House of memories.

- feat. Kassandra Callaghan -

Un peu essoufflée, je décidai de faire une pause, m’appuyant contre un arbre. A vrai dire, suite à ma première visite sur Terre, je me méfiais un peu de ce qui pouvait m’arriver dans la forêt – ou plus exactement de qui pouvait me tomber dessus. Mais je tenais à visiter cet endroit dont parlait mon grand-père dans ses carnets, celui qui serait lié à cette femme qu’il aurait aimée, et dont il aurait eu une fille. Une fille dont il n’a découvert l’existence que peu avant la fermeture du passage avec Elvendyr. J’ignorais ce qu’il était advenu d’elle, mais je savais qu’à sa place j’aurais aimé savoir pourquoi mon père n’a jamais été là pour moi. Aussi j’espérais la rencontrer un jour, pour pouvoir lui expliquer, pour qu’elle n’ait pas une mauvaise opinion de mon grand-père. Puis, si elle y tenait, pour la faire venir à Elvendyr et m’arranger pour qu’elle obtienne l’héritage auquel elle avait droit. De mon point de vue, elle était mieux ici sur Terre, avec son incroyable technologie, qu’à Elvendyr, mais ce n’était peut-être pas son opinion. Et si elle décidait de renouer avec sa famille paternelle, elle avait le droit de toucher une partie de l’héritage conséquent de mon grand-père, même si ma mère serait probablement furieuse après moi. Je ne lui avais rien dit de m’a découverte d’une possible tante – sa sœur – parce que je ne voyais pas l’intérêt de me la mettre à dos si cette Kassandra ne voulait rien avoir affaire avec nous. Après tout, à plus de cinquante ans, elle devait déjà avoir sa vie établie, et Elvendyr devait lui paraitre tellement primitif.

Après avoir repris mon souffle, je sortis de mon sac une carte et une boussole, et vérifiai ma position. Mon grand-père m’avait lui-même appris à me repérer sur une carte et à utiliser une boussole, alors j’étais assez familière avec l’exercice, comme je l’étais avec les annotations que comportait la carte que j’avais hérité de lui. Je n’avais aucun doute, sur ma direction, il s’agissait plutôt d’estimer combien de temps il me restait avant d’atteindre ma destination. D’après mes calculs, je devrais bientôt y être, puisque le trajet restant ne devait plus durer qu’une quinzaine de minutes. Satisfaite, je rangeai mon matériel, buvai une gorgée de ma gourde, une « antiquité » terrienne qui datait de l’époque où mon aïeul avait foulé ce territoire, et je me remis en route. J’arrivais comme prévu en face d’un chalet en bois, ressemblant effectivement aux croquis de mon grand-père maternel. Toutefois je fus surprise de voir du mouvement à l’une des fenêtres. Y avait-il quelqu’un à l’intérieur ? Après un moment d’hésitation, je ressortis mon eau que je bus, sachant par expérience qu’être hydratée améliorait ma conductivité, et donc m’offrait un meilleur contrôle de mon pouvoir. Cette fois, si quelqu’un m’attaquait je comptais bien l’électriser un peu pour lui apprendre les bonnes manières ! Sur cette bonne résolution, je rangeai ma gourde, pris une grande respiration, et m’avançai vers la porte. Après avoir frappé, je vis la porte s’ouvrir, et je souris poliment, avant de dire : « Bonjour. ». Après réflexion, je devais avouer que je n’avais guère réfléchi à ce qui se passerait ensuite, ni même à qui j’allais avoir affaire.

- ️ FICHE  BY DISTURBED -

house of memories

TALLIA & KASSANDRA

Je ne suis pas franchement le genre de patron à prendre une journée de congé même si parfois j’en aurais vraiment de besoin. Ce n’est pas que je ne fais pas confiance à mes employer, enfin pas totalement ça. Certains ne sont franchement pas dignes que je les laisses. Des plans pour qu’ils me foutent le feu au garage et que je perde tout ce que j’ai durement acquis depuis mon retour en ville. Être le patron est par moment une vraie corvée et ça me donne quelques fois envie de tout foutre en l’air pour partir de nouveau sur la route et voyager autour du monde comme avant. Une vie de nomade et de liberté… mais, je suis maintenant trop vieille et fatigué pour repartir sans très bonne raison autre que vouloir un sentiment de liberté. Oui, je sais c’est ironique de dire ce genre de chose quand je n’ai pas l’air d’avoir plus de 30 ans quand on me regarde. Si les gens autour de moi savaient qu’en vrai j’étais bien plus âgé. C’est drôle de me dire que parfois je suis allé à l’école avec certains parents de ceux qui bossent pour moi aujourd’hui. Heureusement que très peu d’entre eux semble se souvenir de moi. J’étais très jeune quand je suis partie de toute manière. À peine sortir de l’adolescence, mais assez vieille pour savoir que je ne voulais plus resté dans le coin et voir le monde.

Enfin bref, même si je ne fais pas mon âge ce matin je me suis senti comme une femme de plus de cinquante ans avec le poids du temps sur ses épaules. Je me suis traîné les pieds au garage pour finalement juste laissé à Joey le contrôle de l’endroit pour revenir à la maison me reposer. Je savais très bien que s’il se passait quelque chose de vraiment grave, il va m’appeler aussitôt. Il est bien le seul à qui je fais réellement confiance pour gérer mon entreprise. Je me suis débarrassé de mes vêtements de travail alors que Sultan me suivait à la trace dans la maison. Je pouvais sentir un bourdonnement dans le fond de mon esprit. Malheureusement, c’était une des rares fois où je n’arrivais pas à traduire ce que Ghost tentait de me transmettre. Ça me donnait tout simplement un incroyable mal de tête. Je décidai donc de juste l’ignorer pour m’effondrer dans mon lit avec mon compagnon canin qui ne manqua de venir me rejoindre et poser sa tête sur mon épaule comme s’il voulait s’assurer que j’allais bien. Je grattai doucement derrière son oreille un instant avant de céder pour rejoindre Morphée.

Prise d’un sentiment intense de chute, je me redressai dans mon lit en poussant un cri terrifié. Je détestais quand ce genre de chose arrivait. J’ai eu l’impression de me retrouver dans une chute perpétuelle. Je pris ma tête entre mes mains alors que Sultan gémissait à mes côtés et tentais de me rassurer avec sa présence. Il me fallut un instant pour me remettre de mon réveil brutal. Je dû faire un passage à la salle de bain pour m’éclabousser le visage d’eau, puis changer mes vêtements avant de descendre pour aller à la cuisine. Ce genre de rêves étaient toujours suivit d’une réveille difficile où je pouvais me sentir malade pendant plusieurs heures. Je me préparer un thé au gingembre afin de calmer mon estomac qui faisait des sauts périlleux quand on frappa à la parte. Aussitôt, Sultan de précipita vers la porte y arrivant bien avant moi. Je me traînai les pieds vers celle-ci pensant même un instant à ne tout simplement répondre et retourner m’étendre. Malgré tout, j’ouvris la porte pour me retrouver face à face avec une femme que je ne connaissais pas du tout. La femme me salua en premier. « Hum bonjour… je peux vous aidé ? » Je ne me souvenais pas l’avoir vu en ville avant du coup je me demandais bien à qui j’avais affaire. Je pouvais sentir Ghost poussé dans le fond de mon esprit comme s’il me disait d’être préparée ou d’être prudente, voir même les deux à la fois.

electric bird.

House of memories.

- feat. Kassandra Callaghan -

La tension habitait mon corps, alors que je me morigénais. Parfois mes parents n’avaient pas totalement tort quand ils me disaient que je me laissais entraîner par mon enthousiasme et que je ne réfléchissais pas aux dangers d’une situation. Mais je ne pouvais changer qui j’étais et je n’avais nulle intention de laisser la peur restreindre mes actions. C’était donc de façon totalement impromptue que je m’annonçai, attendant avec inquiétude et excitation la suite des évènements. Ce qui expliquait pourquoi je saluais l’inconnue à peine la porte ouverte. Parce qu’il s’agissait d’une jeune femme brune, au teint pâle, qui me répondit en me demandant comment elle pouvait m’aider. Quel agréable contraste avec ma dernière rencontre avec un Terrien. Après une seconde d’hésitation, je lui répondis, en affichant un air contrit : « Je suis désolée de vous déranger ainsi, sans avoir prévenu ma visite, ce n’est habituellement pas mon genre. En réalité, je ne pensais pas que je trouverais qui que ce soit ici. ». Mon regard tomba soudain sur l’animal qui se tenait près de mon interlocutrice, et un sourire plus sincère illumina mes traits en le voyant. Même si je n’avais pas d’animal de compagnie, mes parents ayant toujours trouvé que ce n’était plus une contrainte qu’autre chose, je les appréciais. La seule raison pour laquelle je n’avais pas fait des pieds et des mains pour en avoir un s’expliquait par le fait que, souvent perdue dans mes recherches, je ne voyais pas toujours le temps passer et que je n’aurais pas été capable de m’en occuper correctement donc. Je forçai mon attention à retourner sur la propriétaire du chien, tout en hésitant sur la façon de présenter la situation. D’autant plus que je n’avais aucune idée de qui pouvait être cette femme. Elle était trop jeune pour être l’ancienne amante de mon grand-père ou sa fille. Sa petite-fille peut-être ? Je n’en avais pas la moindre idée, j’aurais aimé que mon grand-père me laisse des noms qui aurait rendu cette situation plus facile à gérer.

Finalement, je fis ce que je faisais de mieux, j’essayais d’être sincère et plutôt directe. Avec un autre sourire contrit, je repris : « Je ne suis pas certaine de l’expliquer correctement, et je sais que cela peut paraitre étrange, mais voilà. ». Farfouillant dans ma besace, je mis la main sur un carnet de mon grand-père, et lui montrait le croquis du chalet devant lequel je me trouvais : « Voyez, mon grand-père est venu ici, il y a longtemps maintenant, et il a dessiné cette endroit. D’après les notes qu’il a laissées avec, c’était un endroit important pour lui. Et comme j’ai eu l’opportunité de venir, j’ai tenu à voir cet endroit par moi-même. C’est une très belle demeure d’ailleurs ! ». Certes, loin d’être aussi spacieuse que le manoir de mes parents, mais je me moquais bien de la taille, tant cette maison semblait accueillante. Je soupçonnais mon grand-père d’avoir pensé la même chose, et de s’y être bien plu ici. Après lui avoir laissé le temps de regarder les croquis, je lui demandais : « Vous ne sauriez pas qui était la propriétaire à l’époque ? C’était il y a un peu plus de cinquante ans je crois. Tout ce que je sais, c’est qu’elle était une amie de mon grand-père, mais il ne mentionne pas son nom dans ses carnets. ». Enfin je savais qu’elle était un peu plus qu’une amie, mais cela aurait été inconvenant de le mentionner ainsi à une inconnue. Ce qui me rappela ma propre inconvenance. Avec embarras, j’ajoutai rapidement : « Oh, je suis désolée, je ne me suis même pas présentée ! Je m’appelle Tallie. ». J’aurais dû commencer par là, mais comme cela m’arrivait parfois, j’avais totalement oublié les civilités d’usage, et je m’étais concentrée sur mon objectif. J’espérais ne pas avoir fait trop mauvaise impression à la jeune femme, qui qu’elle soit. Peut-être pas, si j’en croyais ma précédente rencontre sur Terre, les terriens avait des mœurs plus libérales que sur Elvendyr. Ou alors Derek était une exception parmi les siens.

- ️ FICHE BY DISTURBED -

ABANDONNÉ & VERROUILLÉ.