There's a game life plays.

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Ça n’a pas changé. Dessiné comme on le fait avec de l’encre indélébile, sur une toile sans thème, dont la pureté du teint blême fait peur à regarder, le portrait, dans sa plus familière des visions, s’ébauche là devant ses yeux et lui ramène des souvenirs tantôt bouleversants, tantôt réconfortants. Coincé dans ce corps d’homme qu’il n’a pas vu grandir, l’âme à quelque part perdu en un néant angoissant, aux portes du Silence, maître d’un destin cruellement volé, Adrian essaie de reprendre le pouls. Le pouls de sa vie… le pouls de la Vie elle-même. Les années se sont écoulés, mais l’état d’une mémoire qui sans poids se pose dans un songe de fumé, lui fait soudainement réaliser qu’absolument rien n’a changé.

Le quartier est indemne. Les voisins, pour la plus part, sont les mêmes badauds de ses souvenirs d’enfance. Les rues, les arbres, les odeurs, le ciel, cette manière bien à lui, qu’a de briller le soleil, drapant de fantaisie, cette portion-ci de la ville incandescente. Le plus déroutant, le plus dépaysant, reste, demeure, la maison de son enfance. Le cœur même de son univers et mère de son imaginaire. Ça n’a pas changé. Rien n’a changé. Le porche, le petit chemin de briques rouges, les arbres qui surplombent en roi le jardin arrière et guettent honorablement ce petit bungalow d’allure banale. Même cette fichue boîte aux lettres. Tout est resté intacte. Inébranlable. Alors pourquoi ressentir un tel effroi et un tel désarmement ?

Parce que récupérer une vie, récupérer sa vie, retrouver sa routine, ses amis, sa famille, dans un état d’esprit aussi nacré de nostalgie, cela invite les blêmes nuances d’une apocalypse qu’il n’est pas près de confronter. Pas tout de suite. Pas si vite. Malgré son apparence, malgré le vieillissement de son enveloppe charnelle, Adrian reste un môme lunaire, planète, qui se perd dans tout et s’oublie dans rien. Il a peur. Peur de retrouver les siens, après si longtemps… après un si long égarement.

Avec de telles appréhensions, qu’elle idée, qu’elle envie, lui vient, aujourd’hui, de vouloir reprendre le versant de ses fables et redécouvrir la couleur de ses aïeux ? La motivation frôle le ridicule, lorsqu’il y pense. Provoqué par le fruit d’un implacable hasard. Une rencontre. Une belle rencontre. Ce moment déclencheur, qui s’est déroulé à l’hôpital. Une jeune fille. Une patiente. Une bénéficiaire qui semblait avoir traversé un redoutable calvaire. Une conversation s’est engagé, des confidences se sont profilés…

Et l’éveil n’a point tardé…
Il veut en avoir le cœur net.
Un soupire, un battement de cils, ses pas soudain le guident sur le chemin de briques rouges. Il veut simplement en avoir le cœur net, pour rompre le mauvais sort de ses nuits d’insomnies et tranquilliser la hantise de ses pensées. Un coup d’œil. Un simple coup d’œil. Pour apprendre et découvrir qui est-elle…

Adrian contourne la maison, flâne un instant dans le jardin arrière et enfin décide de plonger âme la première dans l’ornière. Entrer par infraction, c’est fastoche, lorsqu’on se souvient où maman a caché le double de la clé…

Un coup d’œil.
Un simple et riquiqui coup d’œil.

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La blonde est posée chez ses parents aujourd'hui. Ils lui ont confié la maison et leur chat grassouillet qui demande un peu trop souvent de la nourriture pendant qu'ils partaient en voyage pour le weekend. Un long weekend pour le coup mais ils en semblaient enchantés tous les deux de se poser tous les deux. Ses retrouvailles avec Darren furent joyeuses à la blonde et maintenant elle retrouve une vie à peu près normale après avoir été séquestrée pendant bien un an de sa vie. Ce fut douloureux de partir et de laisser sa fille transformée en monstre mais elle ne préfère pas avoir un monstre à la maison après en avoir côtoyé un contre son gré pendant un an. Elle ne pige rien à tout ceci, ni a sa faculté à transformer des gens comme des objets en pierre. Tout ceci lui semble très bizarre. Ce n'est pas normal selon elle. Il y a quelque chose de changé en elle et elle n'y comprend rien.

Alors posée dans le salon devant le canapé elle entend à un moment donné que la porte d'entrée de la maison s'ouvre et elle se redresse pour aller voir ce qu'il se passe. Aussitôt elle se retrouve face à un homme qu'elle a déjà vu. C'est le type de l'hôpital qu'elle a croisé il y a quelques semaines de cela. Ils avaient discutés un petit peu tous les deux puis une fois que les parents de la blonde sont arrivés l'homme et elle ont cessé leur discussion. Elle est surprise de le voir ici et aujourd'hui « Bonjour ! Que puis-je fais pour vous ? » Qu'elle dit en fixant l'homme, étonnée qu'il ai pu ouvrir la porte alors qu'elle était pourtant persuadée de l'avoir fermée à clé...

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Un album photo. Des cartes de souhaits soulignant des occasions quelconques. Des clichés encadrés et accrochés sur les murs. Qu’importe. Adrian veut simplement voir et comprendre. Comprendre qui est cette femme à la longue chevelure de blé, mais surtout, quel est le lien qui relie ce mystère sur deux pattes à ses parents. Ses parents qu’il n’a pas vus depuis Dieu seul sait combien de temps. La chamade s’empare aussi promptement que soudainement de son erratique, remontant de manière épatante le martèlement de ces battements cœur jusqu’à ses tempes, là où nous pouvons y apercevoir la zébrure d’une petite veine violacée pulser sous sa carne perlante de sueur froide. Emmuré dans ce lourd silence où nous pourrions entendre une souris croquer un morceau de fromage, le brun laisse doucement errer ses deux sentinelles d’un bleu gris hivernal sur l’ornement des lieux, à l’exception des électroménagers que l’on a remplacés pour des produits/modèles plus récents, rien n’a véritablement changé… mais une atmosphère étrange plane sinistrement dans l’air. Une lourdeur à la fois troublante et éphémère. Comme un spleen grandissant et venant ternir les couleurs pourtant joyeux de ce foyer familial.

Son excursion visuelle l’emmène à venir contempler un portrait de famille que l’on a aimanté au réfrigérateur, il reconnait les bouilles vieillies de ses parents, mais également le visage de poupée de porcelaine de cette blonde énigmatique qu’il a rencontré à tout hasard à l’hôpital. Son fin sourcil brun s’arque à la forme d’un accent circonflexe, yeux rivés sur le cliché, il lève lentement la main pour venir s’emparer de la photo, afin de voir s’il n’y a pas un petit mot de laissé derrière… mais une voix interrogative l’immobilise dans son geste et l’oblige à faire volte-face d’une manière plus empressée qu’il n’aurait aimé le laisser paraître.

- Hum… b’jour…

Adrian se racle la gorge, vient même à déboutonner le bouton de sa chemise noire qui inconfortablement lui serre la gorge… il ne s’habitue pas encore à cette grave voix d’Homme viril qu’il n’aura jamais eu l’occasion d’entendre muer… puisque mort noyé et quasi fossilisé au fond d’un lac.  

- Pardonnez mon intrusion. Je ne veux pas vous embêtez ou même vous incommodez. Je suis…

Un battement de cils pour se convaincre de ne pas lui balancer la vérité toute crue comme ça, il regarde à la volée le tag d’inscrit sur l’acier inoxydable du frigo et opte plutôt pour :

- Je suis le représentant de la compagnie Whirlpool. Hum… monsieur et madame Underwood nous ont contactés, le mois dernier, pour nous aviser qu’ils avaient des ennuies avec l’un de nos électroménagers ?  Nous avions un rendez-vous de cédulé aujourd’hui…

Un petit coup d’œil sur l’horloge mural de la cuisine.

- À 14h30 ? Suis-je trop tôt ? À moins qu’ils vous aient chargé de me recevoir ? Êtes-vous la propriétaire de cette charmante demeure ?

Adrian prie les cieux, pour que la blonde morde à l’hameçon ! À le voir aller, il se trouve plutôt convaincant, il remercie ces soirées passées à jouer à des jeux de rôles avec ses copains !

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Elle est là face à cet type qu'elle a tout de suite reconnu comme étant l'inconnu de l'hôpital avec qui elle avait discuté le jour de son check-up pour s'assurer que tout allait bien pour elle après avoir été retenue prisonnière pendant un an. Darren semblant la croire folle après avoir réussi a quitter ce lieu infect où elle était retenue prisonnière elle a préféré aller à l'hôpital, endroit où elle bosse en temps normal, pour s'assurer que tout allait bien. Et effectivement tout va bien, rien à signaler. Rien de grave ni d'important. Elle va bien. Elle a bien toute sa tête même si elle a vu des choses qu'elle ne saurait toujours pas comprendre à l'heure actuelle. Mais là elle aimerait surtout comprendre ce fait cet homme ici dans la maison de ses parents et surtout ce qu'il a avec l'image du frigo qu'il dévisage avec une certaine insistance "Hum… b’jour…" Elle le fixe longuement à l'évidence il ne s'attendait pas à se faire surprendre. "Pardonnez mon intrusion. Je ne veux pas vous embêtez ou même vous incommodez. Je suis…" Elle le fixe en fronçant les sourcils se demandant bien ce qu'il va dire "Je suis le représentant de la compagnie Whirlpool. Hum… monsieur et madame Underwood nous ont contactés, le mois dernier, pour nous aviser qu’ils avaient des ennuis avec l’un de nos électroménagers ? Nous avions un rendez-vous de cédule aujourd’hui…" Elle croise aussitôt les bras contre sa poitrine n'en croyant pas un mot "À 14h30 ? Suis-je trop tôt ? À moins qu’ils vous aient chargé de me recevoir ? Êtes-vous la propriétaire de cette charmante demeure ?" Elle secoue aussitôt la tête en le fixant longuement « Mes parents ne sont pas là. Mais vous savez je vous reconnais. On s'est croisés à l'hôpital la dernière fois. Inutile de mentir. Qui êtes vous et que voulez vous au juste ? » Qu'elle répond à l'homme de but en blanc. Avec un peu de chance elle va obtenir des réponses mais pas sûr qu'elle soit encline à croire à ce qu'il pourrait lui apprendre...

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Le brun à la bouille de petit mioche qui vient de se faire prendre la main dans le sac, ouvre aussi tôt de grands yeux de merlan frit. Les babines pendouillant-es dans une incompréhensible moue qui tout compte fait ne peut que laisser irradier le petit éclair de stupéfaction qui présentement lui grille la cervelle. Merde de merde de re merde ! Elle se souvient non seulement de sa tronche, mais elle se souvient où et quand exactement est-ce qu’ils se sont croisés. Que doit-il faire ? Détaler comme un mal propre et sans demander son reste ? S’il vient à prendre la poudre d’escampette, est-ce qu’elle enverra les flics à sa poursuite ? Il est trop jeune… du moins, d’âme, pour avoir de si gros problèmes avec les forces de l’ordre. La dernière fois qu’il s’est fait approché par les gueux, c’est parce que le propriétaire d’un commerce quelconque lui a mis la main dessus pour un présumé vol à l’étalage… fripouille qu’il peut être, Adrian persiste sur les faits : Pulvériser un kinder surprise entre ses mains, en plein magasin, pour y découvrir la petite surprise qui s’y cache à l’intérieur, ce n’est pas du vol, mais simplement réquisitionner ce qui lui revient de droit. Il est môme. Les bidules cheap récoltés d’un œuf en chocolat, ça lui revient quasi de droit. Bref.

Ce souvenir ne l’aide en rien à trouver ce qu’il doit faire ici, maintenant, tout de suite, il est dans une impasse. Il veut pas balancer le clou du spectacle si tôt, ça serait comme écraser un coussin péteur de ses propres mains et sans que personne ne se soit assit dessus ! Le brun est en plein dilemme, se triture l’intérieur de la joue de ses molaires devenues carnivores, observant la blonde sans trop savoir que faire et quoi dire.

- Touché, coulé, madame ! Vous m’avez reconnu.

Le voilà qui papillonne dans la cuisine, sa main droite allant jouer avec un petit objet mystérieux qu’il a de caché aux creux des reins, accroché à la ganse de sa ceinture… va-t-il vraiment faire ce qu’il s’apprête à faire ? Malheureusement, oui.

- VOUS, QUI ÊTES VOUS D'ABORD ET QUE VOULEZ-VOUS À MES PARENTS !

À ce hurlement, légèrement un peu… oui… juste un tout petit peu… paniqué, Adrian extirpe de son dos un revolver et braque le canon en direction de la brune. Dans le genre idée de merde, Adrian en est rempli…

N’ayez crainte, ce gun, c’est en fait un jouet… un pistolet à l’eau… mais la blonde ne le sait pas et ça ça l’étonnerait qu’elle l’ai deviné. Mouhahahahahaha !

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Ce type face à elle est très bizarre. Il est là à lui mentir en disant être technicien ou une connerie du genre alors qu'ils se sont croisés il y a de cela quelques semaines à l'hôpital où elle a fait ses examens pour déterminer que tout allait bien pour elle ou non. Elle lui fait remarquer qu'elle se rappelle donc de lui la blonde et l'homme semble passablement emmerdé de son échec cuisant "Touché, coulé, madame ! Vous m’avez reconnu." Elle le fixe en acquiesçant alors que tout d'un coup ce mec montre encore une fois d'à quel point il peut être con et bizarre en sortant un flingue de derrière son dos qu'il braque sur elle. Elle tente de rester calme la blonde bien qu'elle est très effrayée pour le coup "VOUS, QUI ÊTES VOUS D'ABORD ET QUE VOULEZ-VOUS À MES PARENTS !" Elle fronce les sourcils « rien de particulier.. Ce sont mes parents... Je ne fais que garder la maison pendant leur absence... » Dit-elle aussi calmement que possible malgré qu'elle soit bouleversée. « Pourquoi dites vous que ce sont vos parents ? Mon frère est décédé depuis plusieurs années... Bien avant ma naissance. C'est impossible que ce soit vos parents.. » Elle ajoute tristement. Le soit disant décès de son frère est encore un sujet un peu particulier à aborder pour la jeune blonde... Elle aurait tant aimé le connaître et ça lui a été empêché et ce type là il lui semble à la fois bizarre mais aussi étrangement familier.. Elle ne comprend rien pour le coup...

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Sous les tissus nerveux de son cuir chevelu, ça boucane et surchauffe. La nouvelle retombe comme une dalle funéraire, son écho lugubre et sibyllin allant rebondir contre les parois de sa boîte crânienne avec violence et torpeur… pour ne jamais se perdre ou s’évanouir dans les méandres de ses songes qui d’ordre partent en vrille. Ses pensées louvoient et s’affolent comme une nuée d’oiseaux en pleine tempête. Une expression pittoresque et consacrée ajoutant le spectre d’une maturité soudaine sur ses traits d’ordinaires ingénus et espiègles. Une vérité éclatée et éparpillé là sur son petit cœur de môme qui depuis un certain temps peine à ajuster ses pulsassions sanguines dans la rivière carmine. Ce trop vaste et tentaculaire monde des adultes, qui en ses flots tumultueux cherche toujours à vouloir l’entraîner, le ramener et puis le tirailler à nouveau en les abîmes.

Son poing tremble, ses phalanges blêmissent, sa prise contre la crosse de sa fausse arme à feu n’est plus aussi vive et certaine. Il perd de son assurance, Adrian. Il encaisse le coup, mais a de la difficulté à tenir debout. Il est trop jeune, pour faire un homme de lui.

C’est tout ce qu’il représente, désormais aux yeux de ses parents chéris ? Un souvenir ? Une tragédie familiale ? Un fantôme ? Un cold case ?  Un deuil ?   Que reste-t-il de lui, ici, si ce n’est qu’un vide laissé et une stèle à quelque part dans un cimetière dressée ? C’est absurde. C’est impossible.

- Tu mens ! Se sont des conneries !

Elle garde la maison de ses parents, en leur absence, elle a dit, cette fille. Ses parents. Une larme perle à la commissure de ses paupières, incapable d’accepter une évidence aussi cruelle qu’assassine. Celle qui se tient devant lui… non… impossible. Elle ment. C’est faux ! Il n’a pas de petite sœur. Ses parents n’ont jamais été capables de lui en offrir une. Il s’en souviendrait. Il le saurait. Il le saurait parce qu’il se tient ici debout, en chair et en os, dans la cuisine de la maison de son enfance !  

- Qu’est-ce que tu sais sur la mort et la disparition d’Adrian, uh ?! Qu’est-ce qu’ils t’ont racontés ?! Qu’il se désespère de savoir, le brun, risquant de s’approcher de la blonde, la gueule de son canon tremblant ne cessant jamais de pointer la figure de ses déboires.  

Il ne se sent pas bien. Il veut retourner dans les jupons de son amie madame la sirène. Il n’y a qu’elle, qui sait le calmer et lui procurer un sentiment de sécurité. Ce qui est étrange, d’ailleurs, parce qu’il irrite cette créature d’eau douce comme peut l’irriter cette repousse de barbe pas rasée depuis des jours et qui présentement lui gratouille les joues comme l’impossible.

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Pour le coup il n'y a trente-six solutions ou explications possibles : cet homme est fou. Voilà ce que se dit Amy en cet instant précis. Tout d'abord parce que l'homme parle des parents de Amy comme des siens sauf que son frère est décédé il y a de cela des années. Tout du moins il a été déclaré mort après qu'on n'ai jamais réussi a retrouver son corps. Donc elle ne pige pas ce que cet illustre inconnu vient foutre là dans la maison de ses parents alors qu'il n'est qu'un inconnu, personne d'important, encore moins un membre de la famille. Du moins en théorie. Si elle savait la réalité sans doute qu'elle sauterait au cou de l'homme mais elle l'ignore pour le moment. Elle est juste pétrifiée, choquée aussi parce que cet homme pointe un flingue sous ses yeux prêt à lui tirer dessus. Mais évidemment Amy ignore que le flingue est un faux, que c'est un joujou pour gosse, faut dire qu'il est très réaliste le merdier donc difficile de s'imaginer que l'homme en face d'elle ne fait que jouer avec ses nerfs depuis tout à l'heure "Tu mens ! Ce sont des conneries !" Elle le fixe en grimaçant « Non c'est réel ! » Qu'elle conteste tristement. Elle sait qu'en s'énervant elle pourrait mettre sa vie en danger mais que ce type puisse l'accuser de mensonges alors qu'elle sait de quoi elle parle ça a tendance à l'emmerder passablement. "Qu’est-ce que tu sais sur la mort et la disparition d’Adrian, uh ?! Qu’est-ce qu’ils t’ont racontés ?!" Elle fait les gros yeux surprise et émue « Vous... Vous connaissez mon frère ? » Qu'elle se risque à demander. « Il y a une trentaine d'années, soit quelques années avant ma naissance mon frère a apparemment disparu de la circulation. Après un moment sans savoir où il se trouvait et sans que personne ne le retrouve les services de police l'ont déclaré mort aux yeux de mes parents. Il y a une tombe vide juste pour lui... En sa mémoire. Afin d'honorer mon frère... » Qu'elle répond néanmoins. « Comment pouvez-vous connaître mon frère ? Vous semblez bien plus jeune que moi après tout.... » Elle l'interroge curieuse et angoissée...

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Elles s’extirpent d’entre ses lippes, les confuses et bouleversantes paroles. L’estomac du brun encaisse mal le choc et son palpitant cogne à tout rompre contre le treillis recourbé de ses côtes. La goute d’eau saline perlant autrefois à la commissure de ses paupières, désormais elle roule sur le feu de sa pommette empourprée alors que le gamin dans l’âme s’entend doucement se perdre ou se confondre dans les ténébreux méandres de ses souvenirs. Ses deux billes azurées s’égarent sur un point fixe imaginaire, l’arme tenue au creux de son poing tremblotant semblant peser soudainement si lourd alors qu’il s’abreuve des paroles de la blonde comme si ces dernières étaient une oasis en plein désert.

Quelque chose se brise ou disloque en lui.
Il ignore ce que cela peut bien être. Une partie de son innocence, qui par millier de cristaux clairsemés éclatent, peut-être ? Et cette pensée incessante qui revient toujours à la charge ; Adrian est trop jeune pour faire un homme de lui. Le sol s’ouvre sous ses pieds et il tangue le brun. En plein déséquilibre, tiraillé dans sa spirale intérieure et infernale, sa main armée vient brusquement prendre appuie sur le comptoir, pour l’empêcher de tomber… d’embrasser ses ténèbres.

- Je… je ne me sens pas très bien, qu’il souffle d’un murmure à peine audible, se massant le front du bout des doigts, pour en vain apaiser l’incendie dans son crâne qui bientôt fera des ravages.

Comme une éponge, sa cervelle enfin absorbe les semblants de réponses et d’informations.
30 ans ou sinon plus ?
Une pierre tombale pour lui rendre hommage.
Il a une sœur.
Il n’a jamais été retrouvé.

C’est un cauchemar. Un putain de cauchemar !
Adrian veut se réveiller. Il veut ouvrir les yeux !

- JE NE PEUX PAS CONNAÎTRE ADRIAN… POUR LA SIMPLE ET BONNE RAISON QUE JE SUIS ADRIAN !

Il hurle. À plein poumon. À bout de souffle. À s’en vomir les tripes.
Cette vérité l’écœure au plus haut point. Il ne l’avale pas. Ne l’accepte pas. Le col de sa chemise lui sert la gorge, l’étouffe et l’asphyxie. Le sang se glace dans ses veines et les carnes de sa figure penaude perdent de leurs couleurs et gagnent en lividité.

- Un verre d’eau. Je peux avoir un verre d’eau, s’il vous plait ?

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Elle est choquée la blonde qu'il lui parle ainsi de son frère apparemment mort depuis des années. Comme se peut-il que cet inconnu connaisse le lieu où ses parents vivent ? Et comment se fait-il qu'il connaisse également son frère ? Est-il un stalkeur ? Un malade ? Un dératé ? Une connerie du genre ? Voilà ce que Amy se demande en cet instant précis. Mais là, alors qu'elle expose la sinistre vérité à cet inconnu elle le sent comme souffrant. Du moins moralement ça ne va pas, elle voit qu'il a les larmes aux yeux a mesure qu'elle parle, qu'elle lui confie ce qu'il est arrivé à son frère aîné. Et à mesure que Amy parle elle le sent davantage malheureux à la limite d'être nauséeux. Et le voilà qui se raccroche tout d'un coup au plan de travail de la cuisine "Je… je ne me sens pas très bien" Elle le fixe en fronçant les sourcils. « Je peux appeler les secours si vous voulez ? » Qu'elle propose poliment tout en finissant par lui demander comment il peut connaître son frère parce qu'après tout il semble bien plus jeune qu'elle pour connaître Adrian qui est apparemment mort quelques années avant sa propre naissance à la blonde. "JE NE PEUX PAS CONNAÎTRE ADRIAN… POUR LA SIMPLE ET BONNE RAISON QUE JE SUIS ADRIAN !" Et le voilà qui gueule encore... Amy néanmoins est plus surprise par ce qu'il prétend, la personne qu'il prétend être plutôt que par ses hurlements. « Vous vous moquez de moi ? » Qu'elle demande inquiète. Pour le coup ce n'est pas tellement une ambulance ou les pompiers qu'elle a envie d'appeler, plutôt l'asile psychiatrique. Elle ne croit pas vraiment cet homme qui affirme haut et fort être Adrian donc son aîné. Comment explique-t-il sinon qu'il ai toujours l'apparence d'un gamin d'une vingtaine d'années alors qu'il est censé être mort depuis plus de trente ans ? Tout cela est impossible, inconcevable. "Un verre d’eau. Je peux avoir un verre d’eau, s’il vous plait ?" Un petit gémissement s'échappe de ses lèvres tandis qu'elle attrape dans le frigo une bouteille d'eau puis dans un placard un verre et elle lui tend le verre remplit d'eau. Une fois qu'il a bu son verre elle se tourne vers lui « Vous comptez m'expliquer ? C'est quoi ce bordel ? Si c'est une vulgaire blague croyez moi je ne la trouve pas amusante du tout... » Qu'elle fait remarquer au jeune brun...

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Triste en cette vérité obscure qui lui est enfin dévoilé, le brun laisse doucement choir son corps frémissant et souffrant sur l’un des tabourets tenant office au plan de travail. Sa main tremblante et désormais orpheline du pistolet à eau, vient avec lenteur se mouler sur sa nuque, essayant en vain de détendre ses cervicales douloureusement nouées alors que ses lucarnes inondés de frayeur se lèvent et s’encrent en les azurées de la Blonde.

- Non. Pas les secours, non, peine-t-il à se faire entendre, sa voix comme hachée par les hymnes secrets et reclus de ses folles pensées qui s’agitent au cœur de sa matière grise.

Les toubibs. Il ne manquerait plus que ça, pour ainsi si bien couronner cette journée complètement débile ! D’un geste distrait et las, Adrian s’empare du verre d’eau gentiment offert par la jeune femme, avalant de salvatrices et généreuses goulées d’eau pour au mieux rafraichir son brasier intérieure. Tout de cette situation est absurde et impossible ! Ce que cette étrangère présumée familière lui demande, non seulement l’appose sur un lit de souffrance innommable, mais demeure impossible et absurde !

- Vous me voyez rigoler, peut-être ? Vous croyez que cela m’amuse ?!

Un souvenir.
Une tragédie familiale.
Un fantôme.
Un cold case.
Un deuil.
Maintenant une mauvaise blague.

Hélas son cœur d’enfant perd de l’espérance et l’homme qu’il est que trop rapidement condamné à devenir implore et supplie que l’on vienne à son secours. Une erreur. C’était une grossière et grave erreur, que de revenir ici. Il n’a plus sa place. Il n’y même pas la moindre trace, de son sillage, entre les 4 murs de cette fichue demeure. Reclus en ses noires et profondes ténèbres, Adrian n’est qu’un frêle et insignifiant petit arbrisseau qui toujours ploiera le dos lorsque survient l’orage et les ravages. Il n’est pas assez fort, pour encaisser et bien haut se dresser. À tort, fort probablement, il se croit seul au monde et laissé contre nature. Depuis sa résurrection, son cœur de môme est paumé et ne sait plus sur quel rythme danser. Oui, revenir ici, c’est une grossière et grave erreur…

Avalant d’un trait le verre d’eau, Adrian agrippe l’arme frauduleuse, et traîne sa carcasse d’homme vers la porte de la sortie, harassé et psychologiquement drainé. Il a peur et il ne comprend pas cette peur sourde et froide qui lui gruge les os.

- Je n’aurais pas dû venir. Je suis désolé. Sincèrement désolé. Je dois partir. Je vous en prie, ne dites rien à personne… surtout pas monsieur et madame Underwood.

Sur quoi, mort de honte, la tête bien basse, le brin d’Homme pousse la porte et s’en va.

Un souvenir.
Une tragédie familiale.
Un fantôme.
Un cold case.
Un deuil.
Maintenant une mauvaise blague.
Et il est grand-frère d’une petite sœur…
Comme quoi il y a toujours la Vie après la Mort…

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Et le voilà qui part visiblement contrarié et abattu après avoir demandé à Amy de ne rien dire à ses parents. Leurs parents ? Elle ne sait pas encore. Elle a encore du mal à croire que tout cela soit vrai. Mais vu que désormais elle a la faculté de pouvoir transformer les gens en pierre et que durant son enlèvement elle a vu sa fille finir transformée en monstre... Autant dire simplement que tout ce qui lui semblait impossible à la base lui semble désormais envisageable. Le temps fait qu'on finit par comprendre certaines choses. Et là la blonde est perdue. Elle est là à se demander si tout ceci n'est qu'une funeste blague, si on a engagé ce mec pour lui faire une farce de très mauvais goût mais vu le teint livide du mec qui est vraisemblablement son frère aîné soit disant mort depuis des années elle en constate que ce n'était pas une farce mais bien la dure et étonnante réalité. Néanmoins une réalité très difficile à encaisser pour le coup et la blonde elle ne comprend pas. Elle ne sait pas comment se positionner face à tout ceci. Elle est juste perdue. Oui perdue et effrayée en se demandant quelle merde encore il va lui tomber sur la gueule et sans doute la faire trembler de tristesse...

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