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 Holy sh*t ! (Derek)

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June O'Connor

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June O'Connor

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MessageSujet: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyMar 4 Fév 2020 - 8:02


Dumb & Jerk
« PUTAIN D'BORDEL DE MERDE !!! J'CROIS PAS !!! FACE DE CAKE !!! »

Sincèrement ? Non je n'y croyais pas. Voir Bugs devant ma tronche. Non. J'pensais pas que ça pourrait arriver. J'étais partie pour vivre un moment en ville, peut être deux ou trois ans tout au plus avant d'me barrer ailleurs, dans une autre ville. J'me serais peut être même amusée à devenir quelqu'un d'autre, juste histoire de dire que. Jouer les adorable nana puis se changer en monstre après avoir fait exprès de me faire tromper. Oui, c'est possible de pousser l'autre à commettre l'irréparable. J'suis une vraie connasse, mais ça aurait été drôle de mon côté. Jouer avec les émotions des gens, voir jusqu'où ils peuvent aller. J'suis une manipulatrice. Oui bon seulement quand j'en ai envie hein, j'pense que le naturel reviendrai souvent au galop tellement j'pourrais pas m'la jouer coincée du cul éternellement. Mais j'aurais eu la chance de pouvoir changer plusieurs fois de vie, prendre l'air et voyager à travers le pays ou ailleurs. En parlant d'voyage j'suis même partie en Australie une fois, faudrait que j'y r'tourne, j'aime bien c'te pays. Si je devais me réincarner, ce serait là-bas direct !

Avant de débarquer par hasard dans ce bar, j'étais dans mon lit, à même le sol. Donc sur le matelas en gros. Je regardais le plafond, laissant le silence s'emparer de moi. C'est dans ces moments de solitude où tout tourne dans mon crâne, des images, des rires, des mots, des sons ... et quand plus rien ne se fait, le silence s'empare, comme un son d'antenne bizarre, un genre de son aiguë j'sais pas ... faut que j'arrête de boire, ça m'réussis pas. Grommelant, je m'extirpe difficilement de mon matelas et m'étire pour partir prendre mon petit déjeuner. Cette journée est assez simple, j'ne bosse pas, donc j'peux m'occuper d'ma maison qui est sans dessus dessous avec tous les cartons en vrac dans les pièces. Je me mets donc à ranger comme il se doit. J'adore emménager quelque part, remplir le vide est tellement satisfaisant ... à ne pas sortir de son contexte, bien entendu ! Et c'est donc un pancake dans la bouche et une tasse de café dans la main que j'commence à ranger ma cuisine.

Vers 13h, je m'arrête sur un vieux carton. Un sourire en coin timide se fait. C'est un carton de souvenir, de moi quand j'étais encore qu'une gamine avec une tronche de cake. C'est dur d'perdre quelqu'un. Surtout à cause d'une mine ou tuer sur le champ de bataille. S'pas normal de mourir comme ça. De disparaître d'un claquement d'doigt. Normalement, on meurt d'une maladie ou de vieillesse. Pas aussi soudainement. Des fois j'ai l'impression qu'il est toujours là, qu'il me juge. « T'avais qu'à faire attention où tu marchais » grogne je en soupirant, posant cette photo de nous, jeune, que je venais de prendre mes mains doigts. Il y a d'autres souvenirs, de moi par exemple avec papa après une chasse. Des souvenirs de gosse avec une enfance de bonhomme. J'aurais pu être une princesse, même éduquée comme un homme, mais j'voulais que pa' soit fier de moi. Que Paps' de là-haut puisse être fière que sa p'tite fille suive ses traces. Grams souvent me dit que j'dois pas m'oublier, que j'dois vivre aussi pour moi. Mais j'préfère m'oublier, ça m'évite de penser.

Sur les coups de 21h environ, je décide de sortir m'aérer après une bonne douche. Vêtue d'un jean, d'une paire de ranger, d'un t-shirt, d'une chemise, d'une écharpe et d'une veste en cuir, je me dirige vers ma voiture. J'ai b'soin d'un verre après cette journée de rangement intensive. Et encore j'ai des meubles à monter. Et ça attendra demain, parce que j'm'imagine pas taper l'marteau et faire vrombir la machine jusque pas d'heure.

Voir cette tête de con, j'sais pas. Faut dire que ça m'fait un truc dans l'bide et l'coeur. Non pas que j'sois amoureuse de ce con, faut pas déconner hein ! Non. Si j'avais eu un frère, ça aurait été lui. Ya des gens comme ça, où la relation ça trompe pas. La complicité non plus. Ya des gens avec qui ça matche direct et avec qui ça perdure. On a pensé tellement d'choses entre lui et moi et ça continuera sans doute, mais j'dois dire que j'en ai rien à foutre de ce que les autres pensent. Là, à l'instant T j'avais besoin de quelqu'un que j'connais, de quelqu'un qui m'connait. De lui. Ce frère d'arme que je n'ai plus revu depuis des lustres, me suis souvent demandée ce qu'il était d'venu, j'pense que là j'vais rapidement l'savoir.

Je souris, heureuse, le regard brillant d'émotion, je m'avance vers lui « Viens m'faire un câlin ! » réclama la gamine que je suis, percutant ce grand débile pour le prendre contre moi, avec un sourire débile sur mon visage. J'suis une enfant et ça, j'le resterais toujours. Une grande enfant. Je m'extirpe de ce câlin et lui donne un coup d'poing dans l'épaule « Putain j'y crois pas ... t'es d'vant ma gueule » lâche je heureuse d'le revoir. Mon Bugs ... bien plus qu'un meilleur ami, un frère que j'ai jamais eu.

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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyMar 4 Fév 2020 - 15:31


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Avec une paresse qui ne s’avère être que le prolongement de ma lassitude, je retire la serviette de sur mon épaule et viens éponger la flaque de bière qu’un abruti un peu pompette a déversé sur le zinc en guise de pourboire. Après un sérieux taux d’alcoolémie dans le sang, être barman, c’est ce qu’il y a de mieux pour draguer et courtiser n’importe qui ayant un pénis ou un vagin (ou peut-être même les deux) dans le froc. Je ne maîtrise pas bien cet Art, tout comme je ne maîtrise pas bien celui de faire des bons cocktails originaux et ou encore celui de faire la discussion. Je suis comme qui dirait en dehors de ma zone de confort. J’ai racheté mes parts du Devil’s Tail avec l’aide de ma pension d'ancien combattant, pour rendre service à mes proches et pour assurer surtout que le business reste une affaire de famille. En hommage à mon défunt paternel… mais on the other hand c’est davantage pour faire chier ce mister Fabious qui me sert de beau-père. Un petit coup de pute drôlement bien placé en-dessous de la ceinture, car à défaut de pouvoir le castrer à froid, lui mettre les bâtons dans les roues est tout ce qu’il me reste à faire pour préserver le souvenir de mon père alors qu’en coulisse ce vieux pervers en profite pour se farcir ma mère. Le train de ses présumées bonnes intentions à l’égard de cette dernière roule sur les rails de mon indifférence. Je n’y crois pas une seule seconde. C’est une belle pelletée de bouse écœurante qu’il nous balance dans la gueule en nous faisant croire que c’est du caviar ! Le bras droit qui tombe amoureux de la femme de son meilleur ami d’enfance ? Bitch, please ! C’est pas Dawson's Creek ou Twilight, ici !

- Hey, mon gars ! Hey, mon mec ! Hey, gars-mec ! Hey ! Hey !

C’est cette paume moite et  flasque qui présentement me frictionne l’avant-bras avec l’abandon de ce puceau pustuleux qui espère enfin avoir trouvé la zone la plus érogène de sa meuf, qui m’extirpe brutalement de mes songes amers et m’oblige à lever les yeux sur ce minois si rapproché du mien que je peux compter la colonie de points noirs pullulant sur cette grosse patate qui lui sert de pif.

- Hey ! Hey ! Gars-mec !

D’un coup d’épaule épatant, je me sépare de ce rescaper de Tchernobyl et meugle une interrogation somme toute propice :  

- Quoi ? Qu’est-ce t’as, Aurphéo ?

En plus d’être moche, illettré, on l’a baptisé d’un nom à coucher dehors. Ce fils de sa mère ne devait vraiment pas l’aimer ce blaireau. Ledit Aurphéo est à tel point englué dans son zèle, qu’il ne se rend même pas compte qu’il a toute mon attention et sa maudite main papillonne cherche toujours à venir se poser sur mon avant-bras. C’est l’un de nos plus fidèles clients alors je sais quoi faire pour lui redonner le focus.

- Gars-mec ! Mon mec-gars ! Hey ! Hey ! He----

Et bim même pas drôle sur sa gueule d’ivrogne alors que le « Y » du « hey » est sitôt refoulé au fond de sa trachée. Ne vous en faites pas, il est si ivre, qu’au petit matin il ne se souviendra même pas de ce beigne que je lui balancé à la trogne.

- Qu’est-ce que t’as Aurphéo ?

- Ce sont Skyler et Buster… ils… ils… incapable d’en dire plus, il ravale sa salive et ses joues s’empourprent comme une pivoine.

Une lueur sournoise et malicieuse brille  dans le bleu javellisé de mes yeux alors que je saisis en plein vole ce silence de mort qui retombe entre nous.

- Ils ont joués une partie de billard. C’est Skyler qui a remporté la manche et là ils sont en train de célébrer cette victoire dans les chiottes, Aurphéo ?

Mon interlocuteur hoche vigoureusement la tête et essai à nouveau de m’agripper le bras. J’évite de justesse le contact poisseux et lui adresse mon plus carnivore sourire de requin.

- Et bien alors on va les laisser finir, Aurphéo. De toute, avec Skyler aux commandes, ça ne dur jamais bien longtemps. Allez, viens, poses ton cul ici. Je te paie une bière. C’est la maison qui offre !

À cette malheureuse invitation, je contourne le zinc, attrape une pinte encore fumante parce qu’elle vient tout juste de sortir du lave-vaisselle et traîne ma charpente de gros panda vers la tireuse à bière. L’alcool sous pression à peine gerbée dans le verre, qu’une voix plus que familière explose comme un éclat de rire à mes oreilles et soudain entraîne avec elle le bouleversement du Temps et son Espace qui d’un coup se figent. (C’est notre petit précoce de Skyler, aux chiottes, qui serait tout heureux d’un tel phénomène, me direz-vous ?!)

- NOM D’UNE PIPE DE PAPIE ! LOLA MA LAPINE ! D’OÙ TU ME SORS TA TRONCHE DE CACTUS !?

La pinte maintenant remplie à rebord d’Aurphéo est sitôt sans aucun ménagement abandonnée sur le comptoir sous une pluie d’alcool et de mousse. Grand sourire de gamin aux lippes, je plaque ma paume sur la surface lustrée du zinc, pour d’un bond fort habile, enjamber celui-ci et accourir vers ce mirage de palmeraie en plein Sahara. Je fonds sur elle avec autant de chaleur humaine qu’il en faut pour embraser les poudres de ma joyeuse immaturité, l’enveloppant de mes gros bras de gorille et enfouissant ma barbiche qui présentement frise de bonheur dans le creux de son épaule. Notre chaleureuse étreinte interrompue par notre surprise siamoise, elle me déboîte chaleureusement l’épaule d’un coup de poing bien placé alors que ma revanche se résume à lui enfoncer mes dextres entre ses côtes. Sous l’assaut de mes chatouilles, gueux à souhait, je m’exclame :

- Bah ouais que j’suis devant ta gueule et toi t’es devant la mienne !

Hahahahahahahahahaha !!!!

- Mais tu fous quoi ici ? T’en avais mare des grands froids du nord et t’es venue voir ce que les Snowbird de la place pensent de la Floride ?!

Espèce de petite merdeuse, va ! Ça, c’est une sale surprise !

- Hey ! Hey ! Meuf-fille ! Hey, ma meuf ! Hey, ma fille !

Aurphéo et son redoutable effet de pétard mouillé. Le voilà qui s’incruste dans nos retrouvailles… avec cette foutue manie de toujours vouloir nous empoigner les avants-bras de sa main molle et toute trempée.

- Hey ! Hey ! Meuf-fille, faut que tu saches, va pas faire pipi… parce que… parce que… Skyler… comme le dit le gars-mec juste là, bah… tu sais… il… célèbre sa partie de billard avec…bah… tu sais là, mon gars-mec ?!

Et le voilà qui rougi pour la deuxième fois et qui me largue une œillade suppliante.


Dernière édition par Derek Morrow le Mer 5 Fév 2020 - 11:00, édité 2 fois
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June O'Connor

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MessageSujet: Re: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyMer 5 Fév 2020 - 10:00


Dumb & Jerk
PUT .... AIN ... DE ... MERDASSE !!!! CE CON ICI ? Mais j'y crois pas sa mèrelipopète !!! JE MEURS ! JUSTE JE MEURS ! « BUGS SPECE DE CON !!! QU'EST-CE QUE TU FOUS DANS C'TE BLED PAUME DU TROU DU CUL DU MONDE !!! » hurle je sans équivoque, rien à foutre de ce qu'il se passe autour ! Je meurs tellement j'suis heureuse de revoir cette tête de pine d'huître que je m'avance vers lui, réclamant un câlin des familles. Le câlin qui t'sert les tripes. Mes mains sont posées sur ses épaules et j'le sers contre moi. Putain il peut pas savoir comme j'suis contente d'le revoir, comme j'donnerais n'importe quoi pour repartir des années en arrière et plus jamais l'quitter pour sans doute me retrouver ici, dans ce bled paumé, mais au moins, j'aurais pas vécu les merdes que j'ai vécu. Enfin, si on peut appeler ça une "merde", mais yaurait eu un gars encore en vie, aigri et rageux de ouf, mais en vie. J'aurais dû suivre mes tripes, t'façon j'le trompais souvent, que ce soit en mission ou au taffe ... ouais c'est pas très très joli joli je sais, mais j'suis pas une femme d'un seul gars, j'veux pas m'enfermer dans une seule et même relation.

Mais là, j'dois dire que j'm'en fou pas mal, hormis la partie du décès de Flynn. Là, j'suis dans les bras de mon lapin et j'donnerais ma place pour rien au monde. Dans ses bras, c'est vraiment d'la balle, j'ai l'impression d'être une gamine dans les bras de son bro'. « Putain tu chatouilles avec ta barbe de plouc » fis je en pleurant dans ses bras, le serrant fort contre moi « Et voila tu m'fais chialer enfoiré ! » lâche je en riant et en pleurant, j'sais plus où donner d'la tête, mais j'suis tellement heureuse. Tellement heureuse qu'il soit aussi heureux que moi. J'me sens bien là, dans ses bras, dans les bras d'un frère que j'aime de toutes mes tripes. Je finis par le lâcher, après cette étreinte de retrouvailles fortes et émouvantes (à en vomir des paillettes) et j'le regarde, l'oeil brillant, le sourire bananesque aux babines. J'lui donne un coup dans l'épaule et couine en me marrant quand il me chatouille les côtes. Trou d'balle. Putain, il est là. Bon, moi qui voulait sans doute m'barrer d'ici quelques années, j'pense désormais rester. J'le dirais pas mais j'le quitte plus ce con.

« C'est un peu plus compliqué qu'ça, j't'expliquerais quand on s'ra que tous les deux si ça t'dérange po' disons qu'il y a eu une grosse tuile et que je recherche quelqu'un » fis je, gardant malgré tout mon sourire, tout en évitant le sujet de la "grosse tuile". Pas tous les jours qu'on dévoile qu'on a tué son ex après une dispute de merde et une bagarre à la con. J'ai jamais dit à Derek que Flynn était un relou d'base, même s'il savait qu'il était parfois chelou, il savait pas à quel point. Mais j'vais devoir le lui dire, j'le sais. Lui dire que Flynn était tout sauf le mec qui m'ferait d'venir entièrement fidèle. Entièrement à lui. Les gars possessifs, j'supporte pas ça. J'aurais tet' dû m'en douter qu'en arrêtant l'armée, ça allait devenir compliqué. A vrai dire on en sait rien j'pense on peut pas deviner jusqu'où la merde peut être.

C'est alors qu'un jeunot débarque et fait le malin. Une grimace et un sourcil arqué apparaissent sur mon visage. Je regarde Derek « S'quoi s'machin ? » lâche je en pointant du doigt le gosse complètement perché. J'écoute même pas c e qu'il me braille, qu'il tente de s'approcher d'moi «  Wooooooooowowowowowooooo le dégueu tu dégages, m'touches pas avec tes mains pleines de doigts qui puent l'vomi !!! » lui hurle je dessus en reculant. Mais c'est qu'il continue de brailler en plus l'mioche ! « Mais j'en ai rien à foutre et au pire j'vous pisse dessus ! Vas jouer aux billes où' j't'en colle une dans ta gueule ! Allez dégages ! » le repousse je violemment tandis qu'il tangue loin de nous pour s'écraser comme une baleine sur des chaises et une table « mais c'est quoi ce clampin sérieux, jettes lui d'l'eau sur la gueule, il va gerber partout qu'ça va être un bar à vomi ici ! » lâche je en regardant Derek un peu en me moquant de lui.

Le gamin a pas l'air méchant, relou, mais pas méchant. Me demande ce que les autres débiles, qui doivent vomir leurs tripes, ressemblent. J'pense à des vomi sur patte. Je soupire et tilt « Attends, me dis pas que c'est ton bar ? » lâche je avec un sourire amusé


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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyJeu 6 Fév 2020 - 13:33


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J’arrive pas à y croire ! Je n’ai pourtant pas mélangé mes antidépresseurs avec le fort… non… si ? Je suis pratiquement certain de ne pas l’avoir fait en tout cas. C’est pareil pour les substances psychotropes ; j’ai pas abusé de Molly ou Brandy. Ces deux dernières sont bien sagement rangées dans ma poche de jean ou bien cachées dans le frata bordélique qui me sert de casier à la salle des employés. C’est comme le jour où Aurphéo, justement, m’a étalé sous la truffe sa petite théorie quant aux mystères qui règnent autour du décès de la légende du rock, Elvis Presley. D’après lui, le King ne serait pas mort d’une crise cardiaque, mais il aurait plutôt succombé à une constipation chronique. Choquant, charmant, surtout très digne et glorieux. Quand Aurphéo m’a présenté cette burlesque hypothèse, j’arrivais pas à y croire et la chose la plus propice que j’ai trouvé bon de lui dire, c’est ; « bah au moins zhe king est mort sur le trône, right ? » Je songeais tout à l’heure que je n’étais pas doué pour faire la discussion ? Avec cette anecdote, je n’ai même plus besoin de faire mes preuves…

J’arrive pas à y croire. C’est comme voir une licorne. C’est comme retrouver cet enfoiré de farfadet des céréales Lucky Charms. C’est comme asseoir ses miches sur les genoux en bronze des sculptures emblématiques des fondateurs de notre ville et enfin parvenir à déterminer qui a le plus gros service trois pièces dans le pantalon. C’est comme lustrer la papemobile de notre langue de pêcheur et se retrouver après ça avec le cul aussi béni qu’un ange. C’est comme… putain de bordel de merde, LOLA MA LAPINE EST LÀ, DE CHAIR ET D’OS, SOUS MES YEUX ! Le moment est si parfait, qu’elle en chouine et j’ai aussi envie de chouiner ma vie parce qu’il n’y a pas plus émouvant comme surprise ; que de tomber comme ça à tout hasard sur sa sœur et de cœur et d’arme ! Rienàfoutre d’Aurphéo. Rienàfoutre des clients. Rienàfoutre du Devil’s Tail. Rienàfoutre de mon boulot. Juste et tout simplement rienàfoutre de cette poudre aux yeux ! J’ai envie d’étreindre cette pluie de confettis à pleins bras, de la balancer comme une poche de patates sur mon épaule et de fuir ces saloperies de distractions sur le chemin du bonheur et de préférence sous un soleil levant ! Sourire de fendu jusqu’aux oreilles, mes deux pierres de saphirs reluisantes, le cœur gonflé de bonne humeur, sous les étendards multi-couleurs de nos deux bouilles de sales gueuses, ensembles, nous sommes ce que nous avons toujours été : deux belles âmes à la dérive qui s’adorent et s’accrochent l’un à l’un comme des mômes orphelins perdus en mer. La distance, l’éloignement, les années, l’absence, le manque de sa présence en les spirales infernales de mes tourments, le besoin d’entendre les décibels de son rire débile en les moires de mes périls, sa joie de vivre en les instants où tout se meurt et surtout nos mains secoureuses qui systématiquement s’agrippent lorsque tout s’écroule autour de nous. Bordel qu’elle m’a manqué ! Bordel que je me suis ennuyé !

- T’as pas changé. Toujours aussi something blue en ton genre, que je m’éclaffe, à la fois moqueur et aussi attendri qu’un beefsteak, lui enveloppant la figure de mes paumes brulantes, pour venir essuyer ses larmichettes roulant sur ses pommettes rosies de mes pouces alors que peu à peu mon sourire s’efface pour céder le règne aux premières ridules soucieuses et inquiètes que me barrent le front de manière spectrale. À la merci des circonstances, des contretemps, des années, de la vie en générale qui nous a éloignée sans jamais pour autant nous séparer, je me doute qu’elle doit en avoir long à me raconter et sans l’avouer ça m’alarme.  

- Ça ne concerne pas Tête-De-Nœud, j’espères ?

Deux belles âmes à la dérive qui s’adorent et s’accrochent l’un à l’un comme des mômes. Enfants des bombes, dont les boulets, les hécatombes et les explosions narguent sans cesse nos erratiques frémissants dans nos poitrines. Bien évidemment que je fais le lien avec ce vaurien abruti qui lui sert de petit ami. J’ai jamais aimé ce type et c’est pas demain la vieil que ça changera ! Malgré son besoin de ne pas vouloir plomber l’ambiance, malgré qu’elle me fasse comprendre qu’elle veut changer de sujet, moi, môme gâté de cynisme, j’veux pas. Je ne veux pas attendre. Je veux savoir. Sur le point d’insister, ma petite sœur de cul et chemise doit une fière chandelle à Aurphéo, car c’est grâce à lui si mon clapet se ferme et se la boucle, ignorant royalement le regard de détresse de celui-ci, pour contourner le zinc et laisser la lapine se dépatouiller avec l’énergumène (tiens, sa punition pour avoir voulu détourner le sujet)… ce qu’elle accomplie avec joutes verbales castrastrices et un coup de râteau drôlement bien situé. Si drôlement bien situé, que je ne peux m’empêcher de sourire en le voyant se rétamer sur l’ameublement du Devil’s Tail avec autant de grâce qu’un pacha bedonnant alors que moi je m’accapare d’aligner sur la surface gommante du zinc le un mètre de shooter de téquila que bien évidemment j’ai l’intention de nous faire boire pour souligner l’événement (en lien avec nos retrouvailles et pas celui d’un Aurphéo ivre mort qui une fois de plus se fait casser la gueule et par lui-même et par quelqu’un d’autre).

- Eh, ouais, mon roudoudou à l’érable canadien, ce bar, c’est le mien ! Du moins, je suis l’un des copropriétaires. Le Devil’s Tail appartenait à mon vieux et ce bouseux qui lui sert de meilleur ami. Mon effroyable ex belle-sœur, mon frangin et moi nous avons rachetés les parts, que j’explique, hilare comme un gamin écervelé, tandis que je l’invite d’un chaleureux geste de main à venir poser son cul canadien sur un tabouret alors que l’autre paluche tenant la bouteille de fort s’occupe d’habilement déverser le nectar alcoolisé dans les verres à shooter.

- Crois-moi, ça m’étonne aussi, de me retrouver derrière ce comptoir, dis-je, rapprochant de nous les quartiers de citron et la sellière après avoir déposer la teq’ sur le bois alors que le bleu javellisé de mes yeux s’abaisse doucement à la considération de l’autre K .O ronflard affalé sur une table : Putain, tu l’as pas loupé ! À ce que je vois, t’as toujours c’moyen pour faire ramper les dudes à tes pieds. Il est parti pour la nuit, je pense.

Bawawawawawa !

- Alors, mon caribou des bois, est-ce que tu as toujours une aussi bonne descente ?

À cette pique, je fais glisser vers ses doigts de fée l’un des shooters, sourire caustique aux lippes.
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June O'Connor

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MessageSujet: Re: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyDim 9 Fév 2020 - 7:58


Dumb & Jerk
Ça va paraître con et mielleux, mais l'avoir dans mes bras, ça me fait un truc. Un truc dans mon cœur et dans mon ventre. J'ai envie de pleurer de bonheur. J'suis heureuse de le revoir après tout ce qu'il s'est passé. J'suis heureuse. J'aurais pas pu demander mieux, que de retrouver mon frère d'arme, mon frère de cœur, celui qui a été là quand.... Manny est mort. J'en ai fait des conneries dans ma vie, il ne m'a jamais jugé, il m'a toujours conseillé, toujours donné son avis, même contre Flynn. Je l'aimais Flynn, je tenais à lui. Il m'aidait à oublier une certaine manière ma douleur. Il m'aidait à gérer mes angoisses. Bon.. Je me trompais, mais je sais pas... J'étais pas dépendante de lui. C'était mon baume. J'aurais jamais dû rester avec lui. J'aurais dû le quitter. Il serait...

Je lâche Bugs, larme à l'œil tandis que ses paluches s'écrasent avec douceur sur mon visage pour m'enlever mes larmes. Je souris, heureuse. Vraiment. Mais le cœur lourd de regrets et de remords. Mais je dois pas en avoir. Je devrais pas. Mes circonstances, je les ai pas choisi, elles me sont tombées dessus. Je sens qu'on est deux âmes en peine et qu'on va devoir se raccrocher l'un à l'autre. Même si les retrouvailles sont merveilleuses, j'ai cette crainte que tout ne soit plus comme avant. Et pourtant, j'en ai besoin. J'ai besoin de nous retrouver. Que tout redevienne comme quand on a tout laissé. Que nos épreuves ne nous ont pas éloignées. Ça m'fait soudainement flipper.

On a tellement d'cboses à s'dire, le temps à rattraper. Il parle de Flynn d'une certaine manière, j'eus un sourire figé « Et comment va Nell ? » demande je pour changer de sujet, mal à l'aise, jusqu'à ce qu'un débile nous emmerde et explose notre bulle. Dragonne, je grogne et montre les crocs, rejetant violemment le jeune bourré qui pue sa mère. Mais il a l'avantage de nous détourner des sujets sensibles. Tant mieux. De toute façon, je ne parlerais qu'en présence de mon whisky !!

Je regarde Bugs et souris, tandis qu'il nous prépare nos shooters. C'est son bar. Son bébé, enfinq qu'il partage avec son frère et l'ex de son frère. Je suis contente pour lui. Moi j'ai rien, a part une maison achetée à la volée. Je sais pas encore quoi foutre de ma vie, ptet chasser. Ou devenir garde chasse et me fondre dans ma forêt pour y rester. Ça me manque ça. Les randos en forêt. Pour le moment je me contente d'être mécano et d'baiser l'patron... Oups... Détails à garder pour moi n'est ce pas ? « ça doit boire comme des trous j'suppose » fis je, hilare. J'imagine qu'ils doivent faire plus de perte qu'autre chose ou se fier aux ivrognes debiles comme ce petit con qui va finir par gerber partout.

Je m'installe au bar, face à ce brun à barbe. Bordel... Il a une... Barbe « tu sais qu'avec cette barbe, tu mets une chemise à carreau, tu ressembles à un bûcheron canadien » fis je en riant. J'arque mon sourcil gauche à sa remarque sur les débiles, étire d'un côté mon sourire et soupire « écoutes, il parait que jsuis mortelle comme nana... Tu devrais t'méfier chéri, on est supposé coucher ensemble » dis je avec beaucoup de sarcasme. Aaaah... S'il savait

Je prends le shooter et le vide d'un coup sec « tu devrais virer tout l'monde et fermer. J'compte vider ton stock » fis je sûre de moi... Oooh oui... Je compte me mettre une sacrée claque dans la gueule
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MessageSujet: Re: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyMar 11 Fév 2020 - 13:08


She's got a heart of gold.
♫♪♫
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Et comment va Nell…
L’erratique qui autrefois s’enflammait d’un amour fou, ce soir, il s’arme de larmes et s’aveugle dans la pénombre. Ce prénom n’a désormais que les crépuscules du soir pour rallumer les étoiles, alors que cette moire vespérale m’oblige depuis quelques temps à m’élancer à corps perdu sur les premiers flambeaux venus. À trop vouloir voler vers le soleil, l’on fini par se brûler les ailes, j’imagine. Ce prénom autrefois incendiait les catacombes de mon esprit, sans doute il parvenait à rendre moins funéraires mes ombres, mais de ces jours, il ne reste désormais que les ténèbres et les fantômes qui les hantent. Je suis coincé devant ce vide d’obscurité, sans jamais rien trouver à quoi me cramponner, damné par le rêve diurne d’entrapercevoir ne serait-ce que le plus petit des rayons de lumière… en mes noirs et profonds abîmes.

June ne sait pas.
June n’est pas au courant.
June ignore tout de moi, depuis quelques temps.
June…
Mon fil rouge d’Ariane, en le maze sirupeux des mes souvenirs. Un peu de jour, en ces nuits sempiternelles. Elle est à l’origine de mes ivres frissons et de mes sourires débiles.  
June. Mon amie. Ma sœur. D’arme. De cœur. De sang. Malgré les impossibles.
Je lui dois la vie, parce qu’elle m’a évité et de près la mort. Enfants des bombes.  
Se retrouver face-à-face, presque en tête-à-tête, après ces mois de silence radio, au cœur de nos tragédies disloquées, frissonnants d’horreur en nos noires torpeurs respectives, que reste-t-il de nous et de nos âmes jumelles ? Sont-elles sœurs malgré tout ? Est-ce que tout a changé ? Est-ce que quelque chose s’est brisée ? Sommes-nous Lola & Bugs… comme avant ?
Cette frayeur qui s’exprime, explose un court instant les sutures sur mon cœur, s’exaspère et s’en va sans plus d’émois. J’ai trop besoin d’Elle. J’ai trop besoin de Nous. Ce nous d’avant. Ce nous nouveau et de maintenant. Qu’importe. Elle reste l’origine de mes ivres frissons et de mes sourires débiles. J’ai besoin d’Elle.

- Des trous. Des éponges. Des puits sans fond. Name it ! L’alcool coule à flot, ouais. Avec ton minois de bougresse, ton foie de béton, ta descente incroyable, désormais dans le décor, la réputation du Devil’s Tail ne peut que s’enrichir ! Mon petit doigt me dit que tu feras compétions avec les autres fidèles de ce bar, dis-je, sourire complice voltigeant sur le coin de mes lippes, venant affectueusement lui pincer son mufle de clown entre mon pouce et index. Cette habitude de lui pincer le pif, comme ça, elle est là depuis pratiquement toujours. Peut-être, finalement, que Lola & Bugs restent au rendez-vous, qu’ils ne se posent pas un lapin (bawawawawawa le jeu de mot, right !?) malgré le temps et malgré tout.

J’achève de me dépêtrer les paluches avec ce qui nous semble être le prélude à une longue et belle soirée beuverie, pour venir me frictionner avec fierté cette mâchoire grugée par une sombre barbe pas rasée depuis perpette, ne pouvant m’empêcher de glousser d’un rire bien gras à sa petite remarque. Elle m’a connu aussi imberbe que l’énigmatique sourire de la Joconde : crâne rasé et bajoues glabres. Le kit complet du bon soldat de plomb, quoi !

- Un bucheron canadien, vraiment ?! J’en suis flatté, mon petit castor. Quoique le culte, par chez-vous, c’est le hockey sur glace, non ?! Pour appartenir à votre patrie, il faudrait penser à ce que tu m’enseignes les premières leçons de bases. T’es redoutable sur une patinoire ! Ça, je m’en souviens… et mon sourcil aussi ! Je crois que j’ai encore la cicatrice de ce disque que tu m’as balancée à la figure ! Je continu à dire que ce n’était pas un accident ! T’avais juste peur de perdre alors tu te l’aie joué manant sans scrupule !

Je rigole de plus belle à son petit clin d’œil sur ces satanés ragots qui nous pourchassent depuis belle lurette. Parce que c’est bien entendu : l’amitié entre une nana et un gars ça n’existe pas. Il faut toujours que le masculin de frotte sur le féminin. C’est inévitable, dans une relation. Bouffon, sournois, mes claires prunelles embrassent la plèbe environnante, venant m’accouder sur la surface du zinc en acajou, pour me cambrer légèrement sur celui-ci et rapprocher nos deux figures de demeurées de manière à ce que ces deux pierres de jade englobent l’intégralité de ma vision périphérique.

- Bien qu’elles soient trompeuses, le commun des mortels a toujours éprouvé cette maline fascination à ne se fier qu’aux apparences. Il y a eu beaucoup de nuit, beaucoup d’amour entre nous deux, sans toutefois jamais compter là-dedans la fable de l’abeille et la fleur… mais qu’ils s’imprègnent de cette image dans leurs petites cervelles de vieilles commères, ça leur donne chose à faire et les occupe. On est trop sexy. Là est notre perdition, Lola.

Et pouet-pouet. J’lui pince à nouveau le pif, parce qu’à mes yeux, sa tronche de cake, si mignonne soit-elle, j’vais toujours l’admirer d’un amour platonique et fraternel. Lola, c’est pas touche. Lola, c’est sacré. Et Lola s’enfourne cul sec dans le gosier la première lapée de téquila. Bugs l’imite, mais applique l’illustre rituel sel-téquila-citron, parce que je tiens à mes papilles, ma trachée, mes boyaux et que surtout ça en a pas l’air mais je bosse présentement alors c’est pas le moment de feeler paf… un coup d’œil sur l’horloge mural et j’annonce ;

- C’est un mardi soir. Le Devil’s Tail, si tôt en semaine, ferme ses portes, dès qu’il n’y a plus de clients. À voir ceux qui reste, ça ne saurait tarder… Owi ! restes, restes jusqu’à la fermeture, pleasseeuuhh !!! Vides mon stock si tu veux, mais restes. Je flanquerai à la porte les mioches comateux d’ici quelques heures à peine !  

J’ai besoin d’Elle… j’ai besoin de nous retrouver. J’irais pas jusqu’à lui faire la danse du bacon parterre pour la convaincre de me tenir compagnie, mais j’suis paré à aller loin pour la garder prisonnière encore quelques temps. Gamin, nostalgique as hell, j’enforune ma paluche gauche dans la poche arrière de mon jean, en extirpe mon portefeuille, l’ouvre, ou plutôt l’éventre, fouille dedans et trouve enfin ce que je cherchais et ce que je voulais lui montrer :

- Tu te souviens de cette foire qu’ils avaient organisée en soutien aux forces armées, lors de notre déploiement en Espagne ? Regardes ce que qui ne m’a pas quitté depuis et que je traîne à mon cul avec moi en tout temps !

spoiler:

Notre dernier selfie depuis.
(Complètement ivre, je l'avais même envoyé à Nell...)
Quelques mois avant l’Afghanistan.
Putain, la cuite qu'on s'était prise, ce jour-là !
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June O'Connor

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MessageSujet: Re: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyJeu 13 Fév 2020 - 20:29


Dumb & Jerk
Tous les hommes que j'ai côtoyé pu avec qui j'ai couché, j'les ai détruit ou tué, ou sont morts par ma faute. J'espère que je ne ferais jamais de mal à Derek. Il est mon frère, c'est ainsi que j'le considère et l'idée d'le perdre me tord les tripes. Je déglutis, remarquant une ombre passer dans ses yeux, pas forcément la même que la mienne. J'prends peur, j'adore Nell, on avait sympathisé au mariage et on avait bien déconné, elle avait l'air d'être une femme de poigne avec un foutu caractère. Elle était vraiment très jolie dans sa robe de mariée et son sourire était ravageur et ravissant. Je déglutis, n'osant rien d'mander, l'coeur qui eu un raté. Ya eu un truc. J'espère qu'ses rien d'grave. Son regard n'est pas le même qu'le mien, enfin j'crois j'en sais vraiment rien. Mais une chose est sûre, c'est qu'on a pas b'soin de se dire quoi que ce soit. Un dialogue sourd d'entre deux âmes soeurs. Deux âmes en perdition. Je me souviendrais toujours des sourires, toujours des rires, des blagues, des chants, un truc bon enfant, des ordres de nous la fermer, des soupires et ... tout l'reste. Mon coeur se déchire rien que d'y penser. J'suis une foutue sensible. Grams disait toujours que c'était normal de pleurer, que c'était humain. Qu'il fallait qu'ça sorte. Mais là. J'veux pleurer d'bonheur. J'veux m'mettre une mine, j'veux m'arracher la gueule. J'ai retrouvé .... bien plus que mon frère d'arme. On s'appelait trop rarement. J'osais pas trop à cause de Flynn. Flynn ... la culpabilité se lit sans doute sur mon visage. J'm'en veux. Vraiment j'm'en veux ... Mais je dis rien. C'est pas l'moment. Mais j'sens que lui comme moi, l'alcool fera parler nos coeur et nos âmes déchirées et en miette. J'ai b'soin d'un Nous, j'ai b'soin de nous. J'me répète, mais j'ai peur que ce "nous" sera différent, j'me demande à quoi il va ressembler aujourd'hui.

Je souris, amusée, le sourire en grand dévoilant ma mâchoire carrée, héritée de mon père. J'arque mon sourcil « j'vais tous les faire s'coucher tes p'tits bambinos du coin, c'est moi qui t'le dis ! » lâche je amusée, le regard brillant, le cœur remplit de joie. Fais moi boire Bugs, arraches moi ces sentiments que j'ai contre moi, délivres moi avec tout ton foutu alcool. J't'en supplie ... bourres moi la tronche de ces liquides aux mille degrés, que mon foie me hait, que mon cerveau se barre, que mon cœur s'éponge. J'ai b'soin d'ça. B'soin de te retrouver, de te prendre encore et encore dans mes bras, quitte à en chialer tellement j'suis heureuse de te revoir. Sale con.

Un éclat de rire sort de ma gorge, un rire bien digne du mieux, un rire pas du tout sexy, un rire limite ridicule qui t'emmène dans le rire du what the fuck, un rire de cochon, de chèvre, d'un animal qu'on sait pas s'que s'est, mais un rire qui communique. J'me bidonne avec lui, mon bûcheron canadien américain. Qu'est-ce qu'on peut être con. Deux imbéciles heureux, deux gosses. «  BWaahahahaha si t'avais vu ta gueule c'jour-là ! Tu m'avais foutu une d'ses rages qu'il fallait que j'te pète la gueule ! T'as eu d'la chance l'barbu d'avoir eu presque malencontreusement un galet quasi dans ta tronche que la cross mon gars. Pour sûr, j't'aurais arraché la tête » j'arque mon sourcil, sous entendant que oui, c'était fait exprès et mon sourire en coin s'élargit. Ouais mon gars, tu m'avais tellement cassé les ovaires, qu'il fallait que j'te fasse enlever ton sourire de trou du cul d'ton joli minois, minois aussi imberbe qu'le cul d'un bébé !

Nos rires se mélangent sur ces souvenirs heureux « OH PUTAIN ! Tu t'souviens de ce coup foireux qu'on a foutu à ... attends il s'appelle comment encore ce con ... mmmmh ... OUI !! ALEX !! On lui avait chouré ses fringues pour les mettre dans l'eau et dans un tas d'fumiers ooooh c'était infect ! Il était sorti à poil en beuglant comme un con, qu'est-ce qu'on s'était bidonné s'jour-là » mon sourire se fige. Ouais ... yavait Manny ... mon coeur se déchire, je déglutis. Putain June t'es vraiment trop con. De te souvenir d'un bon moment avec ... lui. Je serre ma mâchoire. Je m'humecte les lèvres et alors que j'allais dire un truc, Bugs m'arrête. J'le regarde sans trop comprendre ce qu'il voulait dire, les yeux mouillés d'émotions. Trop d'émotions. Trop d'souvenirs, de colères, de peines, de bonheur, de joie, de fou rire. Trop. Ya trop d'choses. J'lui donne une tape sur la main avec un sourire lorsqu'il me pouet le nez. T'es con Bugs. Mais qu'est ce que j'suis contente « On devrait continuer à semer cette rumeur à la con, ce serait drôle. Mais t'sais ... quand on dormait ensemble ... pour moi j'dormais avec mon frère. Et j'dois te dire que ça m'a manqué. On aurait cru une putain d'gamine avec son bro, mais parfois être une gamine c'est ce qui me permets de pas céder »

J'en dis pas plus et enfourne le premier shoot dans l'bec. J'vais chialer. J'le sens. On va chialer. On va s'ouvrir le coeur. Enfin, j'ai l'impression que j'vais céder la première et qu'il va être l'épaule sur laquelle je vais pouvoir ENFIN me reposer. J'ai l'impression d'être un oiseau qui vole depuis des lustres et qui a perdu son arbre sur lequel il fait bon de se poser « Dégages les tous et fermes alors, parce que j'veux pas partir. T'entends ? J'veux plus jamais partir sans toi » lui dis je les yeux dans les yeux. J'veux plus qu'on soit séparé comme ça. Plus jamais. Et puis il me sort une photo. Une foire d'après Manny. De quelques mois après sa mort. Je souris « On était fin bourré, j'en ai quelques unes de nous que j'ai ... gardé dans un carnet d'photo j'te le montrerais » carnet que j'ai sauvé de la fureur de Flynn, carnet que j'avais pris au boulot avec moi pour pas qu'il le cherche et le brûle.

La photo en main, je tremble et déglutis. Trop de choses dans ma tête « Derek ... tu peux tous les virer s'il te plait ?  » demande je sérieusement. Je viens quand même l'aider à virer à coup d'pied au cul les denriers ivres du bar, jetant l'autre abruti de tout à l'heure limite sur le trottoir comme un tas d'merde. La porte une fois fermée, nous voici seuls. Prêts à se bourrer la gueule. « Avant qu'on fête nos retrouvailles ... j'veux pas plomber l'atmosphère mais c'est à propos de Flynn » fis je en me tordant les mains. Bugs est entre la porte et moi. Mais dans tous les cas j'veux pas partir « J'ai fait quelque chose d'horrible » le masque tombe. J'aurais pu attendre non ? Mais j'me vois mal l'dire complètement bourré ou être en bad. J'veux pas être en bad. Surtout pas. J'ai besoin de me libérer d'un poids.

J'arrête d'entortiller mes mains comme une enfant. Je lâche mes bras et me sens comme ... une condamnée. Je déglutis. C'est dur. « J'ai été trop conne de rester avec lui, j'aurais dû tout arrêter et partir. J'arrêtais pas d'le tromper, c'était ... vraiment immature de ma part, j'aurais évité ce qu'il s'est passé, mais j'tenais à ce con mine de rien ... il m'évitait de penser trop à Manny » je pince les lèvres, les sourcils froncés, le visage sombre. Mon regard se plante dans celui de Derek « On s'est disputé un soir, tu sais comment qu'il était par rapport à toi, il m'l'a foutu encore dans la gueule » je roule des yeux et soupire « Et on a fini par se battre. Très fort. Il m'a planté un stylo dans la cuisse ... j'me suis relevée, il avait une arme. J'ai sorti mes katanas des fourreaux du salon ... il m'a tiré une balle dans la main, ça m'a surpris, j'voulais pas l'blesser. C'était même une chance qu'il m'a eut ce con ... il a sauté sur moi et ... il m'a étranglé mais ... j'ai pu prendre l'arme tu sais et ... »

Les larmes sortent. J'm'en veux tellement. Mon corps est tendu, je sers la mâchoire et soupire bruyamment « J'lui ai tiré d'ssus. Il m'avait aussi tiré dessus je sais que c'est la légitime défense mais ... merde ... j'ai l'impression que tous les hommes que j'ai côtoyé qui m'ont aimé très fort meurent par ma faute. J'ai emmené Manfred avec moi, j'suis restée avec Flynn ... J'veux pas t'perdre si tu savais comme ... si j'te perds je meurs » j'viens d'le retrouver et je pense à ça. Je fonce comme une enfant vers lui et percute son corps contre le mien pour le prendre dans mes bras et le serrer contre moi « Tu peux pas savoir comme j'suis heureuse de te retrouver, j'veux fêter ça comme il se doit mais ... j'veux plus jamais qu'on se sépare. Tu m'as tellement putain d'manqué » fis je en enfouissant ma frimousse contre lui. Contre ce frère que j'aurais dû avoir, contre ce frère que j'aime, contre ce frère ... qui m'a tant manqué.

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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyDim 16 Fév 2020 - 13:08


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Son sourire plonge dans l’ombre l’âme de ces choses qu’elle veut garder secrètes. Ses prunelles à la couleur de l’émeraude et l’azur sont le rayon laiteux d’un astre nocturne qui ainsi reluit sur la mystérieuse foret de ses pensées… son état d’esprit. Elle est où la merde, June ? Elle a le cœur plein, gorgé, engorgé, à bordure, de ce quelque chose qu’elle veut garder secrète, mais qui au fond me hurle tout bas sa détresse et font présentement couler ses émois à contre-sens. Son sourire est en fait une moue. Son rire est en fait un appel à l’aide. Je voudrais répondre à sa peine, mais comment percer une pénombre qui se voit plus noire que la nuit et plus profonde que l’abîme ? Je n’ai d’autre choix que je m’apprêter à son errance  crépusculaire, laisser le temps faire son œuvre et qui à grands coups de pendule nous mesure et jauge de l’heure fatidique. Elle est où la merde, June ?

Derek ne sait pas.
Derek n’est pas au courant.
Derek ignore tout de June, depuis quelques temps.
Okay. Mogwai, non seulement c’est redondant, mais penser de moi-même à la troisième personne, c’est spooky et me donne l’air d’un débile mental.
Mais Derek est un débile mental. Derek a des petits soucis de santé. Et Derek apprécie la présence de June. June est la plus grande amie de Derek. Derek doit comprendre les gros bobos de June.
C’est beau, c’est bon, ta gueule ! J’agrippe mon bazooka imaginaire et atomise littéralement cette cervelle de con un peu déréglée. La schizophrénie ça va au début, mais après ça devient un peu bordélique essayer de se dépatouiller les oreilles et avec les dialogues intérieurs et extérieurs. Repose en paix, mon brave petit Mogwai.

Aaaahhhh, par tous les cieux ! Ce rire ! Mais ce rire m’a tellement manqué ! Ce rire d’orgie et de reproduction entre plusieurs espèces ; un cochon qui fornique avec un âne. Une chèvre qui baise avec un coq. Tweety Bird qui s’accouple Jerry et ça donne le rire de June ! Ou Lola ma lapine. Je la reluque avec le regard luisant de ce frangin tout fier qui assiste pour la première fois à l’un de ses spectacles de crécelles et qui s’en ventera le lendemain dans la cour de récréation. Ma virilité extrêmement échaudée à cette petite révélation, j’ajoute absolument rien du tout à cela, me contentant d’enrichir mon rire débile, très gras, qui en sous-titre lui annonce un quelque chose qui ressemble à « Bawawawawawa ! MOUAHAHAHAHAHAHA ! Attends un peu, Lola, la prochaine fois qu’on s’oppose sur un ring, j’vais tellement te foutre ta raclée, que ton petit corps ressemblera à un Pretzel. MOUHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! »  

- Oooh, ouaiiisss, Alex ! Mais il l’a cherché aussi, ce connard macho et misogyne ! L’Histoire le dira jamais, mais j’suis pratiquement certain qu’il avait de la parenté avec Trump. On lui a fait boire la tasse, mais s’était amplement mérité et il s’est tenu à carreau jusqu’à sa présumée permission. Tu te souviens la gueule qu’il avait, tout juste avant de prendre la poudre d’escampette ?!        

Son éclat de rire redevient un appel à l’aide. Sa détresse, immédiatement, je la comprends. Moire, spectre, une plaie profonde qui à l’instant même s’ouvre, parce que malgré l’absence, en son errance, il vogue toujours avec elle et ne la quitte jamais. Manny. Son impossible. Son inaccessible. Enfants des bombes.

- Tes poings qui me cognent la trogne, parce que tu rêves. Ton cul qui me fait presque tomber en bas du lit, quand tu te mets en petite boule. Toi qui me vole constamment la couverture, parce que t’as froid. Tes ronflements de camionneuse. J’ose espérer que tu offres un meilleur traitement de faveur à tes compagnons de cœur, parce qu’à l’égard de ton frère de cœur, c’est redoutable. Maso que je suis, j’peux néanmoins te dire que ça me manque.

Enfants des bombes, dont les boulets, les hécatombes et les explosions narguent sans cesse nos erratiques frémissants dans nos poitrines. Parce que l’armée nous a profondément marqués du sceau des cœurs martyrisés et âmes fêlées. Là-bas, si loin là-bas, dans les nuances carmines de la guerre, des horreurs, nous étions tels deux mômes, une sœur et un frère, qui durant les nuits d’orage, tourmentés par les éclairs de chaleur qui éclatent silencieusement dans le crépuscule, accourent au lit de l’autre pour venir se réfugier sous la couette et y découvrir un sentiment de sécurité. Deux âmes orphelines qui se sont trouvées et raccrochées. Dans les nuances carmines de la guerre, nous avions désespérément besoin de nous sentir vivants et présents l’un pour l’autre.

Elle est où la merde, June ? Ce sourire, ce chagrin qu’elle recèle derrière. Ce silence qu’elle me livre, malgré le flot de ces joyeuses mémoires qu’elle me partage d’une voix frémissante et bourrelée de tourmentes. Un pincement au cœur… et la peur de manquer quelque chose… de passer à côté de quelque chose, de sentir son âme se scinder en deux et ne plus être capable de la rapiécer… c’est-elle brisée et disloquée complètement ? Elle est où la merde, June ?

- Euh…

Sa prière de sortir le reste des clients du bar, me surprend comme me bouleverse, le shooter que je tiens de ma main droite restant comme en suspend, à mesure que le sang me glace les veines et que j’entends au loin notre pendule compter l’instant fatidique qui se rapproche. Fermer une demie heure à l’avance les portes du Devil’s Tail, ça ne peut pas être aussi dramatique que ça, non ? NON !? Ma mère, mon frère et mon ex belle-sœur vont-ils me remettre cette bévue sous le pif et douter de mes objectivités, s’ils viennent à l’apprendre ? Quand même bien cette question me taraude l’esprit, que j’suis déjà de l’autre côté du zinc en train d’escorter bras-dessus, bras-dessous, une flopée de clients comateux et qui peinent à tenir sur leurs jambes flageolantes. Tellement pressé d’en finir avec cette tâche, que je ne prends même pas la peine de reprendre cette pinte de bière vide qu’a emmené Bernard avec lui dans ses mains, m’empressant de lui refermer la porte au nez, au moment où il s’apprête à me demander un refill.

Faisant volteface sur le l’étendu du Devil’s Tail désormais plongé en une atmosphère oppressante de mystère, main moulée sur la poignée, je cherche des yeux ma soul sister, un court circuit allant corrompre un court instant mes esprits lorsque le prénom de celui qu’on ne doit surtout pas prononcer trouve chemin jusqu’à mes conduits auditifs… Mother f-word ! Elle se rapproche de moi, alors que le sol s’ouvre sous ses pieds et l’immerge en le magma rougeoyant de cette force délétère qui l’abime et consume. Des ténèbres qu’elle n’a plus la force de lutter contre et qui désormais l’accable plus bas que six-pieds sous terre. Enfants des bombes. Enfants des catacombes. Nous sommes à nouveau ces mômes, cette sœur et ce frère, tourmentés par les éclairs de chaleur qui éclatent silencieusement dans le crépuscule, qui accourent vers l’autre…

Elle se plaque tout contre moi et c’est l’ultime collision. Je la rattrape en pleine chute libre, l’étreins de toutes mes forces, posant le dessous de mon menton sur le dessus de son crâne, alors que les doigts de ma paluche d’ours glissent sur la cascade de sa sombre chevelure et que la paume de ma main gauche vient doucement se poser entre ses omoplates pour renforcir mon étreinte de grand-frère protecteur.

- Heeyy ! Heeey, ça va aller. Ça va aller.                    

Mogwai, petit merdeux, si tu as des propositions à me faire, c’est comme qui dirait le moment propice pour ça. Je suis encore au stade où j’assimile tout et essaie de me dépêtrer les paluches avec ce tourbillon ravageur qui la moleste.

Derek sait tout.
Derek est maintenant au courant.
Derek---
Okay, non, c’est mort, ta gueule, Mogwai.

- Tu peux être un putain de chaos ambulant, June. Mais une chose dont je suis persuadé, c’est que tu n’es pas une meurtrière. Tu n’es pas un assassin. Tu m’entends ? À ses paroles, je m’écarte d’elle, m’empare de sa figure ruisselante de larmes  de mes mains et plonge mon regard en ses flous orgiaques : Tu n’es pas une meurtrière.

Je déglutis de travers, essayant de ne pas faire un pas de travers.

- Flynn est un homme dangereux. Malade. Son obsession. Sa folie, c’est un effet domino. Un tombe, et c’est tout le reste qui suit. Crois-moi, il n’a pas besoin du prétexte de ta maladresse, pour parvenir à ces desseins. C’était lui ou toi. Tu n’es pas une meurtrière, June.

J’veux qu’elle m’entende. J’veux qu’elle s’encastre ça dans la tête. J’veux qu’elle me croit.

- Souviens-toi de ce que les toubibs, à l’hôpital militaire, nous ont enseignés à ce sujet. Souviens-toi. Répètes-toi ces paroles, autant de fois qu’il le faudra.

N’empêche que je me demande ce qu’elle a fait du corps ? Être son partenaire de crime, j’aurais même pas pris la peine d’alerter les flics, j’aurais balancé cette pourriture dans un enclos à cochons, pour que ses restes soient bouffés par les porcs et chiés là où il se doit être : la bouse. Elle ne le sait pas encore, mais j’ai moi aussi une petite histoire bien traumatisante de meurtre et de cadavre dans le placard… petit secret que je partage d’ailleurs avec mon frère. Putain, j’arrive pas à croire qu’on a tué notre voisin Gaston et caché son corps dans la forêt au nord de la ville ! Je suis bien mal placé pour lui faire la morale et lui taper sur les doigts. Je resserre Lola ma lapine tout contre moi, enfouissant ma bouille barbue dans le creux de son épaule, pour lui fredonner à l’oreille ce qui j’espère la fera sourire :    

- ♪ Hey June, don't make it bad. Take a sad song and make it better... ♫

Lalalalalalalala, je ne me souviens plus du reste des paroles :

- ♫ And anytime you feel the pain. Hey June, refrain. ♪

Je m’éloigne d’elle, lui agrippe doucement la main de ma paluche droite alors que la gauche se pose sur ma poitrine, comme le plus sensible des chansonniers alors que je l’entraîne avec moi vers le zinc :

- ♫ Don't carry the world upon your shoulders. For well you know that it's a fool. Who plays it cool, by making his world a little colder... ♪

À l’armée, j’avais l’habitude de lui gazouiller cette chanson légèrement modifiée de mon crû, pour lui redonner le pep, alors que nous avions la tête dans le cul.

- ♫ Na-na-na, na, na. Na-na-na, na… ♪

À ma grande surprise, c’est pas moi qui pousse ces vocalises, mais plutôt Buster et Skyler (que j’avais complètement oublié aux chiottes), qui aux anges, pendant qu’ils reboutonnent leurs pantalons, s’extirpent des toilettes et lévitent vers nous en m’encourageant à poursuivre notre belle chorale improvisée :

- ♫ Na-na-na, na ! Na-na-na, na ! Heeeyyyyy, Juuuunnnneeeeee !!!!! ♪

Nous chantons en chœur et allons envelopper notre unique spectatrice d’une grosse et multicolore boule d’amour !
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June O'Connor

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MessageSujet: Re: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyDim 16 Fév 2020 - 21:13


Dumb & Jerk
Mon regard se voile dans mes oublis, dans mes tourments. Le sien, me cherche. Je réfléchis trop, c'est bien ça mon problème, je culpabilise encore. J'ai tué. J'ai vu des gens mourir. J'ai vu un homme ... partir d'un claquement de doigt. Tout va si vite. Parfois, c'est comme ci ces réalités me fonçaient droit dessus et me percutaient de plein fouet. Ce n'est pas claque, ni un coup d'poing que je reçois, mais un mur entier. Et plusieurs fois. J'me sens détruis, j'me sens perdue, j'me sens inutile. J'ai l'impression d'me noyer à chaque fois que j'veux revenir à la surface et que rien, rien ne peux m'empêcher de revoir le ciel bleu ou la lumière. J'ai l'impression que plus rien ... n'ira.

Cette impression, elle disparaît, parce que lui est là. Derek. Bordel de bordel de merde. Il est devant moi. C'est à peine croyable. Impossible. Impensable. Je me retiens de dire quelque chose, de penser. On se remémore plein d'chose, comme moi qui dormait dans ses bras. Ouais, ça m'manque. J'ai b'soin de ça, de nous. Je souris, comme une gamine, les yeux brillants d'émotions. On se réfugiait chez l'autre pour plus entendre les bruits de dehors. Pour plus entendre les cauchemars, pour plus entendre les hurlements fantômes dans nos têtes « on en parle de tes pets puants ? » lâche je le coeur gros, le coeur rempli d'amour. On s'retrouve, mais moi, j'suis toujours là, à essayer de tenter d'prendre sa main. Il est là, d'vant moi. Je sais pas si j'dois croire à un miracle ou une punition. Lui aussi, va-t-il mourir ? Vais-je aussi le perdre ? Bon sang, ça fuse trop dans ma tête de piaf, je réfléchis d'travers. J'peux pas l'perdre. Pas lui.

La photo dans mes mains, le coeur battant, les souvenirs ... trop d'souvenirs. Beaucoup trop. C'est vraiment ... beaucoup ... trop ... pour moi. J'suis une fragile et une sensible vous savez. J'ai pas l'air, mais j'peux m'effondrer. Comme là, j'vais m'effondrer. J'lui fais ma requête. Il y a un blanc. « J'suis désolée je ... » j'ai toujours cette photo. Cette photo de nous dans mes mains, celle qu'il a gardé. Il s'active malgré tout à dégager les quelques rares du bar. J'ai toujours cette photo en main, elle est un pont entre la lumière et mes enfers. Je me tortille les mains, essayant de pas froisser cette photo et je me mets à ... tout bonnement ... perdre pied. J'peux pas garder pour moi. J'peux pas. J'peux plus. J'meffrondre, dans ses bras, mettant sa photo dans la poche arrière de son jean. Et j'le sers.

C'est comme si on venait de me mettre ce grand con une nouvelle fois sur ma route pour me dire maintenant, le quittes plus. Sinon, tu le retrouveras plus jamais. A cette pensée, j'le sers fort. Très fort. Et j'm'effondre. Pardon. J'suis désolée. Comme disait Grams, pleurer c'est humain, parfois c'est nécessaire pour aller mieux. Pour effacer et recommencer, pour avancer. J'ai tué un homme. Et ça, j'peux pas m'le pardonner. Comme s'il lisait dans mes pensées, Derek me rassure, il prend mon visage dans ses mains et j'hoche la tête à ses mots. J'm'en veux ... pour Manfred. Pour ce con d'Flynn. Mais le regard de Derek me le dit. Ya pas b'soin de t'en vouloir. Ce qui a été fait est fait. Les médecins et les psy m'ont aidé. Mais là, tout remonte, tout revient. Bordel de merde ... et si j'perdais pieds ? Il me resserre contre lui. Si Manny avait été là, il aurait sourit, il m'aurait dit Avance tête de pioche, arrêtes d'être dans l'passé, t'as retrouvé ton frère non ? Alors ... profites et sois heureuse. Sois la personne que tu veux être. Mais sois heureuse. Oui Manny ... je serais heureuse. Je te le promets ...

Un son me vient au oreille, puis au coeur. Un son qui m'fait sourire, une musique que j'aime. Que j'pensais ne plus jamais entendre. Il y a eu des souvenirs tristes, traumatisants, mais surtout ... ces souvenirs heureux. Il s'éloigne, je souris, malgré les larmes et ris. Qu'il est con, il l'a pas oublié. Main dans la main, j'veux plus le quitter. Plus jamais. Je me mets à rire comme une débile, le sourire aux lèvres. ♫ Na-na-na, na, na. Na-na-na, na… ♪ lâche je en même temps que lui, chantant avec lui, de ma voix tremblante d'émotions. Et puis deux débiles des toilettes débarquent, je me mets à rire et à chanter, revenant prendre Derek par la taille, chantant à tue tête le sourire aux lèvres.

Je lève ma tête, plonge mon regard humide dans le sien et souris. Le destin nous a remis sur notre route mon frère ... et je ne te lâcherais plus jamais. Je veux que l'on soit frère et soeur jusqu'à la fin d'notre vie.

« ET QUI SAIT QUI VEUT S'BOURRER LA GUEULE ??????? C'EST LOLA ET BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUGS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! DE L'ALCOOL FUCKING TAVERNIER DE TABERNAK !!!!! » hurle je à plein poumons, oubliant ma douleur, oubliant ma peine. J'ai pu enfin prendre ta main et remonter à la surface. Et il faut fêter ça comme il se doit


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Derek Morrow

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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: Holy sh*t ! (Derek) Holy sh*t ! (Derek) EmptyMer 19 Fév 2020 - 11:20


She's got a heart of gold.
♫♪♫
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La culpabilité, ornée de ces diamants de sang, de sa couronne d’illusion d’or, mais façonnée d’épines venimeuses, elle se voit être une bien redoutable séductrice. Qui n’a jamais ployé l’échine devant Elle ? Qui n’a jamais abaissé son front appesantie de Ses ruses, pour Son lustre dévastateur et cruel ? Elle danse sur nos cœurs, comme le fait une fileuse succube. Elle règne sur nos consciences, telle une reine. Elle s’empare des landes de nos pensées, ainsi qu’une impératrice envahie et oppresse un empire. Vouloir se libérer de ces liens sordides nous coûte à tous les coups notre liberté, car Elle sait comment jouer Ses pions et nous charmer de Ses sortilèges envoûtants. Prisonniers de nos propres vestiges, la Culpabilité est ce Mirage du Beau qui à la fois nous écrase comme soulève. Au-delà de tout, au delà de rien. Par-dessus les éthers de toutes sortes et bien loin au-delà des sphères constellés de toutes forces. Mais à trop vouloir voler vers le soleil, l’on fini par se brûler les ailes…

La chute est brutale. Violente. Atterrante. Tuante.
Le seul amortisseur que je puisse lui offrir, est cette main secoureuse qui à jamais à quelque part au bord du précipice, sera tendue vers elle. L’attraper en plein vol ou une fois la chute terminée ? Ce sont les ruses de la Culpabilité qui le décident. Mais il y a ces moments dans la vie où nous devrions juste être capable de faucher un putain de rempart, même si la collision risque de nous disloquer ou irréversiblement nous briser, cela nous permettrait de placer les choses en suspend, d’instaurer une sorte de pause, sur ces chimères irrévérencieuses qui nous hantent jusqu’à nous rendre fous. Malades. Sommes-nous les mêmes qu’avant ? Est-ce que Lola & Bugs peuvent, ce soir, se clamer sains et saufs d’une de leurs périlleuses aventures ? Le Chasseur c’est-il perdu à quelque part dans le terrier à lapin ou mieux encore foulé la cheville dans l’un de nos illustres pièges à ours ?!

« ET QUI SAIT QUI VEUT S'BOURRER LA GUEULE ??????? C'EST LOLA ET BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUGS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! DE L'ALCOOL FUCKING TAVERNIER DE TABERNAK !!!!! »

Même si la collision risque de nous disloquer ou irréversiblement nous briser, ce soir, cette veillée, nous l’embrassons pleinement, ce putain de rempart ! Ne pas sombrer. Ne plus sombrer. Se retrouver, s’accrocher et saisir cet instant volatile pour enfin briser les murs des mortifiants silences de nos absences. Sourire de grosse brute épaisse venant ajouter un petit-je-ne-sais quoi de merveilleux sur ma trogne de nounours, je lève deux poings victorieux en l’air et ne peux contenir ce « YAAAASSS !!! » beugleur qui présentement éclate au plafond comme le plus tonitruant des hurlements. Fais-nous renaître de nos cendres, June. C’est au travers de toi, de tes insaisissables humeurs badines, qu’enfin je me délivre et ose enfin un peu vivre. Est-ce qu’il y a chose plus belle, de toute manière, que nous deux royalement ivres ? À ce songe, dont j’en connais l’évidente réponse, je fais volteface sur mon caribou canadien préféré, l’attrape par les hanches, pour aussi légère qu’une plume la balancer sur mon épaule comme une poche de patate et enfin l’arrimer pour de bon à bon port. Avec minutie, je la libère de mon emprise, écrasant son cul sur le zinc alors que moi désormais à ses côtés je me vautre à plat ventre contre le bar, l’air un peu béluga avachi sur son rocher, pour venir saisir ces trois bouteilles de forts qui sagement nous attendaient de l’autre côté. Buster, complètement hilare, s’occupe d’hausser le son de la musique recrachée d’un recoin de la salle et depuis les speakers d’un jukebox vintage qui ferait rougir de jalousie n’importe quel hipster. Groove Is in the Heart de Deee-Lite explose à nos tympans comme la plus belle des poésies alors que le bleu javellisés de mes prunelles étoilés s’abaissent vers ces bouteilles que j’ai à l’aveuglette récolté, faisant le précieux inventaire de nos eaux-de-vie : Rhum, Whisky et Vodka.

J’offre la Vodka à Skyler et Buster.
Je lance le Rhum à Lola ma lapine, un petit clin d’œil à nos carrières militaires.
Et bien sûr je garde pour moi la bouteille de Whisky, débouchant le bouchon à même ma gueule toute sourire tandis que le dieu de la danse s’empare déjà sournoisement de mon bassin et me fait esquisser ces curieuses rotations de hula hoop imaginaire.
ON VA S’BOURRER LA GUEULE JUSQU’À NE PLUS SAVOIR COMMENT ON S’APPELLE, OOOHHHH YAAASSSSS !!!!!

Un incalculable Groove Is in the Heart joué, encore joué, repassé et rejoué plus tard.

Sur le chêne lustré du zinc trônent comme les trois Rois mages nos bouteilles de fort, depuis longtemps consommées, mais visiblement pas encore décuvées de nos systèmes, à voir comment Buster et Skyler nous livrent cette chorégraphie de reggae qui pu le sexe à pleines narines, alors que Lola et Bugs, eux, complètement hilares, éméchés, titubent au centre de la piste de danse, pour vaseuse-ment, maladroitement et mollement tenter de reproduire les mouvements de danse tirés du vidéoclip de Groove Is In The Heart…

- Non, Lolo, attends, j’crois que c’est quelque chose qui ressemble à ça, dis-je, planète, visiblement échoué sur la lune, ne sachant même plus comment est-ce que je me suis retrouvé avec cette serviette à vaisselle d’enroulée autour de mon crâne à l’effigie d’un bandana de gangster alors que j’improvise à mon corps une danse qui me donne simplement l’air d’être un bébé chat dégriffé qui essaie par grandes peines d’attraper le faisceau lumineux d’un laser se reflétant sur un mur.

- Ou c’est peut-être comme ça ?

Je fais volteface sur ma compagne ivrogne, perds visiblement l’équilibre et m’écroule comme une masse dessus. Oaaahhh, ça tourne, tout d’un coup comme ça !

- Bawawawawawawa ! Meuuuhh naaahhh, c’est pas comme ça qu’ils font, eux ! Comment ils font, eux, hiiinnn, Lolo !?

Derek est complètement ivre.
Derek n’a plus conscience de se qu’il fait.
Derek sait que June aussi n’est plus en état.
Derek et June devraient en finir là avec cette soirée.
Sinon, Derek et June seront témoins de choses qu’ils ne sont pas blindés pour… tels que Buster et Skyler qui présentement se roulent une poisseuse et baveuse pelle.

- Mon Momo intérieur me souffle un sage conseil, Lolo-lollipop ; et si on allait faire dodo, maintenant ? Hiiinnn, diiisss, il se fait tard… ou tôt…. Je ne sais pluuusss…

THE END

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