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 why'd you only call me when you're high? (NELL)

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Derek Morrow

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Derek Morrow

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MessageSujet: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptyLun 13 Mai 2019 - 21:10


It's harder & harder to get you to listen.
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3H00 AM.

Les deux sombres somnambules dérivent doucement vers le bas et viennent contempler l’horloge digital qui fait briller dans le coin de son écran l’heure qui s’essouffle et soulève au plus profond de lui une vague de fatigue encore ignorée jusqu’à présent. Un soupire las et une gorgée de café plus tard, l’officier Carlson retourne à son labeur et ses doigts paresseusement pianotent sur les touches de son clavier. C’est la dernière ligne droite. Les dernières phrases à rédiger pour ce laborieux rapport d’événement déroulé dans la nuit de mardi à mercredi. S’il se doutait que sur le terrain ça allait autant chier, cette nuit, par péché de paresse, il aurait pris un congé sans solde et serait resté sous la couette. Il est une bonne police, à n’en point douter, mais parfois ses patrouilles, au cœur de cette ville de mystères et d’épouvantes, l’approche à des interventions impossibles et pénibles de relater sur papier.

Des mots s’enlignent lentement dans l’éblouissement blafard de son écran, peinant à voir et lire ce qu’il retranscrit au travers de cette lueur qui écorche ses yeux brûlants de fatigue. Il pourrait rédiger et envoyer son rapport demain matin, mais Carlson préfère le faire maintenant, pendant que les souvenirs sont encore frais dans sa mémoire. Une réminiscence énoncée plus tard, son majeur écrase la touche salutaire et fait apparaître le point final de sa rocambolesque épopée. Soulagé, heureux, il ne prend même plus le soin de se relire, enregistre le dossier et ferme le logiciel. Son échine se prolonge avec désœuvrement contre le dossier cuivré de son siège, tandis qu’il incline de gauche à droite la tête pour détendre et apaiser ses cervicales douloureusement nouées.

Même si le flafla et l’aspect paperasse de sa profession est terminé, il lui reste encore des tas de trucs à régler et conclure sur ce cas. Et c’est avec l’abandon d’un condamné à la chaise électrique, qu’il s’active et vient agripper d’une poigne ouatée le combiné de son téléphone fixe qui siège là sur le coin de son bureau encombré de dossiers et piles de papiers. Pour une dernière fois, les sombres prunelles de l’officier Carlson louchent sur son calepin de notes, essayant de retrouver les coordonnées et le nom de la personne à contacter en cas d’urgence…

- Madame Collins ? Ici l’officier Carlson, patrouilleur pour le RevealDown Police Department. Pardonnez l’heure tardive, mais vos coordonnés figurent sur la ligne prioritaire de la liste des personnes à joindre en cas d’urgence pour un certain Derek Morrow ?

Il se racle la gorge et avale une rasade de café pour se s’éclaircir les idées. Une fois les confirmations affirmées de la part de son interlocutrice, Carlson ajoute d’emblé :

- Monsieur Morrow a été arrêté pour de voie de faits et de menaces de mort sur un policier. Il est présentement en cellule de dégrisement, a signé les charges de mise en liberté sous caution et avec promesse de comparaître. Serait-il possible, pour vous, de venir le chercher ? Monsieur Morrow ne peut malheureusement franchir la porte de notre poste sans accompagnateur…            

• • •

Au loin, depuis les confins frais et humides des geôles, au coeur de la pénombre morbide du couloir étroit, encagé dans ma cellule, l'on peut entendre ma voix pâteuse et éraillée qui chantonne l'un des plus grands succès d'Elvis : jailhouse rock.
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Nell Collins

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Nell Collins

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MessageSujet: Re: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptyMar 21 Mai 2019 - 23:38




20H P.M.



Cet appartement aura belle gueule quand j’en aurai finit. Je plisse les yeux d’un air analytique, reculant de quelques pas, afin d’être en mesure d’admirer dans son intégralité l’aboutissement du projet qui m’absorbe depuis déjà plusieurs heures. Mes poumons se vident de contentement, alors que les commissures de mes lèvres s’arquent pour former l’esquisse d’un modeste sourire. Puis, je me voûte légèrement vers l’avant, pour déposer mon pinceau à l’horizontale, sur un sceau dans lequel repose un épais liquide de couleur vert sauge. Celui-là même qui recouvre présentement un pan de mur complet de mon salon. Qui aurait cru qu’un jour Nell Collins puisse obtenir une certaine forme de satisfaction, en tenant un pinceau à la main? C’est d’une ironie qui frise le ridicule tant cela me parait invraisemblable! Je me revois gamine, complètement frustrée pendant les cours d’arts plastiques… le seul  et unique cours dans lequel je n’excellais pas à l’école. Je me rappelle des horreurs que nous devions ramener à la maison et étions sensé offrir à nos parents – mon père, dans mon cas. Généralement ces abominations finissaient à la poubelle avant même de franchir le seuil de la maison. J’étais beaucoup trop orgueilleuse pour montrer à mon père quelque chose qui ne me satisfaisait pas complètement et dont j’étais loin d’être fière! Le pauvre… il n’aura jamais reçu de bricolage pour la fête des pères, ni de décoration enfantines en pâte de sel à exhiber dans le sapin pendant la saison des fêtes. J’étais si jeune à cette époque, et pourtant déjà tellement sévère envers moi-même.

Pas qu’aujourd’hui mon œuvre me plaise particulièrement… disons seulement qu’avec les années et la maturité gagné, j’ai appris à être moins dure envers moi-même, ainsi qu’à apprécier certains petits défauts, chez moi comme chez les autres. C’est cet amalgame de caractéristiques, pourtant loin d’être toujours parfaites qui nous distinguent et nous rendent si uniques. De mon œil critique, je remarque bien évidemment de nombreux défauts criards ici et là, et ce malgré mon emplacement assez reculé, ainsi que le faible éclairage tamisé de la pièce. Le manque de clarté extérieure, signe du crépuscule me révèle immanquablement l’heure tardive. Et je me rends compte tout à coup que j’ai l’estomac dans les talons. Je ne fais ni une, ni deux et m’affaire immédiatement à ranger tout le matériel qui jonche le sol.

*   *   *

3H A.M.


La sonnerie de mon portable me tire d’un sommeil profond et il me faut plusieurs clignements de paupières avant de valider la véracité de ce bruit, réalisant qu’il ne provenait pas tout droit des chimères de ma léthargie. Je me redresse alors de façon plutôt hâtive et m’extirpe aussitôt de mes couvertures, à la fois engourdit et pressé de mettre la main sur l’objet qui me réclame. Une forte odeur de peinture flotte encore dans l'appartement. En titubant sur la moquette, guidée par la faible clarté de la lune, j'arrive enfin à la hauteur de ma commode et saisit le combiné pour enfin le faire taire.

– Allo?...

Lançai-je à mon interlocuteur d'une voix faible et étrangement rauque, tout à fait typique d'une personne qu'on vient de réveiller. D'un geste paresseux, je me frotte les paupières et glisse une main dans les boucles de ma chevelure en bataille, jetant au passage un bref coup d’œil vers le réveil matin dont les chiffres lumineux indiquent cruellement trois heures! « Madame Collins? » Me questionne une voix masculine, m'adressant un ton plutôt solennelles.

- Oui… c’est moi.

Je fronce les sourcils dans la pénombre de ma chambre, alors que mon esprit embrumé cherche à comprendre ce qu'on peut bien me vouloir au beau milieu de la nuit. Je ne suis pas de garde pourtant! De plus je suis pratiquement certaine de ne jamais avoir entendu cette voix à l'autre bout du fil. «Ici l’officier Carlson, patrouilleur pour le RevealDown Police Department. Pardonnez l’heure tardive, mais vos coordonnés figurent sur la ligne prioritaire de la liste des personnes à joindre en cas d’urgence pour un certain Derek Morrow ?» Mon cœur manque un battement, alors que je songe immanquablement au pire, et ma voix n’arrive pas à dissimuler la panique qui s’est logée dans ma poitrine et qui fait trembler le combiné contre mon oreille.

- Que lui est-il arrivé!? Il va bien!!??


*   *   *

3h20 A.M.


J’immobilise ma voiture en bord de route, tout juste en face du poste de police, et en éteignant le moteur, je m’autorise deux petites minutes pour faire de l’ordre dans mes idées. Derek… pourquoi tu me fais ça... Ma tête, lourde de ressentiments, est tristement inclinée vers l’avant. Sur mes cuisses, mes doigts s’entremêlent entre eux et se tordent, alors que je m’oblige à prendre quelques grandes respirations pour arriver à me calmer. Mon annulaire gauche ne porte plus la bague qu’il m’a offerte le jour où il m’a fait sa grande demande.  J’ai appris à apprivoiser son absence à mon doigt… tout comme l’absence de Derek de ma vie.

Je dois y aller!
Encore une.
Deux.
Trois respirations.

Puis, je sors de mon véhicule, gravis les marches de béton menant au poste et ouvre la porte d’entrée d'un geste qui renferme le peu d'assurance qui m'habite à l'instant. J'avance de quelques pas. Mon regard balaie la pièce et repère alors un bureau surmonté de dossiers et de piles de papiers, derrière lequel se dessine la silhouette d'un homme – surement celui à qui j'ai parlé tout à l’heure. Je m'avance jusqu'à lui faire face et déclare:

- Bonsoir, je suis Eleonor Collins… je viens pour Derek Morrow….

J'entends alors cette voix familière que je reconnaîtrais entre mille s'élever des entaille du poste de police, comme un écho lointain faisant vibrer mes os.

Si loin... mais déjà beaucoup trop près.


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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptyMer 29 Mai 2019 - 18:24


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Les paradis éphémères qui s’étiolent comme de la poussière.
Le temps qui s’arrête. Ma vie qui se glace. Mon sang qui se fait éparse. Zoom sur les perspectives et je sombre dans les délires hilares. Le bonheur de vivre ivre. La joie de noyer mes tourments dans les flots alcoolisés et de gorger mon cœur de la pieuse lumière rendant si bien grâce à mon ornière jamais rassasié. À l’ombre d’un sourire. À l’ombre de croupir vers les dérailles. Il n’y a pas à dire, bourré dès les premières lueurs d’une aube vendage qui se présente bien trop tôt, en cette matinée hâtive dans les geôles, je voudrais que le temps repasse et ne s’arrête sur bien meilleur souvenir. Si je peux me souvenir de quoi que ce soit…

Sourcils qui se froncent, nez qui se plisse et yeux qui contemplent un point fixe et imaginaire non loin de là. Hum. Nah. Négatif, les Jules, je ne me souviens de rien. Maiiiiisss ! Maiiiiss ! Si vous trouvez que j’ai une sale gueule nauséabonde, vous devriez voir la tronche de ce crétin plein de testostérone et de powertrip que j’ai… que j’ai quoi déjà ?!

- Spider Murphy played the tenor SAXOPHONE ! Little Joe was blowin' on the slide trombone. The drummer boy from Illinois went crash, BOOM ! BANG ! The whole RHYTHM ! section was the PURPLE GANG !

Ah, vi, les Jules, c’est ça. C’est ça les paroles. Ça me revient et je les gueule à m’en fêler les cordes vocales. Clappements de doigts, peton qui bat le rythme et tête brumeuse qui s’agite dans tous les sens. Ma cage devient un gigantesque colisée où la musique endiable et ébranle les airs. Les ruines de ce qui s’apparente à un lit de fortune qui empeste l’urine, m’apparait tel une scène sur laquelle je monte et entame un solo de air-drum tout à fait grotesque, mais qui me fait sentir teeeelllleemmmennnntttt rock-star ! Mais c’est difficile et pénible de s’apprêter à pareille besogne alors que ma paluche droite est accaparée d’un sac de petits pois congelés que je dois garder d’étampé sur le coin de ma gueule ecchymosée et enflée. Pas grave, c’est pas grave, les Jules. On est cooooolll !

- Let's rock EVERYBODY !, let's rock. Everybody in the whole cell block. WAS DANCIN' TO THE JAILHOUSE ROCK !

- Hey, Presley, il y a quelqu’un qui a accepté de venir te chercher. Alors tu te calmes et la mets en sourdine. Que je puisse te sortir de ce trou puant sans craindre de souffrir d’acouphène…

• • •

- Bonsoir, madame Collins. Je me présente, officier Carlson. Pardonnez encore le rendez-vous tardif et les malheureuses circonstances d’un tel désagrément, qu’il prend le soin de souffler, la voix empreinte d’une fatigue non feinte, mais teinté par les écarlates d’une honnête indulgence. Il s’éloigne de la belle métisse, prends le soin de reboutonner son veston et de resserrer le nœud de sa cravate. Un aspect soigné et propre qu’il s’efforce d’afficher, peu importe le temps.

- Un garde est allé vous le chercher et ils devraient arriver sous peu. Madame Collins, c’est très aimable à vous de venir jusqu’ici et je suis persuadé que monsieur Morrow vous en sera très reconnaissant.

Bras croisé derrière le dos, la colonne tendue comme un « I », d’un noble coup de mâchoire, il invite la belle demoiselle à le suivre jusqu’à la réception pour lui faire signer la décharge et confier la promesse de comparaître de celui qui sera bientôt libre.

- Permettez-moi de vous aviser de certains faits sur l’arrestation de ce soir. Monsieur Morrow était dans un état d’ébriété très avancé, il semblait soulever des propos à caractères irrationnels et présentait un profond trouble émotionnel. Il tenait une bouteille de fort entre ses mains et ne voulait pas la lâcher lorsque mon collègue lui résonnait de le faire pour l’emmener au poste.

Il se racle la gorge, embarrassé et visiblement gâté d’un fait qu’il aurait souhaité ne pas révéler… mais lui n’est pas comme ça. Pas comme son collègue, tout du moins.

- Madame Collins, si nous avons arrêté votre mari, ce soir, c’est parce que la centrale a reçus plusieurs appels anonymes, nous avisant qu’un individu à l’allure suspecte rôdait dans les alentours du Small Sunflowers Family Daycare ? L’halte-garderie, située dans le centre-ville ? Monsieur Morrow justifiait sa présence là-bas en nous expliquant et je cite « allez vous faire foutre, les poulets, je suis là pour ma fille. J’suis venue la chercher. Sa mère l’a confié à cette saloperie de crèche ce matin même ! J’attends qu’ils me la rendent… j’attends… j’attends… mais jamais elle me revient. Elle ne reviendra pas. Jamais. Mais moi j’attends. Je suis là, maintenant. Je suis là ! »

Il déglutit de travers, engouffre dans la poche de son pantalon son petit calepin et plonge ses sombres prunelles dans les brillances caramélisées des diaphanes qui l’observent.

- Madame Collins---

- Nell ! Neeelll ! Oh, Diable, j’suis tellement heureux que tu sois là !

Sourire dégoulinant de servitude et de gratitude. Les jambes molles comme des spaghettis, je parviens néanmoins à me s’éparer de la main du flic qui s’agrippait à mon bras et m’escortait comme un marmot jusqu’ici… devant Neeeelll ! Diable, les Jules, vous avez vu ? C’est Neeelll ! Je fonce sur elle, enveloppe mon petit bout de femme de mes bras de fer et la resserre tout contre moi.

- J’suis vraiment… vraiment que tu sois là, Nell. Ces gars-là… ils… ils ne comprennent pas. Il… il y en a même un des deux qui m’a traité de pédé. Mais tu le sais, toi, hiiiinn, tu le sais que c’est pas ça ! Tu—tu le sais toi, hiiiin, Neelll ?

J’attends. J’attends. J’suis là maintenant. Je suis là, les Jules, vous me voyez vous aussi, n’est-ce pas ? Mais pourquoi personne ne veut comprendre ? Nell, elle va comprendre.

Les paradis éphémères qui s’étiolent comme de la poussière.
Le temps qui s’arrête. Ma vie qui se glace. Mon sang qui se fait éparse. Zoom sur les perspectives et je sombre dans les délires hilares. Le bonheur de vivre ivre. La joie de noyer mes tourments dans les flots alcoolisés et de gorger mon cœur de la pieuse lumière rendant si bien grâce à mon ornière jamais rassasié. À l’ombre d’un sourire. À l’ombre de croupir vers les dérailles.

- Regarde, Nell, regarde la cravate de l’officier Charleston, il y a des motifs et dessins de beignets dessus. Hahahahaha ! C’est ironique, pour un flic ! Hahahahahahaha ! Que je m’esclaffe, complètement ivre et liquéfié sur le flanc de mon petit bout de femme que je garde pelotonnée à mes côtes en lui couvrant les épaules de mon bras mou mais protecteur.

Il n’y a pas à dire, bourré dès les premières lueurs d’une aube vendage qui se présente bien trop tôt, en cette matinée hâtive dans les geôles, je voudrais que le temps repasse et ne s’arrête sur bien meilleur souvenir. Si je peux me souvenir de quoi que ce soit…

…D’autre.
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Nell Collins

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MessageSujet: Re: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptySam 6 Juil 2019 - 13:04

Une voix résonne contre les cloisons qui nous séparent. cette voix. Elle est autant synonyme de bonheur que de souffrance. Elle sait me réchauffer le cœur, comme elle sait aussi parfaitement le piétiner. cette voix, qui ne se prend pas au sérieux. Qui m’a fait rire, pleurer, hurler. J’ai envie de m’enfuir loin d’ici, mais mes jambes refusent de bouger. Comment est-ce possible de renfermer autant de contradiction? cette voix. Je remarque que malgré les années et les malheurs qui nous ont éloignés, elle me fait étrangement le même effet dévastateur qu’aux prémices de notre histoire, alors que la majorité de ses pages étaient encore vierges. L’insouciance de cette époque de nos vies me manque cruellement. Si seulement le malheur avait su nous épargner, peut-être n’en serions-nous pas arrivés là? cette voix. Elle se faufile jusqu’à moi, elle ricoche, elle rampe, elle fracasse tous les remparts que je m’efforce de bâtir entre nous. Elle éclabousse les murs environnant de poignées de souvenirs qui nous appartiennent. Partout où je regarde – et même quand je ferme les yeux, je le vois. Derek. J’essaie de me rappeler les raisons de ma venue ici. De me ressaisir. Je focalise sur les mots de l’officier pour essayer d’ignorer cette voix qui souhaite prendre toute la place dans ma tête déjà remplis de soucis. Ne le laisse pas mettre le bordel dans tes pensées Nell… ne te laisses pas ramollir par ces souvenirs dépoussiérés qui refont surface. Tu as pris la bonne décision.

L’officier Carlson m’indique alors d’un signe de tête de le suivre jusqu’à la réception afin de me faire signer de la paperasse avant l’arrivée du détenu. J’hoche la tête poliment et lui emboîte aussitôt le pas. En chemin, je me tords les doigts – horrible manie qui me prend lorsque quelque chose me tracasse. C’était un détail qui me trahissait toujours du temps où nous étions ensemble Derek et moi. Il faut dire qu’il me connaissait comme personne. Et je parle au passé, car au fil des années nous avons changé tous les deux et nous sommes devenus un peu comme des inconnus… après son dernier déploiement j’avais un mal fou à reconnaitre celui que j’avais épousé. Mais même avant cela, il n’y avait plus rien à faire pour notre couple. Il y avait longtemps que nous étions partis à la dérive chacun de notre côté. Impossible de se retrouver avec cet océan qui nous séparait.

Dis-moi Derek, qu’as-tu fais ce soir? Tu ne vas pas bien. Je le sais. J’aimerais t’aider à te remettre sur les rails… mais c’est tellement plus compliqué que ça en a l’air. Je dois absolument garder une distance saine entre nous, si je veux moi-même garder le Nord. ..

L’officier Carlson m’explique alors les détails des méfaits de Derek, ceux-là même qui lui ont valu cette petite halte en cellule. Apparemment, il errait dans les rues de la ville, en état d’ébriété, bouteille de fort à la main et il n’a pas voulu coopéré lorsque les agents lui ont sommé de les suivre. Embarrassé, je baisse le regard un bref instant. Mes lèvres se pincent, alors que mes doigts continuent à se serrer les uns les autres. L’officier s’éclaircit la gorge et avec une pointe d’hésitation, il décide d’ajouter quelques détails somme toute importants.

- « Ex » mari Je le corrige immédiatement en le coupant bien malgré moi, au tout début de son élan. Je n’avais pas encore précisé ce détail et je pense qu’il est important de tout de suite mettre les choses au clair, avant qu’il continue. Je glisse furtivement mes mains dans mes poches, pour les empêcher de continuer de s'empêtrer et adresse un petit sourire désolé à l’officier qui me fait face. Pardon… je ne voulais pas vous interrompre. Continuez.

La suite me fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Que des mots! Ce ne sont que des mots, mais la force de leur impacte me percute de plein fouet. Et je crois que je pourrais m’effondrer, là maintenant. Mais je ne le fais pas. Je résiste. Je ne sais pas si j’aurais la force de me relever ensuite. Mes poumons se vident d’un douloureux soupire, alors que la scène me parvient à l’esprit. Trop facilement.  Trop cruellement. Cette douleur, nous la partageons. Ce deuil qui n’est pas prêt de toucher à sa fin, nous le partageons aussi, chaque jour, chacun vautré dans nos vices respectifs. Le sien étant l’alcool. Je m’efforce de réprimer les larmes qui me montent aux yeux. Et je ne suis pas convaincu d’y arriver aussi bien que je ne le voudrais, car les mes iris verts-dorés reluisent sous la lumière des néons accrochés au-dessus de nos têtes. Mon regard a dégringolé vers les tuiles lustrées du plancher, fuyant celui de l’officier qui tente de fouiller dans mes prunelles à la recherche de réponses.

Comme s’il avait su, m’évitant ainsi de douloureuses explications, la voix de Derek m’interpelle, alors qu’il fait irruption dans la pièce, se libérant de l’emprise de l’officier qui l’escortait. cette voix qui me parvenait en écho lointain depuis tout à l’heure. Elle a enfin un visage qui l’accompagne. Derek ne se garde pas de me faire savoir son bonheur de me voir. Comme si nous ne nous étions jamais quitté, il se rue vers moi et m’enveloppe avec son bras, me resserrant tout contre lui. Je ne peux m’empêcher d’éprouver un certain malaise ainsi collé à son flanc. Après tout, ça fait des mois que nous ne nous sommes pas revue.  Il sent l’alcool fort plein nez… mais j’arrive à dénoté aussi ce parfum familier émaner de sa chemise… le même que dans mes souvenirs. Je reste droite, les bras un peu raidi le long du corps. Je n’ose pas le toucher ou lui renvoyer ses familiarités. Il est engourdit par l’effet de l’alcool, mais moi j’ai toute ma lucidité… avec la réserve qui vient avec. De sa voix affectée, il me raconte ces péripéties et les accusations fortes peu flatteuses que l’un des officiers lui a lancées.


- Oui, hum, nous étions justement en train d’en parler l’officier Carlson et moi... Dis-je en désignant d'une main l’homme en habit en face de nous. Je lui disais que c’était un malentendu et que c’est ton « état » qui t’a amené à mélanger les… événements. Je n’ai pas envie d’en dire plus. Je ne pense pas en être obligé non plus. Dites-moi que ces quelques mots suffiront pour qu’ils nous laissent partir.


Maiiiiis, comme Derek est toujours pleins de surprises, le voilà en train de se moquer de la cravate de l’officier Charleston, faisant remarqué qu'elle est ironiquement à l'effigie de donuts. Il s’esclaffe de façon tout à fait excessive, et malgré tous mes efforts pour tenter de demeurer sérieuse, un rire me chatouille la gorge. J’étouffe un petit son, à peine perceptible, alors que mes lèvres se pincent en une mine embarrassée, camouflant cet amusement déplacé que je tente de réprimer. Je m'éclaircis la gorge et penche légèrement la tête vers lui pour lui souffler:


- C'est Carlson.... Mon regard se pose sur les documents se trouvant sur le bureau. Je crois qu’il est temps de filer avant qu’il n’empire son cas. Bon, alors….. ce sont les documents à signer? Demandai-je en m’avançant vers le bureau, saisissant le crayon laissé à cet effet.
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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptyMer 17 Juil 2019 - 18:34


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Mélanger les événements...

D’une promesse quasi vespérale où l’on appréciait autrefois voir nos âmes jumelles s’enlacer tendrement et pour un moment. Une promesse murmurée devant témoins et marquant du pourpre de l’Amour Éternel ce jour encore adulé dans mon esprit désordonné. À la fois conquérir le rêve divin et sentir la voltige de nos âmes libres qui se garantissaient un infini bonheur. Un serment jamais oublié et pour toujours chérit. Là est bien où reposent d’ailleurs les cendres encore brûlantes de notre union sacrée. Ce mot à la fois séduisant et condamnable. Toujours. Pour toujours. Pour l’Éternité. À jamais. Mes céruléennes anesthésiées dans l’enivrant bassin d’alcool repèrent facilement l’absence de son alliance sur l’annulaire de sa main gauche alors que sur la mienne reste accroché cette bague d’argent encore beaucoup trop précieuse pour m’en débarrasser. Une vision qui ne manque pas d’arracher à mon cœur, ces quelques lambeaux d’amour fort que l’on s’était offert avant le déchaînement de l’Enfer dans nos vies. La déchirure reste encore ce soir implacable alors que les vains espoirs demeurent insensibles à ma peine. Vains souvenirs du jour de notre mariage que désormais au néant elle jette alors que moi tout en bas du précipice j’en attrape les ruines et essaie de reconstruire les plus beaux monuments. Mais sur les territoires cuisants d’un désert infertile et hostile il n’y a de la place que pour les chimères et les illusions. Notre histoire ne devient qu’un fragile et vaporeux mirage alors que derrière se prolonge l’horizon des craintives ignorances incendiaires.

Toujours.
Pour toujours.
Pour l’Éternité.
À jamais.

Un écho abrutissant qui se répercute inlassablement contre les parois osseuses de mon crâne, faisant vibrer mes tympans des tambours d’une monstrueuse guerre intérieure que derrière les cieux de mon regard azuré vieillissent et ternissent en les cramoisies grisâtres colorés par le deuil inavoué de cette perte immensément douloureuse. Alors s’envolent ainsi virevoltantes et chantantes les quelques notes de nos forts amours cantiques qui désormais s’assombrissent dans la pénombre d’une musique rappelant les cuivres miséricordieux. Des tonalités explosives, criardes et assourdissantes. Une composition hachée dans les dérailles et les parjures. Et nous tristes troubadours, nous dansons sur les souffles de cette hymne des oubliés et détestés.

Et je vois dans les ébènes mordorés de son regard affligé, les étoiles briller sur nos tombeaux et alors la voûte céleste semble retomber sur la stèle de nos souvenirs. Je deviens cette présence qui la brule comme une jetée de sel sur une plaie encore bien trop vive. Mais je veux comprendre. Comprendre où et quand on a cessé de s’aimer aussi tendrement ? Où et quand l’on s’est laissé emporter dans les plus hideux sédiments ? De notre serment d’éternité survient le pire des sacrements. Nous sommes là, l’un face à l’autre… l’un contre l’autre. Des victimes d’une vie de misère et des chagrins dont lénifiant feu nous presse dans nos gîtes mortuaires.


Le sourire accompagné d’un rire qui se veut discret, mais sincère, à l’égard de la boutade que j’ai avec stupéfaction balancé au flic ridiculement cravaté. Je ne peux ignorer le feu ravageur qui me submerge à cet instant, puisque depuis toujours je suis atterri ici-bas pour la voir rire et la faire sourire. Une éclisse d’autrefois qui me donne la chance de croire que peut-être tout n’est pas perdu. Quand-même bien elle s’éloigne pour creuser que davantage le fossé établie entre nous deux.

- Carlson ? Hum. Nah. J’trouve qu’il a la tête d’un gars qui s’appel Charleston, que je marmonne dans ma barbe, mes diaphanes ruisselantes de malice allant jauger l’officier qui s’efforce d’ignorer mes boutades et de se concentrer uniquement sur les paroles de mon ex femme.

- Oui. Hum. C’est bien ici que se trouvent les papiers à signer, que le policier confirme, ne manquant pas de me contourner et de venir se planter dans l’ombre du petit brin de femme à la beauté séraphique. Il instaure même une proximité, bien que subtile, un tantinet trop intime pour moi le rejeton qui assiste à la scène. Je vois bien les petits regards libertins qu’il lui lance alors que ses pommettes s’empourprent de fièvre. Elle lui fait de l’effet.

- UummmmHummm ! Mais serait-ce que le constable de renom en pince lui aussi pour les métisses aux yeux pairs ?! Que je trouve utile d’affirmer, piqué par la jalousie et le tout enjolivé d’un sourire de petit connard de première.

Ledit constable Charleston à la cravate ringarde sursaute, se racle la gorge et s’empresse de s’éloigner de mon ex femme. Cette manière furtive de se reculer d’elle me donne à penser qu’un petit lutin diablotin lui a pincé une fesse alors que je peux voir de la sueur froide perler sur son front. Eh, ouais, petit voyeur ! J’suis un gars moi aussi. J’ai beau ne pas porter un complet veston cravate, n’empêche que je sais comment nos cervelles fonctionnent. Et ça serait sympa qu’il se comporte comme un vrai gentleman à l’opposer de le prétendre…

- Monsieur Morrow. Vous venez à peine de sortir de cellule. Il serait regrettable d’y retourner alors que votre ex femme vient de signer votre décharge…

Il. N’a. Pas. Osé. Ce. Con. !?

- Dis-moi, constable, je t’ai déjà présenté mes cinq frères ? Dis-je les dents grinçantes telle une craie sur un tableau noir alors que je m’interpose entre Nell et lui dans le présage d’un désolant combat de coq.

- Nell, chérie, vas m’attendre dans la voiture Veux-tu ?

Oh. Qu’il. N’a. Pas. Osé. Ce. Con. ?!
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Nell Collins

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MessageSujet: Re: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptyMer 28 Aoû 2019 - 14:37

Il faut nous rendre à l'évidence; nous ne sommes plus que de pâles copies de nous même. Des épaves abandonnées et rouillées, dont les parois fragiles, rongées par le chagrin continuent néanmoins d'être bercées par le vague souvenir de cette vie heureuse que nous avons jadis vécu. Dans l'insondable noirceur des catacombes de nos cœurs meurtrit, résonne encore le faible écho de nos rires cristallins, nous parvenant à la manière d'un lointain murmure... qui s'affaiblit... emporté par le courant. Et même si parfois il m'apparaît moins pénible de lâcher prise et de laisser les souvenirs et les rires s'étioler doucement, je continue néanmoins de nourrir cette crainte de les voir sombrer définitivement dans l'oublis.

Nous sommes deux navires coulés, miroitant des vestiges de notre passé, quelques pars dans les profondeurs de cette mer salé, alimenté par nos larmes versées à flots. Il va sans dire que notre naufrage était inévitable. Sans repères, perdue dans l’étendu de notre vaste désespoir, nous en sommes venue à perdre le nord, frappés par les vagues et malmenés par le courant indomptable. Nous avons basculés... nous avons coulés. La voûte céleste nous à alors sourit, et ce pour la dernière fois - exhibant tout ces rêves brillant au dessus de nos têtes, nous ayant été cruellement refusés, laissant plutôt place à la noirceur abyssale des tréfonds de notre tragique destin.

Triste déchéance qu'est la nôtre.
Et dire que nous visions initialement les étoiles!
Rien de moins.
Il m'apparaît évident que nous nous sommes trompés dans nos calculs.

Nous étions alors de jeunes adultes idéalistes et follement amoureux. Si bien, que j'ai l'impression que c'était dans une autre vie! Nous pensions avoir déjà traversé beaucoup d'épreuves... convaincue que la suite de notre histoire serait au parfum du bonheur. Après tout, nous avions travaillés si fort! C'était nous contre le monde... et le monde n'avait qu'à bien se tenir! À cette époque nous étions prêt à affronter toutes les intempéries, des centaines de promesses étampées sur nos lèvres, nos têtes pleines de rêves et nos poches bourrées de détermination, tenant vaillamment notre courage à bout de bras. Avec une telle lancée, qui aurait pu croire que l'ont dégringoleraient aussi bas, aussi loin de nos idéaux? Il faut croire que nous n'étions pas préparé à recevoir un tel assaut. Personne n'est préparé à ça. Personne ne s'en sort idem. Et pour nous, malheureusement, les dommages furent irrécupérables...

Le début de la fin.
Le deuil de nous trois, puis celui de nous deux.
Et malgré les apparences extérieurs je n'ai encore mené aucun des deux jusqu'au bout.
Le processus est long et semé d'embûches. Ce soir, en l’occurrence...

Mais j'ai beau être cette épave meurtrit qui donnerait envie de pleurer à l'adolescente que j'étais autre fois, je persiste tout de même à sauvegarder les apparences. C'est ma façade. Celle avec laquelle j'ai survécu en médecine. Même si je me sens brisée, terrifiée, perdue, je n'en laisse rien paraître. Je suis le phare des autres. Je ne peux pas faiblir, encore moins m'éteindre.

« Oui. Hum. C’est bien ici que se trouvent les papiers à signer » Relate l'officier Carlson Charleston en m'emboîtant le pas, venant se planter tout juste à côté de moi. Il me désigne alors les papiers sur le bureau et prend soin de m'indiquer les endroits où je dois apposer ma signature. Sans perdre de temps, je m'exécute. L'encre bleu laisse apparaître mon nom, alors que mon derniers mouvement est brusquement interrompu par la réplique cinglante de Derek. Mais-de-quoi? Se questionne les traits de mon visage alors que je me retourne promptement, en levant les yeux vers l'officier, remarquant son regard posé sur moi. Il sursaute, dévie aussitôt le regard en se raclant la gorge et s'éloigne de moi, comme pour feindre l'intérêt qu'il aurait pu me desservir. Et là maintenant, je peux sentir le parfum du scandale me chatouiller les narines. Je me tourne alors vers Derek, sourcils froncés, yeux plissés étalant sans retenue l'étendu de ma confusion, accompagné d'une pointe d'indignation. Et mes yeux parlent d'eux même, lui lançant des éclairs presque tangibles, comme pour dire mais à quoi tu joue bordel! Mes lèvres se pincent, alors que ma main pivote sèchement au niveau de ma mâchoire, mimant un "Ça suffit. Ferme là!". Carlson ajoute alors juste ce qu'il faut d'huile sur le feu, en menaçant Derek de retourner faire un petit séjour en cellule. Alors je le vois. Ce brasier ardent, de colère et de jalousie mêlé, qui le consume des pieds à la tête. Je vois ses muscles se tendre, je remarque ses mâchoires se crisper. Et de mon côté, je tente une protestation, lancé vers l'officier.

- Quoi? Mais vous n... Commencé-je, immédiatement interrompu dans ma lancée par la menace de Derek envers l'officier. Mes lèvres se pincent, mes iris rencontrent le plafond et mes poumons se vident de découragement. Bon, je suppose que maintenant l'officier possède une bonne raison de le renvoyer d'où il vient! Derek s'est interposé entre Carlson et moi, et me demande gentiment d'aller l'attendre à la voiture. Non mais je rêve! Qu'est-ce qu'il nous fait là!

- Non! Lancé-je en guise de réponse à sa question qui n'en était pas réellement une. Je contourne prestement mon ex-mari et une fois à ses côtés, mon regard se plante dans iris céruléens, cherchant à désamorcer la bombe dont le compte à rebours tire à sa fin. Dis à tes cinq frères de se détendre, d'accord... il n'y aura pas de présentations. Je baisse les yeux vers ses poings - dont les jointures blanchissent sous les fluctuations de sa colère ardente, puis ramène aussitôt mes iris vers les siens en ajoutant: Parce qu'on s'en va. On s'en va tout les deux. Je me retourne alors vers l'officier Carlson et lui adresse un signe de tête polie.


- Officier. Veuillez l'excuser. Je m'éclaircis la gorge un peu gêné, avant de continuer. Si tout les papiers sont en ordre... j'ose croire que plus rien ne nous retiens ici. Alors, si vous voulez bien, je vais raccompagner Monsieur Morrow chez lui...

d'un pas prudent, je me dirige vers la sortie du bureau, m'arrêtant à mi-chemin pour lancer un regard à Derek. Je ne vais quand même pas le tenir par la main comme un enfant...

mais ma patience ne sera pas celle d'une mère.
Elle aura ses limites...
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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptyDim 8 Sep 2019 - 14:01


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Un. Deux. Trois. Et tout n’est déjà plus là.

Quatre. Cinq. Six. Mon tendre et doux mirage palpite déjà au loin.

Sept. Huit. Neuf. Rien. Plus rien ne peut nous unifier et réconcilier. Ils s’en sont allés et nous voici déliés. Impuissant et miséreux spectateur de son indicible douleur qui foudroie ses deux pierres de jade de ces foudres opalines et électrisés que j’ai ô combien de fois admiré durant les étés de nos orages et nos hivers nacrés. Le souffle des intempéries, ils traversent ainsi nos cœurs comme restés suspendu dans un air où les fragments et débris de nos vies vestiges virevoltent en les flux électrisés des instants larcins et les effroyables arabesques. Passent et trépassent les saisons, comment l’on peut restés les mêmes et être à la fois si différents ?!

Dix. Onze. Douze. Tel est combien qu’il en faut, des battements, à mon cœur, pour réaliser les émois trompeurs et comprendre le sens vers lequel peut bien affluer le sang qui s’en échappe. Mélanger des événements, ces instants que nous ne croyons plus vraiment, mais qui ne cessent de nous ramener avant. Et je ne peux qu’observer nos souvenirs iridescents êtres noyés dans les abîmes sépulcraux de nos blessures encore ouvertes et toujours ensanglantées. Comprendre le sens vers lequel peut bien affluer le sang qui s’échappe de nos erratiques meurtris, que l’assaut du moindre souffle et du moindre regard finissent toujours par les faire retomber à l’envers ou sur le travers dans les fosses de nos poitrines. Comment l’on peut restés les mêmes et être à la fois si différents ?! Quand, s’oppressent sur nos crânes, bientôt broyés, les étaux de nos souvenirs, même dans la parjure de cette nuit, je parvins à la lire et la comprendre. Elle est navrée et déconcertée. Le magma rougeoyant de sa désolation, ça la fait bouillir de l’intérieur alors qu’il nous semble éteindre de nos bras fatigués l’infini écart qui nerveusement nous sépare. Passent et trépassent les saisons, que se délient avec fureur les éléments, dans le chaos et le ravage qui nous passent sur le corps tels les cortèges des plus mortuaires attelages, nous demeurons malgré tout les mêmes, bien que grandement amochés et disloqués.

Un. Deux. Trois. Et tout n’est déjà plus là.

Quatre. Cinq. Six. Mon tendre et doux mirage palpite déjà au loin.
Et dans la caricature du présent, nous sommes que deux spectres qui possèdent l’autre. L’un à côté de l’autre. L’un près de l’autre. Là où nos deux corps doivent êtres, mais que les misères et horreurs de la vie se bornent à séparer… désunir et éloigner. Triste supplice qui sera notre éternelle perdition alors que notre tâche restera à jamais inachevée sur cette terre maudite.

Mon cœur de père souffre. Son rythme régulier devenant erratique et martelant ma poitrine telle la pendule d’une horloge qui compte chacune de ces satanées secondes écoulées depuis… depuis Hailey.
Son cœur de mère, Nell l’a mis en terre depuis longtemps. Depuis… Hailey. Et se dépose comme un linceul, sur elle, le voile mortifère et opaque de sa peine.

Le silence retombe, lourdement. Ses paroles résonnent en trombe contre les murs invisibles de cette accalmie. Le constable ridiculement cravaté, il est déjà évanoui dans l’oubli alors les étaux de nos autres souvenirs menacent à tout moment de me broyer le crâne. D’une main paresseuse, presque molle, j’attrape les papiers que mon ex-femme a singé et, les enfournant dans la poche intérieure de mon manteau de cuir, mes pas indolents me conduisent vers la sortie de la salle de réception alors que ma présence vient doucement mourir à l’ombre de celle qui m’attendait non loin dans le couloir.

Par péché d’orgueil et de colère, de la savoir présentement délétère, alors que voyais drôlement bien clair dans le jeu de ce petit trou du cul affublé dans son costume et cravate, je me contente simplement de lui murmure un bougon :

- Merci. Et désolé… pour tout ça. N’empêche que c’te cravate, j’lui aurais enfoncé dans le gosier. Tu crois qu’il a les caleçons et chaussettes d’assorties avec ?  

Nous qui avons connu le bonheur. Nous voilà désormais accoutumés à la douleur et ses nombreuses lourdeurs. Et je me retrouve inlassablement emporté par leurs torpeurs. Mais pourtant mon être tout entier brûle et s’embrase de la retrouver ici-bas, en ces engourdissements, avec moi.  Côtes à côte avec elle, l’on finit par s’extirper de ce poste maudit. Immobile sur le trottoir, j’inhale de grandes bouffées d’air frais alors que mes cobalts viennent se perdre dans l’évanouissement de la nuit qui bientôt cèdera son règne à l’aurore. Mans dans l’absence de l’astre de feu, dans la froideur de l’obscurité, les ongles sournois d’une froideur incisive fait longer ses griffes déchirantes sur mon échine et l’on retombe dans les étés de nos orages et nos hivers nacrés.

- Pourquoi ? Pourquoi tu viens toujours me retrouver ici… si bas, Nell ? Pourquoi t’attends toujours une future connerie de ma part, pour te manifester ? J’ai pourtant signé ce putain de contrat de divorce, mais toutefois…

Un. Deux. Trois. Et tout n’est déjà plus là.

Quatre. Cinq. Six. Mon tendre et doux mirage palpite déjà au loin.

- Je ne veux pas rentrer tout de suite, Nell. Je veux, avec toi--- Une sorte de désespoir dans ma voix. Je me rapproche de mon ex-femme et me défi d’enfin lever les yeux vers les siens. Le spleen, il déferle d’une telle violence, qu’il me dégrise presque : aller lui rendre visite.

Sept. Huit. Neuf. Rien. Plus rien ne peut nous unifier et réconcilier.

Mon cœur de père souffre.
Son cœur de mère, il est en terre depuis longtemps.
Depuis… Hailey.
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Nell Collins

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MessageSujet: Re: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptyMer 12 Fév 2020 - 13:11

J'ai beau m'acharner. Y insuffler toutes mes forces. J'ai beau lutter contre le courant de nos vies toutes tracées qui débite à la manière de la plus impétueuse des rivières, m'évertuant en vain à trouver une issue qui nous désunirait pour de bon... hélas, il aura suffit que nos chemins se croisent à nouveau, pour que je me laisse submerger. Pour que je perde le peu de contrôle que j'étais arrivé à établir jusqu'ici. Je n'arrive tout simplement pas à demeurer imperméable à sa présence. Derek. Inconsciemment, il arrive à percer mes plus solides défenses et à créer des raccourcis où mes doutes s'empressent de se faufiler sournoisement. J'aurais dût m'y attendre, les papiers ne suffisent pas à mettre fin à une union telle que la nôtre.

Tel deux aimants façonnés différemment, mais dont les courbes et les angles s'imbriquent avec une perfection surprenante, nous avons toujours été un peu comme le morceau manquant de l'autre. Ensemble nous avions l'impression d'être entier... enfin, jusqu'à ce que notre vie bascule et que l'ont bifurquent dans des directions opposés, suivant chacun l'angle que prenaient nos vices respectifs. Ainsi, à force contraire, nous nous repoussions. Juste un peu. Juste assez. Chaque journées passé nous entraînaient un peu plus profond dans les abîmes de l'oublis de ceux que nous avions un jour été. Jusqu'à ce qu'on touche le fond. Jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de nous. Seulement ces deux fragments froids et distincts qui n'arrivaient plus à se faire face. Qui n'arrivaient plus à s'unir comme autre fois.

Et dès que l'un de nous tentait de s'en sortir, de remonter à la surface, l'autre le retenait un peu à la manière d'un boulet. Notre amour. Cet espèce de magnétisme. Cette force invisible qui nous repousse aussi facilement qu'elle nous attire, ce lien qui nous unis immanquablement l'un à l'autre, seul la distance, ainsi que le temps permettront de le voir s'amincir peu à peu. Enfin, j'ose espérer. Je fonde énormément d’espoir en l'idée qu'un jour nous puissions être ensemble sans se bouleverser l'un l'autre. Sans provoquer une tempête chez l'autre. Voilà pourquoi j'ai coupé les ponts après le divorce. Pour tenter vainement de rompre ce lien qui nous relie. Cette force tranquille agité qui m'attire naturellement vers lui, et ce même lorsque je bataille à tenter mettre autant de distance que possible entre nous. Mais bien que les doutes aient réussit à se frayer un chemin jusqu'à mes pensées, ma raison demeure néanmoins plus solide. Je connais les raisons qui nous ont menés là, dans cette impasse et je suis prête à accepter, non sans mal, la fin de notre histoire.

C'est mieux pour lui.
C'est mieux pour moi.
C'est mieux pour nous.

Un silence retombe, un peu comme le rideau rouge à la fin du spectacle. Nous sommes tout les deux seul, derrière et plus rien n'existe autour. La représentation est terminé, mais étrangement personne n'applaudit. Je sais, je sais, c'est une fin pour le moins inattendu... faites le deuil des "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", ce n'est pas pour nous. Nous l'avons bien essayé une fois pourtant, mais l'histoire ne nous a pas réussit. Alors peut-être qu'en écrivant un nouveau chapitre, respectivement, chacun de notre côté, nous arriverons enfin à avoir un happy end?

Enfin, brisant ce silence presque gênant, Derek me murmure des remerciements, ainsi qu'un questionnement risible qui ne manque pas de me faire sourire. En lançant un petit regard par dessus mon épaule, histoire de vérifier que nous étions bien seul, je lui rétorque:

- Je suis quasi certaine qu'il a un tiroir entier qui renferme une collection impressionnante de cravates à thème, assorties à ses bas et à ses caleçons... gloussai-je en plaçant subtilement ma main près de ma bouche, m'en servant comme d'un paravent qui empêcherait mes paroles de les outrepasser. Juste au cas où...

Ainsi, nous continuons d'avancer dans le couloir et franchissons enfin la porte principale qui donne à l'extérieur, là où une fraîcheur surprenante nous saisit. Automatiquement mes muscles se raidissent et je glisse mes mains dans les poches de ma veste de laine.

-Attends, je vais t'aider. Je ne voudrais pas donner à Charleston le loisir de te voir te casser la figure.

Je m'approche de lui et glisse mon bras sous le sien, avec une pointe d'hésitation d'où naît automatiquement un malaise qui prend de plus en plus d'ampleur entre nous. Nos corps n'ont plus l'habitude de se retrouver aussi près l'un de l'autre, mais ils ne se sont pas oubliés pour autant. Nous sommes chargés d'une électricité presque palpable et le courant se meurt d'envie de voyager entre nous, comme autre fois. Néanmoins les valves sont fermées, verrouillées... à double tour. Pas question de flancher sous la pesanteur des sentiments refoulés! Il faut aller de l'avant.

Ainsi, je l'aide à descendre les quelques marches menant au trottoir et une fois sur le bitume, je me détache de lui, sans doute un peu plus vite que je ne l'aurais souhaité. Mon regard prend soin d'éviter le sien, pendant que je fais mine de chercher mes clefs dans mon sac, mais sa voix qui déferle sur moi me force à lever les yeux dans sa direction. J'y ressens alors toute cette charge, toute cette lourdeur. Et quelque part en moi je sens le barrage se fissurer. Ma gorge est nouée. Mon corps tremble sous l'intensité de la tempête qui nous ébranle. Je voudrais lui dire qu'il ne m'en donne pas le choix. Que le côtoyer me fait trop mal. Ma raison d'être a toujours été de réparer ce qui est brisé, de prendre soin de ce qui est fragile et de sauver ce qui est condamner. Mais j'ai échoué sur toute la ligne avec nous... avec lui. Ce sentiment de l'avoir laissé tomber me ronge jusqu'aux chairs, me déchire en deux part. Celle qui s'accroche à la conviction que nous avons vécue ensemble tout ce que nous avions de beau à vivre et que s'il ne nous reste plus que des paysages recouvert de cendres, mieux vaut séparer nos chemin et trouver une terre plus fertile pour se rebâtir... et il y a l'autre partie de moi, celle qui refuse de se faire à cette l'idée et qui se conforte dans la conviction que sous les cendres se trouve de jeunes pousses plus fortes auxquels nous pourrions peut-être laisser une chance. Une seule. Une dernière.

Mais j'essaie de la faire taire.

Les mots n'ont pas le temps de prendre forme, car Derek reviens aussitôt à la charge avec quelque chose d'encore plus lourd. D'encore plus déstabilisant. Le sol se dérobe sous mes pieds. J'ai beau tenter de colmater les brèches, de retrouver mes moyens, d'éviter la catastrophe, rien n'y fait. Je sens toutes mes défenses s'écrouler... presque trop facilement. Un rideau luisant envahit mon regard, comme à chaque fois que je pense à elle. À notre Hailey. Mais je retiens le flot d'émotion qui fait pression. Je ne peux pas accéder à sa demande. Je ne peux pas je ne peux pas je ne peux pas.

- Ne dis pas de bêtises--- Derek, je ne crois pas que tu sois en état. Tu as besoin de repos pour te remettre sur les rails.

Je sais, je suis pitoyable. C'est une feinte des plus lamentable. Un moyen le rendre responsable, afin de camoufler la vérité; qu'en fait c'est moi qui n'en ai pas la force. Ma voix est tremblante. Je tente d'esquisser un sourire, mais le coin de ma bouche tremble sous l'effort monumentale que ce geste me réclame. Et puis comme pour changer rapidement de sujet et m'éviter d'avantage de douleur, j'ajoute:

- J'ai une idée, et si on allait acheter tout ce qu'il nous faut pour réaliser la potion Lendemain de veille de Hunter. Elle a fait ses preuves---

Mais au creux de ses céruléennes givrées, je sais que mes mots se perdent dans le brouillard de sa détresse. Après tout, il n'est qu'un père endeuillé qui souhaite se recueillir avec son ex femme sur la tombe de leur fille.


Je déglutis.
Baisse le regard.
Et constate le précipice qui se creuse entre nous.
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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptySam 15 Fév 2020 - 13:26


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Elle se refuse à moi. Elle se refuse à Nous. Elle se refuse à Elle. Cette volonté inouïe à tout vouloir enlaidir et puis maudire. La charge de nos malheurs nous serait plus légère à supporter, moins délétère à charrier, si elle pouvait accepter de nous rattraper et arrêter de nous laisser tomber. Qu’il est terrible, ce bruit ! Qu’il est horrible, ce son ! Il remue sans cesse dans ma mémoire d’Homme, ce bruit malsain de mon corps pourriture qui tombe, retombe, s’écroule, se casse, se disloque, se brise, s’abîme, se perd, dans les creux sous-sols de son cœur mis en terre et dépeuplé de toute aimante ornière. Qu’il est horrible, ce bruit. Qu’il est terrible, ce son ! Pantins dépouillés de toutes ficelles, nous bougeons que sur les obliges atroces et valsons que sur les hymnes des damnés. Tombent. Retombent. S’écroulent. Que se brisent encore nos corps pourritures dépouillés de leurs ficelles. Si misérables cadavres Elle nous veut ;  misérables cadavres que l’on reste, alors ! Cette volonté inouïe à tout vouloir enlaidir et puis maudire. Mais putain pourquoi est-ce que tu reviens toujours me retrouver si bas, Nell ?! Pourquoi t’as accepté de nous retrouver ici, si c’est pour te refuser à moi et à Elle ?! Pourquoi t’es là ? Pourquoi t’es là, Nell ?! Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que tu cherches ?! Un mirage, en nos vendages crépuscules ? Une illusion supplémentaire, pour me faire taire et t’attendre désespérément au détour de mes prochaines éclisses d’Enfer ?! Qu’est-ce que t’espères ?

- Tu te fous de ma gueule, Nell ?! Tu prétends, tu évites, mais te fais face et tu m’entends !    

Qu’il est horrible, ce bruit !
Qu’il est terrible, ce son !
Tombent, retombent, s’écroulent, se cassent, se disloquent, se brisent, s’abîment, se perdent nos corps pourritures et poussières si creux tombés en les gouffres de notre monde démoli et laissé en suspend en les abîmes de ce malade univers. Ce sans nom foutoir de trou noir ! Il nous bouffe et gruge sans repu. Et sans répit. Ça ne s’arrête pas. Jamais. Un fond sans fond. Une chute infinie. Une boucle pourtant qui ne sera jamais bouclée. Parce qu’elle se refuse à Moi. Elle se refuse à Nous. Elle se refuse à Elle.  Plus rien ne peut arracher ces immondes germes de misère qui présentement s’enroulent sur mon cœur de père jusqu’à l’écraser et le faire saigner. Son refus, son déni, ses bordéliques manies, sèment la gerbe et les germes dans mes carnes et dans mon être soudainement frémissant de peine, de rage, de désespoir et d’un amour immolé sur l’autel de la fatalité cruelle et indiffère !

- Il n’y a pas de remède miracle, Nell ! Putain, t’es trop maligne, pour ne pas t’en apercevoir !

Ces foutues larmes que le givre de mon regard ne peut plus glacer, me saisissant à pleines paumes la figure, pour en vain éteindre le feu de mes joues et le brasier de mes traits soudainement vitrifiés d’une colère sourde et intérieure qui se fissure dans sa mesure assassine. Qu’il est horrible, ce bruit ! Qu’il est terrible, ce son ! Qu’il est horrible, le l’écho mortel remuant dans ma mémoire d’Homme. Ma mémoire de Père. Le bruit de ce charnier funèbre en lequel son petit corps fragile gît, le bruit de la vermine qui rampe et grouille, la recouvre de ce linceul putride, le bruit des vers qui lui rongent les chairs, se goinfrent de son cadavre minuscule, décharné, dénervé et mortel pour avoir si peu vécue.  Qu’il est horrible, ce bruit ! Qu’il est terrible, l’écho de son trépas et de son sommeil tourmenté par nous ; tâches inachevées. Il remue dans ma mémoire d’Homme. Dans ma mémoire de Père.

- J’t’ai pas proposé qu’on aille baiser sur sa tombe, Nell !

Pourquoi t’es là ? Putain mais pourquoi t’es là ?! Ce que je peux la haïr, pour tout ce qu’elle me fait maudire et enlaidir. Ce que je peux la détester, pour tout ce qu’elle me force à subir en les fresques de ses délires qui la forcent à nous laisser périr. Elle a existée. Elle existe encore ! Elle est là, en ce sourire que tu m’adresses, parfois. Elle est là, dans ta douceur, ta sensibilité, ta clairvoyance, tes silences, tes embarras, tes peines et tes joies ! Tous ces émois que je peux lire au travers…

- Tes yeux. Elle avait tes yeux…

Ce que je peux la haïr, pour cette peine qu’elle me force à faire taire et contenir. Ça me rend malade. Fou ! Mon être qui me lâche, le grisant flot de ma fièvre, mes nerfs qui se tendent, le désespoir qui s’empare, mon corps pourriture qui tombe, retombe, s’écroule, se casse, se disloque, se brise, s’abîme, se perd alors que je démolis l’impossible, m’empare de l’inadmissible, franchir l’inaccessible, odieux dans mon deuil, égoïste dans ma peine, impossible dans mon désarroi, ingérable dans ma démesure, ma main gauche qui plus fermement que je ne le voudrais réellement, vient se mouler contre la mâchoire inférieure de cette merveilleuse figure de poupée de porcelaine, simulacre de celle qu’Elle assassine dans son silence, son errance, son reniement, ce jeu des ombres sur une vie qui a pourtant existée et existe encore ! Elle la tue à chaque fois. À chaque putain de fois. Moi, fou, malade, nécrosé, je suis le poison qui la ranime, pour mieux encore elle agonise et se meure. Notre Hailey.

Notre Hailey.
Sans aucun ménagement, je tire sur mon emprise, pour l’obliger enfin à relever la figure et la forcer à venir contempler ce qu’elle voudrait tant n’existe plus. Tu prétends, tu évites, mais te fais face et tu m’entends ! Qu’il est horrible, ce bruit. Qu’il est terrible, ce son !

- Elle avait ton sourire. Elle avait notre humour. Elle avait pourtant mes simagrées débiles et mon regard complètement espiègle. Elle avait à la fois notre joie et notre peur de vivre. Par-dessous tout, Nell, elle avait l’amour de sa mère et de son père ! Elle nous avait tous les deux.

Et je la libère de mon emprise, accablé et vaincu. Épuisé. Fatigué. Harassé. Terrassé de tout et de rien. Je titube sur l’arrière, pour m’éloigner d’Elle et tout ce qu’Elle éveille à mes yeux. Qu’il est horrible, ce bruit. Qu’il est terrible, l’écho de son trépas et de son sommeil tourmenté par nous ; tâches inachevées.

- La prochaine fois, ne viens pas. Ne reviens plus. Dans ma chienne de vie, restes comme tu voudrais qu’Elle soit ; inexistante et invisible.

J’ai froid. Si froid. J’imagine que c’est la Mort, qui une fois de plus me frappe encore. Car c’est de bien cela qu’il s’agit, à la seconde près ou je lui tourne le dos et m’éloigne d’Elle : une partie de moi vient de s’éteindre.

Quatre. Cinq. Six. Mon tendre et doux mirage palpite déjà au loin.
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Nell Collins

nothing's gonna change my world
Nell Collins

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MessageSujet: Re: why'd you only call me when you're high? (NELL) why'd you only call me when you're high? (NELL) EmptyLun 17 Fév 2020 - 16:46

Oh oui, nous sommes des putains d'aimants! Des contraires! Des opposés qui se sont un jour trouvés et qui se sont aimé immédiatement, passionnément, comme deux âmes soeurs, en dépît de leurs nombreuses différences! Et comme les pôles qui servent à maintenir le Nord d'une boussole, ces disparitées nous étaient d'ordinaire plutôt bénéfiques. Autrement dit, nous nous complétions. À l'époque, nous possédions tout les mécanismes et les outils nécéssaire pour arriver à naviguer aisément à travers nos tourments agités. En s'unissant, nous arrivions toujours à garder le cap, et ce, peut importe de la force de la tempête qui nous ébranlait. Peu de choses se montraient alors à notre épreuve. Notre fidèle aiguille nous rappelaient toujours d'où nous venions, et surtout, où nous nous rendions... toujours. Enfin, jusqu'à ce qu'un grain de sable ne s'immisce dans l'engrenage et ne fasse tout dérailler. On ne mesure pas l'importance d'un insignifiant petit grain de sable avant de réaliser que c'est tout ce qu'il faut à une huître pour fabriquer une perle. À l'intérieur de sa conquille se succèdent un enchaînement de réactions pour en arriver à ce résultat. Mais le dénouement n'est hélas pas toujours aussi attrayant que celui mentionné ci-haut. Qu'elle est donc l'ultime conséquence lorsque le grain de sable en question se trouve à être une "LLA", plus communément appelé Leucémie lymphoïde aiguë; autrement dit, un putain de cancer! On dit que chaque trois minutes, quelque part dans le monde, un enfant reçoit ce diagnostique dévastateur! Et bien un matin de novembre, un mardi je me souviens, plus précisément le 11 novembre 2014, c'est sur nous que le compteur fatidique s'est arrêté. Sur Hailey. Sur notre petit trésor tout juste âgé de quatre ans. Un hasard insensé et surréaliste. Une insupportable injustice. Un coup bas du destin direct où ça fait atrocement mal! Ce jour là nous entrions dans les tristes statistiques. Oui, un grain de sable! Un foutu grain de sable à l'échelle planétaire, mais une bombe nucléaire dans ce petit monde que nous avions soigneusement bâtit. Pour contenir un tel assaut il faut des reins solides, une échine résistante, des épaules infatigables, et je crois qu'à ce stade, nous possédions encore tout le nécessaire pour nous serrer les coudes et arriver à tenir tête à l'ennemie. « Tu te fous de ma gueule, Nell ?! Tu prétends, tu évites, mais te fais face et tu m’entends ! » Oui, nous étions à tout épreuve, je l'ai déjà dis. Nous étions tout les trois. Soudés dans l'adversité. Un triangle! La forme la plus harmonieuse et la plus solide. Mais que devient cette forme si on lui arrache un de ses angles? Je vais vous le dire moi; Elle s'écroule. Et elle ne ressemble plus à rien, sinon à une ligne. Une longue ligne droite qui s'étire et s'essouffle... une ligne comme celle qui annonce la mort sur le moniteur de fréquence cardiaque.

L'une de nos base s'est écroulée à la mort d'Hailey. Elle est partit avec une part de nous... quelque chose d'important, de fondamentale; ce qui faisait de moi une mère et de lui un père. Mais alors que devient-on par la suite, qu'en est-il de la vie après... après avoir tant aimé? Comment peut-on enterrer une partie de nous même tout en continuant de vivre malgré tout? On ne peut pas simplement reprendre le cours de la vie là où elle était demeurée figée; à ce foutu trois minutes... ce grain de sable qui a détruit nos vie! Et comme si mes pensées s'étaient retrouvé soufflées à son oreilles, je l'entends me relancer: « Il n’y a pas de remède miracle, Nell ! Putain, t’es trop maligne, pour ne pas t’en apercevoir ! »

Je ne m'attendais pas à ça. L'assaut est violent. Déstabilisant. Un peu comme une gifle en pleine figure au moment où l'on s'y en attend le moins! Le ton de sa voix est aussi pernicieux qu'un venin et le dégoût qu'évoque son visage me rappelle l'effet saisissant d'une douche glacée. Je suis prise de cours... raidit, figée frigorifiée jusqu'à la moelle de mes os éprouvés. Les secondes valsent comme de la neige tout autour de moi et recouvrent mes paysages incendiés. Et je perds le fil. Le souffle de mes pensées s'embuent, alors que je vois des flocons fondre sur ses joues et glisser jusqu'à son menton. Il pleure... il souffre... et j'ai une idée à quel point.

- Bien sûr que je le sais Derek! Parce qu'on ne serait certainement pas aussi misérables à l'heure qu'il est s'il existait un moyen facile de se remettre de ça--- Mes émeraudes luisent des fantômes du passé... de ce qui me hante et que je garde soigneusement terré au fond de moi pour ne pas y faire face. Oui, j'ai caché des choses trop douloureuses dans certain recoins de mon esprit, feignant de les régler plus tard! Mais je me désiste toujours. À chaque fois! Immanquablement. C'est un rendez-vous auquel je ne me pointerai peut-être jamais. j'essaie seulement de tenir le coup. Comme je peux... et certaines choses sont au dessus de mes forces.

Les flocons givrés n'ont pas sût épargner mes joues et rapidement, un goût salé se répand dans ma bouche. Je tremble, d'émotions et de colère mêler. Ce qu'il fait froid ici bas! Dans les enfers de notre désespoir commun. Là où nous avons mené toutes nos batailles. Ce n'est plus qu'une vaste terre de désolation, aride et froide, parsemée des cadavres de nos rêves et de nos espoirs vaincus. Les démons ne sont jamais loin, prêt à se repaître de ma carcasse à bout de forces. Je ne veux plus descendre ici! Plus jamais! Je n'en peux plus de revivre ce cauchemars encore et encore. Prendre les armes et mener bataille contre lui, je n'en ai tout simplement plus la force. Je veux que ça cesse! « J’t’ai pas proposé qu’on aille baiser sur sa tombe, Nell ! » Qu'il trouve bon de m'indiquer, un peu à la manière d'une bourrasque tranchante qui me lacère les chairs, qui m'écorche. Oh oui c'est paroles sont du venin. Un cracha de bile. Un vomit de haine à mon égard! Mais je ne veux pas me faire contaminer! À quoi bon gaspiller nos dernière force à se livrer combat. Un combat déjà perdu d'avance. Personne n'en sortira vainqueur! Personne. Nous y laisserons tout les deux notre peau!

- C'que tu peux être con!

Lui crachai-je entre mes dents, incapable de camoufler le mépris et la colère qui m'envahit à l'instant aussi facilement qu'un feu de forêt.

- Aller monte...

J’attrape mes clefs et me tourne prestement vers ma voiture. Je n'en ai plus la force. Je veux que ça cesse. Ça suffit, j'en peux plus! « Tes yeux. Elle avait tes yeux…» Je m'interrompt à mi-chemin pendant qu'un éclair me foudroie des pieds à la tête. Mes paupières s'abaissent et laissent dégouliner la douleur de cette affirmation sur mes joues empourprées par la colère. Mes poumons se vident d'un souffle tremblant, alors que je l'entends se rapprocher. Puis je sens la chaleur de sa main se mouler à mon menton et pour tout dire, je ne sais trop comment réagir. Je suis désarmée et j'attends l'issue de mon destin.

Oh oui, nous sommes des putains d'aimants qui s'attirent et qui se repoussent avec une facilité déconcertante. Deux aimants incapable de s'unir comme autre fois. Notre boussole n'est plus ce qu'elle était. On le constate tout de suite à ses rebords élimés, un peu à la manière de ces fragments de verres polis que l'on retrouve sur les plages. Cette usure est représentative de ces trois dernières années piéger dans ce tourbillon infernale, forcé de supporter les chocs et les chutes à répétition. Mais d'où venons nous... et surtout, où allons nous Derek? Où allons nous ainsi? Nous voilà naufragés de notre propre existence, destiné à se noyer dans notre chagrin. C'est sans aucun ménagement, qu'il tire sur son emprise et me force à le regarder. « Elle avait ton sourire---»

- Arrête...

Que je lui souffle au bord de l'agonie.
Les souvenir son tranchants.
Je veux qu'il cesse son supplice.
Ne voit-il pas que j'ai baissé les armes?

« --- Elle avait notre humour. Elle avait pourtant mes simagrées débiles et mon regard complètement espiègle. »

- Derek...

Je serre les dents et tente désespérément de me dérober de son emprise qui me draine toutes mes énergies.

« Elle avait à la fois notre joie et notre peur de vivre. Par-dessous tout, Nell, elle avait l’amour de sa mère et de son père ! Elle nous avait tous les deux. »

Il me libère enfin de sa prise et titube vers l'arrière. J'ai moi-même l'impression que mes forces me quittent et que mes genoux sont sur le point de flancher. « La prochaine fois, ne viens pas. Ne reviens plus. Dans ma chienne de vie, restes comme tu voudrais qu’Elle soit ; inexistante et invisible. » Mes oreilles bourdonnent tant la colère engourdit un à un chacun de mes sens. Mes muscles son crispés, presque endoloris par la tension. Mes jointures blanchissent et en désespoir de cause, je récupère mon bouclier.

- Je t'interdis--- peut importe ce qu'on a vécu ensemble et à quel point tu penses voir clair en moi, ça ne te donne pas le droit d'avancer de telles choses!

Lui hurlai-je alors qu'il me tourne le dos. Il croit que c'est terminé, mais ses mots tranchants et empoisonnés ont réveillé la guerrière qui sommeillait en moi. Celle qui se souviens avoir tant de fois guerroyé avec lui. Contre lui. Je connaît toute nos querelle par coeur. Je connais ses failles et ses points faibles. Et même si je sais pertinemment qu'aucun de nous n'en ressortira triomphant, je décide de faire de ce combat de mien.

- Tu sais, l'officier m'a raconté comment tu t'es retrouvé au poste de police! J'attends qu'il se retourne pour continuer. Alors selon toi, engourdir sa douleur à coup de bouteilles de forts, c'est ce que tu appelles faire face? Je n'attends pas de réponse de sa part et enchaîne aussitôt: Tu me pointes du doigt et tu insinues, sans vergogne, que je n'honore pas le souvenir de notre fille... alors que toi-- toi, tu traverses tes journées à moitié dans les vapes et te rends à la halte garderie pour l'attendre! Je t'en prie, épargnes-moi tes sermons à la con... et si tu peux avoir la lucidité d'esprit de retirer mon nom de ta putain de liste de personne à contacter, à ta prochaine connerie, je vais t'honorer de mon absence, n'aie aucune crainte... de toute manière, je n'ai plus la force de remonter la pente que tu nous fais descendre à chaque fois.

Je ne veux plus descendre aussi bas! Aller à ta rencontre, pour me retrouver encore une fois à batailler contre toi. J'ai assez de mes propre démons et fantômes à chasser. Oui. Je sais pertinemment pourquoi j'ai coupé les ponts après le divorce... c'était couper ce lien désormais toxique qui nous unis.

Et voilà que le rêve d'un jour nous arrivions à être ensemble sans se bouleverser me semble tout à coup complètement illusoire. Presque fantasque.
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