Des clients agglutinés en large et à travers sur le zinc. Une poignée de vieux motards à la barbe hirsute qui se la coule douce au alentour d’un pichet de bière et d’une table de billard. Les lumières qui se tamisent, la musique lougne qui change de beat pour nous crachouiller depuis les boîtes de sons le dernier succès de Jason Derulo. Une ribambelle de clappeuses à la chevelure peroxydée et aux sacoches qui brillent qui partent en vrille sur la piste de danse en beuglant à qui peut bien les entendre que savage love c’est leur « Lady Jam de la muerte et que oh my gaaaaddd c’est ma tune !!!! » Chose qui au passage risque de me faire souffrir d’acouphène pour le reste de la soirée et ou au mieux de me subtiliser un bon 10% de ma capacité auditive. La soirée est à l’aube de sa jeunesse et pourtant le Devil’s Tail est plein à craqué ! Ce qui n’est jamais bon signe, du moins pour moi le barman pas charismatique et qui respire la joie de vivre d’un iceberg embaumé. Plus de 6 longs mois que j’aide la famille en reprenant une partie des rênes du business familiale et j’éprouve toujours autant de difficulté à trouver et conquérir ma Madonna intérieure. Pas très adepte de la politique du client est roi, il faut toujours que le poing d’un client ou le long island d’une bourgeoise atrophiée de botox se rétame sur ma trogne. À se sujet, pourquoi faut toujours qu’il y ait de la castagne, entre ces 4 murs ? Quand ce n’est pas Phoebe qui veut réaménager l’espace en prenant tout ce qui lui tombe sous la main pour une arme, c’est mon âme-sœur délurée et éméchée de June qui invente des jeux de fléchettes avec tout ce qui traîne sur les murs. Y’en a marre de boucher les trous et franchement le Devil’s Tail commence à avoir la gueule d’une brocante avec tous ces cadres et accessoires en tout genre pour en vain essayer de camoufler le taudis déglingué qu’il devient. BREF ! pour m’éviter une petite virée au poste de police, ce soir, j’ai adoucis mes mœurs en les affres des tords boyaux et la brume de trois ou quatre ou peut-être même cinq joints sifflés en compagnie du gars de la plonge. Stoned and drunk as hell, tout ce que je touche se transforme en de l’or et tout ce que je regarde a un air plutôt familier avec Bob Marley, genre avec les dreads et le bonnet de laine multi couleur !
Yeux injectés de sang, moue béate, je glousse de rire pour tout et rien. Bien encastré dans ma caricature de grand gamin insignifiant qui se bidonne de sa dernière connerie, j’vois pas la ribambelle de gens assoiffés et désespérés qui s’agglutinent autour de moi. Yo, dessiner à l’encre indélébile, des fausses moustaches et lunettes d’Harry Potter sur la tronche d’un client KO coma et ivre mort sur la surface gommante et jonchée de corps morts du zinc… cela relève du grand art ! Tellement fier, le gars, qu’il cherche de ses mirettes floutées et affectées la silhouette et la petite tête brune de son effroyable belle sœur… que j’entrevois se faxer au travers de la porte double battant des chiottes, l’air aussi livide qu’un lavabo et comme qui dirait pas trop dans son assiette. Empreint d’une abnégation que seule la marijuana peut m’offrir, sourcils tricotés bien serrés, au grand dam des clients pas contents, je quitte le navire et viens rejoindre la jolie brune. Agenouillée au salut du bidet, c’est non seulement tripes et boyaux qu’elle recrache, mais bien l’intégralité de ses organes internes ! Si, siii, je le jure, j’ai vu un bout de rate ou de foie… ou un truc du même gabarit !
- Jesus ! Comment tu peux te la jouer fille de l'exorciste alors que tu n’as pas une gramme d’alcool dans le bid ?!
Je le sais, parce que c’est moi qui siphonnais les consos que les clients lui offraient, ce soir… et la semaine dernière aussi, d’ailleurs. Sensible à sa cause, complètement pété et éméché, je titube jusqu’à elle pour venir lui flatter le dos et lui tenir la chevelure au creux de mon poing.
- C’est ça ! Mitrailles moi ce maléfique bidet, c’est bien fait pour sa gueule !
Dans le temps où Nell était enceinte d’Hailey, je lui bazardais des conneries du genre, pendant qu’elle renvoyait son p’tit dej dans les aqueducs de la ville, histoire de détendre l’atmosphère et lui changer les idées. J’sais pas si pour une histoire d’intoxication alimentaire, ç’a aura le même effet… Et je me demande si le gars aux fausses moustaches et lunettes c’est réveillé depuis le temps que nous sommes coincés ici ? Une question existentielle qui vaut se pesant de réflexion alors que ma paluche de gros panda empoté quitte le dos de la malade, pour venir chercher du papier brun que j’imbibe d’eau et viens délicatement lui déposer sur la nuque.
- C’est le crabe ? Le fromage dans les nachos ?
Ils avaient une drôle de gueule, ceux là, ce soir...
- Neeeoooonnnn ! T'es pas. Siiii ? Neeonn ! C'est une brioche au four ?
Je crois que la marijuana fait ses effets, parce que j'ai la dallleeeee et que tout ce que je dis semble bon dans la gueule !
Dernière édition par Derek Morrow le Mar 20 Oct 2020 - 11:00, édité 1 fois
Il y a des choses que je n’aurais jamais pensé vivre et ce que je vis en ce moment est l’une des choses que jamais je n’aurais pu imaginer vivre. Mon âge et ma vie ont fait qu’un jour porter la vie était classé dans une catégorie que je ne pouvais atteindre alors quand la bandelette à confirmer ce que j’ai redouté sur le moment à cause de la réaction de l’homme qui a contribué à ce que cela soit possible, j’ai directement compris qu’elle serait la suite de ma destinée. Devenir mère m’a un jour traversé l’esprit, mais le sujet ne sait jamais réellement posé avec Hunter puisque nous étions bien trop occupés à consommer notre amour sans modération et puis… Il a fait ce qu’il n’aurait jamais dû faire et porter l’enfant d’un autre homme ne m’a jamais traversé l’esprit puisqu’au fond de moi, j’ai toujours su, j’ai toujours ressenti qu’il était et qu’il sera le seul pour qui mon cœur bat une divine mélodie. J’ignore pourquoi je suis autant attachée à lui, je ne sais guère pourquoi c’est lui que j’ai choisi, mais je suppose qu’il y a des choses qu’on ne comprendra jamais et qui restera à jamais inexplicable et c’est exactement ce qui m’arrive quand il s’agit de Hunter. C’est exactement ce qu’il m’arrive depuis l’instant où j’ai croisé son regard, il m’a envoûté et depuis, je lui appartiens sans limites, sans faiblesse, sans hésitation. Cela peut paraître dingue, incompréhensible, probablement fou, mais il est pour moi le sable dans le désert, l’eau dans l’océan, je l’aime comme il est pour tout ce qu’il a été et tout ce qu’il sera, c’est plus fort que moi. Pourtant, notre couple aurait pu prendre définitivement à l’annonce de cette grossesse non désirée, non calculer, nous aurions pu disparaître dans un souffle pour en garder une touche de souvenir, mais son choix, sa décision, ses propos nous ont finalement renforcé pourtant, personne n’est encore au courant de ce qui nous arrive et du retour du duo que nous sommes pourquoi ? Je n’en ai absolument aucune idée et je ne me suis pas encore posé la question, je suis bien trop occupé à cracher mes boyaux à chaque odeur distincte qui chatouille mes narines.
Le principe d’une grossesse est un processus dont j’ai parfaitement entendu parler d’autant plus que j’ai vu Nell vivre cette étape, mais il va falloir qu’on m’explique pourquoi ont nommé les nausées matinales alors, qu’elles ne le soient clairement pas. Voilà, maintenant quelques jours qui doivent probablement se compter en semaine que je recrache la totalité de mes tripes dès qu’une odeur a le malheur d’être désagréable à mon sens. J’ai eu quelques jours de repos puisque Hunter a pris mes services et ce soir est un retour au boulot d’une certaine manière puisque j’ai fait quelques jours la semaine dernière, mais je ne suis pas resté aussi longtemps que ce soir.. Il ne me faut pas longtemps pour quitter la salle comme une voleuse la main sur les lippes dit grand pas puissant me guide au bidet présent dans les toilettes et les battants de la porte se chevauche encore que mes boyaux saluent le fond du bidet. La soirée n’avait déjà pas été simple puisqu’être au bar avec Derek n’est pas quelque chose qui m’enchante, mais maintenant que je suis à quatre pattes la tête au-dessus de ce machin immonde la soirée me semble être une catastrophe et je doute qu’elle peut-être pire… À peine ai-je pensé cela que la porte battante claque pour laisser la silhouette de mon demi-frère (beau-frère) prendre possession de la pièce. Finalement, cette soirée pourrait être pire. J’attrape le rouleau de papier toilette avec difficulté et je tourne autour de ma main le papier pour en prendre une bonne couche, j’essuie le contour de mes lèvres avant de cracher un restant et je tourne la tête vers Derek qui me fait part de son humour bien spécial.
- Par pitié, Derek, pas main…
Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase que ma face se retrouve dans le bidet pour laisser champ libre à mes tripes, vide de toute nourriture, c’est le bruit de la bille qui se fait entendre. Les yeux brillants sous la douleur fortement désagréable, je reste la tête au-dessus du bidet. Les mains sur les bords de cette horreur, je sens une main chaude flatter mon dos, je fronce les sourcils, mais je n’ai guère le temps de comprendre ce qui se passe qu’une fois de plus le gnome qui pousse en moi pousse sur mes tripes. Ma chevelure brune se soulève et la voix de Derek se fait doucement entendre. Je ne quitte pas ma position même quand sa main quitte mon dos et que je sens quelques secondes plus tard une fraîcheur humide sur ma nuque, le corps tremblant sous le rejet simultané et répétitif des mes entrailles je redresse un peu la tête en l’entendant me demander, si ce sont les nachos ou le crabe. J’avale difficilement ma salive et je prends un nouveau morceau de papier toilette en clignant doucement des yeux laissant une perle salée s’échapper quand Derek malgré son état pointe ce qui se passe.
- CHUUUUTTT…
Dis-je en bougeant les mains pour qu’il la mette en veilleuse, je ne veux pas alarmer le quartier d’autant plus que la plupart des clients sont des habituées.
- Tu as déduit ça tout seul, tu m’épates Derek.
Un rictus prend place sur mes lippes et je jette le papier toilette dans le bidet pour prendre ensuite le papier brun humide sur ma nuque et j’essuie mon front doucement pour y retirer les perles de sueur qui le recouvre.
- Tu ne dois rien dire ! Promets-le-moi !
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Derek Morrow
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Sujet: Re: counting stars. (MAJANDRA) Mar 20 Oct 2020 - 10:58
Je crois que le terme approprié que je cherche en les affres atrophiés et affectés de mon esprit est ; OH. MY. GOD ! C’est belle et bien une histoire de brioche au four ! Pas d’intoxication alimentaire ou de grippes intestinales. Le fromage, le crabe, ils n’ont rien à foutre dans l’équation alors j’aurais pas à engueuler le cuistot comme du poisson pourri. Un petit être pousse là, ici et maintenant dans sa bedaine ! Oh mon Dieu ! Halluciné, enluminé comme un joyeux sapin de noël, je lui éblouis la rétine de mon sourire à mille watts, m’apprêtant à rebondir sur mes guiboles secouées et trépidantes pour m’extirper des chiottes et répandre la bonne nouvelle dans tout le bahut. J’suis pas le seul fan du couple Majunter, une bonne partie des habitués mourraient d’impatience de les voir remettre le couvert et enfin se réconcilier. Un bébé, c’est peut-être un peu extrême comme méthode, mais reste que cette année n’est pas complètement pourrie et va pouvoir tirer sa révérence sur une note positive et prometteuse ! Oui, j’assume que l’enfant est de mon frère et de personne d’autre. Pourquoi ? Parce que je connais ma demi-sœur. Parce que si vous voyez les étoiles et la galaxie qui instinctivement de mille éclats brillent dans ces prunelles caféinées, lorsqu’elle regarde Hunter, vous comprendrez que trouver son âme-sœur est probablement la plus belle rencontre de toute une vie ! Oh, que si, ma demi-sœur, je la connais ! Elle est tombée amoureuse de mon frère, comme l’on sombre dans un doux et profond sommeil. Corps et âme, elle s’est offerte à lui. Sans aucune concession, elle lui a ouvert son cœur et depuis ce temps il le hante. Ils n’étaient pas juste ensemble… ils vivaient et existaient ensemble. Et la sensation de vertige est survenue et les a de quelque peu secoués. Après son accident ; Hunter a merdé. Royalement merdé. Maja et lui ont traversés des moments difficiles. Bien que justifiée, la colère de la jolie burne s’alimentait que par la passion et l'amour qui de l’intérieur la consumait, mais que mon frère a dilapidé en ses propres ivresses. Malgré les blessures, les brûlures, les fêlures, les profondes cicatrices, elle l’aime et elle ne peut rien n’y faire. C’est comme ça. C’est pas un interrupteur que vous pouvez ouvrir ou fermer lorsque bon vous semble. Trouver son âme-sœur, c’est une histoire d’amour qui se veut aussi merveilleuse qu’incroyablement dévastatrice. Aimer, c’est offrir le pouvoir à l’Autre de nous détruire. Aimer, c’est savoir lui dire adieu et le laisser partir. Majandra, de corps et d’âme, sans aucune concession, elle l’a accepté. Si une petite crevette doit grandir et s’épanouir dans sa bedaine, inéluctablement ; cette petite crevette, elle appartient à Hunter !
Well. Take a look at me now. All fluffed up and nearly thrilled. There's some serious shit going on there !
- D’accord. D’accord. Promis. Je ne dirai rien. Ces lippes seront à jamais scellées, dis-je, me signant de la croix pour lui intimer combien je suis sérieux alors que mes écarlates mirettes la lorgnent comme s’il s’agissait la tour Eiffel. Parce que oui, pour moi, une femme qui porte la vie en elle ; c’est la plus grande merveille du monde !
- Hunter le sait ? Tu veux sortir prendre l’air, un peu ? Qu’est-ce que tu fais ici, Maja ? Tu devrais te reposer à la maison. Ça sent le vieux clodo, le renfermé et la bière bas de gamme ici ! C’pas malin pour les nausées. Tu veux manger un truc ? Nell, l’estomac vide, c’est ce qui généralement provoquait les hauts le coeur. Tu veux des craquelins ou un petit bol de soupe ? Une infusion d’un petit quelque chose ?
Hin, quoi ? Moi, je m’enflamme et la harcèle de question ? Même pas faux. Elle est enceinte, for God's sake ! Il faut la traiter aux petits oignions et prendre graaannnddd soin d’elle.
- Un massage de pieds alors !? Déduis-je alors que je m’installe en tailleur devant elle, bras puissants accoudés sur le flanc des genoux, grosses paluches de panda se hâtant à lui attraper les chevilles pour tenter de la déchausser et lui masser les petons.
Avoir un jour un bébé est pour moi un rêve que j’avais laissé dans le placard puisque ma vie avec Hunter ne nous a jamais conduits à ce genre de chose, mais maintenant que je sais qu’un petit être pousse doucement en moi j’avoue ne penser pratiquement qu”à cela d’autant plus que personne n’est au courant et que j’ai un tas de questions qui me perturbe. Avec Hunter, nous avons décidé d’attendre un peu avant d’en parler histoire que les choses se fassent en douceur tout comme notre retour ensemble, mais de toute évidence le petit pois qui pousse en moi décide de me rendre la vie dure puisque je me retrouve une fois de plus la tête dans le cabinet. L’ idée de rester chez moi en prétextant être malade m’a évidemment effleuré l’esprit, mais cela me semblait être excessif surtout que j’ai déjà trop souvent ces derniers temps signalé être malade et que ce genre de chose ne me ressemble pas. Je pensais que le petit pois allait me laisser un peu de répit le temps d’un service, le temps d’être celle que je suis en tant normal, mais de toute évidence petit poids m’annonce déjà la nuance de couleur qu’il va me faire vivre pendant ses mois à venir, mais également le reste de ma vie. Il y a peu de temps encore je me disais qu’il n’y a rien de pire que les nausées, mais j’ai finalement pensé à l'accouchement, chose à laquelle je n’aurais peut-être pas dû penser puisque maintenant cette idée me terrifie plus que désiré. Autant dire que rien n’est soft dans ma tête alors quand Derek à passer la porte des toilettes pour me voir dans un état pareil pour ensuite me sortir tout une histoire pour finalement mettre le point sur ce qui m’arrive n’a clairement pas arrangé mon esprit tourmenté. Ma relation avec Derek n’a jamais été très tendre, je suis donc plus que surprise qu’il me tienne les cheveux quand mes tripes décident de se tordre une nouvelle fois… Je suis ensuite mes lippes et je lui demande de ne rien dire et il me certifie qu’il ne dira rien. Je ne sais pas réellement si je peux lui faire confiance ou pas, mais je n’ai guère le choix. Je le fixe attentivement sans rien dire de plus alors, qu’il enchaîne un tas de questions qui me font lever les pupilles vers le ciel.
- Doucement, oh… doucement inspecteur Derek.
Je souris malgré tout puisque je le trouve marrant et bien curieux soudainement alors qu’il ne m’a jamais donné le sentiment de s'intéresser à moi.
- Je n’ai besoin de rien Derek, je crois que si je mange quelque chose je vais rester la nuit sur les toilettes… Je ne suis pas resté à la maison parce que j’ai déjà loupé trop de service ces derniers temps et que j’ai besoin de faire autre chose que de penser à tout ce que ce bébé va me faire vivre dans les mois à venir.
Je jette le papier dans le cabinet et j’ajoute doucement.
- Qui te dit que le bébé est de Hunter ?
Bon OK… je n’ai d’yeux que pour lui depuis que je suis gamine, mais après tout personne ne sait que nous avons remis le couvert lui et moi alors comment peut-il directement penser que le bébé est de Hunter ? Suis-je aussi prévisible ? Je ne lui réponds pas volontaire concernant Hunter simplement parce que je suis curieuse de savoir pourquoi il pense directement que c’est lui le père de mon bébé. Je le fixe quand il me propose un massage des pieds et je lève un sourcil le regardant prendre position et commencer son petit travail.
- Qui êtes-vous et où est le vrai Derek ?
Je suis incapable de dire non à un massage des pieds, mais je me demande toute foi pourquoi il est subitement si gentil avec moi, lui qui en tant normal ne peut pas me sentir.
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Sujet: Re: counting stars. (MAJANDRA) Dim 3 Jan 2021 - 18:35
Elle me charrie ! Elle me mène en bateau. Elle essaie de brouiller les pistes. Elle veut me duper, parce qu’elle veut que ça reste secret. Maja me sous-estime. Elle passe d’ailleurs à un cheveu de m’avoir, mais je garde la tête froide et reste campé sur ma déduction ; Hunter est le père de cette petite et précieuse vie qui s’épanouie dans sa bedaine. On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace ! Bluffé, narquois, je lui souris et opine du chef. C’est de bonne guerre. Il est vrai qu’après des années et des années de chamailleries, ça va prendre plus qu’un massage de peton pour gagner sa confiance.
Mon regard flouté ne devient que de fines mirettes inquisitrices, à l’affut de la moindre moire d’expression pouvant danser sur la finesse de ses traits et ainsi transcender de lumière sa jolie figure de poupée de porcelaine.
- Tu viens tout juste de l’affirmer, Maja. T’as toujours le regard perdu dans le flou, lorsqu’on parle du craquant Hunter et c’est encore pire lorsqu’on énonce une vérité le concernant. C’est un long voyage sur la lune qui à tous les coups s’offre à toi.
C’est l’alcool et la drogue qui me rendent incroyablement perspicace. C’est pour cette raison que je ne devrais jamais arrêter de consommer, then !
- Et t’oublie que lui et moi vivons sous le même toit. Les murs ont comme qui dirait parfois des oreilles !
Compatissant malgré tout, je la contemple un instant, paluches moulées contre son pied que je malaxe et masse légèrement, lui faisant comprendre que je suis là pour la détendre et parler et surtout pas la laisser moisir dans ses mornes pensées ce soir.
- Démasqué. Le vrai Derek croupit à l’heure qu’il est à la cave, ligoté et bâillonné à un radiateur. Je suis un imposteur qui aura emprunté son enveloppe charnelle afin de débusquer le mystère qui vous entoure, mademoiselle Davenport-Morrow. Profites de l’instant et relaxes toi un peu. T’es tendue de ouf ! J’ai l’impression de palper une poche de riz, tant tu as des petites bulles de tensions qui roulent sous tes chairs !
Je lui souris candidement, mes pouces toujours accaparés au laborieux labeur et s’enfonçant avec douceur sur les bulbes de ses doigts de pied.
- Le besoin de faire autre chose que de penser à ce que te fera vivre ce bébé ? Toi, courageuse et vaillante Maja… t’as peur de mettre un monde un petit poupon de merveille ?! Vraiment ?! Je ne te savais pas aussi fleur bleue, ma chère demi-sœur !
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Invité
Sujet: Re: counting stars. (MAJANDRA) Mer 13 Jan 2021 - 10:15
Je ne comprends pas ce qu’il fait là avec moi et encore moins pourquoi il tient subitement à masser mes pieds ! Tout cela ne ressemble pas du tout au Derek que je connais et je ne perds pas une seconde pour lui dire sous une forme plus douce. D’aussi loin que je me souvienne Derek et moi n’avons jamais eu le feeling que ce soit familial ou amical, il est bien différent de Hunter bien que souvent son humour est égal à celui qui fait chavirer mon coeur. Naturellement, il met le doigt sur la situation et il parvient à comprendre que Hunter est le père de l’enfant qui grandit en moi. Je soupire doucement et j’ajoute.
- Tu sais, j’ai essayé de l’oublier… Mais Hunter, c’est Hunter.
Il a toujours fait partie de moi dès l’instant où j’ai posé mon regard sur lui, c’est ainsi et bien que cet amour que je ressens pour lui a tendance à me détruire, il est mon âme sœur, il est celui pour qui mon palpitant s’affole. Cela dit Derek me fait réaliser qu’il est bien plus attentif à moi que ce que je pouvais le penser puisqu’il remarque dans mon regard des choses dont je n’avais pas conscience. Quand il me signale que les murs ont parfois des oreilles, j’écarquille les yeux.
- Quoi ? Impossible ! Hunter était seul ce soir-là !
Je le sais Hunte me l’avait dit et au vu de l’endroit où nous avions usé de nos corps mutuellement, il était évident que nous étions seuls, mais bon Derek n’était pas un idiot ! Le regard sur lui, je ris à sa remarque sur le fait est que je l’ai démasqué et que le vrai Derek est ligoté à la cave.
- Tu sais que je pourrais te croire, tu n'es pas du genre doux avec moi en temps normal… Est-ce les pouvoirs d’une femme enceinte ?
Mon rire roule un peu plus quand il me signale que je ressemble à une poche de riz.
- Tu sais, je ne suis pas réellement le genre de personne qui arrive à se détendre ! Je suis toujours tendu.
Il faut dire qu’il m’arrive toujours autre chose surtout depuis quelque temps maintenant pour ne pas dire année… Je me décale un peu et je ferme l'abattant de toilettes avant de poser ma tête contre le mur carrelé le regard sur mon beau-frère et je grimace un peu.
- Je ne suis pas fleur bleue ! J’ai surtout peur que ton frère pète un nouveau fusible et qu’il me laisse en plan face à la situation.
Tout le monde le sait pour Hunter avoir un enfant ce n’était pas quelque chose d’envisageable et notre relation a été mise à l'épreuve dans le passé d’ailleurs aujourd’hui encore elle est mise à l'épreuve puisque je ne sais pas réellement ce que nous sommes et que j’ai toujours l’impression que je vais mettre le pied sur une mine…
- Tu sais comment il est… Quand tout devient compliqué, il est du genre à faire l’enfant et je sais déjà que je ne serais plus capable de supporter.
Je déglutis doucement le regard sur mon beau-frère, les lippes entre elles j’ajoute doucement.
- Tu as eu peur quand Nell est tombée enceinte ? Je veux dire tu as paniqué ?
Ma question est certainement absurde puisque Derek se comporte comme un homme depuis toujours, il est loin d’être comme Hunter.
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Derek Morrow
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Sujet: Re: counting stars. (MAJANDRA) Dim 17 Jan 2021 - 10:33
Ah ! Le beau, irrésistible et charmant Hunter. Nous en avons long à dire et longtemps à penser. Un sujet de conversation qui ne risque pas de s’épuiser de sitôt et qui peut nous maintenir éveillés jusqu’au petit matin. N’est-il pas le seul et unique point commun que je puisse partager avec elle, d’ailleurs ? Il n’est pas étonnant qu’on finisse par parler de lui. Ce qui surprend, toutefois, c’est de se rendre compte que je ne connais que trop peu celle qui durant toute mon enfance gravitait autour de mon cercle social à l’image de ces satellites hors de leurs orbites. Je n’ai jamais pris le temps de la côtoyer ou voire même lui parler vraiment. Nos échanges se terminant souvent par des regards haineux et une silencieuse promesse de ne jamais remettre le couvert. Demi-sœur. Meilleure amie de mon ex. Belle-sœur. Collègue de travail. Peu importe la sphère, Majandra est là… si près et pour tant si loin. Et tout ce que je connais d’elle ? C’est qu’elle est folle amoureuse de mon frère jumeau et copropriétaire du business familial. Ça craint. Beaucoup. Elle doit forcément avoir des hobbies et d’autres traits de caractère. Je l’espère pour elle, parce que sinon c’est d’une tristesse à faire pleurer n’importe quelle Madeleine !
Pensif, d’une rarissime bonne oreille, j’écoute et entends ce qu’elle me confie, opinant du chef quand je me dois de le faire, lui souriant lorsque l’occasion se présente et fermant la gueule lorsque le silence se veut d’or. Hunter. C’est Hunter. Inoubliable. Indélébile. Un prénom qui au fer rouge se tatoue sur les cœurs. Aimer, c’est comme ça. Insensé et inexplicable. C’est d’ailleurs un phénomène bien fou que le commun des mortels à toujours succombe. Tomber amoureux, partager sa vie avec quelqu’un, donner son cœur, en sachant que cet abandon peut potentiellement nous détruire… c’est beau et fou à la fois. Mais que serait la vie sans Amour ? Nous, humains, serions forts bien banaux et insignifiants…
- Comment oublier ce que les conjonctures de la vie se sont simplement contentées de nous arracher ? Votre histoire est restée jusque-là inachevée. Vous étiez votre Passé, Présent et Futur. Difficile de voir autre chose, lorsque ce gros arbre obèse cache derrière-lui le reste de la forêt. Je comprends. Vous vous devez cette deuxième chance. Et franchement l’un sans l’autre ; vous êtes minables et misérables. Ça ne le fait pas.
Mon sourire devient rapidement un éclat de rire allant sans aucune vergogne rebondir contre les murs frais de notre petite planque, ma petite révélation y retrouvant l’effet escompté dans la surprise et confusion de ma belle-sœur.
- Vous étiez seuls… du moins jusqu’à ce que je rentre à la maison plus tôt que prévu…. Et que mes pauvres chastes oreilles aient échos de vos cris et ébats… depuis le hall d’entrée… et que cela me convainc d’aller passer la nuit chez June. À ce sujet, pour nous éviter de se traumatiser mutuellement, on devrait penser à un code secret qui annoncerait que la piaule est occupée. Si tu vois ce que je veux dire. Tu sais, comme ces colocataires de chambre, à l’université, qui laissent traîner un truc sur la poignée… comme un genre de do not disturb sign ?
C’est à mon tour de prendre mes aises et de me placer plus confortablement parterre, décroisant les guiboles pour permettre à l’hémoglobine de circuler un peu vers mes membres inférieurs et m’adossant au mur pour m’éviter un éventuel tour de rein. Toujours bien apprêté à mon rôle de masseur amateur, je libère son pied, m’empare du second et réitère les palpations de mes pouces sur sa plante de peton. Sa franchise au sujet de notre lien de parenté et voire même notre conflictuelle relation aura pour le mérite d’être reçu avec l’effet d’une savate sur le coin de ma sale gueule. Embarrassé, je soupire profondément, encaissant le coup :
- Il est vrai que tu n’as jamais fait partie de mes bonnes grâces. Et j’en suis d’ailleurs désolé, Majandra. Ce truc antipode, entre nous, il aura été véhiculé que par moi et moi seul. Avec le recule, je le vois bien. À l’époque, ce n’est pas toi que je méprisais et détestais. Mais plutôt le rôle, la figure et l’importance que prenait le nom Davenport au sein de la famille Morrow. Ton père avec ma mère. Toi avec moi frère. Pour moi l’Outsider, il faut croire que la pilule aura pris plus de temps à se faire avaler…
C’est peut-être effectivement les charmes et pouvoirs de femme enceinte qui m’auront finalement convaincues de baisser ma garde et d’apprendre à la connaître. Véritablement. Après toutes ces années. Peut-être que les prochains repas en famille, à l’action de grâce ou noël, se dérouleront sans anicroches et scandales ? Ce serait une première !
- Le calme avant la tempête. Après tout ce que vous avez vécu et traversé, je comprends que cela t’effraie et que tu le redoutes. J’aime à penser que les gens peuvent changer et devenir meilleurs. Hunter t’a aimé comme enfant. Maintenant… je pense… qu’il apprendra à t’aimer comme un homme. La petite crevette grandissant dans ton bid’ aidant.
J’ignore de quoi sera fait demain, ma chouette, mais je pense que pour eux quelque chose de bien les attend. Ils sont à la croisée des chemins. Au centre de leur « X ». Un machin et bidule métaphorique comme ça.
- Peur !? Oh, God, non. Pas le moins du monde. J’étais aussi exalté qu’une puce. À la limite de l’hystérie. À peine que Nell venait de me montrer le test de grossesse, que déjà je planifiais de vider le bureau pour la rénover en chambre pour bébé. D’ailleurs, un tuyau pour toi ; les meubles IKA sont de véritables casse-tête à monter et les articles viennent séparément.
Rire et sourire complice. La fibre paternelle, malgré que j’ai une vision du monde plutôt sévère et dure ; elle aura été épargnée. C’est plutôt pas mal.
- Tu as un bon médecin qui te suit ? Sinon, je pourrais te référer à celui que nous avions. Cela pourrait te rassurer toi… et Hunter.
Mon frangin est peut-être immature, irresponsable, éternel grand gamin, mais j’ose penser qu’avec les bonnes références et outils… il pourrait risquer de tous nous surprendre.
- Et tu devrais l’annoncer à Nell. Si je peux me permettre ce conseil. Elle pourrait t’être d’un grand support et bonne aide, Maja…