Allez. Un p’tit verre ? Tu es capable d’en prendre, tu es un homme non ? – Bon, je sais que je n’aurais peut-être pas dû insister autant. Petite soirée sur la plage de Revealdown et déjà que l’alcool m’avait envahi assez rapidement la pense et aussitôt, je voudrais que tout le monde boive comme un trou. Dans les soirées, les gens sobres, je n’aimais pas ça. Bref, bien que j’avais insisté longuement ce jour-là, le petit et innocent Skylar n’avait pas réussis à plonger dans mes belles paroles et ça avait bien mal débuté entre nous.

Ce qui expliquait pourquoi je me retrouvais complètement surprise de la voir – dans l’antre du diable à Elvendyr beach. Que se passait-il ? Moi qui faisais mon arrêt à Azuria Creek pour le boulot. J’avais quelques clients à voir et du même coup, j’avais une sirène qui s’était fait poignardé par mégarde lors d’une chasse en mer. Pourquoi ? Comment ? Sérieusement, je faisais mon travail, je ne posais pas de question. J’étais bien loin de porter un grand intérêt à ce que je faisais. Même que j’étais blasé de bosser la majorité du temps. Je faisais ce que j’avais à faire.

Donc, une fois chez le fameux client qui était entré en contact avec ma mère – la directrice du Greenleaf, j’avais toqué à l’entrée et l’homme m’avait répondu. Tandis qu’il se dirigeait vers la salle de bain pour faire ce qu’il avait à faire, j’avais entendu un bruit intriguant et je m’étais levé par curiosité. C’est au sous-sol que j’avais découvert LE FAMEUX SKYLAR. Le petit sobre de Revealdown. Mon sourcil s’arqua et ma bouche forma un rond de surprise. « Non, mais tu fais quoi ici toi ? Tu sais qu’on est loin de ton petit patelin ? J’imagine que c’est pas la qualité de la Vodka de Azuria qui t’a conduit jusqu’ici…. » C’est à ce moment que je remarque qu’il était séquestré… attaché d’une chaine. « Oh merde… » Dis-je en posant ma main sur ma bouche.

Autumn & Skylar

« Un autre secret de l'univers : parfois, la douleur est comme une tempête venue de nulle part. La matinée la plus ensoleillée peut se conclure par un orage. Par des éclairs et du tonnerre. » Aristote et Dante découvrent les Secrets de l'Univers

Il y avait eut un chant. Un beau chant. Une voix mélodieuse, addictive, que l'on ne pouvait s'empêcher de suivre. Pourquoi le voudrait-on ? C'est un chant plein de promesses. Un chant de paix et de sérénité. Soudain la vie devient plus belle, rien de mal ne peut arriver, pourvu que l'on écoute cette voix pour l'éternité.
C'est ainsi que Skylar s'était retrouvé à suivre un parfait étranger. Grand beau ténébreux, un regard de braise, un sourire Colgate Total ( faites de votre sourire votre plus bel accessoire ! 30% de remise immédiate sur la gamme MaxWhite One ! )...
...et surtout mortellement démoniaque.
Accessoirement.
Et c'est sans même se poser la moindre question, l'esprit embué par d'envoûtantes mélodies, que Aymrick Skylar Micelli, petit panda italien de Primrose Lane, mit pour la première fois les pieds dans le monde d'Elvendyr. Pourtant, les détails de cet étrange monde s'imprimèrent d'un automatisme incontrôlable dans le cerveau du petit bouclé.
Aucune voiture, aucun transport en commun. Peu voire pas d'électricité. Un voyage spatio-temporel, sans TARDIS ni Retourneur de Temps ! Peut-être le petit bouclé pourrait-il rencontrer la belle et élégante Audrey Hepburn ?
Ils avaient marché, beaucoup. Jusqu'à, enfin, arriver au repère du démon. Utilisant son simple charme, le beau ténébreux avait simplement convaincu Skylar de s'asseoir à même le sol et de s'enchaîner le poignet. Cela avait paru être une bonne idée au petit brun, sur le moment. S'il était enchaîné là, il pourrait passer le restant de ses jours à écouter la belle voix du jeune homme...
Mais le sort s'était rompu, laissant l'Élémentaire assommé et à moitié dépressif. Le bonheur était parti avec la voix, laissant une sensation de vide qui jamais ne pourrait être comblée sans les douces harmoniques du beau ténébreux.
Je ne saurais vous dire combien de temps Skylar resta ainsi enchaîné, grelottant sur le sol crasseux de la cave de son kidnappeur. Une heure ? Une nuit ? Allez savoir.
Puis soudain... un miracle. Une apparition... angélique. Sans mauvais jeu de mot, cela va sans dire.
-Non, mais tu fais quoi ici toi ? Tu sais qu’on est loin de ton petit patelin ? J’imagine que c’est pas la qualité de la Vodka de Azuria qui t’a conduit jusqu’ici…
Autumn !!! Autumn était là ! Autumn était venue le chercher ! Autumn l'aimait bien ! Il le savait, il le savait, il le savait !!! Il l'imaginait déjà venir lui faire un gros câlin et le ramener avec elle dans le confort de sa maison. Bien évidemment, il pouvait toujours rêver...
-Oh merde…
-Faut pas dire de gros mots ! s'insurgea le petit bouclé. Les gros mots, c'est vilain pas beau méchant !
Ça fait peur les gros mots. Les gros mots, c'est la colère ! Et la colère, ça fait mal. Faut pas être en colère !
-Tu es venue Autumn !!! Tu es venue me chercher, hein diiiiiis ? Tu ne vas pas me laisser là ? Je suis triste, tu sais. La jolie voix... elle est partie... Le petit bouclé baissa la tête, l'air plus abattu que jamais. Je me sens tout vide. J'aime pas me sentir vide. Ça fait bizarre. On dirait une grosse boule à l'intérieur de toi ! Mais toi, tu es là ! s'exclama-t-il en relevant soudain la tête, une énorme vague d'espoir faisant rage dans ses yeux. Tu es ma lumière ! Tu veux bien me faire un câlin ?
Il tendit les bras vers elle, étant sincèrement convaincu que sa sauveuse le prendrait contre elle et le bercerait tendrement en lui caressant ses bouclettes.

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Bien que je m’éprenne régulièrement d’une joie et d’un dynamisme intense – lorsque je n’étais pas sous les effets de l’alcool, le cynisme faisait plus partie de mon quotidien et aujourd’hui, je bossais, donc je n’étais pas sous l’emprise d’une boisson alcoolisée – et oui je redis merde ! Ainsi, en tombant sur le pauvre Skylar enfermé dans la cave du repère de cet homme je ne pouvais malheureusement pas le laisser ainsi. Le pauvre. Je ne le connaissais pas beaucoup et notre relation n’était guère des plus aimables, mais il me faisait de tout de même de la peine. Je ne pouvais pas le laisser là, surtout aussi loin de chez lui, voire de son monde. Je lui fis un léger sourire face à l’enthousiasme et la naïveté qu’il dégageait. Il ne voyait donc pas dans quel pétrin il s’était glissé. « Ouais ouais... je pense que les gros mots, ce n’est pas le plus gros de nos soucis en ce moment hein. » Je fronce les sourcils en soupirant. Je tourne la tête dans les deux sens. Je ne voulais pas que le propriétaire de la place se pointe toute suite – pas avant que je ne le libère. J’imagine d’ailleurs qu’il ne paiera pas pour mes services après que je lui aille libérer son esclave. Ma mère va sans doute faire les gros yeux, mais bon, c’est pour la bonne cause non.. Mes sourcils firent un bon lorsqu’il m’exigeait un câlin et je le dévisageais aussitôt. « On va se contenter de te sortir de là et si jamais tu acceptes d’aller prendre un verre avec moi, pour célébrer ta délivrance, je pourrais reconsidérer l’offre. » Un petit clin d’œil et ma main se posa sur le bras de Skylar. Un claquement de doigt et hop, je venais de me téléporter de quelques centimètres aux côtés de mon nouvel ami. Évidemment, sans les chaines. « Au fait, rassure-moi, ce n’est pas l’un de ses jeux sexuelles où tu jouais l’esclave innocent ou il va débarquer en cuir avec sa cravache hein ? Parce que je ne voudrais pas déranger non plus. » Dis-je en plissant les yeux, attendant une réponse de sa part avant de continuer à l’aider.

Autumn & Skylar

« Un autre secret de l'univers : parfois, la douleur est comme une tempête venue de nulle part. La matinée la plus ensoleillée peut se conclure par un orage. Par des éclairs et du tonnerre. » Aristote et Dante découvrent les Secrets de l'Univers

L'histoire entre Autumn et Skylar avait mal commencé. Pas extrêmement mal, mais... ça aurait pu être mieux. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais les gens qui ont un vice ont cette tendance malsaine à vouloir pousser les autres à suivre le même chemin qu'eux. Comme si détruire leur vie ne leur suffisait pas. Il faut pousser les autres à se détruire également. Pourquoi ? Se sentir moins seul ? Avoir l'opportunité de se dire « je fais peut-être une connerie, mais y'a pas que moi » ? Ou mieux encore, « si une personne aussi droite peut sombrer dans le même vice que moi, alors c'est peut-être pas aussi fucked-up que ça » ? C'est pathétique. Affligeant. Mais pas étonnant. Après tout, l'espèce humaine est une belle raclure de macadam.
Skylar aurait pu suivre aveuglément ce qu'Autumn lui demandait - voire pratiquement lui ordonnait - de faire. Il faut dire que la jeune femme n'était pas du genre à lâcher l'affaire facilement. On pourrait croire qu'une femme a conscience que le mot non signifie bel et bien non, mais... pas chez elle.
Mais Skylar avait été traumatisé. Torturé. Battu. Rabaissé. Par un père alcoolique. Et aussi influençable fut-il, le petit bouclé restait intransigeant sur le sujet. Les effluves d'alcool lui donnaient des hauts de coeur et le ramenait immanquablement à ses souvenirs.
Il gardait sur l'intégralité de son corps un grand nombre de cicatrices qui ne s'effaceraient jamais. De brûlures, des coups de fouets, des marques de couteaux... ce genre de chose. Les odeurs d'alcool les ravivaient toutes.
Mais cela, Autumn ne le comprendrait pas.
Pas que Skylar lui ait donné une chance de le faire. Il ne lui avait pas expliqué. Il n'aimait pas en parler. Il avait peur d'en parler. Vous savez, c'est un peu comme prononcer le nom de Bloody Mary trois fois. Avant de le faire, ça ne semble pas si effrayant. Au moment de le faire, on hésite. Si on a un peu de couilles, on le prononce une fois, peut-être deux. Mais on ira pas jusqu'au bout, parce que, qui sait ? Le monstre pourrait être là. On est peut-être déjà allé trop loin.
Et si parler de son père suffisait à l'invoquer à RevealDown ?
Autumn donc, ne savait pas. Cela aurait-il changé quelque chose si elle avait su ? Ou l'aurait-elle poussé davantage ?
Chez n'importe quel individu normal, l'attitude d'Autumn aurait tapé sur le système. Elle aurait été catégorisée, cataloguée, et les relations n'auraient pas été des meilleures.
Mais... on parle de Skylar. Et Skylar aime tout le monde. Skylar voit le bon chez tout le monde. Autumn ne comprenait simplement pas. Elle pensait bien faire. Ce n'était pas une mauvaise personne. Et d'ailleurs, le simple fait qu'elle soit là, en ce moment même, face à Skylar alors qu'il était enchaîné dans un sous-sol froid, humide et potentiellement moisi le prouvait ! Autumn était son amie.
-Ouais ouais... je pense que les gros mots, ce n’est pas le plus gros de nos soucis en ce moment hein.
L'élémentaire haussa les épaules en signe d’acquiescement. D'accord. Les gros mots n'étaient pas important pour le moment ! Et Skylar, fidèle à lui-même, laissa échapper une diarrhée verbale se concluant avec, immanquablement, de grands yeux brillants et l'espoir d'un câlin. C'est bien les câlins ! On se sent en sécurité, rien de mal ne peut nous atteindre, c'est comme... comme... boire un chocolat chaud ! Rien de mal ne peut vous arriver quand vous buvez un chocolat chaud !
-On va se contenter de te sortir de là et si jamais tu acceptes d’aller prendre un verre avec moi, pour célébrer ta délivrance, je pourrais reconsidérer l’offre.
Skylar pencha la tête sur le côté. Prendre un verre ? Deux secondes plus tard, les deux jeunes gens se retrouvaient à quelques centimètres de leur position initiale et les chaînes retombaient lourdement par terre, faisant sursauter Skylar au passage. Les rouages du cerveau du petit brun se mirent en marche tandis qu'une montagne de questions se formaient. Diarrhée verbale dans 10, 9, 8, 7...
-Au fait, rassure-moi, ce n’est pas l’un de ses jeux sexuelles où tu jouais l’esclave innocent ou il va débarquer en cuir avec sa cravache hein ? Parce que je ne voudrais pas déranger non plus.
Cuir ? Esclave ? Cravache ? CRAVACHE ???? Sexu---WHAT ?
-U-u--une cravache ? Il veut me frapper ? Mais pourquoi ? Il... Il avait pas l'air méchant ! Il chantait ! Avait une belle voix, une voix apaisante, une voix pleine de bonheur ! Pourquoi il veut me frapper ? J'ai fais quelque chose de mal ? J'ai pas le droit de partir, c'est ça ? Je l'aime bien, moi ! Il était choubidou ! Je ne sais pas pourquoi il m'a rangé ici, mais peut-être qu'il va revenir ! Peut-être qu'il m'a simplement oublié ? Il continua son laïus en italien, sans même s'en rendre compte. Je... je ne sais pas ce que j'aurais dû faire, mais j'ai... j'ai peur Autumn ! J'ai peur de la méchante cravache !!! Pourquoi il veut me frapper ? ... Et toi, pourquoi on t'a volé tous tes verres ? lâcha-t-il tout à traque, de retour à l'anglais sur sa dernière question, la tête penchée sur le côté. Cent dollars qu'il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait changé de langue entre temps ! J'ai tout plein de verres chez moi ! Tu peux tous les prendre si tu veux ! J'en ai un trop mignon avec des licornes dessus ! Et des arc-en-ciel ! Et j'ai des mugs aussi ! J'ai un mug raton-laveur ! Tu aimes les raton-raveurs ? Diiiiiis comment t'as fais ça avec les chaînes ? Tu peux m'apprendre ?
Mouais. Là, personne ne pourra en vouloir à Autumn si elle a besoin d'un verre.

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Je venais de libérer Skylar de ses chaines, mais je me questionnais si je n’allais pas les remettre en place. Avec tout ce qu’il pouvait dire, je désespérais. Un semblant de sourire et un regard blasé accompagnait ma réponse. Sans oublier le soupir ! On n’oublie jamais le soupir ! « Tu refuses un petit shooter de Tequila tout innocent et tu te gèles la face avec je ne sais quel substance… sérieux ? » Parce que pour réagir de la sorte, c’était une évidence. Il avait pris de la drogue. Je regarde l’état de ses poignets. Ils semblaient avoir subis des lacérations dût aux menottes. D’un pincement de lèvre compatissant, j’appuie une pression à mon tour sur ses marques pour les faire disparaitre. Ouais, j’aurais au moins guéris quelqu’un aujourd’hui. Je ne m’étais pas déplacé pour rien, parce qu’il était évident que je ne m’occuperais pas de ce ravisseur psychopathe. S’en prendre de la sorte à un jeune homme innocent comme l’était Skylar, pitoyable… Je tourne la tête vers lui, espérant qu’il se porte mieux. « Écoute. Cet homme, c’est loin d’être un prince charmant qui chantonne des balades romantiques, s’il t’a capturé et attaché avec son charme dans son sous-sol glauque, c’était soit pour t’éventrer vivant et te boucher, soit pour te violer jusqu’à ce que tu ne sois plus capable de faire un pas devant l’autre. Alors, c’est ton choix, soit je te laisse ici et tu fais mumuse avec Monsieur la petite sirène ou soit je te ramène chez moi…. » Était-il réellement en train de déformer l’expression que j’avais utilisé. « Qu’il aille Mickey Mouse ou Kim Kardashian sur ton Mug, tant que je peux me servir du vin, ça va faire l’affaire. Pour les chaines, je te montrerais plus tard... ou pas.. » Dis-je directement pour l’attraper par la main. J’avance doucement dans la pénombre pour me diriger vers les escaliers. Cependant, lorsque ma main touche le rebord la poignée de porte, je sentis ma paume brûler. « AYYYYY! » Hurlais-je en la retirant. « Qu’est-ce que cet enfoiré à fait pour nous empêcher de sortir d’ici bordel de merde ! » Je tourne la tête vers mon nouvel ami, perplexe de pouvoir sortir d’ici. Évidemment, ma téléportation ne risquait surement pas de fonctionner… si je ne pouvais pas franchir la porte comme tout le monde.

Autumn & Skylar

« Un autre secret de l'univers : parfois, la douleur est comme une tempête venue de nulle part. La matinée la plus ensoleillée peut se conclure par un orage. Par des éclairs et du tonnerre. » Aristote et Dante découvrent les Secrets de l'Univers

Si vous avez du mal à suivre ou à comprendre le petit Micelli, respirez. Calmez-vous, et faites le vide. Skylar est un enfant. Un enfant qui été contraint de grandir trop vite, et qui paradoxalement n'a pas eut le loisir de grandir. Vous vous souvenez de l'époque où vous croyiez au Père Noël ? Où vous pensiez pouvoir agiter le bout de votre nez trois fois de suite pour faire passer le feu du rouge au vert ? Où vous claquiez trois fois des talons dans vos chaussures les plus rouges en espérant atterrir au pays d'Oz ?
C'est ainsi que Skylar voit le monde. Tout n'est pas blanc ou noir. Ni même teinté de gris. Tout n'est qu'une superbe explosion de couleurs. Il voit le monde comme vous ne le verrez jamais, comme aucune drogue au monde ne vous le montrera. Avez-vous déjà prit le temps, un lundi matin 8h55, de regarder à travers votre fenêtre pour voir votre rue sous le soleil ? Skylar oui. Et il l'a redécouverte. Les feuilles des arbres étaient plus vertes, les trottoirs semblaient plus accueillants et les passants étaient magnifiques. Un lundi matin, 8h55, sous le soleil, ça sent le printemps, ça sent la vie, ça sent le bonheur. Un lundi matin, 8h55, sous le soleil, tout est possible.
Lors du trajet qui vous emmène au travail, avez-vous déjà observé le paysage ? Êtes-vous encore capable de vous émerveiller du monde autour de vous, au point de sourire lorsque vous voyez passer un oiseau, un lapin ou un renard ? Êtes-vous encore capable d'apprécier le panorama qui s'offre à vous, quand bien même le voyez vous tous les jours, deux fois par jour ?
Lorsque vous voyez un arc-en-ciel, êtes-vous capable de vous arrêter pour l'admirer, en se demandant si un monde nouveau se cache au delà ? Et lorsqu'il pleut, êtes-vous seulement encore capable de déceler la beauté du moment, au lieu de râler parce que « raaah, ça mouille ! » ? Parvenez-vous à voir la couleur derrière un ciel gris ?
Au yeux de Skylar, chaque instant est précieux. Pas uniquement parce que l'élémentaire ne peut rien oublier ; mais simplement parce que chaque moment est unique, éphémère et parce qu'il est important de célébrer la vie.
Et si tout va mal ? Et si on souffre ? Expirez. Patientez. Subissez, c'est vrai. Mais ça va passer. Ça passe toujours. Pensez au soleil. Pensez même à l'orage si vous préférez ! Il y a tant de beauté dans un orage. Tant de mystères. Pensez à l'orage. Après la douleur viendra le plus beau des orages, qui amènera la pluie, qui créera un arc-en-ciel, qui ramènera le soleil.
Sous les yeux ébahis du petit bouclé, Autumn prit ses poignets endoloris entre ses mains et en fit disparaître blessures et douleur.
-Comment tu arrives à faire ça ? Alors ça veut dire que la magie existe ? Je le savais, j'en étais sûr ! Tu peux faire quoi ? Tu voles sur un balai ? Tu prépares des potions magiques ? Est-ce que tu utilises une baguette ? Il y a des formules magiques ? Tu crois que je peux apprendre la magie moi aussi ? Tu m'apprendrais ?
Croire en l'existence d'un autre monde n'était pas chose difficile pour Skylar. Dire qu'il l'avait toujours su était exagéré, mais il l'avait toujours espéré. Il s'imaginait toujours que, si la magie existait, elle offrirait la possibilité d'une vie plus belle, d'une vie meilleure. Car avec de la magie, rien ne peut aller vraiment mal, n'est-ce pas ?
Autumn prit à coeur d'essayer de le détromper.
-Écoute. Cet homme, c’est loin d’être un prince charmant qui chantonne des balades romantiques, s’il t’a capturé et attaché avec son charme dans son sous-sol glauque, c’était soit pour t’éventrer vivant et te boucher, soit pour te violer jusqu’à ce que tu ne sois plus capable de faire un pas devant l’autre. Alors, c’est ton choix, soit je te laisse ici et tu fais mumuse avec Monsieur la petite sirène ou soit je te ramène chez moi….
Skylar tressaillit au terme violer. Un jour, je vous expliquerai... peut-être.
Il avait beau se convaincre que le reste du monde n'était pas aussi méchant, ni même aussi cruel que ce qu'il avait vécu dans son enfance... il n'était que trop bien placé pour savoir qu'il valait mieux faire confiance à la jolie brune. Il priait de toute ses forces pour qu'elle ait tort, pour qu'elle en rajoute dans le but de le convaincre. Mais entre ses histoires de cravache et les termes violer, éventrer, boucher...
Le petit brun se focalisa sur le problème de verres de son amie. Un verre pouvait être tout aussi drôle qu'il pouvait être banal. Ses verres à lui étaient drôles. Et pour autant qu'il en soit concerné, son Autumn adorée pouvait tous les avoirs !
-Qu’il aille Mickey Mouse ou Kim Kardashian sur ton Mug, tant que je peux me servir du vin, ça va faire l’affaire. Pour les chaines, je te montrerais plus tard... ou pas..
-Ouiiiiiiiii j'ai un mug avec des oreilles de Mickey ! Et il y a même son petit bout de nez qui ressort ! s'enjoua-t-il en touchant le bout de son propre nez. C'est qui, Kim Kardashian ? ajouta-t-il en penchant la tête sur le côté.
Son amie, plus pressée de les faire sortir de là que de lui faire la causette, l'entraîna avec lui dans les escaliers jusqu'à la porte. Petit problème ? Elle n'était pas en mesure de les faire sortir.
-AYYYYY! Qu’est-ce que cet enfoiré à fait pour nous empêcher de sortir d’ici bordel de merde !
-Autumn, ta main, tu n'as rien ? T'es pas blessée ? Laisse moi voir !
Si l'on met de côté le fait que la jeune femme avait probablement pu se guérir dans la seconde, Skylar semblait oublier - ou plutôt occulter - le fait qu'il avait été kidnappé et qu'il n'était par conséquent pas exactement sorti avec sa mini trousse de secours. M'enfin ce n'est qu'un détail.
Effrayé mais curieux, Skylar s'approcha de la poignée de porte. Il la renifla, approcha sa main sans la toucher, l'observa sous toutes les coutures... puis finalement, approcha un doigt pas très rassuré vers la poignée jusqu'à la toucher. Par réflexe, il fit un bon en arrière en criant, s'attendant à de la douleur.
Sauf que la poignée de porte ne lui avait rien fait.
Doucement, il se rapprocha et reposa son doigt dessus. Plus longtemps cette fois. Il tapota la poignée de son doigt, appuya dessus, fit glisser son doigt tout autour... rien. Le métal était froid. D'un geste rapide, il attrapa la poignée et l'ouvrit, retira rapidement sa main comme s'il craignait que la poignée, n'acceptant pas d'être tenue, ne se mette effectivement à brûler.
Il regarda sa sauveuse, ne sachant trop à quoi s'attendre. Puis, avec la même prudence que pour la poignée de porte, il approcha un doigt de l'espace entre l'encadrement de la porte. Sa main passa à travers l'air sans le moindre problème. Il ramena cependant rapidement sa main à lui. L'encadrement de porte pourrait la lui couper !
-Quoi qu'on fait maintenant ?

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La situation semblait compromise par la personne qui avait séquestré ce pauvre idiot dans son sous-sol. Je ne savais pas ce qu’il mijotait réellement, ni même pourquoi il faisait des trucs pareils, mais quelque chose clochait… Pourquoi avait-il pris rendez-vous avec mon cabinet ? Si il voulait cacher ce jeunôt et se le garder que pour lui. Tout ça n’annonçait rien de bon et ça m’inquiétait beaucoup. Après avoir guéris les poignets de Skylar, ce dernier ne put partir à nouveau dans ses délires de magie et de sorcière. Je roule les yeux en lui répondant franchement. « Ok on se calme Harry Potter, je ne suis pas là pour te remettre ta lettre pour Poudlard. » Et ouais, en bonne accro des êtres humains, je me devais de connaître tous les grands succès des quarante dernières années terriennes. J’en avais beaucoup à rattraper, mais je ne pouvais pas m’empêcher de fondre sur tout ce qui appartenait à ce monde. C’était encore mieux que la propre magie d’Elvendyr. Il paraissait que Shaenna n’avait jamais possédé son propre compte Instagram. « C’est qu’un p’tit tour tout simple et on est loin de la magie de Walt Disney mon petit. Je ne suis qu’un ange, c’est tout. » Voilà, pour moi, c’était une nouvelle banale et peu intéressante, mais je n’avais pas songé que pour Skalar, ça serait quelque chose de plus gros.

Tandis que je lui avais balancé des références terriennes sur la forme que pouvait prendre des verres, je n’aurais jamais cru qu’un véritable humain posséderait réellement un verre sur Mickey et ne pas savoir qui était Kim Kardashian. J’étais native de Elvendyr et même moi, je la suivais sur Twitter ! Je rigole un peu – un rire un peu blasé. « Ouvre la télé, c’est sûr que tu verras de qui il s’agit bien rapidement. On voit plus souvent sa tête que celle du président. » Bon, faut vraiment qu’on sorte d’ici et qu’on arrête de se la jouer « Desperate Housewives » avec nos cancans.

Après m’être brulée sur la poignet du sous-sol, je tourne sur moi-même. Ma peau se cicatrice par elle-même tandis que mon regard cherchait une autre façon de sortir d’ici, parce que visiblement, je n’arrivais plus à me téléporter, ni à sortir par la porte d’entrée. « C’est rien, t’a oublié que je guéris vite. » Un petit clin d’œil et je constate que mon ami, quant à lui, peut tout à fait sortir de là. Mon visage fronce et je soupire. « Bon, une chose est clair, on t’a kidnappé pour m’attirer dans ce bourbier. Et j’imagine que tu n’arriverais pas à sortir d’ici par toi-même, te rendre jusqu’à Magnolia Light pour faire venir ma mère ou mon frère… ou n’importe quel ange du village… » Je pose une main sur mon front en essayant de réfléchir. Évidemment, si je serais sur Terre, j’aurais pu contacter quelqu’un avec mon portable, mais ici, c’était inutile, mise à part pour mettre de la musique jusqu’à ce que la batterie meurt, rien de très utile.