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 lost the game (DEREK)

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Aileen Davies

nothing's gonna change my world
Aileen Davies

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MessageSujet: lost the game (DEREK) lost the game (DEREK) EmptyVen 28 Mai 2021 - 8:36

“I feel like i'm drowning.” & « - Faut pas faire cette tête, Doc', il va revenir votre Charmant.

Pas un seul regard. Pas même l'ombre d'un rictus, d'une grimace courroucée. Seulement un mutisme péremptoire qui ne promet aucune dérobade. Le teint cireux, l'œil noir d'une énième nuit sans paupière, Aileen n'est plus qu'un automate: bête et discipliné. Si elle ne semble jamais encline à recevoir qui que ce soit, ses récentes humeurs dissuadent plus encore la moindre tentative. Recluse, égarée par-delà les affres d'une aigreur terrible, elle se morfond dans quelques indicibles Enfers. Sûr qu'elle ne prend pas même la peine de cambrer l'échine pour ne point s'effondrer. Les égides écartelées en cette croix éternelle, Aileen s'abandonne au néant qui l'attise et l'attire. Dans son errance mortifère, elle se surprend à saluer le rivage dont les pourtours se distillent inexorablement sous les flots d'un Styx famélique. Bientôt, c'est l'Obscurité qui lui drape le myocarde d'une lourdeur titanesque. L'étincelle s'essouffle alors dans le lointain, crache la mort puis le silence. Quel détour emprunter désormais, si ce n'est cette longue ascension, cet inéluctable calvaire en direction des artères épineuses du Tartare ? Voilà que l'armée familière de serpents lézarde çà-et-là, dévorant les synapses dans quelques expirations répugnantes. Serait-ce cela, la folie ? Car lorsqu'elle se hasarde à croiser les traits éplorés de son portrait, ce n'est qu'un effroyable puit de ténèbres qui s'esquisse sous ses mirettes hagardes. Où se trouve-t-elle dans tout ce magma sirupeux et grotesque ? Nul le sait.

Les phalanges douloureuses, crispées sur la vasque d'un blanc virginal, Aileen réprime un soubresaut assassin. Secouée par les caprices d'une bronchite suzeraine, elle ne perçoit pas immédiatement le timbre criard de l'Impotente derrière la chambranle. Ses inspirations lui déchirent le poitrail, tandis qu'elle s'éreinte à recouvrer un calme certain. Les prunelles ancrées dans leur propre reflet, le dos voûtée en une supplique silencieuse, son esprit n'assimile pas tout-de-suite le ramdam qui se joue de l'autre côté du corridor. Un, deux, trois...  Elle compte les battements effarés de sa vieille comtoise, une perle brunâtre au coin de ses lippes entrebâillées. D'un revers de main fébrile, Aileen efface toutes traces de Peste et sur le derme et sur la céramique mouchetée. Ce n'est qu'à cet instant que l'esgourde capte l'impatience qui s'ébroue tout contre les gonds de la porte pantelante. Aileen inspire bruyamment l'air qui manque cruellement à ses poumons, puis s'arrache finalement à la douce accalmie des lieux. Dès lors, ses mirettes accusent la présence omniprésente de Geraldine, ladite secrétaire en chef. D'ailleurs, elle ne comprend pas véritablement la nature de cet interminable rictus qui semble lui dévorer la trombine d'une oreille à l'autre. Si l'on oublie son âge deux minutes, l'on jurerait avoir affaire à une adolescente revêche, les hormones en furie. Aileen ouvre la bouche, prête à rabrouer son enthousiasme légendaire, mais celle-ci lui saisit le poignet, l'interrompant net dans son élan.

- Pas de temps à perdre, pas de temps à perdre, Doc', que répète Geraldine, les doigts solides autour de leur prise.

Vulgaire marionnette, Aileen se voit alors traverser l'enceinte de l'établissement sans broncher, visiblement prise de court.

- Vot' patient, vot' patient est là ! Il vous attend. Faut pas traîner.
- Depuis quand êtes-vous aussi méticuleuse ? Cela ne me fera pas changer d'avis au sujet d'une quelconque augmentation.
- Quel humour, Doc' !

Une fois à bon port, Aileen ne peut que froncer les sourcils. Ce n'est pas son bureau. Geraldine aussi le sait. Pourtant ça n'empêche pas cette dernière de l'y jeter, comme l'on se débarrasserait d'un vieux torchon. Un soupire lui lève la cage thoracique. Cette femme est une plaie ! Pourquoi s'obstiner à la garder, hm ? Cela étant, ses palabres n'échappent pas à son ouïe tandis qu'un cliquetis familier semble lui évoquer un petit quelque chose d'incongru.

- Bonne chance, Doc' !

Bonne quoi ? Mais une présence non loin d'elle s'en vient balayer toute interrogation. Seigneur. Là, devant elle, se dresse la silhouette d'un homme. Derek. Son cerveau n'assimile pas. Du moins pas tout de suite. Pour preuve, ses lèvres s'agitent tel un poisson suffoquant en dehors de l'eau. Non, ce n'est pas possible. Elle n'a pas fait cela. Elle n'a pas osé. Si ? Sa menotte martèle la poignée, mais en vain. Bien sûr, le fameux cliquetis. Ils sont enfermés. Ce n'est pas la colère qui l'incite à vouloir fuir, ni même la rancœur. Seulement la honte de s'être abaissée au pire, à l'ultime trahison.

- Geraldine, qu'elle siffle, ce n'est plus mon patient.
- Si si, Monsieur Worrom, vous savez... Morrow. Worrom. C'est bien lui.

L'ahurissement se déploie sur son faciès, trahissant un "sombre conne !" manifeste, qu'elle n'essaye même pas de dissimuler.

- Vous pourrez sortir que lorsque je vous entendrai buter contre le bureau.
- Geraldine, que s'indigne Aileen, c'est absurde.

Mais l'Impudente n'est déjà plus là. Le front tout contre le bois du battant, Aileen s'efforce de ne point céder aux effusions insondables de son être. Ce n'est pas possible !... Elle se le répète longtemps, se pinçant la lèvre dans l'espoir fou que la douleur ne l'extirpe de ce mauvais pas. Aucun sursaut. Ni même le moindre tressaillement. Non, cette situation n'est pas qu'une élucubration fantasque de son esprit.

- Je ne savais pas qu'elle ferait... ça », qu'elle inspire péniblement, tournant enfin son trouble vers Son amertume.

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Derek Morrow

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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: lost the game (DEREK) lost the game (DEREK) EmptyVen 28 Mai 2021 - 15:11


But I can't help but drive away from all the mess you made. You sent this hurricane now it won't go away. And I promised I'd be there but you don't make it easy. Darling please believe me. 'Cause loving you, loving you is too hard. All I do, all I do's not enough. Loving you, loving you. I cannot be loving you, loving you. Loving you, loving you leaves me hurt. All I do, all I do is get burnt. Loving you, loving you. I cannot be loving you.


- Mais j’comprends pas !

Qu’est-ce que tu ne comprends pas, encore, s’espèce de crétine de chouette ? J’veux que mon satané dossier soit remis entre les mains d’un autre psy. Y’a rien de compliqué dans ma demande. Elle est même simple et limpide. Et je suis sûr que dans ton ordinateur, tu peux me trouver tout ça dans le temps de dire « selfie » et achever cette plus que très colorée manucure que tu étais en train de te faire à mon arrivée.

- Moi. Derek Morrow. Changer. Psychologue.

Je pourrais lui faire un dessin, mais j’ai le sens artistique d’un jeune mioche avec deux pattes gauches alors j’crois pas que ça lui rendrait service et nous ne serons pas plus avancés. Émue (?) ou perturbée (?) par ma requête, je crois voir crépiter dans le vide abstrait de ses sombres pupilles une petite lueur de déception alors que sa main avec grandiloquence vient  doucement se poser sur sa poitrine ; le geste typique d’une mère qui regarde The Young and the Restless et qui vient de capter que son OTP adoré vient pour la mille et unième fois de divorcer. Ce qui est très étrange, maintenant que j’y pense, mais je m’y attarde pas outre mesure.

- Mais pourquoi ? J’veux dire… vous sembliez si bien assortis !
- On parle de ma santé mentale, ici, Gege. Pas d’une paire de jean et d’un débardeur.
- Je sais maiiissss---
- Tu me réfères à quelqu’un d’autre ou j’dois simplement aller voir ailleurs pour trouver mon bonheur ?
- NON ! Neni ! Surtout pas ! J’vais voir ce que je peux faire…


• • •

Ouais bah le manque de ponctualité, dans cet établissement, je suis sérieusement en train de me dire que c’est un critère d’embauche. Une impression de déjà-vu : Moi qui poireaute en l’antre d’un office d’allure impavide et morne… sans l’ombre d’un docteur Maboule pour me tenir compagnie, mais escorté par le tintamarre abrutissant de l’horloge murale qui avec lourdeur souligne les vibrantes secondes qui s’égrainent et le Temps qui lentement passe. Sinistre litanie, avec sa petite voix de lutin farceur, qui me chante l’agonie des minutes folâtres et le trémolo des heures évanouies. Les aiguilles, égaux à ces glaives iniques, se plantent en l’Azur, s’embourbent dans la glaise de la matière grise, pour la faire frémir de ces flamboyantes réflexions qui affligent et consument. Affolante et troublante, cette fièvre pourrait faire chanter mon crâne comme une bouilloire ! Les idées s’entremêlent, les images avec vivacité défilent sous les paupières marivaudes, amalgames confondus de ces portraits que l’on voit sur les antiques tapisseries et qui trompent l’œil de moult illusions d’optiques. Étourdis, inconfortablement assis en ce noble des choses, avant que le myocarde s’effraye et me convainc de prendre jambes à mon cou ; je me relève et lion en cage entame le louvoiement des cent pas.

J’ignore qui c'est c’docteur Maboule version 2.0, mais s’il n’est pas arrivé d’ici 5 minu---

Clic !
- Bonne chance, Doc' !
- Geraldine ce n'est plus mon patient.
- Si si, Monsieur Worrom, vous savez... Morrow. Worrom. C'est bien lui.
- Vous pourrez sortir que lorsque je vous entendrai buter contre le bureau.
- Geraldine, c'est absurde.
- Je ne savais pas qu'elle ferait... ça.

NO SHIT, TOUBIB !
Je m’enracine dans les tuiles du sol, fais concurrence à la plante verte qui est en train de mourir de sécheresse dans un coin de la pièce et pas particulièrement remis de ce TGV qui vient de me passer dessus avec la délicatesse de tout un troupeau d’éléphants roses fringués de tutus à poids bleus pastelles ; le seul réflexe sensé qui vient pour un peu me secouer est de me gratter la boîte à poux de ma grosse paluche de panda empoté. C’est une farce ! Une belle grosse farce de très mauvais goût… ou le pétard que je me suis sifflé avant de débouler ici est vraiment hardcore et là je patauge en plein badtrip.

- J’t’ai déjà dit que tu devais la virer, c’te Gege de malheur ! que je persiffle, incrédule, oscillant toujours entre ce qui est vrai ou émané du nuage hallucinogène qui m’embrouille l’esprit.

Le cœur noyé dans l’écume effervescent, coincé de l’autre côté de ces moires de Styx qui désormais nous séparent, je la Dévisage un instant alors que l’œdème apparue-là sur cette tension accablante devient de plus en plus palpable et tentaculaire. Les yeux rivés sur Son mirage divinisé, il me semble La voir se perdre dans la brume suave, épaisse et d’albâtre. Rideau suzerain qui fatalement ondoie sur les vestiges de notre histoire qui dorénavant résonne comme un lointain écho caressant nos jours heureux et nos nuits entrelacés ; déculpe l’effroi redouté comme la respiration soudain saccade. Qu’est-ce qui nous est arrivés ? L’Azur s’enfoui vers les réminiscences amères et agonisantes. Les plaies trop creuses et difficiles à guérir, de ces ultimes et derniers coups de poignard que nous nous sommes échangés ; toujours mieux s’avoir s’entredéchirer, qu’importe si l'on venait de se retrouver pour sitôt se perdre.

- Écartes-toi de la porte. J’vais essayer de l’enfoncer.

Un torrent d’émois troubles et fourbes me submerge, épars comme une jetée d’étoiles et bruts comme du diamant, lorsque je me rapproche d’Elle pour venir agripper la poignée de porte au creux de mon poing ; celle-ci est vraiment verrouillée. Fuck ! N’arrivant pas à croire que cette bonne à rien de secrétaire nous a vraiment séquestrés ici, je Lui demande entre deux coups d’épaules assénés contre la maudite planche de bois :

- Essaies de trouver quelque chose qui pourrait nous servir de tournevis. Je pourrais peut-être dévisser la poignée de porte et nous sortir de ce piège à con…

Bizarrement calme et serein, sous tous les angles je dissèque notre petit problème, pose un genou parterre pour avoir au niveau des mirettes le verrou et tout le bordel ; la truffe presque collé contre la poignée et les yeux louchées sur le métal chromé. Une distraction, pour au creux de mes océans céruléens noyer les abysses profonds de la torture et la peine qui se creusent comme mon cœur se distord et s’enfonce dans le nid du poitrail. M’interdire à Elle est une pénible question de survie ; parce que le lien qui nous enchaîne l'un à l'autre est d’un métal aussi rare que pur.

- La pointe d'un coupe papier serait parfait, toubib.
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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: lost the game (DEREK) lost the game (DEREK) EmptyDim 30 Mai 2021 - 4:11

“I feel like i'm drowning.” & Comme une boucle infinie. Les voilà de nouveau sur le parvis d'une existence lointaine. Entre Eux, le monde s'écroule désormais. Enième chute avant le glas céleste, avant que ne s'ouvrent les portes d'un Ailleurs chimérique. Funambules sur cette corde raide qui menace de s'étioler, Ils se contemplent, se jugent d'une œillade nouvelle. Sont-Ils toujours ces deux amants éperdus, éplorés de ne point connaître l'Amour, le Vrai, Celui qui dévore jusqu'à la déraison ? Ou bien l'Obscurité s'est-elle finalement emparée de Leur sinistre mausolée ? Car tout se meurt autour d'Eux. Et la vie. Et l'univers. Telle une gangrène pernicieuse, Leur sève répand après elle un long chemin de croix. Que reste-t-il d'Aphrodite si ce n'est quelques lambeaux de chairs, ici-et-là, balayés par la nébuleuse ? Leur voie lactée s'égraine, se disloque pour n'être plus qu'un vieux château de cendres. Du promontoire de Leur déchéance, Aileen n'est plus qu'une silhouette méphistophélique, qu'une corneille aux ailes nécrosées. Point d'envolée pour la Madone au cœur faisandé d'une tendresse mourante. Seulement une promesse tacite, un psaume murmuré par les bourrasques sépulcrales d'un vent mauvais. Alors le souvenir de Leur symbiose se fane, et c'est avec nécessité qu'elle s'empresse de l'étreindre. Quitte à se perdre dans quelques chemins imprévus, quitte à ne plus se rappeler de quel côté s'élève la Lueur...

La situation pourrait être amusante. Mais Aileen n'en éprouve aucune joie, même infime. Adossée contre l'unique rempart à Leur liberté, elle ne sait où poser ses mirettes hagardes. Son carcan de femme lui paraît étroit. D'ailleurs, cela fuse entre ses tempes. Le cœur au bord du billot, il lui faut toute la volonté du monde pour ne point céder à l'hérésie qui lui martèle le poitrail. Si elle déteste son incompétente de secrétaire, une voix lunaire s'égosille de Le savoir auprès d'elle. Ô le doux égoïsme; putride et mortifère ! Mais elle se garde bien de le Lui admettre. Le visage tiraillé par un malaise profond, elle s'obstine à flageller la malheureuse chambranle. S'Ils se manquent aujourd'hui, pourront-Ils néanmoins se retrouver un jour ? Rien est moins sûr. Et elle croit le discerner, dans l'océan Mordoré qui la torpille d'une vérité cuisante: elle a tout gâché. Point de retour en arrière pour Eux. Aileen le sait. Il suffit de voir la manière dont Il se rue sur la poignée close. Être auprès d'elle serait-il si amer ? Un soupire lui prend la gorge, tandis qu'elle se fait violence pour contenir son désarroi. En quête d'un objet utile, elle chasse alors les perles salées au coin de ses cils. Ce n'est clairement pas le bon moment pour s'abandonner à une quelconque mélancolie. Ses minettes farfouillent çà-et-là, retournent les tiroirs les uns après les autres. Rien. Mis-à-part ce post-it franchement grotesque: « Pas de bras, pas de chocolat. Pas de bisou, pas de liberté ! ;P » Quel humour ! Aileen lève les yeux au ciel, puis s'empresse de tendre le message à Son compagnon de cellule.

« Tout était prévu, visiblement.

D'un poing vindicatif, Aileen matraque une fois de plus le battant afin d'attirer l'attention de Madame-Réparatrice-Des-Cœurs-Brisés.

- Vous êtes virée !, qu'elle s'obstine à cracher au néant.

Mais il n'y a qu'un rire profondément amusé pour lui répondre.

- Bien sûr que non. J'sais bien que vous m'kiffez, Doc'. Arrêtez donc d'faire vos timorés tous les deux ! Et vous Doc', dites-lui, que vous n'êtes que l'ombre d'vous-même depuis. Allez-y, dites-lui que...
- Geraldine, ça suffit, qu'elle gronde espérant interrompre son laïus. En vain.
- ... que vous êtes encore plus antipathique qu'avant. C'est vrai, Monsieur Derek, plus personne n'ose l'approcher !

Est-il possible de tomber plus bas ? Certainement pas. Alors qu'un éclair de génie semble lui traverser l'esprit, Aileen s'attèle à retirer les barrettes de sa chevelure de jais, la relâchant sur ses frêles épaules. Elle brandit sa trouvaille sous le nez de Derek, un rictus passablement euphorique sur ses lèvres pourpres.

- J'ai toujours rêvé de faire ça un jour !

Et de crocheter cette fichu serrure, comme le ferait un James Bond aguerri. Si dans les films le travail paraît d'une simplicité enfantine, la réalité en est toute autre.

- Vous perdez votre temps. Ré-con-ci-liez-vous !

Le pas traînant de Geraldine s'éloigne une fois encore. Le silence trémule désormais d'une gêne palpable. Tout ceci n'a définitivement aucun sens. La rage au bide, Aileen s'éloigne de Leur unique issu. L'air lui manque. Ou bien serait-ce là les prémices d'une petite crise de panique ? Toujours est-il qu'elle s'efforce d'inspirer profondément.

- J'ai chaud, qu'elle souffle pour elle-même passant sa petite tête déconfite par la fenêtre entrebâillée.

Vieille phobie qui remonte à la surface. Mais Aileen la déguise derrière une mine toute penaude.

- Derek, je crois que nous sommes coincés ici... les derniers rendez-vous se terminent, il n'y aura bientôt plus grand monde dans cette partie de l'hôpital... »

Autant l'admettre tout-de-suite.

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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: lost the game (DEREK) lost the game (DEREK) EmptyDim 30 Mai 2021 - 14:18


But I can't help but drive away from all the mess you made. You sent this hurricane now it won't go away. And I promised I'd be there but you don't make it easy. Darling please believe me. 'Cause loving you, loving you is too hard. All I do, all I do's not enough. Loving you, loving you. I cannot be loving you, loving you. Loving you, loving you leaves me hurt. All I do, all I do is get burnt. Loving you, loving you. I cannot be loving you.


Mes espoirs vespéraux, comme distillés des plus beaux paysages, pour d’une violence inouïe venir mourir avec le sable et le sang ; cet amas de boue, d’un infâme empourpré, qui me sert de myocarde et qui bat la décadence de mes émois délétères. J’en inhale les effluves du Crime, de notre relation moribonde qui se fane comme les murs profanes de l’office nous gardent prisonniers et me prouvent à leur immonde manière que j'ai sans aucun doute rêvé ! Autrefois j’aurais tout donné, pour me lover avec Elle en une telle langoureuse et matoise promiscuité ; hélas cette fougue et dévotion s’étiolent à l’image des hideux feuillets de mon manuscrit de damné ; écriture et poésie tragique racontant la grandiloquente histoire de deux amants qui se sont laisser séduire et échouer pour l’Amour du Sacrilège ; la reliure, le moindre lambeau de feuille, emportés dans ce torrent de mêlée chagrine, la poussière du cœur retombant là sur les débris de ma mémoire déboire où le moindre soufre de souvenir désormais soulève la resplendissante d’une supplique vouée vers l’Éternelle ! La vision de ce brasier accablant me navre et m’immole… me renverse et me traîne. Étions-nous scellés et destinés à ça, Aileen ?

À nourrir et servir de combustibles à ces feux méphistophéliques ? Ces rivières de laves et magnas voltaïques, dont la moindre houle de vice rougie sur la carne les sillons et veinures de pénitence incendiaire ? À jamais consumés. À jamais incendiés. De Haine. D’un brin d’Amour. De Folie. Le dégout de nos trahisons et de nos bassesses plein les yeux ! Sorte de Purgatoire, sorte de preste et vertigineuse descente. Nous les damnés. Nous les fantômes. Nous les chimères. Oubliés entre les jardins de givre et les cuisants des déserts, le fardeau de nos chaînes, la Honte et l'abrutissement simple d’un éveil bien ivre. La terreur sourde de nos âmes qui recueillent le coup de grâce et qui retombent crevées sur les galets bouillants où la lumière sévère des cierges mortuaires se réfléchit pour mieux percer à jours nos pourritures cuites à point ! Ça me tue, docteure Davies. Me retrouver ici, en chien de faïence avec vous ? Ça me tue, toubib !  

Mon flegme n’a d’égale que l’angoisse qui à l’intérieur fait ravage sur tous les organes vitaux ;  les murs de cette trop étroite pièce se referment sur mon cadavre de mort-vivant, sur les quatre veines du myocarde saignent encore les limpides larmes carmines ; cascade sur les flancs et les poumons qui recherchent un oxygène de plus en plus rare. Je veux sortir. Je veux m’enfuir. Mais pour aller où ? Aucune issue. Il n’y a aucune issue. Le post-it de malheur est rapidement chiffonné au creux de mon poing, abaissant les paupières tombales sur des Azurs voilés de moires venues d’Ailleurs alors que je Nous sens lentement déchoir dans l’Oubli. Balafrés par les élans de nos désastres, je le vois bien qu’Elle veut s’extirper Elle aussi de cette prison et céder à la Panique cette fois ne sera d’aucune utilité. Pour s’entretuer,  il va nous falloir se hisser vers la séraphique échelle de bon sens et se draper d’une sagesse d’Ange. L’ingénue de l’autre côté de la porte va bien finir par nous libérer si nous faisons preuve d’un peu de bonté factice.

Pendant que ma compagne de cellule essaie de crocheter la serrure, c’est mon Smartphone que j’attrape et à peine que j’arrive dans le répertoire de mes contacts ; l’icône d’une batterie à plat clignote dans l’écran tactile et d’une vibration agonisante l’appareil s’éteint. ARG ! Of course que ça se produit, ma chouette ! Au bord de la crise de nerf, je fourre mon téléphone mort dans la poche de ma veste et viens enterrer mon visage ahuri en le cimetière de mes paumes pour étouffer le zéphyr de jurons que j’ai envie de vomir aux quatre vents.

Les muscles de ma mâchoire se crispent, à l’aveugle, je tourne le dos à cette foutue porte, m’y adosse et avec lenteur et lourdeur m’y laisse glisser tout contre pour venir m’asseoir au sol. Les derniers constats sont loin de me rassurer, mais j’abdique, opine du chef, sors mon paquet de clopes, en fiche une entre mes lippes et l’embrase de mon Zippo. Les vapeurs de Nicotine inhalées sont à la pureté d’un suaire sur mes tendons tendus au point de rupture alors que je risque un coup d’œil sur Sa silhouette… mais sitôt les poumons me brûlent, mes tempes bourdonnent et c’est des lueurs de crépuscule qui nagent dans mes yeux ; ô, mon insidieuse veuve noire, les hallucinations deviennent absolues et désormais nous voyons comment le feu des Enfers se révèle. Pas vrai ? Nous étions sensés le traverser ensemble. Main dans la main.

- C’est vrai ce que Geraldine dit ? que je finis par Lui demander, à quelque part asphyxié, à quelque part étonné, à quelque part regardant comme la mer : Tu la kiffes ?

Et l’ombre d’un sourire qui passe comme reviennent à la charge les secrets perfidement dévoilés plutôt ; mais tourner autour du pot, pour ne pas m’écraser de nouveau au flanc de Ses vagues d'émeraude. De mon index et majeur tenant toujours mon cylindre mortel, je lui désigne la distributrice d’eau juste là, dans un coin de l’office… qui visiblement révèle chez Elle quelques éclisses de claustrophobie.

De l’air, des clopes et de l’eau.
C’est tout ce que nous avons pour ne pas flancher… pour ne pas céder.

La terreur sourde de nos âmes qui recueillent le coup de grâce et qui retombent crevées sur les galets bouillants où la lumière sévère des cierges mortuaires se réfléchit pour mieux percer à jours nos pourritures cuites à point ! Ça me tue, docteure Davies. Me retrouver ici, en chien de faïence avec vous ? Ça me tue, toubib !
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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: lost the game (DEREK) lost the game (DEREK) EmptyMar 1 Juin 2021 - 10:43

“I feel like i'm drowning.” & Cloisonnés dans Leur geôle, Ils ne daignent pas même lever le museau. Peut-être honteux, du moins troublés, Ils comptent l'un et l'autre les minutes qui, cette fois, semblent s'étendre ici-et-là. Pourtant, il fut un temps où Aileen se serait délectée de cette promiscuité, de cette prison saugrenue dans laquelle Ils se seraient vautrés insidieusement. Pour l'heure, il n'y a que cet abject tic-tac pour ponctuer Leur mutisme, tel le glas divin venu souffler l'ultime rayon de lune. La Nuit s'étiole, l'Obscurité s'empresse d'élancer ses égides mortifères. Le petit jour décroît. De son perchoir, Aileen contemple l'orange se mêler au néant. Nuée sanguine et ocre. Si le ciel revêt son éternel linceul, la ville, elle, s'enorgueillit de quelques luminaires époustouflants. Quelle beauté, malgré sa gueule décharnée ! Comme il est compliqué de discerner les feux de l'Enfer sous cette robe de satin. Quel esprit sain pourrait imaginer l'horreur derrière les apparats ? Sûrement pas elle. Néanmoins, le film qui se joue par-delà l'Emeraude n'est plus qu'un court-métrage peinturluré d'un rouge sépulcral. S'Ils se perdent en chemin, n'est-ce pas à cause de cette folie ambiante ? Aileen ose y croire, malgré la profonde tristesse qui lui ravage la trombine. La fin est proche. La Leur d'abord. Puis cela. Ce monde sans queue ni tête, cette existence démantelée, qu'Ils ne parviennent plus à harponner même du bout des doigts...

Le palpitant se serre, s'étouffe, s'étrangle dans sa cage-thoracique. Qu'il est mortel de se trouver aussi proche de Lui sans pouvoir en effleurer Ses chairs ! Et ça lui dévore l'âme, lui ronge les sangs. Camée qui n'aurait pas eu sa dose journalière. Mais elle n'en montre rien. Seulement le vide qui l'habite. Les échos n'en sont que plus funestes lorsqu'ils se répercutent alors entre les cloisons désolées de son ancienne cathédrale. Dans son extravagance patibulaire, Aileen se berce d'illusions. Et ce sont Ses paumes qu'elle croit éprouver, là, sur sa peau de femme. Eperdue, sans doute éplorée, elle ressasse les chimères d'antan, celles qu'elle s'efforce de rejoindre lorsque Morphée s'essaye à l'emporter. Car il est plus confortable de vivre dans ce pêle-mêle de mirages assommants, plutôt que d'affronter les soubresauts de son désarroi. Le front tout contre la fraîcheur du carreau, Aileen s'applique à taire la fièvre qui lui dévaste les lombes. L'instant n'est pas à la danse, ni même à l'euphorie d'une quelconque étreinte. Mais Il est là. Et Son unique présence suffit à balayer la moindre tempête. Quelle malédiction pourrait lui couper ainsi les jambes ? Puisqu'il ne peut s'agir que d'un mauvais sort, n'est-ce pas ? L'Amour ne peut PAS être la réponse. Elle s'y refuse. Et ce, malgré le ramdam implacable de son myocarde. Qui serait assez bête pour sombrer d'émoi ? Certainement pas elle.

Certainement pas Eux...

« Je ne la kiffe pas, qu'elle rétorque simplement.

Sûr que l'on en comprend les dessous. Seulement Dame Fierté se dresse; pantelante mais demeurante. Alors Aileen se détourne complètement, préférant de loin se noyer dans le paysage moucheté d'étoiles artificielles. Le nœud s'enserre davantage entre ses côtes. Et bientôt, elle sent le poids de Leur univers lui broyer l'échine. Le bec cloué par les aspirations délétères de l'orgueil, la langue sciée de ne pas savoir par qui, ni par quoi se lancer, Aileen se fustige.

L'espoir n'est-il pas ici, cependant ?

- Je...

Mais les mots s'engluent dans les tréfonds de son gosier. Ils se meurent de ne trouver aucun écho. Une brise l'assaille. L'iode lui monte aux cils.

- Tu n'étais plus là, qu'elle inspire, concentrée sur un point qui n'existe qu'à ses yeux, et je t'ai cherché. Partout. Longtemps. Même à travers d'autres hommes. Mais ce n'était jamais toi. Parfois, je t'imaginais perdu. Mort sur le bord de la chaussée. Fauché par l'existence. Puis d'autres fois, je faisais ce rêve fou où je croisais simplement ton regard au détour d'une rue. Mais tu n'étais jamais là où je t'attendais. Alors je t'ai inventé dans les poignées de mains d'inconnus, dans les sourires courtois des commerçants, dans les expirations erratiques des joggeurs. Tu étais partout dans la brise du vent, la pluie du petit matin. Je t'ai désiré partout là où il m'était possible de te trouver. Je crois que j'en ai perdu la raison...

Un rictus caustique mais peiné trémule alors sur ses lèvres pâles.

- ... alors quand je t'ai vu ce jour-là, j'ai d'abord cru qu'il s'agissait une fois de plus d'un... mirage. Mais tu étais là. Et tu as dis toutes ces choses...

Aileen inspire bruyamment l'air qui lui fait défaut. Ouvrir les portes de son joyau lui déchire les entrailles.

- ... et je suis désolée. »

Elle voudrait fuir, maintenant, sur-le-champ, échapper à Sa mine, qu'elle devine désemparée. Cela étant, Aileen ne peut que se pencher en avant, attirée par les murmures entêtants du précipice. Le cœur prêt à imploser, elle ferme les paupières. Il suffirait d'une impulsion pour la projeter dans la nébuleuse, d'un souffle dérobé au néant pour n'être plus qu'un lointain souvenir.

Mais Il est là. Et tout son être se rappelle à Lui.

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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: lost the game (DEREK) lost the game (DEREK) EmptyMer 2 Juin 2021 - 7:53


But I can't help but drive away from all the mess you made. You sent this hurricane now it won't go away. And I promised I'd be there but you don't make it easy. Darling please believe me. 'Cause loving you, loving you is too hard. All I do, all I do's not enough. Loving you, loving you. I cannot be loving you, loving you. Loving you, loving you leaves me hurt. All I do, all I do is get burnt. Loving you, loving you. I cannot be loving you.


Tic… tac… tic… tac.
Dans le regard, quelques flots d’ombre, lorsque les paupières s’abaissent et me laissent indolemment entrer en ces plus que affreuses ténèbres. Le désordre des silhouettes enlacées, le martèlement de ces secondes qui à l’image des brises d’étoiles filantes consume ce souffle du temps qui s’égraine poussière ; l’embrume inouïe et brutale d’une conscience qui se révèle comme Ses mots m’écartèlent dans la blancheur éblouissante de ces quatre vérités immaculées. Sa voix, telle l’astre lunaire flétri et gracile dans le suaire d’ébène, erre comme un eurythmique sanglot sur le ruban d’un noir goudronné du Styx ; là où voguent les âmes et où germent d’un gémissement feutré et étouffé les premières fissures venant pour un peu cassé la pénombre.  Jamais toutefois je ne pourrais venir me fondre dans les travers opalins de ce céleste horizon. Je suis voué au néant vaste et noir. Je suis condamné vers ces endroits où les murmures frissonnent les saisons ; dans ce froid polaire où bourgeonne la désolation des temps marquant les secondes de ces espoirs embrunis et timides. Tic… tac… tic… tac. L’instant Butoir. Le Moment Heurtoir.

Échoué au plus profond de l’abîme, point tranquille, je m’écrase contre le mausolée de mon propre thorax, contre le marbre de ma propre stèle, contre la pierre de mon propre cœur qui d’une fatalité indubitable craque et creuse sa fissure vers cet endroit dévasté ; depuis trop longtemps sauvage et qui ne reçoit rien sinon les naufrages ! Les poudroiements ravageurs, désœuvrés et furibonds d’une âme bien trop mortelle qui se perd et s’envoûte de Ses éclairs d’écumes. Le souffle se fait court, la Honte est écrasante contre le plexus solaire et la Culpabilité papillonne à çà et là en l’intérieur, ecchymosant ce qu’elle peut et meurtrissant tout ce qu’elle croise. Accablé de remord, sous mes paupières-tombales, mes azurs troubles s’emplissent de larmes et cherchent à se révulser au creux des orbites. Explorer le honteux fond de ma mémoire, pour mieux encore m’engloutir de regrets et m’oublier en ces méandres. Là où pas la moindre lueur ne peut survivre et que je peux suivre. Je suis voué au néant vaste et noir. L'astre du jour me brûle et les luminaires crépusculaires me fourvoient. Je suis en train de La perdre, comme je me perds en chemin. Égoïste, le palpitant rougissant de ces rythmes naïfs, je voudrais qu’Elle me reste ; je voudrais qu’Elle me revienne. Tic… tac… tic… tac. L’heure est-elle vaine ?

L’âme morcelée se révèle, comme les paupières s’élèvent et que l’Azur métallisé doucement vient embrasser les pourtours de Sa silhouette. Elle fixe le vertige. Elle explique l’inexplicable. Elle décrit mon silence et le néant des nuits. Je L’ai habitué à l’Hallucination pure et folle. Je L’ai sacré au désordre de l’esprit. Je L’ai engloutie dans mes plus injurieux non-sens magiques. C’est écœurant, comme mon goût du vide peut obscurcir nos veines et assourdir l’écho de nos âmes jumelles.  Sa vulnérabilité rend de roc, de charbons et de fer les souvenirs de l’an dépérit ; affres imprécis où à quelque part désespéré je voulais embrasser un peu de légèreté de Vie, pour être capable de Lui revenir en un seul morceau… peut-être renaître du vieux déluge et Lui appartenir entier. Tout entier. La chaleur émanée depuis mon bâton de mort consumé du feu de tantôt sournoisement me lèche les chairs des phalanges et me ramène vers ce brin de Temps qui funèbres martèle nos secondes éperdues. Tic… tac… tic… tac.  Après avoir négligemment écrasé ma cigarette parterre, d’une main appuyée sur les tuiles au vinyle frais, je me redresse et me relève au milieu des ombres, les diaphanes céruléennes portées et puis fixées vers Son minois qu’il m’est toujours interdit de voir ; Elle tristement rivée et dévoilée aux braises de satin d’une bien sombre journée déclinante et l’aube d’une soirée déjà murie vers le trépas crépusculaire. Bouleversé par les remous de Son cœur cristal qui par myriades clairsemés se disperse en l’antre fuligineux de notre cachot, la moindre écharde ou coupure apparut là sur le myocarde n’a de doux que cette mort dans l’âme qui soudain m’engourdi et rend de glaise cette carcasse mouvante vers Sa lueur altérée. Un profond soupire, pour trouver le courage et la force de me rapprocher d’Elle ; malgré les volutes de vapeur chagrine qui s’échappent de Ses vélums ensorceleurs, je Lui découvre des suaires de grâce et noblesse ballotant là dans les cascades de nos tristesses et faiblesses. Chevalier désœuvré de toute armure qui craintivement rejoint le grand salut de Sa Reine emprisonnée dans sa tour d’ivoire, à tour de nuit je m’érige à Ses côtés et les Azurs par delà la lucarne viennent à leurs tour s’enivrer des vertigineuses souffrances modernes qui de lumières et de houles d’âmes se déverse par flots dans les gorges citadines.  

- Aileen…

Un souffle particulier semble pour un peu venir balayer et caresser les cendres ; révélant au-delà le soufre et la suie quelques éclisses de remords. Le minois rongé par la Honte scrofuleuse et ces lourds repentirs qui me font me démener comme un lâche. Pas d’issue. Pas de sortie. Tic… tac… tic… tac. Les mots saltimbanques s’acculement et d’amont trébuchent dans l’étranglement de ma gorge, pénible et souffrant de supporter le fardeau de ma trahison et nos désœuvrements. Je n’étais plus là. Mon silence et mon absence ne peuvent faire de l'infamie une gloire et de telle cruauté un charme. Rien ne pourra Lui faire oublier ce qui depuis toute petite se plait à la tourmenter et la terroriser ; l’Abandon. Les racines d’une telle blessure sont profondes et chaque jetée de sel acclame une goutte de feu et l’embrasement des Émeraudes.

- J'aurais aimé te dire au revoir. J’aurais aimé disparaître non sans bruit et t’éviter ces mois de léthargie. T’interdire de marcher sur ces chemins perdus pour en vain m’y retrouver. J’aurais aimé à quelque part nous découvrir à l’angle de ce lointain départ et m’incinérer de larmes brulantes comme la sève de nos adieux nous remonte plein les yeux. Je te devais des explications.

Une rose fanée et flétrie semble retomber sur la sépulture de notre histoire, s’épanouir sur les ruines croulantes de nos mémoires alambiquées, lorsque d’un pas latérale je me retourne vers Elle et que l’Azur fuligineux d’hiver désespérément recherche un peu de printemps dans la forêt cristallisé de Ses émeraudes vouées à la nuit et son règne obscur.

- L’idée de te perdre me terrifie. L’idée de nous perdre me pétrifie. Je me suis paralysé dans ce monde à part ;  mais dans l’Ombre subissait l’Autour. L’Ailleurs. Il vibrait comme ces riantes espérances et à quelque part j’en souffre encore. Et je me suis comporté comme un lâche. J’ai été cruel.

Me donner sans regret, sans retour et sans peur. Le courage de pâmer sur le sublime autel ensanglanté des suppliques et clémences que je suis pourtant si loin de mériter. Le cœur balafré par les émois et ces butoirs secondes. Tic… tac… tic… tac. Ô qu’il est moissonneur avide, ce Temps !

- Je te demande pardon, Aileen. Je suis désolé. Terriblement désolé.

Égoïste, le palpitant rougissant de ces rythmes naïfs, je voudrais qu’Elle me reste ; je voudrais qu’Elle me revienne. Tic… tac… tic… tac. L’heure est-elle vaine ?
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Aileen Davies

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MessageSujet: Re: lost the game (DEREK) lost the game (DEREK) EmptyMer 2 Juin 2021 - 10:14

“I feel like i'm drowning.” & Tu m'as abandonné. Et la douleur persiste à claironner son hymne. Ni ces minutes, ni même ces secondes suffiront à recoudre la plaie purulente qui balafre son cœur d'un rictus de mort. Pourquoi s'empresser de quitter notre foyer ? Etais-je la seule, l'unique marionnette à ne plus savoir comment respirer ? Car ce fut une asphyxie terrible, lancinante. Point de repos pour l'éternelle potence, celle qui ne me quitte plus depuis Son trépas. Et tu le sais, n'est-ce pas, Derek ? Tu connais les détours impérieux de mon âme maudite. Pourtant tu n'as pas jeté même l'ombre d'une œillade lorsque tu t'es enfui. Comme je voudrais te cracher à la figure l'amertume qui me brûle les viscères ! Mais tu es là. Et je ne suis plus qu'un pantin démantibulé, prêt à accueillir le moindre de tes déboires. Qui suis-je finalement auprès de toi ? Qui suis-je quand je n'y suis plus ? Regarde. Regarde comme je tremble d'effroi. La simple réminiscence de nos étreintes passées parvient à m'ébranler d'émoi. Il ne reste rien de moi désormais. Seulement cette avidité péremptoire qui me pousse à te désirer encore et encore. L'overdose ne s'en vient pas pour autant, malgré mes acclamations nécessaires. Je suis condamnée, l'échine courbée, à attendre tes coups de burin comme s'il s'agissait là d'une bénédiction. N'est-ce pas pathétique finalement ? La grande, la très noble Madame Davies, éprise d'une queue, d'une bouche, pire: d'un cœur. Et je t'exècre pour cela. Pour t'être immiscé dans les replis sinueux de mes défaillances. Pour avoir tapissé mon eau des fragrances de ta sueur. Pour faire naître par delà les pierres désolées, par delà le lierre défraichi, l'éclat d'un sentiment disparu.  

Alors l'Emeraude s'en vient apprécier les tumultes du Mordoré. Non loin d'elle. A la fois trop. A la fois pas assez. Il se meurt de Leurs aveux éhontés. Et elle, elle ne peut que L'observer, figée par la souffrance partagée. Il y aurait-il l'ombre d'un lendemain, ne serait-ce que pour le souvenir de Leur amour démantelé ? Que ne donnerait-elle pas pour y croire une nouvelle fois ? Cependant, funambule sur la corde raide de Leurs échecs passés, Aileen craint de ne point tenir la distance. Il suffirait pourtant de tendre simplement la main pour espérer cramponner Son heure. Mais le veut-elle véritablement ? Elle n'en est pas certaine. Se jeter à ses pieds ne serait-il pas abdiquer enfin ? Accepter, du moins, la faiblesse qui lui ronge le myocarde ? La paume tout contre lui, elle cajole ses cabrioles, murmure quelques berceuses éphémères. Mais il ne répond plus qu'à l'appel de Ses souffles. Et elle se fustige de ne pas s'être détachée, de ne pas avoir quitté ses chaînes. Quelle faiblesse d'attendre seulement le retour de son Géôlier; le poitrail écartelé, offert en pâture rien que pour Lui. Pathétique. Aileen se jetterait bien des sommets du bâtiment. Juste pour ne pas à contempler les stigmates sous le sein nourricier. Elle, pourtant félin revêche, se voit enfin séduite. L'ironie lui dérobe un rictus contrit. Seule la mort pourrait alors la détourner de Lui. Pour preuve, Aileen franchit le gouffre qui les sépare encore. Etourdie par ce zèle nouveau, elle s'ancre aux profondeurs de Ses mirettes, s'abandonnant au joug de cette unique proximité. La Fin la dévore. La voilà sur le parvis de sa propre déchéance.

« - Comment pourrai-je te pardonner cet abandon, cette trahison ?, qu'elle souffle péniblement.

Sûr que l'encéphale s'y refuse. Mais son être, lui, s'éjouit de Le sentir si près. Tout en elle se cabre d'une fureur insidieuse. Son poing frappe la musculature imposante, martèle la poitrine d'homme. La démence lui broie les méninges.

- Comme je voudrais te chasser de mon existence. Te cracher à la figure tout le venin que tu m'inspires. Serrer mes mains autour de ton cou...

Joignant le geste à la parole, Aileen remonte ses phalanges le long de Ses épaules, pour malmener la chair tendre de Sa gorge entre elles.

- Mais je...

Les larmes se mêlent à l'Emeraude, tandis que la peur s'en vient dès lors lui déformer les traits.

- ... je ne parviens pas à me raisonner. »

Sans attendre, comme animée d'une fièvre mystérieuse, Aileen se gorge de Lui, les lèvres en quête des Siennes.  

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Derek Morrow

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MessageSujet: Re: lost the game (DEREK) lost the game (DEREK) EmptyJeu 3 Juin 2021 - 9:51


But I can't help but drive away from all the mess you made. You sent this hurricane now it won't go away. And I promised I'd be there but you don't make it easy. Darling please believe me. 'Cause loving you, loving you is too hard. All I do, all I do's not enough. Loving you, loving you. I cannot be loving you, loving you. Loving you, loving you leaves me hurt. All I do, all I do is get burnt. Loving you, loving you. I cannot be loving you.


Bang ! Bang ! Bang ! Bang !
Vautré dans les assauts de Son joug, immuablement exécrable et implacable comme ces augustes certitudes, les échos de Ses martèlements ravagent à plaisir le treillis recourbé des côtes et viennent se réverbérer en les sinuosités liquoreuses de ce vieux cœur bancal et vénal. Mausolée que les saisons corrodent, délabré dans les intarissables flots furibonds, mais qui résiste à l’Épreuve du Temps et qui brisant l’horizontalité atrabilaire s’érige comme un monument vers les cieux contristés. Qu’Elle frappe, broie et vilipende ces bas-fonds de poitrail en plein délire ! Parjures, jures et maudis l’invariable muraille que je suis ! Que Son poing despotique ravage, saccage et fourrage ces coulées de léthargie qui m’enserrent et m’essoufflent. Puisses-tu pour un peu déchirer ce linceul de mort et inviter un peu de ta révolte sur cette carcasse de zombie qui se traîne d'écroulements, mais qui comme le roc résiste aux zéphyrs des accents mortuaires ! Pour en étouffer les rumeurs, puisse-t-Elle écraser de Son poing les sédiments d’albâtres et d’agaves qui m’enterrent ; changer la source de mes pleurs et en tressaillir d’un tout autre calvaire ! Je Lui réclame un peu d’Harmonie alors ainsi s’est installé le Grand Chaos. Je lui supplie un peu de Vie alors se pâme l’absence de Pitié. J’acclame ta Haine, à la traine dans le sang et les chairs, tremble et germe dans les moindres fissures la sève de la plus vile des meurtrissures. Compassion ; purulente et tinctorial en les vestiges du poitrail !

Qu’Elle strangule, amoindrit, étrangle, dans le funèbre jardin de Sa paume, ce souffle de Vie alors d’âme nécrosé et semblant respirer depuis l’erratique  d’une armée de solitude ainsi dressée aux confins de l’être. Que Ses ongles transpercent la carne jusqu’à l’os, louvoient dans la liqueur carmine, pour un peu purifier ces marécages de misères océanes qui m’engorgent et submergent.  Flots de rouille et de bronze, puisses-t-elle les endiguer, les écumer sur des récifs de corail et les émousser en les ondes sanguines des grands vents maritimes. Qu’Elle pardonne et à la fois profane. Romps de tes propres mains assassines ce cou trop gracile qui ne parvient plus à supporter les lourdeurs de ce crâne abruti ! Ne comprend-t-Elle pas qu’en l’Idéal extraordinaire de ces océans fangeux où miroitent moult trésors anciens, c’est risquer de se heurter aux lames des vagues et s’engouffrer dans les abysses sépulcraux d'une mer aussi trouble que inclémente ? Bien sûr que tu le sais.

Je ne suis rien. Rien qu’une contusion liquide. Une blessure livide. Une béance contaminée. Une poitrine décavée. Un squelette décharné. Un fruit du Vide. Un enfant du néant. Désespérément Elle recherche et réclame -déshabillée de pierre et glabre de nacre-  la douleur imprenable. Aveugle appétit, mais la morsure en sera d’autant plus horrible et fatale. Une bouffée de vie létale. Du fond des mondes, du sein des profondeurs astrales, Son leitmotiv impie bouleverse mon inertie et semble-t-il venir ébranler la demeure des étoiles. Que les Dieux profanent, que les Diables condamnent, que les univers en éprouvent tous les sacrilèges ; notre mauvais sort reste toujours le plus Beau. Les enterrés vivants, vers la Fin, ne sont-ils pas les moins à plaindre ?

- Alors ne le fais pas.

Ô ma veuve noire, indolente enfant, toujours là à essayer de nager et te démener dans le contre courant des eaux sirupeuses ; dans l’azur trouble s’embrase un astre perdu, un pôle altier qui recherche à se défaire des ouragans, mais néanmoins désire un désastre, une fraicheur diurne dans la noirceur des nuages tempêtés. La dextre avide avec lenteur trouve le poignet de la Belle Tourmentée, s’en empare pour dans l’éphémère tracer sur le satin de Sa carne un chemin de braise avec mes doigts eux-mêmes immolés, chimérique caresse qui glisse et remonte le long de Son bras et vient dépérir dans le creux de Sa nuque docile, comme l’écœurante distance s’étiole entre nos âmes en crise et que la Délivrance d’une inouïe violence consume nos lippes effleurées. Brusquement elles se trouvent et se gobent dans l’urgence de ce baiser impudent. Et de m’en gaver jusqu’à en avoir les lèvres qui pâlissent, de m’en nourrir jusqu’à ce que l’oxygène déserte les poumons, éperdument embrasser cette Liberté comme se balance et puis chavire le céleste berceau étoilé ; étreindre et envelopper Ses ruines en le mouroir de mes bras, comme le sang purifié circule à flot dans les veines palpitantes et d’un colossal vertige m’enivre d’Elle qui me rend si ivre. Funambule étourdi et grisé tanguant sur le fil rasoir de ces désirs fous qui mènent vers les sentiers oubliés, si langoureux du vide qui s’ouvre sous nos pieds ; mais exalté nous sentir de quelque peu chavirer vers le crépuscule aveugle ; écrasant Son échine tout contre le verre fuligineux de la lucarne, comme ma pantelante charpente enveloppe et s’empare des pourtours de Sa séraphique silhouette de femme damnée.

- Aileen…

Blessé d’envoutement et d’inassouvissement, je cherche mon air comme je recouvre un semblant de raison ; le front appuyé contre le Sien… l’écho persiste…

Les enterrés vivants, vers la Fin, ne sont-ils pas les moins à plaindre ?

THE END
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