Freyja
« Le prodige et le monstre ont les mêmes racines. »
| Lors d'un terrible hiver 1830, ma tronche de cake est apparue dans ce monde apocalyptique qui s’avère être Alder lake, Emerald Kingdom, Elvendyr. Vous pouvez le calculer au nombre de squelettes dans le placard, je déclare avoir une prime vingtaine à ceux qui le demandent. Puisque que je n’ai pas eu l’occasion de choisir la chaumière dans laquelle je suis arrivée, ma classe sociale appartient à celle des sauvages. Défaite de ce moule, c’est ce qui m’aspire joyeusement à devenir liseuse de bonne aventure, mentaliste des frissons à votre échine, simulacre d'une petite vie bien inoffensive que vous avez le malheur de croiser aujourd’hui. Dans les grandes confessions, je peux également vous annoncer que je suis mère célibataire d'une nation nocturne. et que l’étiquette d' asexuelle, indifférente aux charmes du bipède se colle à mon front. Qu’est-ce qui me rend si spécial à vos yeux de biche émerveillée ? La jeunesse chevillée au corps comme une malédiction, les sens aux abois du chasseur, la rapidité et la force d'un diable, la guérison instantanée des putains de miraculés.. Avec tout ça, j’appartiens à la classe des six feet under et je me vois être la traînée de poudre d'une révolte qui implose. Gloire fragile et devoir accablant de l'alpha. Sans comprendre pourquoi, les gens me comparent à Lou de Lâage. Mais l’habit ne faisant pas le moine, comme on dit ! Je suis de nature spontanée mais je ne veux pas que le choix de mon élément et pouvoir soit un choix du staff. |
Instinctive • Révoltée • Redoutée • Obstinée • Marginale • Loyale à en crever • Meneuse • Menteuse • Cruelle • Curieuse • Taiseuse • Attentive • Indépendante • Débrouillarde • Torturée • Violente • Sarcastique • Caustique • Intelligente • Ténébreuse • Rancunière • Amorale • Animale • Responsable • Radicale
«Ce n’est pas le monde qui est en guerre contre Freyja. C’est elle qui est en guerre contre le monde.» Elle aime arguer qu'il l'a bien cherché, le monde. Faire oublier que le sentiment de non-appartenance et cette dichotomie profonde la guettaient bien avant qu'elle en ait la moindre idée, du monde. Freyja a trouvé sa place au prix de beaucoup de choses, son innocence avant tout ; elle abandonna ses proches et les condamna de sa propre absence pour se convaincre d'un rôle en ce fameux bas-monde. Expérience insoupçonnable ou glorieux prétexte, la raison tangue. Mais Freyja le connaît assez pour savoir qu'il n'est pas blanc ou noir, le monde.
Et c'est tout le fondement de son indépendance. Elle en a soupé des moralistes et de leurs dieux, des fraîchement convertis comme des prêcheurs de la première aube. Profondément animale, elle ne croît qu'en sa meute, cet instinct vissé qui l'oblige à préserver chacun des siens et la destinait depuis toujours à la place d'alpha - à défaut d'en avoir trouvé une autre. Les lois des Hommes ne sont plus celles de Freyja parce que les lois des Hommes sont une absurdité sans âme. Tant qu'à commettre l'horreur, autant ne pas le faire au nom d'une conscience supérieure.
Freyja ne jouit pas des souffrances de l'autre mais sa conviction est cruelle, sans foi ni loi. Elevée dans la culpabilité, fatiguée de s'excuser de son monstre, elle ne s'arrêtera pas tant qu'il ne sera pas reconnu, le monstre. Elle cessa de se morfondre pour la veuve et l'orphelin le jour où elle comprit qu'ils avaient leurs propres monstres : Peur et Ignorance, les jumeaux maléfiques de l'humanité capables de trouver aux pires actes les meilleures rédemptions. Loin de l'indifférence, le problème de Freyja est contraire : son amour est une invivable violence que les autres ont tordu et dont ils sont seuls responsables.
Aujourd'hui, Freyja ne fait plus qu'un. Un avec la créature qui l'habite, qui la compose même encore d'avantage que sa forme humaine. Un avec la meute qu'elle préserve, et pour qui elle détruira le monde s'il en est besoin. Un avec son amour à revendre, bien tardif, avec les erreurs du passé et les serments de les réparer avant la tombe.
Ce que l'on sème, on le récolte dans la gueule.
Notez-le bien.
It takes a monster to destroy a monster
THE HOLY, THE DAMNED AND THE BEAST
Des griffes de Tharek naquirent trois engeances dont l'on peut être certain.
Le premier, Alister, était un égorgeur sans foi ni loi. Détrousseur des bourses les plus fragiles, il vivait une vie de crimes et de larcins. Cette profonde blessure dans ses chairs fut une bénédiction noire pour celui qui aspirait à devenir empereur d'un territoire sans vertu ni mesure. Il était l'Elu, et répandit la volonté de son Dieu sur son passage, au prix de plusieurs vies.
La deuxième, Elena, était une jeune fille magnifique aux courbes érigées dans un foyer sans besoin. Cette malédiction terrible la fit bannir, vivre et mourir recluse au plus profond des terres d'un royaume vert, engeance du démon et opprobre sur son Nom. Une condamnation portée jusqu'à la dernière expiration.
Le troisième, Merrick, avait été élevé dans la rigueur et les responsabilités. Enfant de classe moyenne, il se destinait au temple ou à la science, et porta la condamnation comme il en avait fait de toute chose : avec intelligence et rationalité. Il battit les fondements d'un écosystème ; mais également de vies entières à porter le poids des exactions des autres.
PROLOGUE, FRAGILES
Tous les matins, Wilhelmina préparait le café dans l'âtre de la cheminée avant de s'en aller chasser pour nourrir les siens. Freyja se souvient, comme si elle y était, de l'odeur du mare brulé et du métal fatigué qui rougissait dans les braises, alors qu'elle venait de se lever. Elle revoit les mains robustes de sa mère tirer la casseroles hors des flammes pour en verser le dû dans les tasses en argile, une pour chaque membre de son étrange famille recomposée. L'instinct peut encore flairer la chaleur acide des cendres de la cheminée, la poussière terne dans les coins de la chaumière, les pins et la mousse qui encerclaient les murs, la douceur âcre de la sueur de sa mère affairée qui lui collait sa longue chemise au corps dans les orangées de chaque aube.
Wilhelmina était un équilibre. Elle était l'Equilibre. Transformée par accident une nuit que Merrick cédait à ses premières folies, elle l'avait suivi sans rancune, heureuse d'abandonner sa routine morose et sans avenir. Avec lui, elle avait récolté toutes les engeances lupines que l'abandon ou la malchance semaient aux coins du monde. Elle prenait soin de chaque créature vivante autour d'elle, comme si chacune avait crû en son propre ventre. Elle était la femme la plus généreuse que cette terre hostile eut l'heur d'accueillir, sans jamais la mériter.
Une enfance qui jouait les prolongations. Retrouvée la même nuit qu'Aldrick, comme deux jumeaux destinés aux gènes contraires, elle le regardait pousser derrière les miroirs d'une jeunesse dont on lui refusait de se défaire. Merrick, Wilhelmina et toute la meute croissante s'émerveillaient. Une prime enfance si bien conservée, la promesse d'une puissance jamais égalée. Et Freyja, elle, boudait. Ses petites jambes peinaient à suivre le jumeau dont les muscles de l'adolescence déjà saillissaient. Condamnée à courir les lapins quand il était déjà promu à la protection des terres, l'enfant tempêtait. Son corps refusait de vieillir, ses émois juvéniles de s'assagir. Et derrière le bonheur d'une enfance de conte, les ténèbres envahissaient les nuits de Freyja, dans un trop plein d'amour pour un corps trop petit. La jeunesse était une malédiction, une fausse image de bouderie infantile alors que murissaient des tourments plus profonds. Les flammes contraires de ses émotions, Freyja les emmurait d'une sagesse rigoureuse, comme elle encageait sa créature sous les ordres de Merrick. Elle voulait être parfaite pour ainsi être aimée. Masquer les tourments inavouables dans la fierté de sa famille. Au bout de ses forces à force de lutter, même l'amour fusionnel qu'elle avait pour Aldrick ne su la retenir de lâcher.
1850, EXIL :
Freyja ne semblait pas douze ans quand elle prit la route à l'insu de ses pairs, un matin que l'aube honorait d'un gris splendide. Antigone en mal d'identité ou môme terrifiée par la violence de ses amours, elle abandonna patrie et confort du foyer pour creuser les noirceurs de son âme. Sa frêle silhouette et son minois de poupon lui offraient un passeport d'innocence, une aisance à se faufiler sans trop se faire voir. En guise d'entrave à ses pulsions nocturnes, des chaînes en argent que Merrick avait fait forger pour lui-même aux prémices de sa malédiction et qui ornaient depuis le mur du salon en guise de souvenir. Eternelle mémoire de se fustiger au purgatoire pour un simple coup du sort.
Le poison sanglé autour de son corps faisait des nuits de pleine lune une véritable torture mais garantissait aux Autres une sécurité si mal méritée.
Elle sillonna les quatre coins de ses terres et y retrouva ses parents. La démarche n'était pas nécessairement volontaire, seulement l'instinct primaire ne lui laissait pas vraiment le luxe de l'ignorance. Elle reconnut l'odeur de sa mère sitôt qu'elle abordait les lisières de sa cabane miséreuse ; recueillit les horreurs d'une femme transformée en monstre sous les griffes d'un dieu puis violée par un autre monstre pour perpétuer les monstres. Après quelques jours à tenter de la convaincre, Freyja dut accepter de laisser-là sa mère à défaut d'être autorisée à la secourir.
Son père, le Premier Né, attaqua pour la tuer un soir de lune pleine. Une peur de la concurrence ou le dégoût d'une odeur de chien docile à ses naseaux, nul ne le saura jamais. Cette fois encore, elle ne put que reconnaître sa propre odeur dans l'animal dantesque qui cherchait à l'éviscérer. Echappée de justesse après s'être débattue de ses maudites tenailles argentées, elle compris ce soir-là que Merrick s'était trompé. Que renier leur nature profonde les tuerait tous, à défaut d'un indigne père pour s'en charger.
Freyja navigua aux confins du monde, jusque dans les terres les plus sombres. Elle vit des pirates avinés combattre des créatures dantesques échappées aux fonds marins. Sillonna les terres désertiques de créatures assoiffés aux victimes exsangues. Dansa dans les feux de joie des quatre coins de son globe.
Elle séjourna longtemps dans les environs d'un peuple d'autochtones érigé dans les étendues blanches et infinies de gigantesques glaciers. Fantastiques chasseurs de baleines, êtres spirituels connectés aux âmes animales qui les entouraient, artistes primitifs aux masques aussi fascinants qu'effrayants. C'est dans cette terre de glace faussement désolée que le loup noir prit son essence, quand elle choisit de le laisser faire. Des années durant, Freyja ne fut plus qu'un animal parmi les autres bêtes, contraint d'apprendre le monde le plus austère et primitif pour y survivre. Une trace noire et démoniaque dans des vallées de blanc, qui lui valut auprès de ces êtres presque le statut de dieu et des peintures à son image.
Fantastiques êtres bientôt décimés au nom de l'esprit colonialiste, d'une culture supérieure sous un quelconque étendard. Les survivants du massacre furent éduqués à penser autrement et contraints de voir leur culture mourir à travers les âges. Les conquérants firent l'équation en déchiffrant les peintures d'une enfant loup sillonnant les plaines au milieu des autres esprits honorés par ce peuple. Ils trouvèrent le moyen de la capturer vivante.
Les expériences qui lui furent infligées ne semblaient jamais venir d'une mauvaise intention. Légitime curiosité, déshumanisation de l'être tourmenté, vengeance émue d'un être aimé qu'elle n'avait jamais croisé... chacun avait une bonne raison de commettre ses actes.
Quelque chose mourut, en ce temps, dans le ventre de Freyja. Comme si son innocence à elle seule était une injure bien vite réparée. Comme si cela relevait de la fatalité de perdre la pureté - si violente fusse-elle - de ses amours tôt ou tard.
PERTES...
Freyja fit une halte prématurée auprès des siens, au milieu de ses années d'errance. Son retour n'était pas définitif, elle fit de son mieux pour le faire comprendre. Incapable de dire où était sa place, elle ne pouvait se départir du sentiment d'absence qui la gagnait sans cesse au sein de sa famille. Comme une dissonance dans une narration arbitraire écrite à la seule encre de son for intérieur. On fit de son mieux pour ne pas lui reprocher son absence, ni le départ sans semonce ni l'inquiétude folle qu'elle avait provoquée. Qu'elle eût la cruauté de déclarer repartir tantôt, en revanche, ternit les feux de joie de la colère de Merrick et des larmes de Wilhelmina.
Si elle savait argumenter avec l'un, Freyja fut parfaitement déchirée par la douleur de l'autre.
Elle eut la décence de ne pas admettre cependant que ni l'un ni l'autre n'avait motivé ce retour. Aldrick lui manquait. Aldrick l'appelait. Le seul jour à ses nuits tumultueuses, dont elle ne savait se passer sans jamais vouloir l'admettre. D'une certaine façon, le destin avait fusionné leurs vies et elle était revenue le lui dire.
Il était devenu si grand que ses épaules à elles seules pouvaient provoquer des éclipses. Une femme serrée sur son épaule, un poupon minuscule disparaissait dans ses bras immenses, comme un protège un joyau pur d'un voile éternel.
Cette vision rendit Freyja infiniment triste, sans que toujours elle ne voulut l'admettre. Des vies entières avaient passé en son absence, elle en était seule responsable. Elle choisit de l'affronter de la façon qu'elle savait le faire : en fuyant plus vite encore.
Mais cette fois, elle poussa le crime un peu plus loin.
Ce fut un déchirement de douleur dans une nuit sans lune qui provoqua un autre retour, qu'elle croyait encore éphémère. Merrick était mourant, emporté par quelque maléfice. Et l'instinct de Freyja continuait de la rattraper, quand bien même elle s'acharnait à courir après le luxe de l'ignorance.
1867...ET FRACAS.
There's a look on your face I would like to knock out
See the sin in your grin and the shape of your mouth
All I want is to see you in terrible pain
Though we won't ever meet I remember your name
Sans Merrick, la meute frémissait comme un essaim privé de reine. Freyja l'avait veillé jour et nuit dans son agonie, incapable après l'avoir vu mourir de seulement dépasser la sidération que provoquait sa mort en elle. Aldrick était-là, lui aussi, mais la tragédie l'avait poussé dans derrière des murs infranchissables. La culpabilité qui frappa Freyja ce jour-là de l'égocentrisme fondamental de ses absences eut le goût d'une éternelle punition.
Elle se souvient de son père qui avançait dans la tombée du soir, conquérant déjà d'une meute affaiblie qu'il n'avait plus qu'à tendre la main pour saisir.
Des frémissements autour d'elle, comme un aveu collectif de soumission. Sans alpha, ils étaient perdus alors sous l'égide du pire, ils auraient au moins la chance de survivre.
Elle se souvient de l'image de sa mère qui lui avait pris tout le corps, puis de la silhouette abattue de Wilhelmina dans le sillage conquérant de l'homme qui l'avait engendrée.
Alors les bêtes s'entrechoquèrent, dans un combat à mort.
A l'issue d'une nuit rouge dont parleraient à jamais les légendes du village, une Freyja lacérée de toutes ses chairs arrachait la gorge de son père et gagnait la place qu'elle avait passé vingt ans à quêter.
EPILOGUE : HELLHOUNDS
There's a space kept in hell with your name on the seat
With a spike in the chair just to make it complete
When you look at yourself do you see what I see
If you do why the fuck are you looking at me?
Une bouteille choquée sur un mur, comme pour conjurer les visions de cette ignoble nuit ; c'est tout l'artisanat du Royaume qui répand son odeur âpre dans la modeste chaumière.
Quatre années de devoir ont cimenté les lauriers de l'alpha sans dissiper, jamais, les odeurs pestilentielles de ses propres torts. Chaque rencontre avec Aldrick est un couteau dans l'âme de Freyja. Chaque godet dans ses paluches, l’éternelle litanie d’un constat obsolète : elle aurait dû être là. Vivre ensemble ou mourir seul, elle aimerait que ce soit si simple. Que l’existence soit une ligne droite entre survie et trépas, sans les sillons tortueux, les obstacles, les éternels retours en arrière du vivre ensemble. Les relations sont un imbroglio de passions plus subtiles et le jeu du blâme est une question de nuances.
Quatre années de devoir ont disséminé odeurs et effets à travers la pièce, plus d’objets qu’elle n’en a possédé en vingt ans d’existence. Dans la modeste chaumière, la fraîcheur puissante d’une jeunesse en prolongations tranche avec les vieux effluves que Wilhelmina traîne à chacun de ses pas. Une odeur de café imbibée dans son sillage, comme greffée à ses chemises ; les sillons d’Aldrick, eux, s’effacent des murs comme une peinture olfactive délavée. De temps en temps, un filet parvient à Freyja des angles où il aimait s’attarder à la manière d’un coup dans la poitrine. Elle subit la désertion qu’elle lui infligeait en d’autres temps et ne le prend pas très bien.
Quel poids peuvent bien avoir ses reproches quand ils ciblent l’absence. Tout mot qu’elle saurait dire est une rainure dans un disque rongé jusqu’à la corde dont elle lui impose la mélodie dissonante. Freyja aurait accordé à son frère le juste caprice de la rancœur si elle n’était pas au pied du mur. Elle aurait tant préféré que le pardon lui soit accordé naturellement, plutôt que de lui jeter la pierre du devoir comme on charge le bât, comme on blesse pour mieux survivre. Mais la meute est trop fragilisée en son absence et lui, qu’il l’entende ou non, risque sa vie par entêtement.
Vivre ensemble ou mourir seul. Cette devise solennelle aux termes un peu dramatiques prend aujourd’hui des allures très pragmatiques.
Freyja termine de nettoyer les effusions âcres de sa colère quand on frappe enfin à la porte, pour signer le dernier acte de cette nuit horrible. Harassée, elle n’attend plus que de s’acquitter de ce dernier devoir avant le blackout.
Entrent bientôt trois hommes, de grands gaillards dont les épaules larges font comme se rapprocher les murs autour du petit groupuscule. Malgré leur silhouette imposante et leurs mines patibulaires, un retrait de soumission les anime tant que la menue Freyja ne les laisse pas se détendre. Cœurs trop lourds pour le moindre protocole, très vite, une tristesse vibrante supplante le formalisme de la rencontre. L’atmosphère étriquée par les masses de chairs s’empoisse d’une rage sourde.
« On va renforcer les patrouilles.
» amorce l’alpha, conclusion évidente au drame de ce soir.
« Tous ceux qui maîtrisent la transformation feront des tours de gardes, je veux chaque coin du territoire sous surveillance de l’aurore à l’aube.
- Et si on en chope un ? On peut le buter ?
»Gronde un soldat à qui la hargne fait oublier conduite et déférence dans un sursaut de défiance. Il la sonde, l’animal, prêt à remettre en question le satu quo dans la tourmente. Le règne animal est cruel et ne désigne ses monarques ni à la popularité ni au titre. Seul le respect compte et le respect se gagne dans la puissance.
« Non.
»Se permet malgré tout de répondre la fausse môme, acier bleu rivé dans les petites fentes noires. Elle le sent, une nanoseconde, le frémissement de ses épaules. Cet instinct vibrant sous la surface de lui sauter à la gorge à la minute où il ne la reconnaîtra plus.
C’est exactement ce qu’elle attend de sa future armée.Can't believe you were once just like anyone else
Then you grew and became like the devil himself
Pray to god I can think of a nice thing to say
But I don't think I can so fuck you anyway
« ...Vous le mordez.
»So fuck you anyway
Crédits : theyearofthewolf (gif) ; lilousilver (ava) ; managarm (icon) ; archive (lyrics)