FREYDIS
Silence is full of answers
 | Lors de ce doux VINGT JUILLET MILLE HUIT CENT TRENTE-NEUF, ma tronche de cake est apparue dans ce monde apocalyptique qui s’avère être CRIMSONDALE, OBSIDIAN KINGDOM, ELVENDYR. Vous pouvez le calculer au nombre de squelettes dans le placard, je déclare avoir VINGT-NEUF automnes. Puisque que je n’ai pas eu l’occasion de choisir la chaumière dans laquelle je suis arrivé, ma classe sociale appartient à celle des hurluberlus MOYENS. Défais de ce moule, c’est ce qui m’aspire joyeusement à devenir PROPRIÉTAIRE D'UN RANCH que vous avez le malheur de croiser aujourd’hui. Dans les grandes confessions, je peux également vous annoncer que je suis VEUVE et que l’étiquette de HÉTÉROSEXUEL se colle à mon front. Qu’est-ce qui me rend si spécial à vos yeux de biche émerveillée ? Bah, voilà LES CELLULES DE MON CORPS SE RÉGÉNÈRENT AUTOMATIQUEMENT, CE QUI ME PERMET DE GUÉRIR RAPIDEMENT DE N'IMPORTE QUELLE BLESSURSE ET MÊME DE REVENIR D'ENTRE LES MORTS. MON SANG PERMET ÉGALEMENT DE GUÉRIR LES AUTRES.. Avec tout ça, j’appartiens à la classe des SIX FEET UNDER et qu’avec tout ça je me vois être écrire l’impression du personnage concernant l’univers d'Elvendyr. Sans comprendre pourquoi, les gens me comparent à PHOEBE TONKIN. Mais l’habit ne faisant pas le moine, comme on dit ! |
Je sais que ça peut paraître assez bizarre comme analyse, mais j'aime comparer l'évolution de mon existence à celle d'un papillon monarque. Cet insecte naît d’abord sous la forme d'une minuscule chenille. Puis il muera cinq fois, devenant chaque fois plus grand et plus fort, pour enfin se dissimuler dans une chrysalide et en ressortir sous la forme d'un magnifique papillon coloré. Je suis encore loin de ce chatoyant lépidoptère. J'en suis encore au stade de la chenille qui tente d'évoluer vers une forme meilleure, espérant ne pas se faire dévorer en cours de route. Chaque moment marquant, chaque épreuve, chaque deuil a forgé et défini la personne que je suis aujourd'hui. J'ai dû m'adapter. J'ai dû m'endurcir et mûrir. J'ai dû me dépasser et repousser mes limites pour atteindre mes buts. Je suis tombé. Souvent même! Mais je me suis toujours relevé.
Soit je gagne, soit j'apprends!
Sous mes apparences de femme solide et déterminée, je n'en demeure pas moins humaine, et même si j'ai la capacité de me régénérer à volonté, mon coeur lui, garde les marques saillantes des blessures d'anciennes batailles. C'est un vétéran mutilé, que j'ai rafistolé chaque fois, un peu maladroitement, avec ce que j'avais sous la main. Des instruments désuets et inadaptés. Néanmoins, je persistais à croire que c'était l'intention derrière le geste qui importait. Cette envie d'avancer et de persévérer malgré les embûches. Cette envie de pouvoir guérir mon mal-être avec la même facilité que mes blessures physiques.
TAKE A BITE OF THIS WORLD WHILE YOU CAN
J'entends encore la voix de ma mère, comme un écho qui se répercute dans la moindre petite cellule de mon corps.
Ce n'est plus ton père, ma chérie. C'est une créature, un démon et il n'a de ton père que son apparence. Il est dangereux. Tu ne dois surtout pas t'en approcher. Promets-moi de te tenir loin de lui et de ne jamais lui faire confiance. Je me souviens si bien. Tout est étrangement si claire. Elle s'était agenouillée à ma hauteur et m'adressait ce regard sérieux, qu'elle tentait d'adoucir en esquissant un sourire bienveillant. Ce fameux regard qui savait si bien sonder mes prunelles. Elle voulait être certaine que ce message, d'une importance capitale s'était bel et bien logé entre mes deux oreilles.
C'est promis...? Je hochais la tête. J'adhérais, un peu par obligation, sans pour autant consentir réellement à sa requête. Je pinçais les lèvres pour retenir toutes les questions auxquelles elle avait déjà répondu - plusieurs fois même - mais face auxquelles je me sentais encore complètement dépassée. Je ne pouvais pas m'y résoudre. Non! Impossible. J'en étais incapable. Je ne pouvais tout simplement pas y croire. Mon coeur s'obstinait, espérait vainement, s'accrochaient vigoureusement à ces quelques espoirs chimériques qui illuminaient mon âme flétrie par la peine. J'avais la ferme conviction qu'il existait encore du bon en lui. Que je parviendrais à le ramener parmi nous. Que nous pourrions à nouveau être une famille. Comme avant.
Comme avant. Comme avant.Cette époque, pourtant pas si lointaine, me manquait tant.
Et lui, lui, il me manquait plus que tout.
S'accrocher à cet espoir, si mince et déraisonnable soit-il, me faisait un bien fou. C'était la seule chose qui me donnait le goût de continuer à avancer malgré le poids que je ressentais sur mes jeunes épaules. Évidemment que je n'obéirais pas! Je ne pouvais me plier à sa demande. C'était peine perdue! Inutile d'espérer raisonner une adolescente de quinze ans qui ne demande qu'une chose; revoir son père. Ce père qu'on lui a brutalement arraché et qu'on a transformé en monstre avide de sang. Impossible de faire comprendre à cette adolescente que cette
chose personne qui possède pourtant l'enveloppe charnelle de son père n'est désormais plus celui qu'il a été.
Qu'elle doit considérer qu'elle n'a plus de père.
Mais ça n'a plus d'importance maintenant. Ça n'a plus d'importance, parce que mon coeur a cessé de battre et que je ne respire plus à l'heure qu'il est. Le monde s'est évanouie devant mes yeux et la pénombre m'a avalé sauvagement. Ma mère avait raison! Mon père est mort. Son âme a quitté son corps et je vais la rejoindre.
EVERY END IS A NEW BEGINNING J'ouvre les yeux brusquement en gonflant mes poumons d'une inspiration totalement imprévue. Inattendue. Spectaculaire. Sur son passage, l'air me brûle la gorge. J'ai l'impression d'avoir inhalé des centaines de petites particules de verre tranchantes, qui me lacèrent de l'intérieur. Je m'étouffe, je tousse, tousse et tousse encore. Puis je me redresse brusquement et me penche vers l'avant, en appuyant mes paumes sur les dalles poussiéreuses. Mes coudes tremblent sous le poids de mon corps. En fait, tous mes membres tremblent présentement comme des feuilles mortes. Je cherche mes forces. Elles semblent avoir pris leurs jambes à leur coup! Et ça me paraît presque impossible, là maintenant, de me lever sur les miennes. Le simple fait de déglutir dans ma gorge à vif, me fait un mal fou. Je redresse alors péniblement la tête, et mes paupières doivent cligner à plusieurs reprises, afin d'habituer ma vue à la luminosité qui les agresse. Je constate alors que je me trouve au beau milieu d'une ruelle désertique. Il faut que je me relève! C'est bizarrement moins pénible que je ne l'aurais cru. Plus les secondes passent et plus je sens mes forces me regagner petit à petit. Ma gorge ne me fait plus souffrir déjà. Doucement, ma colonne vertébrale se déroule vers le haut, vertèbre après vertèbre, alors que je me redresse de tout mon long. Mon regard court sur les murs, s'agrippe aux fenêtres, rampe sur le sol et cherche désespérément des réponses pour combler les vides de mon esprit embrumé. Et c'est là, à cet instant précis, que les morceaux du casse-tête s'emboîtent enfin. Je revois la scène se jouer devant mes yeux bourrés d'incompréhension. À l’opposé du sentiment de satisfaction qu'on est supposé ressentir en trouvant réponses à ses interrogations, j'ai plutôt l'impression de me noyer désespérément dans l'air ambiant. J'ai oublié de respirer, où je ne me souviens plus comment on fait.
Je me souviens d'hier soir. Je me souviens m'être querellé avec ma mère. Le genre de dispute empreint d'une colère fulgurante, dont l'intensité des mots pourrait littéralement mettre le feu à une forêt tout entière. J'étais en colère contre elle. Non, en fait j'étais furieuse! Je lui en voulais, j'avais l'impression que toute la peine que je ressentais découlait d'elle. Que tout était de sa faute! Que c'était elle la responsable de toute ma souffrance. Maintenant - avec beaucoup de décalage - je réalise que c'était mon père qui me manipulait en ce sens. Il tentait de m'éloigner de ma mère et de m'isoler des autres depuis le début. Sans doute attendait-il mon Harvest, afin de découvrir à quel élément j'appartenais, dans le but de savoir s'il aurait le loisir de me transformer à mon tour. Pour que je le rejoigne. Alors seulement j'aurais eu un intérêt à ses yeux. Tout devient tellement plus clair tout à coup! Et au fur et à mesure que le tableau se dessine, je suis la proie de fortes nausées. J'ai le goût de vomir mes émotions sur le bitume pour me libérer de cette boule qui me noue l'estomac.
Celui que j'appelle papa depuis ma plus tendre enfance n'est en fait pas mon père.
Ma mère lui a été infidèle et je suis le fruit de cet écart de conduite.
Je ne suis ni de l'élément de ma mère, ni de celui que je croyais mon père.
Je suis native de la Terre, comme mon véritable géniteur.
Je l'ai découvert hier et ça m'a bouleversé. D'où la querelle avec ma mère.
J'ai rejoint secrètement
mon père James au beau milieu de la nuit - comme j'avais l'habitude de le faire - et je lui ai tout raconté. Il m'a alors pris dans ses bras, m'a serré. Un peu trop fort. Jusqu'à ce que je me plaigne de manquer d'air, puis il s'est détaché de moi, m'a lancé un regard où j'ai cru déceler quelque chose qui s'apparente à de la déception...
et il m'a brisé la nuque!
Je m'appelle Freydis. Frey pour les intimes. Mon pouvoir m'a souvent donné l'impression d'être invincible, d'être capable de tout reverser, de tout changer et d’échapper à l'ordre de choses. Comme si je pouvais défier la nature. Regarder la mort dans les yeux et lui rire aux nez en lui disant
Regarde-moi, je suis inébranlable. Je suis intouchable! Viens me chercher. Aller, essaie donc de venir à bout de moi! Les cellules de mon corps se régénèrent à un rythme qui m'échappe. J'ignore comment j'y arrive, mais je résiste à tout! On peut me blesser, certes, mais je guérirai aussitôt. On peut me tuer aussi, mais je reviendrai à la vie. Tant qu'il reste une toute petite cellule vivante dans mon organisme, elle se multipliera et régénérera ses congénères à une vitesse inimaginable. C'est un
cadeau à double tranchant don qui est associé aux natifs de la Terre.
D'ailleurs, j'ai finit par me faire à l'idée que James n'était pas mon père. Je suppose que le fait qu'il ait tenté de me tuer, à l'époque, m'a grandement aidé à tourner la page. Callum aussi a eu son poids dans la balance. Callum c'est un garçon que j'ai rencontré à l'école. Celui qui a su apprivoiser mon coeur d'adolescente farouche. Il était gentil, drôle, à l'écoute. Il a été ma bouée de sauvetage pendant la tempête qui a secoué mon adolescence et qu'on me pardonne mon arrogance, ainsi que mes sauvages manies à vouloir m'éloigner de ceux que j'aime et que j'ai peur de blesser, il revenait toujours vers moi... Armé de cette patience et de cette douceur qui lui était fidèle.
Je n'étais pas certaine de mériter autant d'attention de la part de qui que ce soit, néanmoins je me suis tout de même laissé embarquer dans cette belle valse, qui a rapidement pris des airs de grande histoire d'amour. Un seul bémol venait obscurcir le tableau; Callum était malade. En fait c'était son coeur qui était malade. Apparemment qu'il était mal formé.. depuis la naissance. Ce que j'ai toujours trouvé complètement absurde, car il est selon moi, la personne possédant le plus beau et le plus grand coeur que j'ai jamais connu. De l'extérieur il avait tout l'air d'un adolescent comme les autres, c'était plutôt en situation d'effort qu'il se détachait du lot et éprouvait des malaises, de la fatigue extrême. Le sport était d'ailleurs sa bête noire, et il en était généralement dispensé. Malgré les soins qui avaient été expérimentés sur lui jusqu'à maintenant, son état n'arrivait malheureusement pas à se corriger. Au mieux, sa condition s'améliorait pendant un certain temps, mais sans pour autant arriver à renverser sa condition. Ça lui permettait néanmoins de gagner du temps et de la qualité de vie. Pourtant, à San Phoenix nous possédons un médecin qui a l'incroyable capacité de guérir les blessures d’autrui d'un simple touché. Mais comme chaque pouvoir possède ses limites d'utilisation, il se trouve que son toucher guérisseur n'était pas en mesure de guérir une condition qui affecte un individu depuis sa naissance. Son don permet au corps du patient de se régénérer, afin de retrouver son état normal, par exemple, après une blessure. Il arrive facilement à ressouder un os brisé et même à refermer une plaie ouverte. La peau, les os, les nerfs, reprendront rapidement leur forme initiale. Le problème avec Callum c'était que pour son corps, l'état initiale de son coeur était justement dysfonctionnel. C'est ainsi qu'il était fait et c'est selon cette image de base que son corps se régénérait. Avec ses défauts de fabrication, si l'on veut! Le médecin arrivait donc uniquement à soigner les symptômes indésirables et l'effet dégénératif de sa maladie. Callum continuait donc de vivre avec cette faiblesse. Cette imperfection qui le rendait unique.
Le père de Callum était natif du Feu et sa mère était native de l'Eau. Ce sont ses grands-parents maternels qui étaient venu vivre à San Phoenix. Callum a donc hérité des gènes de sa mère et s'est retrouvé avec un pouvoir d'immunisation propre aux natifs de l'Eau. En quoi ça consiste? C'est tout simple, il arrive à se ''protéger'' contre tout autres pouvoirs existants. Ça se manifeste un peu par automatisme et même s'il essaie de se concentrer et d'envoyer à son corps la notion qu'il n'est pas en danger et qu'il n'a pas à se protéger, son corps demeure hélas toujours en mode survie, en mode défense. Et ce malgré les entraînements, les respirations, la méditation et tout ce que les professeurs ont essayé de lui enseigner pour qu'il puisse tenter de mettre son pouvoir en marche/arrêt. Il répondait donc de moins en moins aux mains guérisseuses du médecin et son état se détériorait plus que jamais. C'est alors qu'on réalisa que mon sang régénérateur arrivait lui aussi à stabiliser son état. Étrangement, il répondait plus favorablement à mes transfusions sanguines qu'au toucher du médecin.
Quelques années plus tard, tout juste âgée de dix-neuf ans, je suis tombée enceinte de Callum. C'était inattendu, précipité, mais nous avons accepté la nouvelle et avons ouvert grand les bras pour l’accueillir. Neuf mois plus tard est née notre douce Gyda. Parfaite en tout point. Elle est assurément le plus beau cadeau que la vie pouvait nous offrir. Elle a bouleversé notre existence, ainsi que notre perception de celle-ci... mais dans le bon sens. Elle nous a unis, nous à rapproché. Elle a fait de nous une famille. Et nous avons eu la chance de goûter à sept merveilleuses années, avant que le bonheur ne déraille... Ça faisait déjà des mois que le corps de Callum ne répondait plus aussi bien à mes transfusions sanguines. Comme il devenait de plus en plus faible, son corps était constamment en mode survie. En mode défense. Ce qui signifie que plus aucun pouvoir n'avait d'effet sur lui. Rien. Mon sang était comme n'importe quel sang dans ses veines. Son état ne faisait que se dégrader de semaine en semaine, et c'était très douloureux de le voir partir petit à petit. Accepter qu'on m'arrache à chaque jour un petit morceau de lui, sachant pertinemment qu'à la fin, il ne me resterait plus rien. J'ai réalisé que c'était de cette façon - la plus vil de toute - que la mort réussissait finalement à m'atteindre. Réellement. C'était en s'en prenant à ceux que j'aime. Savoir qu'on peut survivre à tout c'est incroyable, c'est euphorisant, mais ça nous pousse immanquablement à réaliser que ceux qui nous entourent ne sont pas aussi inatteignable que l'on peut l'être.
J'ai l'impression que la mort rôde toujours autour de moi.
Elle m'observe. Elle m'étudie.
Elle se tient prête à prendre sa revanche pour toute les fois où je me suis relever et que j'ai empêcher la terre de me reprendre.
Et j'ai peur. J'ai peur de survivre à tout ceux que j'aime.
Accueil 
OMG ! C'est quand la dernière fois que j'ai pu dire ça 
Tiens 
un Mr.Red pour l'occasion ! 
Avec un personnage qui ne sera pas ton ennemi 
haha ! Bon courage 
