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 white light fades to red (DEREK)

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Aileen Davies

nothing's gonna change my world
Aileen Davies

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MessageSujet: white light fades to red (DEREK) white light fades to red (DEREK)   EmptyVen 4 Juin 2021 - 4:37

“The poison is killing me, taking over.” & Inerte, un peu stupide, elle contemple le sempiternelle goutte-à-goutte qui pulse les secondes d'une existence qui se meurt. Elle ne se mouve pas immédiatement malgré l'énorme nappe, miroitant son apathie sur le marbre sépulcral. Bras ballants, elle s'immerge dans le tic-tac de cette clepsydre gigantesque. Son existence ne serait-elle désormais plus qu'une inexorable fuite ? Sûr qu'elle lui échappe. Pourtant elle se surprend à galoper; ivre d'une rage de vie qu'elle ne se reconnaît pas véritablement. Mais c'est toujours ainsi, n'est-ce pas ? C'est lorsque les souffles se font rares que l'on s'empresse de vouloir les retrouver. Souvent, elle songe à Ada; son amour trépassé. A-t-elle cherché l'inspiration nécessaire, elle aussi, quand la mort s'est installée ? Ou bien s'est-elle simplement abandonnée, les bras en croix et la couronne d'épines sur le front pâle ? Quelle danse pour recevoir Dame Faucheuse ? Et après ? Serait-ce le néant ? Tellement d'interrogations incongrues auxquelles elle ne souhaiterait pas avoir la moindre réponse. Seulement l'univers n'a point écouté ses prières. La voilà donc, sur le parvis de sa destinée, l'âme à vif d'appréhender cette fin céleste, cet aurevoir funeste. Que deviendra-t-Il lorsqu'elle ne sera plus que poussière de cendres ? Derek. Car c'est à Lui, dans le fond, qu'elle se raccroche pour ne point totalement perdre l'esprit. Lui, sans le savoir, qui l'empêche de ne point sombrer dans quelques eaux troubles.

La gueule blafarde d'une énième nuit d'insomnie, l'œil pourpre d'avoir lutté en vain contre ce mal suzerain, Aileen ne sourcille pas tout-de-suite malgré le tintamarre qui s'obstine à secouer la vieille chambranle. Non pas qu'elle ne souhaite pas ouvrir à l'Individu sur le pallier. Bien au contraire. Mais sa trombine souffreteuse lui rappelle qu'il Lui serait compliqué de ne point mettre le doigt sur le pot-aux-roses. Alors dans son agitation de femme-amante, de femme-plaisante, elle s'évertue à dissimuler son agonie sous quelques coups de peinture. Un peu de poudre pour farder l'Ignominie, le petit crabe furibond qui s'attèle à lui grignoter les chairs. Cependant le venin lui monte aux naseaux et très vite, Aileen s'englue dans quelques raclements éprouvants. Les effluves d'hémoglobine lui tapissent la bouche, lui dérobant un haut-le-cœur pernicieux. Ce n'est clairement pas le moment. Et elle maudit cette Araignée de lui tourmenter les méninges, là, tandis qu'Il s'impatiente dans le corridor. Les mirettes pourtant ancrées dans leur propre reflet, Aileen ne peut nier les pourtours nébuleux qui trémulent dans le lointain. Elle est ici. Et Elle ne partira pas avant de l'avoir emporté. Sa petite tête dodeline, chasse les mirages éplorés. De toute évidence, elle ne peut totalement déguiser les traits de son minois. Alors le pas traînant, elle entrouvre le battant, à la fois ravie mais gênée de Le percevoir en son antre.

« - Derek, qu'elle inspire, la voix brisée par les secousses passées, tu as fais vite.

Un instant elle aspire à lui dérober un baiser mais la totalité de son être s'enserre d'imaginer qu'il pourrait s'agir là du dernier. S'affublant alors d'un rictus confus, elle louvoie plus loin, le myocarde tout simplement dévasté.

- Mon ballon d'eau chaude, qu'elle ajoute rapidement, je crois qu'il est en train de se vider sur mon carrelage. Et je ne pense pas que ça soit franchement normal.

Tandis qu'elle Le guide jusqu'à la salle de bain, Aileen implore le ciel de ne point lui compliquer l'existence davantage.

- Tu crois que tu peux y faire quelque chose ? Je n'ai pas grand chose, tu t'en doutes, mais j'ai quand même quelques outils dans la cuisine si jamais. »

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Derek Morrow

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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: white light fades to red (DEREK) white light fades to red (DEREK)   EmptyLun 21 Juin 2021 - 9:13


Seven times again when you are not awake. Seven times the flame, too much to take. The sky burns red against your skin. The world we know turns in the wind. Coming like a hurricane, I take it in real slow. The world is spinning like a weathervane. Fragile and composed. Though I am breaking down again. I am aching now to let you in. It's all we know, the hurricane. Falling slow, falling slow in the pouring rain. Watch it go, we stay the same. And I don't know, how it can change.


Bien sûr que j’ai fait vite, docteure Davies. C’est pas nouveau ! Tu appelles et je riposte illico-presto. Tu appelles et j’suis là devant toi. Tu appelles--- Ouais, bon, ça va, ma chouette, j’crois qu’on a compris où je veux en venir ; gentil saint-bernard docile qui sait venir au pied lorsqu’on lui demande. Elle m’a tellement si bien dressé et éduqué, c’est pas croyable !

- Ce n’est pas normal. Non. En effet, lui dis-je, sourire chafouin suspendu aux lippes, alors que je franchis le pas et m’avance entre les quatre murs de sa demeure. Le poing gauche agrippé à la poignée d’un coffre à outils, la paluche droite occupée à me frotter la pilosité du minois avec ostentation, les deux billes d’un bleu javellisé contemplent les périphéries alentours avec un mélange de nostalgie et bizarrerie mêlés ; l’apparition de la table à manger défilant là dans ma petite excursion visuelle éveillant des grivoises images qui bien entendu fragilisent les verrous de mon flou esprit.

Je me secoue, déglutis de travers, soupire, resserre mon emprise contre la poignée du coffre et essaie d’arborer un air plus désinvolte. J’vais te confesser un truc, ma chouette. J’suis un bon bricoleur. J’aime rafistoler ou bidouiller des choses. J’suis quand-même doué dans c’domaine d’ailleurs ; mais j’connais que dalle dans la plomberie et avant d’atterrir ici pour save the day, j’ai googlé deux ou trois trucs sur les Internets pour bien savoir dans quoi est-ce que j’allais m’embourber les mains. En espérant que ces tutoriels me racontaient pas de la merde parce que sinon ça va finir en eau de boudin (Ha ! Ha ! Ha !). Avant de disparaître vers la salle de bain, je risque une œillade presque discrète par-dessus mon épaule et viens passer un coup de sonde dans les si envoutantes émeraudes qui m’observent. Des moires à la fois sibyllines et patelines s’amoncèlent là dans la voûte irisée de ces mordorés ; que je commence d’ailleurs à comprendre la jetée des astres qui parfois danse et rutile dans l’ombre flavescente de son regard.

- Ça va, toubib ? que je m’enquière alors, immobile dans le cadre de porte, sourcils commençant à se tricoter serrés en-dessous de mon front froissé par de soucieuses ridules alors que je m’empresse d’ajouter : c’est la fuite d’eau qui te tracasse ? Il ne faut pas t’en faire. Avec un peu de chance, je saurais réparer le souci en moins de deux !

Du moins… je l’espère ! Plus ou moins convaincu de mes talents de plombier, je me hâte à la besogne, m’approche du réservoir à au chaude et entame la petite inspection visuelle ; la cuve est nickel, ne semble pas endommagée, rouillée and stuff. Ce qui est une bonne nouvelle et me signale que le petit problème vient définitivement au niveau des raccords. Agenouillé sur les carrelages, la tête flanquée sous le réservoir, derrière et partout à la fois, éclairé par la lumière de mon Smartphone, je trouve rapidement l’origine de la fuite : elle est au niveau de la bride du chauffe-eau et après une petite palpation que constate que le joint d’étanchéité s’est fort probablement relâché avec le temps ou l’usure.

- J’ai trouvé ! C’est le joint d’étanchéité, toubib ! Rien de bien grave. Je peux te le réparer, mais je vais avoir besoin que tu me coupes l’électricité et l’eau. Ça ne va durer qu’un petit moment… du moins le temps que je puisse accéder au joint sans crainte de me faire griller ou noyer la tronche.

Et connaissant ma poisse légendaire on devine que se sont deux choses qui peuvent risquer de m’arriver. Pas trop sûr de ce que je dis ou fais, je redresse le front et reviens me perdre dans l’océan trouble de ses prunelles de jade… toujours ces lueurs d’opale qui naviguent soucieusement là dans la houle des émois… Ça ne va pas. Y’a un truc qui ne va pas et je commence à me dire que c’est pas à cause de la fuite d’eau…

La sachant parfois aussi mystérieuse qu'un cloître, je préfère y aller par 4 chemins pour peut-être arriver à destination :

- Comment ça va… depuis notre dernière séance ?
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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: white light fades to red (DEREK) white light fades to red (DEREK)   EmptyMar 22 Juin 2021 - 12:10

“The poison is killing me, taking over.” & Il est là. Il est là, mais c’est un pincement écœurant qui s’en vient lui tordre les viscères. Claquemurée dans son éternelle tour d’ivoire, Aileen Le contemple. Remarque-t-Il l’épée de Damoclès au-dessus de sa couche ? Comprend-Il alors sa danse mortifère ? Si la petite voix fallacieuse qui se meurt dans le tourbillon de ses songes supplie de ne point Lui dévoiler la fêlure, une infime part d’elle-même s’alanguit de s’effondrer entre Ses remparts. Cela étant, Aileen ne sait que répondre à l’appel du silence. Il est plus confortable de se terrer ainsi, derrière quelques simulacres inflexibles que de bomber le torse face au néant qui s’impatiente de l’avaler enfin. Mais qu’en dira-t-Il ? Restera-t-Il auprès d’elle si la vermine s’empresse de lui grignoter les bronches ? L’incertitude lui ronge l’âme. Et elle ne peut qu’étirer ses lippes en un rictus figé, quasi robotique. L'effort lui cingle les commissures, mais elle n'en montre rien. Son unique présence pourrait tout annihiler. Il lui est difficile, par ailleurs, de ne pas simplement se jeter à Son cou et de s'y pendre, comme le ferait une adolescente éplorée. Agitée, peut-être même hantée, Aileen se surprend à triturer le bout de ses doigts, à l'image de ces patients frénétiques qui ne savent plus comment apprivoiser le fourmillement intempestif entre leurs tempes. Serait-ce là le début de la folie ? Mais elle n'est pas nouvelle, n'est-ce pas ? Il y a bien longtemps qu'elle grouille par delà la jolie tête brune et les prunelles émeraudes. Trop d'années, maintenant, qu'elle gangrène l'encéphale.

Il est beau les muscles tout gonflés d'une assurance masculine, la caisse à outils pendu au bout de Son bras. Il donne l'impression de pouvoir tout maîtriser. Aileen Lui confierait bien ses maux, le corps écartelé, offert à Son savoir-faire. Peut-être parviendrait-Il à réparer les rouages de sa vieille horloge ? Et elle se voit disloquée sur l'autel de Son expertise, le myocarde pantelant, ému de Le sentir si proche. Mais tout ceci n'est qu'une élucubration fantasque. Tout ceci n'a définitivement aucun sens.

« - Je ne m'inquiète de rien, qu'elle souffle finalement, j'ai confiance en toi.

Si cela ressemble à l'esquisse d'un compliment, c'est un peu d'aurevoir qui se déguise sous la langue, dans les tréfonds de son gosier tout noué de chagrin. Et elle se fustige de ne pouvoir contenir davantage le magma sirupeux de ses émois intrépides. Sûr qu'Il ne pourra pas manquer l'ombre de ce mausolée titanesque qui se dessine dans le lointain. L'iode lui brûle alors la rétine et la seconde suivante, Aileen se mord l'intérieur de la joue pour ne pas définitivement flancher. Cette fois, Madone peine à recouvrer sa belle prestance. L'icône s'étiole inexorablement, corrodée par les décennies de luttes et de combats incessants. Même le marbre n'est pas éternel. Aileen s'empresse donc de rejoindre le tableau électrique, emportant avec elle la réponse qui ne viendra jamais à l'interrogation de Derek.

- C'est bon, qu'elle articule suffisamment fort.

Mais la besogne lui coupe le sifflet. Prise d'un raclement sinistre, Aileen titube jusqu'à la cuisine. Dans son délire, elle espère secrètement qu'Il manquera tout de cette offensive. Fébrile, les mains de part et d'autre de l'évier, elle perçoit les éclaboussures écarlates maculer l'émail impeccable, malgré les points lumineux qui lui parasitent l'œil.

- Tu... t'en sors ? C'est bête, j'ai coulé de travers ma salive, j'arrive, une petite seconde » , qu'elle trémule, espérant ainsi noyer le poisson.

Mais personne n'est dupe.

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