Faut rester zen avec toi

Décembre 1869

Le Harvest. Il était pour bientôt. Si Illyria tenait parole, alors bientôt Kingsteen pourrait revoir Tallie. Et il espérait vraiment qu'elle le face. Il avait besoin de sa charmante fiancée à ses côtés. Enfin surtout il ne voulait pas se faire trahir par cette vampire... et étrangement il avait peur que ça ne fonctionne pas. Faire confiance à un vampire ? C'était tordu. Mais il l'avait fait. Presque. Parce qu'il n'avait pas le choix. Et vu que personne d'autre ne semblait vouloir bouger ses fesses, alors il devait s'en charger tout seul. Comme un grand.

Assit au bureau de son père, ce dernier étant parti pour affaires ailleurs, Kingsteen avait le nez dans les comptes. Il prenait le temps de tout analyser. Bientôt se serait son siège. Son fauteuil. Lui qui prendrait le contrôle de cette entreprise. Ce n'était qu'une question de temps, de jours. Une fois que ce Harvest serait terminé, que Tallie serait de nouveau à ses côtés, tout devrait aller pour le mieux pour notre petit prince. Son rêve de récupérer cette entreprise serait enfin réalisé. Et bientôt plus personne ne se baladera ici sans son autorisation. En parlant de se balader librement, Kaïlyan venait de rentrer dans le bureau, pleurnichant en cherchant leur père et sa soeur. Le petit prince l'envoya très vite balader. Il avait d'autres choses à faire que de s'occuper de son frère. Alors il replongea son nez dans les papiers. Il prit connaissance des autres rendez-vous, prit note du carnet d'adresse. Il faudrait y faire un tri. Qui serait long. Très long. Kingsteen devait se trouver de nouveaux alliés. L'avantage c'est que maintenant il avait Salem avec lui. Bon et Lazarus. Plus ou moins. Quand ce chasseur de prime arrêtera de lui coller l'arrière-train, ça devrait pouvoir se faire.

Plongé dans sa lecture et son écriture, Kingsteen sursauta quand la porte s'ouvrit à la volée. Earwen entra et s'arrêta derrière le bureau en plantant un regard sévère dans celui de son premier fils.

Kingsteen ! Ca t'arrive d'écouter ce que tu dis ton frère de temps en temps ? Cela fait une heure qu'il cherche Kaïlyss.

Le petit prince poussa un soupir et posa un regard blasé sur sa mère tout en posant son stylo sur le bureau.

Oui. Et ? Ils jouent tout le temps à cache cache ou à je ne sais quoi. Alors pourquoi je perdrais du temps à aller la chercher ? Elle doit être... Quelque part.

Abaissant la tête il fait mine de reprendre ses activités. Il a autre chose à faire que de s'amuser avec sa petite soeur. Elle le martyrisait déjà assez pour qu'il perde du temps à la chercher. Si elle est cachée, alors tant mieux. Ca lui fera des vacances. Mais bon, puisque sa mère n'avait pas encore bougé, il était clair qu'elle voulait de l'aide. Mais le petit prince l'ignora. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre de nouveau à toute vitesse.

Monsieur. Nous avons fermé les mines mais il semblerait que quelqu'un soit encore à l'intérieur. Est-ce que...

Stop. Je m'en charge. Rentrez chez vous.

Kingsteen lui fit signe de partir et lorsque la porte fut refermée il posa un regard sévère dans celui de sa mère.

Je vous jure que si c'est elle qui est là-bas je l'enferme dans sa chambre. Et tant pis si ça ne vous plaît pas. Ces morveux jouent avec mes nerfs, c'est ça ou je les expédie sur Terre.

Son ton était sec. Il leva ses fesses du fauteuil et disparu dans un portail directement dans les mines. Au premier niveau. Il allait falloir procéder de façon méthodique pour retrouver cette chieuse dans les cinq niveaux actuellement ouverts.

Kaïlyss ! T'as intérêt à ramener ton fessier ici illico presto.

Sa voix résonna dans les premiers tunnels. Il perdait patience avec ces deux débiles.

Loukoum

Une soudaine lubie m'était venue ce matin dès le réveil et avant même que je ne quitte mon lit pour aller prendre mon petit déjeuner, je ne pensais déjà plus qu'à une chose : faire le tour des mines. C'est comme si j'étais influencée par mes rêves nocturnes, comme si une chose m'appelait et voulait me happer avec tous mes désirs, mais silencieusement cette mystérieuse mélodie attisait toute ma curiosité et s'accaparait toute ma concentration, me gardant dans une espèce d'état second. Je ne me sentais ni éveillée ni endormie et pourtant je marchais en mode pilote automatique. Ce qui est étrange c'est que je ne tombais pas, je sentais bien mon corps être parfois quelque peu chancelant mais il n'était nullement maladroit, ce sera bien la première fois.

Déjà habillée, je mangeais mon petit déjeuner sans même voir le temps défiler, m'ennuyer ou encore écouter quiconque avait le malheur de me parler. Si tant est que pour une fois je ne leur répondais ni méchamment ni rien du tout d'ailleurs. Kaïlyan me parlait de quelques envies de faire le tour des maisons... Mouais, non, pas envie, ni de répondre, ni de m'enfoncer dans le quartier à ses côtés. Et pourtant je le suivais sans rechigner, après m'être armée de jouets en tout genre, jusqu'à ce que j'atteigne de moi-même les mines. Il ne s'était probablement rendu compte de rien, du fait que je ne le suivais plus car je me sentais désormais seule, au calme, loin de sa main qui tenait habituellement mon bras dans l'espoir de m'agacer et d'empêcher mon doigt d'aller se fourrer où il ne fallait pas. Je pouvais librement le faire, fouiller mon nez à la recherche du trésor gluant qui m'embête chaque jour.

Milles fois j'ai bien rêvé de le jeter vulgairement et avec élan sur toutes ces personnes que je déteste, mais à chaque fois il y avait toujours un mouchoir pour venir se frotter sans mon consentement sur ma main et sur mon nez, souvent suivi d'une réflexion profondément débile et méchante du genre "Crado." ou bien "Ce que tu es sale ma fille !" Pourtant il n'y a qu'une réflexion à se faire entre la crotte de nez et ces sales coups tordus d'adulte qu'ils font tous autour de moi. Moi méprisante ? Osez trouver plus vexante que moi et on en reparlera.

Un pistolet aquatique auquel j'avais il y a des semaines, mélangé de la boue à l'eau, était soigneusement rangé dans le holster que j'avais autour de la taille. Un lance pierre dépassait de ma poche avec une bourse de petits silex planquée dans mon autre poche. Quant à tout équipement de la mine, je n'avais pris qu'une lampe-torche afin de me balader le plus tranquillement possible. Les hommes travaillaient sous mon nez alors que je me faisais aussi discrète qu'une souris derrière les colonnes porteuses et les coins de murs. Et si la journée avait été aussi longue je ne m'en étais absolument pas aperçue... Pour moi il ne se serait écoulé que quelques minutes tout au plus, tant j'étais émerveillée par ces occupations.

Trouver de l'or et d'autres ressources toutes plus intéressantes les unes que les autres me fascinait autant que les plumes de mon oiseau préféré. Toutefois, je me faufilais encore partout et dans les recoins les plus étroits quand vint sonner l'heure à tous de sortir, j'étais déjà subjuguée par ces milles et unes étoiles qui sortaient du mur, s'écoulant comme le nectar le plus pur d'une ruche. J'avais autre chose à faire que d'écouter ces gens prononcer l'heure d'un repas duquel je me fichais royalement. Hélas, la solitude se fit lentement et doucement ressentir comme le froid qui venait chatouiller ma peau afin de la mordre plus aisément. Un frisson me fit sortir de mes idées pour quelques poignées de secondes et j'entendis une voix s'écrier mon nom. Tch...

Je vins me planquer dans un coin obscur et j'éteignais ma lampe, j'ignore d'où il vient... Au dessus ? Oui je crois... Les sons raisonnant de partout me faisaient perdre mon sens de l'orientation. Perturbée, je vins m'allonger à même la terre sans être dérangée de me salir ou quoique ce soit. Pistolet aquatique armé à pleine puissance, bourse posée et ouverte à côté de moi, laissant sortir quelques pointes ondulées de cailloux, et lance pierre prêt à être utilisé en cas de manque de ressources d'eau, je m'apprêtais à attaquer. Qui était là ? Je ne reconnaissais pas cette affreuse voix qui pourtant devrait me dire quelque chose, mais les sons atteints par les distorsions des murs me faisaient extrêmement douter. J'étais sur la défensive, oui, pourquoi ne le serais-je pas ? Un ton aussi agacé ne peut que m'inspirer la méfiance.

D'ailleurs je crus reconnaître les mots "intérêt", "ramener" et "fessier" dans ces paroles barbares,... une chose est sûre, on ne me veut pas du tout du bien, je dirai même plus : il peut se carrer au cul son ordre et profondément ! S'il croit en plus de cela que je vais m'abaisser à lui répondre, hinhinhin... Il goûtera à cette eau croupie bien avant d'entendre mon rire sadique et satisfait.

Faut rester zen avec toi

Décembre 1869

Sa voix résonne, se répercutant sur les murs de la mine. Kingsteen ne bouge pas. Il attend. Il écoute. Que quelqu'un lui réponde. Mais pour toute réponse il n'a rien. Juste le vent qui souffle lentement. Se frottant les yeux avec le pouce et l'index il pousse un profond soupir. Aucun doute que la chieuse est là dedans. Pourquoi aurait-elle prit la peine de répondre de toute façon ? King la connait assez pour savoir qu'elle doit l'attendre quelque part, près à l'attaquer avec il ne sait quoi. Et... Kaïlyss n'a pas intérêt. Sinon la sentence risque d'être bien plus terrible que la porte de sa chambre fermée. Parole de Teeny.

Attrapant un casque, le petit prince le met sur son crâne. Il y allume la lampe et se met alors à marcher dans ces couloirs qu'il connait par coeur. Ses pas sont lents. Il scrute tous les endroits. Il fait attention où il met les pieds : il doit être discret. Même si sa lampe trahit son arrivée, il faut qu'il fasse le moins de bruit possible. Au cas où le vent amènerait à lui le son d'un caillou qui bouge et lui permette de trouver la cachette de la morveuse.
Glissant les mains dans ses poches, Kingsteen se met alors à penser à sa vie d'après. Sans cette débile qui viendra le faire chier à la moindre occasion. Franchement, ça promet d'être vraiment intéressant. De ne plus les avoir tous les deux qui lui courent sur les nerfs. De ne plus voir son père se croire au dessus de tout le monde.  De ne plus voir sa mère incapable de gérer le reste de sa progéniture. Finalement... ne pas avoir eu de liberté durant son enfance ne lui déplaisait pas plus que ça. Vu à quoi ressemblait le reste de sa fratrie, c'était pas plus mal qu'il est eu une éducation stricte et difficile. Merci papa... Surement la seule chose qu'il avait bien réussi dans cette famille et durant ces 26 dernières années.

Arrivé devant l'ascenseur Kingsteen ne prend pas la peine de l'utiliser. Il ouvre un portail devant lui, s'y engouffre et ressort au niveau inférieur. Le deuxième. Plus que trois ensuite.
Et s'il jamais il ne la retrouvait pas ? Et ben tant pis pour elle. Elle dormira ici et attendra l'arrivée des ouvriers le lendemain pour sortir d'ici. Ca lui apprendra à ne pas respecter les règles et à n'en faire qu'à sa tête. Sale gosse.

Loukoum

Toujours étendue là, sur le ventre à même le sol poussiéreux et salissant, dans cette petite niche entourée de grosses roches fendues et pioches posées contre le mur encore chaudes de leur dernière utilisation, j'attendais, j'écoutais, j'observais. Ma vue s'était faite à la pénombre et bientôt mon ouïe retrouvait son orientation, bien que les sons ricochant de mur en mur à la recherche d'un tympan à atteindre, continuaient de divaguer sur leur route. Mais je reconnaissais cette fois cette infâme et irritante voix. C'était lui, l'ignoble grand frère, aussi horripilant avec mes nerfs que désagréable en tout point. C'est bien simple, à chaque fois qu'il ouvre sa bouche, c'est soit pour soupirer toute la lourde dépression qu'il a depuis que j'existe, ou bien pour me menacer vulgairement d'idées grotesques... Ce genre de chose me rend toutefois nerveuse, grognon et parfois blasée. Ce monstre si bien considéré par mon humble et sage personne était là, quelque part à quelques mètres encore loin de moi et il cherchait dans l'obscurité à me trouver. Hinhin... Patience. Il mettra forcément les pieds dans mes pièges.

En effet, lorsque j'ai entendu et reconnu son horrible voix me menacer de là-haut, j'ai rempli le sol jonché de nids de poule et les ai transformé en belles petites flaques d'eau boueuses, oh rien de très méchant jusque là. J'entendrai juste dans laquelle il trempera son pied en arrivant proche de moi. Son pantalon et sa chaussure risquent de ne pas apprécier mais le résultat ne sera que meilleur à la lumière du jour. En attendant qu'il arrive, la discrète petite souris que j'étais était retournée se nicher dans son recoin favori, ma place était encore chaude ahaha.

A~aaaah quel dommage quand même. Je n'arrive pas encore à capturer cette petite et adorable bête gluante qu'est le batracien bleuâtre. Un magnifique spécimen qui peut produire autant de poison que d'autres baves fascinantes ! Mélanger ça à de l'eau, de la boue et d'autres trucs serait super chouette ! ... M'enfin ce n'est que mon avis ! ........ Cela ne tient qu'à moi d'adorer ce genre de choses, surtout pour ce que j'en fais... Mais revenons-en à ce frère. Avec les minutes qui défilaient sous mon nez et tandis que j'entendais la mine faire des petits bruits passionnants et relaxants tout autour de moi, j'entendais King avancer à tâtons. J'entendis soupirer. Vous voyez je vous l'ai dis ! Il ne fait que de lourdes expirations comme s'il était au bout de sa vie, toujours lorsque cela ne concerne que moi... Qu'ai-je bien pu lui faire au juste pour faire susciter autant de haine dans cet horrible personnage ?!

Loin de moi, quelques gouttes vinrent encore faire résonner leur simple présence dans une flaque ruisselant quelque part en ces lieux. Je ne parle pas de mon pistolet ou des pièges d'eau boueux que j'ai créé sur le passage de King', non... Cela provient de ces mines, j'imagine que cela doit être le nectar rocheux qui s'écoule, voulant s'enfuir de toute cette usante convoitise ? Hahaha... Ou bien c'est juste de la condensation, en fait je n'en sais rien.... Mais j'adore ce son. Là bas, une lumière ! Il n'est plus très loin.

L'étendue du plastique longeant le dessous de mon bras, le réservoir rempli à bloc, le doigt sur la gâchette, j'étais impatiente et bien parée à attaquer. Mais je sais déjà qu'avec lui je n'ai qu'une et unique chance de le toucher. Bien qu'il ferait quelque chose qui m'échappe encore, ça je n'en doute pas, je sais que ses réflexes sont bien plus affûtés que les miens. Mais il n'a pas mon habilité à bien viser du premier coup. Je me préparais alors, visant la hauteur de son visage avec précision, même si dans la pénombre il serait difficile de se dire que je vais le toucher, j'y voyais très bien, j'y croyais et j'étais parée à le faire. Son chemin et sa démarche venaient à se faire de plus en plus bruyants à mesure qu'il arrivait face à moi. Oui, viens donc chercher ta douche et révéler ton vrai visage sous ce masque ingrat que tu portes. Là ! C'est le moment ! Pile dans ma ligne de mire, j'empoignais de mon impatient doigt la gâchette que j'enfonçais sous mon emprise. Le pistolet à eau à pleine puissance relâchait toute la sauce d'un seul jet et doucement je libérais la gâchette lorsque j'étais satisfaite. Touché ! En plein dans le mille !

Contente de moi, un sinistre sourire en coin vint se dessiner sur mon visage. Étrange, je n'arrivais pas encore à en rire. J'imagine que la contemplation dehors, sous une quelconque lumière, n'en sera que plus spectaculaire ! Finalement, je n'utilisais pas ces petites pierres pointues ni leur catapulte, j'imagine qu'il me le ferait payer au centuple. À vrai dire je réservais ces munitions en cas d'une menace plus virulente et plus anonyme mais je n'en avais pas besoin, aussi je me redressais et ramassais mes jouets. Assise au sol, j'attendais déjà les remarques désobligeantes et toutes les insultes du monde venir pourrir mes oreilles et glisser au dessus de ma petite personne. J'y suis tellement habituée que cela ne m'atteint même plus. "Crétin." Lâchais-je discrètement dans mon expiration tout en me relevant.

Faut rester zen avec toi

Décembre 1869

Finalement, devoir chercher la morveuse dans les mines lui permettait de faire en prime une inspection des lieux. Certes, Kingsteen n'aimait pas le faire lorsque ses employés n'étaient pas présents. Il devait leur faire confiance, donc les avertir de son arrivée c'était mieux que de le faire dans leur dos. Mais voilà, ce soir il avait pour mission de retrouver l'abrutie qui avait quitté la maison et donc... autant joindre l'utile à l'agréable. Clairement.
Les mines. C'était vraiment un endroit agréable. Même si par le passé King avait faillit se tordre la cheville en marchant sur ce sol irrégulier. Désormais il savait qu'il devait regarder où il devait mettre les pieds. Ce n'était pas pour rien que le faisceau de sa lumière alternait entre les parois qu'il inspectait et le sol sur lequel il allait poser ses pieds. Il faut dire : les ouvriers sont équipés avec de bonnes chaussures. Ce ne sont pas celles du petit bourgeois de Teeny qui sont faites pour marcher sur un terrain comme celui-là. Clairement. Tiens, d'ailleurs, si jamais elles sont abimées, il vient de trouver une nouvelle activité pour sa charmante petite soeur lorsqu'elle sera enfermée dans sa chambre. Elle devrait adorer ça : réparer ses bêtises.

C'est ainsi que le regard du petit prince capta de l'eau dans certaines crevasses. Certes, il arrivait parfois que de l'eau s'infiltre, qu'elle se mette à couler et puisse remplir ces petits trous. Mais c'était bien rare. Et... nul doute qu'il y avait donc eu intervention humaine à cet endroit.
Poussant un nouveau soupir, gardant ses mains dans ses poches, Kingsteen en oublie son inspection. Il se rapproche de la morveuse, il en est sûr. Parfois, il aimerait pouvoir être comme Salem : voir dans le noir sans l'aide de cette maudite lampe qui trahissait sa position tout comme il pourrait entendre le souffle de la chieuse pour lui flanquer la frousse de sa vie. Mais malheureusement il n'était... que lui. Avec un pouvoir cool, ça il fallait l'avouer.
En parlant de pouvoir... imaginez un peu le jour où Kaïlyss découvrira les siens ? Bon dieu... il fallait espérer qu'ils soient bien pourris. Vu comment elle était capable de faire des conneries, la laisser utiliser des portails comme Teeny serait courir à la catastrophe. Vraiment. Mais par chance le petit prince avait encore du temps devant lui avant de foncer droit en enfer. Parce que ça serait l'enfer, il ne fallait pas le cacher... peut-être même pire que l'enfer. Enfin bref.

Perdu dans ses pensées, King évitait les eaux boueuses. Mais ce qu'il ne vit pas venir, ce fut ce filet d'eau qui lui arriva droit dans la gorge. Lentement l'eau descendit dans le col de sa chemise, laissant apparaître une grimace de dégoût sur son visage alors qu'il sentait l'eau continuait de descendre. Bougeant légèrement et contractant sa mâchoire, il se tourne alors vers la source de cette sensation désagréable : sa soeur. L'unique fille de la famille qui au lieu de ressemblait à une princesse a tout d'une femme de cro magnon.
Le faisceaux lumineux éclaire alors la demoiselle. Elle est crade. Et elle doit surement être éblouie par la lumière qui provient de la tête de son frère. Bien fait pour elle, ça lui apprendra.

Ne sortant pas les mains de ses poches Teeny fronce les sourcils. Et bientôt une lumière bleue apparaît sous les pieds de Kaïlyss. Le vide se dessine en dessous d'elle alors qu'elle disparaît à travers le portail qui se referme instantanément, évitant à Kingsteen de subir le cri de terreur de la jeune demoiselle. Déjà qu'elle lui cassait les oreilles à longueur de journée, il ne faudrait pas qu'elle le prive de ce petit plaisir de la peur étant apparue sur son visage quand ses pieds avaient quittés le sol.
Et oui... King venait de lui dévoiler ses pouvoirs. Tant pis. C'était pour la bonne cause.

Il ne tarda pas à sauter lui aussi dans un portail pour arriver dans sa propre chambre. Sa soeur ? Dans la sienne. Dont il avait prit soin de fermer la porte avant de partir. Enfin vu comment elle avait du paniquer, nul doute qu'il la retrouverait en pleure sur le sol non ? Enfin il fallait l'espérer. Cette vision le rendrait très heureux. Vraiment.
Se dirigeant vers sa salle de bain tout en ouvrant sa chemise, il s'essuya en pestant. Une bonne douche serait obligatoire une fois qu'il aurait réglé son compte à la gamine. Pour le moment... ça devrait attendre. Il passa donc un rapide coup d'eau, changea sa chemise et usa d'un nouveau portail pour se retrouver dans la chambre de la gamine. S'asseyant sur le lit de la morveuse il lui offrit un charmant sourire triomphant.

Le voyage t'a plu ?

Loukoum