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 Cali god ~ Caven

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MessageSujet: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyMer 17 Avr 2019 - 13:59

« Alors, Monsieur reviendra bientôt ? » La rousse est dans le jardin d'été, plantes luxuriantes l'entourant alors que le soleil de Floride se réverbère sur les grandes baies vitrées. Elle était là, tranquillement, à admirer la vue de la plage déserte, devinant la brise charriée par les vagues, quand tout à coup ... Elle repose sa tasse de thé brusquement. La porcelaine tremble sur sa soucoupe, vibre de sa colère naissante, aussi furieuse que l'océan au loin. L'intendante comprend aussitôt que sa question était déplacée. Rougit. Mais le mal est fait. Comment a-t-elle su ? Quelles rumeurs parcourent les couloirs de sa demeure lorsqu'elle a le dos tourné ? D'ordinaire, Raven n'en a cure, considérant que même - surtout - les domestiques ont droit à leur espace de liberté, tant que le travail est fait et le respect, de mise. Aujourd'hui, l'envie se fait pressante de les aligner dans le grand salon, cravache à la main, afin de mâter les indécents. « Pa ... Pardonnez ma curiosité, Mada ... Madame ... Je pensais seulement que ... Ce serait une bonne nouvelle ? » Forcément. Pour Henrietta, au service de son bourreau d'époux depuis l'enfance, la perspective du retour de Monsieur, de ce bambin qu'elle a vu grandir et chéri autant que son propre enfant, ne peut qu'être une belle nouvelle. Alors qu'elle sait. Henrietta ne peut ignorer les sévices qu'Il a fait subir au monde, à Raven en premier. Si elle ouït les rumeurs, elle n'a pas rater les cris et les pleurs. Pourquoi l'a-t-elle gardé, déjà ? Par compassion ? La domestique était si affectée, elle n'a pas eu le cœur à la renvoyer. Par stratégie ? Pour peu que Monsieur ait appris qu'elle s'en était séparée, ses doutes se seraient éveillés. A l'époque, Raven avait encore beaucoup trop peur. Puis, le temps a passé et Henrietta s'est toujours montrée si irréprochable, si zélée, que la question ne s'est plus posée. Jusqu'à ce jour. « En quoi en serait-ce une, Henrietta ? » Soufflée, la femme ne sait que répliquer. Ses joues virent au cramoisi. Oui tu sais, tu as toujours su, vieille putain pense la rousse, ivre d'une rage parfaitement contenue. « Disposez. Faites savoir à Caïus, quand il arrivera, que je l'attends dans ma chambre. » Tandis que la servante disparaît sans se faire prier, notre renard s'empare de son portable. Un sms à l'adresse de son bras-droit plus tard - ne me fais pas attendre, ce soir., laconique et trahissant son état -, elle peut enfin respirer convenablement. Le crépuscule est là, le Paradise s'animera bientôt. Toutefois, ce soir, il sera amputé de son intendant bien plus tôt que d'habitude. Nos jeunes gens ont une sortie de prévue, directement en lien avec l'indiscrétion d'Henrietta.

¤¤¤

L'horloge indique les vingt-trois heures passées. Pour autant, Raven ne dort pas. Et malgré ce que sa tenue laisserait à penser, elle ne s'apprête pas à se coucher non plus. Sa coiffure faite d'un chignon lâche, ainsi que ses traits parés de maquillage, laissent plutôt à penser qu'elle se prépare à quitter la demeure. Reste qu'elle est toujours en sous-vêtements sous son peignoir en satin émeraude. Rien de plus normal : l'heure se précise, sans être tout à fait là. Elle a encore le temps. Enfin, on toque discrètement à la porte. « Entrez. » Le battant s'ouvre, révélant la silhouette de son cavalier de la nuit. Sans quitter sa coiffeuse, ses mains affairée à répartir la crème qu'elle s'y est appliquée, elle dévisage Caïus avec morgue. Devant lui, elle n'a nul besoin de dissimuler ses émotions et le fait est que sa "conversation" avec la domestique n'a toujours pas été digérée. « Je crois qu'il est temps de se séparer d'Henrietta. Elle est beaucoup trop impatiente de Le voir revenir. Je ne lui fais pas confiance et en plus, elle m'a mise en colère. » lance-t-elle en guise de bonsoir. Les muscles de son cou se tendent alors qu'une voix quasi inaudible tente d'assaillir son tympan gauche. Voilà pourquoi elle doit se maîtriser. Pour ne pas être envahie par la folie qui la guette. Mais également parce qu'il s'agit de son seul moyen de gagner contre Lui. Quand elle rouvre les yeux, son visage se fend soudain d'un léger sourire. Elle a enfin remarqué la tenue de son compagnon. « Je vois qu'on s'est fait tout beau. » Moqueuse ? Juste un peu.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptySam 27 Avr 2019 - 17:24

« Excellent choix Monsieur. Vous faudra-t-il des sous-vêtements assortis ? » Un léger tic agite la main dénudée de Caïus, dont les doigts se sont égarés sur la soie écarlate de son achat. Ses yeux remontent rapidement sur la vendeuse, qui ne dissimule même pas l’envie manifeste qui se peint sur ses traits. « Non. Même si je ne doute pas que l’ensemble que vous portez est renversant. » C’est presque trop facile de faire rougir la sculpturale blonde, dont la dentelle sombre est effectivement visible sous son débardeur nacré. La vibration de son téléphone interrompt cependant la belle qui allait s’empresser d’entrer dans le jeu – visiblement habituée aux clients achetant des parures hors de prix pour une femme tout en la draguant. ne me fais pas attendre, ce soir. L’énoncé lui fait froncer les sourcils et la superbe créature en est pour ses frais, alors qu’il règle sans lui accorder un regard de plus. Ces quelques mots n’ont rien d’innocent ou de rassurant. quand l’ai-je déjà fait ? répond-il cependant, d’une main, l’autre s’emparant de ses achats alors qu’il se dirige vers le Paradise. Il n’y fera qu’une brève apparition ce soir, il a bien d’autres choses en tête. En plus de ses activités habituelles, il a en effet été chargé par Madame d’organiser quelques entrevues pour son compte, afin de détricoter la toile tissée par Monsieur au cours des années. Un exercice pour lequel il est particulièrement doué, connaissant tout le monde et sa réputation le précédant autant que son implication dans les affaires de la famille. Certains cependant ne se laisseront pas approcher facilement, et les convaincre sera tout aussi épineux. Il ne reculera pas devant la tâche. Pas alors que tout pourrait recommencer. Il connaît les enjeux. Et sait très bien jusqu’où il est prêt à aller pour racheter les erreurs de son passé. Et s’assurer du bien-être de celle qu’il a vu fleurir, ces dernières années.

¤¤¤

C’est elle qu’il rejoint directement chez elle, et dans ses appartements, en avance. L’impatience exsudant de son message lui a fait revoir ses plans et en voyant son expression dans le miroir quand il entre, il ne regrette pas. Il a vu juste, comme d’habitude. Et si dans d’autres circonstances, la tenue de sa patronne ainsi que la façon dont elle est mise en valeur et le lieu de leur rencontre aurait pu lui donner subitement extrêmement chaud – le temps plus que clément n’aurait rien eu à voir avec cet état de fait – il est pour l’heure surtout concentré sur ce qui a pu lui déplaire à ce point. « Je crois qu'il est temps de se séparer d'Henrietta. Elle est beaucoup trop impatiente de Le voir revenir. Je ne lui fais pas confiance et en plus, elle m'a mise en colère. » Henrietta. La vieille femme malheureusement voue effectivement un culte sans précédent à Monsieur, c’est une réalité. Mais jamais elle ne s’est montrée stupide au point d’exprimer ses pensées, et encore moins devant la maîtresse des lieux. Il serait trop simple de dire que l’âge commence à avoir raison d’elle, cette personne reste dangereuse, il en est persuadé. Aussi est-ce sans le moindre état d’âme ni la plus petite hésitation qu’il énonce : « Ce sera fait demain matin. » A son réveil, elle sera partie, une promesse silencieuse qu’il n’aura pas le moindre mal à tenir. Mais chaque chose en son temps. S’il pourrait très bien s’en charger immédiatement, ils ont d’autres chats à fouetter, pour l’heure – au sens figuré, en théorie. « Je vois qu'on s'est fait tout beau. » Son ton ne lui échappe pas et ses yeux se baissent sur son costume, d’un bleu nuit intense qui contraste avec les noirs d’une simplicité à pleurer dont il se pare habituellement. La chemise est d’un rouge profond, sous le veston qui n’est pas non plus dans ses goûts habituels. Sans parler de la cravate en soie ébène. « Mephisto est à cheval sur le style, » observe-t-il sobrement, ne goûtant pas le compliment, pas plus qu’il n’est offusqué par le ton moqueur. Mephisto. L’homme qu’ils doivent approcher ce soir. Son nom réel est Timothy Holland, ce qui sonne moins impressionnant quand vous êtes propriétaire d’un des casinos les plus en vue et que vous organisez des after party légendaires, tenant parfois plus de l’orgie que de la soirée de la haute. Un univers dans lequel il ne lui plait guère d’emmener Raven, mais il n’y a pas meilleur moyen pour s’attirer les grâces de l’homme que de montrer que l’on adhère à sa vision et à son style de vie. « D’ailleurs, si je peux me permettre une suggestion pour ce soir… » Il s’approche du lit pour y déposer le sac qu’il a amené. Il en sort deux boîtes, une petite qui reste pour l’instant fermée et une plus grande, dont il soulève le couvercle. La robe de soie rouge, choisie un peu plus tôt apparaît. Une pièce d’orfèvrerie, piquée de pierres par endroits, rehaussée de dentelle et habilement découpée en certains endroits pour en suggérer suffisamment sans trop en montrer. « … ces soirées ont un dress code bien particulier auquel il est toujours bon d’adhérer pour faire une bonne première impression. » Ils n’en auront qu’une. Et cet homme capricieux et excentrique est du genre à ne pas revenir dessus. Alors sa suggestion est plutôt une invitation pressante. Le fait que la température de la pièce semble avoir augmenté de plusieurs degrés depuis que le vêtement et Raven sont dans son champ de vision est un problème, qu’il gérera comme à son habitude dans le calme et le silence.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyDim 28 Avr 2019 - 8:04

Ce sera fait demain matin. Elle n'en attendait pas moins de la part de son plus fidèle allié, auquel il est le plus souvent bien inutile de donner des ordres, tant quelques mots suffisent à lui faire deviner vos besoins. Caïus sait toujours ce qu'il a à faire et il s'exécute avec zèle depuis tant d'années maintenant. Bien plus au service de Monsieur qu'au sien, toutefois, elle n'a aucun doute quant à sa loyauté. Contrairement à Henrietta, elle sait qu'elle l'a acquis à sa cause. Preuve en est des efforts qu'il a déployé ce soir. Néanmoins, son cynisme léger ne saurait dissimuler le regard un peu trop insistant qu'elle porte sur la tenue qu'il arbore. S'il l'a remarqué, il n'en dit rien. Professionnel, en toutes circonstances, s'agissant de sa « patronne ». « Mephisto est à cheval sur le style. » Nouveau sourire. D'après les rumeurs qui courent dans leurs cercles très fermés, l'ersatz du diable ne chevauche pas que les tendances de la mode. D'ordinaire, la jeune femme en resterait aussi éloigné que d'une peste particulièrement virulente. Sauf qu'ainsi qu'elle l'a toujours su, certains sacrifices sont parfois nécessaires. « D’ailleurs, si je peux me permettre une suggestion pour ce soir… » La curiosité piquée, ses prunelles quittent enfin la stature de son bras-droit, se reportant sur les paquets qu'il dépose sur le lit. Délaissant son siège, elle s'approche des nouveaux venus, ses sourcils ne tardant pas à se froncer tandis qu'il dévoile le contenu du plus grand des deux. Sans s'encombrer d'autorisation, elle déplie la robe aussi sublime qu'elle s'avère à l'antithèse de ses tenues habituelles. Ses doigts fins glissent sur la soie, s'arrêtant sur la dentelle suggestive. « … ces soirées ont un dress code bien particulier auquel il est toujours bon d’adhérer pour faire une bonne première impression. » Ses lèvres esquissent une moue quelque peu contrariée. « C'est vraiment nécessaire ? » Disons que la demoiselle avait prévu bien plus ... Sobre. Une œillade vers Caïus suffit à répondre à sa question. Si elle veut parvenir à ses fins, ce « déguisement » sera indispensable. Un sacrifice à sa nature de plus. Quoi qu'elle doit l'avouer, oui, la robe est splendide. Est-ce qu'elle lui ira ? Étrange qu'à ce sujet non plus, elle n'ait aucun doute. Comme s'il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'un homme avec qui elle partage une relation des plus platoniques - en théorie - connaissent ses mensurations. N'oublions pas que s'il est une chose que Caïus appréhende encore mieux que son métier, c'est bien le corps féminin. « Bien. Ne bouge pas. » Évidemment, il n'est pas question de l'enfiler devant lui. Elle l'abandonne près du lit, se dirigeant vers la salle d'eau adjacente. Sans surprise, donc, à peine la soie a-t-elle effleuré ses courbes qu'elle sait qu'elle les épousera à la perfection. Le miroir lui renvoie un reflet qu'elle reconnaît à peine, cette impression de pureté annihilée par la force qui se dégage du rouge profond du tissu.

Un instant plus tard, elle revient, peignoir troqué contre le cadeau de son ami. Un air perdu passe brièvement sur ses traits, avant d'être remplacé par son flegme habituel. « Qu'en penses-tu ? Ai-je une chance de faire une 'bonne première impression' auprès de notre hôte ? » interroge-t-elle, mutine, dissimulant l'anxiété qui s'insinue lentement dans ses veines. Arrivée près du brun, elle lui tourne le dos, dévoilant la fermeture éclair qu'elle n'est pas parvenue à remonter seule. « Aide-moi, s'il te plaît. » Après son bref échange avec Henrietta, hors de question d'appeler une domestique pour ça. Bien que cette demande ne la mette pas des plus à l'aise. S'entourer d'hommes pour faire proliférer ses affaires est différent que d'attendre après leurs services, n'est-ce pas ? « Qu'est-ce qu'il y a dans l'autre ? Les chaussures assorties ? Un autre accessoire pour le bon plaisir de Mephisto ? » Détourner l'attention de cette scène inédite. Du menton, elle désigne la seconde boîte dont le contenu mystérieux l'attire aussi sûrement que la présence de Caïus derrière elle.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyDim 28 Avr 2019 - 14:12

« C'est vraiment nécessaire ? » Ses yeux répondent pour lui. S’il y avait eu un autre moyen, évidemment qu’il aurait préféré qu’elle n’enfile pas pareil vêtement et qu’elle ne mette jamais les pieds dans une de ces soirées. Même s’il doit bien avouer que la perspective de la voir dans cette robe n’est pas des plus désagréables … enfin, il se l’avouera sans doute plus tard. Pour l’instant, il fait preuve de tout le professionnalisme pour lequel il est connu. Et elle ne bataille pas plus que ça, sachant pertinemment qu’il a toujours ses meilleurs intérêts à cœur. Sa manière à lui de lui présenter ses excuses pour son silence et son inaction, même s’il sait qu’il n’aura jamais assez d’une seule vie pour se faire pardonner sa lâcheté. Ce qui l’aide à rester dans le moment présent. « Bien. Ne bouge pas. » Il ne faut pas le lui spécifier. Enfonçant les mains dans ses poches, il considère la fenêtre comme point de vue intéressant, histoire que son regard ne s’égare pas. Il faut qu’il reste concentré, même s’il se connaît assez pour savoir que c’est de plus en plus compliqué en sa présence. Il parviendra à éteindre ce qui brûle en lui avec du temps et de la discipline. Et en se souvenant du sale type qu’il est et de ce qu’elle mérite. Même s’il lui faut une seconde quand elle réapparaît. La vision s’imprime sur sa rétine, aussi sûrement que si elle avait été apposée au fer rouge. Mais le moment passe, très rapidement, avec un raclement de gorge qui l’aide à passer à la suite. Penser qu’elle est exquise est une insulte, parce qu’elle est bien plus que ça. Et prétendre le contraire serait criminel. Loin de l’enfant qui est arrivée dans cette demeure, il y a des années. « Qu'en penses-tu ? Ai-je une chance de faire une 'bonne première impression' auprès de notre hôte ? » « Cela conviendra tout à fait. »

Mais il y a autre chose dans les prunelles de Raven, qu’il ne peut entièrement saisir comme elle lui tourne le dos. « Aide-moi, s'il te plaît. » L’air se fait soudainement sec alors qu’il avance pour s’exécuter. Sa nuque dévoilée par son chignon lui est offerte, ainsi que la peau d’albâtre tranchant avec le tissu écarlate. Impassible, en apparence du moins, un nouveau raclement de gorge l’aide alors que ses mains se saisissent de la fermeture qu’il remonte délicatement. « Qu'est-ce qu'il y a dans l'autre ? Les chaussures assorties ? Un autre accessoire pour le bon plaisir de Mephisto ? » Il ne se fait pas prier pour reculer, brisant l’instant le tendant un peu trop. « Il s’agit de la deuxième option. » En quelque sorte. La boîte se retrouve rapidement entre ses mains et il l’ouvre, la présentant à sa patronne. A l’intérieur, deux masques, l’un pourpre, l’autre d’un noir de nuit. « Toutes ses soirées sont masquées. » Une lubie de leur hôte, un moyen qui devrait garantir l’anonymat également de certaines personnes n’assumant guère ce qui s’y passe. Même si Caïus n’a jamais compris comment on pouvait espérer échapper au regard des gens simplement avec un loup, il y a des traditions à observer. Même si dans le cas de son employeuse, entre la tenue et le visage partiellement dissimulé, elle devrait parvenir à ne pas se faire repérer de grand-monde. « Il n’y a que lui qui est au courant de ta venue. Cela permettra d’éviter d’attirer l’attention. » Même si leur opération séduction des partenaires de Monsieur doit s’étendre, il est important qu’ils maîtrisent les rumeurs et qu’ils procèdent avec intelligence. Inutile de livrer Raven en pâture à ces rapaces qui ne seraient que trop heureux d’informer Monsieur de ce qu’ils font, s’ils ne jouent pas leurs cartes correctement. « Je te laisse choisir. » Les deux leur iront parfaitement. Et si elle se plie à toutes ses demandes, autant qu’elle ait un minimum de contrôle, même si ce n’est que sur des détails. Elle va devoir s’en remettre à lui cette nuit et à son expérience du milieu. Et il ne la décevra évidemment pas, même s’il n’est pas certain qu’elle apprécie réellement ce qu’elle verra ce soir.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyDim 28 Avr 2019 - 16:26

Un accessoire pour le bon plaisir de Mephisto, donc. Alors quoi ? Une cravache de luxe ? Des boules de geisha en or massif ? L'un ou l'autre aurait le mérite de la faire rire et de détendre l'atmosphère qu'elle sent étrangement tendue, sans se l'expliquer. Nul doute que cela vient d'elle, de ses propres angoisses et de ces murmures qui reviennent à la charge, tentent de la happer. Reporter son attention sur le contenu de la boîte a le mérite de l'empêcher de vaciller. « Toutes ses soirées sont masquées. » « Tu as vraiment l'art du suspens. » ne peut-elle s'empêcher de répliquer, son index effleurant la dentelle d'un premier loup, alors que son regard est happé par les deux couleurs profondes. L'une plus agressive que l'autre. Les deux étrangement attirantes. Y aurait-il une vocation manquée derrière ce soudain état d'esprit ? Avouons que notre renard n'a guère eu le loisir de s'interroger sur ses goûts et aspirations. Son seul vice, jusqu'ici, a été celui de son esprit, dont les rouages méandreux se sont concentrés sur la manière de survivre. Pour une femme aussi riche qu'elle, vivre lui apparaît comme un luxe. Alors, le plaisir ... « Il n’y a que lui qui est au courant de ta venue. Cela permettra d’éviter d’attirer l’attention. » Son menton se redresse, ses prunelles croisant les obsidiennes de son interlocuteur. L'un comme l'autre ne peut ignorer ce qui se joue ce soir. Il s'agit là d'une nouvelle partie qui commence, ou plutôt ... De son véritable début. Transcender l'ombre de Monsieur, en sortir afin de créer sa propre lumière. Que son influence se flétrisse tandis que celle de la rousse s'épanouit. Et le temps presse. Les barreaux de la prison ne le retiendront plus très longtemps. Il est absolument nécessaire que lorsqu'il en sortira, tout son royaume soit devenu un simple château de cartes. Qu'un seul souffle sera en mesure de balayer.

« Je te laisse choisir. » Quatre mots anodins pour beaucoup, que la plupart n'aurait probablement pas relevé. Mais pour Raven, il s'agit là de la plus belle marque de respect que quelqu'un - a fortiori un homme - puisse lui montrer. Le choix, elle l'a peu eu. Et Caïus, lui, le lui donne toujours. « Le noir sera parfait. » Sur ces mots, elle s'en saisit avec délicatesse, laissant à son bras-droit le soin de ranger l'autre. « Je termine ici et te rejoins à la voiture. » Inutile de préciser qu'il est indispensable qu'on ne les voit pas quitter la demeure dans ces tenues. Le « on » visant surtout Henrietta, bien évidemment. De toute façon, les autres domestiques dorment à cette heure et si un rebelle venait à se trouver dans les rangs, elle a, encore une fois, toute confiance en son homme de main pour s'assurer de son silence. « Caïus ? » l'appelle-t-elle pourtant, avant qu'il ne quitte la chambre. Elle attend qu'il se soit retourné pour ajouter, dans un sourire qui, cette fois, n'a rien de moqueur : « Merci. » Plus que le point d'honneur qu'elle se fait à mieux traiter son employé que son cher époux, c'est avant tout une question de sincérité. Qu'elle lui doit bien, pense-t-elle, à bien des égards.

Moins de vingt minutes plus tard, la porte d'entrée latérale s'ouvre sur sa silhouette parée de pieds en cape. Le gravier crisse sous les talons fins qu'elle a enfilé afin de compléter sa tenue. Noirs, à l'image du masque qu'elle a dissimulé dans sa pochette. Le chauffeur s'empresse de lui ouvrir la porte et elle rejoint son compagnon pour la longue nuit qui les attend. Les rouages de son cerveau se sont remis en branle, aussi le trajet s'effectue-t-il dans un parfait silence. La tension est palpable, arrive à son apogée alors que le véhicule aux vitres teintées s'arrête finalement devant une maison à tout le moins aussi cossue que celle des Brown. Dissimulée par de hautes haies et un portail en fer forgé de la même importante stature, elle est cependant - et paradoxalement - plus discrète. « Attendez une minute avant de descendre. » intime-t-elle à leur conducteur. Sans un mot, ce dernier remonte la vitre les séparant de ses hôtes. Aussitôt leur intimité retrouvée, Raven extirpe de sa pochette le loup dont elle doit se parer, mais également ce qui ressemble à une flasque. Non, cela ne ressemble pas : c'en est une. « Un peu de courage liquide ? » propose-t-elle à son ami après en avoir avalé une rasade en grimaçant. Un sourire cynique creuse ses lèvres. « Quoi que, je doute que tu en aies besoin. » Aucune accusation, simple constat amusé. Ils ne jouent pas dans la même cour. Et celle qu'ils s'apprêtent à rejoindre, il est le seul à la maîtriser tout à fait. Chanceux qu'il est ? La réponse ne tardera pas. Son sourire vacille néanmoins alors que, durant l'échange de bouteille, leurs doigts s'effleurent. « Dis-moi que ce n'est pas une bêtise incommensurable. » Elle n'a besoin de l'approbation de personne, en rien. Cette existence-là est révolue. Mais les doutes ne connaissent pas d'autre loi que la leur, imparable et inaliénable. Il serait stupide de se jeter dans la fosse aux lions sans aucune peur.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyVen 3 Mai 2019 - 2:57

« Tu as vraiment l'art du suspens. » Et encore, si elle savait tout ce qui les attend. Peut-être changerait-elle d’avis et le laisserait-elle négocier seul. Non. Non, il sait maintenant que de la gamine effrayée ne reste rien. C’est une femme pétrie d’un courage assez inimaginable qui lui fait face et qu’il essaye de servir et de conseiller au mieux. C’est un léger sourire qui lui répond, préférant passer le reste sous silence. Il a essayé d’en faire le moins possible, pour ne pas rendre encore plus effrayante l’idée de s’aventurer sur un nouveau territoire dont elle ne maîtrise absolument pas les codes. Mais il sera là, pas après pas, pour veiller à ce que tout se passe bien, même s’il va sans doute devoir lutter contre ses pires instincts cette nuit-là. Quant à savoir ce qu’elle pensera de lui après ça … cette pensée ne cesse de revenir. Elle sait qui il est, ce n’est un secret pour personne après tout. Mais entre le savoir et le voir, il y a un univers. Pour l’instant, il a encore le beau rôle, celui de l’homme qui va lui permettre de gagner un avantage stratégique. « Le noir sera parfait. » C’est également celui qui a sa préférence, mais il se garde bien de le formuler. Madame est bien assez grande pour ne pas avoir besoin d’approbation de qui que ce soit. «Je termine ici et te rejoins à la voiture. » Il incline la tête sans un mot, refermant la boîte qui n’a plus d’utilité. Méthodiquement, il la range, replie les sacs et se dirige vers la sortie. « Caïus ? » L’homme de main se stoppe, pour se tourner vers Raven, intrigué. Aurait-il oublié quelque chose ? Mais la physionomie de la jeune femme le rassure instantanément : « Merci. » Nouvelle inclinaison de tête, ne sachant que répondre. Que c’est son devoir ? Un plaisir ? Qu’elle pourrait lui demander bien plus qu’il s’exécuterait sans poser de questions ? Rien de tout ça, et tout ceci à la fois en même temps.

Il quitte les lieux discrètement, son habileté à se fondre dans les ombres ayant fait sa réputation. Il semble d’ailleurs qu’il devienne de plus en plus habile à ce jeu, l’expérience, vous dira-t-il, pendant que son ombre semblera ricaner. Le whisky. S’il effleure l’idée de s’occuper immédiatement d’Henrietta, il n’a aucune envie d’attirer l’attention sur sa présence et son accoutrement du soir. Cela attendra leur retour et le réveil de la vieille domestique. Qui ne passera sans doute pas une bonne matinée, c’est le moins qu’on puisse dire. Il s’arrangera pour qu’elle quitte la ville et même l’état rapidement. Elle a une vieille amie au Texas, ce sera parfait pour prendre une retraite bien méritée. Il s’occupe d’ailleurs de passer quelques appels dans la voiture en attendant sa patronne, jusqu’à ce qu’elle apparaisse. Le trajet est rapide et s’effectue dans le silence le plus total, ce qui ne le dérangerait pas s’il ne sentait pas la tension qui habite sa voisine, sur la banquette arrière de la voiture. Ce qui lui est confirmé quand elle demande au chauffeur d’attendre, avant même d’entrer dans la propriété. Il est déjà tourné vers elle quand elle lui tend … une flasque ? Il la regarde faire, se demandant l’espace d’un instant qui est la sublime créature à ses côtés. « Un peu de courage liquide ? » Et se le rappelant très rapidement. « Quoi que, je doute que tu en aies besoin. » Un léger rire ressemblant plus à un toussotement agite la stature de l’homme à la remarque. Si elle savait à quel point il en aurait besoin, pour que cette soirée se passe au mieux. Mais il redevient sérieux quand leurs doigts entre en contact, alors qu’il acceptait son offre. « Dis-moi que ce n'est pas une bêtise incommensurable. »

Ses prunelles vrillées aux siennes, il laisse passer un soupir avant de poser, d’une voix calme : « C’est risqué, mais c’est le seul moyen. » Il ne va pas lui mentir, on ne ment qu’aux enfants – et encore. La voie sur laquelle elle s’engage, convaincre les partenaires de son mari, qui ont pour certains grandi avec lui, pour d’autres partagé de nombreux moments, est périlleuse. « Et je serai là. » Une promesse. Il ne quittera pas la dame des yeux, quoi qu’il se passe. Et ses côtés, s’il le peut. Ce n’est pas seule qu’elle s’engage dans cette entreprise. Il prend une gorgée du breuvage – un whisky irlandais de haute qualité, il ne peut qu’approuver – avant de le lui rendre : « Merci. » Pour l’alcool. Pour sa confiance. Entre autres. Et quelques minutes plus tard, leur voiture s’arrête devant le perron de la demeure. Non sans un dernier regard, il se pare de son loup, écarlate pour sa part, rappelant sa cravate et la soie de la robe de sa cavalière. Rapidement, il sort, claquant la portière derrière lui pour contourner le véhicule et aller ouvrir à Raven, lui tendant la main. « Bienvenue chez Mephisto. » Pour le moment, il n’y a que le son de la musique, des rires et des conversations qui leur parviennent. Quelques personnes sont encore dehors, conversant. La réelle soirée a lieu à l’intérieur, où ils se dirigeront dans quelques instants. Pas avant de s’être assuré que … « Prête ? »
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyVen 3 Mai 2019 - 14:51

« C’est risqué, mais c’est le seul moyen. » S'il est bien une chose, parmi tant d'autres, que le renard aime chez son homme de main, c'est son honnêteté. Certainement lui a-t-il déjà épargné de déplaisants détails, mais sur le fond, il ne se permet pas de lui mentir. Une denrée à ce point rare dans son monde pour qu'elle l'apprécie à sa juste valeur. Et qui, malgré la teneur de la réplique, la rassure néanmoins. Rien n'est plus sécurisant que de savoir que la personne à vos côtés ne cherche pas à vous enrober dans du coton ou à vous fourvoyer. Soudain, la jeune femme respire mieux, sentant ses réticences battre en retraite là où, un instant plus tôt, un étau commençait à lui compresser la poitrine. « Et je serai là. » « Je sais. » rétorque-t-elle avec le plus désarmant des naturels. Comme si c'était une évidence. Quasi acquis. Sans compromission. Ce qui l'est sûrement, bien qu'elle n'en ait pas conscience. Depuis dix ans, Caïus est un repère de son quotidien et désormais, son bras armé. Lequel lui donne entière satisfaction. Alors, quelle raison aurait-elle de douter, ne serait-ce qu'un fugace instant de démence ? Tout simplement impensable.

La voiture a repris son chemin sous son ordre et enfin, les mâchoires de fer se referment derrière eux. Engloutis dans les limbes de cet Enfer où ils ont pénétré de leur plein gré. Arrivés sur le perron, il n'est désormais plus question de faire demi-tour. Sa main trouve celle de son compagnon et elle s'extirpe du véhicule, les traits également dissimulés sous le loup d'ébène. La question du trafiquant lui frôle le tympan et c'est un sourire bien plus détendu qui lui répond. « Ne nous faisons pas désirer plus longtemps. » De toute façon, on vient les accueillir. Domestique en livrée qui n'est pas sans rappeler son propre maître d'hôtel, sauf que la tenue de cuir, dévoilant muscles saillants et absence très probable de sous-vêtements trahit le fait qu'à défaut d'avoir changé de classe sociale, ils ont bien changé d'ambiance. « Madame, Monsieur, si vous voulez bien me suivre au salon. » énonce-t-il doctement après avoir vérifié leurs invitations - non nominatives, s'entend.

Bienvenue dans l'antre de Mephisto. Le repère du diable, à n'en pas douter : il suffit d'un coup d’œil à l'intérieur pour s'en apercevoir. Dans le vaste hall, déjà, un couple enlacé, cuisse de madame caressant la jambe de monsieur, rires à gorges déployées, visages rougis par l'étouffante chaleur et les quelques verres qu'ils n'ont pas dû manquer de vider ... Pourtant, rien sur le visage de Raven ne trahit un choc quelconque face à cette première scène. Pas plus qu'aux suivantes. Dans ledit salon aux lumières tamisées, on s'étreint, on se goûte, encore avec parcimonie et légèreté. Pas de choses sérieuses, toutefois, à en juger par quelques mains égarées, cela ne saurait tarder. Quelques regards convergent vers Madame et son servant, s'égayent. Ils ne passent évidemment pas inaperçus. « Le maître vous fait dire qu'il vous recevra sous peu et qu'en attendant, il vous invite à profiter des plaisirs à votre disposition. » Ils devaient être attendus, pour qu'on les informe ainsi, sans qu'ils se soient annoncés. Certainement ont-ils été repérés dès que la voiture est entrée dans l'allée. La jeune femme n'en attendait pas moins. Mephisto veut être certain que le jeu aura bien lieu selon ses règles. Il la teste. Prévisible. La rousse incline la tête et le domestique s'éclipse parmi les participants affairés. L'instant suivant, elle se tourne vers Caïus. « Et bien ? Ne le décevons pas. » Pour l'instant, Madame est docile. Prête à rejoindre cette partie, aussi risquée soit-elle.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptySam 11 Mai 2019 - 4:55

« Je sais. » Deux mot qui ont beaucoup plus de valeur que l’intégralité du contenu de son compte en banque. Qui résonnent quand ils avancent, visiblement déjà attendus. Le contraire l’aurait étonné. Mephisto est du genre à mener la danse, même s’il le fait souvent de loin dans un premier temps, comme en témoigne le domestique qui se charge d’eux. « Madame, Monsieur, si vous voulez bien me suivre au salon. » Un visage – et le reste – qui n’est pas inconnu pour Caïus. C’est son homme de confiance – et favori – qu’il leur envoie, rien que ça. L’homme a compris l’enjeu et les pions sont avancés, l’un après l’autre. Cela ne l’inquiète pas le moins du monde, ils ne risquent absolument rien. A part peut-être une onde de choc en passant justement au salon, qui pour l’instant est pourtant relativement calme, flirtant à peine avec la limite basse de la décence. Un regard en biais sous son masque l’informe que sa maîtresse semble encaisser le tout dans le plus grand calme, ce qui est une excellente nouvelle. Les regards ne le dérangent pas, même si cela veut dire qu’on va le reconnaître assez rapidement. « Le maître vous fait dire qu'il vous recevra sous peu et qu'en attendant, il vous invite à profiter des plaisirs à votre disposition. » Evidemment. Un test, en bonne et due forme, pas pour lui mais pour celle qui l’accompagne. S’il ne bouge pas, la tentation de faire un pas sur le côté pour poser la main dans son dos le démange pourtant. Et pourtant, encore une fois, elle trouve le moyen de le surprendre : « Et bien ? Ne le décevons pas. » Les prunelles de l’homme cherchent les siennes. Peut-être s’inquiète-t-il pour rien. Peut-être que celui des deux qui aura du mal à la voir jouer le jeu n’est pas elle. Un hochement de tête lui répond et il va pour l’inviter à le suivre quand il est interrompu : « Bacchus ! Enfin ! »

Il n’a que le temps de tourner le visage vers l’apparition quand celle-ci se saisit de sa chemise sans la moindre pudeur, d’une main, écrasant ses lèvres sur les siennes. Le baiser impromptu lui coupe le souffle l’espace d’une seconde. Ses mains se posent sur la taille de la femme pour la détacher de lui, en douceur mais fermement. Il l’a reconnue à l’intonation et surtout, parce que c’est elle qui lui a attribué ce surnom, dans sa toute première soirée en ces lieux. Fin de la trentaine, des formes voluptueuses, il taira sa réelle identité, mais disons qu’il y a un mari dans la haute société qui ne passe plus les portes depuis bien longtemps. « Calypso, tu… » « Pas un mot de plus, » et un doigt sur sa bouche tente effectivement de le faire taire, « sauf si c’est pour dire comment tu comptes te faire pardonner ton retard. » « Je ne suis pas venu seul. » Les yeux de la dame s’écarquillent et nul doute qu’elle fronce ensuite les sourcils sont son masque, se tournant enfin vers Raven, qu’elle détaille sans la moindre pudeur ou la moindre gêne. Si elle jauge la compétition ? Si elle se demande si elle est à son goût ? Sans doute un mélange tout sauf subtil des deux. Caïus en a d’ailleurs profité pour reculer, posant sa main sur la taille de son employeuse. Pas question de quitter ses côtés de la soirée, quoi que soient les distractions proposées. Savoir si Mephisto est derrière ça pour essayer d’isoler Madame ? C’est une possibilité à ne pas négliger. « Vous êtes nouvelle … je ne vous ai jamais vue auparavant. » Et le regard suit la courbe dessinée par la robe de soie, un chemin qu’il prend également. Simplement pour la couverture, évidemment. « Et à quels péchés comptez vous succomber ce soir ? » Les prunelles de la femme remontent jusqu’à lui : « Lequel de vos fantasmes assouvira le beau Bacchus ? » S’il retient de justesse une toux, le raclement de gorge, en revanche, est inévitable. Dire que c’est inconvenant est un euphémisme. Mais ce n’est pas franchement ce qui dérange le plus l’homme de main en cet instant. Peut-être l’emploi du terme et la proximité bien trop avancée avec sa patronne, les doigts sur l’épiderme de son dos, fort heureusement enveloppés par ses éternels gants de cuir.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyDim 2 Juin 2019 - 14:55

Son regard fait mine de promener sur les lieux. S'arrête. En réalité, Madame ne sait guère où poser les yeux sans qu'ils ne rencontrent un bout de chair dévoilé. Ci une fesse nue, là un téton offert ... Dire qu'elle a déjà connu une telle débauche serait totalement mentir. Monsieur avait bien des vices, toutefois, il n'a pas eu le bon-sens de l'initier aux parties fines. Elle le regretterait presque car, ainsi, elle ne se sentirait pas aussi démunie ce soir - comprenons que ce n'est pas parce qu'elle en a l'air qu'elle se sent à sa place. Étant donné qu'il est à peu près hors de question qu'elle se dévêtisse avec la même aisance que les autres convives, elle suppose qu'il faudra commencer par la boisson, le temps qu'elle, disons, « entre dans l'ambiance ». Jusqu'à ce que Méphisto soit las de son petit jeu, en tout cas.

« Bacchus ! Enfin ! » La silhouette voluptueuse se jetant sur son compagnon l'arrache à ses tergiversations. Elle ignore si c'est une grimace ou un sourire qu'elle retient alors que leurs bouches se rencontrent avec une lascivité aussi indécente que l'atmosphère. Visiblement, notre homme est connu de la demeure ce qui, à défaut de la surprendre, lui plombe quelque peu les entrailles. Allez savoir pourquoi. Un instant de faiblesse qui aurait pu lui coûter cher. Une voix murmure à son oreille. Paroles inintelligibles qu'elle chasse d'une brusque pensée. Pas ici. Pas maintenant. « Je ne suis pas venu seul. » Grand bien lui en a prit. Sa réaction immédiate lui permet de paraître tout à fait maîtresse d'elle-même lorsque deux paires de prunelles convergent vers elle. L'une d'elle, d'ailleurs, plus « sur » elle que « vers ». Elle n'apprécie guère être épiée ainsi, cependant, elle n'a d'autre choix que d'accepter cette œillade entre lubricité et teinte de jalousie. Le jeu, Raven, c'est le jeu. Soudain, elle sent la main sur la taille. Ça aussi, ça l'est ?. Peut-être. Probablement. Elle ne cherche pas à s'en défaire. Au contraire, sa hanche rencontre le flanc de son homme de main, confirmant son geste sans gêne aucune. En revanche, on ne peut guère en dire autant de Caïus. Le raclement de gorge ne lui échappe pas, antithèse au sourire qui se dessine sous le masque d'ébène du renard. « A vos deux questions : tous, je l'espère. » répond-elle simplement, la femme lui renvoyant une moue appréciatrice. « Oh ! Ambitieuse ! Et par lequel allez-vous commencer ? Fantasme ou péché ? » Elle la défie. Raven l'a bien suffisamment expérimenté en trois ans de règne pour reconnaître l'insolence en quelques mots. Envoyée de leur hôte ou simple trompe-l'ennui ? Impossible à déterminer si tôt et quand bien même, est-ce bien nécessaire ? Sans doute que non. de l'index, elle fait signe à son interlocutrice d'approcher. Encore. Encore un peu. Jusqu'à ce que leurs nez se frôlent. Un silence. Puis un souffle : « Par la colère. » La menace est tangible. La femme recule, avant de lever les yeux au ciel. Tout ceci ne l'amuse tout à coup plus tellement. « Je te souhaite bien du plaisir, Bacchus. Attention aux morsures ! » s'esclaffe-t-elle pour mieux s'en retourner vers des contrées plus accueillantes l'instant suivant. La rousse inspire, plutôt satisfaite de son effet. ses narines sont encore imprégnées du parfum capiteux de l'intruse. Au moins une qui ne reviendra pas leur chercher ombrage pour la nuit. « Bacchus, hm ? Ceci explique le rouge. J'ai par contre du mal à comprendre tes goûts en matière de femme ... » reprend-elle finalement, ne retenant pas son sourire cette fois. Sylphides au Paradise, toutes en courbes ici ? Pourquoi pas. Elle se garde bien de juger. « Trouvons à boire et montons voir ce que nous proposent les étages. » Ils ne peuvent pas rester planter là indéfiniment et cet ordre, c'est le seul semblant de contrôle qu'elle peut espérer pour le moment.

Heureusement, concernant l'alcool, ils n'ont nul besoin de chercher : à peine a-t-elle prononcé cette phrase qu'un serveur en cuir se présente avec un plateau. Madame s'empare d'un verre de champagne, avant de se laisser entraîner à nouveau dans le hall. Si la main de son ami a quitté sa silhouette, elle a toujours l'impression qu'elle s'y trouve, comme marquée au fer rouge. Une brûlure pourtant loin d'être aussi désagréable que le terme le laisse entendre. En haut, la fête lubrique part encore plus son plein. Passé le corridor aux lumières tamisées, s'ensuit une succession de portes ouvertes, dévoilant ses scènes dignes, justement, de véritables bacchanales. A croire que le rez-de-chaussée lui paraissait trop terne pour qu'elle s'aventure de telle sorte. Cependant, elle savait parfaitement ce qu'elle allait y trouver. Alors qu'elle dédaigne plusieurs couples - et davantage - en plein ébat, elle s'arrête sur le seuil d'une chambre où deux femmes, l'une à la robe remontée jusqu'à la taille, allongée sur des draps froissés, prend du plaisir par la bouche de sa partenaire. Intéressant serait le seul commentaire apte à franchir ses lèvres à elle, mais elle le retient. Quelques minutes plus tôt, la gêne l'étourdissait, désormais, on dirait qu'elle s'est à ce point abreuvée de voyeurisme qu'elle en redemande. Ou peut-être, tout simplement, tente-t-elle de répondre aux attentes de Mephisto. Elle ne doute pas qu'il les fait observer et ne répondra présent que lorsqu'il les jugera prêts. « Le corps féminin est décidément rempli d'atouts dont je ne me doutais pas ... » commente-t-elle finalement, ses doigts caressant la flûte, tandis que, la tête penchée, elle observe les deux femmes affairées. L'instant suivant, son regard coule vers son homme de main. « A quel point as-tu envie de les rejoindre ? » Et elle le scrute, dans l'attente de sa réponse à cette question si ... Déplacée. Mais qui n'est pas innocente. Rien ne l'est jamais avec Madame.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyVen 28 Juin 2019 - 16:47

La sentir entrer dans son jeu le trouble plus que cela ne devrait. Il ne s’agit que de ça : un jeu. Un jeu dangereux à bien des égards, cependant, c’est une certitude. Et si Caïus a des torts, il n’est pas homme à se voiler la face : Raven lui plaît beaucoup plus qu’elle ne le devrait, même si c’est sans doute la première fois qu’il le formalise dans son esprit. Il est cependant devenu clair qu’il ne pourra pas l’ignorer plus longtemps et qu’il est même capital qu’il l’assume, au moins intérieurement, s’ils veulent survivre à cette nuit. Pour museler certains instincts. Et être prêt, comme en cet instant, à se maîtriser. « A vos deux questions : tous, je l'espère. » Et s’il n’est pas non plus le genre à se perdre en rêverie, dans ce lieu où les fantasmes prennent vie, il lui faut tout le contrôle du monde pour rester à ne visualiser que les femmes face à lui. Et Calypso d’ailleurs semble ne pas avoir encore saisi la portée de ce qu’elle fait et dit. Elle si fine juge de la Nature Humaine d’ordinaire semble ne pas avoir pris la mesure de son employeuse. « Oh ! Ambitieuse ! Et par lequel allez-vous commencer ? Fantasme ou péché ? » Ce qui est loin de lui déplaire. Il reste à sa place, même si, dans d’autres circonstances, avec une autre, il serait intervenu. Mais la femme qui se tient tout contre lui n’a besoin de personne pour parler à sa place ou la protéger. Alors il laisse faire, appréciant déjà la scène qui se joue : « Par la colère. » Un moment de flottement. « Je te souhaite bien du plaisir, Bacchus. Attention aux morsures ! » Un simple sourire lui répond. Il n’y a pas besoin de plus. Sans doute parce que trop en faire serait déplacé. Encore une fois, avec une autre, ses mains auraient marqué davantage leur territoire. Et y penser simplement manque de lui donner des sueurs froides. Surtout qu’il lui faut revenir rapidement à la réalité. « Bacchus, hm ? Ceci explique le rouge. J'ai par contre du mal à comprendre tes goûts en matière de femme ... » « Eclectiques. » Un simple mot, alors que son sourire s’étire sur le côté. Dans son élément, en théorie, rien ne peut lui arriver. Et si elle en sait déjà plus, il n’est pas question de trop se dévoiler.

Un verre plus tard et les voilà monté. Ce qui ne devrait pas être un problème pour lui. En théorie, ceux qui montent ont déjà trouvé ce qu’ils désirent et peuvent aller s’ébattre à l’envi. Ce qui est, maintenant, aux yeux des autres, leur cas également. Ce qu’elle ignore, bien évidemment. Il ne la lâche cependant pas, alors qu’ils passent de pièce en pièce. Ses yeux effleurent les silhouettes enchevêtrées, les membres apparents. S’il voudrait participer lui aussi ? Pas ce soir. Pas lorsqu’il est en cette compagnie et qu’ils ont un objectif. Il sait se contenir et se contrôler mieux que personne, pour mieux lâcher la bride au reste quand il n’a pas l’esprit occupé. Et Madame finit par s’arrêter sur deux femmes explorant l’extase en duo. « Le corps féminin est décidément rempli d'atouts dont je ne me doutais pas ... » Ses prunelles lâchent la scène pour balayer la sylphide à ses côtés. Pour se faire surprendre, sans qu’il ne s’émeuve cependant. « A quel point as-tu envie de les rejoindre ? » Si elle savait que ses yeux et ses pensées étaient plutôt occupées par la flûte qu’elle tient et ce que ses doigts lui font ? Il s’en détourne cependant, pour considérer le couple affairé. « Ça ne fonctionne pas comme ça. Il faut être invité pour jouer. Et je doute que, si elles cherchaient un partenaire, leur choix se porterait sur ma personne. » Et la silhouette allongée a en effet relevé le buste pour observer le couple qui leur fait face. Et c’est sans équivoque que son attention est focalisée sur Raven. Il ne l’a pas lâchée de sa main libre, mais l’autre s’occupe de sa flûte de champagne. « Elles vous pensent cependant avec moi. » Un couple déboule à leur hauteur, dans le couloir, visiblement déjà ivre. Lui, à demi-nu, et elle, le tirant par ce qui ressemble fort à une laisse. La femme s’arrête d’ailleurs à leur hauteur. Ses yeux se plissent alors qu’elle détaille Caïus, avant de faire claquer sa langue : « Le mien contre le vôtre ? » Ce n’est pas à l’homme qu’elle s’adresse, mais bien à Raven. S’il est surpris, Mandrake a le bon goût de ne pas le montrer. Non pas qu’il ait quoi que ce soit contre les jeux de domination, mais rien n’indique à priori qu’eux deux soient dans cette mouvance. A moins qu’on ne les ait informés des liens l’unissant à Madame. Ce qui le fait regarder alentour. Où est Mephisto ?
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyDim 21 Juil 2019 - 14:57

« Ça ne fonctionne pas comme ça. Il faut être invité pour jouer. Et je doute que, si elles cherchaient un partenaire, leur choix se porterait sur ma personne. » Les prunelles du renard se font soudain plus dures. Regard presque glacial alors que son homme de main ose passer à côté de sa demande, arguant des règles qu'elle devine plus qu'elle ne connaît. Même si, loin s'en faut, elle ne pourrait lui donner tort quant à la dernière partie. Tandis qu'elle détourne le regard vers le couple de femmes, le leur est effectivement ce qui ressemble le plus a une invitation. Raven sent sa poitrine se soulever sous l'effet d'un coup de chaleur impromptu. Non pas qu'elle soit intéressée ! Non, bien sûr que non. Le corps féminin a beau représenter bien des attraits, elle n'est pas femme pour lequel s'y retourner. Même si c'est précisément devant cette chambre et pas une autre qu'elle s'est arrêtée. Même si entre ses reins, quelques papillons inédits s'agitent.

Car ce que Madame ne peut savoir, c'est que moins que le sexe des concernées, il s'agit plutôt de la lascivité toute en langueur et douceur de la scène qui éveille ses instincts. Cette finesse-là, elle en est parfaitement ignorante. De son propre corps, elle ne connaît que ses explorations sommaires, passablement timides pour une femme de son âge - quoi que presque téméraires pour une de sa condition. Par cette vision charnelle, elle découvre ce que son âme réclame. Et le balaie d'un revers de la main puisque : « Nous ne sommes pas là pour ça. » réplique-t-elle, presque cinglante. Cette introduction commence à traîner en longueur et elle considère qu'ils ont montré patte blanche dès l'instant que ses talons ont franchi les bacchanales de l'étage. Malheureusement, la nouvelle interruption ne vient pas d'un laquais de Méphisto, mais d'un nouveau couple. La question de la dominatrice lui arrache un haussement de sourcils. Le sien ? Quel sien ? Qui ... Oh. Caïus. Naturellement. La confusion est tout à fait normal. Après tout, ils sont toujours si près l'un de l'autre que déduire le contraire confèrerait à la stupidité. « Jamais. » Pas de brusquerie, cette fois. Simple constat. Son ami ne saurait être échangé contre quelque homme, aussi soumis soit-il. Il n'est que lui en sa vie qui porte aussi bien la longe. Celle qu'il s'est mis tout seul dès lors qu'il a choisi son parti. En espérant qu'elle ne soit pas trop courte, car, n'oublions pas : « Il n'empêche que tu n'as pas répondu à ma question. » insiste-t-elle alors que la femme et son homme repartent comme ils sont venus. Retour de la flamme. Sourire en coin. Sauf que, sûrement pour la première fois depuis le début de la soirée, il ne la regarde pas. Ses iris scrutent les alentours. Lui aussi commence à s'agacer de cette infructueuse attente. Probablement qu'il doit être frustrant pour lui de se trouver en tel endroit, au bras de sa patronne, forcé de réfréner ses ardeurs habituelles, alors qu'il pourrait rejoindre les invités. Raven se promet de lui accorder un congé en rétribution de son généreux service.

« Le Maître est prêt à vous recevoir. » La dame pivote. L'apparition du valet est soudaine, à défaut d'être inattendue. « Si vous voulez bien me suivre. » Raven laisse son compagnon la précéder, moins par souci galant que parce que son palpitant s'est remis à battre la chamade. Tandis que leurs pas les amènent par une porte dérobée, invisible dans un pan de mur, elle s'efforce de retrouver son impassibilité et son assurance. Cette dernière lui est absolument indispensable. Tu es la Reine murmure l'une de ces voix qu'elle honnit, cependant bienvenue en cet instant. Lorsqu'elle pénètre dans l'antre de Méphisto, Madame est prête. « Seigneur ! Elle est aussi belle que je me le figurais dans mes rêves les plus fous ! » s'exclame une silhouette qu'elle entend avant de voir. Caïus s'efface et enfin, Méphisto se révèle. Alangui dans un canapé, une sculpturale blonde est en train de masser les épaules nus de leur hôte. Simplement vêtu d'un slip en cuir et d'un peignoir en satin pourpre ouvert sur une debaine naissante, lui ne porte pas de masque. Aussi son sourire carnassier est-il aussi visible que l'intérêt qu'il porte à ses invités. « Asseyez-vous, je vous en prie ! Bienvenus chez moi ! Bacchus, quelle merveille ! » intime-t-il quand lui-même se lève. A peine ont-ils pris place dans deux grands fauteuils que Méphisto s'approche de la rousse. Son nez se perd dans sa chevelure de feu, son index s'approche de son décolleté prononcé ... Raven n'a pas besoin de le voir pour savoir que son homme de main s'est raidi. D'une main, elle lui fait signe de ne pas intervenir. De l'autre, elle repousse le doigt de l'impudent. Doucement. Mais fermement. Puis, elle retire son masque. Son air altier apparaît alors dans son entièreté. « Je croyais que nous étions là pour affaire. Sans quoi, je n'aurais pas fait le déplacement. » souffle-t-elle dans un petit rire. Quitte ou double. Le Maître est-il susceptible ? Heureusement, un éclat de rire lui répond. « J'en déduis que ma petite fête vous aurait déplu ? » L'homme est reparti s'avachir dans son sofa. La blonde reprend ses caresses. « Au contraire, elle était instructive. Mais si j'avais voulu du plaisir, je n'aurais pas pris la peine de demander rendez-vous. » Souriante, toujours. Presque nonchalante. Méphisto coule une oeillade amusée vers l'autre homme de la pièce. « Piquante. Elle me plaît. » Puis, en revenant à la demoiselle : « Je vous écoute, Madame Brown. Où préférez-vous Madame tout court ? The Fox, peut-être ? Votre réputation vous précède autant que la mienne. » Elle hoche la tête, dissimulant la satisfaction qu'a fait naître en elle ces dernières paroles. « Madame conviendra. » Hors de question qu'elle l'appelle "Maître", même si c'est sans doute ce qu'il attend d'elle. Sauf que Madame ne ploie plus. Et à ça aussi, il s'y attendait. « Alors, Madame, moi qui fus si bon ami avec votre mari, pourquoi devrais-je le trahir ? Que pouvez-vous me donner que mon partenariat avec Monsieur ne m'a pas déjà apporté ? » L'interrogation indolente ne la désarçonne pas. Elle l'avait prévu, évidemment. Feignant la décontraction, elle laissa aller ses coudes à se poser sur les accoudoirs, avançant le buste dans un même mouvement. « Que diriez-vous d'un plus grand territoire de jeu ? » L'homme fronce les sourcils. « Qu'entendez-vous par là ? J'ai déjà cette immense maison que vous voyez là. Ainsi qu'un bordel très apprécié à Clearwater. » La rousse secoue la tête, ses lèvres se tordant en une moue affectée. « Si peu ? Alors que Watership vous tend les bras ? » Watership, la ville voisine. Celle où, elle le sait grâce à Caïus, Méphisto rêve de déployer ses tentacules libidineuses. Un premier pas vers Jacksonville. Vers le reste de l'Etat. Et plus encore. « Impossible. Aucune de mes offres n'a été acceptée malgré mes ... Arguments. » Il s'est redressé, entre nervosité et expectative. Son intérêt a été piqué au vif. « Quel dommage. Car il se pourrait que je possède désormais l'un de leurs établissements et voyez-vous, j'ai tant à faire ici, je songeais à m'en séparer ... » Les paupières de son interlocuteur se plissent. Un doute. Léger. Immuable. Lancinant. Plaie légère qu'elle pourrait rendre béante. « L'avez-vous acheté, Madame ? » Un sourire de la concernée. Espiègle. Respirant le coup fourré. La vérité bientôt dévoilée. « Monsieur l'avait en sa possession depuis bien longtemps. » Méphisto saute cette fois de son siège. « Traître ! » Le maigre tissu de son peignoir oscille sous la rage naissante. Son regard se vrille à celui de Caïus. « Est-ce qu'elle dit vrai ? Est-ce que ce fils de pute a toujours possédé ce que je convoite ? » Le souffle du renard se suspend. Elle a abattu son jeu. Reste à espérer que le croupier reste complice.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptyDim 18 Aoû 2019 - 9:27

La pirouette semble déplaire à Madame, mais Caïus ne sourcille pas pour autant. Quand elle lui a accordé sa confiance et une seconde chance, il s’est promis de ne pas lui mentir, jamais. Alors comme la réponse « je préférerais vous faire découvrir ce qu’elles sont en train de ressentir » ne pourra certainement pas être prononcée, autant botter en touche. « Nous ne sommes pas là pour ça. » Sa tête s’incline, une part de lui soulagée que le sujet soit clos. Il est des terrains glissants sur lesquels il n’est pas bon de s’aventurer. Et si tout cela devient un peu trop gênant et tendu à son goût, il pourra toujours revenir profiter de la soirée quand leurs affaires seront terminées et qu’il l’aura reconduite en lieu sûr. Plus il la voit dans cet environnement, plus deux constats s’imposent à lui : un, son esprit tend à l’y placer un peu trop aisément et à battre la campagne de façon trop libre à ce sujet, deux, c’est une hérésie et il faut qu’elle en soit retirée le plus rapidement possible, preuve supplémentaire si besoin était de le rappeler qu’ils n’appartiennent pas au même univers. Et que ce ne sera jamais le cas. Même si elle fait plus que ses preuves entre ces murs, femme de poigne refusant net de le céder, ce qui semble déplaire fortement à la dominatrice qui passe son chemin – mais il n’avait pas vraiment de doute sur la question. « Il n'empêche que tu n'as pas répondu à ma question. » Il pourrait essayer une nouvelle fois de se dérober. Mais il prend le parti de sembler ne pas avoir entendu. Il est temps que ceci s’arrête, disent ses traits autant que son corps, tendus, guettant l’apparition du valet, qui ne tarde finalement plus. Un soulagement. Et en même temps, une tension supplémentaire alors qu’ils sont conduits devant « le Maître ».

Et s’il s’est pris à caresser l’espoir que leur hôte ferait un effort de tenue pour recevoir son invitée de marque, il en est pour ses frais. La vue qu’il leur offre sur son anatomie moulée dans du cuir, peau exposée, lui déplaît souverainement. Silencieux, cependant, il s’efface assez rapidement pour laisser Madame faire son apparition – qui ne manque pas de ravir Mephisto. Luttant contre ses instincts, sachant très bien qu’il devrait jouer le jeu depuis le début, ayant lui-même sélectionné sa tenue en connaissance de cause, il n’en reste pas moins que l’exercice est plus périlleux qu’il l’aurait pensé. Surtout quand l’homme s’approche un peu trop près de Raven, assise dans le fauteuil voisin du sien. Il est prêt à bondir, pour imposer certaines limites mais la jeune femme lui fait signe. Elle n’a pas besoin de lui pour cela. Et c’est un demi-sourire fier qui se peint sur son visage. Seulement fier ? Elle est loin de l’enfant qu’il a vue arriver. Et si cela devient de plus en plus problématique, il en est également satisfait. Il est temps. Son heure est venue. Et comme prévu, elle abat ses cartes de main de maître. Muet à ses côtés, il garde une impassibilité à toute épreuve, rapidement retrouvée. Cette conversation n’est pas la sienne et il ne s’en emparera pas. Pas même lorsque Mephisto le prend à témoin. Il répond calmement, brièvement, sans la moindre hésitation. « C’est la vérité. » Il n’a pas tressailli, même si les leviers de négociations de sa patronne lui étaient inconnus, il n’a pas demandé son plan à l’avance, elle le lui aurait partagé si elle l’avait jugé nécessaire. Et il ne peut s’empêcher d’admirer l’audace dont elle fait preuve. Ainsi que sa lecture parfaite du personnage et des boutons sur lesquels appuyer avec aise. « J’étais présent lors de la signature de l’acte de propriété. » « Et vous ne m’en avez rien dit ? » La colère de Méphisto semble avoir besoin d’une cible immédiate et rapide, qu’il croit trouver en Caïus. Mais celui-ci ne bronche pas. A l’instar de sa patronne, il se défait de son masque, de ses mains gantées, pour dévoiler son visage. Et ses yeux, implacables, qui fixent l’énergumène qui a pour l’instant tout de l’enfant colérique : « Quel homme de main serais-je si je trahissais la confiance de mes employeurs ? » Une vérité simple, des gestes lents, le regard droit, prouvant qu’il n’est pas impressionné. Il lui semble quelques instants que l’homme va s’étouffer, mais après plusieurs secondes à ouvrir, fermer la bouche et à balbutier, il se cale plus confortablement dans son siège, lui qui l’avait délaissé pour tenter de se montrer menaçant à l’égard de Bacchus. Prenant de profondes inspirations, aidé par la femme qui s’est déplacée sur ses épaules, pour les détendre lentement, il finit par reporter son attention sur Raven : « Quelle est votre proposition ? » Ne pas tressaillir. L’affaire semble plus que bien engagée.
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MessageSujet: Re: Cali god ~ Caven Cali god ~ Caven EmptySam 2 Nov 2019 - 16:08

C'est elle qui a tressailli, cette fois. La colère est un sentiment que la jeune femme ne connaît que trop bien, pour l'avoir eu dirigé à son encontre plus souvent qu'à son tour. Tout geste brusque, tout ton haussé d'un octave de trop, est telle une langue glacée venant lui lécher les os. Toutefois, et en cela la nouveauté fera date, elle n'a pas frémi pour son compte et encore moins de peur. Non, elle s'est sentie frémir de fureur alors que Mephisto osait s'en prendre verbalement à son plus grand allié. Il faut bien toute la contenance d'une née White, élevée dans le carré étroit de sa cage dorée, de ses privilèges et de la retenue quasi pathologique pour que rien, ni dans son attitude, ni dans ses mots ne trahissent son état d'esprit.

Fort heureusement, l'impavidité de Caïus vient rapidement à bout de l'ire naissante de leur hôte. Les réponses que son bras droit offrent à celui qu'elle espère son futur partenaire d'affaires sont d'une rigueur et d'une limpidité confondante. Au point qu'elle surprend leur vis-à-vis se ramollir d'un coup d'un seul, comme vidé. Trahi. Ce sentiment aussi, elle le connaît bien. Au moins, elle est sur terrain foulé. « Quelle est votre proposition ? » Question qui lui est adressée et non à son compagnon. Il sait désormais à qui il doit s'adresser. De fait, n'en a même plus pour son décolleté avenant ou sa silhouette épousée par le délicat tissu pourpre. Par les cartes que le duo a dévoilé tour à tour, estoques gracieuses mais délétères, il ne voit plus la femme mais Madame. Ladite redresse les épaules, ainsi que le menton. Terrain foulé qu'elle veut conquis. Elle y jettera toutes ses forces s'il le faut. « Je veux que toute référence à Monsieur soit effacée de vos affaires. Toutes ses affaires. Son nom sera remplacé par le mien. Partout. Vingt pourcents de vos bénéfices ici me reviendront. En échange, quatre vingt-quinze de ceux que vous feraient à Watership seront pour vous seuls. » La lèvre supérieure de Mephisto tressaille. « Votre mari en demandait dix pour Revealdown. » tente-t-il pauvrement d'argumenter. « Et voyez ce que vous a apporté cette soit-disant générosité ... Depuis tout ce temps, il vous flouait. Il ne cherchait qu'à vous garder sous sa coupe, à vous cantonner à cette ville. Tandis que moi ... » Elle écarte les bras, embrassant la pièce. « ... Je vous offre un pas, que dis-je, un saut vers de plus vastes horizons. » termine-t-elle avec une fausse emphase, actrice en devenir montant sur les planches de sa destinée. Le silence lui répond. Lourd. Indécis. L'homme est brusqué. Aucune décision pertinente ne saurait être prise dans un tel état. Ce n'est d'ailleurs pas ce qu'elle souhaite. Aussi, elle se lève. « Je vous laisse y réfléchir. Vous reviendrez vers Monsieur Mandrake quand le moment sera venu. » Mephisto boude, c'est un fait. Pourtant, il prend la peine de les reconduire à la porte. Une poignée de main pour Raven en premier, pour Caïus en second. « Fais attention à toi, mon ami. Elle est vénéneuse. » Mais dans sa bouche ayant goûté bien des plaisirs, cela résonne comme un étrange compliment.

La rousse qui, elle, n'a rien saisi de ces dernières paroles, s'empresse de remonter le couloir tout en remettant son loup. Lorsque son homme de main la rattrape, elle s'empare de ses doigts, pressant sa paume contre la sienne. « Ramène-moi, s'il te plaît. » Souffle court et joues rougies, l'exercice fut éprouvant pour ses nerfs. Malgré tout, à n'en pas douter, son geste révèle qu'elle n'est pas encore au bout de sa témérité pour ce soir.
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