REVEALDOWN NOVEMBRE 2017.

La soirée d’Halloween qu’avait organisé le Devil’s Tail fut un grand succès pour ma famille et je me voyais conquis par les retombés économiques que cela avait entrainé. Je savais que les affaires ne fonctionnaient pas toujours bien, surtout en temps de crise, mais Revealdown restait une ville touristique. Disons qu’on ne se voyait pas plongé dans les drames contrairement à d’autres grandes citadines américaines et c’est surement ce qui faisait que j’appréciais cette ville. Revealdown, c’était l’endroit où j’avais grandis et je ne me voyais pas la quitter. Après tout, j’avais un peu tout ce que je voulais. Ma mère dirigeait le bar avec son mari qui s’avérait également être le père de ma fiancée Majandra. Je n’aurais pas pu m’imaginer meilleure vie qu’aux côtés de la belle brunette dont j’étais totalement fou amoureux depuis que nous étions en couche culotte. Tout allait bien… j’étais bien loin de me douter de tout ce qui allait découler prochainement.

Dernièrement, j’avais appris le meurtre de l’un de mes voisins. Un homme que je connaissais depuis toujours qui s’avérait être le père d’une bonne amie à moi. Cameron m’avait toujours fait rire, bien que plus jeune, nous nous étions toujours bien entendu et je ne pourrais dire le nombre de fois où elle était venue souper à la maison lorsque ça n’allait pas avec son père et je savais que chez les Morrow – comme les Davenport, il y aurait toujours une place pour elle. Tout comme mon frère Derek, Cam ne vivait plus Revealdown et ça, c’était un vide autant pour moi, que pour Majandra. J’avais depuis quelques années fait l’acquisition de la maison familiale dans un quartier bien tranquille au pied d’une montagne. La maison possédait une vue magnifique sur la mer, ainsi que sur la plage principale de la ville. On y voyait les grands hôtels au loin et quelques manoirs de riche. Notre maison était simpliste, mais je n’avais pas pu faire autrement que de l’acquérir lorsque ma mère avait décidé de vendre pour se faire construire.

Je revenais ainsi d’une petite marche sur la plage, j’avais fait un arrêt au stand à limonade pour faire le plein de boisson et ainsi profiter de cette chaleur de Floride qui me rendait si bien. C’est alors qu’en passant devant la maison déserte de mon défunt voisin que je constate la présence d’un véhicule. Je m’arrête intrigué et avance jusqu’au perron. La porte était ouverte je toque deux coups. « Il y a quelqu’un ? » Après tout, je vivais cette maison depuis ma naissance et je connaissais pas mal tout le monde en ville, particulièrement le voisinage ?

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Revenir dans ma ville natale n’a jamais été réellement dans mes plans après que j’ai pu échapper à cet endroit maudit et surtout à l’emprise néfaste de mon père. Je voulais être libre de lui ce qui veut dire que je me devais de rester le plus loin possible de la ville. Je ne vais pas mentir en vous disant que ce fut difficile. Ce ne le fut pas franchement, la plus part du temps tout du moins. Il y avait des moments où j’avais envie de revenir pas pour lui ou qui que ce soit d’autre, mais bien juste pour venir dire bonjour à la tombe de ma mère et lui faire savoir que j’allais bien malgré tout. Je n’ai peut-être pas eu la chance de connaître la femme qui se trouve sous terre, mais mes grands-parents on fait en sorte que j’ai le plus d’information sur elle. Elle n’était pas leur fille, mais ils l’ont toujours beaucoup aimé. De savoir que je lui ressemble une fois adulte, autant physiquement que niveau caractère, me fait me sentir plus proche d’elle que je ne l’ai jamais été de toute ma vie. Je ne l’ai pas connu, mais elle me manque terriblement. Il y a tellement de conversation que je n’ai jamais eu la chance d’avoir avec elle. Je me sens tout de même chanceuse d’avoir eu ma grand-mère avec qui les avoir. D’une certaine manière, ils sont plus mes parents que réellement mes grands-parents. Ils ont pris le rôle sans se plaindre, au contraire, ils ont semblés tellement heureux dès le premier jour de m’avoir dans leur vie. Ils ont fini par m’offrir le plus grand des cadeaux, une famille aimante.

Quand j’avais décroché en voyant un numéro avec l’indicatif de ma ville de naissance, je m’attendais à me faire hurler dessus par mon vieux père pour avoir disparu ou je ne sais pas quoi dans le genre. Mais non. Ce fut une femme très poli qui m’annonçait le décès malheureux de l’homme qui m’avait terrorisé la plus part de ma vie. Les surprises s’enchaînèrent par la suite quand j’appris qu’il m’avait tout légué. Pire encore, il semble que mon cher papa savait parfaitement où me trouver toute ses années, mais qu’il avait fait le choix de me laisser vivre ma propre vie. Comment c’est gentil de la part de se connard. Ça m’a mis en colère de savoir qu’il pensait me faire une fleur en agissant ainsi comme s’il pouvait encore prétendre avoir une quelconque emprise sur moi ou mes choix maintenant que j’ai atteint l’âge adulte. J’avais voulu me débarrasser de tout à distance, mais je devais venir en ville pour signer des papiers. Même une fois mort, mon père trouvait le moyen de prendre le contrôle sur moi et ça me mettait dans une colère. Malgré tout mon ressentiment et le peu de joie d’être en ville que je ressentais, me revoilà coincé ici pour quelques jours voir semaine le temps de tout vendre. Revenir dans la maison où j’ai grandi me donner froid dans le dos. Quand je me suis garé devant la maison, j’ai dû prendre un moment avant de sortir de ma voiture. Faire face à mon passé me rendait plus que nerveuse.

J’ai regardé un long moment les clés dans ma main une fois que je me suis retrouvé devant la porte de la maison. Après m’avoir calmé, j’ai fini par déverrouiller pour entrer en retenant sans le savoir mon souffle alors que je passais la porte. Je laisse la porte ouverte derrière moi alors que je marche dans le couloir. Je reconnais sans problème l’endroit. Les murs sont toujours de les mêmes couleurs, l’odeur légère de cigare flotte toujours dans l’air du salon alors que je passe au côté du vieux fauteuil de mon père. Il a toujours prétendu que fumer un cigare le relaxais. J’ai toujours trouvé que ça lui donnait l’air parfait pour refléter à quel point il pouvait être aussi cruel qu’un de ses parrains de la mafia de vieux film qu’il aimait tellement regarder le vendredi soir. Je n’aime pas me retrouver aussi. Tous ses souvenirs qui se mêlent dans ma tête me rendent presque malade. Le pire c’est que je vois des photos de moi toujours accrocher sur les murs comme si je n’avais jamais couper les ponts avec lui. J’entre finalement dans l’endroit qui lui servait de bureau à la maison. Je fais le tour du bureau pour aller voir ce qui se trouve sur celui-ci et m’arrête net en voyant le cadre qui s’y trouve. C’est une photo très ressente de moi. Elle date sans doute de un an tout au plus. En regardant autour, je réaliser qu’elle n’est pas la seule qu’il semble avoir. Je me laisse finalement tomber dans son fauteuil en me prenant la tête entre les mains. Il semble que mon père est accepté de me laisser vivre loin de la maison tout ce temps. Je ne sais vraiment pas comment je dois me sentir face à ce que je viens de découvrir après avoir mis juste quelques minutes de retour dans cette maison. Je suis toujours en train de me remettre quand j’entends quelqu’un frapper à la porte ce qui me rappelle que je l’avais laissé ouverte au cas où je décidais de vouloir fuir rapidement ou je ne sais quoi. Peut-être une toute partie de moi pensait réellement que mon père m’attendait toujours bien vivant à l’intérieur. « Il y a quelqu’un ? » J’enlève les quelques larmes qui avaient commencé couler sur mon visage alors que je me lève pour aller vers la voix. Il y a un homme sur le pas de la porte qui attend quand je sors dans le couloir. Je crois les bras tout en restant à la porte du bureau. «Bonsoir. J’ai oublié de fermer la porte en entrant. » Ma voix est calme et posé même si à l’intérieur de moi un ouragan se déchaine. Le visage de l’inconnu m’est vaguement familier, mais sans plus. J’ai quitté la ville depuis si longtemps maintenant qu’il est difficile savoir s’il est arrivé entre temps ou c’est un natif. « Je suis désolé si je vous ai dérangé. Je suis juste venu faire le tour de la maison de mon père. Vous êtes son voisin? »

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Bien que je me souvienne avoir rigolé avec la jeune enfant qui vivait en ces lieux à cette époque, aujourd’hui, j’étais bien loin de cette époque. Le propriétaire des lieux n’avait cependant jamais changé et bien que je ne l’apprécie guère, je le connaissais quand même très bien. En plus d’être mon voisin depuis ma naissance, il était un habitué du Devil’s Tail – du coup, c’était obligé que je le côtoyais régulièrement. Je m’aventurais dans l’entrée de la maison lorsqu’une jeune femme dans la trentaine – voir fin vingtaine – vint à ma rencontre. Je lui offre un petit sourire. J’étais quand même en sueur, mais assez curieux de voir de la vie à l’intérieur de la maison suite au décès de son propriétaire. Elle s’adresse à moi et je lui fis un signe poli de la tête. « Ah, mais c’est plutôt moi qui joue l’intrus, alors.. » Je lève les épaules comme pour démontrer que c’était plutôt de mon sens à m’excuser. Elle semblait plutôt tourmentée, mais ce petit minois me rappelait quelqu’un. Lorsqu’il dit être lenfant du défunt propriétaire, mes yeux changèrent et ma bouche s’ouvrit de surprise. « Votre père ? Sérieux ? Shit... ! Ça veut dire que tu es Cameron non ? Putain, je suis Hunter Morrow, le voisin du fond ! » Dis-je avec enthousiasme, pointant au loin ma maison que je résidais depuis ma tendre enfance. Enfin, depuis ma naissance. Je contemplais celui qu’il était rendu et je voyais très bien la ressemblance. C’était assez surprenant après tout ce temps de la revoir en ville. Je n’avais eu aucune nouvelle de lui après son déménagement. Je me doutais que sa relation avec son paternel n’avait jamais été bonne et ça ne l’avait surement jamais donné envie de revenir. Voir, lorsqu’il était complètement ivre, son père parlait souvent de lui. Son nom était ainsi resté dans mon esprit, même si je ne prenais jamais une grande écoute lorsque j’écoutais les alcooliques qui trainaient régulièrement au Devil’s tail. Je souriais à celui qui faisait partie de mon jeune passé. «  Mais t’a pas un peu trop de poitrine pour être un mec ? » Ajoutais-je en rigolant.

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Une partie de moi veut tout simplement me retourner pour quitter cette maison de malheur. Je n’avais pas le désire d’y passé plus de temps que nécessaire. Le fait de me retrouver seule dans celle-ci avec soudainement un homme que je ne connaissais pas qui ce pointait me rendait encore plus nerveuse que je ne l’étais de base. Je ne savais pas qui s’était. Il n’avait pas l’air menaçant envers moi, mais j’ai appris rapidement qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. Elles sont bien souvent trompeuses. Mon père en était après tout la plus belle preuve. Mes yeux vont rapidement de gauche à droite dans la pièce afin de voir s’il n’y a pas quelque chose que je pourrais utiliser comme arme improvisée s’il décide de me sauter dessus. Je remarque rapidement le bâton de baseball qui traîne juste à côté de son horrible chaise dans le salon. J’étais rapide et mince, je me disais que j’avais un chance de me rendre jusqu’à l’arme en cas de besoin. « Ah, mais c’est plutôt moi qui joue l’intrus, alors. » Mon cœur bat toujours la chamade, mais quelque chose chez cet homme me dit que je le connais. Son visage m’est familier, mais je n’ai pas vraiment la mémoire et comme j’ai passé plus de temps à vouloir oublier cet endroit du coup… j’ai aussi voulu oublier les gens relier à mon passé en même temps. « Votre père ? Sérieux ? Shit... ! Ça veut dire que tu es Cameron non ? Putain, je suis Hunter Morrow, le voisin du fond ! »   J’ai cligné des yeux rapidement puis je me suis approché pour pouvoir mieux voir son visage. Maintenant je comprends pourquoi le visage me disait quelque chose. Je n’arrivais pas à y croire, même si je me disais que c’était logique que je le rencontre en premier étant donné que sa famille vivait à côté de la mienne quand nous étions gamins tous les deux. « C’est bien moi. J’avoue que je suis un peur surprise de te voir dans le coin. Ça fait un moment… Comment tu vas ? »

Je me suis senti un peu plus à l’aise maintenant que je connaissais l’homme en face de moi. Hunter avait toujours été gentil et on s’était bien entendu dans notre jeunesse malgré la différence d’âge entre nous. Je me suis donc approcher de lui les mains dans les poches de manteau de cuir. Je pouvais voir sur son visage qu’il semblait confus et je m’attendais bien entendu à des questions. Pour des gens comme Hunter, j’avais toujours été ce pauvre gamin et non pas une gamine. Je sens que je vais devoir expliquer très souvent cette histoire. «  Mais t’a pas un peu trop de poitrine pour être un mec ? »   Je souris à sa manière de souligner l’évidence de ma situation actuelle. Je secoue la tête alors que je marche vers le meuble dans lequel se trouvent les bouteilles d’alcools de mon père. Je suis surprise que celle-ci soit presque toutes neuves voir même poussiéreuses. J’ouvre la porte et prend un whiskey avec de verre avant de me tourner vers lui. « C’est une très longue histoire. Je peux te la raconter, mais je vais avoir besoin d’un verre pour ça. » Je m’assis sur le sofa en jetant un regard de dégoût au fauteuil de mon père, puis nous versent chacun un verre. « Mon père était un véritable connard. Il a menti à tout le monde. Je n’ai jamais été un mec. Surprise! » Mon rire est armer alors que je prends une longue gorger de mon verre.

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Cela faisait maintenant 40 années que je résidais à Reveldown et plus particulièrement, dans la même résidence. Des voisins, j’en avais passé et dans tous les genres. Juste à me souvenir de Gaston, l’étrange spécimen qui côtoyait nos barbecues depuis que j’étais gamin et qui s’était avéré une véritable bête sanguinaire. Je craignais le pire face à cette histoire, vu que moi et Derek l’avions tués (de l’auto-défense je vous jure) et enterré profondément dans les bois de RD. Je vivais avec beaucoup d’anxiété cette situation, moi qui vivais mal les émotions fortes. Chaque jour semblait un peu moins pénibles et plus particulièrement, depuis ce fameux week-end dans les bois où des « esprits » s’étaient emparés de la clientèle et avait éliminé la femme du propriétaire du Vintage Hôtel (entres autres).

Face au jeune (pardonnez-moi) – la jeune Cameron, je me revoyais gamin, à jouer dans la rue avec mon vélo, à arpenter la plage avec mon frère, Majandra et d’autres enfants du voisinage. Faut croire que j’eus une enfance plutôt agréable. Je n’avais jamais connu mon père biologique de mon côté, mais Logan avait été un beau-père de soutien. Nous ne nous entendons pas toujours bien, mais ça allait. On gérait le Devil’s Tail aujourd’hui et notre relation s’était un peu améliorer (hors le fait que j’aille trompé et détruit sa fille), mais on y revient. Mon père avait disparu, c’était surement ce que Cameron aurait souhaité en l’écoutant parler. Je fais ainsi signe de la main, démontrant que je souhaitais bien d’un verre. J’adorais l’alcool, je n’étais pas barman pour rien.

« Ça va, ça va ! Toujours dans ce bled, j’imagine que jamais je ne trouverais des raisons de foutre le camp, mais toi, tu reviens en ville pourquoi ? la mort de ton père j’imagine ? » Je lui offre un petit sourire compatissant et m’assois sur l’appui du sofa. « Non, mais sérieux ? Putain, c’était un enfoiré de première celui-là… j’arrive pas à y croire… je comprends pourquoi tu as eu envie de changer de vie… merde ! » J’étais choqué par les révélations de mon amie d’enfance.

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Quand on a majoritairement grandit dans une petite ville d’un coin perdu du monde, on finit toujours par assez bien connaître les gens. Certains nous marque alors que d’autres, une fois qu’on est plus en ville et bien on les oublies tout simplement parce qu’ils étaient terriblement quelconque. Je me souviens encore de mon professeur de troisième parce que c’était une vieille dame charmante qui me donnait toujours un bonbon et se faisait un plaisir de prendre un peu de temps pour me faire sourire chaque jour. Elle est décédée dans un accident tragique de voiture l’année après que j’ai passé dans sa classe. Ça avait été si soudain que je me souviens très bien que tout le monde avait été choqué par sa mort. Une des rares bonnes personnes qui avaient vécu dans cette ville. Elle disait toujours que comme elle était née dans cette ville, elle y mourait aussi. Elle ne devait pas se douter que sa mort serait aussi tragique par contre. Triste de ce dire que c’est personne qui semble avoir l’habilité à avoir un réel impact sur la vie des gens, pour le meilleur en plus de ça, qui finissent toujours avoir une vie très courte et une mort à chier aussi.

Tout ça pour dire qu’il y avait pas mal de gens que j’avais complètement oublié de mon temps dans ce bled pourrit à la con parce que soyons franc et honnête, je n’avais jamais vraiment eu l’intention de revenir dans le coin en premier lieu. J’étais consciente que mon père n’était pas un être éternel et qu’un jour il allait claquer comme le commun des mortels, mais ce que je ne m’attendais pas c’est qu’il est supposément fait des pieds et des mains pour s’assurer que je suis prévenu de sa mort afin que je reviens tout régler. Quel beau cadeau de sa port de me laisser prendre soins de toute sa merde alors qu’il se balade quelque part dans les feux de l’enfer. Aucune chance que cet enfoiré soit au paradis. Je n’y croire pas une seconde après tout ce qu’il m’avait. Je ne suis pas un ange moi non plus, mais lui… c’est un vrai monstre!

La présence d’Hunter dans le couloir de la maison est une grande surprise. Il a bien vieillis il faut dire. Il a toujours été beau gosse peu importe l’âge. Le seul petit hic était que même maintenant que je suis pleinement la femme que j’aurais dû toujours être, je n’avais pas pour autant envie de lui faire du charme. C’était de toute manière trop étrange de l’imager comme autre chose que mon voisin d’enfance alors. « Ça va, ça va ! Toujours dans ce bled, j’imagine que jamais je ne trouverais des raisons de foutre le camp, mais toi, tu reviens en ville pourquoi ? la mort de ton père j’imagine ? » Je ne suis pas franchement surprise de savoir qu’il n’a jamais quitter la ville ou qu’il est de retour. On dirait que cette ville à tendance à ramener ses anciens habitants si c’est le cas. « Bien vu. Mon vieux a finalement rencontré plus fort que lui. Je suis venu m’occuper de son testament et tout le reste comme c’est apparemment ce que ce connard voulait. » Je secoue la tête parce que malgré que tout soit écrit noir sur blanc en plus d’être confirmé par un notaire, je n’y crois toujours pas. « Non, mais sérieux ? Putain, c’était un enfoiré de première celui-là… j’arrive pas à y croire… je comprends pourquoi tu as eu envie de changer de vie… merde ! » Je me dirige vers le bar qui se trouve dans le salon et l’ouvre afin de sortir un truc à boire. J’attrape une bouteille du bourbon préférer de mon cher défunt papa, puis prend deux verres au passage. « Il a toujours eu le mensonge facile avec tout le monde. C’était un père aussi médiocre qu’il était un être humain en général. » Je nous ai verser chacun un verre puis j’ai fait glisser le sien vers lui. « Enfin bref, alors dit moi. Tu deviens quoi depuis le temps ? » Je change de sujet presque aussitôt ne voulant pas trop m’étendre sur mes souvenirs de mon adorable paternelle.

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De me retrouver chez Cameron - tant d'années après son départ de Revealdown - me faisait tout drôle. Il était vrai qu'adolescent, nous étions souvent de sortie en ville, à vélo, ou à trainer sur la plage à quelques pas de là, mais je me souvenais encore de cette affreuse tapisserie sur les murs et de l'odeur que renfermait cette maison. Faut croire que son paternel n'avait guère changé malgré les décénies et qu'il avait continué sa petite vie banale comme si de rien était. Cam était jolie - pas nécéssairement mon genre, mais elle restait toujours une beauté. Je lui souriais me remémorant quelques vieux souvenirs de notre enfance. "On le voyait pas souvent sortir de sa maison, mise à part lorsqu'il passait au bar." Avouais-je en y réfléchissant. On ressentait l'humidité à l'intérieur, expliqué par le manque d'ahération. "Justement, en parlant du bar, celui de ma mère et mon beau-père, j'en suis aujourd'hui, l'un des actionnaires. On gère tout ça en famille, c'est plutôt sympa. De toute façon, je ne verrais pas ce que j'aurais pu faire de mieux de ma vie. L'école et moi, ça fait deux." Je ris doucement en attrapant le verre qu'elle me tendit. Je portais ce dernier devant mon nez pour y sentir les effluves epicées. Ça allait être délicieux. "Merci. Au bon vieux temps." Dis-je en claquant mon verre contre le sien. Je tourne la tête un moment pour observer la rue par la fenêtre extérieur. "Tu as fait le tour de la ville ? ou marcher sur la plage comme quand on était p'tit ?" Lui demandais-je. Revealdown était en continuelle expension. Un endroit très touristique et paradisiaque, lorsqu'on ne vivait pas là évidemment.

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Hunter est la première personne que je rencontre depuis mon retour que je n’ai pas envie de taper dans un mur parce qu’ils me rappellent trop de merde relier à mon passer. Lui par contre ne fait pas du tout parti de ces gens que je préfère éviter voir ne pas du tout croiser parce qu’ils ne valent tellement pas mon temps en bout de ligne. Tout comme moi, Hunter n’était plus l’adolescent de mes souvenirs. Il avait bien vieilli, je ne vais pas mentir, mais pas vraiment dans mon répertoire quand je pense à un possible partenaire. "On le voyait pas souvent sortir de sa maison, mise à part lorsqu'il passait au bar." Je regarde autour loin d’être surprise de l’entendre dire ce genre de chose venant de mon père. Il aimait bien que les gens pensent qu’il était un homme bon sans histoire, mais la vérité c’est qu’il agissait de cette manière pour être certain que personne ne découvre le vrai monstre qu’il pouvait être sous les apparences. La maison dégage une odeur qui laisse penser que mon père ne devait pas vraiment s’occuper de la plus part des pièces de cet endroit. La cuisine, le salon et sa chambre avec la salle de bain relier devait être pas mal les seuls endroits où ce vieux con allait dans la maison à mon humble avis. « Je ne suis pas franchement surprise de t’entendre dire ça. Il avait beaucoup de raison de vouloir cacher des choses aux gens. » On peut clairement entendre l’amertume et le dédains dans ma voix quand je parle de lui. "Justement, en parlant du bar, celui de ma mère et mon beau-père, j'en suis aujourd'hui, l'un des actionnaires. On gère tout ça en famille, c'est plutôt sympa. De toute façon, je ne verrais pas ce que j'aurais pu faire de mieux de ma vie. L'école et moi, ça fait deux." Je m’appuie sur le mur et croise les bras alors que je l’écoute parler. C’est quelque chose que je m’attendais à moitié. Il n’avait jamais semblé être un étudiant modèle plus intéressé par ce qui se trouvait dehors que dans la classe. « Et bien maintenant je ne peux pas quitter la ville sans aller y boire un verre afin de voir ce que tu en as fait. » Je tape doucement mon verre contre le sien et profite de ma boisson alors qu’il reprend la parole. "Tu as fait le tour de la ville ? ou marcher sur la plage comme quand on était p'tit ?" Je hoche la tête en signe de négation parce que je ne suis pas arriver depuis assez longtemps pour faire autre chose que m’emmerder avec tout ce qui est urgent de régler avec le notaire. « J’ai à peine poser mes valises en faites. Je voulais régler tout le plus rapidement possible. » Mon regard se porte par la fenêtre. « Et si on allait faire un tour sur la plage au lieu de resté ici ? » Je dépose mon verre et me dirige vers la porte l’attendant pour verrouiller derrière nous.

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Présent pour soutenir mes copains, j'avais toujours été un bon ami pour mon entourage. Bien que parfois très impulsif, lorsque j'appréciais une personne, je me dévouais constamment pour ces derniers. De retrouver Cameron avec laquelle je n'avais plus de contact depuis qu'elle avait quitté la ville me faisait un grand bien. Toute cette histoire avec Majandra m'avait conduit à me morfondre dans mes souvenirs et dernièrement, je ne m'étais pas fait que des amis. Ma vie se chamboulait continuellement et je ne savais plus où placer mon esprit pour la garder clair. Je porte mon verre à ma bouche, tout en continuant la conversation que je jugeais de fort sympathique. Mon père, je ne l'avais pas connu, je ne pouvais pas non plus comprendre ce qu'elle vivait. Malgré que je n'avais jamais vraiment eu vent de ce qu'était sa mère dans son histoire. "C'est surement parfois mieux que certaines personnes nous quittent dans ce cas..." Je soupire doucement en guise de soutien. "Ta mère.. est-ce qu'elle est toujours en vie ?" C'était peut-être indiscret, mais je ne retenais habituellement pas ce que je pensais et rien n'était tabou à mes oreilles. Voyant bien que Cam voulait profiter d'un passage au Devil's Tail, je ne pouvais que m'en réjouir. "Met que tu passes, fait moi signe, c'est clair que je te paie la tournée ! Ça fait vraiment du bien de te revoir, depuis l'temps. Sinon, personne dans ta vie ? Mec... Nana ?" Parce que oui, de ce que je me souvenais d'elle, puis de l'énergie qu'elle dégageait, je ne serais pas surpris qu'elle joue dans mon équipe. "Bah ouais, allons-y, j'ai le reste de la journée de libre, ça va faire du bien de replonger dans les souvenirs. Tu vas voir, Revealdown a beaucoup changé... les hôtels et les villas se sont multipliés sur la jetée !" Ajoutais-je.