Isolé de l’insatiable cohue des blouses blanches et de parfois leurs étourdissantes palabres, son ferme et précieux séant tout écrasé en le cuir lustré de son siège ; il n’est pas rare qu’Absolem, longues guiboles et pieds calés sur la surface aseptisée de son bureau, s’autorise une petite sieste ou comme il se tue à le dire ; une petite séance de méditation. Of course qu’il n’est pas du genre à se pâmer dans les duvets de la procrastination et tout confortablement s’endormir en les liesses de ses lauriers. Le fait est que même lorsque le milliardaire cherche à enterrer ses illustres pensées, l’ombre de l’inquisition plane et erre aux inter-cistes de son esprit. Égale à ce moustique agaçant qui vous tourne autour de la caboche et vous atomise la membrane de son bourdonnement lancinant : les affres et myriades de théorèmes parasitent l’abîme frémissant du dessous des paupières et inonde les Onyx de ses inextricables horizons de calcules où dans le jargon des lettres sans patrie d’une phrase mathématique sommeille d’une attente consternée la résolution à leur problème ! Elle est là, en surbrillance, fluorescente comme le cul de la lune : la réponse à ses moult mystères et équivoques ! Et le désordre des pylônes de chiffres semble enfin prendre un rien d’allure et d’évidence. Comment et pourquoi il n’y a pas pensé plus tôt ? Absolem se mérite cette belle gifle qu’il s’assène lui-même sur le flanc du minois.
Alors le milliardaire se cambre d’un sursaut dans son siège, retirant pattes et guiboles de sur le bureau, s’armant du feutre à l’encre noir comme Arthur de l’Excalibur, il se lève et plein de verves et de virtuoses brode sur la mélamine blanche du tableau ; l’épopée d’un algorithme aussi obscure et lugubre que le gosier d’un troll tourmentant les bois du comté de l’Emerald. C’est là, juste sous ses yeux et il ne l’avait encore jamais vu !
Toc. Toc. Toc.
- Absolem ?
Pâmé dans la caricature d’un maestro qui coup de baguette après coup de baguette ouïe enfin une sonorité si juste et si sublime, les sombres et voltaïques prunelles toujours rivés sur son mur des merveilles, Absolem invite son convive d’une voix aussi bon-enfant qu’emmitouflé sous les kilos d’euphorie qui soudain le submergent :
- Entres, Arthéxis. Entres. Viens mater ça. C’est incroyable !
La porte de son bureau timidement s’ouvre et tout en sobriété et pudeur le visage de son assistant daigne enfin se profiler dans l’embrasure. Absolem ignore ce qu’il a fait de travers avec ce pauvre type, mais la peur qui à chaque fois se peint sur ce livide minois perlé de sueur froide de son assistant commence un peu à l’agacer et l’exaspérer ! Il tyrannise peut-être sur les molles échines de ses scientifiques, mais jamais sur celle de son secrétaire. Une question de principe et de déontologie. À petits pas de souris, tremblant comme une rouge feuille d’automne, Arthéxis gagne le niveau de son supérieur, les mains tremblantes encombrées d’un mug fumant avec soucoupe qui pour souligner les tremblements ses membres ne cesse de faire tinter la porcelaine entre elles. D’une courbette presque trop solennelle, l’assistant dépose le double espresso sur l’acajou verni du bureau et plein d’hésitations se tourne sur les ouvrages allégoriques de son patron. Il fronce les sourcils, incertain de ce qu’il doit voir ou déduire au travers de tout ça. Après tout, lui, ce ne sont pas les chiffres sa force, mais les astuces de Barista et l’Art de dessiner de jolis cœurs dans les lattés :
- Qu’est-ce qu’on regarde, Absolem ?
Fier de son effet, l’interpelé hausse bien haut la mâchoire, mains sur les hanches, longues guiboles légèrement écartées, poitrail bombé, le regard perdu dans le lointain ; il a l’air de ses supers-héros qui vers le couchant voit l’Avenir se profiler.
- Le Progrès. Le Futur. L’Innovation. L’Audace. La Fraîcheur. Voilà ce qu’on regarde, Arthéxis ! - Euh… - T’en as pas marre de puer du bec et de te bousiller les papilles gustatives avec ces feuilles de menthe qu’on doit à tous les matins et tous les soirs chiquer comme des biquettes ? - Eh bien maintenant que tu en parles… - Tu as là sous tes yeux la formule qui d’ici quelques années nous permettra de cultiver en tube ou en pot la menthe ! Tu as là sous tes yeux un sent bon du respire, la brise printanière sur la bouse… LE DENTIFRICE, ARTHÉXIS !!!! - Le denti-quoi ?!
• • •
À volée et fracas, de ses deux paumes bien à plat écrasées sur les immenses et lourdes portes, Absolem pénètre dans la salle de réception avec le panache et naturel d’un matador prenant possession de l’arène. Les pensées nimbées de ce phénomène d’impression auguste et clairvoyant que les femmes surnomment Intuition ; il exhibe sa notoriété et opulence sans le moindre scrupule, écrasant de son pas de panthère noire la suffisance de certains et l’arrogance des autres, ses fielleuses mirettes rivées vers le bureau de son protégé qu’il veut étreindre avec la grandiloquence d’une veuve éplorée qui accourt vers les bras de son prodige.
Nous entendions presque les semelles de ses chaussures en cuir lustré crisser sur les lattes en marbre alors que d’un leste pas latéral le milliardaire volte et face sur la secrétaire qui à petits trots le rattrape. Drapé d’un costume trois pièces tiré à quatre épingles, énorme cigare coincé sur la commissure de sa gueule grognarde, bouteille d’un délicieux et vieux Porto tenue au creux d’une poigne qui sait se vouloir par heure despotique, Absolem enregistre l’information, opine du chef et demande un presque candide :
- Et il sera là dans combien de temps ? - Une heure. Un quart d’heure ? Il visite un nouveau chantier à la mine.
Lueur matoise au creux de la pupille, de haut en bas, sous toutes les coutures, il reluque et évalue la marchandise. Taille de guêpe, noisettes envoûtantes, lippes bien dessinées et un décolleté bombé avec bon-goût et juste le soupçon de cochonceté nécessaire pour imprimer dans la matière grise des mâles quelques petites grivoiseries inoffensives. Bref… il peut la culbuter sans la fuck-face avec le spectre de son ex-femme.
- Et si nous allions faire un tour ?
Pour tuer et passer le temps. Of course…
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Kingsteen
MESSAGES : 2054 BARGE DEPUIS : 07/11/2019 ROYAUME : Elvendyr - Topaz Kingdom - Au Manoir Cristal, qui lui appartient totalement désormais.
Sujet: Re: i'm a motherf*ckin' starboy. (KINGSTEEN) Mar 6 Avr 2021 - 17:09
i'm a motherf*ckin' starboy
Décembre 1869
Le Harvest approche à grand pas. Nouant sa cravate autour de son cou, Kingsteen a du mal a respirer. Plus les jours approchent et plus il se sent mal. Trahison ? Elle ne lui a encore rien demandé réellement. Mais il sait que c'est ce jour là qu'il retrouvera Tallie. Que, tel un prince tout droit venu d'un beau royaume lumineux, il sauvera sa princesse. Sa fiancée. Celle qu'il avait à peine eu le temps de découvrir avant qu'elle ne lui soit enlevée et retenue dans le plus sombre quartier d'Elvendyr. Si King en avait parlé à quelqu'un ? Bien sûr que non. Que ferait son père s'il apprenait qu'il avait passé un pacte avec la reine des Vampires pour récupérer une femme à qui il doit s'unir ? Que... ça ne vaut pas la peine. Qu'il aurait mieux fait de la laisser là-bas. Après tout, combien de futures épouses peut-il avoir sur sa liste notre petite prince ? Il ne sait pas. Et il ne veut pas savoir. Bientôt Aeglos sera mis hors course et sa vie lui appartiendra réellement.
Poussant un soupir de découragement alors que la porte de sa chambre s'ouvre en grand, Kingsteen ne prend pas la peine de renvoyer les jumeaux et disparaît dans un portail. Maintenant que Kaïlyss a fait les frais de ce moyen de déplacement, le futur Roi de la Montagne ne se cachait plus. Ses pouvoirs... il ne pourrait les cacher éternellement. Surtout avec une bavarde comme sa petite soeur. Donc autant que les gens commencent à s'y familiariser non ? D'autant que bientôt personne ne pourra le faire tomber de son trône. Qui oserait le mettre en échec ? C'est un petit rusé. Il esquivera les coups. Et il sait bien s'entourer.
Apparaissant directement sur le nouveau chantier, arrachant un cri de surprise au responsable des travaux, Kingsteen lui offre un petit sourire et lui tend une main amicale. Et c'est parti pour une heure de visite. D'inspection des plans. De revue du matériel de sécurité qui sera utilisé. De présentation auprès de ses nouveaux employés qui vont creuser dans cette partie de la montagne. C'est qu'il fait les choses bien le petit prince. Jamais personne ne subira de mauvais traitement au sein de sa mine. Personne ne se blessera sans que les soins ne soient prit en charge par sa formidable personne. Des morts ? Il y en a eu un. Mais bien avant qu'il ne puisse enfin commencer à diriger tout ce petit monde. Depuis qu'Aeglos avait lâché du leste, depuis qu'il l'avait laissé fouler les terres de la mine et les entrailles de la montagne, Teeny se montrait proche de chacun de ses employés, écoutant ce qu'on devait lui faire remonter. Bonnes comme mauvaises nouvelles. Alors il était tout naturel qu'il se montre proche de ses nouveaux employés, qu'il les rassure quand à leur avenir au fin fond de tunnels sombres et lugubres. Son plus grand engagement ? Et bien... qu'il leur porte secours, même en cas d'effondrement. Ce n'était jamais arrivé jusqu'à lors mais ce n'était pas pour rien que notre petit prince prenait le temps d'arpenter les longues cavernes. Il se devait de les connaître par coeur pour pouvoir s'y transporter en un rien de temps. Pour qu'un jour, si certains de ses braves ouvriers sont coincés là dedans, il puisse leur ouvrir un portail et les mener à la lumière du jour.
Et oui, Kingsteen souhaite être un patron exemplaire. Pas comme son père. Ne pas marchander avec de sombres personnes. Redorer le blason de l'entreprise familiale. Et... même s'il a fait le choix de s'allier à Illyria pour sauver la peau de celle qui partagera sa vie future, il sait qu'il a fait le bon choix. Pour sauver une vie. Sa vie. Tallie. Poussant un soupir de découragement le petit prince réapparaît dans l'entrée de sa demeure. Abandonnant ses chaussures boueuses à l'entrée il marcha à chaussettes. Il se fichait de se balader ainsi dans sa propre demeure. Les seules personnes présentes ici le voyaient en pyjama alors, pourquoi s'embêter ? Il n'avait pas de rendez-vous, donc personne qui ne viendrait lui faire de remarque. Enfin ça c'est ce qu'il croyait...
Passant près du bureau de May tout en commençant à défaire sa cravate, il fronce les sourcils en ne la voyant pas. Puis hausse les épaules. Elle a le droit à une petite pause non ? Ouvrant la porte menant au couloir conduisant à son futur bureau, qu'elle ne fut pas sa surprise d'apercevoir ce visiteur, face à la jeune femme. S'il avait su... il aurait prit la peine d'aller glisser ses pieds dans de nouvelles chaussures. Et il n'aurait pas laissé sa cravate pendre sans être nouée. Enfin l'illustre visiteur... n'y verra aucun inconvénient n'est-ce pas ?
Absolem. Qu'est-ce qui t'amène en mon humble demeure ?
S'approchant de May, il se glissa entre elle et l'homme et lui fit signe de partir. Glissant les mains dans les poches de son pantalon, le petit prince n'avait vraiment plus le look du petit mec coincé qui vient de visiter une mine et jouer les beaux petit prince. Mais en même temps... il est chez lui. N'avait-il pas le droit à un peu de relâchement ?
May. Un prénom qui lui sied bien le minois. Le milliardaire chaud-lapin s’en rend compte alors qu’ils concluent les présentations d’une poignée de mains qui n’a de chaste que la très maigre distance séparant leurs deux carcasses aussi bouillantes que le magma sirupeux du royaume de l’Onyx. Si au départ il était pressé de retrouver son vaillant camarade, la séduisante et roucoulante distraction ci-présente est un excellent moyen pour prendre son mal en patience. À croire que ces longues années d’exclusivité avec la même mégère de femme aura nourrit en lui un appétit d’ogre en ce qui a trait au sexe opposé. Une appétence jamais rassasiée et gargantuesque. Lion destitué de sa geôle de fer et de bronze, le Roi Soleil se veut plein d’horreur et d’épouvantement lorsque d’un bond leste il fait se ployer vers la terre les langoureuses échines de ces minaudes. Lueur matoise reluisant en les nuits enténébrées de ses prunelles fauves, le monde à sa merci ; rien ou personne ne saurait échapper à sa bouche famélique. Du moins jamais proie n’a su s’extirper de ses griffes et en l’âtre de ce grivois arène Absolem demeure le Roi. C’est un homme à femmes. Un collectionneur de conquêtes et de jupons. Personne ne résiste à son charme dévastateur et corruptible. S’il vient t’adresser la parole, sois certaine que ses intentions sont tous sauf nobles et honorables. Ce qu’il l’intéresse vraiment ? C’est la tortueuse et fiévreuse mélopée d’un Masculin qui se frotte tout contre le Féminin. Ce stupre d’apothéose qui le fait se sentir aimé et désiré. Bref… au fond, Abe’ c’est une vraie pute à câlins.
Et il serait fou et paré à enfreindre moult règles et codes d’honneur pour une petite sauterie vite fait et bien fait. « Bien fait » parce qu’il sait que les orgasmes simultanés s’existent pas et que Dame a besoin d’un peu plus que quelques coups reins pour atteindre le 7e ciel. Il est un amant extraordinaire et aussi un pompeux beau-parleur. Le combo parfait pour combler Dame et parvenir à ses desseins. Comme en ce moment :
- Belle et tendre May, ne vous sous-estimez pas. Vous jouez un rôle clef et essentiel au sein de cette maisonnée. Vous êtes l’image même de ce ménage. Avant de voir le maître des lieux, ce que les regards croisent en premier dans le hale ; c’est votre minois et ces envoutantes nuances de noisettes qui vous servent de mirettes. Vous êtes une femme aussi magnifique qu’intelligente et je suis certain que votre patron vous estime beaucoup pour votre efficacité.
Quelques grandiloquents violons supplémentaires et l’affaire est dans le froc ! Du moins, il s’en persuadait, avant que le loup dont ils parlent ne survienne comme un cheveu dans de la soupe et les surprenne en pleine session de flirt intense. Conscient que vouloir baiser la secrétaire de celui qu’on considère comme son propre fils peut être un scénario problématique et pas tout-à-fait toléré, la grivoiserie cède à la solennité et le panache se rehausse de son usuelle prestance alors que subtilement il s’éloigne des boobs de la secrétaire comme en toute innocence le Petit Prince vient d’esquisser le plus classy des bloqueurs de queues :
- Kingsteen, mon brave ami !
Qu’il surenchère, sincèrement ravi, ses cauteleuses et investigatrices mirettes ne se laissant pas prier pour venir reluquer les apparats débraillés de l’héritier qui habituellement s’emmitoufle dans un costume trois pièces tiré à quatre épingle. La promiscuité de sa demeure qui lui permet un tel relâchement ou la disparition de sa promise qui sur lui commence à transparaître ?
Une question qu’Absolem se promet d’élucider en temps et en heure… non sans laisser sous-entendre qu’il serait plus heureux et accompli avec une fiancée telle que Silena. Oui, encore et toujours, verser quelques larmes sur la tombe de ces fiançailles avortées…
- Jolies chaussettes, qu’il se permet de commenter, sourire caustique aux lippes, l’index désignant les socquettes : ce ne sont pas celles que je t’ai offertes, l’an dernier ? Je les avais choisi avec grands soins ; me disant que le noir crépuscule allait mieux t’aller au teint que ce noir corbeau si rependu de nos jours. Les gens négligent un peu trop l’apparat du pied, ne penses-tu pas ?
L’index remonte doucement vers la cravate dénouée autour du cou.
- La cravate, par contre, je ne suis pas sûr. Huummm…
Les traits tirés par de grandes et profondes réflexions, le Roi Soleil se décale de quelques pas sur le côté, laissant les rayons dorés pénétrer les lucarnes et aller se réfléchir sur le tissu de la cravate.
- Oublis ce que je viens d’insinuer. Cette cravate a de la gueule. Elle sera parfaite pour la soirée que je nous prépare. Mon assistant d’ailleurs devrait te faire parvenir l’invitation et faire-part. Une solennité intime, modeste, sans prétention, qui ne comptera que les amis proches… dont ma charmante nièce…
Avec insistance, Absolem contemple les airs et le minois du Petit Prince. Sempiternel rêveur, continuellement, le ténébreux joue la carte des grandes et folles dépenses pour un jour voir se concrétiser cette union idyllique. Il ne démord pas.
Jamais.
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Kingsteen
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Sujet: Re: i'm a motherf*ckin' starboy. (KINGSTEEN) Sam 1 Mai 2021 - 10:55
i'm a motherf*ckin' starboy
Décembre 1869
La distance séparant Absolem de May ne surprend pas Kingsteen. Pourquoi devrait-il l'être ? De toute façon le temps qu'il arrive, la distance a été augmentée. Donc il n'aura rien vu. Et ne lui demandait pas de tenter de comprendre les expressions faciales comme les joues rouges de May. King ne serait pas capable de le remarquer. Et puis May est une adulte, sa secrétaire a le droit de faire ce qu'elle veut de son temps libre, tant qu'elle continue d'accomplir un travail remarquable. Est-elle au courant du futur projet de notre petit Roi ? Bien sûr. Elle est une personne de confiance. Elle l'a toujours soutenu dans ce qu'il tentait d'entreprendre. N'était-ce pas elle qui lui apportait son chocolat chaud alors qu'il devait rester en retrait, tapis dans l'ombre, lors des réunions ? Bien sur que si. Le petit prince avait toujours de quoi se sustenter avec elle pendant que les autres buvaient il ne savait trop quoi, café ou alcool fort selon l'heure.
Absolem : (...) (...) (...)
Teeny baissa la tête quelques instants sur les chaussettes. Que... en quoi c'était important qu'il porte un cadeau de Noël ridicule ? Franchement il ne savait pas. Et puis clairement il ne faisait pas attention à ce qu'il mettait à ses pieds. Contrairement à ce que pensait Absolem, quand cette partie de votre corps est toujours cachée dans des chaussures, tant qu'elles n'ont pas de trous on s'en fiche de savoir de quel noir elles sont fait. Noir, grise... il n'y avait de toute façon pas de couleur dans les chaussettes de notre cher King. Peut-être qu'Absolem pourra lui en offrir des plus colorées la prochaine fois ? Autant ne pas blaguer sur ce sujet, il serait capable de prendre cette remarque au sérieux. Pour le plus grand malheur de Kingsteen.
Absolem : (...) (...)
Parfait. L'examen de tenue était enfin terminé. Une chance qu'Aeglos ne passe pas dans le coin à ce moment là, sans quoi s'en serait surement fini de notre petit King. Jamais il n'aurait le droit de se balader dans une tenue de la sorte avec son père dans les parages. Une soirée... En quel honneur ? Vu les derniers mots mentionnés nul doute que le sujet qui va être abordé dans les secondes à venir va avoir pour mot Silena. Entre deux discussions plus sérieuses autour des recherches. Ce qui vaut d'ailleurs un lever de yeux au ciel de la part de notre cher Teeny.
J'espère que ton assistant est efficace. Sinon je ne pointerai pas mes charmantes chaussettes à cette petite soirée, si parfaite soit-elle.
Petit sourire moqueur au visage, King lui fit un signe de tête en prenant la direction de la porte menant au bureau. Portant les mains à sa cravate il ne tarde pas à la resserrer parfaitement. Ouvrant la porte, il laisse passer son illustre invité avant de refermer la porte derrière eux. Lui présenter la chaise ? Absolem ne vient pas ici pour la première fois, il saura parfaitement où il doit poser ses fesses. Contournant l'imposant bureau en bois, Kingsteen attrape les longues feuilles reposant sur la surface en cuir au milieu du bois. Les roulants soigneusement pour ne pas les froisser en un parfait rouleau - idéal pour taper Absolem s'il remet le projet Silena sur la table - il le laisse dans un coin, calé entre deux créatures étranges en bronze que son père avait récupéré d'il ne savait trop où, et se tourne vers le petit bar de son cher paternel.
Alors, dit moi ce qui t'amène. Je doute que ce ne soit simplement cette fête, sinon tu aurais prit l'invitation non ?
Tendant un verre à Absolem, il sait qu'il n'a pas besoin de lui demander ce qu'il souhaite boire. C'est souvent la même chose. Et Kingsteen n'a pas envie de perdre du temps à détailler le contenu complet du meuble. Il veut aller droit au but. Comme toujours. Alors que ses fesses se posent dans le fauteuil, quelques petits coups sont donnés à la porte. Après un "oui" assez fort pour qu'on l'entende de l'autre côté, May entre dans la pièce, chaussures propres en main, et vint les déposer à notre petit prince. Elle déposa aussi une belle enveloppe sur le bureau et quitta l'endroit, non sans un petit regard amusé un direction d'Absolem.
Bon, je crois que ton assistant est efficace.
Se penchant en avant il attrape les chaussures et ne tarde pas à y ranger ses pieds. Même si c'est Absolem devant lui, il serait tout de même mieux en étant complet et habillé de la tête aux pieds. Se redressant il laisse l'enveloppe là où elle a était déposée et pose son regard sur son invité. Alors... qu'est-ce qui l'a amené jusqu'à Topaz ?
C’est con qu’Heidi, son ex femme, n’ai jamais, ô grand jamais, accepté de fonder une famille avec lui. Abe’ songe qu’il aurait été un paternel pas si mal et plutôt correct. Un brin orthodoxe avec sa manière d’élever/éduquer sa progéniture, mais il aurait été un bon père ; faisant passer les besoins et désires de son enfant en premier et l’amour inconditionnel primant sur tout. Dans la quarantaine bien entamée, ce genre de réflexions et de spleen le visite souvent. Plus qu’il ne voudrait se l’avouer. Dernièrement… fréquemment, lorsqu’il se retrouve en compagnie de sa nièce et du jeune homme qui présentement se tient debout devant lui. Absolem se voit et se reconnait au travers de Kingsteen. Ils sont issus du même moule et se sont imprégnés de la même trempe. L’héritier de l’empire minier ne le remarque peut-être pas, mais Abe’ si et parfois ça lui fait l’effet d’un coup de poing sur le coin de la gueule ! Cette ressemblance le déstabilise et éveil en lui un irrépressible instinct. Une force aussi impérieuse que redoutable.
Effrayant et lourd ainsi repose la responsabilité d’une destinée remise entre ses mains. Abe’ ne se berce pas d’illusion, il sait qu’il ne pourra jamais remplacer le père biologique de ce gamin, tout comme il ne pourra jamais être le père de Silena ; il se contente de ce que la vie lui offre et au mieux il essaie d’en prendre soin. Ce n’est pas suffisant, mais c’est mieux que rien. Du moins… le milliardaire le suppose. Au fond, il en souffre et il maudit Heidi pour ça… pour avoir si froidement et égoïstement anéanti ce rêve désiré et estimé. C’est avec cette plaie purulente laqué sur l’âme, que le grand et magistral ténébreux immerge en l’âtre de ce gamin qu’il adore comme son propre fils :
- Toi et tes charmantes chaussettes allez venir à cette soirée. Ne fais pas l’erreur de briller par ton absence, Kingsteen, tu me sais assez tête brûlée pour venir te kidnapper et t’entrainer à ces festivités. Invitation remise ou pas remise entre tes mains, qu’il surenchère, marivaudant en les entrailles de l’office prestigieux pour venir déposer sur le bureau de son hôte sa bouteille de grand cru et son cigare alors que dans la même foulée il déboutonne sa veste de costume, s’en débarrasse et -après l’avoir soigneusement plié- la dépose sur le dossier de cette chaise vacante qu’il occupera d’ici quelques instants...
Patient, sibyllin ainsi emmitouflé en cette caricature de valeureux visiteur, les charbonneuses et huileuses prunelles du milliardaire croisent les pourtours cuivrés et puissants des statuts ; étrangeté d’émoi dégringolant sur sa nuque, grignotant la fibre fragilisée de son épine dorsale alors que ce malaise initiatique le gausse d’une froideur aussi polaire que saugrenue. Il n’aime pas ce qu’il voit. Il n’aime pas ce qu’il ressent. Il s’émane de ces sculptures une impression de mauvais œil et se tenir à côté de celles-ci le rendent inconfortable et claustrophobie-que. C’est avec la peur bleue de voir son âme être aspiré en les regards inanimés de ces satanés statuts, qu’Abe’ ne se fait pas prier pour venir saisir le verre vide tendu vers lui…
Alors, dit moi ce qui t'amène. Je doute que ce ne soit simplement cette fête, sinon tu aurais prit l'invitation non ?
Aussi sournois qu’un mioche livreur de journaux qui se fait un plaisir de balancer le canard de monsieur Untel dans la boue, Absolem sourit et ne répond pas à la question. Kingsteen, toujours dans l’urgence et le « tout, tout de suite et maintenant »… précipitation généralement retrouvée chez un bourreau de travail invétéré ; ce que l’héritier de l’empire minier est. Obviously. Tapit dans l’ombre de son interlocuteur, accaparé à se servir une phalange de Scotch, le milliardaire le laisse mariner dans son jus ; l’embêter, mais aussi lui inculquer les vertus de la patience. En affaires, fiston, tu découvriras qu’elle sera ta plus fidèle alliée…
La porte s’ouvre, la tendre et charmante May fait son entrée. Toujours dans le dos de son hôte, lueur matoise reluisant dans l’ébène, Absolem l’encense d’une moue aussi gredine que grivoise, pousse le bouchon en lui dardant un petit clin d’œil à foison concupiscent et avant qu’elle ne tire sa révérence, mimant un téléphone de sa paluche dressée vers son esgourde, explicitement sur les lèvres la secrétaire peut lire « call me »… Elle s’en va, Absolem l’air mine de rien vient rejoindre les devants du bureau et son hôte qui ne prend même pas la peine de consulter son courrier. Abe’ ne s’en vexe pas, trop chaud lapin et aussi hâtif de lui faire part de son projet révolutionnaire.
Il dépose le verre à côté de son cigare, déboutonne ses manches pour les retrousser jusqu’à la hauteur de ses coudes et enfin éclairer la lanterne de son futur associé :
- Approches un peu ta frimousse. Allez, ne fais pas ta prude… approches-moi ce minois ! qu’il encourage, le milliardaire, allant à plat déposer ses immenses paluches sur l’aire de travail, au-dessus duquel son impériale échine s’abaisse de manière à ce qu’il se retrouve nez à bouche avec Kingsteen :
- Prends une généreuse rasade de mon haleine. Vas-y, n’ai pas peur… sens moi le creux du gosier, Kingsteen !
Non. Il ne plaisante pas. Il s’attend à qu’il renifle. Et il découvrira par la même occasion que son bec sent la menthe polaire et la brise printanière.
- Pas mal, hin ?! C’est une pastille à la menthe. Le premier échantillon. J’t’en ai sauvé un. Tiens, prends et gouttes-moi ça !
Il se redresse, extirpe de la poche de son pantalon le prototype précieusement conservé dans une petite boîte métallique :
- Sa fraicheur te décapera peut-être les narines, mais t’auras une orgie de saveurs dans le gosier. Ne croques pas. Laisses le fondre sur ta langue. Savoures les saveurs...
Fou d’impatience, il attend que la marchandise soit testée et commentée.
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Kingsteen
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Sujet: Re: i'm a motherf*ckin' starboy. (KINGSTEEN) Lun 24 Mai 2021 - 6:55
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Décembre 1869
Absolem : (...)
Bien sûr que Kingsteen ramènerait sa jolie frimousse à cette soirée. Il le fallait bien. C'est ainsi qu'on montre qui mène le navire. Même si pour le moment ce siège n'est pas encore totalement le sien et Aeglos est encore à la tête de l'empire, ce n'est qu'une question de temps avant que le petit prince ne se décide à prendre sa place. Enfin d'abord il faut retrouver sa charmante fiancée. Mais le temps ne va pas tarder à lui rendre. Le Harvest approche. Bientôt Tallie sera à ses côtés. Et le mariage pourra se faire, apportant à King les clefs de cette charmante entreprise. Invitation ou non, il ne brillerait pas par son absence. Même si cette soirée n'est surement qu'un prétexte à Absolem pour qu'il puisse croiser Silena. Enfin, ça ne lui fera pas de mal. Cela fait longtemps qu'il ne l'a pas vu. Et puisque la bague sera bientôt autour de son doigt, peut-être que ça calmera ce cher Absolem par la suite ? Il fallait l'espérer. Sinon la pauvre Tallie ne se sentirait peut-être pas à l'aise... parce que ce n'était pas une chose que Teeny lui avait révélé. Son passé. Il valait mieux que certaines choses restent dans le passé justement. Par sécurité.
Terminant de lasser ses chaussures, Kingsteen relève la tête et passe une main dans ses cheveux pour les remettre plus ou moins en place avant de poser son regard sur son invité surprise. Allez... crache le morceau. Il est vrai que le petit prince sait être patient dans certaines situations, mais sa curiosité pouvait le pousser parfois à la perdre. Et pour le coup, la raison de la venue d'Absolem le rendait curieux. Surtout de savoir pourquoi il souhaitait le voir lui, l'inviter, et non son paternel.
Absolem : (...) (...)
Teeny fronce les sourcils et l'observe se pencher sur le bureau. Ayant entièrement confiance en l'homme qui se tient devant lui, il s'approche lentement. S'arrête quand il lui demande de prendre une inspiration de son odeur et fronce les sourcils. Il est sérieux ? Enfin vous me direz, il n'existe pas de pouvoir qui pourrait vous rendre fous avec une haleine, vous rendre inconscient ou vous tuer. Donc... Absolem devait avoir fait des recherches sur quelque chose, se trouvant dans la bouche. Franchement hésitant, Kingsteen finit par respirer doucement et offre un regard étrangement surpris à Absolem. Sérieusement ? C'est que ça sent bon là-dedans. Et pas le vieux bouc. Etrange. Comment a-t-il fait ? Qu'a-t-il inventé cette fois pour permettre cette prouesse ?
Absolem : (...) (...)
Sans hésitation, Teeny ouvre la boîte et attrape l'échantillon qu'il met directement dans sa bouche. Ne pas croquer et laisser fondre. Bien. C'est ce qu'il tente de faire. Mais rapidement il sent un picotement sur sa langue. Ses narines sont en feu et les larmes montent lentement à ses yeux. Ca pour être frais... c'est frais ! Une fois la pastille entièrement disparue, le petit prince prend une grande inspiration et tousse légèrement. Mauvaise idée, c'est qu'il fait vraiment froid dans sa bouche. Boire ? Hum non, il ne le sent pas, il va éviter. Toussant un nouveau quelques secondes il pose ensuite son regard sur Absolem, juste après avoir essuyé une larme qui lui avait échappé.
Et ben ça alors, c'est une invention vraiment intéressante. Qui a le don de tout décaper à l'intérieur.
Soufflant légèrement, le petit prince tente de s'habituer à cette nouvelle fraîcheur.
Comment t'es venue cette idée ?
Une nouvelle idée qui aura un succès fou, ça Kingsteen en est certain ! Avoir une haleine fraiche, même si ça vous fait pleurer et vous réduis les sens à zéro pendant quelques secondes, ça ne se refuse pas !