Ellis Harper Grayson
Well ... I didn't see that one coming.
| Lors de ce doux 21 Décembre 1948, ma tronche de cake est apparue dans ce monde apocalyptique qui s’avère être RevealDown. Vous pouvez le calculer au nombre de squelettes dans le placard, je déclare avoir 32 (71 réels, j'fais pas mon âge) automnes. Puisque que je n’ai pas eu l’occasion de choisir la chaumière dans laquelle je suis arrivé, ma classe sociale appartient à celle des hurluberlus Moyens. Défais de ce moule, c’est ce qui m’aspire joyeusement à devenir Libraire que vous avez le malheur de croiser aujourd’hui. Dans les grandes confessions, je peux également vous annoncer que je suis Veuf et que l’étiquette de Homosexuel se colle à mon front. Qu’est-ce qui me rend si spécial à vos yeux de biche émerveillée ? Bah, voilà La carne, ça crève pas. De beaux yeux, de jolis crocs et j'en ai après ton sang mon chéri. Mais pas que ♥. Avec tout ça, j’appartiens à la classe des Ashes to Ashes et qu’avec tout ça je me vois être écrire l’impression du personnage concernant l’univers d'Elvendyr. Sans comprendre pourquoi, les gens me comparent à James Crabtree. Mais l’habit ne faisant pas le moine, comme on dit ! Je suis de nature spontanée mais je ne veux pas que le choix de mon élément et pouvoir soit un choix du staff. |
Harper, c’est un peu l’archétype du mec bien. Doux et patient avec les gens, amant passionné ; qui reste humain avec ses quelques pointes de colère, sans jamais être malveillant.
Mais ça, c’était avant.
A présent ? C’est l’bordel dans sa tête. Il n’a pas pris une ride ou changé physiquement depuis des lustres. Tout comme sa mémoire qui est restée aussi fraîche qu’il y a trente-neuf ans. Là est bien le problème. Le traumatisme vécu lors de son mariage l’a marqué à jamais et, couplé à sa transformation plutôt mal vécue … Ce qui eût été un homme peine encore à accepter le monstre qu’il est devenu.
Aussi, il vit et vogue entre deux extrêmes. A mouronner seul dans un coin de sa librairie, derrière un bouquin ; tandis que quelques clients de nuit achètent leurs revues coquines à pas d’heure. Une peine qu’il s’inflige, incapable de passer à autre chose ou vivre pour lui-même. Jusqu’à ce qu’il ait soif. Qu’il le veuille ou non, son naturel revient au galop et le prédateur se révèle. Amusé et amusant, un poil enjôleur et toujours attentionné, l’homme sait quand il fait mouche ; qu’il peut obtenir plus qu’un verre de la part de son coup du soir. La fin justifie les moyens, qu’ils disent. Il fait attention à toujours choisir des inconnus et ne ponctionne que ce dont il a besoin. En échange, il leur offre du bon temps – peu importe qu’il s’agisse d’un souvenir réel ou factice – et la vie sauve. C’est déjà pas mal.
Reste le cas des autres monstres. Qu’ils soient humains ou surnaturels, Harper a construit sa propre idée du bien, du mal et de la justice. Aussi il n’hésite pas à tenter ceux pour lesquels il a un doute et si sa suspicion se confirme, il fera en sorte qu’ils ne voient pas le soleil se lever le lendemain. Il est bien conscient que cela ne réparera pas ses fautes ou ne pardonnera ses péchés ; c’est en revanche une excuse suffisante pour tolérer un peu plus sa propre existence, le temps d’atteindre son idéal.
Purger la source du mal, par le mal.
TAKE A BITE OF THIS WORLD WHILE YOU CAN
Tu te réveilles, dans les bras de ton compagnon, tandis qu'il dort à poings fermés. Souriant à le voir si paisible, tu passes ta main dans ses cheveux et te rappelles que ce soir, tu auras une nouvelle bague à ton annulaire. Et que vous seriez liés pour la vie.
C'est une pensée bizarre, à la fois troublante et réjouissante. Tu n'aurais pu te permettre d'être aussi à l'aise dans ta ville natale, à subir le regard des autres parce que tu marches main dans la main avec un autre homme. Mais ça tombe bien. Vous n'êtes pas dans ta ville natale ; ni sur Terre, soit-dit en passant. Tu te rappelles encore de quelques images de ton enfance, à jouer avec d'autres gamins aux alentours de la ville. Il y a toujours eu des rumeurs, d'un endroit magique et inaccessible. Tu fus le seul de la bande d'écoliers à le trouver. Et tu l'avais rencontré : Ely, le premier visage de cette nouvelle civilisation. Ely, ton premier ami, ton premier amour. Ely, le premier à mourir sous tes crocs.
La cérémonie est plutôt simple et se déroule en petit comité. Les deux tourtereaux, leurs témoins et la famille proche. Une dizaine de personnes de ton côté, une trentaine du sien. Entre les souvenirs gênants, les animations pleines de magie et les jeux à boire, tout se passe aussi bien que tu aurais pu l'espérer. Et puis ... Et puis ... Ca part en vrille. Tout va très vite, trop vite. Une vingtaine d'inconnus débarquent et vous agressent, sans faire de distinctions, ou dans la dentelle. Certains des invités sont en capacité de se défendre, de repousser les assaillants. Mais la plupart sont impuissants et tombent vite au sol. Toi y compris. Affecté par l'alcool et la chute, tu es dans les vapes quand une ombre se présente au-dessus de ta personne. Tu ne reconnais pas le visage mais tu sens une prise ferme sur ses épaules, tandis que l'ombre se rapproche ; et déchire ton cou. La douleur est terrible, mais pas autant que l'impression de t'étouffer quand les crocs percent ta trachée et que le sang se met à couler dans tes poumons.
Mort du choc, du manque d'air ou de la douleur ... L'information à retenir, c'est que tu viens d'y passer. Les assaillants repartent aussi vite qu'ils sont venus, déjà concentrés sur leur prochaine cible. Les invités encore debout alignent et pleurent leurs morts ; qui ne le restent pas très longtemps. Il ne faut attendre que le crépuscule suivant, pour qu'une partie d'entre eux se réveille soudainement ; aussi troublés et désorientés que toi. Tu te sens à peu près normal et en un seul morceau, mais quelque chose a changé. Déjà, tu es entier ; ce qui est loin d'être cohérent avec le souvenir de ton trépas. Ely est à tes côté, aussi perdu que toi et pourtant tellement heureux de te voir en vie.
Il te serre dans tes bras et, à chaque seconde qui passe, tu peux compter les nouvelles incohérences. La température étonnamment élevée de sa peau - la tienne bien plus tiède - ou ta force qui dépasse à présent la sienne. Ely a toujours été le plus fort de vous deux, qu'il se sente à présent gêné quand tu lui rends son étreinte a de quoi te surprendre. Et puis il y a cette sensation dans ta gorge, difficile à qualifier. C'est comme si tu te réveillais après une nuit passée à transpirer toute l'eau de ton corps, qui en réclame. Mais cette démangeaison est bien plus profonde et c'est tout ton être qui est en manque. Les invités ayant retrouvé leurs semblables revenus à la vie s'éclipsent avec eux ; laissant les autres pleurer les chanceux, définitivement morts.
Plusieurs heures s'écoulent et c'est dans les bras de ton époux que cette étrange soif se manifeste de nouveau. Peut-être que ton désir soudain l'a réveillée ? Ca te démange et cette fois, ça prend le dessus. Ton étreinte douce et sensuelle devient une prise ferme, de laquelle Ely ne peut s'échapper. Tes baisers, emprunts de cette soif brûlante, se transforment en une morsure aussi violente que soudaine. Il hurle de douleur, tente de se débattre, mais tu ne l'entends pas. Tout ce que tu retiens, c'est la chaleur du fluide que tu bois à grandes gorgées et son goût, tout aussi étrange qu'irrésistible. Ce n'est qu'après l'avoir vidé de son sang bien au-delà du point de non retour, après avoir étanché ta soif, que tu redeviens toi-même ; que tu comprends le monstre que tu es devenu.
Tu restes un moment devant le corps sans vie de ton amant, hébété. Quand tu entends de l'activité dehors, tu hésites à te présenter mais ton instinct te dicte de rester caché. Tu tentes la fuite mais tu es vite retrouvé, par ce qui semble être la deuxième vague d'assaillants. L'équipe de nettoyage.
Ils sont étrangement indifférents à ton sort, à celui des autres survivants des noces. Sans vraiment vous laisser le choix, ils vous entraînent avec eux ; exécutent les vivants ou ceux qui hésitent. En cet instant, tu ne réfléchis pas, toujours sous le choc. Tu te laisses porter par le plus grand nombre et le sang ... Le sang ... A chaque nouvelle escale de cette balade sordide, des nouveaux nés paumés sont absorbés par la marée non-humaine, les quelques vivants servent de repas pour les plus assoiffés et il ne reste rien derrière vous, si ce n'est une vague de sang et de feu, empreinte de toute la folie que les Enfers ont pu relâcher sur ce monde.
En quelques minutes, on te fait le cours accéléré sur ce que tu es devenu, quelles sont tes nouvelles capacités et tes nouvelles craintes. Bien sûr qu'à l'aube, tu tentes de passer la main sous la lumière de l'astre solaire et qu'immédiatement, tu en subis les conséquences. Ce n'est qu'une semaine plus tard que tu saisis ta chance. Fraîchement repus et dans un élan de lucidité, tu te sépares du groupe pour te hâter de retrouver le portail vers la Terre. A quoi penses-tu en cet instant ? Pas grand-chose. Tu te dis sûrement que c'est la moins pire des éventualités, ne réfléchissant toujours pas au lendemain.
La ville que tu as quittée des semaines plus tôt, tu ne la reconnais plus. Conscient d'avoir à peine le contrôle sur ta soif, tu te fais tout petit et tu observes la situation qui évolue doucement. Jusqu'à ce qu'un séisme fasse trembler toute la ville et mette un coup de projecteur sur la région. Ayant fait attention à n'être reconnu par personne - ou user d'hypnose pour faire oublier ce détail - tu profites de la confusion pour garder tes distances ; tenter de reprendre le contrôle sur ta nouvelle nature. Il te faut plusieurs mois pour retrouver un semblant de stabilité, déjà sous une nouvelle identité. Ca t'a bien chamboulé, quand tu as vu ton nom et ceux de ta famille dans les disparus, considérés comme morts.
Tu profites d'une nuit pour revenir en ville et remonter jusqu'à la grotte ... Qui est devenue une grotte, tout à fait normale. La confusion règne en toi et tu ne comprends pas. Tu repars immédiatement et te dis que c'est peut-être pour le mieux. Mais tu ne saurais si facilement tourner la page et tu passes les mois suivants à jongler entre différents états, tantôt dépressifs au possible, tantôt déchaînés et sanguinaires. Tu t'es vite mis des règles, pour garder un semblant d'humanité, mais tu dois te rendre à l'évidence : tu n'es plus rien. Alors tu vivotes dans ton coin, réfléchissant à ton futur maintenant que tu es figé dans le temps et incroyablement seul.
C'est par chance que tu croises des natifs, qui ont fuit eux aussi. Tu les fais parler autant que possible, apprenant ce qu'il s'est passé juste avant le tremblement de terre ; mais tu n'as toujours pas d'explication sur la fermeture du passage. Les années s’enchaînent et les temps changent, sauf pour toi. Enfoncé dans ta routine, tu prends à l'anniversaire de ce jour maudit un moment pour revenir à Revealdown ; rester une soirée près de la grotte. Pour te souvenir. Ce n'est qu'en cette année deux-mille-dix-neuf que tu constates que tout a changé, de nouveau.
Tu n'as pas vu l'eau couler depuis des décennies et, fébrile, tu avances vers le fond de la grotte. Tu ne sais plus trop à quoi t'attendre ; mais tu as quelque part cet espoir. Quand tes yeux s'ouvrent de nouveau sur ces terres magiques, tu as le même regard que la première fois, quand tu étais gamin. Et tu te souviens du visage, du sourire de la première personne que tu as rencontrée en ce lieu.
Alors tu sais, ce qu'il te reste à faire.
L'impossible.