Hôtel de Ville ne bloque pas toute les fenêtres! Quelle merveille, pour nous deux! Aussitôt cette constatation faite, je m’attelais à la tâche de doucement faire glisser la fenêtre. Après quelques minutes, voilà que ça s’ouvrit. « Dédééééééé! C’est fait, j’ai réussi! » Maintenant, comment allait-on faire? Il me fit la courte échelle, ce qui me permettrait de m’y rendre facilement. En revanche, je ne sais pas comment faire pour le ramener également à l’intérieur. code by bat'phanie

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Immuable et solide comme un roc. Inébranlable et imperturbable comme la foi d’un bouddhiste. Les ruisseaux agités et emportés des litres d’alcool qu’on a ingurgités, qui louvoient dans nos êtres grandement envenimés, ce soir, ne parviennent plus à m’émouvoir et me faire trembler. Du moins, c’est ce que je m’efforce de croire alors que la vie de ma cousine m’est avec privilège confié entre les mains et que je la soulève dans une vacillante courte-échelle pour qu’elle achève enfin notre plan ingénieux !  De la pénombre des tombeaux, à la clarté ardente de l’astre de feu, je la suivrai jusqu’au bout, même si je risque de me bruler les ailes ou de damner mon âme. Bibi, c’est l’une de ces rares personnes pour qui je risque tout. Bibi, c’est ma petite puce de cousine que j’ai appris à adorer comme le fait un frère protecteur et supporteur.  Bibi, c’est un être d’exception qui conjure le sort et les règles. Bibi, c’est ce balluchon de bonheur que je charrie n’importe où avec moi, l’âme frivole et vagabonde que je suis. Bibi, en l’absence de Geneviève, elle parvient toujours à napper de délire mes mornes journées qui ne cessent de s’enlaidir et me laisser croupir.

Sa voix, pleine de fierté et surprise résonne du haut de son perchoir, me rendant compte qu’elle n’est plus entre mes bras, mais bien dans l’ombre du carreau de la fenêtre et que j’arbore comme un con cette position de courte-échelle pour rien. Aussi illuminé qu’elle, m’imaginant qu’une foule en délire nous a assistés jusque là, je lève deux poings victorieux au dessus de ma tête et la félicite de mon plus beau sourire.

- Oh, mon Dieu ! Tu l’as fait ! T’as réussi ! Tu as coupé la fenêtre et ouvert les fils ! Que je baragouine mollement, faisant écho aux propres paroles de ma cousine et pouffant de rire en réalisant que j’ai fait les mêmes amalgames qu’elle.

Comme si un lien télépathique me rattachait à elle, je semble lire dans ses pensées et comprendre le trouble qui présentement l’envahi. Plein de confiance, de testostérone, je bombe mon torse musclé et approuve d’un hochement de tête.

- T’en… t’en fais pas, Bibi. J’vais trouver quelque chose qui monte jusqu’à toi et passerai aussi la fenêtre.

Appréhendant l’inspection de l’Agent de la Sécurité, je m’empresse de zieuter les environs, à la recherche de quelque chose qui peut me monter haut et de préférence, proche de la fenêtre. Ce que je trouve non loin d’ici, au coude de la bâtisse et qui m’attire comme un aimant sur le métal.

- Une poubelle métallique, là, ça risque de monter si je monte dessus !

J’attrape ladite petite poubelle cylindrique et métallique, pour la planter sous la fenêtre et m’empresser de grimper sur son couvercle dans un équilibre franchement précaire et pas très rassurant. Mes paluches parviennent à atteindre la bordure inférieure de la fenêtre et l’ascension s’arrête là.

- Bibi, pour passer par la fenêtre, j’vais… j’vais devoir sauter un peu et tu vas devoir me rattraper et m’aider à franchir le cap. À trois, je saute et tu m’attrapes ?! C’est bon !?

Mes jambes se fléchissent un peu et je resserre ma prise contre la bordure de la fenêtre.

- Uuuunnnnnn…

Deux.
Et trois.
Et je saute aussi haut que je peux, m’aidant de ma prise pour me donner davantage de l’élan  et venir encastrer le bas de mon ventre contre la bordure. Me retenant désormais de peine à la fenêtre et mes petons pédalant comme des zélés dans le vide pour tenter de me rattraper.

- Bibi… j’vais tomber… je le sens. Je glisse et glissseee. Au secours !

Malgré la détresse de mes paroles, je ne cesse de rigoler. C’est tellement drôle, c’t’aventure !

LIFE IS RISKY ANYWAYS we needed to know more, no matter the secrets. Aux yeux de n’importe qui d’autre, nos actes de ce soir sont criminels. On pourrait finir dans de sales draps, si quelqu’un venait à découvrir notre tentative d’entrée par infraction. Pourtant, je ne peux dire que je regrette, que j’y repense à deux fois. Depuis la mort de ma mère, tout changea, dans mon quotidien. Je dû m’adapter à une routine complètement différente de celle que j’avais en Europe. De plus, il me fallait reconstruire les liens que je n’entretenais plus autant. La distance, les visites annuelles, … cela ne comblait pas toutes ces semaines, voire ces mois que je passais avec mes cousins, à l’époque. Après une telle perte, dès que j’atterris en terre ferme, je m’appuyais sur la présence de mes proches, tous autant qu’ils sont. Mais Derek … il y avait une relation bien différente entre lui et moi. Je cherchais toujours à m’assurer que mes décisions étaient les bonnes. Quand je me sentais perdue, j’allais le voir, même si ce n’était que pour la compagnie, pour les rires, pour une joie de vivre que je désirais préserver. Ma source de puissance, de confiance, de persévérance, cela venait de lui. Enfin, cela provenait de notre famille, des liens qui nous unissaient. Voilà pourquoi il n’y avait pas plus belle paire pour cette petite mission. Malgré l’alcool envahissant notre système, nous avons la conviction de réussir. Refusant l’échec, après tout ce travail. J’utilisais le premier de deux élans pour couper les fils de la boîte, puis le deuxième pour me propulser vers la fenêtre. Je m’accrochais du mieux que je pus, tombant presque lorsque j’atterris à l’intérieur. Ne saisissant pas nécessairement l’importance de la discrétion, je revins immédiatement à la fenêtre pour annoncer ce succès. Je reçus les commentaires de Derek avec plaisir, riant presque aux éclats, m’obligeant à placer ma main devant ma bouche pour que le son ne se propage pas. Maintenant … il fallait trouver le moyen pour lui de venir me rejoindre. Malheureusement, la courte échelle ne fonctionnait plus. Étonnamment, il me rassura vis-à-vis ces questionnements, annonçant qu’il trouverait quelque chose pour l’aider. « Fait attention! » Je ne voulais surtout pas qu’il se casse quelque chose! Autrement, je ne saurais pas quoi faire. L’inquiétude me rongeait, mais je me tus, essayant de trouver quelque chose aussi, puisque je me trouvais en hauteur. Mon cousin fut toutefois plus rapide que moi, trouvant une poubelle métallique. Je l’observais pendant qu’il l’attrapait, puis écouta attentivement ses instructions. « Je suis prête! » Je renforçais mes pieds sur le sol, espérant que j’aie la force suffisante pour le tirer vers l’intérieur. On fit le décompte ensemble. Un. Deux. Trois. Je m’approchais immédiatement de la fenêtre, sachant qu’il me fallait impérativement le rattraper à temps. Aussitôt dit, aussitôt fait. En un millième de seconde, je serais arrivée trop tard, et Derek aurait glissé. Pourtant, j’eus le bon instinct. Le saisissant par les bras, puis par les épaules, l’attirant vers moi. « J’te tiiiens! Faut juste que j’te … ti…r…e! » La fin de la phrase se solda par un effort maximal, et notre chute mutuel sur le sol, cette fois bien à l’abri du garde, entre les quatre murs de l’Hôtel de Ville. « On l’a fait! Dédé, on est là, on peut fouiller tous les dossiers! » Diabolique? Non. J’étais simplement pressée d’en découvrir plus sur la ville, sur les possibles secrets qui se cachent entre les lignes d’un papier signé du Maire ou de la police. code by bat'phanie

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On y est. Enfin. Notre mission prend de la chair autour de l’os et je parviens à y voir de la lumière tout au bout de son long et étroit tunnel. Oui, il y a peut-être un petit je-ne-sais-quoi de criminels avec nos actes de ce soir… mais pour débusquer la Grande Vérité, ne devons-nous pas, une fois de temps en temps, se mouiller les pattes et de risquer de se mettre dans de sales beaux draps ? Avant nos grands méfaits de ce soir, je dois avouer que j’ai toujours été aussi intrigué que ma cousine, avec les grands mystères qui entourent cette ville perdue de la Floride. Rien qu’avec la dernière nouvelle choc de ce matin qui relate les morts suspectes de deux corps retrouvés près d’un lac, mais qui ne soulèvent rien de plus, il y a de quoi sourciller un brin et douter sombrement de la transparence de certaines sphères du pouvoir…

C’est mue et inspiré par ces grands élans de justicier pas masqué des injustes cachoteries, que nous étalons nos fragiles vies vers les périls et risquons le tout pour tout afin de découvrir ne serait-ce que le détail le plus infime sur une sombre affaire pas encore révélé au grand publique.

- Ça tombe bien, Bibi, nous sommes justement retombés dans le bureau des archives de la ville ! Que je m’exclame, essoufflé, après mon escalade digne d’un James Bond un peu maladroit et pompette.

Le bleu javellisé de mes prunelles anesthésiées par l’ivresse viennent caresser les ombres de la pièce, me prêtant à leurs jeux sinistres et patibulaires… et ne pouvant pas croire que malgré les conjonctures nous sommes tombés exactement au bon endroit ! Comme par hasard j’avais en poche la pince qu’il nous fallait pour couper les fils électriques et transgresser les lois en rentrant par infraction à l’Hôtel de Ville.

- Je viens d’avoir une idée. Et si pendant que je cherchais dans les filières, tu essaies de craquer l’ordinateur qui se retrouve juste sur ce bureau ?

Dans mes souvenirs, Bibi, elle est douée avec les informatiques !

LIFE IS RISKY ANYWAYS we needed to know more, no matter the secrets. Cela faisait un temps que je demandais à la Ville d’avoir accès à certains dossiers. Les premières fois, ils refusèrent catégoriquement, stipulant que mon emploi implique une mauvaise foi de ma part. En termes crus, ils croyaient que j’allais trouver un quelconque secret sur les riches de la ville et que je le publierais immédiatement. Je ne peux pas leur reprocher d’avoir tort, car mes plans sont bels et biens d’exposer ce qu’on nous cache depuis tout ce temps. Par contre, je me contrefiche complètement des biens nantis des alentours. Ce ne sont pas ceux que je vise, avec mes multiples requêtes de recherches. Tout ce que je voulais, c’était de voir les papiers d’autopsie, ou encore le rapport de la police quand ils retrouvèrent le corps de ma mère. Je suis sûre qu’ils doivent posséder ce genre d’informations par ici, surtout à l’ère informatique. D’un simple clic, ils partagent toutes les informations qu’ils désirent, et effacent également les preuves accablantes. Voilà où mon travail devenait plus difficile. C’est pour ça que je les pressais, envoyant message après message. Je ne reçus que des non catégoriques. Ce dont ils ne se rendaient pas compte, c’est que je suis extrêmement têtue. Et puisqu’il était impératif pour moi de mener ma propre enquête sur la mort de ma mère, ainsi que celle de plusieurs morts suspectes dans la ville, eh bien je n’eus d’autre choix que de trouver une façon de rentrer. Peu importe, si c’était contre la loi! Ils n’avaient qu’à bien faire leur boulot, ces foutus policiers! Heureusement, ce soir, je n’étais pas seule en infraction. Bon, dit comme ça, on dirait que je souhaite le malheur des autres, mais ce n’est pas le cas. Je suis simplement très touchée par le geste de mon cousin, lui qui décide de m’accompagner dans cette aventure loufoque et dangereuse. Oui, nous étions en état d’ébriété assez apparent, mais qu’importe! N’avions-nous pas réussi à grimper jusqu’à la salle en question, et ce, sans alerter la sécurité ?! De vrais espions, je vous le jure! Et maintenant que nous étions dans une salle pleine de dossiers, la vérité à porter de la main, je ne pus contenir mon excitation. Je voulais tout lire, tout ouvrir, prendre des notes et des photos. « On doit trouver le plus d’informations possible. Ça va m’aider à écrire mon article! » Je sais bien que j’obsédais encore sur le sujet de ma mère, et que ça paraissait presque toxique pour moi, je continuais quand même. Cependant, je ne voulais pas que mes cousins s’inquiètent trop. Voilà pourquoi je parlais toujours d’article. « Bonne idée, Dédé! Mais au cas où l’Hôtel de Ville se met à enquêter sur les gens qui sont venu fouiller par ici, met des gants. Tiens! » Voilà que je les lui tendis. J’étais toujours équipée pour ce genre de chose, depuis que je me donnais corps et âme à tout ça. « On laisserait pas d’empruntes digitales, donc ce sera plus difficile de nous pointer du doigt. » Et, sur ce, je m’approchais du bureau, ne prenant pas place sur la chaise, mais en commençant à tapper le nom de ma mère, espérant que j’obtienne des réponses dès que j’appuierais sur Enter. code by bat'phanie

Be my rock when I lose control.

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(C) CSS + Crossover by Disturbed.

Tout sourire, d’un mouvement presque féérique, mes paluches d’ours, profondément affecté par un sérieux état d’ébriété, papillonnent dans l’air pour venir attraper du bout des doigts ces précieux et utiles gants de latex que me présente ma cousine. Suis-je étonné de la voir avec ce genre de chose à portée de main ? Non. Bien entendu que non ! Bien qu’on ai pas élevés les cochons ensembles, je la reconnais pragmatique et toujours parée à bons nombres d’éventualités. C’est une journaliste hors paire, qui présentement, sans même s’en apercevoir, peut-être, est en train de vivre sa vie à hauteur de femme ! Femme moderne qui n’a pas froid aux yeux et ne recule devant rien pour débusquer les pots aux roses en les endroits les plus hostiles et clandestins. Assurer ses arrières, la protéger à la fois d’elle-même, des autres, je le ferais jusqu’à mon tout dernier souffle. Jusque dans la valse pernicieuse des flammes de l’Enfer, si je dois descendre aussi bas, je le ferai et braverai les ténèbres avec elle !

- Tu es une génie, Bibi ! que je m’exclame, aux anges, aussi excité qu’une puce, alors que j’enfile les gants, extirpe de la poche arrière de mon jean, mon téléphone cellulaire et allume sur mon écran-tactile l’application « flashlight ».

Le faisceau lumineux à la fois blafard, froid et bleuâtre balaye doucement la pénombre de la pièce, éclairant la courte déambulation que je dois parcourir jusqu’aux fameuses filières. Avant de m’attaquer à mes houleuses recherches, je lance un regard par-dessus mon épaule et prends le temps de lui murmurer :

- Est-ce que tu veux que je prenne des photos de chaque document que j’éplucherai ? À moins que tu ne préfères que je m’en tienne aux choses les plus essentielles ?

Le sous-entendu, il est là et je suis pratiquement certain que Bree va le percevoir. Je fais bien évidemment allusion aux documents qui relatent les circonstances du décès de celle qui lui a offert la vie… ce putain de mystère qui cannibalise chaque hémisphère de l’existence prolifique de ma cousine. Elle mérite d’enfin connaître la vérité à ce sujet et si je dois traverser les flammes de l’enfer avec elle ? Eh, bien, je le ferai !

Ni de une, ni de deux, mes mains gantées agrippent les poignées du classeur et enfin la boîte de pandore s’ouvre sous mes yeux avides.